Noriko
À bord du Vogue Merry, Luffy s'agitait.
- Nami ! Tu es sûre que tu sais ce que tu fais ? On ne peut pas partir sans eux.
- Il n'est pas question de les abandonner, ne t'en fais, mais il ne faut pas perdre de temps et partir d'ici. Tant qu'on remonte l'estuaire, ils pourront nous rejoindre rapidement. En revanche, les agents du Baroque Works peuvent également nous rattraper d'un moment à l'autre, et c'est ça qui m'inquiète.
- Nami-chérie ! hurla Sanji en s'accrochant à elle. Ne t'inquiète pas, je te protègerai !
- Mais lâche-moi ! s'énerva la navigatrice en lui donnant un coup de poing sur le crâne. Tu t'es endormi ivre pendant qu'on avait besoin d'aide, je te rappelle.
- Je trouve que tu exagères un peu, intervint fièrement Ussop. Tu n'as pas fait grand chose toi non plus et tu as bu aussi.
- Qu'est-ce que tu viens de dire ? fulmina Nami.
- Heu....
- Vous vous fichez de moi !? explosa-t-elle. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre ! Entre toi qui chante jusqu'à en perdre ta voix, lui qui saute sur toutes les femmes qu'il croise, tout ça pour finir aussi ivre l'un que l'autre, Luffy et Zoro qui s'entretuent et qui au final, manquent d'éventrer Noriko. Ah ! Vous êtes tous aussi idiots les uns que les autres, vous avez de la chance que je sois là !
Plus personne ne l'écoutait. Luffy était perché sur la tête de Merry à la recherche de ses deux compagnons manquant à l'appel, Sanji était assommé sous les coups de Nami, mais était heureux d'avoir eu un contact physique avec elle et quant à Ussop, il avait fui la colère de la navigatrice et s'était donc caché à l'intérieur de la salle de réunion.
Nami avait des flammes à l'intérieur des yeux. Elle se tourna vers Vivi qui était a côté d'elle depuis le début et lui fit un grand sourire.
- Tout va bien Vivi ? Ne t'en fais pas, ils ont l'air idiots comme ça, mais ils sont très forts. Je suis sûre qu'on te ramènera sans problèmes à Alabasta, tu peux nous faire confiance.
La navigatrice leva un pouce dans sa direction afin de souligner ses propos.
- Heu oui... Si tu le dis, répondit Vivi qui était à la fois gênée et surtout terrifiée par la colère de sa nouvelle amie, se demandant même si elle avait atterri chez des fous.
- LES VOILÀ ! hurla Luffy. EEEEEEH, ON EST LÀ !!
Zoro et Noriko couraient dans leur direction.
- Mais quel crétin. Il veut nous faire repérer ou quoi ?
Durant leur course, le bretteur à trois sabres avait pris le temps d'expliquer la situation à son amie.
- Je pense que c'est déjà fait, rétorqua Noriko. Les agents du Baroque Works savent forcément qu'on est là et qu'on est sur le point de quitter l'île.
- Oh non, il va recommencer ! Accroche-toi et prépare-nous un amortisseur pour l'arrivée !
- Hein !?
Zoro attrapa Noriko par la taille et jura à voix haute. Un gigantesque bras élastique s'enroula autour des deux amis et les souleva au dessus du sol, ce qui les fit hurler. Le rire de Luffy résonna jusqu'à leurs oreilles et très vite, ils se retrouvèrent dans les airs, en train de tomber au dessus du Vogue Merry, le cœur à l'envers et l'estomac au bord des lèvres. Noriko comprit les paroles de Zoro et fit apparaître une bulle d'eau, comme à son habitude, afin d'amortir leur chute.
Ils atterrirent en douceur.
- Je vais vraiment finir par le tuer, grommela Zoro.
- Oui, mais tu feras en sorte de ne pas le rater cette fois, ironisa Noriko.
Zoro rougit jusqu'aux oreilles et bégaya.
- Un peu trop tôt pour en rire, je te l'accorde, ajouta Noriko qui se sentit aussi gênée que lui, je suis désolée.
Elle eut un rire forcé qui ne dura pas longtemps. En effet, une furie rousse venait de se jeter sur elle.
- Noriko !! Tu vas bien !?
- Nami ? Oui je vais bien, je...
- J'ai eu si peur, pleura-t-elle en enfouissant sa tête dans les cheveux blancs de son amie.
Noriko voulu lui répondre, mais se contenta de poser sa main sur l'arrière de la tête de la navigatrice. Elle lui caressa doucement les cheveux.
- Je vais bien, la rassura-t-elle.
- Tu es sûre ?
- Oui, il semblerait juste que mes pouvoirs se soient développés, sourit-elle fièrement.
Si elle avait pu, Noriko se serait tapée la tête contre un mur pour avoir prononcé ces paroles. Elle sentait le regard de Zoro posé sur elle, mais elle savait qu'il ne la trahirait pas. Pour l'heure, ses amis étaient inquiets pour elle et elle se devait de les rassurer. Après tout, elle était saine et sauve et en un seul morceau.
- Noriko !
Ussop qui avait entendu du bruit sur le pont vint joyeusement vers elle et poussa Nami qui râla ouvertement.
- Tu n'as rien !! lui hurla-t-il dans les oreilles. On a eu la frousse que tu ne te réveilles jamais.
- Mais ? Tu n'étais pas ivre mort ?
- Un capitaine n'abandonne jamais ses compagnons, voyons, même pour de l'alcool ou des chansons, dit-il fièrement. Je faisais seulement semblant de dormir pour que nos ennemis baissent leur garde et que je puisse les attaquer au bon moment.
- C'est toi le plus malin, lui sourit-elle en le prenant dans bras.
Ussop décolla soudainement du sol et fut envoyé à deux mètres de là. Il se frotta la tête avec peine et insulta Sanji qui venait de le pousser gentiment.
- NORI-JOLIE !!
Le cuisinier prit son amie dans les bras et la serra très fort. Pour son plus grand bonheur, elle lui rendit son étreinte.
- Tu es plus belle que la plus belle de chaque goutte de rosée qui apparaît au petit matin, aussi brillante qu'elles.
- Quel charmeur, ria-t-elle.
- Je vais te préparer le meilleur repas de toute ta vie!
- Merci, Sanji.
- Je suis contente de voir que tu vas bien, lui dit timidement Vivi qui s'était approchée elle aussi.
Noriko essaya de se dégager de l'étreinte de Sanji, mais avait plus de mal que prévu.
- Merci, sourit-elle à la princesse. Et moi, je suis contente de savoir que tu n'as rien.
Vivi fut gênée. Elle espérait que Noriko finirait par l'apprécier à sa juste valeur et qu'elles finiraient par être amies.
- Sanji, je commence à avoir du mal à respirer, se plaignit la jeune fille en tenant de dégager ses longs cheveux blancs coincés dans un des boutons de la chemise du cuisinier.
- Oh excuse-moi Nori-jolie, c'est la joie de te savoir saine et sauve.
- J'étais en train de lui parler, je vous signale, intervint Nami.
- Et moi ? Ça fait cinq minutes que je suis par terre et tout le monde s'en fiche, s'indigna Ussop.
- Oh ça va, tu n'as rien, lâcha le cuistot.
- Je me suis fait mal, se plaignit le menteur invétéré.
- Bon, vous avez fini ? Vous l'étouffez, vous voyez bien qu'elle va bien, bougonna Zoro.
- Toi ! Espèce de crétin à tête de cactus. Nami nous a tout raconté. Comment as-tu osé faire du mal à Noriko ?
- T'as un problème, le lover de pacotille ? C'était un accident, on va pas en débattre toute la vie. On doit s'en aller je vous rappelle.
Sanji se jeta sur Zoro.
- Je vais te faire mordre la poussière !
- Ah ouais ? demanda-t-il en l'esquivant. Tu devrais apprendre à tenir l'alcool avant tout !
- Approche-toi !
- Me dis pas ce que je dois faire et viens te battre !
Les deux hommes se chamaillèrent bruyamment, s'envoyant des insultes à tout va.
- Ils sont vraiment idiots, commenta Nami. Bon aller! On a une île à quitter et un navire à diriger.
- Mais, on les laisse comme ça ? demanda Vivi.
- Ils se lasseront, lui répondit la navigatrice en tournant les talons.
- Tu apprendras vite à ne pas t'en occuper, la rassura Noriko. Ils se battent souvent sans raison. Rejoignons Nami, elle va avoir besoin d'aide.
- D'accord, sourit la princesse qui était contente de pouvoir se rendre utile avant de rejoindre leur navigatrice.
- Ussop ? Tu ne veux pas te lever ? demanda Noriko à son ami qui était toujours au sol.
- Puisque tout le monde s'en fiche, je reste par terre.
- T'es vraiment pas possible. Bon, amuse-toi bien alors !
Noriko tourna également les talons. Voir tous ses amis s'inquiéter pour elle lui avait réchauffer le cœur et elle avait dû empêcher les larmes de monter à ses yeux. Elle leva son regard vers celui qu'elle cherchait depuis le début, c'est-à-dire son capitaine.
Elle le trouva à quelques pas d'elle. Il avait assisté à toutes les retrouvailles et au fond de lui, en avait éprouvé une immense joie, mais quelque chose l'avait empêché de les rejoindre. Il avait préféré contempler le bonheur de ses amis et ancrer ses images dans ses souvenirs. Il s'approcha de Noriko et lui fit un immense sourire.
- Tu vas mieux ?
- Oui, merci !
- Désolé pour l'atterrissage, j'ai mal visé, s'excusa-t-il en se grattant derrière la tête.
- Bien sûr, Luffy, bien sûr, répondit-elle avec un sourire en coin. Bon ! Le Merry ne va pas naviguer tout seul, alors allons-y ! ajouta-elle joyeusement en voulant rejoindre les autres.
- Noriko ?
- Oui ? se retourna-t-elle.
- Je suis désolé.
- Il n'y a pas de quoi Luffy, j'ai été inconsciente de vous avoir sauté dessus. C'est plutôt à moi de m'excuser d'être intervenue dans votre combat.
- Non. J'ai fait n'importe quoi.
- Eh, Luffy ?
Noriko attrapa la joue de son capitaine et l'étira.
- Je vais bien, le rassura-t-elle d'un air las. Il ne faut pas en faire un drame, ce n'est pas la première fois que je me prends une raclée et ce ne sera sûrement pas la dernière !
- D'accord.
- D'accord ? s'étonna-t-elle en lâchant sa peau qui fit le même bruit qu'un élastique qui claque.
- Oui. Tu ne veux pas en parler, alors on n'en parle pas. Je ne vais pas te forcer.
- Je... hmm... merci, Luffy.
Noriko resta silencieuse et ils se sourirent mutuellement.
- Allez, on a une princesse à sauver, ajouta le Chapeau de Paille.
Le capitaine passa à ses côtés et se dirigea vers les autres afin de connaître leur prochaine destination grâce au log pose de Nami. La nièce de Mihawk allait le suivre, lorsque, en passant près d'elle, Luffy lui posa une main sur l'épaule sans la regarder. Il resta ainsi une fraction de seconde ce qui suffit à troubler Noriko. Son capitaine avait eu peur pour elle et elle savait que c'était sa manière à lui de l'exprimer. Elle attendit qu'il s'éloigne afin de laisser tomber les larmes qu'elle retenait jusqu'à maintenant le long de ses joues. Elle prit une inspiration en essuyant négligemment ses joues, se frotta les yeux, puis se força à sourire et rejoignit ses amis. Elle passa non loin de Zoro et Sanji qui se battaient toujours aussi bruyamment. Les insultes fusaient et la jeune fille leva les yeux au ciel en pouffant de rire. Tout était redevenu à la normale et elle en fut soulagée. Le cœur allégé, elle rejoignit son équipage tout en se demandant quelle aventure les attendrait sur la prochaine île.
Les Chapeaux de Paille avait quitté Whisky Peak depuis quelques minutes et alors qu'ils débattaient tous sur les futurs dangers qu'ils allaient affronter, ils furent interrompus par l'apparition d'une femme. Une femme aux cheveux noirs, coiffée d'un chapeau haut de forme blanc.