Noriko
Noriko se dirigea vers le bar où se trouvaient ses compagnons. De part et d'autre autour d'elle, de plus en plus de corps faisaient leur apparition. Des hommes et des femmes inconscients avec leurs armes autour d'eux. Zoro n'avait pas perdu de temps et n'y était pas allé de main morte. Certains d'entre eux gisaient sans vie, s'étant probablement vidés de leur sang. Elle n'y prêtait pas attention et ne culpabilisait pas, préférant continuer sa route comme si de rien n'était. Ils avaient voulu porter atteinte à leurs vies, à elle, mais surtout à ses compagnons. C'était une raison suffisante pour ne plus se soucier d'eux. Elle se repéra facilement, prit une petite ruelle et se retrouva tout d'un coup le nez dans la poussière. Elle venait de se prendre quelqu'un en pleine face et était tombée en avant.
- Mais qu'est-ce que...
- Chuuuuut, lui ordonna Nami aussi silencieusement que possible en lui plaquant ses deux mains sur la bouche.
Noriko hocha la tête en signe de compréhension et la navigatrice l'aida à se relever. Elles s'étaient toutes les deux rentrées dedans et par mégarde, Nami avait fait un croche-patte à Noriko, ce qui l'avait envoyée valser au sol. La jeune rouquine lui fit signe de la suivre un peu plus loin.
- Nami, tu n'as rien ?
- Non, j'ai fait semblant d'être ivre, comme convenu.
- J'étais vraiment ivre pour ma part, mais j'ai accéléré ma gueule de bois, comme heu... convenu, mentit-elle en détournant le regard.
Les deux amies s'étaient réfugiées dans le jardin d'une maison abandonnée.
- Nami, on est tombés dans un véritable traquenard, cette île est envahie de chasseurs de primes.
- Je sais, j'ai croisé Zoro à l'instant. Mais ce n'est pas ça qui m'inquiète.
- Quoi ? Mais, c'est impossible, je viens de le quitter et il partait à l'opposé de toi.
- Ça t'étonne vraiment ?
- Non, pas vraiment, soupira Noriko de lassitude en se massant les tempes. Il a dû prendre un raccourci sans même s'en apercevoir. Où est-il maintenant ? Et pourquoi es-tu aussi inquiète ? De qui fallait-il se méfier toute à l'heure ?
- Il est parti protéger la princesse Vivi, déclara la navigatrice en regardant dans la rue adjacente afin de vérifier que personne ne les entendait.
- Vivi ? Mais... Pour l'amour de... soupira son amie. Nami ? l'interpella-t-elle en lui secouant la main devant les yeux afin de l'inviter à se concentrer. Ils sont presque tous morts, on ne risque rien. Qui est Vivi ?
- Mrs Wednesday.
- Je commence sincèrement à douter de ta sobriété, déclara Noriko d'un ton pince-sans-rire.
- Ce n'est pas le moment de plaisanter ! C'est la princesse du Royaume d'Alabasta, et ce ne sont pas les chasseurs de cette île qui m'inquiètent, mais les agents du Baroque Works !
- Hmm-hmm, acquiesça Noriko. Tu as conscience que je ne comprends pas un traître mot de ce que tu racontes ?
Nami soupira, rongée par l'inquiétude et l'angoisse.
- Je vais t'expliquer, mais pour l'amour du ciel, parle moins fort, chuchota-t-elle.
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- Je pense qu'il n'y a plus personne aux alentours, déclara Noriko qui était partie en éclaireuse.
Elle se rassit près de Nami qui avait rapporté tout ce qu'elle savait et réfléchit à toute vitesse.
- Nous devons quitter cette île à tout prix. Je savais qu'on fonçait dans mur en embarquant Mr 9 et Mrs Wedn... enfin la princesse Vivi, avec nous.
- Bien sûr que tu le savais, je pense qu'on le savait tous, mais on en est là maintenant.
- Je trouve ça très noble de ta part de vouloir sauver la princesse, continua Noriko, même si je reste perplexe face à cette idée, ils ont quand même essayé de nous tuer.
- Pour être honnête, je le fais pour l'argent.
- L'argent ?
- 1 milliard de berrys, tu te rends compte !? s'exclama Nami qui avait des étoiles dans les yeux.
- Ah oui, cet argent-là... soupira son amie d'un air dépité.
- Bah quoi ?
- Rien du tout.
- Je vois bien que tu me juges, je n'y peux rien si j'aime l'argent !
- Mais je n'ai rien dit... Bon, on ne peut pas rester éternellement ici, annonça Noriko en se levant, il faut rejoindre le Vogue Merry et déguerpir au plus vite.
Nami se leva également.
- Oui, j'espère que les garçons sont réveillés.
- Tu y crois vraiment ?
- Bien sûr que non.
- Tu devrais peut-être aller les voir, tu as toujours eu le don pour t'occuper d'eux.
- C'est de l'ironie ?
- Oui.
- Tu insinues que je les tyrannise ?
- Mais non. Disons que tu es seulement autoritaire, il n'y a pas de mal à ça, la rassura Noriko avec un sourire malicieux.
Nami s'approcha du visage de son amie, plissa les yeux et marmonna.
- Hmm, bien sûr... Bon, on y va ?
- Le log pose est chargé ?
- Oui, nous pouvons partir tout de suite, répondit la navigatrice après avoir vérifié son poignet.
- Bien, je vais rejoindre Zoro et la princesse Vivi, ils ont peut-être besoin d'aide.
- Qu'est-ce que tu comptes faire ?
- Eh bien, je... j'improviserai, répondit Noriko qui n'était pas du tout convaincue par ce qu'elle disait. Tu t'occupes des garçons ?
- Oui, on se retrouve tous au Vogue Merry.
- Entendue. Fais attention à toi.
- Toi aussi.
Nami posa sa main sur l'avant-bras de Noriko et serra légèrement afin de lui souhaiter du courage, puis les deux amies partirent chacune de leur côté.