némésis.

Chapitre 1 : Effet Papillon

8994 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 01/08/2024 21:11

NEMESIS.


Un déluge s’abattait sur la terre depuis les cieux depuis maintenant près d’une éternité. De nombreux bateaux se trouvaient alors secoués par cette averse qui était plus que familière pour les marins s’aventurant sur les vagues imprévisibles du Nouveau Monde.

Le voile grisâtre sur la voûte étoilée envoyait un signal d’inquiétude à tout ceux qui naviguaient sous sa coupe. Mais certains étaient plus qu’aguerris, de véritables survivants, des loups ayant émergés de différentes meutes, des barbares de différentes huttes à travers Grandline. 

Le tonnerre qui vint faire trembler les plus couard d’entre eux, ne cessait de gronder après ces animaux à la recherche d’une terre promise. L’espoir d’une vie meilleure demeurant dans les trésors dissimulés dans différents îlots du Nouveau Monde.

Personne ne pouvait réellement leur en vouloir. De quoi pouvaient-ils véritablement vivre à part de rêve ? N’est-ce pas l’une des choses, la plus noble qui soit ? Une galerie d’humains se ruant à la conquête du monde, de leur destin, de toutes autres futilités matérielles, laissant derrière eux, que peu de choses, pas même un héritage.

L’argent tue, vivre aussi, ainsi mieux vaut se ruiner.


" Alors que les vagues tumultueuses du Nouveau Monde secouaient avec force notre navire, je me tenais sur le pont, scrutant l'horizon obscurci par le déluge incessant. Les éclairs zébraient le ciel sombre, illuminant brièvement les contours des falaises abruptes qui se dressaient devant nous, témoins silencieux de la puissance indomptable de la nature.

Dans les profondeurs de mon esprit, une vague d'appréhension grandissait à mesure que nous nous approchions du port. Cette affaire sur laquelle nous allions enquêter était loin d'être ordinaire. Les disparitions mystérieuses qui avaient frappé la ville portuaire avaient semé le chaos et la terreur parmi ses habitants, et il était de notre devoir, à moi et à mon fidèle compagnon Marco, d'élucider le mystère qui se cachait derrière ces événements sinistres.

Mais même avec toute mon expérience en tant que marin et enquêteur, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une certaine anxiété face à l'inconnu qui nous attendait. Les secrets du Nouveau Monde étaient aussi vastes et impénétrables que les océans qui les entouraient, et chaque nouvelle affaire était une épreuve de force et de volonté.

Pourtant, malgré mes doutes et mes craintes, je savais que je ne pouvais reculer devant ma responsabilité envers ceux qui avaient besoin de nous. Comme le capitaine de notre propre destin, nous étions prêts à affronter les tempêtes les plus redoutables, à surmonter les obstacles les plus insurmontables, dans notre quête pour la vérité et la justice.

Ainsi, tandis que notre navire se rapprochait lentement du port, je me préparais mentalement pour les défis à venir, déterminé à faire tout ce qui était en mon pouvoir pour résoudre cette affaire et apporter la paix à une ville en proie au désespoir et à la peur. Car en fin de compte, c'était là ma mission, mon devoir en tant que protecteur des innocents et défenseur de la vérité. Et rien ni personne ne m'empêcherait d'accomplir cette noble tâche, aussi sombre et tortueux soit le chemin qui s'étendait devant nous. "


Le navire s'approchait lentement du port, ses voiles gonflées par le vent puissant du Nouveau Monde. La coque du navire était robuste et solide, portant les cicatrices du temps et des nombreuses batailles qu'il avait traversées. Des cordages et des filets s'enroulaient autour des mâts, témoignant de la vie active à bord de ce vaisseau de fortune.

L'atmosphère qui régnait sur le pont était chargée d'une tension palpable, mêlée à une pointe d'excitation et d'anticipation. Les marins s'activaient à leurs tâches, préparant le navire à l'amarrage tandis que le capitaine donnait ses dernières instructions. Le cliquetis des chaînes et le grincement des poulies résonnaient dans l'air, mêlés au hurlement du vent et au grondement sourd de l'océan.

Sur le pont, Ace et Marco se tenaient côte à côte, échangeant des regards silencieux chargés de signification. Leurs expressions étaient sérieuses, empreintes de détermination et de résolution alors qu'ils se préparaient à affronter les défis qui les attendaient. Leurs voix étaient graves alors qu'ils discutaient de leurs ressentis vis-à-vis de cette affaire qui les avait amenés jusqu'ici.

" Marco, cette affaire semble bien plus complexe que ce à quoi je m'attendais. Les disparitions, le climat de peur qui règne sur cette ville... Ça ne présage rien de bon. "

Marco acquiesça, son regard scrutant l'horizon avec une intensité silencieuse.

" Je suis d'accord, Ace. Il y a quelque chose de sombre et de sinistre qui se cache dans les recoins de cette ville. Nous devons rester vigilants et prêts à affronter tout ce qui se présentera à nous. "

Alors que le navire s'approchait du quai, les autorités locales attendaient, leurs visages empreints d'une gravité solennelle. Le shérif Lawson se tenait en tête de file, sa silhouette imposante se détachant contre le ciel sombre. Il accueillit Ace et Marco d'un signe de tête respectueux, ses yeux scrutant leur expression avec une intensité silencieuse.

 " Bienvenue à vous, Ace et Marco. Nous sommes reconnaissants de votre présence ici aujourd'hui. Cette affaire est d'une importance capitale pour notre communauté, et nous comptons sur votre expertise pour nous aider à la résoudre. "

Ils échangèrent un regard déterminé, prêts à relever le défi qui les attendait. Ils savaient que le chemin qui se dressait devant eux serait semé d'embûches et de dangers, mais ils étaient prêts à affronter l'obscurité pour ramener la lumière dans cette ville troublée par le chaos et la terreur.

"Au fil des années, j'ai arpenté les rues de nombreuses îles du Nouveau Monde, chacune avec son propre caractère, ses propres mystères cachés dans les recoins de ses ruelles étroites. Mais aucune de ces îles n'avait la même aura sombre et oppressante que celle que je découvrais maintenant, sous le regard attentif des autorités locales et des habitants terrifiés.

La ville s'étendait devant moi, une marée tumultueuse de bâtiments délabrés et de ruelles sinueuses, baignée dans une lumière grise et terne qui semblait absorber toute la couleur du monde. Les immeubles délabrés s'élevaient vers le ciel, leurs façades écaillées témoignant des épreuves endurées par ses habitants. Les rues étaient désertes, à l'exception des voitures de police qui patrouillaient silencieusement, leurs phares balayant les ombres avec une intensité froide et implacable.

Les uniformes de la police étaient immaculés, leur noir profond contrastant avec le gris morne de la ville qui les entourait. Les insignes dorés sur leurs épaules brillaient faiblement dans la lumière tamisée, témoignant de leur autorité incontestée sur les terres qu'ils protégeaient. Leurs voitures étaient des véhicules massifs et intimidants, leurs lignes aérodynamiques évoquant la puissance et la force brute qui se cachaient derrière leur apparence polie.

Et puis il y avait le shérif Lawson, une figure imposante et solennelle parmi les hommes de loi qui se tenaient derrière les bandes jaunes. Sa stature imposante et son regard perçant témoignaient de son autorité incontestée sur cette ville troublée par la peur et le désespoir. Ses traits étaient marqués par les épreuves endurées au fil des ans, mais ils étaient empreints d'une détermination sans faille, d'une résolution inébranlable face à l'adversité qui se dressait sur son chemin.

Pourtant, malgré toute leur autorité et leur détermination, les hommes de loi semblaient impuissants devant la détresse palpable qui régnait parmi la population. Les habitants se tenaient derrière les bandes jaunes, leurs visages tirés par l'angoisse et la peur alors qu'ils regardaient avec appréhension les événements qui se déroulaient sous leurs yeux. Leurs yeux étaient emplis de désespoir, de désespoir face à l'incertitude de l'avenir, de peur face aux dangers qui rôdaient dans l'ombre, prêts à frapper à tout moment.

Dans cette ville troublée par la terreur et le chaos, je me tenais là, témoin silencieux de la détresse qui enveloppait ses habitants. 

Alors que nous marchions dans les rues désertes de la ville, sous la lueur pâle des réverbères, le shérif Lawson entama une conversation sérieuse avec nous, détaillant les circonstances troublantes qui entouraient l'affaire qui nous avait amenés jusqu'ici."

" Ace, Marco, je vais être franc avec vous. Cette affaire est bien plus complexe et sinistre que ce que nous avions anticipé. Les disparitions ont commencé il y a plusieurs semaines déjà, mais elles se sont intensifiées ces derniers jours. Des citoyens de tous horizons ont disparu sans laisser de trace, et personne ne sait ce qui leur est arrivé. "

"Marco échangea un regard soucieux avec moi, avant que je ne reprenne la parole, désireux d'en apprendre davantage sur cette affaire troublante."

" Pouvez-vous nous donner plus de détails sur les victimes ? Ont-elles quelque chose en commun qui pourrait nous aider à comprendre ce qui se passe ici ?"

Le shérif secoua la tête avec un soupir, ses traits marqués par la préoccupation.

"Malheureusement, nous n'avons pas encore pu établir de motif ou de lien entre les victimes. Ils viennent de tous les milieux, de toutes les classes sociales. Certains sont des hommes d'affaires prospères, d'autres sont de simples travailleurs. Mais tous ont une chose en commun : ils ont disparu sans laisser de trace."

"Alors que nous continuions notre marche, nous fûmes interrompus par l'arrivée d'un lieutenant du shérif, visiblement en état d'ébriété. Il s'approcha de nous d'un air menaçant, ses paroles empreintes de colère et d'accusations."

"Vous deux, vous êtes responsables de tout ça ! Depuis que vous êtes arrivés en ville, les choses ont empiré ! Vous êtes des charlatans, des imposteurs, et je vais vous mettre derrière les barreaux où vous appartenez !"

 Le shérif Lawson intervint rapidement, essayant de calmer son subordonné, mais l'homme ivre continuait à proférer des insultes et des menaces à notre encontre. Nous restâmes stoïques face à ses accusations infondées, conscients que nous devions nous concentrer sur l'affaire qui nous attendait.

"Vous savez que ces accusations sont infondées, lieutenant," intervint le shérif Lawson d'un ton ferme, sa voix résonnant dans l'obscurité de la nuit. « Ace et Marco sont ici pour nous aider à résoudre cette affaire, pas pour aggraver la situation."

Le lieutenant en état d'ébriété ricana avec mépris, balançant ses mots avec une fureur incontrôlée. " Je ne veux rien entendre de vos excuses, Lawson ! Ces deux-là sont des étrangers, des étrangers qui traînent avec eux le malheur où qu'ils aillent ! "

Je sentis la tension monter en moi, mais Marco posa une main réconfortante sur mon épaule, m'incitant au calme. " Restons concentrés sur l'affaire, Ace," murmura-t-il à mon oreille.

Le shérif Lawson fit un geste pour apaiser les esprits, avant de se tourner vers nous avec un regard compatissant. "Ne faites pas attention à lui. Il a perdu un proche dans ces disparitions, et il est à cran. Mais je vous assure que nous apprécions vraiment votre aide."

Nous acquiesçâmes silencieusement, reconnaissants pour la compréhension du shérif malgré les tensions qui régnaient autour de nous. Puis, avec un dernier regard méprisant envers le lieutenant en état d'ébriété, nous continuâmes notre marche vers la scène de crime, déterminés à trouver des réponses dans les ténèbres qui enveloppaient cette île maudite.

La pluie battait les quais avec une constance oppressante, une pluie acide, imprégnée de résidus industriels, qui ajoutait à l'atmosphère déjà sombre de l'Île de la Ruche. Les lumières des rares lampadaires clignotaient faiblement, projetant des ombres mouvantes sur les murs délabrés des entrepôts. Ace et Marco avançaient dans cette obscurité, leur présence seule suffisant à attirer des regards méfiants et craintifs de la part des rares dockers encore présents.

Les docks étaient habituellement animés, même à cette heure tardive. Cependant, ce soir, une chape de plomb semblait s'être abattue sur l'endroit, chaque son amplifié dans le silence pesant. L'air, saturé de pollution, brûlait les poumons à chaque respiration. Les dockers, hommes rudes et endurcis par la vie, se tenaient en petits groupes, leurs visages fermés, leurs regards fuyants. La peur se lisait dans leurs yeux, une peur viscérale et ancienne, nourrie par des années de violence et de corruption.


À mesure qu'ils s'approchaient du conteneur, Ace et Marco pouvaient sentir la présence de la mort. La scène de crime était entourée par une équipe de la police scientifique, leurs torches jetant des éclats de lumière blanche sur les murs métalliques, créant un contraste macabre avec l'obscurité environnante. Le shérif Lawson, un homme robuste au visage marqué par les années de service, les attendait avec une gravité silencieuse.

"Messieurs," dit-il en hochant la tête, "nous avons trouvé le corps il y a quelques heures. La victime a été identifiée comme étant Hiroshi Deko, un docker local. Il était porté disparu depuis trois jours."

Hiroshi Deko. Un nom qui n'évoquait rien pour beaucoup, mais qui, ici, aux docks, était celui d'un homme respecté et apprécié. Hiroshi était connu pour son travail acharné et sa loyauté envers ses collègues. À trente-cinq ans, il était un homme de taille moyenne, au physique robuste, avec des muscles développés par des années de travail manuel. Il portait toujours une vieille veste en cuir noir, usée par le temps, un jean délavé et des bottes de travail lourdes. Ses cheveux noirs, coupés courts, étaient parsemés de fils argentés, et ses yeux marron exprimaient une fatigue perpétuelle, mais aussi une certaine bienveillance.

Hiroshi était un homme simple. Ses journées étaient rythmées par le travail aux docks, où il déchargeait des cargaisons de marchandises en provenance des quatre coins du monde. Ses soirées, il les passait souvent au bar du coin, partageant des verres avec ses camarades de travail, discutant de tout et de rien. Les week-ends, il jouait au mahjong avec quelques amis proches, se détendant dans une routine qui, pour lui, était synonyme de stabilité.

Mais ce soir, tout cela semblait appartenir à un passé lointain. Le corps d'Hiroshi gisait à l'intérieur du conteneur, une vision d'horreur qui faisait frémir même les plus endurcis. Ses vêtements, déchirés et imbibés de sang, étaient collés à son corps mutilé. Les signes de torture étaient flagrants : des lacérations profondes parcouraient son torse et ses membres, des marques de brûlures jonchaient sa peau, et ses ongles avaient été arrachés, laissant des plaies ouvertes et purulentes. Ses doigts étaient crispés dans une ultime tentative de résistance.

Ace s'agenouilla près du corps, ses poings serrés et ses yeux remplis de rage et de douleur. "Qui a pu faire ça ?" murmura-t-il, plus pour lui-même que pour quiconque.

Marco, toujours en retrait, observait la scène avec une froide détermination. "Nous le découvrirons, Ace. Nous devons garder notre calme et trouver les indices qui nous mèneront à son meurtrier."

Le shérif Lawson s'éclaircit la gorge, brisant le silence pesant. "C'est... c'est une scène de crime brutale. On dirait qu’il a été torturé avant de mourir. Il y a des marques de brûlures et des lacérations profondes."

La police scientifique continuait son travail méthodique, prenant des photos, collectant des échantillons, notant chaque détail avec une précision clinique. L'un des techniciens, une jeune femme à l'air déterminé, s'approcha de nous avec un dossier.

"Nous avons retrouvé ce carnet dans la poche de la victime," dit-elle en tendant le dossier à Ace. "Il contient des notes, des noms, et des rendez-vous. Cela pourrait être crucial pour l'enquête."

Marco, toujours pragmatique, prit le carnet et le feuilleta rapidement. "Nous devrons analyser ces notes de près. Peut-être que Hiroshi avait découvert quelque chose qu'il n'aurait pas dû."

Le shérif Lawson acquiesça. "Nous faisons tout notre possible pour identifier les coupables. Mais ici, sur l'Île de la Ruche, les réponses ne viennent jamais facilement."


Ace s'éloigna légèrement de la scène, le regard sombre et l'esprit tourmenté par les images terrifiantes du corps mutilé de Hiroshi. Il savait que pour découvrir la vérité, il devait interroger ceux qui travaillaient au dock cette nuit-là. En approchant de l'équipe de nuit, il pouvait déjà sentir l'appréhension dans l'air, chaque homme jetant des regards nerveux dans sa direction.

L'équipe de nuit du dock était composée de six hommes, tous vêtus de vêtements de travail lourds et usés. Leurs vestes de cuir étaient tachées d'huile et de sueur, leurs bottes de travail couvertes de boue et de débris. Ils portaient tous des casquettes ou des bonnets pour se protéger de la pluie incessante, et leurs visages étaient marqués par des années de dur labeur et de vie difficile.

Kenshin Takahashi, le chef de l'équipe, était un homme massif d'une cinquantaine d'années. Son visage buriné par le temps et les éléments portait les cicatrices de nombreuses bagarres, et ses yeux perçants reflétaient une intelligence brutale. Kenshin était un ancien boxeur amateur, et son nez cassé plusieurs fois témoignait de son passé dans les rings clandestins de la ville. Il était respecté et craint par ses hommes, sa voix rauque commandant l'obéissance sans équivoque.

À côté de lui se tenait Shiro Yamamoto, un homme maigre et nerveux d'une trentaine d'années. Ses cheveux noirs étaient toujours en désordre, et ses yeux cernés trahissaient de longues nuits sans sommeil. Shiro était passionné par les courses de rue, passant ses rares moments de loisirs à bricoler des voitures anciennes dans son petit garage. Ses mains, couvertes de cicatrices et de taches de graisse, étaient constamment en mouvement, trahissant une énergie nerveuse.

Benny Yamato, le plus jeune de l'équipe, n'avait que vingt ans. Ses traits juvéniles et ses yeux innocents contrastaient avec la dureté de son environnement. Hideo était un rêveur, passionné par la musique. Il passait ses nuits à composer des morceaux sur une vieille guitare qu'il avait récupérée dans une benne à ordures. Ses vêtements, bien que simples, étaient toujours propres et soignés, témoignant d'une certaine fierté personnelle malgré les circonstances.

Daichi Sato, un homme de taille moyenne avec des épaules larges, portait une barbe épaisse et désordonnée. Ses cheveux, toujours attachés en une queue de cheval négligée, étaient gris prématurément. Daichi était un amateur de photographie, passant ses jours de congé à capturer les aspects les plus sombres et les plus beaux de la ville avec un vieil appareil photo argentique. Ses yeux, derrière des lunettes rondes, observaient toujours le monde avec une curiosité silencieuse.

Haruto Tanaka, grand et maigre, avait des tatouages couvrant ses bras et son cou. Ses vêtements étaient souvent déchirés et recousus, témoignant d'un style de vie chaotique. Haruto était un ancien membre de gang, ayant quitté cette vie pour essayer de trouver un semblant de normalité. Il passait son temps libre à dessiner, ses croquis souvent sombres et violents, reflet de son passé tumultueux.

Kaito Fujimoto, le dernier membre de l'équipe, était un homme robuste avec une barbe bien taillée et des cheveux courts. Kaito aimait la pêche et passait ses week-ends à naviguer sur les rivières locales, cherchant un peu de paix loin de l'agitation des docks. Ses mains, larges et calleuses, étaient habituées au travail manuel, et son visage portait une expression de calme stoïque.

Ace s'arrêta devant eux, son regard sombre et pénétrant passant de l'un à l'autre. Il savait que ces hommes avaient vu des choses, qu'ils connaissaient les secrets des docks. Il devait les amener à parler, et il le ferait à sa manière, avec un mélange de sarcasme et de dureté.

"Messieurs," commença Ace, sa voix grave coupant à travers le murmure de la pluie, "je suppose que vous savez pourquoi je suis ici."

Kenshin hocha la tête, ses yeux fixés sur Ace. "Nous savons. Hiroshi était l'un des nôtres. C'était un bon gars."

Ace esquissa un sourire sarcastique. "Un bon gars, hein ? Et pourtant, quelqu'un a décidé de lui faire passer un sale quart d'heure. Vous avez une idée de qui ça pourrait être ? Ou est-ce que vous préférez continuer à jouer aux trois singes ?"

Les hommes échangèrent des regards inquiets. Shiro se frotta les mains nerveusement, tandis que Benny regardait fixement le sol. Daichi ajusta ses lunettes, ses yeux observant Ace avec une curiosité méfiante.

"Écoutez," dit Ace en s'avançant légèrement, "je suis pas là pour vous causer des ennuis. Je veux juste comprendre ce qui s'est passé. Hiroshi avait des ennemis ? Des problèmes récents dont vous pourriez me parler ?"

Haruto prit une profonde inspiration avant de parler. "Hiroshi... il était inquiet ces derniers temps. Il disait qu'il avait vu des choses qui ne devraient pas être vues. Il n'a jamais vraiment expliqué quoi, mais on pouvait voir qu'il était effrayé."

"Des choses qui ne devraient pas être vues," répéta Ace en hochant la tête. "Ça devient intéressant. Quelqu'un d'autre ici a entendu des choses similaires ?"

Kaito, jusque-là silencieux, se racla la gorge. "Il y a eu des rumeurs. Des cargaisons arrivant tard dans la nuit, des hommes en costume supervisant les déchargements. Des choses qui ne collent pas avec les activités habituelles des docks."

Ace sentit un frisson d'excitation et d'anticipation courir le long de sa colonne vertébrale. Il avait l'impression de tenir une piste, aussi ténue soit-elle. "Des hommes en costume, hein ? Et vous n'avez jamais pensé à prévenir quelqu'un ?"

Kenshin prit la parole, sa voix ferme et résignée. "Ici, on apprend vite à fermer les yeux et à garder la bouche fermée, si on veut survivre. Mais si Hiroshi a décidé de parler, il a dû en payer le prix."

Ace laissa un moment de silence s'installer, pesant les mots de Kenshin. Puis, avec un sourire en coin, il dit : "Vous savez, fermer les yeux et garder la bouche fermée, c'est une stratégie de survie. Mais il arrive un moment où il faut décider si on veut juste survivre, ou si on veut vivre avec une conscience tranquille. Merci pour vos informations, messieurs. Si vous entendez quoi que ce soit d'autre, vous savez où me trouver."

Ace rejoignit Marco et le shérif Lawson dans une ruelle sombre, les halos des lampadaires projetaient des ombres inquiétantes sur leurs visages. Marco, appuyé contre un mur humide, arborait une expression sombre tandis que le shérif Lawson, un homme robuste à la moustache grisonnante et aux traits burinés par les années de service, observait attentivement l’environnement, son regard perçant tout ce qui l’entourait.

Ace prit une profonde inspiration, encore sous le choc de ce qu'il avait découvert. "J'ai parlé à l'équipe de nuit du dock," commença-t-il, sa voix grave résonnant dans le silence oppressant. "Hiroshi était inquiet ces derniers temps. Il avait vu des choses qu'il n'aurait pas dû voir. Des cargaisons arrivant tard dans la nuit, des hommes en costume supervisant les déchargements. Ça sentait l'embrouille à plein nez."

Marco se redressa, son visage se durcissant sous l'effet de la colère et de la détermination. "Des hommes en costume ? Ça sent la pègre à plein nez."

Le shérif Lawson hocha la tête, ses traits se contractant. "La pègre a toujours eu une emprise sur l'Île de la Ruche," dit-il d'une voix rauque. "Mais ces derniers temps, leur influence semble s'étendre. Des rumeurs courent, mais les preuves sont difficiles à obtenir. Les gens ont peur de parler."

Ace s'approcha du shérif, son regard acéré planté dans les yeux de l'homme. "Vous en savez plus que ce que vous dites, shérif. Si la pègre est impliquée, on doit le savoir. Hiroshi est mort à cause de ça."

Lawson soupira profondément, observant les alentours comme pour s'assurer qu'ils étaient seuls. "L'Île de la Ruche est une plaie gangrenée par la corruption et le crime. C'est une ville où les puissants s'enrichissent en exploitant les faibles. Les syndicats du crime, les familles influentes, ils contrôlent tout, des docks aux quartiers riches. La police ? La majorité est achetée, corrompue jusqu'à la moelle."

Il marqua une pause, cherchant ses mots. "Depuis des décennies, cette île est le théâtre de luttes de pouvoir et de deals sordides. Les politiciens et les chefs de police se succèdent, mais la corruption reste, changeant simplement de visage. La contrebande, le trafic d'armes, la traite des êtres humains... tout passe par ici, et ceux qui essaient de faire tomber ce système finissent six pieds sous terre."

Marco fronça les sourcils, absorbant les informations. "Et Hiroshi était pris dans ce tourbillon de corruption et de violence. Qui est derrière tout ça ?"

Lawson baissa la voix, parlant presque en chuchotant. "Il y a un nom qui revient souvent dans les murmures : Kazuo Namura. Il est dit qu’il tire les ficelles dans l’ombre, orchestrant une grande partie des activités criminelles sur l’île. Mais il est intouchable. Personne ne sait vraiment où il se cache, et ceux qui cherchent finissent mal."

Ace serra les poings, la frustration et la détermination brûlant dans ses yeux. "Merci, shérif. On va suivre cette piste. Hiroshi mérite justice, et si la pègre est derrière tout ça, on les fera tomber."

Marco hocha la tête, son visage dur et résolu. "Shérif, nous devons mettre l’équipe de nuit du dock sous surveillance. Peut-être qu’en les suivant, on pourra remonter jusqu’à ceux qui tirent les ficelles."

Lawson acquiesça, l'air grave. "Je vais voir ce que je peux faire, mais faites attention. La pègre est un adversaire dangereux, et ils n'hésiteront pas à vous éliminer si vous vous approchez trop près."

Ace et Marco quittèrent la ruelle, leur détermination renforcée par les nouvelles informations. Tandis qu'ils s'éloignaient, Ace ne pouvait s'empêcher de penser à Hiroshi, à son visage mutilé et à la terreur qu'il avait dû ressentir avant de mourir. La pègre avait laissé sa marque sur cette île, et il était temps de riposter. L’Île de la Ruche ne serait plus jamais la même.


Le crépuscule teinta le ciel de nuances pourpres et dorées alors qu'une brume légère s'étendait sur l'Île de la Ruche. À la périphérie de la ville, perchée sur une colline isolée, se dressait une maison traditionnelle japonaise, symbole de sérénité et de pouvoir. Les murs de bois sombre étaient ornés de motifs délicats, et le toit de tuiles courbé s'élançait vers le ciel, conférant à l'édifice une majesté tranquille. Des lanternes en papier, suspendues le long de l'allée, projetaient une lumière douce et vacillante, guidant les visiteurs à travers les jardins soigneusement entretenus. Des cerisiers en fleur, leurs pétales roses formant un tapis au sol, bordaient le chemin menant à l'entrée, où deux statues de lions de pierre montaient la garde.

À l'intérieur, la maison exsudait une élégance sobre et raffinée. Les tatamis recouvraient le sol, diffusant une odeur de paille fraîche. Les paravents de papier de riz étaient décorés de peintures représentant des paysages japonais traditionnels. Les meubles, en bois laqué et en bambou, étaient disposés avec un sens du détail méticuleux. Chaque élément semblait être à sa place, créant une harmonie parfaite entre le mobilier et l'architecture. Des vases en porcelaine fine, remplis de fleurs d'ikebana, ajoutaient des touches de couleur subtile. Au centre de la maison, une grande salle de réception était prête à accueillir les convives. Une longue table basse était dressée, entourée de coussins confortables. Sur la table, des plats délicats et raffinés, préparés avec soin, attendaient d'être dégustés. Le parfum enivrant des mets se mêlait à celui de l'encens brûlant dans des brûle-parfums en bronze, créant une atmosphère à la fois apaisante et solennelle.

Kazuo Namura faisait son entrée dans la salle de réception avec une élégance naturelle et une aura de pouvoir indéniable. Dans sa trentaine, Kazuo était un homme d'une beauté saisissante, ses traits fins et son regard perçant attirant immédiatement l'attention. Ses cheveux noirs étaient soigneusement coiffés, et il portait un kimono de soie noire, brodé de motifs d'or, qui épousait parfaitement sa silhouette athlétique. Ses mouvements étaient fluides et mesurés, chaque geste, chaque regard, chargé de signification.


Il s'arrêta au centre de la pièce, et le silence se fit instantanément. Les chefs de famille et leurs lieutenants, vêtus de costumes sombres et élégants, s'inclinèrent respectueusement. Parmi eux se trouvaient des figures de renom comme Hajime Sakamoto, un homme robuste aux cheveux gris, chef de la famille Sakamoto, connue pour son contrôle sur les ports de l'Île de la Ruche. À ses côtés, Aiko Watanabe, une femme de poigne, chef de la famille Watanabe, spécialisée dans le commerce d'armes, et Kenji Tanaka, un homme à l'allure sévère, maître de la famille Tanaka, régent des jeux et des paris.


Kazuo leva légèrement la main, et ses lieutenants, Ryota Daily, Koppa Lin, Miyuki Tanaka et Takeshi Mori, prirent position autour de lui, formant un cercle protecteur. Le langage corporel de Kazuo parlait autant que ses paroles. Un haussement de sourcil indiquait la désapprobation, un léger mouvement de tête marquait l'accord, et un simple regard suffisait à ordonner le silence ou l'action.


"Mes amis," commença-t-il d'une voix douce mais autoritaire, "nous nous retrouvons en des temps troublés. L'Île de la Ruche est plus que jamais le théâtre de la corruption et du vice. La prolifération de l'opium menace nos intérêts, et nous devons décider de notre implication dans ce marché."


Les chefs de famille échangèrent des regards lourds de sous-entendus. Hajime Sakamoto prit la parole en premier. "L'opium pourrait être une source de revenus considérable, mais il pourrait aussi attirer une attention indésirable des autorités."


Aiko Watanabe acquiesça. "Nous devons peser les risques et les bénéfices avec soin. Une trop grande exposition pourrait nuire à notre discrétion."


Kazuo, d'un regard appuyé, ramena le silence. "Nous devons aussi considérer l'achat d'une place au sein de Mariejoie. Cela nous offrirait une opportunité unique de négocier de nouveaux accords avec le gouvernement mondial et de renforcer notre influence. Cependant, cela implique des coûts et des risques."


Kenji Li se pencha en avant. "Une telle position pourrait nous offrir des avantages stratégiques inestimables. Mais la concurrence sera féroce. Sommes-nous prêts à engager les ressources nécessaires ?"

Kazuo hocha la tête lentement. "Nous devons également aborder un sujet plus pressant. Le corps de Hiroshi Nakamura a été découvert par les autorités locales. C'est une situation épineuse qui pourrait compromettre nos opérations si elle n'est pas gérée avec la plus grande discrétion."

Ryota , malgré sa force impressionnante, semblait troublé. "Nous devons agir rapidement pour dissimuler toute trace qui pourrait nous lier à cette affaire."

Koppa Lin ajouta, "Le silence doit être absolu. Toute fuite d'information pourrait être catastrophique."

Kazuo, d'un geste lent et mesuré, fit signe à ses hommes de se préparer. "Nous devons enterrer cette affaire rapidement et discrètement. La famille Namura ne peut pas se permettre de voir son nom entaché. Nous agirons avec précision et détermination."

Le langage corporel de Kazuo, sa manière de commander par sa simple présence, son élégance et sa beauté, tout contribuait à créer une aura de puissance presque palpable. Ses hommes le suivaient avec une loyauté inébranlable, leurs propres compétences et dévouement renforçant encore la position de Kazuo comme leader indiscutable.

La réunion se poursuivit dans une atmosphère de tension et de calculs stratégiques, chaque parole et chaque mouvement étant minutieusement analysés. La maison sur la colline, avec sa beauté sereine et son intérieur luxueux, était le théâtre d'intrigues et de décisions qui allaient façonner l'avenir de l'Île de la Ruche et de ses habitants.

Les lieutenants de Kazuo, toujours vigilants, s'entraînaient dans le dojo, prêts à intervenir à tout moment. Leurs compétences en arts martiaux et en Rokushiki, ainsi que leurs armes en granit marin, étaient des atouts indispensables dans ce monde de pouvoir et de danger. Chacun d'eux, à sa manière, renforçait l'autorité de Kazuo et la position dominante de la famille Namura dans la hiérarchie impitoyable des Yakuzas.


Le poste de police de l'Île de la Ruche se dressait au cœur de la ville comme une forteresse austère et imposante, un bastion de la loi et de l'ordre au milieu du chaos rampant. L'extérieur du bâtiment était un mélange brutal de béton et d'acier, les murs gris et les fenêtres étroites créant une impression de sévérité et d'inaccessibilité. Les graffitis et les marques d'usure sur les murs trahissaient les années de luttes et de corruption qui avaient façonné cet endroit.

À l'intérieur, l'atmosphère était tout aussi oppressante. Les couloirs sombres étaient éclairés par des néons froids, projetant des ombres inquiétantes sur les murs. Les bureaux étaient encombrés de dossiers empilés, de tasses de café abandonnées et de preuves diverses, témoignant du travail incessant et souvent désespéré des policiers. Une odeur de tabac froid et de papier moisi flottait dans l'air, imprégnant chaque recoin.

Seichi Mando, le réceptionniste, était un homme âgé, au visage marqué par les rides de l'expérience et de la fatigue. Ses cheveux gris étaient toujours impeccablement peignés, et il portait un uniforme bleu foncé qui contrastait avec son expression perpétuellement sévère. Seichi passait ses journées à gérer les appels, à accueillir les visiteurs et à surveiller les allées et venues avec une vigilance inflexible. Dans ses rares moments de loisirs, il aimait lire des romans policiers et jouer aux échecs, ses passions reflétant son esprit analytique et méthodique.

Le gardien, Kai, était un homme massif aux épaules larges et aux bras musclés. Il portait un uniforme de sécurité avec une ceinture garnie de divers outils et armes, prêt à intervenir à tout moment. Kenzo avait un visage carré, des yeux perçants et une mâchoire volontaire. Ses loisirs incluaient l'entraînement physique intense et le kendo, une discipline qui lui permettait de canaliser sa force et son agressivité dans un cadre structuré.

Parmi les policiers, Oli Takeda se distinguait par sa compétence et sa détermination. Oli était un homme dans la quarantaine, au visage marqué par des cicatrices et des rides prématurées. Ses cheveux courts et noirs encadraient un regard intense et vigilant. Il portait un costume sombre, toujours parfaitement ajusté, et une cravate fine. Passionné par la justice, Oli passait son temps libre à étudier les lois et à pratiquer le tir sportif, ses compétences en tant que tireur d'élite étant inégalées.

Laya Matsumoto, une femme de trente-cinq ans, était une figure respectée et redoutée au sein du poste de police. Ses cheveux courts et noirs encadraient un visage déterminé, et ses yeux bruns exprimaient une force intérieure inébranlable. Elle portait des vêtements fonctionnels et discrets, préférant le confort à l'apparence. Aiko était passionnée par les enquêtes criminelles et le profilage, et passait ses soirées à lire des dossiers et à analyser des scènes de crime.

Puis il y avait Miyuki Tanaka, une policière d'une beauté saisissante et d'une austérité palpable. Elle portait des cheveux noirs et longs qui descendaient élégamment sur ses épaules. Son visage était délicatement sculpté, avec des pommettes hautes et des yeux en amande qui semblaient percer les âmes. Miyuki parlait peu, et son langage corporel était aussi expressif que son rare sourire. Son uniforme était toujours impeccable, reflétant son sérieux et son dévouement à son travail. Personne ne se doutait qu'elle était en réalité un membre infiltré de la famille Namura, jouant un rôle dangereux au sein de la police.

Miyuki Tanaka, i, avait gravi les échelons de la police avec une détermination farouche. Son passé au sein de la mafia lui avait conféré des compétences précieuses en infiltration et en stratégie, qu'elle utilisait maintenant pour protéger les intérêts de sa famille. Chaque geste, chaque regard, était calculé pour maintenir sa couverture et recueillir des informations cruciales. 

a lumière fluorescente du bureau, persistante et froide, se reflétait sur les papiers éparpillés sur le bureau. Les murs étaient ornés de cartes tachées et de photographies décolorées, témoins des innombrables enquêtes et affaires non résolues. Ace et Marco se tenaient aux côtés du shérif Lawson, l’expression grave et résolue. Le téléphone du shérif sonna soudainement, interrompant le silence pesant.

Le shérif décrocha le combiné avec une expression d'attente. La voix du technicien de la police scientifique, fatiguée mais claire, résonna à travers le haut-parleur du téléphone.

"Shérif, nous avons terminé l’analyse des effets personnels de Hiroshi Deko. J’ai quelques informations intéressantes. Dans le carnet de notes, nous avons trouvé des chiffres, des adresses de divers endroits : motels, casinos, clubs de strip-tease. Mais le plus pertinent est un contact mentionné à plusieurs reprises : le nom est... Thatch."

À l’annonce du nom, les visages d’Ace et Marco changèrent instantanément. Marco se redressa brusquement, le visage blême, tandis qu’Ace ferma les yeux un instant, serrant les poings de frustration. Le nom de Thatch était une brûlure vive dans leurs esprits, un souvenir douloureux d’un ami perdu dans des circonstances horribles. Marco échangea un regard rapide avec Ace, une lueur de choc et de compréhension passant entre eux.

"Vous semblez connaître ce nom, messieurs. Est-ce que je dois m’inquiéter ?"

Les mots du shérif résonnèrent dans la pièce, une déclaration pleine d’innocence et de curiosité. Ace et Marco se regardèrent, le silence pesant entre eux. Marco fit un effort visible pour reprendre son calme, ses traits se durcissant sous la tension. Ace, quant à lui, afficha un sourire fade, une façade pour masquer l’émotion qui bouillonnait en lui.

"C’est… une coïncidence. Thatch était un ancien collègue. Son nom est assez commun, je suppose."

"Oui, rien de plus. Les informations sont peut-être une fausse piste."

Le shérif, malgré son instinct d’enquêteur, n’eut d’autre choix que d’accepter leur explication, bien qu’il restât sur ses gardes. Le téléphone fut raccroché avec un bruit sec. La pièce était maintenant emplie d’un silence lourd, seulement interrompu par le cliquetis régulier des touches du clavier du shérif.

Les membres de l’équipe du shérif, qui attendaient patiemment à l’extérieur du bureau, avaient observé la scène à travers les fenêtres dépolies. Ils virent clairement le changement dans l’atmosphère et la réaction marquée de Ace et Marco. Les regards échangés entre les deux hommes et la façon dont ils évitèrent le sujet étaient aussi palpables que les dossiers étalés sur le bureau du shérif.

Oli Takeda, l’un des agents, murmura à Laya Matsumoto avec un ton intrigué : "Regarde comment ils réagissent. Ce nom semble avoir un impact profond sur eux. Que cache-t-il vraiment ?"

(fixant le bureau avec une concentration discrète) "Il y a quelque chose de plus ici. Les réactions de Marco et Ace sont loin d’être anodines. Nous devrions garder un œil sur ce duo."

La tension entre Ace, Marco et le shérif Lawson était devenue une ombre au-dessus de la pièce, un mystère enveloppé dans des non-dits. Ace, les mains toujours tremblantes, se détourna pour quitter le bureau, Marco le suivant de près. Ils savaient qu’ils devaient approfondir l'enquête discrètement, naviguer dans cette mer d'informations troublantes sans attirer davantage l'attention du shérif ou de son équipe.


Les murs de la salle de réunion étaient austères et décolorés, ornés seulement de quelques tableaux abstraits d’une fausse modernité. La lumière néon du plafond jetait des ombres dures et disjointes sur les visages tendus d’Ace et de Marco. La pièce, presque vide à l'exception d’une table en métal éraflée et de quelques chaises en plastique, semblait résonner des échos de la tension entre les deux hommes.

Marco était assis à une extrémité de la table, les bras croisés, les yeux fixés sur un dossier éparpillé devant lui. Ace se tenait debout près de la fenêtre, observant la pluie qui tombait à verse à l’extérieur, les gouttes se heurtant aux carreaux comme une symphonie de désespoir. Le ciel au-dehors était d'un gris menaçant, un reflet parfait de leur humeur intérieure.

"Je ne comprends pas, Marco. Thatch… Thatch aurait-il pu se retrouver ici ? C’est un coup dur, tu ne trouves pas ? Nous avons perdu sa trace depuis presque trois ans. Comment pourrait-il se retrouver ici, sur l’Île de la Ruche ?"

 Marco les yeux rivés sur le dossier, sa voix rauque et réfléchie : "Je suis tout aussi confus que toi. Thatch était un membre précieux de notre équipage. Sa disparition a été un choc, et ici, sur cette île de corruption et de chaos… Il n’a jamais laissé la moindre trace. Et maintenant, voilà son nom qui apparaît en connexion avec ce meurtre..."

Ace se détourna de la fenêtre, ses yeux cherchant à percer ceux de Marco, cherchant une réponse à une question qu'il avait du mal à formuler lui-même. Son visage, habituellement marqué par la détermination, était maintenant déformé par un mélange de confusion et de douleur.

"Qu’est-ce qu’il pourrait bien faire ici ? Cette île est un nid de serpents, un labyrinthe de vices et de complots. Quel intérêt aurait-il à s’impliquer dans tout ça ? Et si jamais il est encore en vie, pourquoi l’auraient-ils impliqué dans un tel bourbier ?"

"C’est une question que je me pose aussi. S’il est encore en vie, cela signifie qu’il a survécu d’une manière ou d’une autre dans cette jungle urbaine. Mais pourquoi le nommer dans ce contexte ? Peut-être a-t-il été contraint d'entrer dans un jeu qu’il n’a jamais voulu jouer. Peut-être que quelqu'un l’a forcé à se joindre à eux."

Ace se frappa la tempe avec frustration, comme si le geste pouvait faire surgir une réponse de son esprit troublé. Ses pensées tournaient autour de la présence de Thatch, le poids du passé et le mystère du présent se mélangeant en un tourbillon déconcertant.

"S'il est impliqué, cela veut dire qu'il pourrait être en danger. Ou pire… Il pourrait avoir été manipulé. Nous savons tous les deux que l’Île de la Ruche est un endroit où les gens peuvent disparaître sans laisser de traces, sans aucune explication. Les seigneurs de cette ville sont capables des pires atrocités pour atteindre leurs objectifs."

 "Nous devons être prudents. S’il est encore là, nous devons comprendre ce qui l'a poussé à se retrouver dans cette situation. Est-il devenu un pion dans un jeu plus grand ? Ou est-il devenu un acteur volontaire de ce merdier ?"

"Tout ce que nous avons, ce sont des fragments d’indices, des morceaux d’un puzzle qui ne fait que se complexifier. Nous devons trouver un moyen de découvrir la vérité. S'il est en vie, nous devons savoir pourquoi il est ici et ce qu'il fait. Nous devons comprendre ses intentions et s'il est toujours ce qu’il était autrefois..."

"Nous n’avons pas le choix. Nous devons interroger ceux qui pourraient avoir des réponses, explorer chaque piste, chaque indice. Nous devons être vigilants et méthodiques. Ce n’est pas seulement une question de justice pour Thatch, c’est une question de découvrir ce que cette île cache vraiment."

Leurs voix se firent plus calmes, marquées par la gravité de leur situation. La tension entre eux était palpable, mais aussi un lien tacite de compréhension et de résolution. La salle de réunion, empreinte de leur discussion, semblait résonner du poids de leur mission.



Kenshin Takahashi, chef de l’équipe de nuit des Docks, se prélassait dans le salon de son luxueux penthouse, une oasis de calme et d'opulence en plein cœur de la ville décadente. Le contraste entre la grandeur de sa résidence et la noirceur environnante de l’Île de la Ruche était frappant. Enveloppé dans un peignoir en soie noire, il savourait un verre de whisky vieilli, tandis qu’une cigarette se consumait lentement entre ses doigts. Le salon, vaste et élégamment décoré, était un témoignage de son succès et de sa richesse.

Les murs étaient ornés de tableaux de maîtres japonais et européens, tandis que le sol en marbre immaculé réfléchissait la lueur tamisée des lustres en cristal. Les canapés en cuir noir, disposés autour d’une table basse en verre, invitaient à la détente et à la conversation. La cuisine, ouverte sur le salon, était équipée des derniers appareils électroménagers, tous en acier inoxydable brillant. Les chambres, accessibles par un couloir décoré de tapisseries anciennes, étaient un havre de confort avec leurs lits king-size, drapés de lin fin, et leurs balcons offrant une vue imprenable sur la ville. La salle de bains, où sa compagne prenait une douche, était un chef-d'œuvre de design moderne, avec ses surfaces en marbre, ses miroirs sans cadre et sa douche à l'italienne.

La télévision diffusait le générique d’une vieille sitcom, une mélodie joyeuse contrastant avec l’atmosphère tendue de la nuit :

“Smiling faces, happy places,

Where everybody knows your name,

Laughter and love, a hand in glove,

In this little town, life’s never the same…”

Il prisait ces moments de tranquillité, ignorant les dangers qui rôdaient au-delà de ses murs sécurisés. Cependant, l’illusion de sécurité allait bientôt être brisée de la manière la plus brutale.

Dans l’obscurité de la nuit, une ombre se mouvait silencieusement. Le meurtrier s’infiltrait dans le penthouse avec une précision froide et calculée. Sa silhouette sombre, presque indistincte, se fondait dans les recoins sombres de l’appartement. Il se déplaçait avec la fluidité d'un prédateur, ses pas inaudibles sur le sol de marbre.

Le meurtrier se glissa dans la salle de bain. La vapeur enveloppait l’espace, ajoutant une épaisseur oppressante à l’air. La femme chantonnait doucement, inconsciente du danger qui se rapprochait. En un instant, l’homme était derrière elle. D'un geste rapide et silencieux, il couvrit sa bouche d'une main gantée tandis que l’autre main enfonçait un couteau de combat dans son dos. Elle se débattit brièvement, mais la force et la précision de l’attaque lui laissèrent peu de chance. Ses yeux s’élargirent de terreur avant de s’éteindre lentement, sa vie se terminant dans le silence assourdissant de la salle de bain.

Le meurtrier recula, laissant le corps sans vie de la femme s’effondrer dans la douche, le sang se mêlant à l’eau pour former une mare écarlate. Il sortit de la salle de bain, ses mouvements toujours aussi silencieux et précis.

Kenshin, absorbé par son verre de whisky et la télévision, ne remarqua pas immédiatement la présence de l’intrus. Ce n’est que lorsqu’il sentit une présence derrière lui qu’il se retourna brusquement, ses yeux s’écarquillant de surprise et de terreur.

"Qui êtes-vous ?" balbutia-t-il, le verre tremblant dans sa main.

Le meurtrier ne répondit pas, se contentant de fixer Kenshin de ses yeux glacials. La tension était palpable, chaque seconde s’étirant dans une éternité oppressante. Puis, soudainement, le meurtrier attaqua. Kenshin, malgré sa surprise, se défendit avec la férocité du désespoir. Les deux hommes luttèrent violemment, les coups s’échangeant avec une brutalité choquante.

Kenshin saisit une lampe en cristal et la fracassa sur le crâne de son assaillant, mais le meurtrier, presque inébranlable, riposta avec une force implacable. Ils se heurtèrent aux meubles, renversant des objets précieux et éclatant des vitrines. Le salon, autrefois symbole de luxe, se transformait en champ de bataille.

La violence de leur combat était telle que chaque impact résonnait dans le penthouse, les grognements de douleur et les cris de rage se mêlant à la destruction. Kenshin, bien que robuste, commençait à faiblir sous les assauts incessants de son adversaire. Le meurtrier, implacable, saisit finalement Kenshin par la gorge, le soulevant avec une facilité effrayante.

Avec une force prodigieuse, il projeta Kenshin à travers la grande fenêtre du salon. Le verre se brisa en mille éclats, et il chuta de plusieurs étages, ses cris se perdant dans le vent. Son corps s’écrasa sur le sol, une silhouette déformée par l’impact, entourée des débris de verre.

Le meurtrier, de retour dans le salon dévasté, s’essuya calmement le sang sur les mains. Il jeta un dernier regard sur la scène de destruction avant de disparaître dans la nuit, laissant derrière lui une traînée de mort et de chaos.


"L'Île de la Ruche. Un nom qui sonne comme une douce promesse, non ? Un endroit où l'on pourrait imaginer un havre de tranquillité, une communauté unie, travaillant ensemble pour un avenir meilleur. Mais ici, la réalité est bien différente. La Ruche, c'est plutôt un enfer déguisé en paradis. Une ville où chaque ruelle, chaque bâtiment, suinte la corruption et la décadence.

Dans cette île, tout est à vendre. L'âme des hommes, les corps des femmes, les illusions de bonheur. Les riches vivent dans leurs tours d'ivoire, ignorant les cris des opprimés en bas. Les pauvres, eux, n'ont que leur désespoir et leur rage. Ils survivent, ou plutôt, ils essaient de survivre, en faisant ce qu'ils peuvent, ce qu'ils doivent.

Regarde les docks. Une ruche d'activité, oui, mais aussi un nid de vipères. Les dockers, comme Hiroshi Deko, travaillent dur, espérant des jours meilleurs. Mais les jours meilleurs, ici, sont des mirages. Hiroshi pensait qu'il pourrait se sortir de cette vie, qu'il pourrait trouver quelque chose de plus, de mieux. Mais qu'a-t-il trouvé à la place ? La mort, froide et brutale, dans un conteneur abandonné.

Et puis, il y a ceux qui tirent les ficelles. Les chefs de la pègre, les politiciens véreux, les policiers corrompus. Ils jouent leur jeu, déplaçant les pièces sur l'échiquier, sacrifiant les pions sans une seconde de remords. Ils parlent de justice, de loi et d'ordre, mais ce ne sont que des mots creux, des masques pour cacher leur véritable nature.

Ace et Marco, des hommes en mission, cherchent des réponses dans cette ville où tout le monde a quelque chose à cacher. Ils pensent qu'ils peuvent changer les choses, qu'ils peuvent faire une différence. Mais la Ruche a une manière de broyer les espoirs, de transformer les héros en martyrs.

Alors, qu'est-ce qui reste ? La survie. La lutte. L'espoir ténu que peut-être, juste peut-être, les ténèbres peuvent être repoussées, même un peu. Mais pour cela, il faut être prêt à affronter l'enfer, à marcher dans les ombres sans perdre de vue la lumière, si petite soit-elle.

Bienvenue dans la Ruche. Attachez vos ceintures. Ça va être un voyage mouvementé."


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