L'inconnue de Trafalgar Law.

Chapitre 24 : Wilhelm

2499 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a plus de 2 ans

Liv


- A quoi tu penses ?

Je relève la tête sur Law qui me regarde, inquiet.

- Tu es dans tes pensées depuis la fin du repas, c'est quoi cette histoire avec Wil ?

Nous sommes dans mon lit et il me caresse le frond avec douceur.

- Tout est de ma faute...

Je lui raconte donc toute l'histoire.

Je n'avais jamais tué personne pour un Berry symbolique.

J'ai appris qu'il passait ses journées dans l'eau de mer, à plonger pour récolter des coquillages, des oursins, ou pour attraper des crabes qu'il vendait ensuite aux différents restaurants et auberges de l'île pour quelques berrys.

Il allait parfois sur des bateaux de pêche pour aider et ainsi gagner un peu plus d'argents. Il a fini par me dire à quoi devait servir la sommes qu'il m'avait réclamé lors de notre première rencontre, cette sommes qui m'avait parue bien trop précise pour être anodine. J'ai appris qu'il voulait acheter "un bateau" étant donné que personne n'avait l'air de vouloir le prendre sur le siens. Son rêve c'était d'acheter une horrible coquille de noix pleine d'eau à un de ses vieux voisin, de la réparer et de s'en aller avec. J'ai vu la barque en question, il aurait pas fait un milles la dedans avant qu'elle tombe en morceau. Et pourtant j'ai vu ses yeux briller d'espoir, cette pauvre embarcation presque devenu soluble dans l'eau constituait son plus grand rêve.

Il habitait dans un hameau côtier, chaque maison y était vétuste et vermoulue, le bois effrité par le vent, le sable et le sel. Il y avait une douzaine de maisons et la moitié n'était plus habitées, les portes arrachées claquaient au vent en pendant sur leur gonds, et les courant d'air qui s'engouffraient par les fenêtres brisées créaient un sifflement à vous glacer le sang.

L'odeur de vase et d'algue en décomposition y était particulièrement présente.

J'ai appris qu'il n'allait pas à l'école, enfin je comprend pas pourquoi ça m'a surprise, il n'y avait pas d'école sur cette île.

Il m'a faite entrer chez lui, il avait honte de vivre là. Il essayait désespérément de lisser la toile ciré collante sur la table et de mettre dans un sac les dizaines de bouteilles vides qui traînaient partout sur le sol. Il y avait dans l'évier une montagne de vaiselle et de l'eau sal qui sentait très fort.

Tout était crasseux. Je n'ai pas osé m'assoir où que ce soit. Il ne m'a d'ailleurs pas proposé de boir où de manger.

J'étais venu car je cherchait à trouver une porte quelque part qui me permettrait de faire le lien entre l'île sur laquelle je me trouvait et Kholod celle où je suis née. Il me fallait une porte sécurisée un endroit de passage où je ne risquais pas de me faire agresser dès mon arrivée. Il m'a tout naturellement proposé sa maison. Il m'a également montré sa chambre. Contrairement au reste de la maison elle était propre et tout y était rangé enfin tout... il ne possédait presque rien à part quelques jouets étrangement rapiècés, une pile de livres sur des sujets que personne ne pourrait prendre plaisir à lire et un bureau sur lequel reposait des outils rouillés au possible.

Il a soulevé une latte de son parquet et y a cacher l'argent que je lui avait donné au milieu de tout un bric à Brac d'objets divers qui devait lui être précieux...

Pendant plusieurs jours Will et moi nous sommes retrouvés pour mettre en place la protection du Polar Tang et pour établir la connexion entre nos deux îles.

Il a été particulièrement émerveillé quand je lui ai expliqué pour mon fruit du démon. D'ordinaire je n'en parle à personne mais ces derniers temps mon secret est horriblement mis à mal. Il faut dire qu'avant je ne m'en servait que pour moi et mon travail. De toute façon tous les secrets finissent par être découvert un jour ou l'autre.

Bref il s'est mis à me poser des millier de question sur le fonctionnement exacte de mon fruit, sur ces possibilités et ses limites.

C'est la que j'ai compris que ce petit avait la tête plus que bien faite. Il a compris et déduis des choses avant même que je ne les évoques. C'est un vrai petit génie.

Mais alors que nous avions rendez-vous il ne s'est pas présenté. J'ai tout de suite su que quelque chose n'allait pas. Je suis immédiatement allée voir chez lui.

J'ai toqué à la porte et ai attendu. Les escalier à l'intérieur de la maison se sont mit à craquer comme si une chose énorme était en train de les descendre. La porte s'est finalement ouverte sur un homme... monstrueux. Je n'avais jamais vu pareil montagne de gras, il semblait suinter de partout c'était une véritable abomination. Le peu de cheveux qu'il avait sur la tête étaient graisseux et l'odeur qui se dégageait de lui était infecte, mais le pire c'était son regard, même dans les replis de ses petits yeux porcin je pouvait clairement lire toute la méchanceté et la cruauté qu'il avait en lui. S'il était laid de l'extérieur, il l'était encore plus à l'intérieur c'était une certitude.

Je me suis faite la plus poli possible.

- Bonjour, je suis une connaissance de Wilhelm, nous avions rendez-vous pour travailler ensemble mais il n'est pas venu.

- Il est pas là.

Sa bouche était infâme lippue et luisante de salive.

Il avait partiellement refermé la porte, c'était un aveux clair, d'un, Wil était là et deux, il ne voulait pas que je le vois. Je ne souhaitais pas attirer l'attention sur moi.

- Mince on a du se rater, je vais retourner au point de rendez-vous, il doit sûrement m'y attendre. Au revoir et merci.


J'avais un très, très, mauvais pressentiment.


J'ai quitté les lieux et me suis postée à quelques distances pour attendre tout en surveillant la maison. Je sentait dans mon corps une urgence que je n'avais jamais connu avant, il fallait que j'entre dans cette maison le plus vite possible. Je savais qu'il était arrivé quelques chose au petit et ça ne pouvait pas attendre. Plusieurs fois j'ai vu le gros visage boursouflé pousser les rideaux de la fenêtre et me chercher. Quand il n'est plus venu je me suis faufilée le long de la maison et me suis rendue à l'arrière pour voir s'il m'était possible de grimper pour entrer par une fenêtre, celle de Wil était ouverte. Il n'y avait pas un bruit..

Je me suis hissé sur le petit porche d'au dessus de la porte arrière pour atteindre une première fenêtre close, du bout des doigts je me suis maintenue au rebord pour parvenir à atteindre celle d'a côté.

D'une traction je grimpe dans l'encadrement de la fenêtre et regarde dans la chambre. Wil n'est pas là mais il y a du sang partout et la chambre est toute retournée. J'entre sans faire de bruits. Les jouets sont en pièces, ils ont l'air d'avoir été explosés contre les murs, les livres sont déchirés les couvertures gisent sur le sol sans leur contenu. Il s'agissait d'ouvrage sur la cybernétique et le transhumanisme. J'ai observé plus attentivement les pièces détachés de ce que je prenais à tors pour des jouets, c'était de petites machines qu'il avait fabriqué.

Mon cœur n'avait jamais battu si fort. Pour la toute première fois de ma vie j'étais terrifiée sans en retirer aucune satisfaction. Mon corps était recouvert d'une pellicule de sueur glacée et ma bouche était plus sèche que du papier. Mon regard a été attiré par un objet brillant, j'ai reconnu sans mal le révolver que je lui avait donné. Je l'ai ramassé, il était complètement déchargé.

Comment décrire ce que j'ai ressenti à ce moment là. J'étais à deux doigts de fondre en larme, je n'avais qu'une seule envie, appelé Wil à plein poumon. J'ai fini par pousser la porte de la chambre et me retrouve dans le couloir, j'ai jetté un œil par-dessus la rambarde pour écouter ce qui se passait en bas. Mais mes oreilles avaient fini par capter quelque chose, une sorte de chuintement qui venait de plus loin dans le couloir. J'ai tout de suite compris que je trouverais Wil. Je suis arrivée et ai ouvert la porte. Il a sursauté, la terreur c'était inscrit sur son visage un instant, c'était un instant de trop. Avant que je puisse faire quoi que ce soit il s'est jeter dans mes bras pour sangloter. Je l'ai doucement décollé de moi pour l'observer. Son petit corp était pleins de bleu et d'eraflure. Ses vêtements étaient en train de baigner dans la baignoire ou il tentait de les nettoyer dans une eau trop rouge. J'ai levé son visage vers le mien, son nez était cassé et il saignait abondamment de la tête.

Je n'ai pas osé parler, lui non plus. Le lavabo était lui aussi plein de sang, j'y ai même découvert un morceau de dents. Il s'est redressé et m'a tendu quelques chose.

Une balle et un Berry. Puis il m'a regardé les yeux plein de larmes. Il n'a rien eu à dire. J'ai chargé la balle dans le révolver et j'ai glissé le Berry dans ma poche arrière de pantalon. Je suis sortie de la salle de bain puis j'ai marché dans le couloir sans chercher à me cacher.

J'ai descendu les escalier et me suis dirigée vers le salon où j'entendais du bruit.

Il étais assi sur un fauteuil défoncé devant la projection d'un escargot camera qui lui retransmetait quelque chose dont je ne me souviens plus.

En revanche je me souviens très bien du visage affreux qu'il a tourné vers moi.

- T'en veux encore morp... salope !?

Il s'est débattu avec ses centaines de kilo pour se lever. Moi j'ai levé mon arme sans difficulté, et alors qu'il était penché en avant tout en respirant comme un porc je lui ai tiré une balle dans la tempe. Rien de plus simple. Du sang, de la cervelle sur le parquet et une odeur de chair brûlée s'est répandu dans la pièce.

Penché sur le côté j'ai pu apercevoir la couleur de quelques billets et j'ai su sans les compter leur montant. J'ai récupéré une couverture dans la chambre de Wil, je suis allée à la salle de bain l'ai enroulé dedans et l'ai pris dans mes bras. Puis par la porte de sa chambre j'ai effectué un passage vers la mienne. C'est uniquement à ce moment là que je me suis mise à hurler. J'ai appelé ma grand-mère comme ça ne m'était jamais arrivé. Je suis sortie de ma chambre en trombe nous nous sommes croisés dans les escalier.

- Qu'est ce qui se passe Kaboomka ?! Mon dieu !

Elle a tout de suite compris que je tenais un enfant dans mes bras.

On l'a immédiatement emmené à l'infirmerie du bunker et mémé à appeler le médecin de l'île en urgence.

Bilan, traumatisme crânien, nez cassé, côtes fêlées, des bleu plus qu'on ne pouvait en compter.


- Tout est de ma faute. Si je ne lui avait pas donné cette arme il n'aurait pas essayé de protéger son argent avec et il ne se serait pas fait démolir comme il l'a été par ce gros porc.

- Et toi tu n'aurais jamais rien su... il serait venu au rendez-vous et tu n'aurais jamais su ce qu'il vivait et pour lui rien aurait changé.

- J'avais prévu de l'emmener avec moi quoi qu'il arrive.

Il m'embrasse le frond.

- Je me doute.

- C'est qu'une fois ici qu'il m'a expliqué que ce type lui volait tout le temps son argent et le battait s'il refusait de lui donner. Il essayais régulièrement de prétendre qu'il n'avait rien en cachant ses sous là où il pouvait mais les coups finissaient toujours par lui faire cracher le morceau. Il a cru pouvoir tirer... Il a cru qu'il pourrait l'abattre... Je suis pas sur que même en lui collant une balle dans le bide à bout portant il aurait réussi à le tuer. Il devait peser 200 kg, je te jure Law. M'enfin il a même pas réussi à appuyer sur la détente. Il s'est fait désarmer et casser la gueule comme jamais.

- Il est ici avec toi maintenant, il ne craint plus rien.

- Ca c'est pas dit, ce petit génie a trouvé son âme sœur en la personne de Magdaleine Warenberg...

- C'est qui ça ?

- Ma grand-mère...

- Ha ?

- Je te l'ai dit c'est une tête ce gamin, des livres sur la cybernétique et le transhumanisme. Apparemment il les aurait récupérer dans les restes de butain des pirates que personne ne voulait.

- C'est ton successeur ?

Il rit.

- Je pense plutot qu'elle va lui enseigner ce qu'elle n'a pas pu m'apprendre à moi.

- C'est à dire ?

- Fabriquer des armes... ils s'entendent comme cul et chemise, il l'appelle même baboomka comme moi.

- Il a trouvé sa famille.

- Il faut croire.


Je souris et m'allonge sur lui la joue sur son pectoral. J'entend son coeur qui bat.

- Tu sais Law, je pense que tu pourras garder mon cœur. Comme ça je serais toujours un peu près de toi même quand nous seront loin l'un de l'autre.

- Ca va pas la tête, si je meurs tu mourras avec moi.

- Alors il ne faudra pas que tu meurs.

Je me redresse et plonge mon regard dans le sien.

- Liv-ya...

- J'ai pas envie de mourir alors il faudra que tu restes en vie quoi qu'il arrive.

- Li...

Je l'embrasse à pleine bouche comme si c'était la dernière fois. Il répond à mon baiser. Nos bouches se décollent.

- On en reparlera quand je serai au Polar Tang.

- Je veux que tu le garde.

- Et moi je ne veux pas en parler maintenant.

Il me regarde sévèrement. Je lui demande.

- Tu m'aimes

- De tout mon cœur.

- On a toujours pas fait l'amour.

- Non c'est vrai, mais je crois que ce n'est pas le moment pour toi.

- Non tu as raison, j'ai envie de dormir.

- Viens dans mes bras et endors toi.

Je m'exécute.




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