L'inconnue de Trafalgar Law.

Chapitre 8 : Je t'aime, moi non plus.

4815 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a presque 4 ans

Hello, pas grand chose à dire aujourd'hui à part comme d'habitude que je vous souhaite une bonne lecture !



-Liv-

 

Je me remets difficilement de mes émotions suite au baiser de Law. J'en ai encore tout le corps qui tremble. Qu'est-ce qui lui a pris de m'embrasser de cette façon-là... on aurait dit qu'il était désespéré, éperdu. J'ai eu l'impression que c'était le dernier baiser qu’il ne me donnerait jamais. Je ne sais plus du tout où me mettre et je crois que lui non plus. Il s'est écarté de moi mais pourtant il continue de me tenir par les épaules. Il a l'air complètement ailleurs.

- Law... tout va bien ?

- Non... ça ne va pas, je ne veux pas de cette relation.

Il a l'air presque en colère tout à coup.

- heu... ok...

Je prends cette remarque en plein cœur.

- Liv... c'est pas que je veux pas de toi, au contraire... mais j'ai des objectifs de vie qui sont à mes yeux bien plus importants. Je n'ai pas de place, ou d'énergie pour une relation telle que celle qu'on s'imagine avoir tous les deux.

- Je ne m'imagine rien du tout... je sais juste que je suis follement amoureuse de toi... peut-être même depuis que j'ai posé les yeux sur toi il y a deux mois dans cette boîte de nuit... depuis ce jour-là je ne rêve que d'une seule chose, te retrouver... je ne te demande rien, je veux juste profiter des moments qu'on peut s'accorder l'un à l'autre.

Voilà c'est dit, au moins il n'y a plus d'ambiguïté de mon côté.

- Et ça te suffirait ? 

- C'est déjà mieux que rien du tout.

Il réfléchit, son visage passe par tout un tas de mimiques qui indiquent que la réflexion est rude.

- Liv, arrête... s'il te plaît... Tu rends les choses encore plus compliquées.

Il baisse la tête, crispant ses mains sur mes épaules.

- Je me fiche qu'une histoire soit compliquée si elle est vraie. Mais je comprends ton point de vue, je le respecte. Il n'y aucun mal à être un gros froussard après tout.

- Un gros frou... il n'est pas question de ça !

Je ravale ma douleur et me lève sans le ménager, l'obligeant à me lâcher. Il ne veut pas de moi, d’accord, je m'y attendais mais il est hors de question que je m'apitoie sur mon sort.

- Liv-ya...

- Écoute Law, je sais reconnaître le regard de quelqu'un prêt à mourir pour ses idéaux et ses rêves, alors ne te prends pas la tête. J'ai compris. J'espère simplement que quand tout sera terminé pour toi, quand tu seras libre de faire ce que tu veux, si tu es toujours en vie... que tu te souviendras de moi et que tu sauras me retrouver.

Il ne me répond pas, il se contente de me fixer.

- Liv... je suis pas en train de dire que je veux plus te voir...

- Ah non ? Alors qu'est-ce que tu me dis exactement Law ?

- Je sais pas trop... j'ai du mal à mettre toutes mes idées en ordre. Ce que je veux dire c'est que je veux pas qu'on s'attache...

- Pour ça c'est trop tard, de ton côté comme du mien, ne nous voilons pas la face.

- Tu as raison... c'est juste que... je veux pas vivre ça en sachant que ça pourrait s’arrêter à tout moment. Tu comprends ?

- Non Law, je ne comprends pas mais encore une fois c'est à toi de décider comment tu veux mener ta vie, et si tu estimes que ma présence peut t'empêcher de réaliser ton rêve, quel qu'il soit, et bien... je pense que tu as raison de me rejeter.

- Je ne te rejette pas Liv-ya ! Vraiment pas... tu ne peux pas t'imaginer comme j'aime passer du temps avec toi. Mais je ne peux pas me permettre d'avoir le cœur tendre, pas maintenant ! J'ai besoin d'être "le chirurgien de la mort".

Il s'est rapproché de moi et m'a saisi les mains, il a à nouveau cet air éperdu.

- Bien, écoute-moi Law... On va continuer comme ça. Le hasard nous réunira ou pas. On profitera des occasions qui nous seront données pour nous voir, on fera l'amour à s'en briser les os et tu repartiras faire ce que tu as à faire. Je suis une star, moi aussi j'ai des choses à faire...

- Liv tu es vraiment ...

- Tais-toi... avant que je change de discours. Allez, faisons de ce premier et peut-être dernier rencard un souvenir inoubliable, tu veux bien ?

Je lui fais mon sourire le plus lumineux, il relève la tête vers moi, son regard et si intense... si triste. Puis je le vois qui se ressaisit, il accroche également un sourire à ses lèvres et finit par se lever.

- J'ai hâte de savoir ce que tu me prépares d'autre...

Je lui prends la main et le guide à nouveau vers la moto. Nous enfilons nos casques puis nous repartons sur la route goudronnée. Il fait complètement nuit maintenant. Le phare allumé je roule tranquillement. Putain... j’ai envie de pleurer, mais pleurer dans son casque de moto c'est la pire idée. Combien de temps je vais pouvoir supporter cette situation ? Aucune idée, mais je le supporterai le temps que je le pourrai. Je vais avoir le nez qui coule ça va être un enfer. Retiens-toi Liv, retiens-toi jusqu'à ce que tu sois seule. Je ravale mes larmes une nouvelle fois. Wouah... je ne pensais pas que ça piquerait autant. Je prends de grandes inspirations, il faut que je reste concentrée. Au bout d'un certain temps nous arrivons à l'entrée de la fête foraine. Je m'arrête et laisse Law descendre en premier. Il enlève son casque.

- Une fête foraine ? C'est plutôt cliché mais soit.

- Autant faire les choses correctement.

Je ris.

 

-Law-

 

Elle me prend la main et nous entrons. Il y a beaucoup de monde, de la musique plus ou moins acceptable et des lumières clignotent dans tous les sens. Y a de quoi vous perturber les sens. L'air sent le popcorn, le sucre, les pralines grillées et la poudre. Liv-ya est à peine arrivée qu'elle me lâche pour aller acheter un sachet de pralines. Elle revient et m'en propose. J'accepte, c'est vraiment très bon.

- J'adore ça !

Elle en jette une poignée dans sa bouche. Je me laisse vite gagner par l'ambiance du lieu. Y a personne que je connais pour me juger alors j'achète des sucreries et je les mange avec plaisir, Liv-ya et moi on partage tout. Finalement je suis d'humeur plutôt taquine. J'ai envie d'être proche d'elle pour ce soir encore. Alors je l'agrippe par les hanches, ne me gêne pas pour passer ma main dans la poche arrière de son pantalon, je me colle à son corps. Nous avons l'air d'un couple en rendez-vous. Ça me plaît de donner cette impression, j'ai envie de ressentir ça une dernière fois avant qu'on se dise adieu peut-être pour toujours. Nous montons dans plusieurs manèges à sensations, Liv ne frissonne même pas, que lui faut-il pour l'ébranler ? Elle me traîne dans des attractions de plus en plus scandaleusement dangereuses. Une boule au bout d'élastiques, des trucs qui tournent dans tous les sens à vous mettre l'estomac dans les talons. Je n'aurais pas dû manger tout ce sucre. J'arrive à la convaincre de lever le pied sur les attractions qui remuent. Je suis nauséeux, j'ai besoin d'une pause.

 

Alors que je suis accoudé à une buvette Liv-ya à côté de moi je me stoppe net ! Sur un des stands il y a un énorme ourson blanc en peluche avec un gros nœud rouge autour du cou, il est vraiment trop mignon, je craque. On dirait Bepo... ça me fait sourire. Je repense à la photo de Liv-ya enfant avec la peluche presque aussi grosse qu'elle.

- Tu la veux ?

Je me tourne vers elle, elle a l'air sérieuse.

- Pourquoi je voudrais d'un ourson en peluche ?

J'ai les joues chaudes, dans ses yeux je vois bien qu'elle se retient de se foutre de ma gueule, je crois que c'est presque pire...

- Je sais pas moi, tu le regardes avec des yeux de gamin émerveillé depuis deux minutes. Elle est vraiment choupi. Allez, je vais te la gagner ! Elle descend de son tabouret et court vers le stand.

- Quoi ?! Liv-ya attends ! Je n'ai pas besoin de cette peluche.

- Mais oui c'est ça ! Dis-toi que ça te fera un souvenir de moi.

Je m'arrête, un souvenir d'elle ? Elle a vraiment bien intégré la chose on dirait... le fait que peut-être on ne se recroiserait plus... j'ai pas tant d'importance que ça à ses yeux finalement. Pourquoi est-ce que ça me fait mal... je ne sais même pas si c'est vrai, je présume de ses sentiments. Elle a raison de vivre ces moments de la façon la plus heureuse possible. Elle a dit qu'elle était amoureuse de moi et je suis sûr qu'elle ne mentait pas. Elle m'a avoué ça avec tellement d'aplomb... et moi ? Qu'est-ce que je ressens pour elle exactement ? Est-ce que je suis amoureux de Liv-ya ? Comment savoir ?

Je la vois qui discute avec la personne responsable du stand de tir où se trouve la peluche.

- Il faut combien de points pour gagner le gros ourson ?

- Haha ! Pour ça il faut toucher toutes les cibles. Ça veut dire faire un sans-faute ma petite...

- Très bien ! Je vais tenter ma chance !

Le forain sourit avec l'air de dire "ouais c'est ça c'est ce qu'on va voir" Liv-ya s'en est aperçu... elle déteste ce genre d'attitude. Elle le regarde très sérieusement malgré le demi sourire sur ses lèvres.

- C'est 1500 berry.

Elle sort l'argent de sa poche arrière, je trouve ça vraiment trop sexy.

Il lui tend une carabine. Liv l'observe un moment avec une espèce de dédain, elle la prend comme si elle était en train de toucher le plus crado de tous les slips. Elle dévisage ensuite le forain avec un air réprobateur. Finalement son sourire lui revient.

- Je peux y aller ?

- Non attendez une seconde !

Il se précipite sur un levier et une bonne partie des cibles à toucher se mettent à bouger. Le décor du jeu est un bateau pirate en train d'aborder un autre navire. On peut apercevoir les cibles un peu partout sur les différentes zones et personnages. Je me reconcentre sur Liv-ya. Elle se positionne. Jambes légèrement écartées, crosse contre l'épaule, elle respire. On dirait un vrai tireur ! J'ai déjà vu quelqu'un se tenir de cette façon-là ! Le tireur d'élite d'il y a quelques jours !

Je la revois en train de me faire un salut de la Marine quand nous nous apprêtions à quitter le relais. Se pourrait-il qu'elle... après tout ce ne serait pas si stupide... la marine est tout le temps autour d'elle, d'après mes gars elle séjourne même sur un de leurs cuirassés. Peut-être que c'est une marine... peut-être qu'elle est juste là pour prendre des infos. Je m'affole tout à coup. Ça voudrait dire qu'elle me ment depuis le premier jour !? Je réfléchis et soudain une autre info me revient en mémoire : "après mes concerts j'ai besoin de sortir et de décompresser." mais la toute première fois que je l'ai vue, le concert ne pouvait pas avoir eu lieu puisque nous y avons assisté avec les gars après coup ! Elle me ment ! Depuis le début elle me ment. La panique me gagne. Je ne veux pas y croire, ça voudrait dire que tout ça c'est du cinéma !? Et moi... moi je suis qu'un gros con qui tombe dans le panneau ! Elle se sert de moi ! Elle ne m'aime pas vraiment ! Elle... en même temps... elle ne m'a jamais rien demandé. Elle n'a jamais posé de questions sur ce que je faisais, avec qui. Elle ne semble pas non plus s'intéresser à mon équipage. Et puis je ne sais pas... je suis certain qu'elle est sincère... La petite fille de la photo. Ça peut être qu'un heureux hasard.

BANG !

Je sursaute, la détonation me tire de mes pensées, tout à coup ça sent fort la poudre.

- Manqué ! Dit le forain, c'est déjà râpé pour la grosse peluche.

- C'est ce qu'on va voir...

Je me reconcentre sur elle, je veux oublier toutes ces pensées ridicules que j'ai eue à son sujet. Liv-ya est une star, elle a beaucoup trop à faire pour réellement faire partie de la Marine.

Elle tire à nouveau et cette fois c'est dans le mille. D'ailleurs elle ne rate plus aucun de ses tirs après celui-là. Chose étonnante, elle recule sans s'en apercevoir, elle met de plus en plus de distance entre elle et les cibles mouvantes. Elle est ultra concentrée. Je l'observe très attentivement... ce n'est pas donné à tout le monde de savoir viser aussi bien, la marine aurait bien besoin de quelqu'un dans son genre... Décidément je n'arrive pas à me sortir cette idée de la tête. Je suis vraiment intrigué, surtout qu'elle recule encore. Il ne lui reste plus que des cibles mouvantes, elle en observe les trajectoires. Puis elle recommence à tirer.

BANG BANG BANG ! Et c'est terminé. C'est allé tellement vite !

Le forain n'en revient pas, il a la bouche grande ouverte. Un attroupement s’est formé autour de nous, les gens observent cet drôle de nana.

- C'est un très beau score mais pas suffisant mademoiselle.

- Vous vous trompez, regardez vous-même, j'ai touché toutes les cibles.

Il s'avance et regarde. Je me rapproche également.

L'un des petits pirates à l'abordage est percé d'un trou en pleine tête, le plomb s'étant finalement retrouvé dans un autre pirate qui passait derrière lui. Elle a profité du fait que les deux cibles se chevauchaient pour les toucher toutes les deux ! Mais comment le tout petit plomb a-t-il pu traverser la première cible ?

Liv repose la carabine sur le comptoir.

- C'est toujours pareil sur les stands de tir de fête foraine, les viseurs des carabines sont déréglés. Je gâche systématiquement une balle pour m'ajuster. Allez, donnez-moi la peluche.

Le forain s'exécute décrochant l'animal, il le lui tend. Elle le prend puis me le donne.

- Voilà pour toi Cœur.

Je frissonne quand je comprends ce dernier mot. C'est plus mécanique qu'autre chose mais je le réceptionne dans mes bras. Je reprends contenance. Il ne faut pas qu'elle se doute que je la soupçonne. Je vais faire comme si ne rien était. Elle m'a appelé "Cœur"...

- C'est pas plutôt à moi de te gagner quelque chose normalement ?

- On n'est pas non plus obligé de répondre à TOUS les clichés.

Elle glisse à nouveau son bras dans le creux du mien et nous marchons à nouveau côte à côte. J'oublie bien vite tout soupçon, elle a une telle énergie positive que ça balaye tout. On s'attarde sur d'autres stands et nous gagnons tout un tas d'autres babioles parfaitement inutiles. Je finis même par lui avoir une sorte de minuscule carpe Koï orange, blanche et noire, dans un petit aquarium en plastique.

- Elle est vraiment trop belle !

J'adore voir son visage qui s'illumine. Elle pourrait être n'importe quoi... je serais quand même fou d'elle. Les lumières chaudes de la fête font briller ses yeux et donnent à sa peau et à ses cheveux un halo doré. Elle me parle mais je l'écoute pas. Je suis trop occupé à graver chaque détail de son visage dans ma mémoire. Peut-être que le reste du monde la trouve quelconque mais moi je la trouve... parfaite. Des mèches blondes glissent de sa tresse, d'un geste gracieux elle les replace derrière son oreille.

- Je vais l'appeler Doc ! En souvenir de toi.

Elle rit, son rire est tellement beau. Ma nuque chauffe signe que je suis en train de rougir.

- Liv-ya je...

Elle me coupe et m'entraîne vers un autre stand où nous gagnons de gros sac de sucreries. On cavale partout comme des gamins. J'ai l'impression d'être avec la petite Liv, celle de la photo et d'être moi-même un petit Law... celui qui avait 13 ans et qui rêvait de la rencontrer. Elle m'entraîne sur une piste de danse. Elle me débarrasse de tout mon fatras et le pose sur une chaise qu'on peut surveiller. Là je me sens vraiment tout crispé, qu'est-ce qu'elle fout !? Elle se met à danser, la musique est plutôt langoureusement rythmée. Elle colle son bassin contre le mien est remue sensuellement. Ok, j'ai de nouveau 20 ans. Je pose mes mains sur ses hanches. Elle glisse une caresse le long de mon dos, elle se colle un peu plus. Je sens ses seins sur moi. Je me prends au jeu en observant les autres danseurs, je saisis plus ou moins comment je dois m'y prendre. C'est vraiment une danse voluptueuse. On s'effleure du bassin, des doigts et des lèvres. Elle se retourne dans mes bras pour coller son dos à mon torse et son cul à mon bassin. Elle est renversante ! Je me penche pour glisser mon nez dans son cou doré. Je respire son odeur de fleur. Elle lève les bras et glisse ses mains dans mes cheveux. J'ai des frissons partout, ce qu'elle peut être sexy ! Finalement la musique prend fin et j'en suis plutôt attristé. Cette petite danse m'avait bien échauffé les humeurs, à tel point que je ne peux plus m'empêcher de me rapprocher d'elle. Je veux sentir la chaleur de sa peau une dernière fois. Je me demande si elle a prévu qu'on passe la nuit ensemble... j'ose pas lui demander. Je verrai bien. On se tient la main et on marche tranquillement dans les allées. On apprend qu'il y aura bientôt un feu d'artifice. On se dit qu'on va aller le voir.

- Au voleur !! Arrêtez-le il m'a volé mon sac !

Je me retourne vivement et je vois un gamin tout en genoux et en coudes courir dans notre direction. J'ai pas du tout envie de m'en mêler. Il passe près de nous et Liv-ya lui fait un croche-pied. Il vole sur plusieurs mètres et s'écrase un peu plus loin. Elle s'accroupit près de lui et récupère le sac à main.

- Arrête ça gamin, tu vas finir dans de sales draps. Tu pourrais le mettre en colère.

Elle me pointe du doigt. Le visage de l'adolescent devient blanc comme un linge. Il m'a reconnu c'est sûr. Je lui fais mon sourire le plus sadique.

- Il est pas très commode hein... je te conseille de ne pas rester dans les parages. S’il te revoit tu passeras un sale quart d'heure. Il se relève et déguerpit. Liv se redresse à son tour, le sac à main sur le bras, quand la femme à qui il appartient arrive en courant avec son enfant derrière elle.

 

-Liv-

 

Il a fallu que je résiste à l'envie de lui faire une cravate. En plus ça aurait pu le tuer. Bon, la voilà qui arrive avec un petiot. Le pauvre il est en train de pleurer toutes les larmes de son corps. Qu'est-ce qui lui arrive ? Je tends son sac à sa mère.

- Merci mademoiselle !

- Mais de rien.

Je vois qu'elle se fige en regardant Law.

- Ne vous en faites pas, il est en date avec moi.

Ça ne semble pas la rassurer mais moi ça me fait bien rire de voir la tête de Law changer d'expression. Le petit pleure de plus en plus fort. Sa mère finit par se retourner.

- Qu'est-ce qui t'arrive mon cœur ?

- Mon.... Mon doudou ! Il est tout déchiré ! À cause qu'on courait j'ai marché dessus.

Ça a été laborieux de comprendre tout ça mais on a fini par y arriver. Je ne sais pas trop quoi faire. Un doudou c'est irremplaçable. Et ce gamin qui n'arrête pas de pleurer.

- Dis-moi bonhomme, je peux le voir ton doudou ?

Law s'est accroupi à sa hauteur pour pouvoir lui parler. Son visage est doux et bienveillant. Cette expression lui va tellement bien. La mère essaie de protester mais je la fixe et fais non de la tête.

- Tu sais, moi je suis docteur. Je suis certain de pouvoir aider ton doudou.

La petite tête blonde semble hésiter un moment. Finalement il cède et tend sa peluche à moitié en lambeaux à Law.

- Room !

Une petite bulle bleue apparaît et à l'intérieur le doudou flotte, il semble se reconstituer tout seul. Je suis émerveillée, pas par le pouvoir de Law... enfin si par ça aussi, mais surtout par son expression de pure joie. Il est heureux ! Law... tu es vraiment gentil et aimant au fond de ton cœur pas vrai ? Je retombe amoureuse de lui encore un peu plus. Une fois son travail achevé il rend son précieux au petit garçon, comme neuf.

- Et voilà pour toi.

Il lui fait un sourire merveilleux qui m'achève complètement.

- Qu'est-ce qu'on dit au monsieur ?

- Merci beaucoup ! Tu es un sacré bon docteur.

Il se jette sur lui pour enlacer ses longues jambes. Law rosit adorablement.

Je me penche et lui caresse les cheveux.

- C'est le meilleur !

La mère récupère son petit et ils repartent tous les deux en nous faisant de grands signes. Nous leur répondons puis nous nous retrouvons à nouveau seuls. Je me retourne vers lui. Il a toujours cette expression de bienveillance qui lui va si bien, c'est plus fort que moi, je me rapproche en saisissant son blouson à deux mains et je l'embrasse. J'y mets tout mon cœur. Puis je me sépare de ses lèvres à regret, le laissant pantelant. Les gens nous regardent avec un drôle d'air. Je souris et continue de me diriger vers le lieu du feu d'artifice.

 

-Law-

 

Elle m'a complètement sonné avec son baiser. Je ne sais pas quoi dire. Est-ce que je dois la réprimander pour ce qu'elle vient de faire ? J'accélère le pas pour la rejoindre, instinctivement ma main trouve la sienne et nous emmêlons nos doigts. Elle me regarde et me sourit. Je crois que je souris aussi. Nous n'allons pas tarder à sortir de la fête pour rejoindre le lieu pour observer le feu d'artifice.

- Il faut que j'aille aux toilettes. Tu m’attends deux minutes.

- Ouais pas de problème...

Elle s'éloigne et je l’attends.

 

Je l’attends bien plus que prévu. J'ai un mauvais pressentiment je me lance à sa recherche. J'ouvre des Room pour la retrouver. Au bout de quelques minutes je la trouve, elle est dans un recoin de la fête et elle n'est pas seule. Je me précipite, quand j'arrive je me fige de stupeur, Liv-ya est entourée de quatre hommes. Plus loin je vois l'adolescent de tout à l'heure couvert de bleus. J'ouvre une nouvelle Room pour lui venir en aide mais... Liv-ya est parfaitement calme. Son pouls est incroyablement stable et régulier, elle n'a aucune réaction. Pourtant les hommes sont clairement en train de la menacer.

- Tu vois poulette, j'ai dû refaire le portrait de ce pauvre gamin parce qu’il n’a pas fait son quota ce soir, il nous a dit que c'était de ta faute... il nous a dit aussi que tu traînais avec Trafalgar Law... mais maintenant... tu es toute seule.

- Et c'est tant mieux que je sois seule, je ne voudrais pas qu'il assiste à ce qui va suivre.

D'un mouvement de tête le chef envoie son premier gars qui se précipite sur Liv-ya. Je la vois qui se met en position, elle ferme les poings, crochet du droit, crochet du gauche, uppercut. Les coups qu'elle porte sont si violents que j'entends les os de la mâchoire craquer. Elle le couche, K.O.

- Si vous pensez que je suis incapable de me défendre seule vous vous trompez, vous ne savez pas à qui vous vous en prenez.

Cette fois c'est trois gars qui lui sautent dessus. Ma Room toujours active, je scanne Liv-ya. Son cœur accélère enfin mais elle est insaisissable, elle en frappe un à la pomme d'Adam avec violence, un second arrive par-derrière et tente de la saisir, elle l'attrape et le passe au-dessus d'elle avant de lui donner un violent coup dans le nez qui craque et commence à pisser le sang. Le troisième sort un couteau. Il hésite, pas elle. Elle s'approche rapidement, bondit et lui donne un violent coup dans la tempe. Il est complètement sonné. L'un des deux autres a repris ses esprits et revient à l'assaut. Liv-ya grimpe sur l'échelle de la violence, plus elle frappe, plus les impacts sont violents. Ses coups sont brutaux, il n’y a aucune fioriture, ces gestes sont froids, mécaniques, horriblement efficaces, elle est simplement implacable. Elle n'a qu'un but : abattre ceux qui cherchent à l'abattre et elle s’y emploi comme une machine. Elle n'a aucune pitié, elle lui explose les couilles d'un coup de genou avant de lui asséner un crochet du droit tout droit sorti des enfers dans la tempe. Il ne se relève pas. Il ne reste que celui qui donne les ordres et le gamin.

- À nous ?

Liv-a semble être comme un poisson dans l'eau. L'homme sort une arme à feu. Alors qu'il s'apprête à la menacer elle ne lui laisse pas le temps d'en placer une, elle se jette sur lui en lui faisant une prise, ça va tellement vite que je ne comprends rien. Il se retrouve à terre avec un bras déboîté. Il a lâché son arme qui est tombée un peu plus loin. Le gamin la ramasse et met Liv-ya en joue.

Elle lâche le gars non sans lui donner un coup de savate au visage pour le mettre H.S. puis elle se redresse en fixant l'adolescent.

- Il faut vraiment le vouloir tu sais... si tu n'as pas vraiment envie de me tuer, tu n'y arriveras pas. Tuer c'est sacré gamin... une balle un mort c'est la règle, si tu me rates il y aura effectivement un mort... toi... regarde-toi, tu trembles comme une feuille, tu ne le tiens même pas comme il faut.

- Si j’te bute, ils me respecteront !

- Si tu me bute la personne qui m'accompagne te retrouvera et te tuera.

Elle a raison, si ce petit con lui tire dessus il est mort !

- Bien que fais-tu ? Tu tires ? Tu ne tires pas ? Il faut te décider je n'ai pas toute la nuit. Allez gamin montre que tu en as dans le pantalon.

Ça y est, elle stresse enfin, l'adrénaline se déverse dans son corps... et elle... sourit ?

- Bon sang allez tire ! Je te promets je bouge pas ! Je suis pas si loin, y a presque aucune chance pour que tu me rates. Allez ! Tire... Tire ! MAIS PUTAIN TU VAS TIRER OUI !?

Une détonation, le gamin s'est pris l'arme dans la tête à cause du recul. Liv est toujours debout, il l'a ratée ! Son cœur bat à cent à l'heure, l'adrénaline est en train de redescendre faisant place à d'autres hormones. Elle est complètement euphorique, on dirait qu'elle est shootée... elle s'approche du gamin et récupère l'arme, la neutralise et récupère toutes les balles qu’elle range dans sa poche. Elle pose une main sur sa tête.

- Désolée petit mais on ne l'a pas tous... l'âme d'un tueur.  




Et voila c'est tout pour le moment à dans deux semaines pour la suite !

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