Natsu

Chapitre 10 : Bonheur d'un quotidien tranquille

1164 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 22:49

A chaque fois qu’il prononce mon prénom, mon cœur bat très fort. A chaque fois que ses mains s’enlacent autour des miens et qu’il m’embrasse, je frissonne. A chaque fois que ses yeux plongent dans les miens, je ne peux m’empêcher de le vouloir à tout prix. Je voulais qu’il m’accepte, moi, tout entière comme je l’acceptais, lui.

Rapidement, les choses ont changé pour nous et notre entourage. Pendant les deux jours fériés que nous avions, il m’a emmenée avec lui dans son village natal où j’ai rencontré ses parents. Ils avaient l’air d’être de très bons parents qui se souciaient beaucoup du bonheur de leur fils. Ils étaient très heureux de la nouvelle. Ils n’auraient pas pensé qu’un jour, ce « jeune homme » trouverait quelqu’un qui puisse l’aimer malgré sa maladie. Sa mère était très soulagée de savoir qu’une personne de plus était là désormais pour s’occuper et veiller sur Natsu sans qu’elle ne doive se rendre à Furisoba.Les gens de notre classe étaient agréablement surpris quand nous leur avons dit que nous sortions ensemble. Maki en revanche était un peu jalouse. Elle ne voulait pas me « partager » avec Natsu. C’est vrai que nous avons toujours été ensemble et il ne s’est jamais rien passé sans que l’une ne le dise à l’autre. Cette fois, je ne lui en avais pas parlé avant, mais elle a dit qu’elle l’avait remarqué depuis un moment déjà, que mon regard « suivait » Natsu. Haha…décidément, je ne pourrais jamais rien lui cacher. Elle est si gentille. Je l’adore.

Le festival culturel s’est bien déroulé. Avec la classe, nous avions organisé une maison hantée. C’était drôle, parce que chaque paire d’élèves entrée, ressortait en tant que couple. ‘Faut croire qu’il y aura toujours des mystères inexpliqués dans notre monde. C’est pourquoi, très vite, notre classe était populaire auprès des visiteurs. On disait que nous étions les « créatures célestes de l’amour ». Ne me demandez pas qui nous a donnés un nom pareil. En tout cas, nous nous sommes bien amusés.

Le temps s’est écoulé si vite que personne n’avait vu que l’année aboutissait. Bientôt, c’était noël. L’hiver se faisait déjà sentir, puisqu’il faisait très froid. Vers la fin des fêtes, l’état de Natsu s’est un peu détérioré. Son médecin a conseillé à ses parents de placer Natsu dans l’hôpital universitaire de Tokyo. Ainsi, des docteurs compétents pourraient voir comment sa maladie évolue. Il y est resté pendant tout le temps des vacances. Sa santé devenait très fragile non seulement parce que la saison était rude, mais aussi parce que sa maladie évoluait plus rapidement que ne l’avaient prévus les médecins. Je ne pouvais que lui rendre visite de temps en temps. L’école avait déjà repris. Il fallait que j’y aille, au moins pour prendre des notes pour Natsu.

Ensuite, une semaine sur deux, si on me laissait passer, je restais une heure près de lui, lui contant les nouvelles dans la classe et lui passant les cours. Il manquait beaucoup aux élèves et à nos amis. Même pour moi, c’était difficile de devoir le quitter après chaque visite. Que ressentait-il enfermé, seul dans sa chambre d’hôpital, observant seulement la neige tomber ? Après plusieurs semaines, on a bien voulu le laisser sortir, mais sous stricte observation. C’est pour ça qu’il devait retourner dans son village où ses parents et son médecin veilleraient sur lui. Le temps coulait toujours.

Puis, arrivait le mois d’avril. Natsu avait manqué la rentrée et n’a pas pu rencontrer les nouveaux élèves de la classe. Je ne pouvais plus le voir aussi souvent que je le faisais, parce qu’il vivait assez loin de Furisoba. Malgré la distance, nos cœurs étaient toujours unis. Je ne pensais qu’à lui chaque jour. Lui, m’écrivait des lettres auxquelles je répondais aussitôt. Voilà à quoi se limitait notre relation. Je n’avais pas peur, car je savais qu’il faisait de son mieux pour retrouver la santé. Lui aussi travaillait dur pour que nous puissions nous revoir. De temps en temps, il m’appelait soudainement en pleine nuit. C’était bizarre, mais je pouvais ressentir parfois les doutes, l’anxiété et la peur, qu’il enterrait dans son cœur, à travers sa voix. Ces appels devenaient de plus en plus fréquents. Cela continua à tel point que la nuit, je ne fermais même plus l’œil. J’attendais. Oui, enfouie sous ma grosse couette, j’attendais son coup de fil, essayant de me souvenir de sa voix, des choses dont nous avions parlé les nuits antérieures. Cependant, à partir du mois de mai, le téléphone n’a plus jamais retentit. Malgré toutes les lettres que j’envoyais, aucune réponse ne me parvenait. J’étais devenue si anxieuse. Maki l’avait remarqué et a donc passé la soirée chez moi, attendant toute la nuit son appel en me serrant gentiment la main, blotties l’une contre l’autre. Encore une fois, elle me soutenait. Je lui devais tant.

C’était la nuit de mes dix-sept ans.

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