Natsu

Chapitre 3 : La vie au lycée

963 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 15:05

Plusieurs semaines étaient passées et Takimura s’était déjà parfaitement adapté à la nouvelle ambiance. Disons qu’il était le genre de personne à pouvoir rapidement se faire des amis. Il était très ouvert et gentil avec tout le monde. Les élèves l’aimaient beaucoup. Même s’il me posait souvent des problèmes et me taquinait sans raison, je dois dire que je n’en succombais pas moins à son charme. Il avait tout pour plaire. Ou presque. Il prenait ses études très à la légère, mais était d’un naturel beau parleur et avait le don de séduire les professeurs naïfs ne voyant pas le double jeu qu’il menait. Quand même, je dois avouer qu’il avait hérité lui aussi de cette intelligence masculine qu’ont la quasi-totalité des garçons. Sans même réviser, il obtenait toujours les meilleurs résultats pendant les contrôles. Très vite, Takimura est devenu populaire. Pas seulement dans notre classe, mais aussi parmi les élèves des classes voisines. Il ne se déroulait pas un jour sans que deux ou trois filles se confessent à lui. Bien sûr, il les rejetait toutes avec son sourire si angélique. Parfois, je n’arrivais plus à suivre sa logique. Il était si mystérieux, si beau, si gai, mais avait l’air de cacher quelque chose. Malheureusement, je n'ai découvert ce secret que bien tardivement... C’est facile de voir la lumière dans les ténèbres, mais c’est difficile de trouver des ténèbres cachées dans le soleil le plus éclatant. Je m’en voulais. Je m’en voudrais toujours. Car je n’ai pas pu empêcher cette tragédie. Si seulement j’avais su. Oui, mais cela ne le sauvera pas. Il ne reviendra pas.

C’était au mois d’août. Il faisait tellement chaud que les élèves n’arrivaient plus à se concentrer en classe. Personne ne suivait attentivement, les élèves grillaient sur place quant aux professeurs, ils s’irritaient pour un rien. On a donc décidé de faire une sortie, histoire de se changer les idées. Nous sommes allés camper. Tout le monde logeait dans des tentes sur une grande aire verte. Les pervers entraient dans celles des filles et les lolitas se plaignaient dans les toilettes – où elles restaient des heures à se maquiller – comme quoi il n’y avait aucune prise électrique pour leur sèche-cheveux. C’était un peu le bazar, mais on s’en sortait.Pendant la journée, nous nous promenions sur la colline, entre les arbres et les buissons qui jonchaient le chemin. Il n'y avait franchement pas grand-chose à faire à part admirer les oiseaux se poser sur les branches d'un arbre ou les feuilles des centenaires frissonner sous le souffle du vent. Moi, je m'étais étendue par terre et je contemplais les nuages naviguer dans les airs, associant à chacun d'eux une image. Bref, c'était l'ennui total. Enfin, le soir, les professeurs avaient organisé une sorte de jeu de piste. Nous nous sommes bien amusés. Certains s’étaient cachés dans le seul but d'effrayer les malheureux voyageurs qui s’aventuraient là. Ils l’ont même fait aux profs et je peux assurer qu’ils ont passé un mauvais quart d’heure, ça c'est sûr…

Takimura était entré dans la forêt avec un groupe de garçons d’une autre classe. Je ne sais pourquoi, mais j’avais un pincement au cœur. Je veux dire qu’il était mon compagnon quand même, enfin… le prof principal avait bien dit que c’est moi qui devais me charger de lui…moi et personne d’autre… Ca me rendait triste de ne pas pouvoir lui parler ou l'aborder quand je le voulais. Takimura était une de ces figures mythiques qui appartenait à "tout le monde". Je crois bien que personne n'avait le droit de le monopoliser. Etait-ce aussi une des raisons pour lesquelles il évitait de s'attacher à des filles ? Même si ça calmait la jalousie de nombreuses d'entre elles, ses actions ne soulignaient que la grande détresse et le désespoir d'autres jeunes demoiselles fraîchement tombées amoureuses... Je ne savais pas où se trouvait Maki à cet instant et je n'étais pas vraiment d'humeur à parler avec quelqu'un. J'avais besoin d'un moment de solitude dans la nature. Je devais oublier. Je devais oublier toute cette histoire pendant un moment, car il me rendait littéralement folle. 

C'est pourquoi j'entrai seule dans ce monde souterrain où ne régnaient que les ténèbres. 

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