Foutue malédiction

Le soleil jouait à cache-cache derrière les rideaux, éparpillant les ombres dans la chambre, parvenant parfois à capturer un reflet dans le verre des lunettes qui reposaient sur la table de chevet. Un manteau et un sac à dos de couleur kaki gisaient sur le parquet, non loin d’une veste en cuir et tissu noir. L’enceinte diffusait « Next To Me » d’Imagine Dragons et les murs couverts de photos de voyages étaient les témoins silencieux des retrouvailles chaleureuses. Le bonheur avait repris ses droits désormais, il semblait s’être installé durablement, ou en tout cas, durant les dernières 48h, personne n’était venu le contredire. Le repos était venu panser les blessures les plus évidentes mais pour le reste… Du temps et des mots probablement.

Robin roula sur le lit pour venir surplomber Alice. Elle lui sourit tendrement. Son regard se perdit un instant dans les iris bleus de sa compagne, sa main voyagea dans les cheveux blonds jusqu’à finir contre sa nuque pour mieux venir chercher un baiser envieux. Elle fut récompensée par un gémissement qui la fit sourire. Sa main volage trouva la peau juste là, entre le t-shirt et le pantalon. Elles n’étaient jamais allées plus loin. En fait elles n’étaient guère qu’au début de leur histoire et pourtant, elles avaient l’impression d’avoir déjà tant vécu. Robin remonta presque timidement sous le haut de sa compagne. Alice mit fin au baiser et lui sourit.

« Attends… »

Robin se redressa légèrement, alarmée.

« J’ai fait quelque chose de m… »

Les mots moururent sur ses lèvres, non, elle n’avait rien fait de mal. Simplement, Alice, pragmatique, avait trouvé plus simple de se débarrasser de son haut. Le souffle lui manqua l’espace d’un instant tandis qu’elle découvrait la peau nacrée et le corps élancé qui s’offrait à elle. Alice vint chercher un baiser amusé.

« Respire s’il te plait, c’est important. »

L’archère se laissa faire lorsqu’il devint évident que sa compagne avait l’intention de lui faire quitter sa chemise aussi. Quelques minutes plus tard, c’est leurs corps nus qu’elles pressèrent l’une contre l’autre, emmêlant leurs jambes dans un ballet mû par le désir. Elles se découvraient mutuellement, alternant les caresses de leurs mains à celles de leurs lèvres, cherchant le plaisir de l’autre dans les gémissements qu’elles partageaient. Difficile de dire si la musique fut assez forte pour couvrir la jouissance de l’une comme de l’autre. Si les premières fois sont parfois maladroites, nul doute qu’elles avaient su quoi faire malgré tout. Le temps s’offrait à elles désormais, et après une si longue absence à s’éviter, il y avait fort à parier que les retrouvailles dureraient un certain moment.