My Octopath Universe

Chapitre 3 : 10 ans plus tard

12524 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 05/06/2023 22:17

Spoils : L’entièreté du jeu, y compris l’épilogue ! Les personnages parlent de révélations comme si elles n’étaient rien, à ne pas lire sans avoir finit Octopath Traveler 2 entièrement !

 

*

 

10 ans plus tard.

Le soleil se lève, sur l’île de Toto Haha, tout au sud de Solistia. Quelques oiseaux piaillent, les caméléons se cachent et un doux vent fait bruisser les feuilles.

La forêt tropicale bouge doucement, quelques animaux courent dans tous les sens pour chercher à manger, et plus loin dans la forêt, le village de Kenomo est déjà bien éveillé !

Les bestias sont matinaux. Mais les humains… Moins. Et des humains, même ici au cœur d’une île au sud du continent, il y en a.

Une jeune fille du nom d’Elena ouvre les yeux. Elle est la dernière à se réveiller, comme tous les matins. Comme si son esprit se remettait lentement de ces années de brouillard.

Elle se lève, et attrape une brosse pour commencer à se préparer. Bien que les locaux ne soient pas très regardant, elle aime se sentir à l’aise pour étudier. Les cheveux en bataille ça peut être distrayant.

Plaçant un élastique dans ses cheveux, elle sort de la petite hutte, éblouie par le soleil étincelant. Elle place sa main devant ses yeux, toujours un peu surprise du

Elle avance dans le village de Kenomo, saluant par un petit grognement les bestias qui jouent. Ils adorent lorsqu’elle fait cela. Elle se met à rire alors qu’ils partent plus loin, la laissant au milieu des ponts de rondins.

Même si cela fait des années et des années qu’elle vit ici, elle est toujours émerveillée par cet endroit. Elle connait chacune des plantes, chaque hutte, chaque viande existante sur cette île comme sa poche.

-Ah, tu es réveillée.

En entendant cette voix, la jeune fille s’illumine et se retourne.

-Père !

Elle court dans les bras d’Osvald, l’érudit. Son père la serre contre lui, souriant et caressant ses cheveux. Ses doigts sont un peu rugueux, usés éternellement par la prison le froid et le feu, et ses rides au visages sont bien plus prononcées qu’un homme de son âge habituel… Cependant, Elena ne le changerait pour rien au monde.

Il est son père, plus heureux et plus aimant que jamais.

Malgré sa carrure impressionnante, l’érudit la serre sans la brusquer ni l’étouffer, toujours avec une infinie tendresse. Chaque fois, il tremble un peu, comme si Elena allait s’échapper entre ses doigts, mais chaque fois, il se reprend.

Car Elena est là, et ne disparaitra plus jamais.

Il secoue légèrement la tête, lâchant sa fille pour lui demander :

-As-tu fait de beaux rêves ?

-Oui ! J’ai rêvé de l’île, et de flèches magiques, et d’une très douce flamme bleue aussi !

Elle serre ses bras contre elle en souriant.

-C’est comme… Si elle me protégeait, c’était vraiment un très doux rêve.

-Je vois…

Le père embrasse le front de sa fille, et prends sa main, partant en direction de leur étude.

Voilà bientôt 9 ans qu’ils ont emménagés sur Toto Haha. Après la défaite de Wiede, après ces années de souffrances, Osvald peut enfin vivre auprès des trois femmes de sa vie.

Ils se sont installés à Kenomo, village d’origine d’Ochette. Un bel endroit, fascinant et empli de ruines antiques. Parfait pour deux érudits. Et même si Elena désire bientôt reprendre la route, voyager et forger ses propres souvenirs…

Elle a pris la décision il y a longtemps de demeurer jusqu’à ce qu’elle soit prête auprès de son père, jusqu’à ce que celui-ci lui offre la plume des érudits.

Osvald la garde précieusement, cachée contre son torse. Le jour où il devra dire au revoir à sa petite fille arrive bientôt, elle grandit si vite et montre déjà tant de sérieux, elle est sa fierté.

Il aimerait que sa petite Elena reste auprès de lui, mais il sait qu’elle doit voler de ses propres ailes. Enfin, cela ne l’empêchera pas de supplier Ochette de l’accompagner.

Après avoir salué poliment Maître Juvah, toujours aussi vaillant, le duo de savants se dirige plus loin, dans une caverne réaménagée pour eux.

Un bureau, un tableau recouvert de feuilles aux calculs compliqués, et de nombreux livres, parfois à même le sol. Un endroit que Castti hait tant il est désordonné, mais elle a abandonnée depuis longtemps de faire entendre raison aux érudits.

Elena s’installe à une chaise, et commence déjà à écrire, sous le regard attendri d’Osvald. Celui-ci l’observe quelques secondes, puis, en la gardant dans un coin de son œil, commence à rédiger des calculs avec sa propre plume d’érudit.

Son torse brûle désormais d’une douce chaleur… Un amour inconditionnel.

Au bout de quelques minutes silencieuses, Elena se tourne vers son père.

-Père, sais-tu où sont Castti, Ochette et Herman ?

-Ochette est partie chasser, Castti et Herman étudient les herbes des environs. Répond Osvald

La jeune fille sourit.

-Il devrait bientôt pouvoir obtenir son certificat…

-Oui, il est déjà brillant, comme toi. Cependant il est jeune, Castti ne laissera pas avoir accès à son certificat avant plusieurs années.

-C’est dommage, il le mérite pourtant…

-Que veux-tu, c’est normal pour un parent de s’inquiéter.

Il observe sa fille quelque secondes, avant de poser une main sur sa joue. Celle-ci sursaute.

-Papa ! S’écrie Elena

Elle se recule un peu en riant, ce à quoi Osvald renchérit :

-Je sais, quel père collant je suis.

-Oh arrête ne commence pas !

-Un horrible père qui va te rendre honteuse. Il insiste

-Stop !

Ils se mettent à rire tous les deux. Soudain, une odeur délicieuse se fait sentir dans la grotte. Immédiatement, les érudits savent de quoi il en retourne.

-Ah, de nouveaux arrivants. Sourit Osvald

-Papoooou !

Ochette, bestia devenue cheffe du village, saute sur la table et renverse quelques livres pour se jeter dans les bras d’Osvald. Ses petites oreilles s’agitent et sa queue bat de joie, qu’est-ce qu’elle aime voir son Papou !

Celui-ci s’ouvre pour l’accueillir, reculant d’un pas à cause de l’impact.

-Ouf ! Ochette !

-Hahaha ! Je suis contente de te voir !

-Les livres !

La bestia se retourne et sourit :

-Sisiiiiii !

Elle court de nouveau sur la table et serre Elena contre elle. La jeune fille blonde se met à rire également, plus timide mais tout aussi enthousiaste.

-Sisi ! Tu es réveillée ! Appelle Ochette

Sisi, c’est le surnom qu’a donné Ochette à Elena. Il a fallu un temps d’adaptation, mais Elena s’est habituée et aimé énormément la bestia. Bien qu’avoir une sœur à moitié animal est surprenant, Elena sait qu’elle a surtout une chance inouïe d’être aux côtés de quelqu’un de si joyeux, aimant et courageux.

Tout ça pour dire qu’Elena est aussi fan de sa grande sœur, qu’Ochette de sa petite sœur.

-Hoo Hoo !

Mahina volette, transportant un sac entre ses griffes. Elle le dépose, puis se pose sur la table pour nettoyer ses ailes.

-J’ai amené le petit déjeuner ! Sourit la bestia

-Le petit déjeuner… Souffle Elena.

Elle semble moyennement convaincu, si ce n’est carrément méfiante. Ochette termine alors :

-Oui ! J’ai chassé un délicieux Iguane ce matin ! Je vous ai gardé les meilleurs morceaux !

Sacrée Ochette, même si elle est bien plus grande et mature, au fond, elle reste fidèle à elle-même. Elle est bien plus âgée maintenant, mais garde un visage rond et plutôt juvénile… Peut-être même qu’elle fait plus jeune qu’Elena !

Une voix résonne à l’entrée de la grotte, attirant l’attention.

-Pas d’inquiétude, nous apportons un vrai petit déjeuner.

-Castti ! S’écrie Elena 

-Papa !

Un petit garçon blond court dans les grotte, et cette fois Osvald le voit venir. Il s’écarte de la malheureuse table et attrape dans ses bras puissants le tout petit corps d’un jeune homme de 5 ans.

-Comment va mon incroyable apothicaire ?

-Super bien ! Répond ledit apothicaire

Herman est un tout jeune garçon… Fils de Castti et Osvald. Quelques années après leur emménagement ici, et portés par une douce idylle, ils ont décidés de faire un enfant tous les deux.

Là ou Elena s’intéresse à la magie, Herman a pris de sa mère et étudie attentivement les plantes et remèdes. Il est déjà très doué ! Enfin, pour un enfant qui n’a accès qu’à des plantes ne risquant rien.

Même s’il ne peut pas s’approcher de toutes les plantes, son vêtement est taché d’herbe et de terre, sans oublier ses cheveux blonds décoiffés. Cependant, ses yeux, identiques à ceux de l’érudit, brillent de la même flamme passionnée et curieuse.

Tenant toujours son fils dans les bras, Osvald approche de Castti. Celle-ci porte un panier, rempli d’herbes médicinales mais aussi de fruits. Les deux adultes se prennent la main, et posent leur front l’un contre l’autre.

-Tu es ravissante aujourd’hui. Compliment Osvald

-D’habitude non ? Taquine Castti

-Si. Mais aujourd’hui encore plus.

Il embrasse sa joue, ce qui fait grimacer Herman.

-Beurk, dépose moi !

Les adultes rient et déposent Herman, qui s’assoit sur la table pour observer les travaux d’Elena. Immédiatement, il se penche pour regarder les feuilles, même si elles sont à l’envers pour lui.

-Tu vois quoi ? Il demande

-Je suis en train d’étudier un moyen d’invoquer du vent aussi fortement que de la foudre ou du feu ! Répond Elena

Elle ouvre un livre et prend quelques notes, tout en accordant une oreille attentive à ses frère et sœur.

-Tu y arrives ? Souffle Ochette en croquant dans un morceau de barbaque

-Pas vraiment… Le vent est vraiment un élément à part, lié au mouvement avant les mots… C’est pour ça que seules des personnes énergiques peuvent le maitriser.

-Faut demandé à Agnéa alors ! S’exclame Ochette

L’apprentie érudite secoue la tête.

-Justement ! Un érudit ne bouge pas autant qu’une danseuse ! Il n’est pas fait pour ça ! Que ce soit l’uniforme, la carrure, rien n’est fait pour réellement bouger ! Et je ne sais pas comment réduire les mouvements nécessaires… Murmure Elena

-Hm… Réfléchis Herman

-Hm… Réfléchis Ochette

En voyant les plus jeunes réfléchir autant, Castti ne peut s’empêcher de rire.

-Décidément, ils ont tous pris de toi ! Elle affirme

-Sauf la partie où ils sont sociables. Rétorque Osvald

Castti lui tire gentiment la joue, l’érudit la laisse faire en souriant.

-Allons, tu es très sociable maintenant ! Tu parles aux bestias !

-Car ils ne sont pas humains. Reprend Osvald

-Ils étaient humains, ça compte.

-Non.

L’apothicaire rit chaleureusement.

-Osvald, tu sais qu’entre toi et moi c’est toujours moi qui gagnerai.

-Cela vaut le coup d’essayer. Répond l’érudit

Ils se prennent la main tendrement, échangeant un doux sourire. Leurs alliances claquant doucement l’une contre l’autre.

Une famille parfaite, voilà comment on pourrait les décrire. Une famille qui, malgré les épreuves, s’est formée et demeure unie à jamais.

Lorsque Castti a accepté de suivre Osvald, le cœur de l’érudit s’est empli d’une douce chaleur qu’il croyait avoir oublié. Et bien que son cœur soit à jamais meurtri par la perte de Rita…

Il aime Castti. Il lui rappelle qu’il reste des choses qui valent la peine d’être vécues, en ce bas monde, et qu’il a le droit d’aimer à nouveau sans pour autant trahir sa première épouse.

Le sentiment est réciproque, bien sûr. Castti désire aider, elle a beaucoup voyagé… Mais son seul chez soi est auprès d’Ochette et Osvald. Malaya lui manque, elle pense toujours autant à son amour disparue… Morte pour sa propre vie, alors qu’elle l’avait oublié, il lui a fallu du temps pour s’en remettre.

Heureusement, Castti n’étaient pas seule durant cette dure épreuve.

Cependant, son cœur peut se soigner. Lentement, peut-être jamais complètement, mais il le fait.

Au tout début, avant même de se connaître réellement, ils se sont rapprochés…

-Papou ? Maman ?

… Grâce à une petite bestia, qui les as immédiatement vu comme ses parents. Une petite bestia qui commençait un voyage à travers tout le continent, et qui cherchait des compagnons de route.

Une petite bestia qui est une héroïne, plus grande encore que tous les autres.

-On y arrive pas… Vous pouvez nous aider ?

Une petite bestia qui n’aime pas beaucoup réfléchir à la magie, aussi. Castti rit doucement.

-Je ne promet pas de résultats… Et toi Osvald ?

-Je suis juste là.

Il avance et se penche légèrement au-dessus d’Elena pour observer ses notes. Castti approche, et comme à son habitude, Ochette se place sur les épaules de l’érudit.

Une famille parfaite.

Voilà ce que sont devenus l’érudit, l’apothicaire et la chasseresse 10 ans après.

***

10 ans plus tard.

Crick pousse un soupir de compétition.

Encore. Encore une fois, c’est lui qui se réveille en dernier le matin. Qui ouvre les yeux alors que le soleil est haut dans le ciel, et que les autres sont déjà partis. Il en a marre, mais marre ! Chaque fois c’est la même chose ! Il se réveille aux aurores, se rendors, et-

-Te voilà enfin mon petit agneau.

La douce et suave voix d’un prêtre le tire de sa colère. Crick tourne la tête, finalement il n’est pas seul dans le lit. Temenos sourit.

-Sais-tu quel jour nous sommes aujourd’hui ? Il demande

Sa voix est presque sucrée tant elle est agréable à entendre. Crick sourit de contentement et parvient à sortir un éloquent :

-Mmm…

-Oh, trop endormi je vois.

Le prêtre se met à rire, et s’assoit sur le lit. Il glisse une main sur le visage de son époux pour glisser une mèche derrière son oreille, en murmurant :

-C’est notre dixième anniversaire de mariage.

Crick se réveille d’un coup, Temenos sursaute et un coussin vole à travers la pièce.

-QUOI ?! Déjà ?! Mais je pensais que-

-Shhhh, reste calme mon petit agneau, ce n’est pas une raison pour paniquer dès ton réveil.

La voix de Temenos trahit son inquiétude. Il a toujours peur que Crick se réveille trop vite, qu’il ait un choc et… Et…

Rapidement, le chevalier comprend sa panique, l’attrape et le serre contre lui.

-C’est terminé, Temenos. Je suis là. Il murmure

-…

Le prêtre se cache contre lui et reste silencieux une minute.

-Ou est Pirlo ? Demande Crick

-Il est à l’entrée de la ville, il attends Alrond et Karma.

-Très bien…

Le chevalier sourit et se lève.

-Dans ce cas, allons-nous préparer ! Je ne voudrais pas les rater.

-Hehehe, bien sûr.

Temenos sourit et attrape une tunique pour la mettre sur ses épaules. 10 ans, voilà 10 ans qu’il vit paisiblement avec ses amants. 10 ans que le sceptre du Jugement prend la poussière dans un coin alors que sa bague est immaculée.

Il vit toujours à Flamme-de-Clergé, malgré ce qu’il s’est passé avec Arcanette. Après tout, en l’honneur du Pontife et de Roy, il doit veiller sur cette ville. Et puis, maintenant que le pire est passé, la vie est tranquille…

Il n’avait besoin que de cela, une vie tranquille. Paisible, toujours la même routine avec pour seule occupation s’occuper de ses quatre amours, les quatre hommes qui ont conquis son cœur.

Crick, bien sûr, chevalier de l’Ordre Sacré que Temenos a réussi à ramener par miracle à la vie après un incident qui hante toujours ses cauchemars. Le premier, le plus courageux et fidèle, le coup de cœur du détective a été instantané.

Pirlo ensuite, voleur et ami de Throné que le prêtre a sauvé d’une mort certaine lors de l’arrivée du groupe à Néo Delsta, il y a déjà bien longtemps. Throné, tenant son ami par le bras, suppliant de l’aide… Et Temenos qui a immédiatement couru pour le soigner.

Il lui a même prêté sa demeure aux Grands-Pics afin de le cacher du reste des Serpents Noirs. Ce n’est pas comme s’il avait d’autres endroits où aller, après tout… Depuis, Pirlo sort rarement du village, il a arrêté de fumer et préfère marcher dans les petites rues. Crick, après les terribles évènements d’Ouragrêle, l’a rejoint. Les deux vivent en permanence ici.

Ce qui n’est pas le cas des deux autres amours du prêtre.

Vient alors Alrond, riche homme de l’ouest qui a aidé Partitio à financer les plans du moteur à vapeur, et qui lui aussi partage son cœur entre Temenos et son majordome. Après une première rencontre tumultueuse et enfumée, les deux hommes aux cheveux blancs se sont parlés et leur petit caractère plaisantin les ont immédiatement rapprochés.

Et enfin Karma, prince de Koù et désormais conseiller de son petit frère, Hikari. Il allait se laisser mourir, et est en vie uniquement car Temenos a accepté de lui parler dans le temple en ruine où il s’était réfugié. Un hasard du destin, mais Karma doit la vie au prêtre. Il lui est incroyablement fidèle.

En revanche, les deux hommes eux ne vivent pas à Flammes-de-Clergé. Après la chute de Mügen et la trahison d’Oboro, Hikari avait horriblement besoin de soutien. Karma est donc resté à ses côtés, à Koù. Alrond, lui, s’occupe toujours de Puitseraie, digne Rondwell qu’il est.

Cependant, même si Temenos ne les voient pas aussi souvent que Pirlo et Crick, l’amour qu’il leur porte est identique.

4 amants, depuis 10 ans. La vie est si douce pour Temenos qu’il croit depuis tout ce temps être dans un rêve doux et éternel. Quelque chose de trop beau pour être vrai.

Crick, désormais vêtu d’une chemise en toile, attrape la taille de Temenos et embrasse sa joue. Le prêtre rit doucement.

-Allons, lâche moi je dois mettre ma cape !

-Non. Rétorque le chevalier

-Nous devons retrouver les autres ! Proteste Temenos

-Et si je veux te garder pour moi tout seul, aujourd’hui ?

Le prêtre se retourne.

-Crick, j’ai envie de vous dire quelque chose. A tous.

-… C’est sérieux ? Tu n’es pas-

-Je ne suis pas mourant, petit agneau, seulement angoissé car j’aimerais vous parler à tous les quatre, et pas seulement au plus beau chevalier du continent ! Coupe Temenos

-Et Karma ? Taquine Crick

-C’est un samouraï, il ne compte pas !

Ils rient tous les deux, mais Crick finit par lâcher le prêtre.

-Bien, bien, tu es libre Inquisiteur !

-Vous ne m’aurez jamais, chevalier !

Ils rient de nouveau, et se dirigent vers la porte… Mais celle-ci se fait brusquement ouvrir par un homme au manteau luxueux.

-Temenos !

-Alrond ! S’écrie le prêtre

Il court dans ses bras et l’embrasse tendrement. Il est déjà arrivé ! Pourtant il a fait un long voyage… Et il n’attends pas pour frapper à la porte avant d’entrer !

Même si Crick constate un trou dans l’entrée, Temenos n’a que faire des dégâts et lance joyeusement :

-Tu as fait bonne route ?

-Oui, sans encombres ! En même temps, trouver un puissant samouraï en chemin, ça aide !

-Il parle de moi si jamais.

Une main se dresse derrière le riche homme et salue Crick et Alrond. Son kimono bleu de soie attire les regards, il faut dire que c’est très inhabituel ici.

-Karma ! Tu es là également ! Sourit le détective

Temenos attrape son visae pour l’embrasser à son tour, pendant qu’Alrond et Crick se partagent un petit hochement de tête amical.

Les amours de Temenos ne sont pas vraiment amoureux entre eux… Mais leur lien est profond, une très belle amitié… Similaire aux huit voyageurs, en réalité.

-Comment va Hikari ? Demande le prêtre

-Il se porte bien, Partitio lui manque et Mikka aussi. Mais Koù est définitivement en forme, plus brillant que jamais.

-Plus besoin de toi alors… ?

Karma penche légèrement la tête en soupirant :

-Si. Hikari se sent seul lorsque Partitio est loin, au moins je peux le soulager.

-Tu es trop bon petit louveteau.

-Cesse. De m’appeler ainsi. Coupe l’épéiste

Temenos se met à rire, et détourne la tête. Derrière le mur de muscle qu’est Karma se trouve quelqu’un de bien plus frêle. Le prêtre sourit.

-Et voilà mon voleur favori !

-Salut !

Temenos accorde également un baiser à son petit fouineur favori, ou, comme il aime l’appeler, son petit chaton.

Le prêtre se recule pour contempler ses quatre amours. Quatre hommes tous différents et charmants à leur manière, qui ont sur le conquérir d’un regard.

Temenos déglutit, serrant ses mains. Il sait que s’il attend plus, il ne pourra plus trouver le courage de parler. Alors il murmure :

-Mes amours…

Crick est le premier à tourner la tête.

-Aujourd’hui est notre dixième anniversaire de mariage.

-Ouais… Le temps passe vite. Affirme Karma

-Trop vite, je veux retrouver ma jeunesse ! Se plaint Alrond

Temenos tousse, rapportant l’attention sur lui. Ses époux savent alors qu’il est sérieux et se taisent.

-Et aujourd’hui… J’aurais une idée de promenade entre nous. Mais pour cela, je dois vous révéler quelque chose.

-Bien sûr ? Souffle Crick

-Tu commences à me faire peur… Murmure Pirlo

Temenos redresse la tête.

-J’aimerais adopter un enfant avec vous tous.

Les quatre hommes poussent un cri de surprise, les yeux parfaitement ronds.

-Un… Un enfant ?! S’écrie Karma

-Un enfant ?! Pour nous ?! Renchérit Alrond

-Attendez je suis- je- euh- hm… Hésite Pirlo

-Un enfant… Répète Crick

Le prêtre hoche la tête, et continue :

-J’y ai énormément réfléchis. Je ne pense pas vivre vieux après la magie que j’ai utilisé, et surtout à cause des ténèbres que j’ai pu subir dans ma vie.

Il soupire.

-Et je… Je vous aime tant, tous les quatre… J’aimerais… J’aimerais que nous fassions quelque chose, que nous élevions une petite personne qui partagera toutes vos valeurs et… Et qui pourra m’appeler Papa avant que je ne disparaisse.

-Temenos… Murmure Crick

-Je ne vais pas partir tout de suite je vous rassure ! C’est simplement que j’aime les enfants et… Et j’aimerais…

Il sourit.

-J’aimerais que nous puissions faire une grande chose, tous ensemble. Une chose… Pour nous. Et seulement entre nous. E-Et que cette chose soit un petit trésor… un enfant à nous…

-…

Un silence pèse dans la pièce, silence qui terrifie Temenos. Il avance d’un pas, s’apprêtant à changer d’avis quand Pirlo secoue la tête.

-Non, si je peux empêcher un môme d’avoir le même sort que moi, je le ferais.

-Pirlo… ? Murmure le prêtre

Le voleur secoue la tête. Enfant, il a souffert les déboires de Mère et Père, dans cette secte si sombre. Il sait mieux que personne qu’une famille aimante peut tout changer.

-Je veux adopter un enfant avec toi, Temenos. Je suis sûr qu’il deviendra un grand homme !

-…

-Moi aussi, je veux bien.

Karma détourne la tête et croise les bras.

-Il y a un orphelinat à Koù… Des tonnes de gamins qui ont tout perdus… Je peux pas trop me comparer à eux vu que j’étais déjà un ado mais… J’ai bien envie…

Il sourit, repensant au temps ou lui-même à tout perdu à cause d’une trahison. Il était seul, mais s’il peut aider d’autres pour les empêcher de subir cet isolement… Même sans cette raison, il termine :

-J’ai bien envie de voir un petit gars ou une petite fille qui courrait vers moi juste pour me faire un câlin.

-Karma… Souffle Temenos

-J’accepte aussi évidemment ! S’écrie Alrond

Il approche de Temenos pour prendre ses mains.

-Pardonne moi j’ai été trop surpris pour le dire mais évidemment que j’accepte ! J’adorerais avoir un enfant avec toi Temenos, un prince ou une princesse ou… Ou même plusieurs ! Plusieurs enfants, nous sommes 5 pères après tout !

-Oulà 5 enfants ça fera peut-être un peu beaucoup- Tente Karma

-Non c’est… Ça sonne plutôt bien en fait. Renchérit Pirlo

-…

Temenos est au bord des larmes. Des lèvres se posent sur sa joue, il s’agit de celles de Crick qui vient tendrement de l’embrasser.

-Si on peut adopter un petit garçon… On l’appellera Roy, qu’en dis-tu ?

Ces mots sont si puissants pour Temenos qu’il fond en larmes, s’effondrant dans les bras de Crick. Rapidement, ses autres époux viennent à ses côtés pour le serrer contre eux.

-M-Merci… Merci à tous… Je vous aime… Je vous aime tellement…

-Nous aussi on t’aime… Reprend Pirlo

-De tout notre cœur… Affirme Alrond

-Et jusqu’à notre dernière souffle… Renchérit Karma

-Nous élèverons ces enfants ensemble, c’est une promesse… Termine Crick

Le prêtre pleure, et pleure de joie, il est inconsolable.

Il a toujours aimé être auprès des enfants, s’occuper d’eux et les faire rire… Et désormais, il en aura pour lui, des trésors en plus de ses amours.

Ce rêve… Temenos n’aurait jamais pu le concevoir, avant de rencontrer ses âmes sœurs. Et pourtant, le voilà, baigné d’amour inconditionnel. Lui qui pensait avoir tout perdu a retrouvé gout à la vie.

Un homme comblé.

Voilà ce qu’est devenu le prêtre, 10 ans après.

***

10 ans plus tard.

Hikari, ignorant tous ses devoirs royaux, court en direction de l’entrée du palais. A peine réveillé, des portes s’ouvrent brusquement et quelques servantes sautent de surprise.

Il est tôt, quelle mouche peut bien le piquer !

Il passe devant des ministres scandalisés et un Benkei inquiet. Voilà un comportement loin de celui d’un roi !

-Votre Majesté ?! S’écrie le conseiller

-Il arrive Benkei, il arrive ! Répond Hikari sans s’arrêter

Il descend un escalier, quatre marches par quatre marches. Zett, son ami, l’observe et éclate de rire. C’est à vrai dire le seul qui ne semble pas surpris par cet effervescence.

Hikari le salue rapidement, mais son regard est porté devant lui.

Il court aussi vite qu’il le peut, serrant son poing contre son cœur. Enfin, après des mois d’absences et des lettres éparses, enfin, enfin…

Le roi de Koù arrive devant son palais, le cœur battant. Un couvre-chef reconnaissable entre mille se trouve plus loin. Immédiatement, Hikari se place devant le balcon royal et appelle :

-Partitio !

Rapidement, une petite tête se dresse dans la foule, et court vers le roi. Deux bras s’ouvrent, Hikari avance alors que son prénom est crié :

-Hikari ! 

Le roi de Koù se jette dans les bras d’un marchand des Terres sauvages. Celui-ci l’attrape par la taille et le fait tournoyer autour de lui, comme s’il ne pesait rien, et encore moins comme s’il s’agissait d’un roi.

-Hahahaha !

-Je suis enfin de retour ! Annonce le marchand

-Pas trop tôt !

Partitio dépose enfin Hikari sur le sol, et les deux s’embrassent tendrement, un sourire éclatant aux lèvres. Quelques gardes s’échangent un regard complice, Benkei soupire de soulagement. Au moins ce n’est que ça.

Au bout de quelques secondes, Hikari recule la tête et murmure :

-Bienvenu à la maison…

Les deux se serrent dans les bras tendrement, ignorant les regards de servantes et soldats peu discrets. Plusieurs enfants font même des grimaces, mais ils s’en fichent.

Ils sont rois, ils font ce qu’ils veulent. Et s’ils veulent s’embrasser après de longs mois de séparations, ils le feront.

-Tu m’as manqué… Murmure Hikari

-Toi aussi, Hikari.

Le marchand glisse une mèche de ses cheveux noirs derrière l’oreille du roi. Ses yeux sont lumineux, emplis de tendresse.

-Tu es toujours aussi séduisant ! Il affirme

-Partitio enfin…

Il rougit puis secoue la tête, attrapant la main de Partitio pour l’entrainer plus loin. Ce dernier manque de trébucher à cause du soudain mouvement.

-Allez viens ! Tu arrives juste à temps pour le repas ! Affirme le roi

-Wow hey ! S’écrie le marchand

Mais trop tard, le roi attire Partitio dans le palais en courant. Partitio a à peine le temps d’attraper son chapeau pour le tenir sur sa tête et de resserrer sa veste sur ses épaules pour ne pas qu’ils s’envolent.

Hikari est fou d’excitation et de joie, si heureux de tenir la main de son bien aimé après tout ce temps, il est dans un rêve !

Lorsque Partitio a annoncé sa venue à Hikari, des jours auparavant, le roi n’en dormait plus de la nuit. Il ne voulait qu’une chose, le revoir…

Et enfin, le marchand est là.

-Je dois absolument t’amener au balcon, Koù à bien changé depuis ta dernière venue !

-Ouais j’ai vu ça ! Plein de bâtiments sont réparés !

Il va vite, Hikari ! Et il n’attends pas vraiment ! C’est dingue qu’il soit aussi pressé !

Soudain, il freine et ouvre une porte. Partitio jurerait avoir entendu le parquet grincer.

-Oh, avant je dois… Hm…

Il hésite à entrer. Il est… Presque fébrile. Partitio pose une main sur son épaule, inquiet.

-Hey, Hikari ça va ? Il demande

Ce dernier se retourne, un grand sourire aux lèvres.

-Bien sûr ! Je ne sais simplement pas par quoi commencer ! Cela fait si longtemps que tu es parti et je sais que tu es si occupé partout, je veux simplement profiter de toi aussi longtemps que possible !

-…

Le marchand baisse un peu la tête, mais avant de pouvoir dire quelque chose, Hikari attrape sa main, entrelaçant leurs doigts.

-Tant pis pour le repas je veux te montrer les progrès que nous avons fait ! Alors viens, nous devons monter !

Partitio suit son bien aimé à travers les couloirs du palais, mais demeure pensif et même légèrement sombre.

Cela fait depuis la reprise de Koù, dix ans auparavant, que les deux hommes sortent ensemble. A vrai dire, Hikari a même demandé en mariage Partitio juste après cette reconquête.

Les deux hommes, durant leur voyage, se sont énormément rapprochés. Ils sont tous les deux plein d’espérance pour l’avenir, tous les deux désirent la paix et la prospérité sur le continent… Leurs projets et leurs idéaux les ont réunis.

Hélas, ces mêmes projets et idéaux font qu’ils sont très souvent séparés… L’un est roi, l’autre président de la compagnie la plus influente du continent. Ils ne se voient qu’à travers des visites semestrielles et des lettres éparses.

Koù a encore besoin de son roi, pour forger des alliances et stabiliser la ville. Oui, malgré 10 ans de travaux acharnés, il reste des problèmes qui ne peuvent pas se régler… Comme la fermeture d’esprit des nobles et des soldats fidèles à Mügen.

Et pendant que le roi est coincé chez lui ?

Partitio est forcé de voyager à travers tout le continent pour forger des contrats commerciaux. Avec l’invention de la locomotive à vapeur, il lui a fallu des années pour obtenir tous les droits de constructions de chemins de fer à travers Solistia…

Et bien sûr, en tant que président de la Parti & Roque, il a tant de responsabilités concernant des milliers de projets proposés par ses employés.

Pour finir… Roque est mort de vieillesse, il y a 3 ans. Partitio n’a eu que peu de temps pour faire son deuil avant de crouler sous le travail. Même si Thurston le forçait à se reposer, il n’en faisait qu’à sa tête pour fuir sa tristesse.

10 ans compliqués pour les deux d’entre eux… Partitio s’en veut terriblement d’avoir fait subir cela à l’homme de sa vie. Il aimerait tant rendre Hikari heureux…

A la place ? Son époux est si angoissé à l’idée de le voir partir vite qu’il court partout dans son propre palais pour ne pas perdre une seconde de son temps.

-Ah, nous voilà arrivés ! Lance Hikari, ce qui coupe Partitio de ses pensées

-…

Hikari pousse une porte, entrant dans sa chambre royale. Partitio ne peut s’empêcher de rougir un peu, son esprit imaginant déjà le « pire ».

-Eh bien… Déjà ? Il demande

-…

Comme réponse, Hikari lui tire une oreille.

-Hey !

-Partitio, ce soir, pas maintenant ! Non, je veux te montrer ceci.

Hikari ouvre une petite porte, qui donne sur un balcon. Il s’accoude au rebord, suivit par Partitio qui vient dans son dos, collant l’épéiste à lui, une main sur sa taille.

-Regarde comme Koù est de nouveau magnifique.

Le marchand lève la tête. Son souffle est coupé.

Les bâtiments de Koù sont tous reconstruits, et même encore plus somptueux qu’avant. La frontière entre quartier riche et pauvre est plus mince que jamais, des pagodes immenses s’élèvent jusqu’au ciel et des lanternes illuminent les petites ruelles pavées.

Hikari tend un bras fièrement vers un bâtiment.

-Par ici, c’est un orphelinat construit pour les victimes de la guerre et les enfants des pays voisins… Cela me désole, mais il y a encore des conflits sur nos frontières et des enfants jeunes arrivent toujours.

Le roi soupire.

-Enfin dorénavant ils ont un abri ! Je souhaite que tout Hinoeuma en profite ! Tous ceux qui chercheront un foyer et quémanderont de la nourriture seront les bienvenus ici.

-C’est une excellent idée.

Partitio embrasse sa joue. Le roi continue alors, montrant un nouvel endroit :

-Et là-bas ! Tu te souviens de cette pagode où nous avons trouvé les oraisons ?

-Comment l’oublier, cette jeune fille était terrifiante… Souffle Partitio

-Eh bien j’ai réussie à la convaincre d’organiser des danses rituelles et des entrainements pour tous ceux qui le désireraient ! Evidemment les oraisons resteront secrètes, mais le peuple aura de quoi se vider l’esprit et se ressourcer ! Ishishbari est même d’accord pour faire des spectacles avec ses serpents !

-Quelle superbe idée !

Hikari continue de parler avec excitation de tous les progrès qu’ils ont fait. Le marchand n’est pourtant pas surpris, il sait depuis le départ que son époux est capable de grandes choses.

… Sans oublier qu’il est parti depuis plusieurs mois, déjà… Il avait le temps de changer Koù pour le mieux…

-Partitio… ?

Hikari se retourne, remarquant l’air sombre de son mari.

-Est-ce que tout va bien ? Il demande

-Ouais ! Excuse- Tente le marchand

-Non, c’est moi, je suis navré… Coupe Hikari

Il baisse la tête.

-Je suis simplement si excité de te revoir… Je ne veux pas perdre une seconde et… Je suppose que je ne te laisse même pas respirer… Je suis désolé…

-Hikari stop.

Le roi redresse la tête devant le ton sec de Partitio, surpris. Mais le marchand s’adoucit rapidement.

-C’est pas ça le soucis. C’est… C’est moi…

Il soupire.

-Ca fait des mois qu’on s’est pas vu… Et je reste jamais longtemps… Tu te sens obligé de pas perdre de temps…

Partitio baisse la tête.

-Et c’est de ma faute, c’est car je suis pas assez là et je suis désolé… Je t’aime Hikari.

-Moi aussi enfin…

Ils s’embrassent tendrement. Hikari niche ses mains sur la nuque de Partitio, celui-ci le resserre contre lui en attrapant son dos.

-Je te rends malheureux. Se lamente Partitio

-Ne dis pas n’importe quoi ! Je suis parfaitement heureux à tes côtés !

-Mais je ne suis jamais à tes côtés, là est le problème ! T’es toujours seul ! Et maintenant même Mikka est partie, tu… Tu es abandonné…

Partitio détourne la tête, attrapant ses épaules et les serrant. Hikari soupire. Il est vrai que depuis qu’il a forcé Mikka à quitter le royaume pour partir vivre avec Paahla, son amie (qu’Hikari soupçonne fortement d’avoir de l’affection pour Mikka), il se sent bien seul dans ce grand royaume.

Karma Zett et Benkei sont là, bien sûr, mais l’un est son frère, l’autre un ami occupé et le dernier plus une figure paternelle et un modèle qu’un ami… Parfois, il aimerait partir de nouveau et sillonner les routes, mais son royaume est plus important que tout à ses yeux.

-Ce n’est pas grave enfin…

Hikari attrape tendrement le visage de Partitio pour le tourner vers lui.

-Tu as des rêves, Partitio, et je refuse de te freiner. Tu veux rendre le monde meilleur pour tous ses habitants…Sans toi… Nous serions encore des siècles en arrière…

-Hikari…

-Alors oui tu me manques et chaque nuit passée loin de toi est une torture. Mais je suis plus heureux encore de savoir que tu fais le bien partout où tu vas, et que tu rayonnes et rayonnes…

Le marchand baisse la tête, plaçant son avant-bras devant son visage.

-Partitio ?! S’écrie le roi

-Rah mince… Tu me fais pleurer avec tes louanges… Répond Partitio

-Oh non je-

-T’excuse pas !

Partitio l’embrasse un court instant.

-Tu es si parfait… Hikari je sais pas ce que j’ai fait pour te mériter…

-Je te retourne le compliment tu sais.

-Hehe…

Le marchand redresse la tête et respire profondément.

-Tu sais Hikari… J’ai beaucoup réfléchis…

-Oui ?

-Ça fait 10 ans que je suis président de la compagnie Parti & Roque, et les chemins de fer sont en majorité terminés…

Hikari cligne des yeux. Est-ce que Partitio va dire… Ce à quoi il pense ?!

-Alors… Alors j’aimerais travailler depuis le royaume de Koù, et ne revenir à l’île de Roque que de temps en temps.

-Partitio… ?

-Je m’occuperais de la paperasse d’ici… Et comme ça, je resterais avec toi. Affirme le président

Le roi ouvre de grands yeux, puis la bouche, il lève lentement une main devant celle-ci, abasourdi.

-Tu…

-Je vais rester ici… Enfin si tu veux bien.

-Evidemment que je le veux !

Hikari se jette dans ses bras. Partitio le rattrape immédiatement.

-Je suis si heureux ! Tu veux rester ici ! Tu vas enfin rester à la maison ! Je n’arrive pas à le croire, mes prières ont été exaucées tu vas… Tu…

Il l’embrasse tendrement, pleurant même un peu en le serrant contre lui. Est-ce un rêve ?

-Partitio tu m’as tellement manqué… Murmure Hikari entre ses larmes

-Toi aussi Hikari, toi aussi…

Pleurant de joie, le couple s’enlace tendrement, le roi posant sa tête sur le torse de son amant.

-Je suis heureux d’enfin pouvoir rester avec toi… Affirme Partitio

-Moi aussi… Nous avons tout notre temps maintenant…

-Absolument tout notre temps, Hikari.

Ils s’embrassent, encore et encore. Seulement des baisers courts et fébriles, pleins d’espoirs et de promesses. Partitio garde sa main gantée contre la joue d’Hikari, les deux rougies et souriants.

-Je ne partirais que dans deux semaines, pour aller voir Thurston et terminer les paperasseries. Je ne serais loin que quelques jours avant de revenir…

-Je te fais confiance, Partitio.

-Merci…

Se serrant contre le balcon, Hikari et Partitio se sourient. 10 ans qu’ils se voient à peine… Et enfin, ils vont pouvoir profiter d’un repos bien mérité, ensemble. Oh bien sûr il leur reste du travail…

Mais ils sont réunis, dorénavant.

Un couple d’idéalistes pour lequel rien n’est impossible.

Voilà ce que sont devenus l’épéiste et le marchand, 10 ans après.

***

10 ans plus tard.

Agnéa danse, elle danse et danse sous les cris du public.

Ses bras bougent le long de la mélodie, ses talons frappent la scène en rythme et un doux vent fait s’envoler ses cheveux. Même si elle est dorénavant riche et célèbre, elle porte une robe simple, rouge et orange, aux couleurs chaudes qui complimentent le ruban dans ses cheveux.

Tous ses mouvements sont harmonieux et étudiés avec attention, elle sait parfaitement ou et comment se placer pour charmer et attirer les regards, mais surtout pour inspirer la joie aux spectateurs.

Enfin, sa voix angélique et énergique emplissent le ciel de mélodies joyeuses et entrainantes. Certains dans le public chantent avec elle, tant et si bien que même les monstres semblent s’approcher pour l’écouter.

Agnéa est une véritable vedette, quiconque pose son regard sur elle le voit en un instant.

Comme chaque année, elle se trouve au festival des framboises de son village natal. Malgré son emploi du temps surchargé, elle trouve toujours, toujours un moment pour aller voir sa famille. On aura beau la supplier… Si Agnéa désire danser pour son village, alors elle le fera. Point final.

Quitte à refuser des contrats, elle ne laissera jamais son village natal derrière elle. Fière de ses origines, elle rappelle sans cesse à ceux qui lui demandent qu’elle vient du petit village de Boisseaux-Vallons.

Grâce à cette publicité, ce sont beaucoup plus de voyageurs qui s’aventurent jusqu’en Bellarmée pour le festival. Rien ne rend la vedette plus heureuse que de voir ce festival si cher à son cœur avoir autant de succès.

Alors que la musique s’arrête, Agnéa s’incline sous les cris de joie du public. Elle remarque Paahla et Mikka plus loin, sans oublier son père qui fond en larmes, et leur fait de grands signes. Elle descend ensuite de la scène, toujours ce grand sourire chaleureux aux lèvres.

Immédiatement, les applaudissements et les fleurs pleuvent sur la jeune vedette.

-C’était incroyable !

-Tu es toujours aussi parfaite Agné !

-Ouais ! Ça c’est du spectacle !

-Merci, merci ! Sourit la danseuse

Un homme approche, tenant un immense bouquet de fleurs. Agnéa ne peut s’empêcher de pousser un petit cri de surprise.

-Crénom v’là beaucoup de fleurs ! Elle s’écrie

-Je suis votre plus grand fan, Agnéa !

-C’est adorable merci ! Merci merci !

-Votre danse votre charisme votre beauté… Tout chez vous est absolument superbe !

-Vous allez m’faire rougir dit ! Elle tente

Alors qu’elle attrape le bouquet, l’homme approche de la danseuse… Peut-être même un peu trop ? Agnéa recule d’un pas, mais lui avance encore, tendant la main vers elle.

-Euh… Souffle la danseuse

-S’il vous plait, épousez moi ! Il lance

-Je suis navrée, je ne suis pas- Elle commence

Mais l’homme secoue la tête, ouvrant ses bras.

-Je vous en prie, je vous serais toujours dévoué ! Eternellement ! Vous êtes la lumière qui éclaire mes nuits, la mélodie qui résonne dans mes rêves !

La pauvre danseuse ne sait pas ou se mettre, qu’est ce que c’est que cet énergumène !

-C’est bien gentil m-mais-

-Allons, vous ne trouverez pas meilleur que moi ! Il affirme en la coupant

-Désolée coco.

Une dague se place devant lui, le faisant sursauter. Une voix grave et sèche résonne, lançant avec tranchant :

-Elle est déjà prise.

-Throné !

Agnéa soupire de soulagement, alors que l’homme, pas farouche, s’enfuit en s’excusant. La garde du corps soupire, passablement énervée.

-Bon sang, je peux même pas profiter de framboises tranquille ! Elle critique

-Hahaha !

La jeune danseuse s’accroche au bras de Throné. Celle-ci range sa dague et embrasse sa joue. Les fleurs se font écrasées, mais ni l’une ni l’autre n’y prête attention.

-Ne t’inquiète pas, j’aurais pu me défendre ! Affirme Agnéa

-Je sais, mais j’aime bien rappeler aux gens que j’existe. Répond Throné

Elles sourient toutes les deux, Agnéa gardant son bras contre celui de Throné. Elle redresse la tête et remarque une petite tache rouge sur la joue de la garde du corps. D’ailleurs, il n’y en a pas qu’une… Il y a même des petites graines…

-Oh ? Toi, tu as mangé des framboises !

-Elles sont pas aussi sucrée que toi c’est dommage. Taquine la voleuse

-C-CRENOM !!!

Throné éclate de rire, comme à chaque fois que la vedette retrouve son accent. Même si cela fait 10 ans qu’elles sont ensemble, Throné aime toujours autant rendre sa petite amie rouge et si confuse qu’elle en perds son beau parler.

Elle ne peut pas s’en empêcher, chaque fois qu’on l’a complimente trop ou qu’elle se sent stressée, ses accents de fille de la campagnes réapparaissent. Heureusement pour elle, tous sans exceptions trouvent ce trait absolument adorable.

-Il n’empêche que je devrais rester près de toi. Affirme Throné. Je n’aime pas qu’ils s’approchent autant.

-Ce n’est rien ! Il m’a surprise, c’est tout. Sourit la danseuse

Elle embrasse la joue de Throné.

-Et puis je sais que tu seras toujours là pour moi.

Ces mots doux font rougir la voleuse, qui entoure la taille d’Agnéa d’une main pour la serrer contre elle. Ce qui fait rire doucement la vedette.

Après avoir vaincu Wiede, Throné ne savait pas quoi faire. Elle était libre, mais où aller lorsque le groupe s’est séparé ? Elle n’avait pas de chez soi, pas de personne qui l’attendait à la maison avec une petite tarte aux framboises… Et bien sûr, Agnéa était occupée par ses tournées.

Elle a pensé rester auprès de Pirlo, à Flammes-de-Clergé, mais elle ne se sentait pas à sa place… Malgré les efforts de son ami et frère de cœur (et frère tout court, d’ailleurs), Throné voulait autre chose de sa liberté.

Après tout, Pirlo a trouvé l’amour et vit heureux avec Temenos le détective. Throné elle…

Elle… Elle voulait simplement suivre Agnéa. Jusqu’au bout du monde.

Oui, même si elle a littéralement hurlée : Je t’aime dans un théâtre devant des centaines de personnes dont Dolcinéa, il lui a fallu une claque de Pirlo pour se rendre compte qu’elle ne serait jamais heureuse loin d’elle.

En deux heures, son sac était prêt et les adieux à Pirlo, Temenos et Crick fait. Le prêtre à même fait semblant de pleurer en agitant un mouchoir, typique de son caractère taquin.

Une traversée de continent plus tard, Throné se retrouve aux côtés d’Agnéa, qui elle performait à Bois-Bruine. L’ancienne voleuse s’est alors autoproclamée garde du corps d’Agnéa…

Et évidemment, la danseuse n’a pas hésité une seule seconde avant d’accepter. Comment refuser après tout, elle qui aime profondément Throné depuis des années ! Elle s’est jetée dans ses bras après sa danse en la voyant dans le public.

Et voilà comment la lumineuse danseuse et la sombre voleuse, pardon, garde du corps, se sont retrouvées à voyager ensemble. A travers le monde pour danser sur chaque scène, dans chaque taverne et chaque théâtre. On ne les vois jamais loin l’une de l’autre depuis leur réunion.

Throné tourne la tête et sourit.

-Oooohoho, le voilà enfiiiin !

-Throné ? Souffle Agnéa

Trop tard, la voleuse part en direction d’un stand, Throné lorgnant déjà sur l’immense tarte à la framboise sur la table. Comme chaque année, il y a des dégustations de tartes aux framboises. Le moment favori de la garde du corps.

-Je le savais. Taquine la danseuse

-Hehehehe…

Throné attrape immédiatement une part, et la tend à Agnéa. Mais la danseuse pousse l’assiette.

-Non, j’ai déjà aidé à cuisiner tout l’après-midi, je ne peux plus en manger une seule ! Affirme Agnéa

La voleuse hausse les épaules.

-D’accord, comme tu le sens.

Et sur ces mots, Throné commence à manger en souriant, un plaisir infini sur ses lèvres. Qu’est ce qu’elle aime les framboises, et ce festival, et Agnéa assise à côté d’elle qui l’observe en souriant.

Chaque fois qu’elle avale, la voleuse à une petite habitude. Avaler certaines bouchées en prenant son temps, pour bien sentir la nourriture descendre le long de son cou, sans obstacle.

Lorsqu’elle était avec les Serpents Noirs, elle ne pouvait pas manger avec tant de plaisir… Elle peut enfin profiter pleinement d’une bonne tarte.

-C’est une belle nuit, ce soir… Affirme Agnéa

Throné hoche la tête en se redressant. Elle baisse son épaule, laissant Agnéa placer sa tête sur cette épaule libre. Le duo regarde les étoiles brillantes.

-Oui, une nuit lumineuse… Renchérit Throné

-Ca fait du bien, de voir quelque chose d’aussi calme…

Le duo se retourne vers la piste de danse. Beaucoup de gens sont en train de se parler, Mikka et Paahla se partagent un panier de framboises.

Agnéa n’arrivait pas à le croire, sa petite sœur adorée qui se met en couple avec une amie d’Hikari ! Elle n’avait absolument pas vu ça venir ! Cependant elle est heureuse pour sa sœur, sincèrement heureuse.

Et son père l’était aussi, il était en train de pleurer sous l’émotion.

Agnéa soupire. Elle aime tellement ce petit village, mais parfois elle repense au temps ou elle sillonnait les routes en compagnie de ses amis voyageurs.

Elle dansait tous les soirs pour eux, et dorénavant, elle danse pour le continent entier.

Et lorsqu’ils lui manquent, elle se console avec une pensée.

-Tu crois que les autres observent les mêmes étoiles ? Murmure Agnéa

Throné sourit et embrasse son front.

-Evidemment. Partitio et Hikari sont sans doute en train de s’embrasser sous la lune.

-Oh oui, on les connais trop bien ! Renchérit la danseuse

-Castti Osvald et Ochette sont en train de manger… Continue Throné

-De la bonne barbaque comme tous les soirs.

-Et enfin, Temenos…

-…

-…

Elles se regardent avant d’éclater de rire. Oh, elles savent bien ce que fait Temenos avec ses amants, elles ne sont pas naïves. Et il n’était pas spécialement subtil lorsqu’ils voyaient encore ensemble.

Après un petit rire, Throné continue de manger de la tarte aux framboises. La danseuse ouvre des yeux ronds en voyant qu’il manque non pas une, non pas deux, mais trois tartes entières au comptoir.

-Throné… Elle lance

-…

La voleuse lui fait un petit sourire malicieux, en ayant en même temps un air innocent. Ce qui fait doucement rire Agnéa, laissant sa dulcinée manger à sa faim.

Alors que celle-ci allait prendre une bouchée, une douce mélodie résonne dans l’air.

-Hm ?

La bouche pleine de fruit, Throné observe la scène. Agnéa sautille de joie sous l’excitation.

-Oh ! L’orchestre continue ses morceaux !

-Je pensais pas qu’ils le feraient. Affirme la voleuse

-Moi non plus !

Agnéa sourit, mais reste auprès de Throné. Sa garde du corps n’attends pas deux secondes avant de prendre sa main et de s’incliner.

-Une dance, madame ? Elle demande

-Hehe, bien sûr !

Agnéa prend sa main, et les deux jeunes femmes partent immédiatement devant la scène pour danser, rejoignant les autres couples.

Agnéa est bien entendu la plus compétente des deux, mais Throné n’a pas à rougir. Les deux ont tant l’habitude de valser qu’elles se complètement parfaitement. Agnéa est plus gracieuse, mais Throné plus passionnée.

Après tout, la voleuse a choisi comme second talent la danse. C’est… Inné, chez elle. Comme si la danse existait dans son sang bien avant qu’elle ne commence à l’exploiter. Il s’agit certainement d’un mystère, ni Marietta ni cet ignoble individu n’étaient des danseurs.

Enfin ce n’est guère le plus important. Tant que le duo est heureux, et qu’elles peuvent danser jusqu’à tomber sous leurs pas… Enfin, cela n’empêchera jamais Agnéa de se relever pour danser à nouveau, même si elle trébuche.

Rapidement, le couple se fait observer par tous ceux présents. Garud le tailleur se cache derrière une framboise géante pour pleurer sous l’émotion, Paahla et Mikka dansent elles aussi en souriant.

C’est un superbe festival, comme chaque années. Les visages ravis de Throné et Agnéa sont tel un rayon de soleil malgré la nuit. Elles sont heureuses, unies, attirant les regards admiratifs de tous les locaux et voyageurs.

Elles s’embrassent même sous la lueur de la lune, en continuant de danser sous cette douce mélodie joyeuse.

Un duo inséparable et célèbre.

Voilà ce que sont devenues la danseuse et la voleuse, 10 ans après.

***

10 ans plus tard.

Nichée au sommet du plus haut pic de Kemono, Ochette est assise. Les jambes battant dans le vide, elle observe l’horizon.

Ce coin, c’est ici que se tient habituellement Juvah. Mais il est parti, il est tard pour lui. Cet endroit est spécial pour elle également, après tout, c’est ici qu’elle s’est levée, face à la mer, des années auparavant.

Préparée pour un long voyage à travers tout Solistia. Un voyage qui la mènera par monts et par vaux, pour découvrir en plus de lieux superbes 7 précieux alliés.

D’abord, elle est partie voir Osvald V. Vanstein, son Papou, mourant dans la neige. Elle lui a offert de la barbaque, ce qui l’a sauvé. Il a ensuite décidé de l’accompagner, sans la connaître, par pure fascination pour les bestias. Il était son premier allié.

Ils ont pris le bateau, et sont arrivés à Bellarmée. Ils ont trouvés une bourse remplie d’espoir, appartenant à une si gentille danseuse nommée Agnéa Bristarni. Ochette et elles sont devenues amies, et il est devenu évident qu’elle viendrait avec eux. Elle était sa deuxième alliée.

Un nouveau voyage en bateau plus tard, le trio est arrivé à la ville de Flammes-de-Clergé, ou un prêtre se faisait importuner. Quelques coups plus tard, celui-ci annonce qu’il voyage pour résoudre une enquête et qu’il aura bien besoin de leur protection. Temenos Mistral, l’Inquisiteur. Il était son troisième allié.

De retour sur le continent occidental, ils ont descendus pour arriver dans la petite ville de Larue-Verlors, où un marchand voulant découvrir le monde a sauté sur l’occasion en voyant Ochette. Elle avait l’air si forte qu’il pouvait forcément lui faire confiance ! Ainsi les as rejoint Partitio Yellowill. Il était son quatrième allié.

Plus au sud encore, le groupe est arrivé dans un désert ou un jeune épéiste, Hikari Koù, défendait des marchand. Acceptant l’aide des voyageurs, il leur a ensuite avoué qu’il cherchait des compagnons. L’occasion était trop belle, il les as rejoint sans hésiter, confiant. Il était son cinquième allié.

Il était temps de retraverser la mer, mais en chemin ils ont croisés une apothicaire ayant besoin d’aide. Immédiatement, Ochette lui a donné de la barbaque, puis Osvald un raisin curatif. Castti Florenz de son nom s’est dit qu’elle pourrait plus aisément retrouver ses souvenirs en voyageant accompagnée. Elle était sa sixième alliée.

Une fois la mer traversée une dernière fois, une femme appelait à l’aide, tenant son ami dans les bras. Throné Anguis a vu son meilleur ami se faire soigner par Temenos, et a décidée de continuer son long voyage aux côtés de ces héros, qui voyageaient à travers le continent. Elle était sa dernière alliée.

8 Voyageurs, durant plus d’un ans ils étaient inséparables, et maintenant, Ochette est seule à observer l’horizon.

Osvald et Castti sont au village, Elena est dans sa chambre en train de lire, et Juvah dors dans sa grotte. Et bien sûr, tous les autres voyageurs sont rentrés chez eux.

Parti et Hikari vivent à Koù, ensemble si elle en croit sa dernière lettre. Tant mieux, ils étaient séparés si longtemps ! Parti viens toujours lui rendre visite à Toto Haha, et Hikari l’invite à chaque banquet qu’il organise !

Agné et Throné arpentent les routes pour danser, évidemment qu’elles le feraient elles sont de véritables vedettes. Agnéa ne cesse de danser dans des théâtres gigantesques, Throné à ses côtés, laissant à Ochette les meilleures places.

Et enfin, Temenos vit avec tous ses amours, il y en a beaucoup, et lui envoie des tonnes de lettres ! Ochette aussi, et surtout avec des dessins que Temenos adore. Ils ne se voient plus beaucoup, cependant…

La jeune bestia secoue la tête. Qu’est-ce qu’elle est pensive, ça ne lui ressemble pas ! En même temps, elle est rarement isolée des autres ainsi, sans personne à qui parler.

Elle est seule avec sa barbaque.

Ochette observe le ciel. Parfois, elle se souvient de cette fois terrifiante ou le soleil ne s’est pas levée… Et depuis, elle ressent toujours une profonde inquiétude lorsque l’astre disparait.

L’inquiétude ne dure que quelque seconde, mais Ochette est incapable de s’en débarrasser malgré les années. Ces monstres, cette déesse maléfique, ils hantent ses cauchemars et le feront probablement jusqu’à la fin de sa vie.

Cependant, elle sait que même si un affreux évènement éclate de nouveau, elle pourra toujours compter sur l’aide de-

-Hoo ! Hoo !

Les oreilles de la bestia se dressent. Mahina, la Malamette qui l’a accompagné toutes ces années, se pose à côté d’elle. Après tout, c’est sa toute première laliée, avant même Papou !

-Comment vas-tu Ochette ? Elle demande

-… Pensive…

-Comme chaque soirs.

La bestia croise les bras et se recroqueville légèrement. La Malamette approche, hululant avant de pencher la tête.

-Ochette, dis-moi ce qui te tracasse. Elle souffle

-Ce n’est rien.

-Je suis ton amie, non ?

-Bien sûr que oui ! Rétorque Ochette

-Alors dit moi…

Ochette soupire, abaissant son morceau de viande ainsi que ses oreilles et sa queue animale. Sa voix, d’habitude si excitée et joyeuse, s’éteint presque dans un murmure.

-C’est juste… Le Râjacal… Il n’est toujours pas revenu.

Mahina pose une aile sur l’épaule de la bestia. Cette dernière continue son récit :

-J’arrête pas de chercher sur l’île mais… Il est introuvable… J’ai seulement envie de partager de la viande avec lui… De me faire pardonner… J’arrête pas de laisser de la barbaque dans tous les coins pour qu’il en prenne un morceau mais chaque fois ils sont intacts…

Elle baisse et secoue la tête.

-Je veux être son amie…

-Je sais…

-J’ai des doutes… Est-ce qu’il va renaître un jour ? Peut être qu’il va simplement disparaitre ? Disparaitre après la vie horrible qu’il a vécu ?

Elle serre ses genoux contre son ventre, si vulnérable qu’on ne la reconnait plus.

-J’aimerais seulement le revoir et lui dire comme je… Je suis désolée…

Elle sanglote doucement.

-Je suis sensée protéger cette île et pourtant… Pourtant j’ai laissé un de ses habitants souffrir horriblement… Je m’en veux Mahina… Je m’en veux tellement, j’aurais du faire mieux, c’est mon devoir de cheffe de Toto Haha…

Mahina soupire et se colle à son amie.

-Même après 10 ans tu pleures pour lui… Elle souffle

-Evidemment que je pleure pour lui ! J’aurais dû… J’aurais dû…

-Le choisir ?

Ochette sursaute et se tourne vers sa camarade Malamette. Celle-ci observe la cheffe avec sagesse, soufflant :

-Ochette, n’oublie pas ce que je t’ai dit ce jour-là… Si tu l’avais choisi, c’est moi qui aurait été…

Elle baisse la tête.

-Je ne dis pas que ma vie vaut plus que la sienne… Mais tu n’aurais pas pu nous sauver tous les deux. Le destin en a voulu autrement, tu ne l’as pas choisi et il a disparu, mais…

-…

-Je suis heureuse d’être devenue ton amie. Et dans un autre monde, je suis certaine que ce Râjacal est tout aussi heureux que moi.

-Mahina… Murmure Ochette

La Malamette secoue la tête.

-Peut être que s’il ne revient pas sur l’île, c’est car loin d’ici, une autre bestia l’a choisi. Il est sans doute heureux là où il est, je le sens au fond de moi. Alors ne sois pas triste, Ochette !

-…

La bestia attrape son amie pour la serrer contre elle. Celle-ci sursaute et se débat, surprise.

-Bou…

-Ochette ?!

-Mahinaaaa… Tu es la meilleure…  La meilleure des meilleures des meilleures des meilleures !

La bestia sanglote, mais une aile rassurante se dépose sur son épaule. Mahina ne peut s’empêcher de rire un peu.

-Là, là, ça va aller.

-Merci…

Au bout de plusieurs minutes, Ochette se tourne de nouveau vers l’horizon. Elle se met à sourire, rassurée. Ce qui fait soupirer de soulagement Mahina !

Elle se lève, attrapant un morceau de barbaque, et commence à manger.

-Je devrais te faire venir tous les soirs, Mahina.

-Pour qu’on parle ? Demande la Malamette

-Ouais. Tu sais me parler.

Ochette mord généreusement dans sa pièce de viande, mâchonnant. Devant elle se trouve la mer, la mer et encore la mer. La même mer qu’elle a parcouru. D’ailleurs, si elle baisse les yeux, elle peut apercevoir un aileron de requin.

-Tiens, on dirait qu’il nage par-là !

Ochette se lève et fait signe au requin. Le fameux requin vétéran, un précieux allié durant la bataille contre Wiede. A vrai dire… C’est même lui qui a achevé le dieu maléfique.

La bestia l’a libéré, mais il s’est tant attaché à elle qu’il rôde sur les côtes de Toto Haha, protégeant les bestias et les aidant dans leur pèche.

Tous les monstres d’Ochette sont sur l’île… Car oui, elle en a capturés plusieurs lors de son voyage ! Que ce soit l’étin reptilien cracheur de feu, le gardien de foudre ou encore le merveilleux ours chenu, les compagnons d’Ochette sont toujours à Toto Haha, aidant la chasse ou lors de l’entrainement des plus jeunes.

En voyant le requin plus bas, Ochette souris et redresse la tête.

-J’ai du mal à croire que ça fait 10 ans que notre voyage est terminé…

-Hoo… Nous avons vécus de belles aventures. Renchérit Mahina

-Oui…

Les cheveux au vent, Ochette sourit.

-Si je pouvais le refaire, je le ferais sans hésiter. Je me souviens de tout, de mon départ jusqu’à l’arrivée, de ce monstre jusqu’à Wiede…

Elle ferme les yeux.

-Et Alpioné, Haygg… Acta, Terra, Glaciès… Crick, Karma, Pirlo, Alrond, Edmond, Mako, Rai Mei, Ort, Thurston, Floyd, Gisèle, Leila, Gil, Clarissa, Mélia, Mira, Dolcinéa, Véronica… Même mes monstres…

Elle respire plus fort.

-Papou, M’man, Parti, Hikari, Agné, Throné, Temenos…

Elle ouvre les yeux.

-Même toi Ori…

Elle baisse légèrement la tête, joignant ses mains.

-Merci à tous pour ce voyage, merci à tous d’être mes amis et… Et… Rah je peux plus me retenir !

Elle se lève et dirige sa voix vers le ciel en hurlant :

-AWOOOOOOOOOOOOOOO !!!

-Ah !

Mahina couvre son crâne avec ses ailes. Les cris d’Ochette peuvent être… Retentissants, parfois. Encore plus maintenant, alors que la joie la traverse de toute part.

La bestia se met à rire et regarde Mahina.

-Hehe, pardon Mahina, je me sentais juste heureuse.

-J’entends ça !

Ochette se met à rire quelques instants, puis retrouve son sérieux.

-Mahina…

-Oui, Ochette ?

-… Que dirais tu… D’un nouveau voyage entre nous ?

Mahina sursaute. Mais d’où peut bien venir cette idée ?!

-Un nouveau voyage ? Mais pour aller où, Ochette ? Nous avons anéanti le mal de Solistia ! Et chaque recoin est exploré ! Chaque secret découvert !

La Malamette se dépose sur son épaule.

-Ochette, nous ne pouvons pas partir en voyage à Solistia !

-Oui… Tu as raison Mahina. Cependant, tu oublies quelque chose de crucial.

Elle observe l’horizon.

-Après tout… Le Continent Extérieur n’est peut-être pas un mythe. Nous l’avons vu avec le Portail de Finis, un autre monde existe sûrement, loin, là-bas, un nouveau monde à découvrir !

-Un voyage à travers la mer…

Mahina tourne la tête vers Ochette.

-Bien plus loin qu’un Solistien ait jamais marché. Est-ce là notre destination, Ochette ?

-Oui…

Elle sourit, fière.

-Nous irons plus loin que toutes les cartes, que tous les navires et que tous les monstres ! La Grande Terry sera la première à découvrir le Continent Extérieur ! Cet Orsterra ! Peut-être même plus loin !

-Plus loin ?! S’écrie Mahina

-Plus loin ! Plus loin ! PLUS LOIN !!!

Ochette avance d’un pas, le vent des îles balayant ses cheveux et sa fourrure.

-Aucune limite ne peut nous arrêter, Mahina ! Nous découvrirons tout ce qu’il se cache au-delà des mers, et nous serons les premiers à le faire !

-Et rien ne nous en empêchera !

-Non Mahina, absolument rien !

Elle tourne la tête, souriante à son amie à plume.

-Nous sommes les Voyageurs, après tout !

Une bestia, fidèle à elle-même, joyeuse, protectrice et aventureuse.

Pleine de rêves et de grandeur, d’espoir et de curiosité.

Aussi puissante et féroce qu’elle est valeureuse et compatissante.

Un modèle pour tous les Solistiens.

Une amie plus précieuse que tout l’or, toutes les chansons et tous les combats.

Une fille aimante et forte.

Une cheffe noble et visionnaire.

Voilà ce qu’est devenue la cheffe des Voyageurs, 10 ans après.

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Bonjour à tous !

RAH ENFIN J’AI SORTI CE GROS BEBE !!! J’ai commencé ce texte deux jours avant la sortie de Tears of The Kingdom, et j’ai enfin terminé de le faire !

Et oui, c’est un sacré morceau ! On parle quand même d’un des plus longs textes que j’ai jamais écrit, avec 10 454 mots ! Ce qui est pas mal du tout, il est mon deuxième plus long texte en réalité ! Sans compter les fanfics entières, évidemment.

J’ai commencé à écrire ce texte juste après l’épilogue de ce jeu magique qu’est Octopath Traveler 2, comme un dernier hommage avant de passer à TOTK. Voilà donc comment je vois la vie des voyageurs dans 10 ans ! On va revenir rapidement sur chaque épilogue ^^

Tout d’abord, oui Castti et Osvald sont mariés et ont adoptés Ochette (et du coup Elena aussi), je ne veux rien entendre. Remballez vos Castti et Throné, MOM X DAD C’EST MIEUX D’ABORD !!! Bon je plaisante, shippez qui vous voulez. Mais bref, pour moi même si Malaya et Rita étaient leurs âmes sœurs, Castti et Osvald ont réussis à se trouver l’un et l’autre… C’est beau ! Et évidemment on oublie pas Ochette qui rend tout ce qu’elle fait incroyablement mignon.

Herman est un OC fanchild que j’ai emprunté à un ami, TresorQuiTeNem, remerciez le très fort pour son adorable personnage !

Ensuite, Temenos à un harem de choupinous et je n’en ai rien à faire. Oui, certes, 3 de ses quatre amants sont canoniquement morts… Mais vous savez quoi ? Je m’en fiche, Crick est en vie et personne ne pourra me dire le contraire ! Chacun aura normalement un petit OS pour expliquer comment ils se sont rencontrés avec Temenos, et je les shippe tous vraiment fort avec lui. Pirlo ça a été instantané, Karma aussi, Alrond juste un peu après.

Oui, dans ma tête Temenos aimerait énormément avoir un enfant, mais il ne vivra aussi pas très longtemps car il a utilisé beaucoup d’énergie pour différentes raisons. J’ai également un ami qui a fait un OC de fanchild pour eux, je le ferais peut être apparaitre un jour ! Mais vu tout ce que j’ai prévu avant ça sera compliqué XD Quoi qu’il en soit, j’aime profondément le Temeharem et je me fiche du canon tant que je peux ressusciter ceux que je veux !

Oh et si vous ne vous souvenez pas de Karma, c’est un boss secondaire dans le Temple en Ruine, à l’est de Saï !

Transition parfaite, je headcanon Karma comme le frère d’Hikari (ça aussi ça aura un OS normalement) et Hikari lui est roi de Koù, bien évidemment ! Et marié à Partitio, car je shippe qui je veux ! Plus sérieusement je sais que c’est pas le ship le plus méconnu, mais je suis la seule de mon groupe d’amis à les shipper ça me fait de la peine. Partitio est à mon avis terriblement occupé à cause de la compagnie, heureusement qu’il va rentrer à la maison ! Car oui, après 10 ans je vois encore beaucoup de travail à faire, je leur souhaite bon courage !

Maintenant, Agnéa et Throné ! Car oui, j’aime ces deux dames depuis la sortie du jeu, et ça m’étonne qu’elles ne soient pas plus populaires… C’est littéralement Alfion en yuri, ça m’étonne beaucoup. Mais bref ! Pour moi, Throné reste auprès d’Agnéa, comme Véronica auprès de Dolcinéa, comme garde du corps et… Et vous avez joué au jeu, vous savez de quoi je veux parler. Quoi qu’il en soit, Agnéa mérite tout l’amour du monde, je l’aime infiniment et Throné mérite un rayon de soleil dans sa vie… Donc elles sont parfaites, toutes les deux ! Et petite note, oui Mikka est partie de Koù pour vivre avec Paahla, après tout elle n’a plus de raisons de rester à Koù.

Et enfin, la meilleure pour la fin ! Ochette ! Ochette, la digne cheffe de Toto Haha, et qui était ma protagoniste ! J’aime tellement Ochette, vous n’imaginez pas à quel point. Je ne regrette pas un instant de l’avoir choisie, son histoire est la meilleure, Ochette est forte et adorable, j’ai tellement d’amour pour ce personnage vous ne vous rendez pas compte. J’espère vous avoir partagé un peu de ma passion à travers ses pensées !

Je sais que ce texte sonne plutôt fin d’idées sur Octopath… Mais comme le dit Ochette, ce n’est que le début ! Ils ont encore tant de route à faire et de mondes à découvrir… Comme ce certain Orsterra, d’ailleurs, hehehe.

Je refuse de dire adieu à ce jeu pour l’instant… Donc vous aurez beaucoup, beaucoup d’autres idées de ma part. Faites-moi confiance là-dessus ! (Et ce même si elles mettent du temps à arriver, j’ai pas un document de 200 pages pour rien !)

Et sur ce, merci infiniment d’avoir lu ! Et je vous souhaite à tous une excellente journée !

A la prochaine fois !

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