Eight Travelers - EN PAUSE

Chapitre 16 : La caverne de Maiya

7170 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 22/06/2019 13:59

Bonne lecture à tous !

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Le groupe marchait en silence depuis déjà des heures.

Ils se sont mis en marche le jour même. Et Alfyn commençait enfin à s’habituer aux reliefs des montagnes.

Personne ne parlait, principalement parce que personne n’osait parler. Aussi idiot que cela puisse être, Olberic faisait relativement peur. Il était si furieux, il y a encore quelques instants...

La seule qui s’en fiche est H’aanit. Elle est trop impatiente de revoir son maître. De voir s’il va bien...

... Et de lui faire payer l’inquiétude qu’elle a subit.

-Guet-des-rocs est plus loin. A peine une heure de marche. Affirme Olberic

-Très bien. Souffle H’aanit

Elle se tourne vers Olberic. Il porte sur son dos un lourd sac. Il semble sévère, froid... H’aanit sourit, et lui lance :

-Merci de nous avoir guidés.

Olberic se retourne vers elle.

-Ce n’est rien, vous m’avez rendus services aussi.

-Excusez-moi...

Ophilia s’avance un peu.

-Vous irez à Vainc-Perchis, après ? Elle demande

Olberic sourit, et hoche la tête.

-En effet. Je dois trouver ce Chevalier Noir.

-Mais... Nous devrons passer par Sourdeneige, qui... Commence Ophilia

-Aaaah !

Le groupe se retourne.

-Ça vient de là-bas. Souffle Thérion

Thérion part en avant. Il est suivi de près par H’aanit.

Ils voient une jeune femme. Elle est blonde, plutôt frêle, et porte une robe blanche surmontée d’un tablier vert.

Elle est plaquée contre la roche grise de la montagne. Pourquoi ? Parce qu’un rat des montagnes s’approche dangereusement d’elle, poignard à la main.

-Noelle ? S’écrie Olberic

Il s’arrête une demi seconde, assez pour que ce soit H’aanit qui abatte le monstre d’une flèche en pleine tête.

-Hein ?

La jeune femme se retourne.

-Mais... Qui êtes-vous... Elle souffle

Elle plisse les yeux, et a un mouvement de surprise en reconnaissant Olberic.

-Messire Berg ?

-Noelle, puis-je savoir ce que vous faites ici ?

Ladite Noelle se tourne vers les autres, ignorant la question d’Olberic.

-Qui êtes-vous ? Elle demande

-Nous sommes des voyageurs... Répond sobrement Primrose

-Vous êtes des proches de Messire Berg ? Insiste Noelle

H’aanit se tourne vers Olberic.

-Noelle, je dois t’avoir quelque chose. Berg n’est pas mon vrai nom, je me nomme Olberic. J’accompagne ces voyageurs jusqu’à Guet-des...

-Olberic ? Comme Olberic Eisenberg ?

Noelle a alors les yeux brillant. Olberic soupire.

-... C’est sans importance. Noelle, que faites-vous ici ?

-Hum hum... Tousse Thérion

Olberic se tourne vers le voleur. Il comprend tout de suite ou il veut en venir.

-Noelle habite à Paveton. Elle est souvent à la taverne, ou en train de parler au chef. Elle est passionnée de ruines et légendes.

-Oui, et je suis ici sur une piste !

Elle sourit, et sort un livre.

-J’ai entendu parler d’une stèle, dans le coin... Et j’ai voulu le voir de mes propres yeux. Alors je suis venu jusqu’ici.

Elle sourit, fière de sa trouvaille.

-Noelle, vous n’êtes pas une guerrière... Soupire Olberic

-Oui, mais je suis déterminée !

Elle sourit. Ophilia s’approche.

-Ou est cette stèle ?

-Oh ! Il est juste un peu plus loin, dans le nord ! J’y suis presque ! Selon ce livre en tous cas. Affirme Noelle

Elle soupire.

-Hélas, ce monstre m’a complètement pris par surprise... J’espère

Ophilia se tourne vers H’aanit.

-Je sais déjà ou tu veux en venir... Soupire H’aanit

-Ca ne sera pas long ? Insiste Ophilia

-Qui plus est, une stèle... Comme c’est intéressant... Marmonne Cyrus

-J’aimerais beaucoup voir à quoi cela ressemble ! Continu Alfyn

H’aanit soupire.

-Primrose ? Thérion ? Elle souffle

-Ce ne sera pas long. Répond sobrement Primrose

-Tant qu’il y a récompense... Reprend Thérion

-Thérion ! S’écrie la prêtresse

Le voleur soupire.

-Tss... Je veux bien...

H’aanit se tourne vers Noelle.

-Nous voulons bien vous accompagner jusqu’à cette stèle. Acceptez-vous ?

Noelle semble folle de joie.

-Oui ! Merci infiniment !

Elle part un peu plus loin.

-Vous êtes pressés, de ce que j’ai compris ! Alors n’attendons pas plus, et allons-y !

Les autres la suivent alors, sans attendre.

-Je me demande à quoi ressemble cette stèle... Enfin, je sais que c’est une plaque de pierre, mais... Souffle Alfyn

-Vous croyez que c’est grand, Professeur ? Demande Ophilia

-Sans doute, oui ! Je ne vois pas pourquoi ce serait le contraire ! Répond Cyrus

-Mais à quel point ? Je n’ai jamais vu de stèle de ma vie... Excepté si une pierre tombale est semblable. Soupire Primrose.

-Grand... Grand comme...

Il se coupe ici. En pleine réflexion, il est sauvé par Noelle qui lance :

-C’est ici ! C’est cette grotte !

Devant eux se trouve une petite grotte. Jamais les voyageurs ne l’auraient vu, s’ils ne savaient pas qu’elle existait.

-C’est étrangement petit... Souffle Cyrus

-Et discret. Renchérit Thérion

Primrose s’avance en premier.

-Et vraiment très sombre... Elle souffle

-Pas de problème.

Ophilia prend alors le fanal d’Aelfric, et le tend devant elle.

-La Flamme devrait nous éclairer. Elle affirme

-La Flamme ? La vraie Flamme ?

Ophilia sourit.

-Nous sommes ici pour la stèle, allons-y !

Noelle sourit.

-Oui, vous avez raison... Mais tout de même, je ne pensais pas voir ça se mon vivant...

-Je suis parfaitement d’accord avec vous !

Cyrus sourit.

-Entrons, à présent ! J’adorerais voir cette stèle !

Ils entrent alors tous dans la grotte sombre. La lumière bleutée du fanal permet aux voyageurs de voir devant eux.

-Que c’est sombre... Murmure H’aanit

Linde et Hägen grognent un peu.

-Pas d’inquiétude, mes amis. Je ne sens pas de chauves-souris dans les environs. Murmure H’aanit

La grotte ne s’étend pas trop, elle est légèrement linéaire. Cependant, le chemin est si serré autour d’eux qu’une véritable impression d’étouffement est perceptible dans l’air.

-La grotte n’est pas décrite comme immense. Affirme Noelle

-Bien, nous devrions bientôt arriver... Souffle Olberic

-Tiens, il y a quelque chose ici ! S’écrie Alfyn

Alfyn s’approche d’une plaque en pierre, dotée d’étranges inscriptions. La pierre est bleutée, tranchant avec le gris de la grotte. Noelle pousse un cri de surprise.

-C’est ça ! C’est la stèle que je cherchais !

Noelle s’approche alors de la pierre, et commence à écrire des notes.

-Ce n’est que ça ? Soupire Primrose

-Oui ! S’écrie Noelle

Ses yeux brillent.

-Cette stèle... Ces écritures datent de l’âge ancien...

Cyrus s’approche à son tour.

-C’est du Haut Cornebourgeois ! Il s’écrie

Olberic se fige à ce mot. Cyrus pousse un petit cri de réalisation, et se tourne vers Olberic.

-Pardonnez-moi, je...

-Ce n’est rien, Professeur Cyrus. Reprend Olberic. Et je m’excuse d’avance, le Haut Cornebourgeois n’était utilisé que par la cour. Je ne sais le parler.

-Je vois...

Cyrus se retourne vers la stèle.

-Je peux peut être vous aider pour quelques mots... Il souffle à Noelle

-C’est inutile, je viens de prendre toute les notes dont j’avais besoin !

Noelle sourit, et se relève.

-Je vous remercie de m’avoir accompagné jusque-là ! A présent, il va falloir que je rentre...

-Evidemment. Souffle H’aanit.

Le groupe sorti alors de la caverne. Ils raccompagnent Noelle à Paveton, et reprennent la route.

-Nous n’avons pas perdu trop de temps, ça va. Affirme H’aanit

-Tiens, ne serait-ce pas la mer ? Souffle Alfyn

Il se retourne. Il sourit en voyant l’étendue bleue et brillante plus loin.

-Mais si ! Il fait

-Le Littoral est proche, après tout. Affirme Cyrus

-Il y a même un village. Lance mollement Thérion

Cyrus s’écrit alors.

-Oh ! Ça me fait penser !

Il ouvre son sac.

-Quoi ? Demande Primrose

-Il ne me reste plus de prunes... Est-ce que vous pensez que je peux faire un détour ? Demande Cyrus

-Encore un détour ? Souffle H’aanit

Cyrus sourit.

-Juste moi, et je serais rapide, je vous le promets !

H’aanit soupire.

-Très bien, nous partons en avant.

Olberic montre une route du coin de la tête.

-Nous allons dans cette direction. Continuez tous droit, vous verrez Guet-des-rocs sans problème. Il affirme

-Très bien. Répond Cyrus

-Je l’accompagne. Affirme Ophilia

Elle se place aux côtés de Cyrus.

-A tout à l’heure. Elle souffle

-A tout à l’heure. Répond H’aanit

Cyrus et Ophilia partent alors vers le village.

-Quel est ce village ? Demande Ophilia

-... Je n’en sais rien, je n’ai pas la carte... Répond Cyrus

Ophilia rit un peu.

-Même pas une petite idée, Professeur ?

-Absolument pas. Bien que le Littoral soit voisin aux Basses Plaines, je ne suis jamais sorti de Diguedin.

-Vraiment ? C’est si triste...

-Que voulez-vous, j’avais un travail, et un amour inconditionnel pour les livres.

Ils entrent dans la ville.

-Bien, tentons de trouver une boutique... Souffle Cyrus

Ils marchent un peu. Ils voient un rassemblement devant la taverne.

-Tiens, que se passe... Commence Ophilia

-Poussez-vous !

-Ah !

Ophilia se fait violemment pousser par un homme. Elle manque de tomber, mais est rattrapée de justice par Cyrus.

-Tu vas bien ? Demande Cyrus

-O... Oui, Professeur. Merci. Répond Ophilia

Elle soupire.

-Quel rustre ! Dépêchons nous de partir d’ici !

Cyrus se tourne alors vers une maison de bois.

-Et si nous essayons par là. Il souffle

Il s’approche, et lève les yeux.

-Une enseigne... Je suppose que cette maison est une boutique.

Il entre alors, suivit par Ophilia.

-Bonjour ? Hésite Cyrus

-Bonjour ! Bienvenu à la boutique !

Une femme est derrière un comptoir.

-Que souhaitez-vous ? Elle demande

-Auriez-vous des prunes, s’il vous plait ? Répond Cyrus

-Oui, bien sûr ! Je vous en mets combien ?

Cyrus achète alors une vingtaine de prunes, avec ses propres feuilles, et non celles du groupe. Thérion aurait fait un scandale. Ophilia regarde autour d’elle. Il n’y a pas beaucoup d’articles, dans cette boutique, mais elle remarque tant de poissons qu’elle n’a jamais vu...

-Merci à vous ! Souffle Cyrus

-Au revoir, bonne journée ! Répond la femme

Cyrus sort de la boutique. Ophilia le suit, non sans avoir adressé un signe à la marchande.

-Bien, maintenant, retrouvons les autres ! Affirme Cyrus

Cyrus et Ophilia repartent alors vers les routes. Ils arrivent rapidement à la montagne.

-Montons... Soupire Cyrus

-Ah bien Professeur ? Vous n’êtes pas encore habitué aux reliefs ? Demande Ophilia

-Pas autant que je le voudrais... Enfin, ce n’est pas trop grave !

Cyrus sourit, et commence à monter. Ophilia le suit.

-Je dois t’avouer, Ophilia...

-Oui, Professeur ?

-Lorsque je t’ai vu pour la première fois, je ne te pensais pas si endurante.

Ophilia rit un peu.

-Eh bien, quand j’étais plus jeune, je sortais beaucoup sur une colline à Don-des-flammes. Je suppose que j’ai commencé à être endurante à ce moment-là.

-Tiens ! Regarde ! S’écrie Cyrus

Ophilia sourit, et s’écrie :

-H’aanit !

Le groupe entier se retourne.

-Ah, vous revoilà. Souffle H’aanit

-Vous êtes des rapides. Affirme H’aanit

Primrose sourit.

-Nous pouvons repartir. Elle affirme

Ophilia se dirige immédiatement vers H’aanit. Elle passe devant Thérion. Ce dernier jette un regard vers elle. Il remarque immédiatement que quelque chose cloche.

-Ophilia.

-Oui, Thérion ?

Il fait un mouvement de tête.

-Ou est passé le fanal d’Aelfric ?

Un silence de mort s’installe pendant plusieurs secondes.

Ophilia plaque alors la main contre sa hanche. Le fanal est habituellement attaché à niveau de sa ceinture. Mais... Il n’y est plus.

-C’est... C’est impossible... Elle murmure

Ophilia blêmit. Elle devient aussi blanche que sa robe.

Puis, elle rougit de rage. Elle serre les poings.

-Je sais ce qu’il se passe.

Elle part rageusement en arrière. H’aanit fait un pas.

-Que t’arrive-t-il !

-C’est cet homme au village ! Il m’a volé la Flamme, j’en suis certaine ! Affirme Ophilia

-Hein ?

H’aanit semble confuse. Mais Primrose sort :

-Quelqu’un est entré en collision avec toi ?

-Oui ! De façon très brusque, qui plus est !

Elle n’attend plus, et court presque vers le village. H’aanit soupire.

-Je ne peux pas la laisser seule comme ça, je vais la suivre.

-Dans ce cas, je te suis aussi ! Lance Alfyn

Alfyn sourit. H’aanit aussi.

-Bien, allons-y. Lance Primrose

Ils partent alors tous vers le village, Raz-de-remous.

Ils y arrivent rapidement.

-Excusez-moi, vous auriez vu un homme marcher rapidement dans cette direction ?

Ophilia demande à toutes les personnes qu’elle croise ou est-ce que cet homme aurait pu être. Elle n’a qu’une réponse à chaque fois.

-Vous devez parler de ces satanés pirates... Ils se réfugient à la caverne de Maiya, mais croyez-moi ma sœur, n’y allez pas.

Ophilia sourit. Elle a une destination.

-Ophilia, attends !

La prêtresse se retourne. L’intégralité du groupe arrive. Linde vient même ronronner près d’elle.

-Merci de votre aide... Souffle Ophilia

-C’est normal. Répond H’aanit

-C’est surtout obligatoire... Rétorque Thérion

-Quelle mauvaise foi ! Que ferions-nous sans notre chère sœur ? Sourit Primrose

Thérion soupire. Ophilia semble cependant toujours aussi remontée.

-Ce sont des pirates, de ce que j’ai entendus... Et bien eux, ils vont m’entendre !

Son bâton laisse même s’échapper quelques étincelles.

-Dites, vous allez vers la caverne de Maiya ?

Le groupe se retourne. Une jeune fille portant un immense sac semble légèrement confuse.

-Ce n’est pas un coin très touristique, hein ! Elle lance

Ophilia serre un peu les poings.

-Nous ne sommes pas des touristes... Et ces pirates de pacotilles vont me le payer !

-Ophilia, je t’en prie... Reprend Cyrus

Ophilia se tourne vers la petite.

-Petite, vraiment, nous allons nous occuper de ces pirates. Tu peux rentrer chez toi.

-Ah, sauf qu’en fait, j’ai déjà un plan pour m’en débarrasser !

Elles se regardent toutes les deux un long moment. H’aanit arrive derrière Ophilia, et s’approche de la petite.

-Je suppose que tu iras, même si on ne le voulait pas.

-Non, en effet.

H’aanit sourit.

-Alors si tu venais avec nous, nous expliquer ton plan ?

Tressa se fige quelques instants.

-Je vois bien dans tes yeux que tu es enragée. Je suppose que ces pirates t’ont volé quelque chose ? Souffle H’aanit

-... Pas à moi directement, mais mon intégrité de marchande me pousse à aider mes confrères qui eux se sont fait voler.

-Joli langage ! Affirme Alfyn

-Je me dois de bien parler aux clients. Répond Tressa

La petite sourit.

-Tressa Colzione. Et vous ?

Les autres se présentent rapidement. Linde s’approche de Tressa.

-Une panthère ? Souffle Tressa

-Elle se nomme Linde. Affirme H’aanit. Elle semble bien t’aimer.

H’aanit sourit.

-Et ce plan, alors ?

-Je vais vous expliquer sur la route.

Tressa commence alors à avancer.

-Direction la caverne de Maiya !

Elle avance, et se dirige vers l’ouest. Les autres la suivent. Ils arrivent sur une petite route plutôt bucolique.

-Alors, ton plan, petite ? Demande Olberic

-Je ne suis pas petite ! Rétorque Tressa

-Tu es plus petite que Thérion, jeune fille... Murmure Primrose

-Arrêtez de me rappeler ça s’il vous plait. Coupe Thérion

-Bref ! J’aimerais connaître ton plan ! Reprend Ophilia

Tressa sourit.

-Eh bien, je porte dans mon sac un tonneau de vin, que les pirates ne pourront refuser...

Elle rit un peu.

-Mais il n’y a pas que du vin ! Il y a aussi de l’ivraie-de-nuit !

Alfyn se met à rire. Mais Primrose se tourne vers lui.

-En quoi l’ivraie-de-nuit...

-Cette plante est un excellent somnifère ! Répond Alfyn

Primrose sourit à son tour.

-Je vois.

Olberic pendant ce temps parle avec H’aanit.

-Vous êtes une chasseuse, n’est-ce pas ?

-... Oui, mais pourquoi cette question ? Répond H’aanit

Olberic soupire.

-Je n’ai jamais réussi à manier un arc, et toutes les femmes que j’ai vu n’étaient pas capable de manier une arme aussi bien que vous.

H’aanit sourit.

-Merci. C’est trop aimable. Et je dois avouer que vous devez avoir une certaine force pour manier une épée aussi singulière...

-Vous la pensez lourde ?

-Sans aucun doute.

Olberic tend son épée vers H’aanit.

-Portez là, je vous en prie. Propose Olberic

-Euh... Si vous insistez...

H’aanit prend l’épée, et a un mouvement de surprise.

-Effectivement, elle n’est pas aussi lourde que ce que je pensais ! Pourtant, elle est en acier... Souffle H’aanit

-Elle a été forgée par les plus grands forgerons Cornebourgeois. Elle est incroyablement légère ; c’est une lame quasi royale. Affirme Olberic

-Intéressant...

Olberic et H’aanit se retournent. Cyrus est derrière eux.

-Professeur ? Souffle Olberic

-Oh, excusez-moi !

Cyrus sourit.

-J’ai entendu que vous parliez de l’épée d’Olberic... Et je n’ai pas pu résister.

-Professeur... Soupire H’aanit

-On est arrivé ! Voilà la caverne de Maiya ! Lance Tressa

Le groupe arrive devant la caverne de Maiya. Une caverne plutôt petite et éclairée, faisant couler de l’eau.

-Regardez, il y a un pirate... Souffle H’aanit

En effet, devant l’entrée de la grotte, deux pirates se tiennent pour surveiller l’entrée.

-Je devrais partir seule, il m’a déjà vu. Et si vous êtes tous là, ils seront plus méfiants.

-Nous restons derrière, d’accord ? Affirme H’aanit

-Oui.

Tressa hoche la tête, et avance. Elle porte le tonneau de vin.

-Ohé, matelot !

Le pirate se tournent vers Tressa.

-Palsambleu ! Encore toi ? Tu cherches les embrouilles, morveuse ?! Il lance

-Non, M’sieur ! Je viens vous présenter des excuses de la part de notre ville. On aurait dû savoir qu’on n’avait aucune chance contre des boucaniers de votre stature.

Elle tend le tonneau vers les hommes.

-Tenez, c’est pour vous. J’espère que vous voudrez bien nous pardonner.

Le larbin sourit.

-Du vin !

Il prend le tonneau.

-Ca va faire plaisir aux capitaines, ça.

Il rit, et rentre dans la grotte avec le tonneau.

-Hé hé. A la vôtre ! Sourit Tressa

Tressa se retourne, et fait un clin d’œil aux autres. Ils approchent d’elle.

-Bien joué, Tressa. Affirme H’aanit

Pendant ce temps, dans la grotte...

-Ha ha ha ! Ces misérables mollusques ont même pas essayé d’nous résister ! Lance Mikk

-Sûrement qu’ils savent pas s’battre ! Ce ramassis de barnaches a pas l’air de voir passer beaucoup d’pirates. Reprend Makk

Les pirates rient, devant leurs montagnes de coffres pleins d’or.

-« Les forts saisissent et les faibles frémissent. » Rappelle Mikk

-C’est comme ça, dans c’bas monde. Le mot d’ordre des pirates, d’la part du capitaine Léon Bastralle, le fléau des mers ! Lance Makk. Ouais ! On lui a emboité l’pas et on a jamais eu le moindre regret.

-Y a pas à dire, c’est la belle vie quand on peut prendre tout ce qu’on veut.

Le larbin pirate arrive, armé de son tonneau.

-Capitaine ! Capitaine ! Il s’écrie

-Je t’ai dit qu’y a pas d’place pour deux capitaines parmi nous ! Lance Mikk

-Ouais ! Et moi, je t’ai dit que t’es mon second... Reprend Makk

-Arrêtez d’vous chicaner, Capitaines ! Coupe le larbin. Y a quelqu’un qui nous a apporté du vin !

-Du VIN ?! S’écrient Mikk et Makk

Le larbin pose le tonneau.

-C’est c’te gamine, paraît qu’la ville veut s’faire pardonner.

Tous les pirates sourient et rient en cœur.

-Au moins, ces mollusques en ont dans le ciboulot... ou alors, c’est qu’ils ont rien dans l’ventre ! Ha ha ha ! Rit Mikk

-Trinquons aux barnaches ! Reprend Makk

Tous les pirates s’approchent du tonneau.

-Aux mollusques à foie jaune de Raz-de-remous ! Lance Mikk

Il fait un mouvement brusque de la main, pour inviter les autres.

-A vot’ santé, matelots ! Lance Mikk

-A vot’ santé, matelots ! Lance Makk

De l’autre côté de la grotte

-Je pense que c’est bon, nous pouvons rentrer.

H’aanit part en avant, arc à la main au cas où. Linde reste derrière elle.

Ils entrent tous dans la caverne. H’aanit remarque un pirate en train de dormir. Tressa sourit.

-Un vrai jeu d’enfant. Ha ! Ça leur apprendra à me sous-estimer ! Lance Tressa

-Nous pouvons avancer. Affirme Primrose

-Aelfric, pardonnez-moi... Murmure Ophilia

Ophilia avance rapidement vers le fond de la grotte. Les autres la suivent sans hésitation.

Ils arrivent à une espèce de salle dans la grotte. Les pirates se multiplient, de plus en plus nombreux.

Et dans la salle, c’est le summum ; tous les pirates dorment, entourés de leur or.

Dont Mikk et Makk.

(J’espère qu’il y a des trésors dans vos rêves... Parce que vous n’en trouverez plus ici quand vous vous réveillerez ! Hé hé.) Pense Tressa

-Bien, vous pouvez m’aider à reprendre l’or pour les autres villageois ? Elle demande

-Oui. Répond sobrement H’aanit.

H’aanit se dirige alors vers un coffre. Ophilia court, et va chercher son fanal.

Ils commencent à prendre des coffres, les uns après les autres.

Ophilia s’approche d’un coffre. Elle sourit, et s’écrit :

-La Flamme !

Puis plaque ses mains contre sa bouche. Elle se retourne.

Mikk vient de se réveiller.

-Hé ! Qu’est-ce que vous faites là, vous ?! Il demande

Personne n’ose bouger. Mikk se tourne, et remarque alors Tressa.

-Toi ?

-M-moi ? Euh, je... je viens juste récupérer le fût. Je ne vous dérangerai pas plus longtemps...

-Parbleu, c’est drôlement aimable, ça.

Il montre les autres.

-Mais... Et eux ?

Elle montre les autres.

-Ils... Ils m’aident, la route jusqu’ici est dangereuse !

Ils se regardent en silence.

-Makk, espèce de tire au flanc, réveille-toi ! On a des intrus !

Makk se réveille d’un coup.

-Quoi ?!

-Oh oh... Souffle Tressa

-Hé, j’te reconnais, toi ! T’es la gamine qu’on a vue en ville. Souffle Makk

Il remarque les autres.

-Oooh, j’ai pigé. T’es venue piquer not’butin pendant qu’on roupillait, c’est ça ?

-On ne peut rien vous cacher...

-T’as du cran, demi-portion. Affirme Mikk. Mais il en faut plus que ça pour aller loin dans la vie. On pardonne pas à ceux qu’essaient d’nous barboter not’butin bien mérité.

-Bien mérité ?! Vous avez tout volé ! Rappelle Tressa

-Eh ouais. C’qui veut dire que c’est à nous, maintenant. Reprend Makk

-Vous ne savez même pas ce que le mot mériter veut dire ! Continu Tressa

-Vous ne voyez pas le dévouement et l’application nécessaire à la fabrication de ces produits... Vous n’imaginez pas les efforts que ces gens doivent fournir pour mériter la satisfaction de leurs clients ! Et c’est aux marchands comme moi de veiller à ce que ces produits finissent entre les mains de ceux qui les apprécient à leur juste valeur ! Alors, sur mon honneur de marchande, je jure de reprendre ces marchandises !

Tressa sort sa lance. Prête à se battre.

-Tu vas nourrir les poissons, morveuse. Affirme Mikk

-T’attends pas à ce qu’on prenne des gants. Ce monde est cruel, et on va t’en donner la preuve ! Renchérit Makk

Les autres membres du groupe sortent leurs armes.

-Comme si nous allions vous laissez faire.

Ophilia en particulier semble déterminée.

-Les gars ! Réveillez-vous !

Les pirates se réveillent tous. Le combat peut commencer.

H’aanit sort son arc. Elle tire en premier une flèche vers les pirates qui se lèvent.

Elle en blesse beaucoup. Ils tombent au sol.

Olberic sort son épée. Mikk et Makk font de même. Olberic court vers des pirates.

-Je me charge d’eux !

-Je te soutiens ! Crie H’aanit

Linde et Hägen courent à leur tour vers les pirates, aidant Olberic.

Un coup d’épée à gauche. Un autre à droite. Les pirates tombent. Dans le dos d’Olberic, les bêtes se battent aussi. Crocs en avant.

Il y a bien plus de pirates que prévu...

Tressa avance vers Mikk et Makk. Mais Primrose se met devant elle.

-Reste derrière. Nous allons te protéger.

-Quoi ? Mais...

-Pas de mais ! Tu es trop chétive, et je refuse que tu te battes !

Devant le regard déterminé de la danseuse, Tressa ne peut que baisser la tête.

-Thérion ! Prend le gros !

-C’est de moi que tu parles ?!

Makk court alors vers Primrose. Mais celle-ci est déjà sur Mikk. Thérion bloque l’épée de Makk.

-Nah, c’est moi ton adversaire.

Thérion repousse Makk. Ce dernier crie pour se donner de l’élan.

Il est stoppé par une boule de feu.

-Cyrus ?

Ce dernier sourit. Tome à la main. Flamme entre les doigts.

-Ce sont des pirates. Nous n’avons pas besoin de les affronter un à un.

Thérion sourit.

-Bah alors, Professeur ? Je vous croyais plus guindé.

-VOUS ALLEZ ME LE PAYER RACLURES !!!

Makk fonce vers Cyrus. Ce dernier prépare une flamme.

-POUR AELFRIC !!!

Ophilia apparait presque derrière Makk. Elle prend son bâton.

Et l’assomme par derrière.

-Ha... Bien fait...

-Bravo Ophilia !

Cette dernière sourit.

-Merci Professeur !

Pendant ce temps, Primrose se bat contre Mikk. Il est rapide. Primrose a légèrement du mal.

Il tente un coup à droite. Primrose esquive. Elle fait un tour sur elle-même. De l’ombre apparait dans ses mains. Elle l’envoie sur Mikk.

Mikk ne réagit pas. Il n’est pas sensible à l’ombre... Il lève son épée. S’apprête à l’abattre sur la danseuse.

Primrose place ses bras devant son visage. Mais Alfyn arrête l’épée de l’homme de sa hache.

-Alfyn ? Souffle Primrose

-Je gère !

Alfyn repousse l’épée. Il flanque un coup de hache dans les côtes de Mikk. Ce dernier gémit.

Il recule. Se tourne vers Makk. Il court vers lui, et lui ouvre la bouche, pour lui faire avaler une olive. Makk se réveille d’un coup.

-Makk...

-Mikk...

Les deux prennent leurs épées, et sourient.

-On va vous faire mordre la poussière ! Crient les deux en même temps

Ils se regardent tous les deux, et se concentrent. Une aura violette apparait autour d’eux.

-TORNADE MERCANTILE !!!

Soudain, des lames tranchantes apparaissent. Mais pas des lames classiques. Des espèces de spirales vertes semblant à des croissants de lunes épais, mais aussi tranchants que des lames.

Elles atteignent les deux pirates. Les tranchants de partout. Ils tombent au sol, et se tiennent sur leurs épées.

-Mais qu’est-ce que... Souffle Primrose

-Une magie de vent ?! S’écrie Cyrus

Les membres du groupe se retournent. Tressa se tient légèrement courbée, les bras en avant, une aura bleue autour d’elle. Ses yeux jaunes commencent à disparaitre.

-Tressa ? Tu sais vraiment faire ça ? Demande Alfyn

Tressa sourit.

-C’est ma botte secrète !

-Excellente botte secrète.

H’aanit arrive, arc à la main. Olberic et les bêtes sont derrière elle.

-H’aanit, tu vas bien ? Demande Ophilia

-Ne t’en fais pas. Répond H’aanit. Je n’ai eu aucun mal.

Elle sourit. Tous les pirates tombent au sol. Tressa s’approche de Mikk et Makk, toujours au sol, et pointe sa lance devant eux.

-Maintenant, donnez-moi ces marchandises ! Ordonne Tressa

-Tu t’accroches encore pire qu’une barnache... mais t’as encore rien vu ! Répond Mikk

Ils se relèvent d’un coup.

-Matelots ! Ils crient

D’autres renforts arrivent encore.

-Aïe... Souffle Tressa

-C’est pas bien malin d’être v’nue nous provoquer ! Répond Makk. Dans c’bas monde, les forts saisissent et les faibles frémissent ! On va t’remettre à ta place, sale petite anguille !

Tressa peste un peu, et serre sa lance dans ses mains.

Soudain, alors qu’un pirate arrivait devant Tressa, il tombe à terre. Tressa voit alors... Le capitaine du navire marchand ?

-Ça suffit. Il souffle

Il pointe devant lui une immense lance d’un bleu azur, finement forgée.

-Il me rappelle... Murmure Cyrus

-Ceux qui s’en prennent eux gens faibles et sans défense n’ont pas le droit de parler des principes de ce monde.

Mikk s’avance.

-Tiens, si c’est pas l’marin d’eau douce de tout à l’heure. Un d’plus ou d’moins, c’est toujours du menu fretin. Pas d’quartier !

Des larbins arrivent vers le capitaine.

-Je vous couvre !

Ophilia invoque une colonne de lumière derrière les larbins. Cependant, comme d’autres arrivent vers le capitaine, il doit se défendre.

Il n’y a aucun problème. En quelques coups de lances, les larbins sont tous à terre.

-Oooh... Gémit un larbin

-Arghhh ! Il nous a passés à tabac ! C’est qui, ce bougre ?! Souffle Makk

-Hmm ? Un pirate digne de ce nom n’aurait pas besoin de poser la question. Répond le capitaine

Il montre sa lance, la tendant en avant vers les pirates. Mikk et Makk poussent alors un cri

-Cette lance bleue... Souffle Mikk

-Fort et vif comme une vipère... Continu Makk

-Me dis pas que c’est...

-Le capitaine Léon Bastralle ?!

Tressa et Cyrus ont un énorme choc.

-Quoi ?! S’écrie Tressa

Elle se tourne vers le capitaine. Cyrus tente alors :

-Je... Je savais que je vous avais vu quelque part...

-Ce n’est pas réciproque, excusez-moi. Répond le capitaine

Tressa s’avance d’un pas.

-Capitaine, vous êtes vraiment... le Léon Bastralle ?

Ledit Léon soupire.

-C’est mon nom, oui, mais ma carrière de pirate est révolue. Je ne suis plus que le capitaine d’un modeste navire marchand.

Il se tourne ensuite vers les pirates.

-Voici un autre précepte à retenir, de la part d’un vrai loup de mer : les morts ne racontent pas d’histoires.

-Je... j’suis pas prêt à quitter c’monde ! Affirme Mikk

-Allez, matelots ! On lève l’ancre avant qu’ça se finisse en queue d’poisson ! Ordonne Makk

Les deux s’enfuient. Tous les pirates partent avec eux. Lâchement.

Léon ricane un peu.

-Hé hé. Ils sont aussi prompts à s’enfuir que lents d’esprit.

-Euh... Capitaine ? Souffle Tressa

Léon range sa lance et se tourne vers la petite marchande.

-Appelle-moi Léon, petiote.

-M’sieur Léon... Merci de nous avoir aidés.

-Je vous remercie aussi.

Ophilia hoche la tête. Léon soupire.

-Je pense qu’une bonne action en appelle une autre. As-tu récupéré toutes les marchandises ?

Tressa se tourne vers les autres.

-Oui ! Il ne nous reste plus qu’à les rendre à leurs propriétaires ! Affirme Tressa

-Ca risque de prendre un petit moment... Et la nuit ne vas pas tarder à tomber. Affirme H’aanit

Hägen lance un soupir canin.

-Je sais Hägen... Je suis désolée...

-Parfait. Coupe Léon. Tu peux rentrer chez toi la tête haute, en sachant que ton honneur de marchande n’a fait que grandir. Je dois retourner aux quais. Il est bientôt temps de reprendre la mer.

-Vous repartez déjà ? Demande Tressa

Léon hoche la tête.

-Je dois répondre à l’appel de l’océan, petiote. Mais d’abord...

-Hmm ?

-Passe donc me voir sur mon navire, veux-tu ?

Il sourit, range sa lance, et repart en dehors de la grotte. Tressa se tourne vers les autres.

-Bien, ramenons tous ces trésors à leurs propriétaires !

Une heure plus tard

-Bien, tout le monde à récupérer son dût...

H’aanit soupire.

-Nous pouvons à présent te laisser, Tressa. Elle affirme

-Oui.

Tressa prend la main de H’aanit.

-J’espère que nous nous reverrons, jeune marchande.

-Moi aussi !

H’aanit se dirige alors vers le groupe. Ils vont sans aucun doute se diriger vers la taverne, pour prendre quelques verres de détentes.

Tressa arrive alors au bateau de Léon. Elle le voit, devant l’embarquement, en train de l’attendre.

-Te voilà enfin.

Tressa s’apprête à monter sur le bateau, mais s’arrête.

-Qu’attends tu, petiote ?

-C’est juste que... vous avez dit que vous ne laissiez que les gens de confiance monter à bord... Murmure Tressa

-Eh bien, monte, alors.

Tressa reste en silence un petit moment. Puis, elle sourit, hoche la tête, et monte sur le navire.

-Tu as fait preuve d’un grand courage pour tenir tête à ces pirates. Je pense que cette bravoure mérite une récompense.

-Une récompense ?

Léon hoche la tête.

-J’ai amassé d’innombrables trésors lors de mes voyages aux quatre coins du monde. Ce sont mes biens les plus chers. Et je te permets de prendre celui qui te plait le plus.

Tressa à un choc.

-C-c’est vrai ?! Mais je ne pourrais jamais vous prendre quelque chose d’aussi précieux !

Elle secoue la tête. Mais Léon insiste, et sourit.

-Je te le propose volontiers. A moins que les trésors ne t’intéressent pas ?

Tressa se remet de son choc, et sourit un peu.

-Dit comme ça, je ne peux pas refuser.

-Ha ha, je préfère ça ! Affirme Léon

Tressa regarde autour d’elle.

-J’ai toujours su que le monde était rempli de trésors mais je n’aurais jamais cru voir de telles merveilles.

Tressa arrête son regard sur un tableau.

-Il est magnifique...

-Ooh, excellent choix. Qu’est ce qui te plait dans ce tableau, petiote ?

-Je... ne sais pas vraiment. De tous les trésors incroyables que vous avez ici, celui-ci... Il me parle.

Elle souffle.

-C’est comme si je voyais l’âme de l’artiste. Je ressens ses émotions, tout ce qu’il a vécu...

-Il s’intitule l’amour inoublié. Affirme Léon. C’est une œuvre de Bastian, un célèbre peintre d’une contrée occidentale. C’était un grand coureur de jupons qui s’est marié quatre fois.

Léon sourit.

-Pourtant, il n’a jamais pu oublier son premier amour, qu’il a perdu dans des circonstances tragiques à l’âge tendre de treize ans. Ce tableau est l’œuvre de sa vie. Il a travaillé dessus jusqu’à la fin de sa carrière pour peindre la beauté qu’elle serait devenue si elle avait atteint l’âge adulte. De nos jours, c’est l’une des œuvres d’art les plus célèbres au monde.

-Ca alors... Je n’en savais rien. M’sieur Léon, vous voulez bien me laisser un peu plus de temps pour choisir ?

-Reste ici tant qu’il te plaira, petiote.

Léon regarde Tressa chercher son trésor.

(Cette jeune fille est une marchande dans l’âme. Je le vois dans ses yeux. Elle n’avait jamais entendu parler de Bastian, mais elle a tout de suite su qu’elle tenait un chef d’œuvre entre ses mains. Je pensais avoir fait escale dans une ville côtière des plus rébarbatives, mais cette gamine...) Pense Léon

-J’ai bien l’impression d’avoir trouvé un diamant parmi les pierres. Il termine

-Vous avez dit quelque chose ? Demande Tressa

Léon secoue la tête.

-J’ai trouvé !

Elle se relève.

-Vous voulez bien que je le prenne, M’sieur Léon ?

-Fais-moi voir.

Tressa sort un vieux livre, abimé par le temps et l’air salé de la mer.

-Ha ha ha ha ! J’ai bien peur que ce vieux journal n’ait pas grande valeur.

Léon continu :

-Un homme que j’avais accueilli à bord quand j’étais encre pirate l’a laissé sur mon navire. J’ai dû oublier de le jeter et il s’est retrouvé mêlé à mes trésors. Tu ferais mieux de choisir autre choses, petiote.

Tressa range le livre.

-Non, c’est bien ce que je veux. C’est difficile à expliquer, mais... J’ai l’impression qu’il m’appelle.

Léon semble plutôt confus.

-Ah oui ? Eh bien, il est à toi. Affirme Léon

-Merci, Monsieur Léon. Répond Tressa

Léon sourit, et elle regarde son journal, des étoiles dans les yeux.

Tressa descend alors du bateau. Elle regarde Léon, qui lui-même la regarde du haut de son bateau.

-Bon vent, petiote. Un jour, peut-être, nous nous reverrons en tant que rivaux. Mais tu ne me battras pas, je le jure sur mon honneur de marchand.

Tressa hoche la tête. Léon se retourne vers le bateau.

-Levez l’ancre, matelots ! L’océan nous appelle !

Léon s’en va, laissant Tressa seule sur le port. Elle regarde le bateau s’éloigner, en silence, et soupire.

(Je l’ai vu de mes yeux. Dans ces pages poussiéreuses... j’ai senti qu’il y avait quelque chose qui pourrait changer ma vie à jamais. J’ai hâte de rentrer à la maison pour le lire !)

Tressa rentre chez elle, prête à passer une nuit blanche.

 

Dans ce livre, un voyageur avait consigné le récit de ses pérégrinations jusqu’aux confins du royaume.

Captivée, Tressa perdit la notion du temps, en lisant les aventures de cet homme du début à la fin.

 

-« Ce monde regorge de trésor. Et je sais que celui que je cherche m’attend quelque part.

Alors je mettrais le cap vers l’horizon et le vaste monde qui s’étend au-delà. »

 

Tressa range son livre. Elle lève les yeux, le soleil vient de se lever. Elle n’a pas dormis de la nuit. Elle a lu le livre avec une telle passion...

Tressa n’est cependant absolument pas fatigué.

-C’est décidé !

Tressa retourne dans la boutique, ses deux parents s’y trouvent. Ils installent déjà la boutique.

-Il est temps que je parte à la découverte du monde.

Les deux parents se retournent.

-Quoi ?! S’écrie Olnéo

-Je vais quittez Raz-de-remous et devenir marchande itinérante. Je verrai le monde et j’aurai des clients originaires des quatre coins du pays !

-Oh, mes aïeux... Réfléchis un peu à ce que tu dis, ma chérie. Souffle Marina

-Marchande itinérante ? Ne sois pas ridicule ! Rétorque Olnéo. Tu n’es même pas encore une marchande sédentaire ! Tu dois encore passer au moins deux ans à approvisionner la boutique et trois ans à tenir la caisse. Ça fait un total de cinq ans avant que tu ne sois prête à aller où que ce soit !

-Désolée, P’pa. J’ai pris ma décision. En plus, j’apprendrai des tas de choses sur la route !

Olnéo s’apprête à dire quelque chose, mais se coupe lui-même.

-Je me doutais que tu dirais ça. Je vois qu’il est inutile d’essayer de te retenir, Tressa. Je te donne ma permission.

Marina approche de son mari.

-Chéri, c’est de notre petite fille que tu parles !

-Je sais, mais j’avais le pressentiment que ce jour viendrait. Tel père, telle fille... Au bout du compte, c’est l’expérience qui fait un bon marchand. Et c’est exactement ce qu’elle gagnera en voyageant. Va voir le monde, Tressa. Abreuve-toi de découvertes jusqu’à plus soif.

Ils partent vers la porte d’entrée. Tressa est la plus proche. Elle est prête à partir. Elle a déjà pris ses économies.

-Je comprends. Mais je ne peux m’empêcher de m’inquiéter, Tressa... Prend bien soin de toi, tu m’entends ? Demande Marina. Sois forte, et que la Flamme sacrée illumine ton chemin.

Tressa hoche la tête.

-Merci, M’man. Merci, P’pa. Et... pardon de vous quitter. Mais je reviendrai un jour, et je vous montrerai tout ce que j’ai appris !

-On serait bien désemparé si tu ne revenais pas. Que ferait-on sans notre meilleure employée ? Répond Olnéo

Tressa hoche la tête.

-Hé hé. Au revoir, M’man ! Au revoir, P’pa !

Elle leur fait un signe de la main et sort sans attendre.

Elle sort du village, et, sur le pont reliant les montagnes à Raz-de-remous, s’arrête pour regarder l’horizon. Elle sort le journal.

(Ce journal... L’auteur n’a rempli que la moitié des pages. Le reste est encore vierge.)

Elle sourit.

(Je n’ai plus qu’à continuer là où il s’est arrêté. Je vais tout noter ! Je n’omettrai aucun détail ! A partir de ce nouveau chapitre, c’est mon histoire qui s’écrit. Je vais parcourir le monde de long en large et voyager jusqu’à ce que je chaque page soit remplie !)

Tressa se tourne vers la mer.

(J’ignore ce qui m’attend au-delà de l’horizon mais il n’y a qu’un moyen de le savoir !) Pense Tressa

Tressa se tourne vers son village.

-Au revoir, Raz-de-remous.

Elle se tourne, et commence à se mettre en route.

-Tressa ?

Elle se retourne, et sourit.

-H’aanit ! S’écrie Tressa

-Que fais-tu ici ? Demande H’aanit

Tressa sourit.

-Je pars en voyage, moi aussi !

-Vraiment ?

Ophilia sourit.

-Et que dirais tu de venir avec nous, alors ? Propose Ophilia

-Quoi ?

Tressa à les yeux qui brillent. Alfyn s’avance.

-Je voyage avec eux, et je ne le fais que pour le plaisir, tu sais ? Viens, je me sentirais moins seul !

Tressa sourit.

-D’accord, je viens avec vous !

H’aanit sourit, et regarde le groupe.

-Nous sommes dix, maintenant. Dont huit humains. Alors que j’étais partie seule...

Elle sourit.

-Sur ce, partons, nous avons assez attendus.

Tressa serre les lanières de son sac.

(J’ai assez attendu.)

 

Mes aventures de marchande ne font que débuter.

Je vais commencer par marcher sur les traces d’un voyageur sans nom... et j’irai encore plus loin que lui.

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