Eight Travelers - EN PAUSE

Bonne lecture à tous !

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-Il fait... Si... Chaud...

-Je ne te le fais pas dire...

Notre groupe de cinq aventuriers avançaient dans le désert. Les deux bêtes croulaient littéralement sous la chaleur ; leurs épaisses fourrures faites pour normalement résister au climat humide des forêts n’étaient décidément pas une bonne idée, dans ce désert...

Mais les autres ne sont pas en reste. H’aanit a dû ranger sa fourrure pour ne pas fondre sous la chaleur, Thérion refuse de retirer son poncho même s’il n’arrête pas de se plaindre, et Ophilia a toujours été habituée à la neige...

Cela fait désormais des jours que le groupe s'est engagée dans le désert. Voyageant de jours, comme de nuit, ne prenant que de très courtes pauses pour dormir. C’est H’aanit qui avait cette idée, et personne ne l’a remis en question ; tant qu’ils peuvent sortir de ce désert le plus vite possible...

-Des jours trop chauds, des nuits trop froides... Je comprends pourquoi je suis jamais venu ici. Affirme Thérion

-Cesse dont de te plaindre. Nous sommes tous dans la même galère. Soupire Ophilia

-Vous c'est volontairement je vous rappelle ! Pas moi !

-Ce n'est pas volontaire, Thérion. Coupe H’aanit. Nous étions sensés passer par la route entre les Basses Plaines et le Littoral. Mais à cause des attaques d'oiseaux...

H'aanit n'étouffe pas son soupire.

-Mais maintenant, nous sommes ici, points.

Le silence règne alors pendant plusieurs minutes.

En réalité, le seul qui semblait résister est Alfyn. Il continu à sourire, alors que tout est contre lui.

-Tu... N’as pas chaud, Alfyn ? Demande Cyrus

Il sourit.

-Si ! Mais je suis si heureux d’enfin découvrir de nouvelles choses !

-Mais oui, tu as raison !

Cyrus aborde soudainement un immense sourire.

-Il y a une ville pas loin d’ici, qui serait recouverte toute l’année par de l’ombre, à cause d’un immense rocher ! J’aimerais tant voir ça de plus près :

-Moi aussi, mais pas pour les mêmes raisons... Souffle Thérion

Thérion se tourne soudain vers Cyrus.

-Mais attends une seconde... Comment tu fais pour ne pas avoir chaud ?

Cyrus portait toujours, en effet, sa petite cape noire.

-Oh, c’est très simple !

De la lumière bleue s’échappe de ses doigts.

-C’est ma magie de glace ! Il me suffit de placer ma main sur mon visage pour ne plus avoir de problèmes ! 

Thérion semble tiquer.

-Attends, tu nous vois mourir depuis tout ce temps, et toi, tu ne partages même pas ? Il demande

Cyrus se fige.

-Euh...

-Tu ne serais pas un peu égoïste des fois ? Insiste Thérion

-Je n’y avait absolument pas penser...

-Et ça se dit profes...

-Thérion, nous sommes... Presque arrivés à Ombrelle... Coupe Ophilia

Elle se tourne vers Cyrus.

-Pas vrai, Professeur ?

Cyrus se dépêche de hocher la tête.

-Effectivement.

Il montre du regard une direction.

-Vous voyez le grand rocher la bas ? D'après la carte ce serait celui ci

Le rocher en question semblait traverser le ciel, tant il était grand. On le qualifierait de montagne s’il n'était pas penché, semblant atterri la lors d'une guerre divine.

-C'est encore si loin... Soupire Ophilia

-On le voit c'est déjà ça, non ? Reprend Alfyn

Linde, en réponse, s'effondra sur le sol, abattue. La chaleur et le sable partout entre ses poils et ses coussinets l'avaient achevée.

Hägen la pousse un peu, pour tenter de la relever. Mais rien n'y fait, la panthère déteste le désert.

-Linde...

H'aanit soupire, et prend alors Linde sur les épaules.

- Mais tu es folle ! Tu vas mourir de chaud ! S’écrie Ophilia

-Ne t'en fais pas Ophilia. Le chemin n'est pas si long. Répond H’aanit

H'aanit sourit, et se remet à marcher. Linde, trop faible, ne peux même pas protester.

Alfyn devant, les voyageurs avancent vers la ville des milles plaisirs, Ombrelle.

Lorsqu'ils y arrivent enfin, c'est le soulagement. De l'ombre ! Ils avaient eu la malchance de ne croiser aucun rocher, aucune colline, et aucune source d'ombre dans ce désert !

H'aanit, épuisée, dépose alors Linde sur le sol. Cette dernière secoue la tête, et se remet sur ses pattes. D'un petit miaulement joyeux, elle remercie H'aanit.

-Ce n'est rien. Je sais que tu me rendrais la pareille.

-Cette ville est immense ! S’écrie Alfyn, des étoiles dans les yeux

Immense était même un euphémisme devant la ville.

Des maisons en Terres cuites s'élevaient, entassées les unes sur les autres. Des fils d'où pendaient des vêtements colorés se promenaient de partout dans les rues, créant presque un paysage fantastique. Sans oublier les nombreux passages, presque secrets, formant des rues étroites et sombres.

La ville en elle-même est déjà très sombre. Le rocher couvrant la ville dans l'ombre. Le ciel bleu était à peine visible. Créant un sentiment de confinement, presque angoissant.

Ce confinement est renforcé par le débit urbain. Des tonnes de gens, venant des quatre coins du continent, marchaient en rang désorganises dans les rues. Le marché était complément submergé. Les gens du coin, pour se protéger de la chaleur environnante, portaient des tissus et turbans sur la tête.

Des cris, des bruits de foules, des pleurs... Cela achève enfin Alfyn, qui voit sa tête tourner.

-Alfyn ? Tu vas bien ? Demande Ophilia

Il secoue la tête et affirme :

-Ouais pas de problèmes ! C'est juste la première fois que je suis dans une ville aussi grande et dynamique !

-Il est vrai que cela change de Ruisseclair...

Les compagnons se regardent quelques instants.

-Je propose que nous restions ici au moins quelques heures. Propose Cyrus

-Quelle excellente idée ! Merci d’être là, Professeur ! Lance Thérion ironiquement

-Il faut juste trouver un endroit ou... Commence H’aanit

-Laissez-moi tranquille !

Le groupe se retourne. Mais ils ne voient pas tout de suite d'où vient la voix.

-Mais qui... Souffle Alfyn

-Allons ma belle ! Pourquoi ne viendrais tu pas avec un bel homme comme moi ?

-Lâchez-moi !

-Là haut !

Thérion dirige de ces mots la tête des autres. Et en effet, en hauteur, une plateforme se cachait entre les cordes colorées. Un accès est visible plus loin.

-Allons-y ! S'exclame Ophilia

H'aanit part cependant en première, suivie de Linde. Les autres arrivent derrière.

H’aanit arrive au sommet de la plateforme. Là-bas, près d’un étal de marché vide et coloré, un homme se trouve en face d’une jeune femme à la peau plus claire que la moyenne ici, vêtue de blanc avec une cape et une capuche brune au-dessus.

L’homme lui tenait fermement le bras. Elle tentait de se débattre.

-Allons, vient avec moi, ma douce !

-Non !

-He, vous.

L’homme se tourne vers une H’aanit furax, et une Linde dans le même état, montrant les dents et sortant les griffes.

-Lâchez là. Maintenant. Ordonne H’aanit

-Dégagez, vous ! Lance l’homme

-C’est un ordre.

-Espèce de sale garce !

L’homme court vers elle. H’aanit lance un regard vers Linde. Linde saute brusquement sur l’homme, et le mord au cou. L’homme cri de douleur. Linde se retire, et se nettoie un peu. L’homme commence à partir.

-Vous me le paierez ! Vous me le paierez !

Il part alors en courant. H’aanit se tourne vers la jeune femme, et sourit.

-Il ne vous importunera plus.

-Merci infiniment !

Elle s’incline respectueusement.

-Je me nomme Ria. Je viens de la région.

Elle se relève.

-Je devais voyager, mais ce rustre a décidé de me faire la misère... Vraiment, je ne sais comment vous remercier... Oh je sais !

Elle fouille dans ses poches. Elle en sort un petit sac.

-Tenez, c’est tout ce que j’ai pour vous... Elle affirme

-Ce n’est pas la peine, vraiment... Tente H’aanit

-J’insiste ! Je veux vous remercier !

H’aanit finit, au bout de plusieurs insistance, à accepter le petit sac.

-Je vais devoir vous laisser. Encore merci pour votre aide.

La jeune Ria part alors plus loin. Elle croise alors les autres membres du groupe.

-La prochaine fois que tu essaies de nous guider, je te jure que... Commence Thérion

-Arrête, je me suis déjà excusé ! Répond Alfyn

Thérion semble vraiment agacé. Ophilia, elle, soupire :

-Alfyn nous a guidés quelque part... Mais ce n’était pas le bon endroit... On a tourné en rond un petit moment, désolée.

-Ce n’est pas grave. Souffle H’aanit

-Hum ? Quel est ce sac ? Demande Cyrus

Hägen prend le petit sac entre ses crocs, et le tend à Cyrus, le responsable des objets.

-Merci, mon cher !

-D’où vient ce sac, H’aanit ? Demande Ophilia

-Une jeune fille me l’a offert, après que je l’ai aidée. Affirme H’aanit

-Quoi ?

Ophilia lève la tête.

-Comment ça que tu l’as aidée ?

-Eh bien, un homme la harcelait, Linde l’a mordu, il est parti, et elle m’a remerciée.

-Comme ça ?

-Evidemment.

Ophilia sourit.

-Quand je pense que Thérion n’aurai jamais fait une chose pareille...

H’aanit rit un peu.

-Je suis parfaitement d’accord !

-MAIS C’EST !!! S’écrie Cyrus

Cyrus semble surpris devant le contenu du sac.

-Qui a-t-il, Cyrus ? Demande H’aanit

-C’est incroyable !

Il sourit.

-Il y a au moins 1 500 feuilles là-dedans !

-QUOI ??? S’écrie Alfyn

-Mais c’est impossible ! Souffle Ophilia

-Si, je vous jure ! Continu Cyrus

-Fait voir ?

Thérion prend le sac.

-Oui, c’est ça... Au moins 1 500 feuilles... C’est incroyable...

Il sourit.

-Voilà qui sera utile !

Il commence à ranger l’argent, par réflexe.

-Thérion. C’est au professeur de garder l’argent. Rappelle Ophilia

Thérion soupire.

-Bon, d’accord...

Il tend à contrecœur le sac à Cyrus.

-Bien ! Ou allons-nous à présent ! Demande Cyrus

-... Essayons peut être de trouver une taverne, non ? Propose Alfyn

-Je suis d’accord. Reprend Thérion

-Mais pourquoi une telle fascination pour les tavernes ?

Alfyn sourit.

-Ce n’est pas comme s’il y avait beaucoup d’endroits intéressants dans mon village ! J’ai tout de suite accroché à la taverne ! Et... Avec une ville aussi grande...

-Oui, je comprends.

Ophilia lui sourit, et ils partent tous les deux en avant. Les autres arrivent derrière.

-Mais où est ce qu’on peut bien trouver une taverne, ici... Demande Alfyn

-Cette ville est bien trop grande... Reprend Ophilia

-Keuf ! Keuf !

Ophilia se retourne. Une petite fille est derrière le groupe. Elle part immédiatement la voir, même si les autres ne la remarquent pas.

Ophilia arrive devant cette fille, qui tousse sans arrêt. Sa mère a côté d’elle semble inquiète.

-Ma chérie, nous devrions rentrer... Murmure la mère

-Keuf ! Keuf !

-Que lui arrive-t-il ? Demande Ophilia

La mère se tourne vers Ophilia.

-Oh, ma sœur...

La mère semble réellement triste.

-Ma petite est née avec un corps si fragile... Elle peut à peine faire quelques pas dehors...

-Oh non...

Ophilia regarde la petite, elle semble si triste.

-Mais... Je sens dans tes yeux qu’il y a autre chose... pas vrai, petite ? Demande Ophilia

La petite regarde Ophilia. Elle arrive à souffler : 

-Un jour... J’ai vu une danseuse sur scène... Elle était si belle ! J’aimerais tant devenir comme elle...

-Oh...

Ophilia semble vraiment compatissante.

-Tiens, est ce que tu voudrais que toi et ta mère m’accompagnes là ou cette danseuse performe ses danses ?

-Hum ?

Ophilia sourit.

-Je viens d’arriver ici, et je recherche la taverne... Je suppose que je pourrais trouver à cette piste de danse...

-Oh ! Les danseuses danses à la taverne ! Répond la petite

-Vraiment ?

-Oui !

Les deux filles sourient.

-Dans ce cas, allons-y toutes les trois !

Ophilia se tourne vers la mère.

-Vous êtes d’accord ? Elle demande

-Oui, ma sœur. Je vous remercie. Sourit la mère

-Alors viens petite !

Ophilia prend la main de la petite, et avance un peu... Mais au bout de quelques pas...

(Oh non... Ils sont partis sans moi...) Pense Ophilia

Elle secoue cependant la tête.

(Je les reverrais à la taverne.)

Ophilia reprend alors sa route, vers la taverne.

Pendant ce temps

-Mais... Ou est Ophilia ?

Alfyn est le premier à se retourner. Les autres suivent derrière.

-Hein ? Souffle Cyrus

-Oh non, elle est passée ou celle-là... Peste Thérion

-Thérion, celle-là a un prénom, et... Elle n’était pas à côté de toi ? Demande H’aanit

Thérion s’énerve.

-Non mais je rêve ! Elle est toujours collée à toi, normalement :

-Mais bien sûr, cher Thérion... Bien sûr... Répond H’aanit

Elle secoue la tête.

-Bon... Cela ne sert à rien de paniquer...

H’aanit ferme les yeux une seconde.

-Pourquoi pas Hägen ? Demande Cyrus

H’aanit les rouvres.

-Mais oui, Professeur ! Vous avez raison !

H’aanit sort quelques écailles de la vipère maculée.

-Tu ne les avais pas toutes utilisées ? Demande Cyrus

-Non, j’ai dû recommencer. Je me suis trompée de taille au niveau des manches. Répond H’aanit

(Les écailles étaient sur la peau d’Ophilia... Cela devrait suffire, non ?)

Elle tend les écailles vers Hägen, qui se dépêche de les renifler.

Il secoue soudainement la queue. Il a trouvé !

-Bien, suivons-le ! Lance H’aanit

Hägen part un peu plus loin, vers la foule. Tout le monde le suit.

Le groupe avance un peu, mais... Hägen s’arrête à un endroit... Et Ophilia n’y est pas.

-Hägen ? Souffle H’aanit

Il secoue la tête.

-Oh je vois... Trop d’odeurs différentes...

H’aanit soupire.

(Il est vrai que son odorat commence à s’user...) Pense H’aanit

-Euh... Et qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? Demande Alfyn

Silence pendant une seconde.

-Ophilia n’est pas idiote. Je pense qu’elle va essayer de nous rejoindre à la taverne. Affirme H’aanit

-Effectivement, c’est une possibilité... Lance Cyrus

-Nous ferions mieux d’y aller. Souffle alors Thérion

Linde acquiesce, et avance plus loin. Les autres la suivent. Le problème...

C’est comment retrouver la taverne, dans tout ce remue-ménage...

-Nous devrions peut être demandé à quelqu’un, non ? Propose Cyrus

Thérion hoche la tête.

-Pas bête. Tiens, elle.

Il se dirige vers une jeune femme vêtue de bleu sombre. Ses longs cheveux noirs sont attachés à l’arrière. Elle semble... Triste.

-Hey. Souffle Thérion

-Oh... Bonjour, voyageur. Répond la femme

Thérion reste en silence un petit instant. Alfyn le rejoint.

-Bonjour mademoiselle ! Excusez-moi, vous ne savez pas où est la taverne, par hasard ? Il demande

-Oh...

Elle montre mollement une direction du regard.

-Par là.

-Merci beaucoup !

Alfyn commence à partir. Mais Thérion le retient.

-Dites, il y a quelque chose ? Demande Thérion

H’aanit et Cyrus arrivent, accompagnés des bêtes.

-... A vrai dire... Je m’apprête à faire mon dernier spectacle... Affirme la femme

-Vraiment ? Insiste Thérion

Elle hoche la tête.

-J’ai beau danser sans relâche, personne n’a d’yeux pour mon talent, pour mes pas... Je suis complètement dans l’ombre de Primrose, la plus belle danseuse de la ville...

-Donc tu abandonnes ?

Thérion regarde durement la danseuse. H’aanit et Cyrus se regardent. Etrange...

-Oui... Cela ne sert à rien, après tout... Elle affirme

-Vraiment ?

Il soupire.

-Moi qui avais toujours admiré les danseuses du coin... On dirait bien qu’elles sont plus lâches que prévues...

La danseuse bleue relève la tête.

-Hein ? Elle souffle

-C’est elle !

Le groupe se retourne sous le son de la voix, et H’aanit s’écrit immédiatement :

-Ophilia !

Cette dernière arrive, accompagnée d’une petite fille, et de, très probablement, sa mère.

-Coucou ! Fais Alfyn

-C’est elle ? Demande Ophilia a la petite

La petite semble soudain aussi excitée que Cyrus devant un livre. Elle court vers la danseuse.

-Hein ? Qui a-t-il, petite ?

-Je...

Des étoiles brillent dans ses yeux.

-Je vous ais vu danser, un jour... Vous aviez tant de grâce et de beauté !

-Hein ?

La danseuse rougie.

-Mais...

-Je suis malade, alors je ne peux pas devenir danseuse... mais si je peux vous voir danser, cela me rend quand même heureuse !

La danseuse bleue voit une larme couler le long de sa joue.

-Petite...

Elle se met au niveau de la petite.

-Je suis sûre que même avec cette maladie, tu pourras danser un jour. Je te le promets.

Elle sourit.

-Et en attendant, je te promets de danser pour toi !

-Vraiment ?

-Oui !

La petite saute presque de joie.

-Je suis tellement heureuse !

-Moi aussi, ma petite ! Répond la danseuse bleue

Elles se prennent la main toutes les deux.

-Tiens, je vais bientôt faire mon numéro !

Elle regarde les autres.

-Je vous accompagne à la taverne ?

-Oui !

La danseuse bleue, main dans la main avec la petite malade, amène alors les voyageurs à la taverne.

Ils entrent dans la taverne. A l'intérieur, c'est comme si toute l'activité de la ville s'était donne rendez-vous dans une seule salle.

Cette taverne n'a rien de comparable aux autres, ça non ; elle était bien plus grande et animée, avec cet immense bar et cette incroyable piste de danse. La taverne est si grande qu’on n’en voit pas le bout.

-Cette ville est donc basée sur la démesure... Souffle Cyrus

-C'est énorme ! Rien à voir avec Ruisseclair ! Affirme Alfyn

-Ou S’warkii. Souffle H’aanit

-Moi qui croyais que Don des Flammes était une grande ville... Murmure Ophilia

Ophilia se tourne vers la petite et la danseuse.

-Merci de nous avoir guides ici ! Elle remercie

-Merci à vous, voyageurs ! Répond la danseuse

Elle lâche la main de la petite.

-Je vais danser, c'est moi qui commence la journée !

Elle montre une table vide plus loin.

-Je vous en prie installez-vous ! Propose la danseuse

Ophilia sourit :

-Avec plaisir !

Elle se dirige vers la table la première. Comme à leurs habitudes, les bêtes se mettent sous la table pour s'allonger, et Thérion s'isole un peu, bien que restant sur la même table.

H'aanit et les autres prennent rapidement place. Après avoir obtenus quelques pintes et dépensés quelques feuilles, la conversation commence.

-Dit moi Thérion. Commence H’aanit

-Oui ?

H'aanit le regarde fixement.

-Est ce que tu étais en train d'encourager cette danseuse à ta façon ?

Il secoue la tête.

-Si tu veux. Moi je pensais plutôt à faire d'une danseuse une alliée.

-Et pourquoi donc ?

Thérion sourit.

-Les danseuses ont des mouvements au moins aussi précis que ceux des voleurs. Franchement, les danseuses, ce sont des voleuses qui ont besoin d'entraînement.

-... Je vois.

(Mais tu l'as tout de même encouragée...) Pense H'aanit

-Regardez ! La voilà !

Le groupe se tourne vers la scène. Là, la jeune danseuse bleue se tient immobile et droite.

-Elle va commencer !

-Voyons comment elle se débrouille...

La musique commence, accompagnée de la danse.

La danseuse bleue se défend vraiment bien ; de gracieuses arabesques, des tours précis, un regard toujours tourné vers le public et des pas semblant se placer comme par magie ne sont que quelques exemples de sa grâce naturelle.

Lorsque la musique s'arrête, tous dans la salle applaudissent. Le groupe en fait partie.

-Elle se débrouille vraiment bien. Affirme Ophilia

-Je suis d'accord. Que cette précision est fascinante... Souffle Cyrus

-Cyrus, non. Coupe Thérion

-Hein ?

Thérion le regarde.

-Tu ne pourras jamais danser comme ça.

-Mais...

-N'essaie pas d'apprendre, pour le bien de nos yeux.

Cyrus, mécontent, se retourne vers la scène où se trouve la danseuse. Elle s'incline, et part en coulisse. Trois danseuses vêtues de verts s'installent pour prendre sa place.

-Encore ? Souffle Cyrus

-C'est une taverne avec tous le temps des spectacles de danses ? Demande Ophilia

-On dirait bien. Reprend H’aanit

-Restons ici encore un peu avant de reprendre la route. D'accord ? Propose Cyrus

-J'approuve cette idée Professeur ! J'ai encore besoin de la fraîcheur d'ici ! S’écrie Alfyn

Il est vrai que, par rapport au désert, cet endroit est réellement frais...

-Oui oui reste un peu. Mais tout de même, j'aimerais qu'on atteigne les Terres Hautes avant demain.

-Très bien. Souffle Cyrus

Les danseuses avaient déjà commencée, et par respect, le groupe se tait et regarde le spectacle.

Ces danseuses profitaient du fait qu'elles étaient plusieurs pour proposés quelques numéros inédits. Des mouvements à trois harmonieux et gracieux.

Cependant, on ne sentait pas cette flamme de passion dans leurs yeux. Il n'y avait rien, comme si elles dansaient... Par obligation.

Une fois qu’elles eurent terminée, le public applaudit. Mais pas aussi fort que précédemment.

-C'est étrange toutes ces façons de danser. N'est-ce pas ? Demande H’aanit

-Parfaitement d'accord. Répond Ophilia

-Je ne m'attendais pas à... Tente H’aanit

Elle se fait couper par un tonnerre d’applaudissements si violents qu'elle doit se taire.

-Mais que...

Le groupe se tourne vers la scène. Il y a une danseuse, seule, vêtue de rouge. Même en restant immobile, une certaine aura gracieuse s'échappe d'elle.

-Mais qui est-elle... Souffle Thérion

Ses yeux semblent vides. Vide de tristesse et de regret. Cette danseuse... n'est pas comme les autres.

Le groupe ne trouve rien à dire, et la musique commence. La danseuse fait un pas en avant. Et déjà, le silence règne dans la salle.

La danseuse commence avec deux mouvements brusques. Ses deux mains entourent son visage. Puis, ils parent sur les côtés, formant une gracieuse spirale.

Son bras gauche l’entraine en un tour sur elle-même. Le tour terminée, ses deux bras partent vers le haut. De profil, la danseuse fait deux pas. Ses deux bras se balancent ensuite vers le bas. Faisant onduler de même la danseuse.

Les deux mains reviennent sur les côtés du visage. Elle regarde fixement l’assemblée. Une aura violette apparait lentement de ses mains. Elle les croise devant elle, l’assemblée complète voit son regard perçant.

Les bras descendent, elle fait un pas en avant. Elle tourne d’un coup. Ses bras partent vers le ciel, elle bouge légèrement son bassin. Ses bras descendent, arrive au niveau de sa taille. Elle se penche en arrière, mettant en valeur ses formes.

Ses bras se décollent un peu. Ils font des cercles gracieux devant son corps, alors que celui-ci fait quelques pas sur le côté.

Elle fait brusquement demi-tour. Ses yeux disparaissent un instant. Mais réapparaissent d’un coup. En un mouvement brusque de la tête.

Elle bouge alors un peu les épaules. Faisant des pas sur le côté. Elle tourne, et semble tomber au sol. Mais ce n’est qu’une feinte pour revenir debout gracieusement, telle une fleur.

Son bras gauche part à sa droite. Son bras droit par à gauche. Tendus. Elle les rejoint devant elle, et les fais tourbillonner jusqu’au-dessus de sa tête, ou elle jette un regard d’un coup de tête.

Elle fait alors plusieurs tous sur elle-même. Immensément gracieux. Mais sauvage en même temps.

Et soudain, de ses mains sortent une aura violette... Cette aura devient plus puissante. Elle recouvre la salle entière. Réveillant les étourdis, et frappant les attentifs. Eteignant les lampes et bougies de la salle.

Elles se rallument alors, partant du plus loin de la scène aux plus proches. Renforçant la fin de la ronde de la danseuse. Elle se met de profil, mais gauche dans le bas de son dos. Elle fait un pas en avant, un pas plutôt désordonné, rajoutant au sauvage de la chorégraphie.

Elle se tourne, se mettant de profil gauche. Elle pose sa main sur ses nombreux colliers en or, et répète le mouvement précédent.

Ses bras et son visage partent brusquement sur le côté. Ils reviennent sur le bas de l’autre côté. Comme pour donner de l’élan à la danseuse.

Son bras droit reste en bas, son bras gauche part au-dessus de la tête. D’un regard intense, elle fixe son bras baissé. Sa jambe droite est parfaitement tendue, tandis que sa jambe gauche, légèrement fléchie, s’arrête en arrière-plan de son corps.

La danseuse s'arrête, et la salle explose. La salle tremble tant les applaudissements, les cris de joie, les sifflements et les tapements de pieds sont violents et passionnés.

Le groupe, lui, reste sans bouger un long moment. Trop fascinés par la danse qu'ils viennent de voir.

Alfyn est le premier à parler :

-Wow...

-Je ne te le fais pas dire.

Cyrus applaudit encore.

-C'est l'une des plus belles choses que j'ai vu de toute ma vie. Il affirme

-Je n'aime pas la danse... Mais retirer la grâce de ce spectacle est un crime. Continu H’aanit

-Comment peut-on être si précise et si... belle à la fois ? Reprend Ophilia

Alors que le groupe ne tarit d'éloge sur la danseuse, seule Thérion ne dit rien.

(Quelle...) Il pense

-Thérion ?

Alfyn le secoue un peu.

-Mince, tu sembles hypnotisé !

-Aurait-il un coup de foudre ? Propose Ophilia

-Quoi ?

Thérion se réveille enfin.

-Je suis juste admiratif !

-Tu as de quoi c'est sûr. Approuve Cyrus

Il regarde encore la danseuse.

-Quelle sublime créature... Il lance

(Que j’aimerais connaître son nom...) Pense Thérion

C’était la seconde fois qu’il était si impressionné par quelque chose. La seconde fois où il semblait en apprendre plus. Et même s’il se souvenait de la première fois désastreuse... Il ne pouvait s’empêcher d’être admiratif.

-JE T'AIME PRIMROSE !!! Hurle une voix au loin

(Primrose...)

Thérion la fixe encore.

-Elle se nommerait Primrose...

Il sourit.

-Quelle magnifique voleuse.

Alfyn soupire profondément.

-Thérion ! Pourquoi penses-tu toujours à cela ? S’écrie Alfyn

-Je sais voir le potentiel chez les gens, c’est tout.

Il porte sa pinte à ses lèvres, et bois. La danseuse Primrose vient de sortir de scène.

-Bien. Restons encore un peu ici, nous repartirons bientôt. Affirme H’aanit

-D’accord. Acquiesce Ophilia

Ils prennent tous leurs verres, boivent, et repensent à la danseuse qui vient de les subjuguer sur place.

Une heure plus tard...

Les voyageurs sont sortis de la taverne. Après avoir profité de cette petite heure de repos bien méritée, ils doivent repartir, et arriver aux Terres Hautes.

-Je suis déjà épuisé par le désert... Peste Thérion

-Pas d’inquiétude, je crois que nous avons fait le plus long. Souffle H’aanit

-IOUSFA !!!

Le groupe se fige, et regarde de partout.

-Mais qu’est-ce que... Fait Thérion

-Une fille vient de crier, j’ai pas rêvé ! Lance Alfyn

H’aanit fait quelques pas en avant.

-IL Y A QUELQU’UN ??? Elle crie

Cependant, c’est Thérion qui est doté de la meilleure audition.

-Je pense que ça venait de par là.

Il se dirige vers l’ouest. Les autres le suivent immédiatement. Ils arrivent à ce qui semble être une colline de roche. Petite et rouge.

Mais le plus important, c’est que sur cette colline se trouve un homme, avec une dizaine de garde. Et que, en face de lui, il n’y a qu’une femme, et le corps d’une autre femme.

-Primrose ? Souffle Thérion

La jeune danseuse parle, mais trop doucement pour que les autres entendent. Soudain, l’homme fait un mouvement, et les gardes se jettent sur la danseuse.

-Mais qu...

Tout d’abord, les autres ne réagissent pas. Les dizaines de gardes fondent sur elle. Cependant, elle est rapide.

Un essaie d’un garde sur le corps de la jeune fille échoue. En un coup, elle lui poignarde la nuque. Mais un autre arrive derrière. Elle le tue aussi.

Mais... Elle se retrouve rapidement submergée.

H’aanit secoue la tête. 

-Allons-y ! Elle s’écrie

Cependant, Thérion, lui, est déjà parti devant.

Primrose faiblit. Les gens sont trop nombreux. Elle est rapide, mais...

Elle se tourne brusquement. Un garde lève sa lance. Mais elle a son bras devant car elle vient de tuer un homme devant... Elle ne pourra pas esquiver le coup...

C’était sans compter sur un homme, qui arrête le garde devant elle, d’un coup dans la nuque. Il s’effondre. L’homme, aux cheveux blancs et à la tunique violette, le regarde quelques secondes.

-Mais... Qui... Elle souffle

-Je suis Thérion.

Il abat un autre garde. Derrière lui, un garde se fait abattre d’une flèche. Primrose se retourne.

-Qui...

Elle voit alors une chasseuse, H’aanit, qui bande son arc, accompagnée d’une panthère des neiges et d’un loup qui attaquent de leurs griffes et crocs les gardes.

-Relève-toi !

Une main est tendue vers elle. Un apothicaire.

-Q...

-T’es pas blessée ? Il demande

Elle attrape la main, et se laisse relever.

-Non.

-Primrose, c’est ça ?

H’aanit arrive.

-Je suis H’aanit. Nous avons entendus ton cri.

-Et vous avez décidés de m’aider ?

H’aanit hoche la tête.

-YAAAAAA !!!

-AELFRIC !!!

Une petite prêtresse derrière H’aanit fait briller son bâton, et fait apparaitre une colonne de lumière sur un garde qui arrivait vers H’aanit.

-Merci, Ophilia ! Remercie H’aanit

-De rien ! Elle souffle

Elle retourne immédiatement se battre. Helgenish a tant de soldats...

-Nous devrions aller nous battre nous aussi. Propose H’aanit

-Oui.

Les deux femmes hochent la tête, et sortent leurs armes respectives.

Helgenish regarde le combat d’en haut. Ce n’est pas bon, pas bon du tout... Pourquoi tous ces soldats sont en train de se faire battre ? Pourquoi ces cinq voyageurs sont là ?

Mais il sourit. Ses soldats sont trop nombreux.

Les gardes arrivent. Armés de lances. H’aanit essaie de les abattre de loin avec ses flèches. Mais les gardes sont protégés de partout, les flèches ne font pas grand-chose.

Cyrus et sa glace non plus. Il a essayé la foudre, mais ça ne marche pas non plus. Le feu aussi...

-Aucune de mes magies ne marche... Il souffle

-Je te rassure, ma dague non plus. Répond Thérion

Thérion a beau attaquer... Non, les gardes sont solides. Thérion se tourne vers Alfyn.

-ALFYN !!! TA HACHE !!! Il demande en criant

-ELLE MARCHE BIEN !!!

Alfyn balance sa hache de tous les côtés. Les armures se détruisent sous ses coups. Se dépêchent. Laissant les gardes sans protections.

-Oh ! Je sais !

Cyrus se tourne vers Thérion.

-Attaque quand ils n’ont plus d’armures ! Il lance

-J’avais compris ! Répond Thérion

Thérion court vers le garde dépareillé. Son armure a disparue de son torse. Il attaque. Vise le cœur. Le garde tombe au sol.

-Bien joué ! Répond Alfyn

-Tu sais quoi faire. Lance Thérion

Alfyn hoche la tête, et se dirige vers un nouveau garde. Dans le but de recommencer l’opération.

Ophilia, elle, se cache derrière H’aanit. Mais sa lumière n’est pas si efficace ici... H’aanit a pris sa hache, elle aussi. Elle voit l’efficacité d’Alfyn d’ici.

-Ils sont si nombreux... Souffle Ophilia

-Essaie la colonne de lumière ! Propose H’aanit

-Oui !

Ophilia se concentre, et fait briller son bâton. Une colonne de lumière apparait. Trois gardes se font vaincre.

Mais ce sont cinq autres qui arrivent derrière.

-Mais combien ils sont... Murmure Ophilia

-Je n’en sais rien... Souffle H’aanit

Linde et Hägen aussi se font submerger. Heureusement pour eux, leurs mouvements coordonnés leur permettent de se protéger... Mais pour combien de temps encore ?

Primrose quant à elle voit ces voyageurs qui l’aident... Mais ne peuvent rien faire contre les gardes...

(Je sais quoi faire.) Elle pense

Elle se met à tourner sur elle-même. Une aura violette apparait autour de ses mains. Cette magie qu’elle a apprise il y a longtemps.

-Ode de Minuit.

Une immense ombre apparait dans le désert. Balayant tous sur son passage. Les gardes crient. Terrorisés. Ils meurent tous étouffés.

-Incroyable... Murmure Thérion

(Elle peut même contrôler de l’ombre...) Pense H’aanit

Primrose prend sa dague à nouveau, et se tourne vers Helgenish. Celui-ci semble apeuré... Mais se ressaisi rapidement.

-Reste à ta place. Il lance

Il tremble de rage, et une aura violette apparait autour de lui. Il prend sa dague.

-Je n’ai pas d’ordre à recevoir de vous. Répond Primrose

Elle serre la main sur sa dague, et ferme les yeux, baissant la tête. Une aura bleue apparait autour d’elle.

Elle ouvre des yeux jaunes.

Les autres restent sans bouger devant elle. Ils savent que c’est à elle de le vaincre. Et ils sont confiants en ses capacités.

Primrose crie, et court vers Helgenish. Ce dernier fait de même. La collision est inévitable. Les deux se rencontrent, les dagues s’entrechoquent, les auras d’exaltation se perturbent...

La lumière est si violente que les autres ferments les yeux.

Au bout de quelques secondes, ils peuvent ouvrir leurs yeux à nouveau.

Les dizaines de cadavres jonchent le sol. Le seul à genoux est Helgenish. Il est accroupi devant Primrose. Il crache :

-Primrose...

Elle baisse le regard vers lui.

-Tu as toujours été... différente... Les flammes dans tes yeux... Elles brulaient plus vivement que celles des autres. J’ai vu défiler de nombreuses filles au cours des années... Mais aucune... ne t’arrivait à la cheville... Tu m’as fasciné... dès le premier instant...

Il sourit, crachant du sang.

-Allons, Primrose... Ne veux-tu pas m’offrir... une dernière danse ?

Primrose le regarde en silence un petit instant. Elle recule, dos tournée à Helgenish, et fait un pas en avant.

Helgenish se relève en trombe.

-ATT... Tente Thérion

Mais Primrose le sait. Elle se retourne brusquement. Sort sa dague. Lui tranche la gorge.

-Gahh !

Helgenish se met à tourner sur lui-même. Comme pour éviter son destin.

-Nnng... nnggh... !

Il tombe au sol.

-Argh...

Il se tait, condamné au silence pour toujours.

-Vous m’aviez caché que vous saviez danser. Sourit Primrose

Primrose fouille le corps. Elle trouve dans une poche la fameuse carte.

-Et vous n’aurez plus besoin de ça.

Elle prend la carte, et l’ouvre.

-Le village de Sourdeneige... Ça tombe bien, j’ai toujours voulu voir la neige.

Primrose part un peu plus loin.

-Et ainsi, Maître... Je pense avoir payé ma dette.

Elle fait encore quelques pas en avant.

-Hey, attends !

Primrose se retourne. H’aanit s’avance vers elle.

-Que te voulait cet homme ? Elle demande

Primrose la regarde en silence.

-Il a tué mon amie.

Elle regarde tendrement le corps de Iousfa, reposant toujours au pied de la colline.

-Je l’ai vengée. Et maintenant, je dois partir à Sourdeneige.

-Je vois.

H’aanit sourit.

-Dit moi, j’ai remarqué que... Elle commence

-Viens avec nous.

-Hein ? Souffle Primrose

Thérion s’avance.

-Et pourquoi je voudrais ? Demande Primrose

Elle reste droite. Thérion, plus petit qu’elle, doit lever la tête pour montrer à la danseuse la détermination dans son unique œil.

-Tes mouvements. En combat comme en danse. Franchement, c’est impressionnant. Extrêmement impressionnant.

-Merci, mais me couvrir de compliments...

-Cependant, cette tenue, elle manque de défense. Sourdeneige ? C’est dans la neige, tu es en petite tenue. Tu es rapide, mais tu as peu de défense.

-...

-Tu vois H’aanit, là ? Et La prêtresse, et l’apothicaire ? Ils peuvent t’aider. Te soigner, te couvrir. Et nous, on a besoin de quelqu’un qui a des danses aussi puissantes.

Primrose reste sans bouger quelques instants.

-Sinon, j’avoue, c’est la première fois depuis longtemps que quelqu’un m’impressionne autant. Tu ferais une excellente voleuse. Très talentueuse. Et ça peut être utile, quelqu’un qui séduit les gens. Les danseuses font ça facilement, pas vrai ?

-Eh bien Thérion...

Cyrus s’avance.

-Cette jeune danseuse t’as vraiment tapé dans l’œil !

Il soupire.

-Oui, et je suis un égoïste, mais je m’en fous. Je veux qu’elle vienne. Elle nous sera très utile.

-...

Primrose les regarde fixement.

(... Cet imbécile a raison. Bien qu’il soit terriblement prétentieux... Il sait parfaitement quoi dire. Seulement, ils peuvent être de véritables boulets...)

Elle ferme les yeux.

(Quoique... Ils peuvent m’être utiles... Je ne sais pas à quoi m’attendre, peut être que l’aile gauche a des alliés... Seule face à une organisation, je ne ferais pas long feu...)

Elle sourit.

(Et dans le pire des cas, je pourrais toujours leur demander de partir, ou de me laisser. Je leur dois tout de même la vie...)

Elle hoche finalement la tête.

-C’est d’accord. Je voyagerais avec vous.

-Bien.

H’aanit sourit et s’approche de Primrose.

-Vous savez déjà comment je me nomme.

-Oui, H’aanit. Je suis Primrose.

-Primrose, voici Linde, Ophilia, Hägen, le professeur Cyrus, Alfyn, et... Thérion.

Ce dernier s’approche de Primrose.

-Content que tu viennes. Je ferais peut être de toi une bonne voleuse.

-Et moi de vous un bon danseur.

-Pas moyen. Hors de question de danser. Répond Thérion

-Nous verrons bien.

Primrose sourit, et lui tournes le dos.

-Bien, qu’attendons-nous ? Demande Primrose

-J’aimerais juste te prévenir d’une chose, Primrose. Souffle H’aanit

-Hum ?

H’aanit s’avance.

-Je dois tout d’abord partir chercher mon maître, à Guet-des-rocs. Nous irons à Sourdeneige juste après.

-Et nous passerons par Noblecour. Rappelle Thérion

-Sans oublier que nous ferons un tour par Creuse-Pic. Tente Cyrus

-Et par Pont-aux-saints. Continue Ophilia

-Calmez-vous, je ne vais peut-être pas rester si longtemps avec vous ! Affirme Primrose

Elle soupire.

-En revanche, le temps qu’il me faudra pour me venger, je resterais avec vous. Ça, je vous en fais la promesse.

-Bien. Dans ce cas je te fais la promesse de te protéger. Promet H’aanit

Elles sourient toutes les deux.

-Mettons-nous immédiatement en route, nous serons bientôt en Terres-Hautes. Affirme H’aanit

Primrose hoche la tête. Tous se mettent alors à partir.

Cependant, Primrose s’arrête un instant, après quelques pas.

-Iousfa...

Elle laisse une petite larme couler le long de sa joue.

-Nous sommes enfin libres... mon amie...

Des sables brûlants, Primrose commença son voyage

Jusqu’aux neiges virevoltantes, où elle poursuivit sa quête de vengeance contre les trois infâmes corbeaux.

Où la mènera cette danse, nul ne le sait...