Red Memories / Tome 1 : Tainted Love
Appartement de Daniel Jones, 00h30.
Daniel était au bord de l'hystérie, la colère se mélangeait à la peur, elle tournait en rond dans son salon sous le regard inquiet de ses parents.
- Il ne répond pas sur son portable..., répétait-elle. Mais où il est encore passé ?...
- On devrait appeller Gibbs.
- Pour qu'il nous arrache la tête avec son tournevis ? Non merci.
- Il pleut toujours, est-ce que tu as remarqué des empreintes de pas en bas de la fenêtre ?
- J'y ai pas pensé, tu es un génie, la lampe-torche !
Daniel ouvrit un placard, se saisit de l'objet en question et fonça dans sa chambre. Elle écarta les rideaux blans qui flottaient avec la légère brise, et alluma sa lampe. Le faisceau de lumière perça l'obscurité, révélant des traces de pas en ligne droite.
- Bon, on sait qu'il est parti par là, lança DiNozzo, mais pourq... Qu'est-ce tu fais ???
- Je vais retrouver mon mari, lui répondit Daniel en enjambant sa fenêtre.
- Non non non, tu restes là !
Tony l'avait enlacé par la taille, Daniel avait les pieds qui battaient furieusement dans l'air, pestant tant qu'elle le pouvait :
- Lâche-moi ! Je suis encore chez moi ! Laisse-moi partir ! Tu me fais mal !
- Tu promets de rester sage ?
- Non !
Tony la prit sous son bras et la ramena au salon où il l'asseya de force sur son canapé, les mains sur ses épaules.
- Calme-toi !
- Mais comment veux-tu que... T'as vu ça ?
Mais bientôt, il entendirent des bruits de pas près de la porte d'entrée. Natasha se réfugia dans les bras de Nosh tandis que Tony se postait derrière cette porte en éteignant la petite lampe de chevet près de la télévision. Daniel chargea son arme et se plaça à l'opposé de Tony. La tension montait, ils virent une ombre se dessiner sur le mur au-dessus du canapé, puis... Toc-toc. Daniel et DiNozzo froncèrent les sourcils en même temps et ils entendirent :
- C'est bon, c'est moi, ouvrez, je suis mouillé et j'ai froid !
- McGogo ? questionna Tony. C'est bien toi ?
Pendant ce temps, Patrick était toujours attaché à son tuyau, face à son pire ennemi, ou plutôt, sa pire ennemie... Une femme d'une quarantaine d'années, aux longs cheveux roux frisés, vêtue d'un élégant tailleur noir, et lui adressant un air victorieux.
- Mais pourquoi ? Pourquoi toi ?
- Ça t'étonnes pas vrai ? Pourtant, c'est la vérité.
- Tu as donc tué ma femme, ma fille...
- Ah non, là je t'arrête. Je ne me suis pas salis les mains, je tirais les ficelles, c'est tout.
- Donc... Tu as fait exprès de disparaître juste après cette émission, où tu as violemment critiqué John le Rouge...
- Et oui, tu comprends vite. Et imagines ma détresse, quand j'ai appris que tu en avais une autre que moi, que tu lui avais fait un enfant... Il faut que tu comprennes que je ne peux pas les laisser en vie. Cela brise notre bonheur.
Elle s'agenouilla devant lui, plongeant ses yeux bleus dans les siens, elle appuya sa main à l'endroit où la balle avait frôlé Patrick. Elle sembla profondément triste, elle remonta jusqu'à son visage et lui caressa la joue :
- Je suis désolée... Tu n'étais pas visé... Cet idiot tire vraiment comme un pied...
- Mais de quoi tu parles ?
- De l'agent spécial Cooper. Celui que j'ai engagé pour tuer ta femme et ta fille, une nouvelle fois. On dirait que tu ne retiens pas les leçons. Après, cet abruti a voulut faire son intéressant. Il était tout fier car il avait réussi à enlever les collègues de ta future femme... J'en ai profité pour t'attirer ici. Nous ne serons pas déranger.
- C'est donc pour ça que tu savais que ma fille ne s'était pas réveillée cette nuit... Mais pourquoi avoir tué Sarah et Chloé ? Réponds-moi avant que je t'égorge !
- Tu m'avais offensé. Mais après, quand je t'ai mieux connu, et surtout quand nous étions ensemble, j'ai regretté. Crois-moi.
- J'en ai rien à foutre de tes regrets, rien du tout ! Je vais te tuer ! Si tu crois que tu vas t'en prendre à Danny, tu te trompes !
- Mais je ne fais qu'attendre sa venue.
Patrick commençait à avoir mal au bras à force de tirer, comme un fou, sur le tuyau pour le faire céder. Il allait bientôt finir par se tailler les veines avec ses menottes. Mais il réalisa ce que Kristina venait de dire. Il la regarda, perplexe. Puis, il comprit que c'était un piège. Daniel se rongeait sans doute les sangs pour lui, et comme elle était impulsive, elle devait déjà avoir tué Tony pour mieux agir seule. Si elle venait ici seule, même si c'était une excellente sniper et qu'elle n'hésiterait pas à appuyer sur la détente, il avait le pressentiment que ce face à face tournerait au bain de sang. Kristina sortit un revolver de sa veste et le chargea, puis elle embrassa Patrick sur le coin des lèvres :
- Ne t'en fais pas, je vais réparer tes erreurs, et nous vivrons heureux. Tiens, j'entends du bruit... Quelqu'un arrive... Tu peux dire adieu à ta Danny...