Red Memories / Tome 1 : Tainted Love
Patrick raccrocha immédiatement son téléphone et le jeta en l'air comme s'il était bouillant. Cela intrigua fort Daniel, qui faillit le prendre en pleine tête. Étonnée par le changement subit d'attitude de son futur mari, elle lui prit la main dans la sienne et commença à lui parler à essayer de comprendre calmement ce qu'on avait bien put lui dire pour le mettre dans cet état. Mais rien n'y faisait, Patrick restait silencieux, se repliant sur lui-même, se prenant la tête entre les mains. En réalité, il souffrait le martyre. Son cerveau ne cessait de repasser la nuit du meurtre de sa famille, il entendait encore le ricanement sinistre sur son répondeur, il avait comme des visions; et si Daniel et Shanna allaient finir comme ses défuntes premières femme et fille ? Et s'il rentrait un soir et qu'il les retrouvait morte toutes les deux, par sa faute encore une fois ?
- Patrick... Tu m'entends ? suppliait Daniel. Mais réponds-moi...
- Non..., murmura-t-il. Ça n'arrivera pas... Non...
- Qu'est-ce que tu dis ?
Les larmes lui montaient aux yeux, une peur panique l'envahissait, il n'entendait même plus la voix de Daniel, tout se chamboulait dans son esprit... Il trouva la force de relever la tête et d'affronter le regard inquiet de Jones. Il ne put se retenir de la prendre dans ses bras :
- Daniel, j'ai peur ! J'ai tellement peur si tu savais... Tout est ma faute... Il faut que je m'en aille... Il va recommencer...
- Arrête un peu ou je te baffe. De qui tu parles ?
- Mais lui, lança-t-il, les larmes roulants sur ses joues et le ton presque dément. Encore lui. Toujours lui. John le Rouge...
Il explosa en larmes et serra fort Daniel contre lui. Celle-ci, déconcertée au possible, lui mit une main dans le dos. Elle commençait à se demander s'ils ne le faisaient pas tous exprès de gâcher leurs seuls moments d'intimité partagée...
QG du NCIS, 10h35.
Le Directeur avait demandé aux équipes de Lisbon et Gibbs de travailler ensemble sur cette affaire. L'équipe du CBI étant propriétaire du dossier et celle du NCIS se l'était appropriée, la victime ayant appartenut au Corps des Marines. Debout devant l'écran plasma, ils examinaient photos après photos la scène de crime.
- Il n'y a pas de doute, marmonna Lisbon. Une jeune femme sans histoire, égorgée d'une oreille à l'autre puis éviscérée... Aucune trace ADN... Où en est l'analyse du sang ?
- Je viens d'avoir le rapport d'Abby, lança McGee, il n'y a que le sang de la victime. Ducky indique qu'elle ne s'est pas défendue.
- Il se peut qu'elle connaisse l'assassin, dit Ziva.
- Ou qu'elle n'ai pas eu le temps de réaliser, finit Rigsby. S'il l'a tué dans son sommeil, c'est plausible.
- Je suis d'accord avec toi, lança une voix derrière lui.
Ils sursautèrent tous et tombèrent face à face avec Patrick et Daniel.
- Daniel, qu'est-ce que tu fais ici ? demanda Gibbs. Tu dois te reposer, tu as pris tes médicaments ?
- Ne vous en faites pas, Docteur Jane veille.
- J'allais envoyer Tony en protection rapprochée, tu aurais du rester chez toi.
- Je n'ai rien contre Tony, continua Patrick, et ne voyez aucune jalousie amoureuse dans ce que je vais dire, mais il ne ferait pas le poids face à John le Rouge. Si vous voulez bien la protéger, envoyez plutôt une armée. Ceux sont les photos de la scène de crime ?
- Oui. Jane...
Mais Lisbon s'arrêta de parler, elle regardait Patrick. Il demeurait immobile devant la photo géante d'un carnage : une pièce pourtant en ordre mais les murs éclaboussés de sang, une jeune femme morte allongée sur son lit et au dessus trônait le smiley sanguignolant. Il ne pouvait s'empêcher, à chaque fois qu'il le voyait, de revivre la plus horrible nuit de sa vie. Une rage profonde l'envahit, il sentit la main de Daniel sur son épaule, ce qui le ramena à la réalité : il devait arrêter ce monstre avant qu'il ne la touche, ou qu'il ne s'en prenne à...
- Où est Shanna ? questionna-t-il dans un souffle, le regard anxieux.
- Dans le bureau du Directeur, lui répondit Gibbs. Elle va bien.
Ces trois mots soulagèrent Patrick mais n'atténuèrent pas sa rage.
- Il faut que je parle avec Ducky et Abby. Il y a quelqu'un d'autre sur cette affaire à part nous ?
- Et bien, commença Gibbs.
- On a mis du temps à trouver l'entrée, mais on est là ! annonça une voix familière à Daniel.
En effet, ces anciens collègues accoururent vers eux. Après de brèves salutations, ils se tournèrent tous vers l'écran plasma.
- Qui vous a appellé ? demanda Daniel.
- Monsieur Gibbs, ici présent, affirma Nash. Tu penses bien qu'on allait pas vous laissez vous amuser tout seuls.
- Et mes parents, s'enquérit Daniel.
- Sous surveillance, cinq agents, si ce n'est pas six.
- Merci... Alors Patrick, tu... Patrick ?
Labo d'Abby, 11h.
Jane avait profité de cette diversion pour s'échapper vers le laboratoire de la police scientifique. Il y arriva en trombe, se guidant à la musique de la laborantine gothique. Celle-ci, en le voyant arriver, alla le serrer dans ses bras :
- Monsieur Jane ! Que je suis contente de vous voir ! Vous allez bien ? Et Daniel, ça va ? Non parce qu'on a déjà essayé de la tuer il y a quelques semaines mais si un autre s'y met, ça va m'énerver ! De toutes façons, pourquoi voudrait-il la tuer hein ? Mise à part le fait que vous vivez ensemble... Mais ce n'est pas une raison pour tuer les gens ! Pensée positive, il ne tuera pas Daniel !
- Abby ! Du calme ! Personne ne va tuer personne ! Je voudrais juste les résultats des analyses et aussi, j'ai un truc pour vous.
Il lui tendit son téléphone portable :
- J'ai reçu un message hier soir, enfin plutôt vers minuit.
- Ok chef, j'écoute ça ! Les résulstats sont là avec le rapport d'autopsie, lui dit-elle en lui montrant un dossier sur sa table.
Alors qu'elle procédait à l'étude du message de Patrick, celui-ci lisait attentivement son rapport, combiné avec celui de Ducky. Il s'assit dos au mur, les rapports sur les genoux. Il était absorbé par sa lecture, il connaissait ce dossier par coeur et il était capable de déceler la moindre petite erreur. Dans ce cas-là, il n'y avait pas de doutes possibles, même lui le confirmer, c'était bien John le Rouge.
- Hoouuuu..., commenta Abby en décomposant le ricanement sinistre sur son ordinateur. La dernière fois que j'ai entendu un truc aussi glauque, c'était dans Amityville...
- Qu'est-ce qu'on a ? demanda Patrick en se relevant.
- Vous commencez à parler comme Gibbs... Bien alors ! C'est vraiment très curieux... Il n'y a aucun bruit de fond, aucune résonnance, je suis désolée, mais à part un avertissement, je ne peux rien voir là-dedans... Qu'est-ce que c'est ?
Une fenêtre de conversation s'ouvrit en bas de son écran. Un certain "agent spécial Rosso" était en train de lui parler "Hello Abby !".
- C'est qui celui-là ? demanda-t-elle.
- Attendez... Rosso... Ça veut dire "rouge" en italien non ?
- Je crois. Et alors c'est... Pas possible... Il a craqué le système... Le fumier, j'vais le retrouver !
Elle lança un programme de recherche tandis que son interlocuteur continuait de lui parler "Je sais que tu n'es pas seule". Patrick prit le clavier et lui répondit
"C'est vrai, je suis avec elle."
"Jane ! Quel plaisir ! Tu m'as vraiment fait de la peine en démissionnant. J'ai cru que tu m'avais abandonné. Et je n'aime pas être triste."
- Allez, vite ! Vite ! s'énervait Abby contre son ordinateur.
"Ce n'était pas volontaire, et vous savez bien que je ne peux pas vous oublier."
"Là tu me fais plaisir. Mais je voudrais que tu comprennes toute la peine que tu m'as fait."
- Alors, ça avance ? pressa Patrick.
- Encore trente secondes ! Bouge-toi ! Vite !
"C'est à dire ?"
- Ça y est, je l'ai !
"Es-tu sûr d'être en sécurité là où tu es ?"
" Pourquoi ?"
- Monsieur Jane... Le signal vient du troisième étage du NCIS...
Patrick fut pris d'un instant de panique totale. Il laissa Abby en plan et se précipita dans les escaliers, la peur au ventre. Il venait de réaliser qu'au troisième étage se trouvait les bureaux des agents du NCIS, là où étaient réunis l'équipe de Gibbs et de Lisbon, ainsi que celle de Nash... Mais surtout, là où était Daniel...