Red Memories / Tome 1 : Tainted Love

Nash, Gibbs, Patrick et DiNozzo éclatèrent de rire. Daniel, elle, avait plutôt l'air surprise et furieuse de revoir Patrick.
- Tu ne te souviens de rien ? demanda Gibbs.
- Bah non ! répondit-elle. Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Madame Williams, ça te rappelles quelqu'un ?
- Cette sal... Pardon Shanna, oui, je m'en souviens. Et puis, j'ai bû mon cappucino et après...
- Elle t'as empoisonné à l'Arsenic. ça fait quelques jours que tu es à l'hôpital.
- Ah ? Bon... Mais lui, qu'est-ce qu'il fout là ? lança-t-elle en regardant Patrick. Comment vous l'avez retrouvé ?
- L'ADN de ta fille.
- Je suis tellement heureux de voir que tu vas mieux ! déclara Patrick en s'avançant vers elle.
Daniel le repoussa en le frappant sur le torse :
- M'approche surtout pas !
- Maman, t'es revenue ! s'exclama Shanna.
- T'agite pas trop, commença DiNozzo, tu sors quand même d'une opération.
Patrick avait pris les mains de Daniel entre les siennes pour qu'elle arrête de le frapper. Ils se regardaient dans les yeux, la glace contre les ténèbres...
- Vous pouvez nous laisser seuls ? questionna Jones.
Ils ne se le firent pas dire deux fois. Gibbs alla chercher Shanna et ils sortirent avec Nash et DiNozzo.
- Le savon qu'il va se prendre, marmonna DiNozzo.
- Je crois qu'on ferait mieux de s'éloigner de la porte, décida Gibbs.
Une fois la pièce fermée, Jane s'assit avec prudence sur le lit de Daniel, sans lâcher ses mains -simple précaution...-.
- Je suis venu exprès de Sacramento pour te voir.
- T'aurais mieux fait de venir avant. Tu te sens pas en trop par hasard ?
- Non, au contraire. Je suis très content de t'avoir revu.
- Pourquoi tu m'as jamais appellé ? T'as jamais pris de nouvelles de moi ? Savoir si j'étais encore vivante ou tout simplement si j'allais bien ? ça coûte trop cher ?
- Mais je suis là maintenant...
- C'est pas le sujet, imbécile ! Je voulais que tu sois là avant ! Tu crois que ça a toujours été facile pour moi ? Tu n'as rien arrangé ! Tu m'as fait souffrir et tu as fait souffrir Shanna ! Ta fille ! Si tu savais le nombre de fois où j'ai galéré pour trouver une réponse à son éternelle question "Pourquoi moi j'ai pas de Papa ?" ! T'es un monstre, Patrick !
- Je le sais, on me le dis tous les jours. Réfléchis deux secondes, si j'étais vraiment un monstre, est-ce que je chercherai à me faire pardonner ?
- Commence pas avec tes arguments foireux...
- Juste par curiosité, tu peux me dire ce qui t'as fait retrouver la mémoire ?
- Tu veux vraiment le savoir ?
- Si je te le demande. Tu as eu l'illumination quand je t'ai embrassé...

Aéroport de Washington, janvier 2004, 11h35.
Une voiture noire se gara au parking. Deux personnes en descendirent, un homme blond avec une valise suivit de son chauffeur, une jeune femme aux cheveux noirs. Ils se dirigèrent vers le terminal. Ils regardèrent le tableau des départs :
- Mon vol part dans une demi-heure, dit Patrick. J'ai encore le temps de rester avec toi.
- Vas-y, t'en fais pas pour moi. Tu vas raté ton avion.
- Mais non, mais non... Je suis très convaincant dans le numéro de la fausse alerte à la bombe.
La jeune femme lui sourit. Ils allèrent s'isoler dans un endroit tranquille. Le portable de Daniel sonna, elle raccrocha immédiatement.
- C'était qui ?
- Tony.
- Vous avez l'air proche tous les deux.
- Attends, Tony et moi ? Non mais ça va pas ! C'est pas parce que je l'ai hébergé pendant six mois qu'il faut que tu t'imagines des choses.
- Tu l'as hébergé ?
- Son appartement était innondé. J'ai eu pitié, je l'avoue. Mais il ne s'est rien passé.
- Mouais... N'empêche que tu devais veiller sur moi, au départ.
- Quoi, ça ne t'as pas plût ce que je t'ai fais ?
- C'est pas ce que j'ai dis. Au contraire.
Il posa sa tête sur son épaule et ferma les yeux. Elle le prit dans ses bras en le serrant contre elle.
- Tu m'oublieras pas, hein ? demanda-t-elle.
- Comment je pourrais t'oublier ? Je pourrai pas faire l'aller-retour Sacramento-Washington tous les jours, mais c'est pas pour ça que je vais t'oublier.
On annonça que l'embarquement commencé pour le vol de Patrick. Par réflexe, Daniel le serra plus fort contre elle.
- Reste encore un peu.
- Il y a deux jours tu voulais me tuer, maintenant tu veux plus que je parte...
- L'amour, ça se commande pas, désolée.
- Daniel, je vais revenir, je te le promets. Un jour ou l'autre, on se retrouvera.
- Quand ?
- Je sais pas. Dans un mois, un an, dix ans... Qui le sait ?
- Ouais, donc tu reviendras pas.
- Mais si, mais pas tout de suite. Je dois vraiment y aller, bébé...
- Ah tu m'appelles pas "bébé" !
- C'est pas ce que tu disais cette nuit...
Il se détacha d'elle. Daneil avait les mains posées sur ses hanches. Patrick lui caressa le visage en lui étirant la bouche.
- Tu fais quoi là ?
- J'essaye de te faire sourire. Je n'ai pas envie de te voir toute triste comme ça.
- Je vais t'accompagner encore un peu.
Elle prit sa main dans la sienne. une fois qu'ils furent arrivés au dernier arrêt avant l'embarquement, Patrick lui chuchota :
- Bon... C'est là qu'on se quitte...
- Oui, déjà.
- Ne pleure pas, s'il te plaît...
- Je me retiens autant que je peux.
- Souris-moi, allez. Ceux ne sont pas des adieux.
Il déposa ses lèvres sur les siennes. Daniel s'accrochait tellement à lui qu'elle aurait pû lui briser les côtes. Même si les passants autour d'eux dans l'aéroport les observaient, certains indignés, d'autres plutôt envieux, de toutes façons, plus rien en comptait. C'était leur dernier moment ensemble, ils en profitaient pleinement.

- Alors c'est ça qui t'as fait revenir parmis nous ? demanda Patrick.
- J'étais pas morte.
- Oui mais enfin... C'est étrange... Si j'avais sû, je t'aurais embrassé avant.
Daniel ne répondit rien. Elle tourna la tête vers le soleil.
- Je suppose que tu vas encore partir.
- Pas tout de suite.
- Oui, mais tu vas partir.
- Juste histoire de récupérer des affaires et je reviens.
- Oui... Quand Shanna entrera à l'Université sans doute ?
- Dis pas ça, Daniel. Hey, Daniel...
Il lui prit la tête entre ses mains et la força à le regarder :
- Maintenant que je t'ai retrouvé, je te garde. Je ne veux plus te voir pleurer. Je veux que tu sois à moi, c'est clair ?