L'ombre du renard

Chapitre 10 : Tome 1 - Obscurité

6956 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 29/05/2024 17:53

10. Obscurité

 

La nuit ne m’a jamais paru effrayante.

Les ombres m’entourent.

Elles sont le passé.

Les fils du destin se sont resserrés.

Nos liens, nous les choisissons.

 

 

« J’étais Sasori du désert, l’ancien dirigeant du pays et diplomate renommé. J’attends de toi que tu répares tes erreurs, que tu nous guides vers notre destin. Nous sommes persuadés que tu vas nous emmener dans un endroit sûr. Tu connais la souffrance d’être un adulte dans un corps d’enfant ainsi que le danger que représente l’Akatsuki. Tu dois nous emmener à la cité sacrée de Konoha. »

Un ange passa*. Sakura cligna plusieurs fois des yeux, le temps que l’information pût s’infiltrer correctement dans son cerveau. Gaara semblait parfaitement sérieux. Pourtant ses mots sonnaient comme une plaisanterie de mauvais goût. Cela fut plus fort qu’elle : un rire nerveux s’échappa de sa gorge.

« Tu penses réellement que je suis un guide ?

-Tu as été désignée par les dieux pour nous mener à Konoha, insista-t-il.

-Konoha n’est qu’un mythe, siffla Naruto, exaspéré par la tournure de la conversation.

-Je n’en suis pas si sûre, monsieur le sceptique, lui répondit sa compagne. Dans ma vie antérieure, je t’aurais affirmé que les enfants-visions n’étaient que des orphelins faisant leurs intéressants avec des fausses prédictions. Pourtant, je suis à présent l’incarnation de l’un d’entre eux.

-Je ne te laisserai pas les conduire jusque-là !

-Pourquoi, Naruto ? Si cela est mon destin…

-Parce que tu y mourras ! » la coupa le criminel, en s’énervant.

Son intervention la déstabilisa. Naruto témoignait son attachement en public et cela ne lui ressemblait guère. Sakura jeta un coup d’œil à Gaara qui fronçait les sourcils. Son regard à lui était fixé sur le jeune homme blond sans le voir pour autant. La fleur comprit immédiatement ce qui se passait chez son semblable : il évaluait l’aura de son cher Naruto. Elle s’intéressa elle-aussi à cet aura car elle désirait saisir ce que Gaara observait avec tant de contrariété. Grâce à son don, elle le vit immédiatement. La lumière aveuglante du blond luttait contre la noirceur du Renard.

« Pourquoi cette certitude ? le questionna la fleur en rivant son attention sur le mélange manichéen.

-Konoha est connue pour être la tombe des enfants-visions. »

Les ténèbres gagnaient du terrain. Son angoisse prenait le pas sur ce qu’il y avait de bon en lui. Il se laissait envahir par son côté démoniaque. Depuis quand cette lutte était-elle devenue si agressive ? Depuis quand vivait-il ce conflit interne sans qu’elle ne s’en rendît compte ?

Sakura se mordit les lèvres. Elle devait le rassurer rapidement avant qu’il n’atteignît le point de non-retour. Doucement, elle plaça une main sur sa cuisse, comme à son habitude lorsqu’elle désirait lui communiquer un peu de sérénité. La fleur s’assura de la totale attention de son Renard en plongeant ses émeraudes dans les saphirs troublés. Elle parla lentement, d’une voix au timbre agréable et apaisant.

« Konoha ne sera pas notre tombe. Cette ville sera notre cocon.

-Seuls les enfants-visions ayant accompli leur destin trouvent le chemin de Konoha. Une fois partis, ils ne reviennent jamais. Tu y mourras. Tout le monde sait cela.

-Cela est vrai, en partie. Personne ne sait exactement ce qui se passe là-bas une fois que les élus des dieux y mettent un pied.

-À la base, Konoha était l’unique cité où les enfants-visions venaient au monde, intervint Gaara. C’est dans cette ville que le premier élu est né. Malheureusement, ses dirigeants ont été corrompus par le pouvoir et les possibilités d’invasion avec ces fenêtres ouvertes sur le futur. Le courroux céleste s’est abattu sur les habitants. Depuis, une fois leur devoir accompli, les élus voient le chemin tracé vers cette ville sacrée.

-Mon devoir n’est pas prêt d’être accompli, contra Sakura. La voie ne m’est pas ouverte.

-En es-tu sûre ? Nous sommes pourtant tous d’accord que c’est toi que nous voyons nous désigner la direction à suivre. Une fois là-bas, notre mal-être disparaîtra et nous pourrons mûrir comme des enfants normaux jusqu’à maturité de notre corps.

-Vos rêves ne manquent-ils pas de précision, Gaara ? Vous dites que je suis la plus douée. Pourtant, aucune vision ne m’est parvenue de cette soi-disant guerre en préparation. Notre don dépend de la décision des mortels. S’ils ne choisissent pas leur futur, nous ne pouvons entrevoir leur avenir.

-Rejoins-nous ! Au lieu de te fermer comme tu le fais habituellement, rejoins nos conversations dans nos songes. Aussi, tu auras la capacité de partager tes visions et d’examiner la « précision » des nôtres. »

Sakura hésita. Ce n’était pas rien qu’elle avait coupé sa connexion avec les autres enfants-visions. Elle était la première de cette génération mais aussi pas vraiment accomplie en tant qu’enfant-vision. Même si elle détenait la plupart des souvenirs d’Hinata, elle n’était pas elle. Elles étaient véritablement deux personnalités bien distinctes. De plus, la jeune fille soupçonnait son aînée de lui cacher une part de son passé. Elle n’était pas toujours sincère avec elle.

Or, les autres enfants-vision étaient bien les esprits des morts réincarnés dans un autre corps. Si elle en doutait, Gaara lui en donnait la preuve. Ce sang-froid, ce parler, ce maintien, ce n’étaient pas les réactions d’un enfant de neuf ans. Comment pourrait-elle affronter ces gens dont le destin a été détruit par ses propres choix ?

Sakura ne put réprimer un sentiment de lâcheté. Elle était bien consciente de son égoïsme. Malgré la honte, elle persistait dans cette voie, trop heureuse de sa nouvelle vie aux côtés de Naruto.

« Tes choix n’ont pas de répercussion que sur toi mais également sur ton entourage. Si tu persistes à te fermer, qui sait quel danger pourrait menacer tes êtres chers. »

L’avertissement était on ne peut plus clair. Gaara avait du pouvoir en ces lieux. Il pouvait être leur bienfaiteur comme leur bourreau. Un claquement de doigt de sa part et leur sort serait scellé dans le secret de ces terres.

Sakura soupira, vaincue.

« Tu m’as convaincue. J’y assisterai.

-Et, tu nous aideras ? demanda-t-il d’une voix trop doucereuse pour être véritablement une question.Vas-tu une nouvelle fois abandonner tes responsabilités et nous conduire à notre perte ou vas-tu essayer d’accomplir ton destin ? »

La jeune fleur fut piquée au vif. Gaara lui renvoyait en pleine figure la perte de son clan et la faute de sa vie passée. Elle inspira lentement. Elle n’était plus Hinata. Elle n’allait pas fuir ses responsabilités. Elle possédait des capacités extraordinaires, voire des pouvoirs fabuleux pour certains.

« De grands pouvoirs entraînent de grandes responsabilités », lui répétait constamment son maître Kakashi lors de sa formation en tant que chef de clan.

Sakura ne pouvait se défiler. Même si elle n’était plus la dame Hyûga, elle conservait en elle cette même âme noble, ce désir de justice et cette tendance protectrice pour ceux à qui elle accordait sa confiance. Or, sans même les connaître ou les avoir rencontrés, ces autres enfants étaient comme ses frères : des êtres au destin avorté recherchant un peu de bonheur dans cette nouvelle existence.

La toute jeune adolescente coula un regard vers Naruto. Elle voyait toujours son âme se tourmenter et elle se doutait de son déplaisir lorsqu’il entendrait ses prochaines paroles. Elle soupira une nouvelle fois tout en accentuant la pression de sa main sur la jambe de son compagnon. Ainsi, la fleur voulait lui assurer sa présence à ses côtés.

« Je vous aiderai dans la mesure du possible. Vous avez ma parole ! »

L’enfant du désert sourit. Aussitôt, une vague de magie fit tourniller les tissus légers dans la pièce. Le Renard sentit ses poils se hérisser à cette décharge d’électricité statique. Du sable, une quantité non négligeable, entra dans la pièce et forma une coque protectrice autour de Gaara.

Surpris, Naruto et Sakura se levèrent en même temps, prêts à riposter à une éventuelle attaque. Témari leva les mains en signe de paix. Chaleureusement, la jeune reine caressa cet œuf étrange. Le roi se redressa et invita ses convives à sortir prendre l’air sur le balcon juxtaposé au petit salon. Silencieusement, le duo le suivit. Ils furent étonnés de la nonchalance de ce monarque. Ce dernier leur tournait le dos sans crainte, totalement confiant dans le jugement de son petit frère.

« Que vient-il de se passer à l’instant ? questionna l’homme aux allures d’hors-la-loi.

-Gaara reçoit une vision. Le sable est son pouvoir propre. Il le protège pendant chacune de ces périodes de transe. Personne ne peut le toucher, ni même l’entendre quand les dieux communiquent avec lui, pas même nous, sa propre famille.

-Sakura, tu n’as jamais réagi de cette façon !

-Chaque enfant a son pouvoir propre lié à ses visions. Cela ne m’étonne guère que Gaara soit protégé de la sorte. On sent que cette terre l’aime et ne désire que son épanouissement.

-Sasori était un de nos parents éloignés. Il est décédé assez jeune et n’a pas eu l’occasion d’enfanter. Je ne me souviens pas très bien de lui : j’étais jeune et insouciant du monde qui m’entourait à l’époque.

« Pourtant, je me rappelle très bien l’aura bienveillante qui entourait Sasori et son sourire chaleureux. C’était un homme bon et honnête. Sa mort a été une véritable perte pour nous.

« Lorsque nous avons appris la nouvelle de la grossesse de notre mère, Temari et moi étions aux anges. Nous désespérions de la venue d’un petit frère ou d’une petite sœur, surtout ma sœur car elle voulait être ce que je suis pour elle : une grande sœur. Malheureusement, cette naissance a coûté la vie de notre bien-aimée mère. Au lieu de le haïr, l’intensité de l’amour de ma sœur a redoublé pour ce bébé.

« Le jour où nous avons su pour son pouvoir, nous nous sommes jurés de rétablir l’ordre des choses. Un jour, Gaara gouvernera ce pays, ou, s’il le veut de la sorte, régira cette partie de notre futur empire.

-Vous parlez tous d’un empire, enchaîna Sakura, mais vous ne parlez pas d’empereur. Qui serait assez sage pour administrer nos cinq royaumes ? Qui aurait assez de charisme et de poigne pour nous unir face à l’adversité ?

-Je l’ignore, jeune fille. Ces questions, il faudra que vous les posiez à Gaara quand il nous reviendra de sa transe. »

Une servante les interrompit par sa venue et s’inclina à ce moment précis. Elle annonça que la reine Temari le mandait auprès d’elle. Le roi Kankurô salua ses invités respectueusement et retourna à l’intérieur du palais, conformément aux vœux de sa sœur.

Sakura savoura cette intimité en compagnie de son associé. Ils devaient s’entretenir de sujets importants tous les deux ; les imposer devant leurs hôtes ne seyait nullement aux convenances et à la politesse du lieu. Elle se tourna vers lui. Naruto lui décocha un regard belliqueux et se détourna d’elle, préférant s’accouder à la balustrade du balcon. La jeune fille ne se démonta pas pour autant. Elle s’approcha et posa ses mains sur cette même balustrade. De cette manière, elle put admirer le paysage aux alentours.

La vue au dehors lui coupa le souffle. Le ciel s’assombrissait, obligeant les habitants de Suna à allumer ici ou là des lanternes. La ville semblait s’illuminer sous leurs pieds. Le désert au loin s’étendait au-delà de l’horizon, donnant l’impression d’être perdu dans cette immense mer de sable. Sakura se sentit petite, insignifiante dans cette matérialisation de la puissance des dieux. Comment un grain de sable telle qu’elle pouvait modifier autant d’existences en ce bas monde ? Les mots de Gaara perdaient de leur importance ; les phrases étaient balayées et manquaient de justesse quand la jeune adolescente observait toute cette magnificence l’entourant. Pour la première fois, elle doutait de l’impact de ses actes sur ce monde.

Un vent vespéral vint caresser sa peau. Autant le souffle diurne pouvait se montrer chaud et asséchait les gorges, autant son frère nocturne était frais, voire mordant pour une peau offerte aussi délicate que la sienne. D’instinct, elle croisa les bras ; elle chercha à se réchauffer par elle-même, regrettant de n’avoir saisi un voile lorsqu’elle avait franchi le seuil de cet espace ouvert. Remarquant son inconfort, le Renard tendit son bras ; il rapprocha sa petite protégée de son corps chaud tout en frottant son bras nu.

« Quelle idée de si peu habiller une enfant ! maugréa-t-il à l’encontre des servantes qui s’étaient occupées d’elle un peu plus tôt dans la soirée.

-C’est la mode de cette ville, sourit son amie.

-Ce n’est pas une excuse. Faut-il souffrir d’une quelconque façon pour respecter la mode ? C’est comme si je devais me trouer l’oreille ou le nez pour accentuer mon côté rebelle. Ridicule ! On est comme on est. Point à la ligne !

-Dommage ! J’aurais bien aimé voir ton oreille percée ou même le nombril comme ils le font ici. Tu aurais été assorti à ces belles danseuses qui aiment jouer de leur ventre, se moqua-t-elle gentiment.

-Je n’aime pas cela.

-Je voulais juste plaisanter, voyons.

-Non… Je voulais dire : je n’aime pas l’idée que tu puisses les mener à Konoha.

-Naruto…

-Ecoute-moi : ces gens veulent que tu les guides vers je ne sais quoi. Toutes ces complications politiques m’échappent. Je ne suis pas assez intelligent et je ne parviens pas à dénouer toutes ces intrigues ou à calculer les répercussions possibles. Je ne comprends qu’une seule chose : tu vas partir avec eux alors que tu as promis de me consacrer ta vie.

-Je ne suis pas une parjure, répondit-elle d’une voix empreinte de délicatesse. Je ne les laisserai pas me manipuler. Je resterai avec toi. Je te l’ai promis. Dès que je verrai la moindre embrouille, je les abandonnerai pour être auprès de toi. Je ne commettrai pas deux fois la même erreur.

-Tu me mens, petite fille. Tu as toujours fait passer ton devoir avant tes sentiments. C’est pourquoi tu as préféré attendre chez les Hyûga plutôt que de t’enfuir avec moi.

-Es-tu réellement persuadé que je te mens ? N’es-tu pas capable de détecter mes affreuses mystifications ? Je te l’ai déjà dit et répété : les mots qui sortent de ma bouche sont les miens et non ceux d’Hinata. Mes sentiments m’appartiennent. Je préfère demeurer à tes côtés que de voguer vers je ne sais quelle aventure avec des inconnus. »

Le jeune homme reconnaissait la sincérité de ses paroles. Il ne détectait aucune réaction, même involontaire, qui prouverait l’inexactitude de sa pensée. Cette fille était la franchise même. Devait-il pour autant s’abandonner à l’attendrissement de ce cœur candide ? Cette gamine était là dans ses bras, ses grands yeux innocents rivés sur son visage à lui, le criminel endurci. Elle déclarait haut et fort ce que lui n’était pas prêt à lui donner, avec comme seuls témoins de la scène les étoiles dans ce ciel ténébreux.

Pourrait-il réellement sacrifier tout ce qu’il avait connu pour conserver sa place auprès d’elle à l’identique de ses intentions à elle ? Il avait tellement soif d’affection qu’il ne se reconnaissait plus. Il exigeait ce qui lui était impossible d’accomplir. Cependant, à ce stade de sa vie, il ne possédait rien d’autre que cette petite créature au cœur trop tendre. Jamais, au grand jamais, il ne pourrait la lâcher. Il compressa un peu plus fort ce bras fragile dans sa main, indécis sur ses propres émotions. Il venait de réaliser que rien ne lui importait plus que cette présence féminine.

« Ton âme devient noire, Naruto, souffla-t-elle.

-Que… Que dis-tu ?

-Je la vois. Ton âme vient de se teindre d’une couleur plus sombre. Que se passe-t-il en ton for intérieur ?

-Je… Je… Je suis un égoïste…

-Je le sais, murmura-t-elle.

-Je ne pourrais jamais te laisser partir…

-Ma place est là, dit-elle en posant les mains sur ses joues. Je me souviens, dit-elle subitement, de ton sourire dans cette mare près de notre grotte. Je pense que c’est la seule fois que je t’ai vu sourire réellement. Ce sourire me manque. Ton aura était différente également. Elle était éclatante, lumineuse, magnifique…

-Tu dois te tromper, petite fille. Mes mains sont tachées de sang. Je suis un démon né d’un parricide.

-Ce jour-là, tu ne songeais qu’à l’instant présent et non à ton passé douloureux ou à ton absence d’avenir. Je veux te rendre ta félicité. Je veux par-dessus tout revoir ce beau sourire », murmura-t-elle en frôlant les lèvres fines du bout de ses doigts.

Naruto se dégagea immédiatement. Il refusait de se laisser ensorceler par cette magicienne en culotte courte. Pour qui se prenait-elle ? De quel droit une enfant comme elle pouvait prétendre lui rendre quelque chose qu’il n’avait jamais connu ? Car le bonheur était un mot inexistant dans son vocabulaire. Il ne connaissait pas le goût d’une telle chose. Autrefois, il avait cru le découvrir ; mais, ses espoirs étaient morts, emportés par un démon aux yeux cramoisis.

L’homme ébouriffa la tignasse rosée de sa compagne, comme si ce geste pouvait effacer cet instant irréel où il s’était senti flotté, hypnotisé par ces belles émeraudes. Sakura râla en réaction à cette impulsion puérile de son protecteur. Lorsqu’elle releva la tête, elle le vit sur le point de franchir l’entrée du petit salon.

« Ne sois plus insolente avec tes déclarations niaises, lança-t-il. J’ai encore faim. Je vais voir ce que tu m’as laissé, petite gloutonne.

-Gougat ! » riposta-t-elle en lui tirant la langue.

Un sourire moqueur se dessina sur les lèvres du criminel. Il appréciait quand elle jouait les tigresses avec ses airs de chatons.

Au moment où il se glissa sous l’arcade de l’ouverture, Gaara fit son apparition. L’enfant et l’homme se dévisagèrent en silence. Chacun se méfiait de l’autre. Naruto fit un signe de tête à sa protégée la questionnant dans leur langage à eux s’il pouvait vraiment lui accorder une entrevue seul avec cet individu plus que mystérieux. Elle secoua la tête en signe d’assentiment accompagné d’un clin d’œil. Le blond fronça les sourcils et, avec un dernier regard d’avertissement à l’encontre du petit rouquin, disparut à l’intérieur du palais.

Gaara ignora l’avertissement muet. Il était indifférent aux menaces voilées de cette créature des enfers. Au contraire, ce fut sans crainte qu’il s’approcha de sa semblable. Dans ses mains, il tenait un voile du même rose que les cheveux de la jeune fille. Sans attendre son approbation, le jeune garçon l’enveloppa dans le tissu soyeux. Il dégagea, dans le même mouvement, une mèche rebelle et la replaça derrière l’oreille féminine. Sa main traîna plus qu’elle n’aurait dû le long de la joue lisse.

« Tu es vraiment très belle…

-Et toi, tu n’es pas très subtil. Naruto t’arracherait les yeux s’il te voyait et ce n’est pas qu’une métaphore.

-Je plaisantais. Il est très protecteur, n’est-ce pas ?

-Je le confirme.

-Un jour, tu seras amenée à être séparée de lui. Tu le sais ? Tu as pris ta décision. De ce fait, les dieux m’ont envoyé une vision assez intéressante sur lui. Il déambulait dans un bois et…

-Tais-toi ! »

Sakura devint livide. Elle connaissait par cœur cet aperçu de l’avenir de son compagnon. C’était la vision que lui envoyait pendant son sommeil Hinata, la mettant en garde. Comment avait-elle eu accès à cette partie du futur alors que Sakura elle-même ignorait ses propres décisions récentes ? D’ailleurs, ces images étaient les seules qu’elle ne contrôlait pas, les seules qu’un spectre lui imposait nuit après nuit dans ses songes. Elle ferma les yeux, ne pouvant empêcher cette représentation d’un Naruto ébranlé de l’assaillir. Son cœur se serra.

« Cette vision était étrange.

-En quoi ? demanda-t-elle. Tu as vu un homme accablé à cause d’une fillette.

-Justement, j’ai vu cet homme ! C’est la première fois de ma vie que je peux anticiper ses actions à lui.

-Mais, pourtant, tu nous as vus marcher dans le désert. C’est pourquoi tu avais envoyé deux chevaux.

-En fait, je t’ai vue seule. Jamais sa silhouette n’est apparue à tes côtés. Des rumeurs nous sont parvenues nous informant de votre association. J’en ai juste déduit qu’une fillette ne se risquerait pas seule dans cette désolation sablée.

-Il porte en son sein l’âme d’un démon. Il échappe donc à la logique de notre monde. Nous ne pouvons prédire ses réactions. Le vil renard est beaucoup trop impulsif.

-Toi non plus, tu ne peux le voir ?

-Non. Vu que je suis avec lui, je me concentre sur mon propre avenir. Si je suis capturée ou si je pressens un danger, je l’inclus dans mes prédictions mais sans certitude de réussite. Son impulsivité a failli me coûter la vie il y a deux mois, dit-elle en posant machinalement la main sur sa cicatrice située sur son flanc gauche.

-Je comprends…

-Dis-moi : comment sont les autres enfants ?

-Tu le verras par toi-même, petite Sakura. Observe-les bien. Ne te fie pas à leurs apparences. Ce sont tous des adultes expérimentés dans l’art du discours et de la manipulation. Tu dois apprendre leurs règles afin de pouvoir d’extirper de leur jeu de pouvoirs à tout instant. Si tu veux les guider et qu’ils t’accordent leur confiance, tu dois faire preuve de moins de naïveté.

-Tu me trouves naïve ?

-Oui. Ta nouvelle vie semble davantage influencer ton identité que nous autres. Tes émois d’adolescente naissante semblent brouiller ton jugement et gomment quelque peu ton caractère de femme.

-Mais je le répète, je ne suis pas…

-Je m’en suis rendu compte. Tu as réellement ressuscité en tant que Sakura. Contrairement à nous. Nous ne sommes que les ombres de ce que nous avons été. C’est pourquoi nous ne sommes pas désolés de la brièveté de nos existences si c’est pour renaître pleinement. Nous avons besoin de Konoha pour survivre mentalement à cette souffrance d’être alors que nous ne sommes plus, de voir les gens que nous avons aimés et chéris ne voir en nous qu’un enfant ignare, ou encore un monstre de foire.

-Hinata ne fait pas partie de mon passé. C’est une vie dont j’ai connaissance et qui influence malgré moi mon actuel destin. Je veux vivre longtemps. Je veux voir défiler les années et savourer chaque seconde en tant que Sakura. Il y a quelque chose que je dois accomplir. J’ai besoin de toute une vie pour cela. Et puis, j’ai fait une promesse à quelqu’un.

-Ne te berce pas d’illusions, jeune fille. Nous ne sommes que de passage. Nous ne sommes pas destinés à nous épanouir dans cette nouvelle incarnation. L’échec a un goût très amer, surtout pour les cœurs nobles comme le tien. Sur ce, je te dis à très bientôt dans nos rêves ! »

Gaara s’inclina. Il s’en allait vers d’autres occupations, rendant sa solitude à sa jeune invitée. Sakura resserra le châle improvisé sur ses frêles épaules. Les paroles de son hôte planaient autour d’elle semblables à des avertissements ou à une prédiction au parfum de malédiction. Elle devait bouleverser la roue du destin. Elle ne s’autorisait pas à fléchir par ces mots malencontreux. Elle était beaucoup plus forte que cela. Elle était une dame au caractère bien trempé, quoi qu’en pensât ce petit noble à l’attitude hautaine.

La jeune fleur redressa la tête. Tant pis si ses contemporains pointaient le doigt en sa direction, si chacun la condamnait pour ses décisions. Elle était qui elle était. Si les lâches désiraient se plier aux choix que des êtres invisibles leur dictaient, ce ne serait pas son cas. Elle inspira profondément et exhala lentement. Sakura avait besoin de sérénité. Elle se sentait enfin prête à les affronter, ces autres enfants aux pouvoirs célestes qui manifestaient leur besoin de la rencontrer.

 

 

Sakura entra dans la chambre qu’une domestique lui présenta. La pièce était grande, bien plus grande que ce qu’elle avait connu jusqu’à présent ; même lorsqu’elle vivait enchainée par l’organisation. Un lit, capable d’accueillir deux adultes bien portants, se tenait en face d’elle. Elle s’assit dessus et apprécia le confort prodigué par le matelas mou et les nombreux coussins posés dessus. La jeune fille huma le parfum de fraîcheur se dégager des draps doux. A présent couchée dans la literie, elle observa les quatre colonnes en bois qui étaient les extensions des pieds. Noués à leurs extrémités supérieures, des voiles aux couleurs apaisantes servaient de moustiquaire et permettaient au dormeur de s’envelopper dans un cocon protecteur, lui conférant par la même occasion un peu de mystère.

Où qu’elle posât les yeux, Sakura voyait le luxe s’étaler autour d’elle : les tissus en soie, les vases finement peints, les broderies d’or de qualité. Tout cela ressemblait à une cage dorée. Devait-elle vraiment s’abandonner au sommeil dans un tel endroit ? Elle n’était pas rassurée sans la protection de…

« Tu veux fermer les tentures ou je te laisse à la merci des moustiques, princesse ? » questionna une voix grave près d’elle.

Sakura sourit. Elle savait qui était là sans même le voir. Cet homme était réellement incorrigible. Il ne respectait aucune convention. Seules ses volontés faisaient office de loi. Pour une fois, elle fut ravie qu’il fût ainsi et pas autrement.

 La jeune fleur sentit le matelas s’affaisser à ses côtés, la renseignant sur l’actuelle position de son compagnon de voyage. Elle ne se posa même pas la question du comment de son arrivée. Elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’il était expert en ruse et en infiltration. Il était une ombre capable de se glisser n’importe où.

« N’as-tu pas honte de t’introduire de la sorte dans les quartiers d’une demoiselle ?

-Où ça une demoiselle ? »

Le sourire de Sakura s’agrandit. Il la taquinait. C’était bon signe. Elle s’autorisa à lever la tête en sa direction. Naruto était au-dessus d’elle, le visage appuyé sur une main. Allongé de cette manière, il lui faisait penser à un amant nonchalamment étendu aux côtés de sa dulcinée. Elle effaça immédiatement cette pensée de son esprit. Elle n’était qu’une enfant sous le regard protecteur d’une espèce de grand frère un peu trop farfelu.

« Je vais m’endormir, expliqua-t-elle.

-Tu comptes réellement leur parler à travers tes songes.

-Je ne peux échapper éternellement à leurs appels. Certaines choses doivent être éclaircies. Je ne veux plus fuir ce que je suis.

-Comme tu le désires, princesse stupide. Votre chevalier servant sera là pour veiller sur votre corps inconscient. »

Sakura s’agrippa à lui, lui souffla un « merci » et déposa un fugitif baiser sur la joue. Elle l’obligea à s’allonger sur le dos. Bien que contrarié, Naruto se laissa faire. Sa jeune protégée se lova contre sa poitrine. Ainsi couvée, l’enfant-vision sombra dans cette dimension où tout est possible.

 

 

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, l’élue des dieux découvrit un univers au blanc immaculé. Elle attendit quelques instants. Au bout de cette attente, elle perçut les éclats de lumière si familiers. Ces derniers se regroupèrent pour former une silhouette féminine aux rondeurs appréciables. Les traits d’Hinata se dessinèrent petit à petit. La jeune femme à la beauté angélique s’approcha de la fillette. Elle posa une main sur l’épaule maigre. De l’autre, elle désigna une porte inexistante il y avait peu encore.

« Il est temps. Ils t’attendent, murmura la femme aux longs cheveux ténébreux.

-Je sais. Ils attendent depuis le début.

-Es-tu sûre de toi ?

-Non, pas du tout. »

Sakura avança vers ce portail étrange. C’était une immense porte en bois avec des croisillons sculptés. La jeune indécise saisit la poignée ronde en métal. Doucement, elle la tourna déverrouillant le mécanisme. L’ouverture apparut.

« Mais ai-je réellement le choix ? » murmura-t-elle devant ce vide inconnu.

Sakura serra les poings. Elle les avait ignorées depuis si longtemps, ces voix qui criaient son nom. Elle avait refusé cette connexion. Elle ne voulait avoir de compte à rendre à personne. Elle tracerait elle-même son chemin, sans partager la souffrance d’autrui. Aujourd’hui, pouvait-elle nier ses responsabilités quitte à blesser davantage de personne ?

Deux mains amicales attrapèrent ses épaules. Derrière elle, une voix apaisante lui souffla des paroles réconfortantes. Celles-ci furent suivies par une poussée encourageante obligeant la jeune fleur à pénétrer dans cet espace inconnu. Sakura n’eut plus peur. Elle n’était pas seule. Hinata était en elle et Naruto veillait sur son corps dans la réalité.

Cette partie du rêve était beaucoup plus sombre. Sakura se trouva dans une forêt brumeuse. Elle ne voyait pas où elle avançait. Chacun de ses pas étaient lourds. Elle comprit que la terre était en réalité un marécage la boue retenait ses pieds avec efforts. Était-ce son subconscient qui la retenait ainsi ? La marche lui sembla durer une éternité. Enfin, elle arriva dans une clairière.

Sept portes flottaient à une dizaine de centimètres du sol autour d’elle. Elle vit sa propre porte avec les armoiries des Hyûga derrière elle. C’était comme si elle venait juste de la franchir et non de parcourir une forêt sauvage pendant des heures. Une lumière aveuglante l’empêcha de poursuivre son inspection de cet endroit étrange.

Un lion à la crinière de flamme s’approcha d’elle. Il ne grognait pas mais l’expression de son visage n’avait rien d’avenant.

« Un gardien… » souffla-t-elle en écarquillant les yeux.

Le lion était démesurément grand. Il la toisa de toute sa hauteur, semblant l’évaluer du regard. Sakura aurait dû avoir peur. Ce prédateur aurait été capable de l’engloutir d’une seule bouchée. Or, elle était seulement dans l’attente.

« Pourquoi ici et maintenant ? » questionna-t-il sans même bouger les lèvres.

Sakura sentit cette vague de magie familière l’entourer, comme lorsqu’elle recevait une vision. Elle fit confiance à son instinct. Après tout, elle avait le droit d’être ici. Elle aussi avait quelque chose à accomplir.

« Parce que ça devait être aujourd’hui et que je devais faire le premier pas vers eux. Cela devait être mon choix.

-Vos vies ne sont que des échos.

-Nos vies sont des messages afin d’aider les générations futures. On ne peut apprendre des erreurs passées sans en connaître l’histoire.

-C’est une vérité. Mais toi, qu’as-tu à enseigner de tes erreurs ?

-L’amour… »

Le lion sembla satisfait. Le feu de sa crinière s’intensifia au point de l’aveugler. Lorsqu’elle recouvrit la vue, elle vit Gaara. Il était apparu devant la porte qui lui appartenait. Il portait les mêmes vêtements que durant le repas. Il vissa son regard sur elle. Sa bouche remua silencieusement. Ses lèvres formèrent la phrase : « Observe et apprends. »

Quelques secondes plus tard, d’autres enfants firent leur apparition accompagnée d’élément qui leur était propre : eau, vent, pierre… Ils étaient tous là, tous sauf un.

La porte de l’absent était noire, le motif caché par la saleté rendant impossible la distinction de son blason. Sakura observa chacun des enfants. En dehors de Gaara, il y avait deux filles et deux garçons.

La plus âgée des filles avait de longs cheveux blonds semblables à ceux de Naruto. Son visage au regard azuré était voilé par des mèches dorées. La deuxième avait au contraire une tignasse aussi sombre que la nuit, nouée en deux chignons. Un des garçons ne lui inspirait guère confiance avec son air patibulaire et ses cheveux noirs rassemblés dans une courte queue en palmier au-dessus de la tête. Enfin, le dernier était un petit gars nerveux, très mignon avec sa coupe au bol. Le plus âgé était Gaara et le plus jeune ce gnome pas plus haut que trois pommes.

« Mes frères et sœurs, commença Gaara, je vous présente Sakura Haruno, la réincarnation d’Hinata Hyûga.

-Les soupçons de Neji sur sa véritable identité étaient donc fondés, enchaîna la blonde en examinant Sakura de la tête aux pieds.

-Il semblerait, en effet. Je vous propose de vous présenter tour à tour afin que Sakura se familiarise avec nos identités. Comme tu le sais déjà, je suis Gaara du désert, âgé de neuf ans. J’étais précédemment Sasori, l’ancien dirigeant du pays du Vent.

-Je suis Ino Yamanaka, neuf ans, se présenta la blonde. Anciennement, j’étais Tsunade Koichi. J’étais un médecin réputé et dirigeais le département de recherches au pays de la Terre. J’étais sur le point de faire une découverte importante sur les facultés réparatrices d’une boue exceptionnelle lorsqu’on m’appela pour soigner certains membres Hyûga. Nous avions un traité commercial avec eux. Notre relation était basée sur l’échange de métal et sa conception. Avec la perte de votre clan, mon pays a perdu les seuls forgerons de qualité capable de créer des armes correctes à partir de nos métaux particuliers. Je suis morte durant votre stupide guerre civile. Autant vous dire que je ne suis pas enchantée de vous rencontrer, mademoiselle.

-Nara Shikamaru, poursuivit le noir avec le palmier ridicule, huit ans. J’étais Sarutobi Asuma, stratège et commandant en chef des armées du pays de la Pluie. Mort lors d’un conflit faute d’armes de qualité en provenance du clan Hyûga.

-Moi, je suis Rock lee ! intervint le gnome à la coupe au bol. J’ai cinq ans. J’étais Maito Gai, un ninja expérimenté et qui n’avait pas peur du danger. Je suis mort en essayant de venger un de mes anciens élèves, membre du clan Hyûga. Au contraire d’Ino, je suis plutôt ravi de vous rencontrer, belle fleur.

-Tenten, huit ans. J’étais Mitarashi Anko, espionne à la solde du pays de la Foudre. J’étais sur le point d’avertir mes supérieurs de la mort du roi Sasori quand ses assassins se sont lancés à ma poursuite. Je suis décédée avant d’avoir eu le temps d’accomplir mon devoir. Tout cela parce que vous avez été incapable d’accomplir le vôtre, termina la deuxième jeune fille.

-Nous te présenterons plus tard Neji, reprit Gaara. Il est âgé de dix ans et il est le seul à avoir su mettre un nom sur votre ancienne existence en s’appuyant sur les armoiries gravées sur votre porte.

-Vous pouvez les voir ?

-Evidemment, cracha Ino, cet espace prouve nos liens. Depuis le début, nous frappons à ta porte afin d’établir un semblant de communication. Mais, sa majesté est beaucoup trop occupée pour nous répondre ou bien tu te terrais au fond de ton âme en espérant oublier tes fautes.

-Ino…

-Tu te trompes ! s’énerva Sakura. Je n’ai jamais demandé à mourir, je n’ai jamais exigé de revenir. Sache que je suis morte en exécutant mon devoir, précisa-t-elle en lançant un regard meurtrier en direction de Tenten. Si j’avais été la fille frivole que vous soupçonnez tous d’être, je me serais enfuie avec Naruto, l’homme dont j’étais éperdument amoureuse. Au lieu de cela, je lui ai expressément envoyé se construire un nom et une réputation afin de réclamer ma main dans l’honneur. Le seul fautif de ce désastre est Itachi Uchiwa. Cet homme a refusé de m’écouter, de discuter de la situation. Au lieu de cela, il a choisi la voie de l’orgueil et de la destruction. 

-Tu oses, petite impertinente, reporter la responsabilité de tes actes sur un autre, s’indigna Tenten.

-Non. J’ai fait mes choix et je les assume mais je n’ai jamais pensé que ma mort entrainerait une telle réaction en chaîne. Celui qui a fait couler le premier sang n’est pas moi mais Itachi.

-Sale petite… ! »

Tenten leva la main. Elle voulait rabattre le caquet à cette petite dévergondée qui se permettait de la regarder droit dans les yeux sans une once de remord. Son geste fut intercepté par une main provenant des ténèbres.

Un garçon, un peu plus grand que les autres, se matérialisa à la droite de l’ancienne espionne. Il avait de longs cheveux anthracite et un kimono de nuit au blanc immaculé. Tandis que les autres enfants étaient habillés avec des vêtements de jour, il était le seul à porter un pyjama. Lorsque le nouveau venu se tourna vers la jeune fleur, cette dernière retint sa respiration de stupeur.

Ce n’était pas sa beauté qui l’impressionnait, ni même la noblesse qui se dégageait de son être. C’étaient ses yeux, deux perles nacrées dénuées de pupille : c’étaient les iris opalines si caractéristiques de la famille Hyûga.

« Bonjour, je suis Neji, le dernier survivant de la famille Hyûga. »


Mot de l'auteur


Coucou tout le monde! Merci d'avoir lu ce 10ème chapitre!

Oui oui, je sais. Cela fait un moment que je n'ai rien posté. Voici mes piètres excuses: je suis partie en vacances et puis le travail m'a rattrapée! Enfin, je suis de retour et j'espère bien poster le 11ème ce week-end ^^. La première partie va bientôt se finir vu qu'elle prendra fin au 13ème.

Ici, nous rencontrons les autres enfants-vision. Tous ne sont pas ravi mais ils ont chacun du potentiel, surtout Neji. Avez-vous deviné de qui il est la réincarnation?

Encore merci d'avoir lu et à vendredi!


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