L'ombre du renard

Chapitre 7 : Tome 1 - Chasse

6924 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 06/04/2024 14:50

7. Chasse

 

Je courais vers une chimère, vers une illusion, vers ces promesses d’un avenir.

Je chassais mon cœur à travers ma violence.

Toi, tu as su capturer mon âme.

Tu n’as nullement usé de pièges.

Tu étais juste toi...

 

 

L’exercice était difficile. Tenir les bras en arrière accroissait indiscutablement sa vitesse et lui permettait de suivre Naruto à travers les arbres avec presque la même vélocité. Cependant, les maintenir en arrière lui donnait des crampes aux biceps. Sakura serra les dents, scellant les gémissements de douleur menaçant de franchir ses lèvres. Les plaintes ainsi que les questions étaient inutiles. Elle le savait, même si sa curiosité naturelle la taraudait.

Alors qu’ils quittaient paisiblement la ville et ses lumières, Naruto avait soudainement froncé les sourcils, humé l’air et fait un signe en sa direction. Il s’était mis en position et avait entamé sa course sans un mot. Entraînée à ses changements d’humeur, Sakura l’avait immédiatement suivi. Elle devenait une partenaire idéale : disciplinée, forte, comprenant la moindre attitude. Le doute était peut-être le seul hic dans leur partenariat.

Quelqu’un les poursuivait-il d’où la subite fuite de son compagnon de voyage ? D’ailleurs pourquoi fuyait-il ? N’était-il pas le terrible et puissant Démon-Renard ? Sakura ne pouvait pas croire que tout cela était dû à la seule présence de Sasuke Uchiwa. C’était un jeune homme très gentil et attentionné avec des manières impeccables. Aussi loin qu’elle s’en souvenait, il avait été très aimable.

"Et je peux remonter très loin dans ma mémoire, si je le désire vraiment, pensa-t-elle en se souvenant de la femme aux longs cheveux noirs. Mais, est-ce que je le veux réellement?"

Tout aussi brusquement, Naruto stoppa son mouvement sur une branche. Sakura le dépassa, sautant sur la branche suivante. Son saut fut interrompu par une main lui saisissant le col. Naruto la tira contre lui, la laissant tomber à ses pieds.

« Qu’est-ce qu’il te prend ? maugréa-t-elle, sa patience mise à rude épreuve.

-Tu n’as pas remarqué ? répondit calmement Naruto en scrutant le vide devant lui.

-Remarqué quoi ? »

Sakura fixa également l’espace devant elle. Elle insulta intérieurement son compagnon de paranoïaque quand elle le vit. C’était une fine toile comme celle des araignées, nourrie intensément de chakra. Si la jeune fille avait terminé son mouvement, elle aurait percuté de plein fouet ce mur invisible. Seuls les dieux savaient ce qu’il aurait découlé de cette rencontre fracassante.

« Qu’est-ce que c’est ? souffla-t-elle, les yeux ébahis.

-C’est un kenkaï primaire (mur infranchissable fabriqué à l’aide de chakra). Quelqu’un nous attendait et nous a tendu un piège.

-Faisons demi-tour dans ce cas !

-Impossible ! Il nous a presque rejoints. Descends pour que nous puissions le recevoir comme il se doit. »

Sakura inclina la tête et s’exécuta. Elle sortit son arc. Une flèche était déjà entre ses doigts, prête à être décochée en cas de besoin. Elle était petite, jeune et d’apparence fragile ; mais, il ne serait pas dit que Sakura Haruno ne vendrait pas cher sa peau. Naruto mit une main sur la gaine nouvellement achetée de sa lame courte. Il estimait inutile de sortir son arme sans avoir déterminé le danger : cela ne prouvait que sa nervosité ou son incapacité à gérer son stress. Or Naruto était maître de ses émotions. Chacun de ses gestes était calculé, mesuré afin que leur portée fût efficace et meurtrière.

Naruto fit appel à ses sens surdéveloppés. Il entendait les pas de son poursuivant. Il y avait peu encore, ils étaient deux. Cependant, le deuxième, pour une raison inconnue, choisit une autre direction. Il avait perdu la trace de cet autre. Aussi, il n’était pas possible que ce fût lui l’instigateur de ce piège. Cela ne signifiait qu’une seule chose : un troisième homme était dans le coup.

Le chasseur ne se fit pas attendre longtemps. Déboulant des ténèbres, Sasuke stoppa sa course devant eux. Les yeux de Naruto s’étrécirent, jaugeant son futur adversaire comme un prédateur le ferait avec un autre. Il avait espéré échapper à cette situation pendant des années et le voilà dos au mur à cause d’une gamine. Il coula un regard vers sa compagne à ses côtés. Elle n’avait pas esquissé le moindre geste mais ses yeux s’étaient agrandis. Il savait lire toute la déception du monde dans ce regard innocent.

« Sasuke-kun », souffla-t-elle.

Elle aurait pu poser mille questions, jouer les idiotes romantiques et faire preuve d’innocence. Au lieu de cela, elle s’était contentée de murmurer ce nom comme pour s’assurer de la véracité de sa présence et de son actuelle hostilité envers eux. Naruto félicita une fois de plus son intelligence et s’enorgueillit d’avoir déniché une coéquipière si lucide.

Sasuke leva la main en signe d’invitation envers la toute jeune fille. Son visage se voulait avenant, son regard chaleureux et envoûtant. Naruto éprouva de la répugnance en comprenant que le jeune homme utilisait sa technique de séduction pour l’attirer à lui. Le Renard renifla de dégoût tout en s’assurant de l’échec de cette entreprise sur la fleur de cerisier. Sakura ne bougea pas, imperturbable.

« Viens, Sakura, murmura Sasuke. Je te protégerai. Mieux que ce soi-disant grand-frère. Jamais, je ne te laisserai seule dans la rue. Aie confiance. N’as-tu pas passé un excellent moment en ma compagnie dans ce bar ?

-Et ensuite ? demanda-t-elle, insensible aux effets de l’hypnose séductrice grâce à son don.

-Comment cela et ensuite ?

-Où m’emmèneras-tu ? Vers qui ou quoi me conduiras-tu ? Non, je ne te suivrai pas. Tu sais que j’ai le don de double-vue. Je sais que tu n’agis pas de ton propre chef mais j’espérais sincèrement que tu ne représenterais jamais une menace pour nous.

-Si tu ne viens pas de ton propre gré, je serai obligé d’user de la force. Ce n’est certainement pas ce vieux croulant avec ce drôle d’accoutrement qui m’empêchera de t’emmener avec moi.

-La demoiselle a dit « non », Sasuke. Tu ferais mieux d’en rester là si tu ne veux pas que cela dégénère. »

L’Uchiwa se figea en reconnaissant la tonalité de cette voix. C’était une voix sans âge à l’accent marqué. Une voix que le guerrier de l’ombre ne pourrait jamais oublier de sa vie même s’il le désirait. Oubliant totalement son objectif premier, il se détourna de Sakura et observa ce protecteur à l’allure grotesque. Comment n’avait-il pas reconnu ce regard turquoise bien qu’il eût perdu cet éclat insouciant ? L’homme retira son casque et ses cicatrices si particulières furent visibles. Il retira également les vêtements superflus qui pourraient le gêner dans un éventuel combat. Seul un T-shirt noir saillant ses muscles resta sur son torse.

« Na-ru-to, marmonna Sasuke en détachant chaque syllabe lentement.

-Cela faisant longtemps, Sasuke. Tu as bien grandi depuis la dernière fois que je t’ai vu.

-Oui, j’ai grandi, dit-il sur un ton trop calme. Et je suis devenu aussi beaucoup plus fort. »

Sur ses paroles, il lança une volée de kunaïs sur le Renard. Ce dernier les évita avec aisance, prenant soin de s’éloigner de sa compagne. A peine avait-il touché le sol que son adversaire lui envoya un souffle de feu, technique spéciale de son clan. Naruto sauta une nouvelle fois et atterrit sur une branche quelques mètres plus haut, les pieds légèrement roussis par la dernière attaque.

« Sakura, pars ! Je te retrouverai plus tard !

-Non ! Comment feras-tu ?

-Aie confiance en moi, gamine !

-Non ! Je refuse de te quitter ! »

Distrait par sa conversation, le Renard ne vit pas son adversaire courir le long du tronc et lui envoyer un coup de pied magistral. Mû plus par l’instinct que par calcul, le blond s’abaissa. L’attaque de Sasuke brisa le tronc. Le haut de l’arbre, imposant, s’affaissa bruyamment. Les guerriers s’en moquèrent. Naruto ne se laissa pas perturber et contre-attaqua avec sa lame courte. Sasuke tira son propre katana et para le coup.

« La lame des Hyûga ! Tu n’as pas le droit de l’utiliser ! Tu n’es pas digne d’une telle lame après ce que tu as fait ! hurla Sasuke.

-La ferme ! »

Naruto le repoussa. Sasuke ne s’en laissa pas compter. Il répliqua de plus belle. Sakura redressa son arc et chercha à intervenir dans la lutte. Malheureusement, les échanges entre les combattants étaient si rapides et si violents qu’elle ne parvenait pas à saisir sa chance. Elle ne possédait pas leur niveau de technique. Peut-être possédait-elle une force surhumaine mais cela lui était inutile si elle ne pouvait l’utiliser dans un assaut de cette envergure. Elle maudit son incompétence. Des éclairs argentés lui permettaient de suivre leurs déplacements à défaut d’examiner leurs mouvements.

Soudain, le Renard se mit face à elle. Il n’était pas essoufflé. Le contraire aurait étonné la jeune fleur. Par contre, il ne quittait pas des yeux son adversaire, signe que ce dernier était réellement dangereux et menaçant. D’habitude, face à un samouraï médiocre, Naruto s’amusait un peu avant de le tuer afin de faire comprendre à chacun qu’il ne fallait pas le provoquer. Ses émeraudes glissèrent sur Sasuke et son cœur fit un bond dans sa poitrine. Ce dernier était très légèrement essoufflé. Une férocité indescriptible habitait son regard. D’ailleurs, ses pupilles avaient changé : un dessin particulier s’animait dangereusement.

« Sasuke, tu as activé tes pupilles. Tu sais que ces techniques sont dangereuses pour toi, intervint Sakura.

-Comment sais-tu tout cela, jeune demoiselle ? questionna l’intéressé. Tu l’as vu dans mon futur ? Je m’en moque si c’est le prix à payer pour venger mon frère !

-Itachi n’a eu que ce qu’il méritait, répondit calmement Naruto à l’accusation sous-entendue.

-Mensonge ! hurla-t-il, flamboyant davantage son regard. Mon frère était un homme d’honneur que tu as lâchement assassiné, espèce de pleutre.

-Sakura, murmura le criminel, je veux que tu partes maintenant. Sa fureur ne fait que croître et je serai plus tranquille si je ne devais pas m’inquiéter de ta sécurité pendant le combat.

-Mais…

-Tu as confiance en moi ou non, gamine ? »

Sakura retint son souffle et examina le dos de son compagnon. Elle ne remettait nullement en doute ses compétences mais quelque chose dans son attitude était étrange. Pourquoi ne faisait-il pas appel à son démon ? La victoire en serait certainement assurée. De plus, aucune de ses attaques n’était réellement offensive. On aurait dit qu’il cherchait plus à fatiguer Sasuke qu’à réellement le vaincre. Était-ce elle qui l’empêchait d’utiliser le maximum de ses capacités ? Elle l’avait pourtant déjà vu tuer et ce de la manière des plus écœurantes qu’il fût possible. Cela ne l’avait jamais perturbée car elle estimait justifiable la cruauté qu’il mettait dans ces actes selon les situations : soit par vengeance, soit pour un avertissement.

Aujourd’hui, il était question de confiance. Avait-elle confiance en lui ? Assurément ! De plus, elle devait admettre son incompétence dans cette querelle qui semblait antérieure à leur rencontre. Aussi, elle préféra écouter les recommandations de son compagnon et s’éclipser pendant qu’il était encore temps.

« Retrouve-moi, je t’en prie, dit-elle avant de s’élancer à travers les arbres.

-Je te le promets, dit-il avec un sourire sans pour autant détourner son regard azuré de l’Uchiwa.

-Tu fais encore des promesses ? Je croyais que tu avais arrêté ces conneries.

-Je n’ai jamais été un parjure !

-Va le dire à Hinata-hime ! »

Sasuke se lança une nouvelle fois sur Naruto. Il était plus déterminé que jamais. Il désirait la mort de cet homme. Peu importait qu’il perdît la vue en usant de techniques interdites, qu’on lui coupât un bras voire les deux ou que son cœur cessât de battre. Tant qu’un souffle de vie persisterait en lui, il n’aurait de cesse que d’attaquer ce traître jusqu’à ce la mort l’emportât.

 

 

Sakura s’éloigna aussi vite qu’elle le put. Bientôt, les cris de fureur de Sasuke s’estompèrent. Comment un garçon aussi doux et calme que lui avait-il pu se transformer en ce messager de la mort ? Sa curiosité reprit le dessus et elle supputa sur la relation initiale entre ces deux-là.

Elle mit un terme à ses réflexions à la vue d’une ombre devant elle. Un homme l’attendait. Il n’était pas très grand ni très impressionnant par sa stature. Il paraissait même très efféminé avec sa peau pâle et son eye-liner noir. Le vent jouait avec ses longs cheveux noirs lui conférant un aspect fantomatique. Sakura ralentit sa course, ressentant de plein fouet l’aura malfaisante de cet être. Elle voulut changer l’orientation de ses pas avant de réaliser qu’elle était prisonnière d’un kenkaï.

« J’ai besoin de toi, Sakura, siffla l’homme de sa voix désagréable quand elle arriva à sa hauteur. 

-Foutaise ! Vous voulez me manipuler, répliqua-t-elle en s’arrêtant face à lui.

-Aussi, rit-il, réellement amusé par ce chiot qui couinait. Tu possèdes un pouvoir exceptionnel, même parmi tes semblables. Sais-tu que tu es la seule à être capable d’y faire appel selon ton bon vouloir ?

-Certainement parce que je suis une des rares à avoir atteint cet âge.

-Il est vrai que peu d’entre vous peuvent se vanter d’avoir eu une existence longue. Je n’ai jamais compris la volonté des dieux de vous doter d’un don si exceptionnel si c’est pour mourir dès que vous avez accompli votre mission.

-Ils sont justes. Ils connaissent le cœur des hommes et leur concupiscence. Il est dangereux de laisser un tel pouvoir en des mains frauduleuses.

-Mais toi, tu es toujours en vie. Tu vas bientôt devenir une femme. Ton innocence sera perdue pour toujours, dit-il en s’extasiant à cette perspective.

-Ce que j’ai à accomplir est beaucoup plus important qu’une existence d’enfant ne peut me le permettre.

-J’aimerais beaucoup en connaître le but, siffla-t-il une nouvelle fois l’air pensif.

-Dans vos rêves ! »

Sakura, qui n’avait pas encore remarqué l’énorme tatouage garnissant le cou de l’inconnu, vit ce dernier se mouvoir sous la peau pâle. Avec horreur, elle constata que le motif se détachait petit à petit de son propriétaire. La tête d’un serpent énorme et menaçant apparut. Il pointa ses canines emplies de venin en sa direction.

La jeune fille voulut fuir mais elle était complètement tétanisée. Elle devait agir vite. Sinon, cet homme l’emporterait loin de Naruto. Elle mit la main sur son arc. Avant qu’elle n’eût le loisir de bander la corde, l’animal était sur elle, brisant l’arme de jet par la même occasion. Il la tenait prisonnière de son corps froid enroulé autour de ses bras. Il voulut la mordre dans le cou mais son maître l’en dissuada.

« J’ai besoin qu’elle soit éveillée pour tester ses capacités, mon tout doux. Il faudra que tu attendes encore un peu. Karin !

-Oui, maître Orochimaru ?

-Orochimaru, le voleur d’âme ! pensa Sakura, de plus en plus horrifiée par le ninja.

-Va me chercher Sasuke. Nous devons partir maintenant que nous avons ce que nous voulons.

-Il sera difficile de le séparer de son adversaire.

-Tu as bien fait de me prévenir de la présence du Démon-Renard avant d’en informer ton coéquipier. Je sais l’importance que cet homme a pour lui mais nous n’avons pas le temps de nous amuser. Dis-lui que s’il ne vient pas de son propre chef, nous l’abandonnerons ici-même sans espoir de retour.

-Bien, mon maître », dit la jeune fille rousse en inclinant la tête avant de disparaître.

 

 

Le combat s’était intensifié depuis le départ de la jeune fleur. L’Uchiwa se jetait dans chaque assaut avec toute la rage dont il était capable. Plus son regard se posait sur le criminel, plus sa haine était décuplée. Naruto parait toutes les attaques sans réelle difficulté, prenant toujours soin de ne pas croiser le regard meurtrier de son adversaire. Il savait pertinemment les effets du kaléidoscope hypnotique, une technique d’illusion propre aux Uchiwa, pour en avoir été victime avec Itachi. Il ne doutait nullement que Sasuke avait cherché à perfectionner cet art. Si le blond venait à être captif d’une illusion, même quelques secondes, il serait à la merci du vengeur enragé.

« Tu étais mon ami ! cria soudainement Sasuke. Et tu m’as trahi en tuant mon frère !

-Sasuke, tu ne connais pas toute l’histoire.

-Si ! Je comprends très bien que tu transpercé le cœur d’Itachi avec la lame que tu as volée à Hinata-hime !

-Cette lame m’a été offerte !

-Impossible ! » hurla-t-il en sautant pour une attaque aérienne.

Au lieu de parer l’attaque comme s’y attendait Sasuke, Naruto laissa la lame glisser le long de sa poitrine. Le katana l’effleura et le coupa légèrement. Le Renard saisit de sa main libre le poignet menaçant. Il maintint son adversaire immobile, posant tranquillement sa propre lame sur le cou gracile de l’ennemi.

« Au nom de notre ancienne amitié, je t’en supplie, écoute-moi.

-Tu vas me dire que tu n’as pas tué mon frère, Itachi ? Que c’était un malencontreux accident ?

-Non, répondit-il après une seconde d’hésitation. J’ai voulu sa mort et je le revendique.

-Alors, je n’ai rien à te dire, dit-il en lui crachant au visage. Tu es un homme sans honneur. Tu n’as jamais su respecter l’enseignement des shinobis.

-Mon honneur est dans le respect de mes convictions. J’ai toujours agi selon les préceptes que je considère comme justes. Ton frère est allé contre mes principes quand il a obéi aveuglément à une loi injuste.

-Va en enfer ! Tu as placé le déshonneur sur le clan Uchiwa par ton action et je me dois de le recouvrer en me vengeant.

-Tu es le dernier des Uchiwa.

-Raison de plus pour que je me fasse justice moi-même. Tu m’as trahi, toi que je considérais presque comme un frère.

-Sasuke… » murmura Naruto, la tristesse habitant l’azuré de son regard.

Le petit garçon aux cheveux ébouriffés qui le suivait partout lui revint en mémoire. En ces temps-là, un large sourire garnissait sans cesse ce visage de porcelaine. Naruto lui avait appris à lancer le kunaï, à se déplacer vélocement, à couler ses mouvements avec toute la discrétion dont un corps humain était capable. Leur jeu favori était les interminables parties de cache-cache que Naruto perdait à dessein pour éviter d’alimenter la déception du jeune garçon. En réalité, le Renard était capable de se fondre dans les ombres des arbres et de disparaître pour un temps illimité. Néanmoins, pour le plaisir de lire la satisfaction sur ce visage enfantin, il laissait un pan de son vêtement visible. C’était juste suffisant pour la réussite de sa découverte sans pour autant trop faciliter la tâche de son poursuivant.

Naruto cligna lentement des yeux. Il devait effacer ces souvenirs heureux. Tous les deux avaient changé. Ils avaient choisi leurs voies. Ils avaient commis des erreurs. Leur complicité avait été détruite au moment où Naruto avait décidé de tuer l’aîné des Uchiwa. Aujourd’hui, il devait empêcher un autre Uchiwa de lui enlever un être précieux. Il refusait de faire du mal à son ami d’où la raison de sa fuite depuis tout ce temps. Il ne doutait nullement de la tournure du combat : le jeune homme ne possédait pas les capacités nécessaires à sa destruction. S’il insistait, Naruto serait dans l’obligation d’anéantir la menace que représentait Sasuke.

« Sasuke, arrête de t’amuser », cria une voix féminine.

Les deux hommes levèrent la tête au même moment. Debout sur une branche, une jeune fille à la chevelure rousse les observait sans émotion. Elle avait confiance en Sasuke et savait qu’il réussirait à se défaire de cette apparente situation de faiblesse sans mal. Sasuke était un jeune homme fort et rusé. Elle n’attenterait pas à son honneur en s’immisçant dans leur lutte.

« Tu ne peux m’empêcher d’exercer ma vengeance, Karin !

-Nous l’avons capturée. Maître Orochimaru n’a que très peu de patience. Il menace de t’abandonner et de te rayer de l’association si tu fais passer tes désirs avant le bien du groupe.

-Tss !

-Capturée ? Vous détenez Sakura ?» questionna le blond d’une voix blanche.

Il se traita intérieurement d'idiot. Obnubilé par Sasuke, il avait momentanément oublié la présence des deux autres adversaires. Comment avait-il pu être aussi stupide? Cette enfant faisait décidément ressortir les aspects les plus sentimentaux de son être au mépris du danger environnant. En lui demandant de s'enfuir, il l'avait inconsciemment envoyée dans la gueule du loup. Il devait se resaisir et vite s'il désirait récupérer ce qui lui appartenait. En guise d'avertissement sur les futures représailles, le Renard fusilla du regard la messagère.

La dénommée Karin se contenta de lui offrir un sourire méprisant. Elle ne s’abaisserait pas à répondre à cette créature contre nature. Plus elle regardait son chakra, plus la combinaison de ces deux êtres dans le même corps la dégoûtait. Elle ne put malgré tout réfréner une certaine fascination devant la beauté luminescente d’un recoin de son âme. Elle se questionna un instant duquel était le propriétaire de cette brillance. Elle rejeta l’idée aussitôt exprimée. Cette chose était la source du mal-être de son bien-aimé Sasuke. Elle n’était que ténèbres et maléfices.

Naruto reporta son attention vers son adversaire et commit l’erreur de croiser son regard. Aussitôt, il fut hypnotisé et pris dans un mirage. Le visage de Sasuke s’effaça par vague. Une jeune femme à la longue chevelure de jais et aux yeux opalins lui apparut. Son sourire était enchanteur. Elle était sublime dans son kimono bleu nuit. Naruto se figea à cette apparition. Il savait que cela était un leurre. Il savait que cette femme n’existait plus. Pourtant, il avait la douloureuse envie de la toucher, de l’emprisonner dans ses bras, de l’embrasser à en perdre la raison.

« Hinata, se lamenta-t-il, les larmes aux bords des yeux.

-Naruto, mon amour, regarde comment je suis morte. »

Aussitôt, elle leva les bras. Elle n’exprima aucune souffrance quand un sabre lui ouvrit le ventre et déversa ses entrailles. Le sang macula le tissu finement brodé, dessinant une fleur macabre au niveau de son ventre. Le corps frêle eut un soubresaut au moment où la lame se retira du corps. Le jeune homme vit un éclair argenté puis la tête de la belle se détacha lentement de son corps. Tel un cauchemar, il vit le visage aimé déchoir, un sourire immuable sur ses lèvres.

« HINATA ! » hurla-t-il au bord de la folie.

Il se laissa tomber à genoux sur le sol. Il lui fallut quelques minutes pour récupérer la maîtrise de ses émotions. Cela faisait des années. Il aurait dû s’habituer à cette vision d’horreur, surtout qu’il la revivait régulièrement dans ses songes. Il ne pouvait rien changer au passé.

Lorsqu’il reprit conscience de la réalité, il s’aperçut qu’il était seul. Il ne pouvait peut-être rien changer au passé mais il pouvait modifier le futur. Sur son honneur, il ne laisserait personne toucher à un cheveu de sa protégée.

 

 

Sasuke arriva près de son maître. Il vit immédiatement la jeune demoiselle à ses pieds ligotée et agenouillée, des marques de strangulation apposées sur son cou fragile. Elle semblait hébétée. Nul doute que le maître avait usé de techniques radicales pour la domestiquer. Il ressentit un zeste de compassion. Il connaissait le degré de cruauté que son maître montrait lorsqu’il désirait ardemment quelque chose.

« Ce n’est pas trop tôt, l’apostropha Orochimaru. Qu’en est-il de ce monstre ? L’as-tu tué ?

-Non. Nous l’avons semé grâce à une technique d’illusion, maître Orochimaru.

-Je m’en doutais. Tu n’es pas de son niveau. Tu es encore trop faible, mon jeune disciple.»

Sasuke serra les dents. Il était parfaitement au courant de ses capacités et s’était rendu compte de sa différence de niveau envers son adversaire après leurs premiers échanges. Ce qu’il ne comprenait pas, c’était la raison pour laquelle Naruto n’avait pas utilisé son savoir pour l’écraser rapidement. La honte s’accentua en lui à la suite des paroles de son maître. Comment pourrait-il un jour laver son honneur si chacun le prenait pour un faible ? Par ses actes, il se promit de prouver sa véritable force à tous et ainsi rétablir l’honneur du clan Uchiwa.

« Maître Orochimaru, appela une voix d’outre-tombe.

-Montre-toi, Zetsu. »

Une silhouette humaine se matérialisa aux côtés de l’homme au tatouage reptilien. La terre semblait se soulever et modeler un golem. Ce dernier était nu, sans aucune pudeur apparente. Il attendait patiemment que son chef lui donnât l’autorisation de prendre la parole.

« Dis-moi la raison de ta présence.

-Le seigneur Obito vous demande. Neji a eu une nouvelle vision. Cette dernière est indescriptible. Apparemment, quelque chose ou quelqu’un brouille les évocations du futur que nos enfants captent.

-Cela est gênant, j’en conviens. Bien. Je vais te suivre. Sasuke !

-Oui, maître ?

-Karin et toi êtes chargés d’amener cette petite à l’endroit convenu.

-Je n’irai nulle part », murmura difficilement la concernée.

L’homme arqua un sourcil, l’ombre d’un sourire planant sur ses lèvres. Il était amusant de constater que certains ignorants cherchaient encore à contester son autorité, surtout quand il s’agissait de si jeunes enfants. Il s’approcha de sa prisonnière. Sans ménagement, il lui souleva le menton, la forçant à affronter son regard glacial. Il fut étonné. Au lieu de la peur, il vit dans ces perles de jade de la détermination et du courage. Cela augmenta son amusement. Il aurait d’autant plus de plaisir à briser cette âme brave et innocente. Cette enfant ramperait bientôt à ses pieds. Il jubila intérieurement à cette pensée.

« Crois-tu réellement que tu as le choix, petite ?

-Naruto viendra… Il viendra me sauver…

-Naruto, dis-tu ? demanda-t-il, un regard interrogatif envers ses hommes.

-Le Démon-Renard, maître, répondit prestement Karin à la question muette.

-Ah, je vois. Penses-tu être suffisamment précieuse pour qu’il vienne te chercher ?

-Précieuse ? Non. Mais il a un orgueil démesuré. Vous lui avez pris ce qui lui appartenait. Il va vous le faire payer, dit-elle d’une voix enrouée avec un petit sourire narquois. Vous allez recevoir la dérouiller de votre vie. Vous êtes déjà mort mais vous le savez pas encore. Naruto, il va…

-Tais-toi, impudente ! »

Un serpent sortit de la manche d’Orochimaru. La bête fonça vers le cou de Sakura. Ses canines s’enfoncèrent sans difficulté dans la peau tendre, déversant leur poison dans les veines palpitantes. La victime n’émit aucun son ; seuls ses yeux dont les pupilles s’étrécirent trahissaient la douleur occasionnée par ce geste. Dès que le reptile lâcha son emprise, la toute jeune fille s’effondra contre le sol boueux de la forêt.

« Ne me décevez pas ! »

Après cet avertissement, Orochimaru disparut en compagnie de Zetsu.

Sasuke s’approcha du corps inerte. Il détestait les actions radicales de son maître. Il caressa du bout des doigts le visage juvénile. Ce dernier était froid et sale. Sasuke pinça ses lèvres en examinant la blessure au cou. Deux marques violacées zébraient l’épiderme couleur pêche, dénaturant sa beauté naturelle.

Il appréciait la jeune fille. Elle lui rappelait quelqu’un sans savoir qui exactement. Une aura familière l’enrobait à son contact, apaisante et saine. Elle était tout le contraire de ceux qu’il avait côtoyés depuis la mort de son unique parent. Même Karin qui se tenait derrière lui et à l’apparence si envoûtante cachait en son sein une âme sombre et dénaturée. Sa discussion innocente avec cette enfant-vision dans la cité avait eu le don de faire renaître celui qu’il avait été à une époque lointaine, une époque où la vengeance était pour les héros des contes populaires et non un mot inscrit en lettre de feu dans son cœur.

Délicatement, il souleva ce corps léger. La mort dans l’âme, il exécutait les ordres donnés. Sasuke avait besoin de l’association pour obtenir le pouvoir nécessaire à la réalisation de sa vendetta. S’il devait sacrifier cette innocente au nom de sa victoire prochaine sur le parjure, il le ferait sans hésiter. Pourtant, il ne se réjouissait nullement à cette perspective, conscient de devenir un monstre plus horrible que celui qu’il pourchassait.

« En route ! »

Karin hocha la tête, soulagée de constater que Sasuke semblait enclin à réaliser sa mission. Elle avait lu de l’indécision dans son chakra. Habituée à la noirceur, elle avait été très surprise de voir apparaître des éclats argentés en lui au moment où sa main caressait le visage de l’endormie. Quelque chose de doux avait émergé. Cela était dangereux. La tendresse n’avait pas sa place dans leur nindo. On tuait ou on était tué. La pitié était pour les faibles. Si Sasuke devait se retourner contre l’organisation, Karin n’était pas sûre de le suivre. Son amour avait des limites, se rendit-elle compte tristement.

Soudain, quelque chose déboula entre eux. Une créature à l’aura malfaisante leur barrait le chemin. Sans surprise, Sasuke identifia cette ombre comme étant Naruto. Ce dernier avait changé en l’espace de quelques instants. Nostalgique et serein lors de leur premier échange, son regard ne dégageait que fureur et animosité à cette seconde précise. Ses yeux s’étaient colorés de noir et de rouge. En se posant sur Sasuke portant Sakura, ils repérèrent immédiatement les ecchymoses révélatrices des tourments subis par la toute jeune fille.

« TEME ! » hurla Naruto.

La rage s’enflamma en lui. Il n’avait qu’un seul désir : torturer à mort les responsables. Pour la première fois de sa vie, Sasuke ressentit ce que les gens nommaient la terreur.

 

 

Naruto titubait entre les arbres. Il n’était pas faible ni blessé ; il semblait épuisé par la vie. Quelque chose lui avait ôté toutes forces vitales.

« Non », murmura Sakura.

Il trébucha à de nombreuses reprises sans chuter pour autant. Ses bras pendaient le long de son corps ; la pointe de son sabre tenu dans sa main droite traînait contre le sol, produisant de petits bruits métalliques intermittents lorsque la lame rencontrait des pierres.

« Non », prononça-t-elle un peu plus fort.

Le Renard était maculé de la tête aux pieds de sang. Soudain, l’homme s’effondra. A genoux, il planta son sabre court dans la terre meuble. Il serra la poignée des deux mains et y cacha son visage.

« Non ! cria Sakura. Je ne veux plus de cette vision !

-Sakura-chan, hoqueta-t-il. Pourquoi as-tu fait cela, Sakura-chan ? 

-C’est ce qu’il risque d’arriver si tu persistes sur cette voie, souffla une voix féminine derrière elle.

-Hinata-sempai, arrêtez de me tourmenter ! Dites-moi plutôt comment éviter un tel destin. »

La femme qui se tenait jusqu’à présent cachée derrière la jeune fleur de cerisier s’avança.

"Pourquoi, vous faites ça? Pourquoi ne me dévoilez-vous pas tout votre passé? J'aurais pu aider Sasuke.

-Parce que c'était mon choix. Tu n'es pas moi.

-Mais, je suis une partie de vous. Je possède votre coeur.

-En es-tu si sûre?"

Sakura serra les lèvres. Elle était incapable de répondre à cette question. Hinata parut satisfaite de cette non réponse. Finalement, peut-être que son voeu puéril serait réalisé par cette enfant du destin.

De la main, elle effaça ce Naruto effondré et vaincu par la douleur. Une autre vision prit sa place, celle de deux garçons riant ensemble. Le premier était âgé d’une vingtaine d’années, les cheveux blonds en bataille, le sourire large, les saphirs de ses yeux pétillants et heureux. Le deuxième avait à peine six ans, les cheveux sombres hirsutes, un rire enfantin doux à l’oreille. C’étaient Naruto et Sasuke il y avait douze ans de cela. Une complicité amicale les habitait. Ils rayonnaient de bonheur.

La femme tourna son regard opalin vers Sakura. Un sourire triste se peignait sur ses lèvres vermeilles. Cet esprit du passé respirait la dignité et la candeur. Elle était belle, bien que ce mot fût en dessous de la vérité pour la décrire avec exactitude. Sakura se sentait puérile et quelconque en sa présence.

« J’ai donné mon affection à l’un et mon amour à l’autre. Je refuse qu’ils se battent à cause du passé.

-Je le sais, répondit respectueusement l’enfant-vision. Cependant, je ne peux suivre Sasuke. Il a changé.

-J’ai commis des erreurs, poursuivit le fantôme. J’ai fait des choix que je pensais justes mais il s’avérait que je me trompais. Je refuse que ces hommes dont je chéris le nom s’entretuent à cause de mes décisions. Je mets tous mes espoirs en toi, ma réincarnation.

-Je ne vous décevrai pas, Hinata-sempai.

-Réveille-toi, Sakura ! Réveille-toi et sauve les hommes que j’aime ! »



Les paupières de la jeune fille papillonnèrent. Elles étaient lourdes. La tête lui tournait et elle sentait la nausée l’envahir. Certainement un contrecoup du poison. Sa vue était trouble. Son ouïe était inefficace car son cerveau n’arrivait pas à identifier les sons aux alentours. Malgré son mal, la fleur se concentra sur la voix familière et pourtant étrangère qu’elle entendait.

« …ai endormi un instant. Je ne veux pas te tuer, enfant Uchiwa. Naruto ne se pardonnerait jamais ta perte. Pourtant, j’ai du mal à contenir sa fureur. Tu n’aurais jamais dû lever la main sur cette enfant.

-Pourquoi ? Naruto n’aime que lui. Est-il à ce point orgueilleux qu’il désire se venger sur les personnes ayant quelque peu amoché son jouet ?

-Elle n’est pas son jouet.

-N’use pas de ta ruse et de tes mensonges contre moi, vil Kyûbi. Qu’est-elle sinon un jouet à ses yeux ?

-Elle est la vie, l’espoir. Naruto vivait dans une solitude terrifiante, le déshumanisant totalement. Il avait oublié ce que c’était de vivre, de rire, de partager avant de rencontrer cette fille. Et tu sais parfaitement qu’il n’y en a eu qu’une autre qui a suscité autant de sentiments en lui depuis qu’il est au monde.

-Hinata Hyûga ! La fille qu’il avait juré de protéger. Celle qui est morte en l’espérant chaque jour, dépérissant de son amour impossible pour cette créature. Dis-moi Kyûbi, baise-t-il encore toutes les putains à la longue chevelure noire qu’il rencontre en s’imaginant culbuter Hinata-hime ?

-Tu n’aurais pas dû, imprudent Uchiwa. »

L’aura orange recouvrant Naruto augmenta. Des canines se dénudèrent sous ses babines. Son regard se voulait meurtrier. Les cicatrices sur ses joues s’intensifièrent, lui conférant un air féroce.

Sasuke déposa délicatement son fardeau contre le sol. Sakura s’agita légèrement, encore abrutie par le venin. Le jeune représentant du clan à l’éventail activa son sharingan, prêt à en découdre avec son adversaire. Il savait qu’il n’avait aucune chance de victoire. Au moins, mourrait-il honorablement et non comme un pleutre fuyant la mort. Il espérait qu’avec l’association de Karin, ils auraient au moins une chance de réussite à sa folle entreprise. Un regard vers sa coéquipière anéantit cette perspective. Cette dernière était dévastée par la frayeur. Elle possédait le don d’analyser les chakras et ainsi ne pas se laisser abuser par les tentatives d’intimidation. Si elle était à ce point effrayée c’était que cette démonstration de force n’était que le sommet de l’iceberg.

Sakura se mit difficilement sur le ventre. Elle n’était pas idiote. Elle comprenait que Naruto n’arrêterait pas son geste. Sasuke avait été trop loin dans ses paroles. Elle devait intervenir, elle devait le stopper, elle devait rassembler ses forces et lever ses grosses fesses pour remettre du plomb dans cette cervelle de moineau. A chaque mouvement, elle haletait. Sa migraine s’accentuait. Elle parvint à se lever, les bras pantelants, la tête lourde, le cœur au bord des lèvres.

Sasuke dégaina son sabre. Les jambes étaient légèrement écartées, les pieds enfoncés dans le sol, le corps tendu prêt à recevoir la première attaque. Sakura se tourna vers son compagnon. Il était méconnaissable. Son cœur se serra. Elle ne pouvait le laisser devenir un monstre. Dans ces yeux inhumains, elle chercha l’homme qui se voulait être son protecteur. Elle ne pouvait pas le laisser disparaître derrière ce masque irascible. En cette foi, elle trouva la force de bouger.

La fleur de cerisier s’élança vers le démon. Elle se laissa tomber contre lui, enlaçant désespérément son cou de ses bras frêles. Les larmes coulèrent sur ses joues sales. Instinctivement, le jeune homme entoura sa taille fine de ses bras, la retenant de tomber. Il huma son délicat parfum de fleur et cela l’apaisa momentanément.

« Je suis là. Je suis bien vivante, articula-t-elle difficilement.

-Ils ont voulu t’enlever à moi !

-Je ne suis pas morte. Je ne suis plus Hinata-sempai. Je ne te quitterai jamais. »

Naruto, le Démon-Renard, resserra son étreinte. Il le sentait. Il sentait que ces mots n’étaient que vérité. L’espoir fleurit en lui. L’ombre devenait lumière…



Mot de l'auteur


Voici la grande révélation: Sakura est Hinata, du moins sa réincarnation! Ici, j'ai quelque peu changé la relation entre les personnages et j'espère que cela ne vous destabilise pas trop.

Merci d'avoir lu ce chapitre et je vous dis à la semaine prochaine.


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