LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 30 : Le camp

3384 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 25 jours

Chapitre 30 : Le camp


Le trajet est plutôt cocasse, nous n’avons pas vraiment l’occasion de discuter entre nous puisque nous devons nous mettre d’accord sur notre itinéraire tordu.

Certains ont des boussoles, d’autres portent les tentes, et je galère pour ma part avec la carte. Nos kage n’ont pas fait les choses à moitié, tout est fait pour nous perdre et nous rendre la tâche compliquée mais ça ressert nos liens et nous rions beaucoup, complétements perturbés par ce que nous avons sous les yeux.

Nous sommes actuellement tous autour de nos affaires, posées sur une roche plate, à nous questionner. Nous sommes tous bien formés et ne comprenons pas pourquoi nous n’arrivons pas à rejoindre notre point lorsque Kakashi décide enfin de se joindre à nous et observe une minute ou deux silencieusement nos affaires avant de soupirer :

-         La carte est fausse et nos boussoles n’indiquent pas le nord, dit-il avec lassitude.

Nous le dévisageons tous en riant nerveusement.

-         Mais ça n’a aucun sens, pouffe Ashi.

-         Si, je suppose que c’est le moyen de nous faire réfléchir ensemble, s’amuse Nanba.

-         Mais qu’est-ce que tu en sais ? s’agace Tama en regardant Kakashi.

-         C’est plutôt évident, le nord est par ici et ce n’est pas ce que la boussole indique, répond Kakashi froidement.

Maintenant qu’il le dit, c’est effectivement évident, aucun de nous n’avait remis en question notre boussole alors que c’était sous notre nez.

-         Et puis si on regarde la carte, il y a des détails qui ne concordent pas, continue Kakashi, l’air blasé.

Il m’énerve immédiatement, il nous dit ça comme si nous étions stupides de ne pas avoir remarqué.

-         Et tu ne pouvais pas te réveiller avant, grince-je entre mes dents.

-         Non, je profitais du paysage, me rétorque-t-il.

-         C’est bien utile ça, tu brilles par ton inefficacité ! le tacle-je.

-         Ce n’est pas moi qui tiens une fausse carte dans les mains pendant des heures sans m’en rendre compte ! réplique-t-il en levant le nez.

Je rougis un peu :

-         Ce n’était pas facile à voir, arrête de m’embêter Kakashi ! me défends-je.

-         Oui, c’est vrai, mais quand même, tu parles d’une ninja, dit-il.

Son œil devient presque rieur et je me retiens de sourire, me répétant que je le déteste.

-         Hanako a raison ! Tu viens de nous faire perdre des heures Kakashi ! me soutient Tama avec un air agacé.

Kakashi fronce les sourcils, posant un regard beaucoup moins gentil sur Tama que sur moi :

-         Vous n’aviez qu’à être plus attentifs… grogne-t-il.

-         Et toi tu n’avais qu’à nous aider au lieu de ne rien faire, réplique Tama.

Kakashi se tend et je m’inquiète un peu, me doutant qu’il n’apprécie pas le ton de notre camarade tandis qu’il s’approche de lui avec une tête menaçante :

-         Je te déconseille de continuer à me parler sur ce ton, gronde-t-il.

Tama le dévisage, un peu choqué par son attitude inquiétante :

-         Je soutiens simplement Hanako ! Elle a complétement raison, répond-il, un peu moins assuré.

-         Et bien soutiens-là en me parlant avec un peu plus de respect ou ça va mal se passer ! tonne Kakashi.

Super, l’ambiance est au top désormais.

-         Je n’ai rien dit de plus qu’elle, argumente Tama.

-         Et qu’est-ce qui te fait croire que tu peux me parler comme elle me parle ?! aboie Kakashi.

-         Tranquille Kakashi, dit Nanba d’une voix calme.

-         Parce qu’il faut s’appeler Hanako pour avoir le droit de te dire que tu es inefficace ? demande Tama avec insolence, se sentant soutenu par Nanba.

Kakashi fait deux pas vifs, se plantant directement devant lui :

-         Exactement, et je ne crois pas que tu t’appelles Hanako, alors tu vas te calmer avant que je ne le fasse cette fois !

Tama perd sa confiance, dévisageant Kakashi, un petit éclat d’inquiétude au fond des yeux et je me réveille :

-         Arrête Kakashi ! Laisse-le tranquille maintenant ! m’écrie-je.

Il me lance un petit regard énervé mais s’éloigne tout de même et Tama respire mieux tout à coup.

Nous reprenons ensuite nos affaires avant de nous remettre en route, de façon beaucoup plus efficace maintenant que nous ne sommes plus biaisés par nos outils trafiqués.

Nous progressons jusqu’à nous arrêter pour manger et tout le monde discute dans la bonne ambiance, sauf Kakashi, cela va sans dire, qui préfère s’isoler avec son livre.

Tama s’assoit à ma droite :

-         Merci de m’avoir défendu, dit-il.

-         Il n’y a pas de quoi, Kakashi peut être un peu grognon de prime abord, m’explique-je.

-         J’ai vu ça. Tu le connais bien ? demande-t-il.

-         Oui, c’est le meilleur ami de mon petit ami, dis-je en riant.

-         Ah… alors il y a un petit copain… dit-il d’une voix sombre.

Nanba, sur ma gauche, tourne la tête vers moi :

-         Alors c’est sérieux entre Rinko et toi ? demande-t-il.

-         Pas vraiment, nous nous fréquentons plutôt, c’est d’un commun accord. Mais je ne vois pas d’autres hommes, il me suffit, précise-je.

Je préfère éviter tout malentendu mais ce n’est visiblement pas ce que Tama entend :

-         Ah ! En voilà une bonne nouvelle ! Tu sais Hanako, il y a de la neige dans les sommets, dit-il.

-         Euh… oui, j’ai cru comprendre… bafouille-je, un peu perdue.

-         J’ai hâte de pouvoir te réchauffer cette nuit, glisse-t-il alors avec un drôle de sourire.

Je fronce les sourcils, complétement choquée par ce qu’il vient de me dire mais Nanba vole à mon secours :

-         Si tu veux on se mettra ensemble dans la tente, dit-il d’un air détaché.

-         Avec plaisir ! couine-je rapidement, évitant de croiser le regard de Tama.

Nanba me fait un joli sourire et nous discutons tous les deux de notre itinéraire jusqu’à la fin du repas, m’évitant d’avoir à parler à Tama, ce qui m’arrange bien après sa blague de mauvais goût.

Sur la fin d’après-midi, nous reprenons notre route et nous entamons la montée du pic où nous devrons passer la nuit, l’air devient plus frais et les premiers petits centimètres de neige apparaissent, me ravissant.

Tama reste courtois cet après-midi-là, me rassurant un peu. Le seul moment gênant arrive en toute fin d’après-midi, lorsque nous traversons une rivière en sautant de cailloux en cailloux, glissants à cause du gel, et qu’il attrape ma hanche pour « m’aider ».

-         Ça va, je m’en sors, précise-je en lui souriant.

-         Tu es sûre ? demande-t-il.

Mais monsieur mauvaise humeur surgit :

-         C’est une ninja ! Tu as peur de quoi ! Qu’elle tombe à l’eau ! Je sais qu’elle a l’air empotée mais quand même, râle Kakashi.

Dès que Kakashi arrive, Tama lâche ma hanche et se remet en avant sans commenter tandis que je lance un petit regard sévère à notre commandant grognon.

Il s’arrête près de moi, attendant que les autres soient suffisamment loin.

-         Reste loin de Tama, râle-t-il encore. 

-         Pourquoi ? demande-je.

-         Je ne le sens pas, c’est tout, répond-il.

-         Il est très gentil, dis-je pour le défier.

-         Hanako, arrête d’être pénible, ne t’approche pas de lui, soupire-t-il.

-         Je ne suis pas sous tes ordres ! m’offusque-je.

-         Bien sûr que si, je suis ton commandant ! s’agace-t-il.

J’en ouvre la bouche, c’est la première fois qu’il me fait le coup de l’autorité ! S’il imagine que ça m’impressionne, il se fourre le doigt dans l’œil.

-         Je n’en ai strictement rien à faire ! claironne-je en levant le nez.

Il me lance un regard sombre qui me plait et je rougis un peu lorsqu’il s’approche tout près.

-         Continue de me défier et je vais te punir pour de bon. Quoi que tu en dises, je suis ton commandant Hanako, dit-il de sa voix la plus grave.

-         Alors punis-moi, parce que je t’assure que je n’en tiendrai pas une seconde rigueur, m’obstine-je.

Il soupire en levant les yeux au ciel : 

-         Tu es impossible Hanako. Je dis ça pour t’aider !

-         Bien sûr, c’est ton genre tiens. Tu dis ça pour m’éloigner de mon nouvel ami à tous les coups, tente-je.

-         Débrouille-toi, mais ne viens pas te plaindre s’il s’avère que c’est un idiot, siffle-t-il.

Je le regarde rejoindre les autres, fière comme un paon de lui avoir tenu tête, satisfaite aussi de m’être chamaillée avec lui, il faut le reconnaitre. Je suis incorrigible.

Nous arrivons à notre point de campement en début de soirée, c’est absolument magnifique. Il y a dix centimètres de neige et les sapins sont recouverts aussi, nous sommes contre le flanc d’une falaise complétement givrée, qui réfracte la lumière du soleil couchant de la plus jolie des façons.

Une petite organisation se met en place, certains s’occupent du bois, d’autres allument un feu, et des tours de gardes sont organisés par trois volontaires, dont Kakashi, qui se répartissent la soirée et la nuit à venir.

Pour ma part, je m’occupe de sortir nos rations du soir et l’eau, préparant nos vivres à proximité du feu.

Lorsque la nuit devient noire, notre feu crépite et nous avons suffisamment de bois pour toute la nuit. Nous nous installons sur nos manteaux, histoire de ne pas nous asseoir dans la neige, et je suis bien contente d’avoir pris une petite couverture que je passe sur mes épaules, m’isolant de l’air glacial qui nous mord à vif à cette altitude.

Nous sommes en cercle autour du brasier, et les discussions vont bon train. Une fois de plus, je me retrouve avec Tama d’un côté et Nanba de l’autre, ce dernier me faisant la conversation tranquillement, me demandant ma rencontre avec Rinko, que je lui explique et il m’apprend son lien avec lui :

-         C’est un ami, nous faisons partie de la même bande, m’explique-t-il.

-         La très grande bande alors je suppose, pouffe-je.

-         Tu as tout compris. Rinko a le don d’agglomérer les gens autour de lui, s’amuse-t-il. C’est comme ça que la bande est devenue si grande, il a présenté tous ses groupes d’amis les uns aux autres, qui ont ramené d’autres gens avec le temps et ainsi de suite. Nous sommes une quarantaine je dirais !

-         Mon dieu, je comprends mieux pourquoi il y a toujours une sortie ou une soirée ! m’exclame-je en riant.

-         Exactement, il y a toujours de quoi faire, et puis ce ne sont jamais exactement les mêmes qui sont présents, la seule constante, c’est ton amoureux ! blague-t-il.

Je rougis un peu, gênée qu’il l’appelle ainsi.

-         Excuse-moi Hanako, j’avais oublié que vous vous fréquentiez simplement, je ne voulais pas te mettre mal à l’aise. C’est un drôle de concept pour moi, je ne connais pas grand-monde qui fonctionne comme ça, dit-il en souriant.

-         Il n’y a pas de mal, c’est simplement que je ne suis pas très … douée en relation, m’explique-je. J’ai passé ma vie célibataire, alors ça me fait drôle de fréquenter quelqu’un d’une seconde à l’autre, donc nous en sommes arrivés à ça, nous apprenons à nous connaitre, mais il est plus simple de dire que nous sortons ensemble que d’expliquer à chaque fois les termes de notre relation !

Il éclate de rire et Tama intervient :

-         Comment est-il possible que tu sois restée célibataire toute ta vie ?! Tu te fiches de nous ? s’amuse-t-il.

-         Non, je t’assure, réponds-je.

-         Tu préfères les affaires d’une nuit je suppose, coquine.

Une fois de plus, je le dévisage comme s’il m’avait mis une claque et je rougis de gêne. Nanba lui lance un regard un peu dégouté mais ne dit rien et un blanc plane entre nous trois. Tama n’a pas l’air le moins du monde gêné par ce qu’il vient de dire ni par l’ambiance qui vient de s’installer et je ne peux m’empêcher d’avoir une petite pensée pour Kakashi qui m’avait pourtant demandé de rester loin de Tama.

J’ai discuté avec lui sur la route en plus, clairement plus pour embêter Kakashi qu’autre chose, et je suis déjà en train de m’en mordre les doigts puisque Tama imagine visiblement que nous sommes plus proches que ce qu’il en est.

-         Et donc, c’est récent toi et Rinko ? demande Nanba en se raclant la gorge, mal à l’aise vis-à-vis de la situation.

-         Assez oui, ça fait deux semaines que je le connais, réponds-je.

-         Ah d’accord ! C’est vraiment tout récent oui, c’est sans doute pour ça qu’il ne t’avait pas encore emmené à l’une de nos soirées ! s’exclame-t-il.

-         Je n’en suis pas friande non plus, je suis assez casanière, précise-je.

-         Ça pourrait être sympa de te croiser à l’une de nos sorties, tu es vraiment une fille adorable, dit-il.

-         Merci, je suis ravie de t’avoir rencontré, réponds-je en souriant.

-         Et moi ? Tu es ravie de m’avoir rencontré ? pouffe Tama.

Mes poils se hérissent tandis que je tâche de rester polie :

-         Euh… oui, c’est sympa de découvrir les ninjas du pays du gel, marmonne-je.

-         C’est moi le plus sympa, se marre-t-il encore.

Et bien, les autres doivent vraiment être horrible alors.

-         Ah… dis-je avec un petit rire forcé.

Yuko finit par se lever en nous proposant de tirer au sort les binômes des tentes pour jouer le jeu de la cohésion et tout le monde accepte. Ne voulant pas être la seule qui dit non, je ne dis rien, mais j’ai une peur bleue de tomber sur Tama, j’étais tellement soulagée d’être avec Nanba…

Mais heureusement pour moi, je me retrouve avec Ashi, qui est très sympa, tandis que Tama se retrouve avec Kakashi et je m’empêche de toutes mes forces d’éclater de rire lorsque leurs noms sortent et que Tama se décompose comme s’il avait vu un fantôme.

Après le repas, chacun vaque à ses occupations, et je lis devant le feu tranquillement en écoutant la conversation à voix basse d’Ashi et Nanba, qui comparent des techniques de combat. L’ambiance est douce, je suis bien au chaud devant le feu, mais je n’ai vraiment pas hâte de le quitter, je sens déjà que je vais mourir de froid cette nuit, l’humidité de la neige a traversé mon manteau et mon pantalon est trempé, je frissonne à l’idée même de devoir l’enlever pour dormir et je me prélasse avec délice devant les flammes brûlantes, espérant que ça me sèche un minimum.

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