LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 11 : Le fameux Pakkun
Je détaille son joli visage apaisé tandis qu’il s’endort à moitié et je souris un peu.
Il est vraiment gentil et patient, il n’a pas eu l’air dérangé de me montrer comment faire pour le satisfaire de ma main, alors qu’il passe son temps avec des filles sans doute bien plus dégourdies que moi. Je ne le pensais pas si pédagogue et prévenant.
Il est vraiment très bien, sans même parler de ça, je l’adore.
Je fronce un peu les sourcils en repensant à Kakashi et la culpabilité revient de plein fouet. Je mets « en péril » ma relation avec Rinko à cause d’un homme qui ne lui arrive peut-être même pas à la cheville.
Je devrais en parler à Rinko, il est tellement ouvert et cool sur tout… Je choisis l’honnêteté :
- Rinko ?
- Mh ? marmonne-t-il.
- Il y a des filles qui te plaisent ?
Il ouvre les yeux en fronçant les sourcils, bien réveillé tout à coup.
- Pourquoi tu me demandes ça ?
- Depuis que nous sommes ensemble, tu as croisé des filles forcément. A tes soirées ce weekend par exemple, est-ce qu’il y a des filles que tu as trouvé jolies ou attirantes ?
- C’est une question piège ? demande-t-il.
- Non, je t’assure.
- Oui, il y a des filles que j’ai trouvé jolies. C’est normal je trouve. Je ne sais pas trop ce que tu cherches à me faire dire, dit-il gentiment.
- Au restaurant vendredi, il y avait un homme que j’ai trouvé très séduisant. Et je me suis dit que je n’étais pas correcte de penser une chose pareille vis-à-vis de toi, je me sentais coupable et j’avais honte, m’explique-je d’une petite voix.
Il se détend :
- Mais non, ne t’inquiètes pas. Ce n’est pas parce qu’on décide de se mettre plus ou moins ensemble que ça veut dire qu’automatiquement les gens qui nous entourent deviennent moches, c’est étrange de penser ça, dit-il en riant.
- Je ne sais pas, je n’ai pas l’habitude de trouver des garçons beaux et j’ai encore moins l’habitude d’être en « couple », dis-je en lui souriant timidement.
- Trésor, arrête de te prendre la tête. Je n’ai aucun problème avec le fait que tu trouves des hommes séduisants. Et puis, nous avons dit qu’on restait plus ou moins libre, sans case… dit-il en embrassant mon front.
J’hoche la tête en méditant ses paroles et il reprend :
- Tu sais, il n’y a pas de problème pour moi, on décidera d’être exclusifs un jour ou l’autre si l’un de nous le désire. Je ne compte pas particulièrement voir d’autres filles mais si c’était ton envie d’élargir ton horizon, sache que je peux le comprendre, après tout tu n’as eu qu’un homme dans ta vie, et pourri qui plus est.
La simple idée me semble absurde :
- Je n’ai pas prévu d’élargir mon horizon non plus, dis-je en riant.
- C’est toi qui vois, encore une fois, arrête de te prendre la tête. Mais si quelque chose te chagrine encore comme ça, parle-moi en tout de suite, que je te puisse te rassurer.
Je souris avec joie tandis que la culpabilité s’envole de mes épaules.
- Tu veux savoir qui c’est ? demande-je, histoire d’être complétement transparente avec lui.
- Non, pas du tout. Ça m’évitera de me comparer, et puis c’est ton jardin secret. Notre relation n’est pas une prison Hanako !
- Tu es vraiment génial, dis-je en lui souriant.
- Hé, sinon comment pourrait-on envisager des plans à trois un jour ? dit-il en me souriant.
J’attrape l’oreiller sous sa tête avant de lui en mettre un coup dans le visage en riant :
- Mufle ! m’exclame-je.
- Arrête ! se défend-il, hilare, en attrapant l’oreiller.
J’espère qu’il n’était pas sérieux, qui fait ce genre de chose pour de vrai ? Je le regarde une seconde et mon visage s’affaisse. Rinko, voilà qui fait ce genre de chose.
- Tu en as déjà fait ? demande-je de ma voix la plus neutre.
Il m’observe pour prendre la température, mais de toute façon, je connais la réponse.
- Oui… dit-il doucement.
- Ne compte pas sur moi pour faire ça, le préviens-je.
- C’est noté.
- Mais qu’est-ce que tu as fait d’autre de ce genre-là ? m’agace-je.
- Hanako… tempère-t-il.
- Non mais c’est vrai quoi.
Je saute sur mes pieds, hors du lit et je regarde par la fenêtre en croisant les bras :
- Tu vas finir par te lasser de ta petite sainte nitouche à qui il faut tout apprendre ! dis-je.
- Mais bien sûr que non, je m’en fiche, réplique-t-il en s’asseyant au bord de mon lit.
Je me retourne pour lui faire face :
- Mais bien sûr que si ! Monsieur est comblé lorsqu’il fait l’amour à quinze personne en même temps ! m’exclame-je avec colère.
- Alors, non, quinze je n’ai jamais fait.
Il m’affiche son sourire goguenard et ça m’énerve encore plus. Comment peut-il rire alors qu’il voit bien que ça me travaille. Je fulmine carrément.
- Ça alors ! Monsieur Rinko a donc des limites ! Qui l’eut cru !
- Tu te calmes, dit-il posément.
- Non je ne me calme pas, ça m’énerve de passer pour une ignare alors que tu dois avoir des centaines de souvenirs à trois ou à quatre ou à je ne sais combien ! Sauf quinze ! Oh, ça me fait une belle jambe tiens !
Il se lève alors et s’approche tranquillement avant de m’attraper de force tandis que je me débats comme un démon.
- Lâche-moi ! crie-je tandis qu’il m’ignore.
En vérité, ça va déjà mieux depuis qu’il est venu me chercher. Il me pose sur le lit et s’allonge de tout son poids sur moi, attrapant mon menton dans sa main fermement.
Toute ma colère s’évapore instantanément. J’adore quand il est comme ça.
- Tu te calmes, répète-t-il.
- Non ! réponds-je.
Il m’embrasse alors quelques secondes, prenant juste le temps de glisser sa langue sur la mienne avant de reculer sa tête en me tenant toujours pour m’empêcher de retourner contre ses lèvres malgré mes tentatives, me frustrant.
- Rinko ? souffle-je.
- C’est mieux. Oui trésor ?
- Embrasse-m…
Je n’ai même pas le temps de finir qu’il fond sur mes lèvres.
Quelques minutes plus tard, nous nous couchons pour être en forme pour la route.
*
Le lendemain matin, j’accompagne Rinko à la porte :
- N’oublie pas, on s’y retrouve avec cinq minutes d’avance pour que tu rencontres Pakkun, dit-il joyeusement.
- Comment oublierais-je, tu ne parles que de lui ? soupire-je en riant.
Il m’embrasse furtivement avant de partir et je m’habille.
Comme convenu, je me rends devant les portes de Konoha en avance et lorsque j’arrive, je ne vois que Kakashi qui lit, appuyé contre le mur d’enceinte.
Bon, Rinko m’a bien rassurée hier soir, et ce serait carrément bizarre de ne pas le saluer alors je vais vers lui :
- Bonjour Kakashi, dis-je joyeusement.
Il relève le nez de son livre et je constate qu’il a commencé celui que je lui ai prêté, ça me rend heureuse.
- Bonjour, me salue-t-il avec une chaleur timide.
- Tu l’as déjà bien entamé à ce que je vois, commente-je.
- Oui, je pourrai sans doute te le rendre avant la fin de la mission.
Il me sert encore son œil doux et souriant que j’adore. Allez, pas de culpabilité Hanako, c’est Rinko lui-même qui me l’a dit.
- Tu es bien en avance, commente-t-il.
- Oui, je suis censée rencontrer quelqu’un. Tu es tout seul ? demande-je en jetant des coups d’œil autour de nous.
- Oui, je crois.
- J’attends un certain Pakkun, précise-je.
- Pakkun ? s’étonne-t-il en fronçant les sourcils, l’air de ne rien comprendre.
- Oui… dis-je avec hésitation face à sa tête consternée.
Il me regarde une seconde ou deux, et soudain son expression change du tout au tout. Malgré son masque, je vois clairement sa tête se décomposer.
- C’est une plaisanterie… souffle-t-il d’une voix blanche.
Je peux presque sentir sa tristesse et ça m’affole un peu, mais c’est à ce moment-là que Rinko atterrit à côté de nous :
- Oh non ! C’est pas vrai ! J’ai raté le premier échange ! s’exclame-t-il.
- Le premier échange ? demande-je.
Kakashi me dévisage toujours avec son air torturé et Rinko glisse un bras sur mes épaules :
- Trésor, je te présente Pakkun. Kakashi, je te présente mon trésor, dit-il joyeusement.
- Quoi ?! m’exclame-je en me décalant violemment d’un pas.
Je fixe Rinko qui se marre, comme d’habitude, tandis que les fils se connectent dans ma tête et que je commence à réaliser ce qu’il est en train de me dire.
Bon sang, ce n’est pas possible, ça ne peut pas être en train d’arriver. Le fameux meilleur ami de mon petit-ami ne peut quand même pas être le seul autre homme de Konoha qui me trouble.
Mon cœur accélère exponentiellement et l’air me manque tandis que je repose les yeux sur Kakashi.
La situation est lunaire, nous nous dévisageons sans parler, complétement abasourdis et Rinko commence à se poser des questions puisqu’il perd un peu son sourire. Il faut que j’intervienne, mais la situation est tellement gênante.
- Pakkun… ton meilleur ami… C’est Kakashi ? demande-je en espérant de toutes mes forces que je me sois trompée.
- Bah… oui, répond Rinko sans trop comprendre.
Je recule d’un pas, accusant encore le coup mais cette fois Rinko s’intéresse à Kakashi.
- Tu pourrais lui dire bonjour au moins, lui lance-t-il.
- Je l’ai déjà salué, répond Kakashi de sa voix blanche.
- Mais vous vous connaissez ? demande-t-il en fronçant les sourcils.
Il faut vite que j’intervienne, très vite, Rinko n’aimerait pas savoir que j’ai rencontré Kakashi vendredi, je suis à peu près sûre qu’il en tirerait les bonnes conclusions et que même s’il est cool sur la liberté de notre couple, pas sûr qu’il le soit quand ça concerne son meilleur ami.
- C’est très récent, Sakura nous a présentés cette semaine, dis-je rapidement.
- D’accord… répond-il tandis qu’un nouveau silence plane entre nous trois.
Rinko a une petite mine déçue qui me fait mal au cœur. Il ne s’attendait sûrement pas à ça, mais vu nos trois têtes, je crois qu’aucun de nous ne s’attendait à ça et que nous sommes tous perturbés à notre échelle.
Il n’y a rien qui va. Que je regarde l’un ou l’autre, je suis chamboulée, et Kakashi qui tient mon livre dans sa main, et Rinko qui ne se doute pas une seconde que son meilleur ami est l’homme que je trouve beau et avec lequel j’ai passé des heures à discuter sur ma terrasse au lieu de le rejoindre.
J’ai envie de partir en courant tandis que les conversations avec Rinko sur Pakkun et celles avec Minato à propos de Kakashi se croisent dans ma tête et que je fais les liens qui s’imposent. Comment n’ai-je pas pu comprendre que c’était lui ?! Minato m’a carrément dit qu’ils étaient inséparables. C’est Rinko qui a fichu le cirque à l’appeler Pakkun ! Quelle idée !
- Pourquoi Pakkun ? murmure-je juste pour dire quelque chose.
- C’est le prénom du ninken que j’invoque le plus souvent, répond Kakashi, toujours perturbé.
- Oh… dis-je simplement.
Rinko me prend alors la main en affichant une tête navrée et Kakashi baisse le nez dans son livre.
- Trésor, je suis désolé, ce n’était pas pour te mentir, c’est juste que je trouvais ça marrant de voir ta tête en découvrant que mon meilleur ami est le commandant grognon de Konoha, s’explique-t-il.
- Ah … oui… très drôle… comme tu vois, je suis pliée, articule-je.
Il fronce les sourcils, peiné par ma réponse.
- Il y a un problème ? demande-t-il.
- Non, pas de problème, je suis étonnée, c’est tout.
- Et toi Kakashi ? demande-t-il à ce dernier.
Il ne prend même pas la peine de relever le nez de son livre :
- Pas de problème. Tu sais très bien que je me fou complétement de tes copines, répond-il durement.
Sa réponse me blesse énormément mais Rinko éclate de rire en embrassant le dos de ma main :
- Je te l’avais dit, il est grognon au premier abord. Il sera plus cool au bout d’un moment.
Je ne réponds même pas. Non il n’était pas grognon au premier abord, il était même carrément adorable. Là, oui, effectivement je rencontre l’homme dont tout le monde parle. Un homme froid, qui n’a pas peur de blesser les gens autour de lui, parce que pour me sortir une chose pareille alors qu’il a l’audace de tenir le livre que je lui ai prêté entre les mains, il fallait y aller.
D’autres ninjas nous rejoignent, les cinq minutes d’angoisse sont terminées, dieu merci. Dès que Minato arrive, je me glisse vers lui pour échapper au trio de l’horreur.
Je les observe, Rinko et Kakashi ont une discussion animée depuis que je suis partie. Ce dernier a même rangé son livre, on dirait presque qu’ils s’engueulent et je meurs de curiosité mais je n’entends rien.
Kakashi finit par partir d’un coup, laissant Rinko en plan avec une tête triste qui me fait mal au cœur et il vient vers moi lorsqu’il voit que je le regarde.
- Ça va ? demande-je.
- Oui, ce n’est rien, il est trop con, dit-il simplement.
Je n’ose pas particulièrement répondre, déjà parce que oui, il est décidemment trop con aujourd’hui, mais aussi parce que je n’ai jamais vu Rinko comme ça.
Il a l’air vraiment touché et ça me fait de la peine car je sais à quel point il tient à son meilleur ami.
Et ça se confirme très aisément puisqu’il passe son trajet avec moi, à me tenir la main, au lieu de papillonner d’un groupe de ninja à l’autre pour discuter avec tout le monde.