L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 83 : Le héros de Minna

2980 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 4 mois


Le réveil est un peu difficile mais au moins nous serons calés sur le rythme diurne. Je ne me sens pas au top de ma forme quand même ce matin, j’ai l’esprit plus lent que d’habitude et j’ai constamment froid ce qui ne m’arrive jamais.

Lorsque je sors de la chambre, je ne sais plus exactement où est ma place, j’ai pris la direction du village pour sa crise, mais je ne sais plus si je peux entrer sans frapper dans la salle où les commandants m’attendaient. Désormais je suis simplement un ninja de Konoha en visite à Minna, je commence même à me demander si je dois redescendre dans le dortoir avec mes camarades, il n’y a plus de raison que j’occupe la chambre de cet étage désormais. Je toque aux grandes portes de bois qu’on m’ouvre. Les nouveaux commandants sont tous installés autour de la table et je constate immédiatement que ma place à la droite de Takahiro est libre ce qui m’évitera de me demander où je dois m’assoir.

-         Depuis quand toques-tu ? s’étonne Takahiro.

-         Depuis que la guerre est passé maitre kage, réponds-je en m’installant.

L’ambiance est étrange, tous les commandants me dévisagent moi, avec des yeux admiratifs et pleins de gratitude. Je suis mal à l’aise et je dévisage le kage qui me dévisage en retour.

-         Alors commandant Hatake ? Par quoi on commence ? demande la chef du secteur soin.

-         Et bien demandons au maitre kage, réponds-je.

Les commandants agissent comme s’ils venaient de s’apercevoir de la présence de Takahiro et je ne sais plus où me mettre.

-         Je n’en ai absolument aucune idée ! C’est bien pour ça que j’ai encore besoin de toi, s’exclame-t-il joyeusement.

Tous les regards reviennent sur moi et je ne me pose pas plus de questions, cette fois j’ai bien compris que je n’ai pas encore quitté mon rôle.

Nous passons donc une grosse partie de la matinée à discuter tous ensemble de l’avenir du village, je leur expose mes idées et mes plans, qu’ils valident tous avec entrain. Et je prends le temps d’insister sur le programme d’entraînement que j’ai fait pour qu’ils progressent et soient en mesure de se défendre en cas de nouvelle attaque. Plus la matinée avance et moins je me sens en forme subissant même des vagues de frissons.

Vers midi, nous levons l’assemblée et lorsque je sors du bureau je croise les yeux soucieux d’Hanako.

-         Tu te sens bien ? demande-t-elle.

-         Pas au top de ma forme non, ça se voit tant que ça ?

Elle passe un bras autour de ma taille et pose sa main sur mon front. 

-         Tu es chaud, j’ai passé ma matinée à soigner des blessés dans un état catastrophique malgré leur apparente guérison.

-         Ne me dis pas que ce sont encore ces bactéries, je n’en peux plus, soupire-je.

-         Je crois que si, il fallait s’y attendre, heureusement que je suis encore là sinon ils seraient mort les uns après les autres le temps que je sois rapatriée ici depuis Konoha. Et heureusement, il semblerait que seules les lames de la dernière vague étaient imprégnées, si tous ceux qui ont reçu un coup de kunaï avaient été infectés je n’aurais jamais pu soigner tout le monde.

-         Les antibiotiques ont dû être fabriqués depuis longtemps à Konoha, c’est déjà ça, commente-je.

Un vertige me secoue et je m’adosse au mur.

-         Tu serais mort bien avant d’y arriver, il faut que je te traite immédiatement, dit-elle.

Je la suis docilement dans notre chambre et je m’installe sur le lit.

-         Ça va être long, tu étais tranché de partout.

-         Je te fais confiance, dis-je simplement.

-         Je vais t’endormir, me prévient-elle.

-         Oui… Demain je trouve son identité, et je te jure que je le laisserai mourir de ses saloperies de bactéries quand je l’aurai sous la main, grogne-je.

*

Quand je me réveille, je n’ai pas une minute à perdre et nous nous rendons au cimetière en quatrième vitesse.

La cérémonie est longue et triste, Hanako pleure et je la serre contre moi. Je déteste les guerres, je déteste que des ninjas qui n’ont rien demandé à part la paix entre les pays soient morts. Je déteste encore plus qu’ils soient morts sous mon commandement, je me sens coupable et je ne peux pas regarder leurs familles. Les ninjas de Konoha sommes à l’écart, en retrait, pour les laisser entre proches mais les soutenir quand même.

A la fin de la cérémonie, j’ai l’immense surprise de constater qu’une foule de ninjas d’ici me salue avec respect, beaucoup d’entre eux font même un détour pour passer vers nous et me saluer, la plupart s’inclinent même avec respect.

-         Qu’est-ce que c’est que cette histoire, dis-je entre mes dents lorsque nous sommes seuls.

Rinko me dévisage curieusement :

-         C’est vrai que tu passes tellement de temps en haut de la tour que tu ne sais même pas ce qu’il se dit au village. Tu es devenu leur héros, littéralement, dit-il en riant.

-         Quoi ?

-         Le village ne parle que de toi, je t’assure, certains espèrent même que tu vas rester définitivement et prendre le poste de kage.

Hanako me lance un regard fier.

-         Mais c’est impossible, dis-je.

-         Tu leur expliqueras toi-même. Ça vous dit d’aller manger ? propose-t-il.

-         Oui ! s’écrie Hanako avec enthousiasme.

Nous nous rendons dans un restaurant de ramen au hasard et je suis accueilli comme un roi là-bas. Tous les ninjas se lèvent de leurs places pour venir me saluer et me remercier. Je ne sais plus où me mettre et Hanako doit serrer ma taille pour m’empêcher de partir en courant. Je ne suis pas doué pour les conversations bateaux et je bafouille quelques mots maladroits à chacun d’entre eux. Heureusement, je suis on ne peut mieux entouré avec Hanako et Rinko qui entretiennent facilement les conversations à ma place.

Lorsque tout le monde est venu me voir au moins une fois et que tous m’aient invité à leur table, nous allons commander. Je suis tellement perturbé que je n’arrive pas à me concentrer, je les entends tous chuchoter dans la salle à mon propos et Hanako passe une commande pour moi tandis que mon attention est focalisée sur le ninja du fond de la salle qui s’exclame doucement qu’il espère que je m’assiérai avec eux. Le restaurateur refuse tout net que je paye ma commande et offre également leurs plats à mes camarades et je me confonds en remerciements tandis que Rinko s’installe à une table vide.

Lorsque je m’assois avec lui, je sens la vague de déception qui s’abat sur la salle.

-         Tu brises des cœurs, se moque Rinko.

-         Mon héros, dit Hanako en me couvant du regard.

-         Chut, siffle-je.

Ils rient ensemble de moi et nous mangeons.

-         Alors on repart quand ? demande Rinko.

-         Je ne sais pas exactement, Takahiro m’a demandé de rester quelques jours, mais deux devraient suffire, si je ne pars pas rapidement il va trop s’habituer à ma présence, c’est déjà le cas je crois.

Rinko acquiesce :

-         Honnêtement je pense que tu as raison, pour avoir passé mon temps à te représenter auprès des commandants, ils s’appuient tous sur toi, il n’y en a pas un qui parle de Takahiro. Comme s’il était simplement là pour faire joli. Plus tu resteras et moins il te laissera partir.

-         Il faut faire attention, si tu restes trop longtemps, ton départ pourrait semer le trouble, souligne Hanako.

-         Takahiro n’est pas exactement un bon candidat au titre de kage, et ils sont sans doute carrément en train de le comprendre, murmure Rinko.

-         Je lui laisse des directives on ne peut plus claires, tout se passera bien, il mérite sa place ne serait-ce que pour sa façon de voir le monde, on dirait Minato senseï, dis-je.

Hanako me sourit tendrement et je la couve des yeux. Rinko nous dévisage en souriant.

-         Vous me donnez le cafard, j’ai hâte de voir Saori, soupire-t-il.

-         Alors c’est vraiment sérieux vous deux ? demande-t-elle.

-         On ne peut plus sérieux, c’est la femme de ma vie, j’en suis déjà sûr et certain, dit-il avec assurance.

J’écarquille les yeux de surprise.

-         Tu t’en es aperçu quand ? demande-je.

-         Depuis que je suis ici, être loin d’elle me rend fou, je pense à elle constamment, je passe des heures à l’imaginer vivre sa vie à Konoha, à m’inquiéter de sa sécurité. Avant d’être avec elle, quand je partais en mission, je regardais les filles des autres pays, je ne les vois même plus. Hier soir, je l’imaginais déjà comme la mère de mes enfants, ajoute-t-il avec un air grave.

Hanako croise mon regard et rougit furieusement, détournant les yeux. Je pose une main sur sa cuisse et elle pose sa petite main sur la mienne.

-         C’est super Rinko, je suis absolument certaine que ça veut dire que c’est la bonne, dit-elle gentiment.

-         Je suis heureux pour toi, tu mérites ce qu’il y a de mieux, dis-je.

Hanako pointe un doigt menaçant sur Rinko :

-         Attention que je ne te prenne pas à regarder les filles de Minna alors ! menace-t-elle en bonne amie.

-         Je te fais confiance pour me surveiller de près, de toute façon tu n’as qu’à regarder dans ma tête ! s’esclaffe-t-il.

-         Et que je ne t’y prenne pas toi non plus, ajoute-t-elle malicieusement en me regardant.

Je lève les yeux au ciel et elle rit.

-         Arrête de le traiter comme si c’était un mec normal, il va finir par y croire, se moque Rinko.

-         Je crois que tu as raison, je ne sais pas ce qui m’a pris, pouffe-t-elle.

Je la dévisage en pensant à la conversation que nous avons eu cette nuit, j’ai envie de l’embêter, elle est très jalouse au fond d’elle, elle ne supporte pas l’idée que je puisse penser à une autre femme.

Ils se moquent toujours de moi, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas m’amuser un peu. J’espère que j’aurai un peu de soutient de Saori quand nous serons les quatre et qu’elle ne rejoindra pas leur alliance maléfique.

-         Surveille-moi bien on ne sait jamais, dis-je en lançant un coup d’œil dans le restaurant. 

Rinko éclate de rire et Hanako tourne un regard assassin vers moi. Ses beaux yeux roses fulminent mais je lui ai coupé le sifflet, elle ne sait même pas quoi répondre.

-         Alors là, s’il commence à se rebeller, on va vraiment se marrer, commente Rinko.  

-         Parle pour toi, dit-elle en me fixant toujours de ses yeux noirs.

Je soutiens son regard, ne me démontant pas et elle plisse les yeux avant de se tourner vers Rinko pour discuter, vexée, prenant bien soin de retirer sa main de la mienne.

Lorsque nous sortons, j’essaie de la prendre par la taille mais elle m’évite et s’applique à rester loin de moi, piaillant avec Rinko quelques pas devant, et je me retiens de rire. Quel petit caractère, je l’adore.

Trois femmes m’arrêtent alors pour discuter avec moi, et je jubile presque en les voyant battre des cils et glousser. L’une d’elle me demande même d’écrire un mot sur son livre préféré et Rinko se marre tandis qu’Hanako est furieuse. Je vois presque les éclairs sortir de ses yeux.

-         Une vraie célébrité notre Kakashi, commente-t-il faisant encore glousser les filles.

Lorsque je les rejoins, sous les regard séducteurs des trois femmes, Hanako me laisse étrangement poser mon bras sur ses épaules sans se plaindre cette fois. Elle attrape même ma taille et me serre contre elle avec possessivité en lançant un coup d’œil noir à mes admiratrices, et je ris avec Rinko.

-         J’aurais mieux fait de leur dire que tu étais marié, ça les aurait calmé, elles vont croire que je suis une admiratrice, peste-t-elle tandis que nous nous éloignons.

J’échange un coup d’œil complice avec Rinko.

-         Oui tu aurais peut-être dû, elles vont croire que tu n’es que sa conquête du jour.

-         C’est bien ce que je dis ! s’insurge Hanako en le prenant au sérieux.

J’apprécie qu’il soit de mon côté cette fois, c’est vrai que c’est drôle de faire tourner l’un de nous en bourrique, en l’occurrence Hanako. Nous convenons tous les trois de rester encore demain à Minna et de partir après-demain matin à la première heure puis nous rentrons dans la tour où je rejoins le kage pour l’après-midi. Avant de nous séparer, elle m’embrasse tendrement un long moment, marquant sans doute son territoire.

Je passe le reste de la journée seul avec Takahiro, je tache de lui inculquer des façons de faire et des comportements qui le feront respecter. Je ne veux surtout pas qu’il quitte ses fonctions, encore moins par ma faute. Je reste très tard avec lui, répétant encore et encore tout ce qu’il doit savoir sur tout, en tout temps, ce qu’il doit faire, les procédures, c’est long et ennuyeux, mais lorsque je pars de son bureau je suis tout à fait serein pour l’avenir de ce village.

Je lui annonce finalement que demain, je ne l’assisterai pas, je le laisserai se débrouiller tout seul, en restant quand même sur place au cas où et que nous partirons le matin suivant. Il accepte et me remercie pour tout, pour mon aide, ma gestion, mes propositions, mon implication et surtout d’avoir risqué ma vie pour protéger ce village comme s’il était le mien.

Lorsque je rejoins notre chambre, Hanako dort à poings fermés.

 

 



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