L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Nous nous rendons au restaurant et les discussions sont joyeuses autour de moi, j’en profite pour admirer le village, il est vraiment sympa. Lorsque nous arrivons, je me glisse discrètement vers Rinko qui rit dans sa barbe.
- Tu vas vraiment te mettre à côté de moi pour que je gère le social ? rit-il.
- Évidemment, on sait tous les deux que c’est moi qui m’occuperai des shuriken alors tu peux bien gérer ce soir, le tacle-je.
- Allez, ça marche, dit-il.
Les ninjas nous rejoignent et tout le monde se présente et discute, bon sang j’ai horreur de ça, je reste planté à côté de Rinko qui fait tout le boulot et qui me présente en même temps que lui. Nous finissons par aller nous assoir et je saute sur la chaise à côté de lui tandis qu’Hinari saute sur celle à côté de moi.
Hanako est en face sur la gauche, je suis heureux de pouvoir l’avoir en visuel ; je la regarde discuter avec les ninjas autour d’elle. Elle est bonne aussi en social, j’aurais pu me mettre à côté, mais je ne suis pas sûr que ça aurait plu à Minato, il aurait tout de suite compris pourquoi j’ai fait ça.
La soirée se passe très bien et nous nous rendons compte que leur niveau n’est pas si effroyable que ça, ils se sous-estiment beaucoup, les ninjas des ronces ne valaient pas mieux qu’eux, sauf pour les anciens du village d’Oto et nous les rassurons à ce sujet. Minato et Takahiro s’entendent à merveille, ils ont la même vision du monde et ne rêvent que de paix et d’échanges entre les pays, j’écoute leur conversation d’une oreille discrète en faisant semblant de participer à celle qui a lieu autour de moi.
C’est très intéressant, ils sont en train d’envisager tout un tas de choses, les terres du pays des fougères sont complétement enclavées dans le territoire du pays du feu, mais ça n’a jamais été un souci car leur presqu’île avance dans la mer, et ils se servent de bateaux pour voyager. Takahiro propose de mettre à disposition des navires pour Minato s’il en avait le besoin un jour. C’est très intéressant pour voyager jusqu’à Kiri.
*
Je fais semblant de m’intéresser à ce que dit un ninja et je finis par vraiment m’y intéresser, il nous parle de l’utilisation des algues dans leurs protocoles de soin, ce que nous ne faisons pas à Konoha, la mer étant plutôt loin. Je lance un coup d’œil à Hanako pour voir si elle écoute et effectivement elle est absorbée.
Lorsque nous rentrons au bâtiment du kage, ils nous raccompagnent tous, Rinko est déjà entouré par une petite dizaine de ninja, c’est un vrai don chez lui.
Je me mets sur le côté pour garder un œil sur Hanako qui discute avec trois hommes un peu en avant. Je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’elle leur plaît, il faut dire qu’elle est parfaite. Je suis sûr qu’il n’y a qu’elle qui se retrouve entourée d’hommes comme ça et je cherche les deux autres. Sakura est avec une femme et elles discutent de soins et Hinari est seule et fonce vers moi lorsqu’elle voit que je la cherche du regard.
Je regarde les hommes rire avec zèle quand Hanako plaisante et ma jalousie me travaille.
- C’était une bonne soirée, commente Hinari.
J’acquiesce en silence.
- Tu ne parles jamais vraiment beaucoup hein ? rit-elle.
- Ça m’arrive, me défends-je.
Elle rit de plus belle.
- Moi je crois que ça n’arrive jamais ! pouffe-t-elle.
Je parle beaucoup avec Hanako, pendant des heures mêmes.
- Ça m’arrive bien plus souvent que tu n’as l’air de le penser, réplique-je en riant.
- Tu parles à Rinko ?
- Figure-toi que oui, j’ai déjà eu des conversations plutôt longues avec lui, dis-je.
- On dirait que ça te surprend toi-même, rit-elle encore.
- Un peu, dis-je en souriant.
Hanako se retourne dans ma direction quelques secondes avec un petit air inquisiteur et je lui souris.
- Moi non plus je ne parle pas beaucoup en règle générale, tu imagines si on passait une soirée ensemble, dit-elle en rougissant.
- Ne t’inquiète pas pour ça il y aurait forcément Rinko pour meubler la conversation, dis-je.
Elle sourit et ne répond pas, perdue dans ses pensées.
- Kakashi ?
- Oui ? réponds-je, absorbé par le ninja qui vient d’effleurer l’épaule d’Hanako.
- Qu’est-ce que tu penses de ma tenue ce soir ? Réellement ?
Hein ? Je tourne la tête brusquement vers elle. Elle est rouge tomate, elle doit mourir de honte dans sa tenue imposée par Sakura.
- Je ne crois pas être le mieux placé pour répondre à ça … dis-je prudemment.
- C’est ton avis qui m’intéresse.
Elle fixe le sol toujours aussi rouge, l’air vraiment mal à l’aise. Il faudra que j’en touche deux mots à Sakura, Hinari est complétement perturbée, ça se voit, j’ai l’impression qu’elle va tomber dans les pommes. Bon sang mais ce n’est pas à moi de faire ça, je cherche autour de nous de l’aide mais tout le monde discute. Je réfléchis à ce que je pourrais lui dire.
- Tu ne te sens pas vraiment à l’aise dans cette tenue je crois ? dis-je en marchant sur des œufs.
- Pas vraiment, rougit-elle.
- Alors pourquoi tu l’as laissé faire ? Je veux dire, si tu es plus à l’aise dans tes tenues habituelles ne te laisse pas embrigader par Sakura, je sais qu’elle fait très directive comme ça mais elle est adorable.
- Je voulais essayer quelque chose de mieux.
- Il n’y a rien qui cloche dans tes tenues habituelles, dis-je sans comprendre.
Elle relève brusquement la tête et me regarde dans les yeux :
- C’est vrai ?
- Bah… oui. Mais encore une fois je n’en sais rien, tu devrais peut-être demander à Hanako…
- Non ça ira, tu m’as dit tout ce que je voulais entendre, dit-elle en souriant.
Cette conversation est lunaire. Je me retrouve à parler d’habits avec Hinari, je n’ai jamais eu aussi hâte d’aller me coucher. Nous nous arrêtons tous au pied du bâtiment et tout le monde se dit bonsoir, nous commenceront les entraînements demain matin. Hanako salue les ninjas et vient se planter à côté de moi.
- Tu as passé une bonne soirée ? demande-je.
- Oui, et toi Hinari ? demande-t-elle en la fixant.
- Merveilleuse, répond-elle.
- Tu m’en diras tant, répond Hanako d’un drôle d’air.
Je la regarde, un peu étonné et elle me sourit tendrement en se rapprochant encore de moi.
- Tu te charges de quoi demain Hanako ? demande Hinari.
- De soin, certaines personnes savent soigner, répond-elle froidement.
Je la regarde abasourdi cette fois, je ne sais pas si je dois dire quelque chose. Hinari m’a quand même sauvé la vie et Hanako n’est jamais méchante d’habitude.
- Je te demande pardon ? dit Hinari.
Hanako se mordille la joue et je la dévisage toujours avec insistance, elle croise mon regard sévère, un peu coupable.
- Excuse-moi Hinari, c’est juste que j’ai eu peur qu’il y reste, ce n’était pas gentil de me part, finit-elle par dire.
- Je suis désolée, j’ai vraiment fait de mon mieux, dit-elle en me regardant cette fois.
- Ne t’inquiète pas, tu m’as sauvé la vie, Hanako est un peu… sensible quand ça concerne ma santé, dis-je pour apaiser les tensions.
- D’accord, tu sais je n’ai pas eu ta formation…dit Hinari gênée.
- Je sais bien, on vient de te le dire, quand ça concerne Kakashi je deviens une vraie tigresse, dit-elle encore d’un drôle d’air.
Je ne la réprimande pas même si je trouve qu’elle aurait pu mieux faire comme excuses.
*
Nous passons les jours suivants à entraîner nos nouveaux alliés au lancer de Shuriken. Certains sont excellents, d’autre catastrophiques mais l’ensemble est bon. Nous nous sommes mis sur l’extérieur du village, dans une grande prairie où passe une rivière, il y a quelques arbres pour s’abriter du soleil, l’endroit est magnifique, et je me réjouis de passer mes journées ici plutôt qu’enfermé.
En ce dernier jour, après une petite semaine à Minna, nous passons l’après-midi à apprendre à nos meilleurs éléments comment enseigner aux autres afin qu’ils puissent continuer leurs entraînements lorsque nous partirons.
*
Lorsque je rejoins la salle commune de notre étage, elle est bondée. Nous sommes presque tous ici, et il y a une bonne grosse dizaine de ninjas de Minna, tout le monde discute joyeusement. C’est super de voir une alliance entre ninjas qui ne se sont jamais battus les uns contre les autres, tout est fluide dès le début. Je ne sais même pas où m’installer tellement il y a de monde, et j’envisage de repartir lorsque Sakura me fait signe de m’assoir sur l’accoudoir de son siège, ce que je fais et nous discutons un moment.
- C’est étrange de déjà partir demain. Vous imaginez le coup d’avance qu’on va avoir… Vous allez vous proposer pour faire partie des troupes qui iront au camp de la coalition ? demande-t-elle.
- Tu me connais non.
- Oui… Il faudra être prudent senseï. Il ne s’agit plus simplement de nous maintenant, si vous ne revenez pas elle sera à nouveau toute seule, dit-elle tristement en regardant Hanako discuter dans un canapé.
Mon cœur se serre. Il est tellement facile d’oublier comment étaient nos vies avant que nous nous trouvions elle et moi. J’ai du mal à intégrer qu’elle non plus n’a plus de famille, de clan ou d’équipiers. Si je ne revenais pas, elle n’aurait personne à part ses amis qui ont leurs vies bien remplies.
- Je ne sais vraiment pas comment vous avez pu vous dégoter une fille aussi chouette, soupire-t-elle pour m’embêter.
- Moi non plus, concède-je en riant doucement.
- Je n’aurais jamais misé deux sous sur vous deux avant que vous ne vous rencontriez, sinon vous pensez bien que je vous aurais présenté. Enfin je n’aurais jamais misé deux sous sur vous et n’importe quelle autre femme mais disons qu’Hanako aurait fait partie des plus improbables.
- Parce qu’il y avait des plus probables ? demande-je par curiosité.
- Oui quelques-unes je suppose, dit-elle.
Je la regarde avec insistance et elle finit par cracher le morceau :
- En considérant que vous soyez avec quelqu’un jour, je vous voyais plutôt avec une grande ninja, redoutable au combat, un peu froide et rigide, comme vous en fait. Et vous nous ramenez Hanako, pouffe-t-elle.
- Qu’est-ce que ça veut dire ça ?
- Regardez-là, elle est toute petite, gentille comme tout, lumineuse, facile à aborder, c’est vraiment une fille géniale. Elle a déjà tapé dans l’œil de deux ninjas d’ici.
Je me tends immédiatement ce qui fait rire Sakura.
- On peut savoir qui, gronde-je.
- Deux médecins que nous avons formé ces quelques jours, ils se sont confiés à moi pour essayer d’en savoir plus.
- Et tu ne leur as pas dit qu’elle avait quelqu’un ? gronde-je encore.
- Pourquoi, c’est officiel maintenant ? Vous êtes tellement compliqués avec tout ça qu’on ne sait jamais ce qu’on a le droit de dire et à qui ! réplique-t-elle.
Je ne peux que lui donner raison.
- Oui c’est officiel maintenant, dis-je.
- Félicitations, vous prenez le temps comme d’habitude, dit-elle.
Nous nous taisons et observons en silence Hanako qui agite ses mains dans tous les sens en expliquant une de ses histoires de mission en riant, je regarde ses yeux brillants et son sourire magnifique avec adoration. Evidemment, ils sont tous suspendus à ses lèvres.
- Je me demande parfois pourquoi elle était seule, dis-je.
- Elle attendait sans doute le bon. Vous savez, je me moque de vous depuis tout à l’heure, mais maintenant que vous êtes ensemble, je ne vois pas comment vous auriez pu être avec quelqu’un d’autre, on dirait que vous êtes faits l’un pour l’autre, répond Sakura en souriant.
- Je crois que nous le sommes, dis-je.
Elle me regarde en souriant gentiment :
- Ça me fait plaisir de vous voir comme ça senseï. Vous changez en mieux.
La salle finit par se vider, tout ceux qui sortent ce soir vont se préparer pour le dernier restaurant ensemble avant le retour.
Je libère rapidement l’une des salles de bains du bâtiment pour Rinko, je n’ai même pas encore eu le temps de mettre mes affaires à part mon pantalon lorsqu’une porte s’ouvre sur ma droite et que je me fais tirer dedans violemment. Je me laisse faire car j’ai eu le temps de reconnaitre Hanako qui m’entraine dans une sorte de placard.
*
Elle pose son front sur mon épaule. Nous sommes dans les temps mais j’entreprends de reboutonner les dizaines de petit boutons de sa robe tandis qu’elle se repose contre moi, encore fébrile. Elle se redresse et m’embrasse tendrement, avec douceur après m’avoir sauté dessus sauvagement et tiré dans un placard il y a dix minutes.
- Pourtant tu as l’air d’un ange quand on te voit comme ça, lui glisse-je.
- Et toi d’un démon, pourtant tu es un ange, réplique-t-elle en souriant.
Elle m’embrasse encore, amoureusement, comme si elle ne pouvait pas se passer de moi. Ce sont mes baisers préférés.
- Ah vous voilà ! On vous cherchait partout ! s’écrie Naruto lorsque nous sortons.
Hanako rougit et se cache derrière moi, tandis que je réponds calmement, les mains dans les poches, l’air de rien :
- Pourtant on était là, je viens de finir de m’habiller.
- Vous allez nous mettre en retard Kakashi senseï !
- Tu sais bien que je suis toujours en retard.
Elle s’accroche à mon bras en me souriant amoureusement. Nous traversons le village ainsi, j’adore la sentir à mon bras, le moment que nous venons de passer dans le placard nous a détendu et rapproché et j’adore ça.