L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 59 : Le pays des fougères

3948 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 11/12/2024 10:24


Je me repose quelques temps puis je replie la couette sur elle pour la couvrir lorsque je la lâche pour aller à la salle de bain prendre une douche.

J’entends la porte qui s’ouvre alors que je suis déjà sous l’eau chaude et elle vient me rejoindre, elle est toute fébrile sur ses jambes et elle a les yeux complétement ailleurs avec un petit sourire accroché aux lèvres. Elle se glisse à côté de moi et me regarde avec amour, les jambes tremblantes. Je l’aime tellement.

-         Tu veux que je te porte ? plaisante-je en la voyant si chose.

-         Je n’ai plus de force, je me suis même endormie un peu, dit-elle.

-         J’ai vu ça, dis-je en souriant.

Elle baille et accroche ses mains derrière ma nuque en fermant les yeux. Je passe mes bras derrière son dos et elle s’appuie dessus.

-         Je voulais juste être vers toi, murmure-t-elle.

-         Oh mon ange… dis-je tendrement.

Elle ouvre un œil, rayonnante, et me sourit. Je ne peux pas résister en la voyant comme ça et je la porte contre moi. Elle rigole doucement et pose sa tête sur mon épaule, relâchant son corps. J’adore la sentir contre moi, j’embrasse sa nuque.

-         Pourquoi tu t’infliges ça juste pour que je sois bien, murmure-t-elle.

-         Je t’en prie, tu n’es pas bien lourde, c’est me sous-estimer que d’imaginer que ça représente un effort.

Elle glousse contre mon épaule :

-         Je t’aime tellement Kakashi, tu es la personne la plus gentille et la plus prévenante que je connaisse. Quoi que tu en penses.

Elle me serre dans ses bras, la joue toujours sur mon épaule, tandis que je la berce doucement. Si j’avais acheté cette bague je lui demanderais sans doute sa main maintenant… il faut que je me calme, j’aimerais bien ne pas faire ça sous une douche ou au lit c’est dingue. J’aimerais que ce soit un beau moment pour elle, spécial, mais je n’ai aucune idée de comment m’y prendre.

-         Je vais être belle demain matin tiens, soupire-t-elle.

-         Je te porterai, dis-je en souriant.

-         Jusqu’au pays des fougères ? rit-elle.

-         Je te porterais n’importe où Hanako.

Elle enfonce sa tête dans mon cou en me serrant plus fort. Elle finit tout de même par daigner se savonner et lorsqu’elle s’enroule dans une serviette, je la reprends dans mes bras pour l’emmener au lit ce qui la fait glousser, bien entendu.

Lorsque nous nous calons l’un contre l’autre, elle prend elle-même mes bras pour les enrouler autour d’elle.

-         Comme si je n’allais pas le faire, dis-je en levant les yeux au ciel.

-         On ne sait jamais, rit-elle.

-         Ça fait des mois qu’on dort ensemble presque toutes nos nuits, je t’ai toujours pris dans mes bras, réplique-je.

-         C’est vrai ça … dit-elle soudain pensive.

J’embrasse sa tête.

-         Ça fait bientôt un an qu’on se connait, finit-elle par dire.

-         Déjà ? m’étonne-je.

-         Ça fait bientôt un an que je t’aime, c’est passé si vite, répond-elle.

Elle se redresse brusquement avec force, me surprenant. L’air complétement effarée.

-         Oh mon dieu mais c’est terrible ! s’exclame-t-elle comme si elle allait pleurer.

Je me redresse, les muscles complétement tendus, prêt à réagir.

-         Qu’est-ce qu’il y a ? demande-je inquiet en analysant rien de suspect.

-         Je t’aime depuis tout ce temps et je ne sais même pas le jour de ton anniversaire.

Quand je comprends qu’elle est sérieuse, j’éclate de rire comme rarement et je me laisse retomber dans les oreillers. Elle se tourne vers moi en plissant les yeux :

-         Ce n’est pas drôle ! siffle-t-elle.

Je ris encore plus, elle m’a fait tellement peur, tout ça pour une date d’anniversaire, c’est tellement elle.

-         Ne me dis pas que j’ai raté ton anniversaire, dit-elle toute triste.

-         Non, tu ne l’as pas raté. Et moi ?

-         Oui… c’était le mois dernier, répond-elle.

Je me redresse une deuxième fois complétement atterré et triste.

-         Quoi ?! Mais pourquoi tu ne me l’as pas dit Hanako ? m’exclame-je.

Je me sens complétement con, et je suis déjà en train de prévoir de me rattraper alors que nous partons en mission. Bon sang.

-         Tu vois que c’est important les anniversaires ! s’exclame-t-elle.

-         Tu te moquais de moi ?

-         Evidemment ! Mais je voulais te montrer que ce n’est pas rien !

J’éclate de rire pour la deuxième fois et je me rallonge.

-         Mais qu’est-ce que je vais faire de toi ! dis-je en passant la main dans son dos.

-         Alors ? Dis-moi ? dit-elle en s’allongeant sur moi, la tête posée sur les mains.

-         Non, tu n’as qu’à deviner, ça t’occupera, dis-je en passant un bras derrière ma tête.

-         Dis-moi le mois au moins.

-         Il n’en reste pas beaucoup.

Je sens que ce petit jeu l’amuse tout à coup, elle adore ça de toute façon, elle invente toujours tout un tas de petits jeux de ce genre.  

-         Tu participes aussi ? dit-elle avec espoir.

Et rien ne lui fait plus plaisir que lorsque j’accepte de jouer.

-         Evidemment, le premier qui trouve la date de l’autre gagne.

-         Et qu’est-ce qu’on gagne ? demande-t-elle toute excitée.

-         Le droit de ne pas dire notre date de naissance et de laisser l’autre la découvrir par d’autres moyens. Ça pimentera le jeu, dis-je.

-         C’est d’accord ! Mais interdiction de demander à Minato, il a les dossiers de tout le monde, s’exclame-t-elle.

-         Ça marche, il doit être la seule personne à connaitre la mienne, bon courage.

Elle rayonne de bonheur, il est si facile de la rendre heureuse.

-         Le 5 septembre ? tente-t-elle.

-         Non.

Mais pas loin. Elle colle son oreille contre mon torse :

-         Mais qu’est-ce que tu fais ? demande-je.

-         J’essaie d’écouter si ton cœur est plus rapide, savoir si je ne suis pas tombée loin, dit-elle en souriant comme une enfant.

Elle est adorable.

-         Le 22 aout ? demande-je.

-         Non, glousse-t-elle.

-         On ne va rien dormir de la nuit avec ces bêtises, dis-je.

-         Réfléchissons, vu ton caractère tu es forcément vierge, dit-elle.

Je lève les yeux au ciel et elle colle encore son oreille sur mon torse.

-          Donc forcément fin aout ou septembre, dit-elle.

-         Hanako, je travaille dans les renseignements si tu imagines une seconde que tu vas tirer des informations des battements de mon cœur, je pense que tu te trompes, me moque-je.

-         Plutôt…. Aout ? ou alors… septembre ?

Elle me fait rire et elle se redresse :

-         Je ne peux pas imaginer que tu ne sois pas né en septembre de toute façon. Je le sens. Si tu es de fin septembre ça voudrait dire qu’on s’est rencontré juste après ton anniversaire, sourit-elle.

Je reste impassible.

-         Le 20 ? demande-t-elle en plissant les yeux.

-         Perdu. Tu as vu l’heure ? Il faut dormir, dis-je en embrassant son front. 

Elle rigole et s’installe sur moi pour dormir.

*

Nous arrivons au point de rendez-vous en avance, il n’y a que Minato pour l’instant.

-         Le 9 ? demande-t-elle.

-         Non. Le 18 ? demande-je.

-         Non, rayonne-t-elle.

-         Mais qu’est-ce que vous racontez ? demande Minato en souriant.

-         On cherche la date d’anniversaire l’un de l’autre, c’est une compétition, dit-elle en gloussant.

-         Oh je vois, dit-il en souriant.

Je surveille les yeux d’Hanako, histoire de vérifier qu’elle ne triche pas en regardant dans la tête de Minato quand il reprend :

-         Pendant que je t’ai sous la main Hanako, je vais dire aux forces spéciales de mettre leurs masques en arrivant, c’est pour que tu portes le tiens, je veux qu’un minimum de ninjas de Konoha soient au courant pour tes capacités, j’ai déjà briefé ceux qui savent. J’espère que cette fois on ne te fera pas retirer ton masque…  On avisera.

Il lui tend un masque, le même que le sien, mais sans trou pour les yeux.

-         Bien, dit-elle.

Lorsque les autres nous rejoignent, j’ai la bonne surprise de découvrir que l’équipe sept est au complet et nous nous accueillons chaleureusement. Je les présente à l’équipe de Rinko. Hanako ne décroche pas un mot à Hinari, sans doute encore en colère pour ses soins douteux.

Nous nous mettons rapidement en route. Le pays des fougères est au sud-est de Konoha, entouré par la mer. C’est une longue route qui nous attend et nous arriverons tard dans la nuit.


*

Lorsque nous arrivons aux abords du village de Minna, la nuit est noire et personne ne remarque qu’Hanako met un masque. Elle se place avec les forces spéciales et lorsque j’aperçois le mur d’enceinte, je me place à côté d’elle, protecteur. Ça ne me plait pas de me dire qu’en cas de conflit elle ne voit rien, mais je repense à toutes ses séances d’entraînements les yeux bandés avec Orochimaru pour me calmer.

Les grandes portes s’ouvrent et le moins qu’on puisse dire c’est que l’ambiance n’est pas la même qu’au pays des ronces, ils nous accueillent chaleureusement, leur Kage accompagné de quelques gardes, tous plutôt détendus.

 Hanako se glisse derrière Minato et je ne peux pas m’empêcher de la suivre. Je ne sais pas quel est leur signal, je n’en vois pas, mais les épaules de Minato se détendent considérablement en une seconde. Visiblement les ninjas des fougères ne sont vraiment pas hostiles.

Ils ne voient pas d’objection à ce que nos forces spéciales gardent leurs masques et nous emmènent dans leur village, petit comparé à Konoha, mais plutôt très joli. Le kage nous emmène dans son bâtiment officiel où il nous présente notre espace, ce sont des chambres dortoirs très simples mais accueillantes, surtout lorsqu’on pense aux grandes pièces sombres et vides du pays des ronces. Il y a deux lits superposés par petite chambre. Et nous avons quatre chambres ainsi qu’une pièce de repos un peu plus grande avec des canapés, une table et une machine à café. Quel luxe.

Les ninjas nous laissent nous installer et nous souhaitent une bonne nuit, ils nous indiquent que nous pouvons manger dans leur cafétéria et nous balader dans le village à notre guise en nous distribuant des petites cartes de visiteurs avant de partir.

-         La vache, c’est pas la même ambiance hein, me dit Rinko.

-         Arrête, c’est presque trop beau, dis-je.

Nous nous répartissons dans les chambres. Je ne suis pas du genre à choisir alors je laisse les autres faire leurs petits groupes avant de m’installer où il restera de la place.

Les garçons décident naturellement de laisser la chambre à laquelle est rattachée une petite salle de bain privative aux filles, par courtoisie.

Naruto pose ses affaires et celles de son père dans une chambre et Sasuke le suit sans se poser de question :

-         Kakashi senseï, venez avec nous ! s’exclame-t-il.

J’avance mais l’un des forces spéciales m’arrête d’un geste.

-         Nous nous relayons pour que l’un de nous veille la nuit dans la chambre de l’Hokage, dit-il.

-         Pas de soucis.

Je repars tranquillement vers la première chambre où je trouve Asa et Rinko.

-         Il manquait plus que toi, balance Rinko quand j’entre.

-         Tu dors en haut ou en bas ? demande Asa.

-         Je n’en ai absolument rien à faire, réponds-je.

-         T’es vraiment pas chiant, dit-il.

Ils s’installent tous les deux sur les lits du haut et je pose mes affaires sous Rinko puis nous retournons dans la salle commune en face pour prendre les ordres de Minato.

-         Nos hôtes n’ont aucun sentiment hostile à notre égard, leur accueil chaleureux était sincère. Vous êtes tous épuisés, allez vous coucher, nous posterons quand même quelqu’un de garde dans le couloir au cas où. Qui se sent de veiller ?

-         Moi, réponds-je aussitôt.

-         Parfait, alors bonne nuit tout le monde.

Nous nous dispersons et je vais chercher un livre, avant de me poser par terre dans le couloir. Ma garde ne va pas être longue il doit déjà être plus de deux heures du matin. Le couloir devient calme tandis que les ninjas se couchent. La porte du fond s’ouvre et Hanako en sort, elle porte en guise de pyjama l’un de mes hauts et elle vient s’assoir sur moi, passant les bras derrière ma tête :

-         Qu’est-ce que vous faites là Mademoiselle ? Si je monte la garde c’est pour que vous puissiez dormir sur vos deux oreilles, dis-je.

-         Mais je ne sais plus dormir sur mes deux oreilles sans vous souhaiter bonne nuit d’abord, réplique-t-elle.

Elle baisse mon masque pour m’embrasser amoureusement, et je profite du moment et de sa douceur. Je me perds dans notre bulle, je caresse doucement ses lèvres de ma langue, j’inspire sa fragrance, je me remplis d’elle pour la nuit à venir.

-         Alors ce sont des gentils ? demande-je.

-         Absolument, je suis étonnée de leur bienveillance et de leur confiance, après les ronces franchement ça change !

-         Pourquoi sont-ils aussi sereins ?

-         Ils sont au courant pour nos accords de paix avec les autres grands pays donc ils savent que nous sommes civilisés et que nous ne voulons pas la guerre. Ils sont très pacifiques, tu verrais l’esprit du kage, c’est incroyable.

-         On a une chance de les rallier alors, dis-je.

-         C’est comme si c’était fait, à mon avis on va plutôt passer du temps à discuter de stratégies contre la coalition. Enfin, je verrai tout ça plus en détail demain de toute façon, baille-t-elle.

-         Va te reposer, tu as déjà peu dormi cette nuit, dis-je.

-         Et toi alors, tu aurais dû laisser la place à quelqu’un qui avait bien dormi cette nuit.

-         Hors de question, c’est moi qui garde ta porte. La dernière fois que je suis allé dormir la nuit au lieu de te surveiller tu as disparu. Je dormirai demain matin.

Elle se colle à moi et m’embrasse encore un moment avant d’aller se coucher. C’est tellement agréable d’être en mission avec elle et de ne pas avoir à se cacher. Alors certes nous ne nous embrasserions pas comme ça devant nos camarades, mais il est plaisant de savoir qu’on peut nous surprendre sans que ce soit un drame.

*

Le lendemain matin, je suis épuisé et c’est un soulagement lorsque les premiers se lèvent. Un ninja d’ici est passé il y a une demi-heure en me souriant pour déposer de la nourriture dans notre salle pour notre petit-déjeuner.

Rinko m’apporte à manger et un café dans le couloir et s’assoit à côté de moi.

-          Au fait, elle t’a plu ma surprise ? demande-je d’un air moqueur.

-         Ta surprise ?

-         Saori ?

Il rougit, c’est la première fois que je vois Rinko rougir.

-         Non ?! m’exclame-je, me réveillant tout à fait.

-         Ce n’est pas vrai que c’est toi qui es derrière tout ça, râle-t-il avec un sourire.

-         Hanako m’a aidé, on trouvait que vous étiez le même genre.

-         Je l’ai invité au restaurant le soir même, dit-il.

-         Sérieusement ? demande-je.

-         Bah oui, on a bien rigolé quand vous êtes partis et comme je partais en mission, je n’allais pas revenir la voir comme une fleur je ne sais pas combien de temps après. Alors je me suis dit autant lui demander et si je me prends un râteau tant pis. 

J’admire son courage.

-         Et ? demande-je.

-         Et elle a accepté figure-toi, on a passé une super soirée. Qu’est-ce que j’ai ris. Le problème ça va être de la réinviter, comme je suis parti ce matin je n’ai aucun retour de sa part. Et je ne vais pas me pointer à l’hôpital en rentrant comme si on était ensemble, ce serait bizarre.

-         Je demanderai à Hanako de lui demander si tu veux, elles sont amies.

-         Ça c’est gentil, dit-il en souriant.

-         C’est mon deuxième prénom, réponds-je.

Lorsque Minato sort, il m’envoie immédiatement me coucher. Le ninja de ce matin a laissé un mot pour lui, lui indiquant de profiter du village ; le kage ayant eu une urgence, ils ne pourront se voir que dans l’après-midi.  J’aurais bien aimé visiter le village, je suis un peu déçu mais mon lit m’appelle et j’ai à peine le temps d’enlever mon haut que je m’écrase dedans en sombrant.

 

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