L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Elle me demande de passer au marché et nous nous y rendons. Je la vois sélectionner tout un tas d’ingrédients, elle s’emballe un peu je crois :
- Tu sais que nous partons demain ? dis-je.
- Tu sais que j’ai un congélateur ? réplique-t-elle.
Je n’insiste pas et je la laisse faire lorsque mes yeux s’arrêtent sur une des échoppes du centre du village, pleine de trésors d’un autre temps.
- Ça te dérange si je vais faire un tour ? demande-je.
- Non pas du tout, où vas-tu ?
- Trainer dans le coin, dis-je évasif.
Elle plisse les yeux mais ne dit rien et j’embrasse sa tempe avant de partir pour lui changer les idées. Je fais un détour pour qu’elle me voit partir dans un sens et je reviens sur mes pas, en mode furtif cette fois. J’entre dans l’échoppe tenue par un vieil homme qui lit un livre à sa caisse. Je me promène dans les rayons, légèrement stressé, et je finis par trouver ce qui m’intéresse non loin de la caisse.
Mon cœur accélère tandis que je regarde les précieuses bagues sous mes yeux. Elles sont toutes magnifiques bien que d’un autre temps, mais ce n’est vraiment pas mon genre de me rendre dans la bijouterie du quartier acheter une bague flambant neuve et je ne pense pas que ce soit le sien non plus. L’une d’elle attire immédiatement mon attention comme un coup de foudre, c’est la plus fine et petite des cinq. Plus je la détaille et plus elle me plait. Je n’imagine pas une grosse monture sur sa petite main délicate mais celle-ci est parfaite, toute en simplicité mais renversante, comme elle.
Elle est vraiment discrète, une monture fine de deux brins qui s’entrelacent, sur laquelle trône un joli diamant. Je pense que c’est exactement ce qu’elle aimerait et je sais que c’est exactement ce que j’aimerais qu’elle porte.
Je décide de me laisser du temps pour réfléchir à tout ça, je ne suis venu que par curiosité parce qu’Hanako m’a dit qu’elle était pour le mariage, mais je n’ai aucune idée de sa volonté ou non de se marier avec moi, ou bien si vite. J’ai le cœur rempli à ras bord de bonheur lorsque je sors pour la retrouver et je ne pense qu’à cette jolie bague.
*
Elle m’accueille avec un panier plein mais je ne commente pas tandis que j’approche les mains dans les poches.
- Tu as l’air bien heureux toi, me taquine-t-elle.
- Ah bon ? dis-je sans pouvoir m’empêcher de sourire.
- Mais oui, dit-elle en m’analysant de plus près.
Je lui souris toujours, je ne peux pas m’en empêcher tandis qu’elle plisse les yeux, le visage à quelques centimètre du mien.
- Je suis sûre que si je regarde sous ton masque tu as un sourire jusqu’aux oreilles, dit-elle franchement intrigué.
- Heureusement qu’il est là alors.
- Désolée de te décevoir mais un sourire ne passe pas que par les lèvres et il est très simple de voir quand tu souris à ce point.
Elle se lève sur la pointe des pieds en faisant mine de m’observer.
- Tu me dis ce qu’il y a ? finit-elle par demander.
- Il n’y a rien, je suis heureux, dis-je en passant un bras sur ses épaules.
Comme bien souvent, une démonstration d’affection en public lui coupe le sifflet et nous prenons la direction de chez elle tandis qu’elle rayonne de bonheur. Je nous prends à manger en chemin et nous mangeons en marchant, en se chamaillant pour piquer des crocs à l’autre. Elle est meilleure que moi car bien plus proche de mes mains que je ne le suis des siennes.
*
Plus tard dans l’après-midi, elle se lance dans une grande recette de cuisine, qui a l’air longue et compliquée, mais délicieuse. Je me penche au-dessus d’elle sur le plan de travail pour lire la recette avec elle.
- On part demain matin, glisse-je encore une fois au creux de son oreille.
- Je sais mais j’aimerais en congeler la moitié pour notre retour, on sera fatigué on aura sans doute envie de manger un bon petit plat sans faire d’effort.
Je hausse les épaules, je passais toujours chez Ichiraku en rentrant de mission je ne m’embêtais pas à cuisiner à l’avance. Je remets mon bandeau et elle m’interroge du regard :
- Je t’ai déjà dit que ça me fatiguait de toujours l’avoir sorti.
Elle s’approche et prend ma main, m’insufflant de son chakra et je me sens reboosté en une minute.
- Bon sang, parfois j’oublie la quantité de chakra que tu as maintenant.
- Plus besoin de le couvrir maintenant, j’aime voir tes beaux yeux, dit-elle séductrice.
- Tu devrais me faire ça tous les jours, qu’est-ce que je serais efficace sur le terrain si je pouvais toujours avoir mes deux yeux !
Déformation professionnelle.
- Si tu veux, rit-elle en continuant sa cuisine.
*
Ma fin d’après-midi est morne et ennuyeuse, je suis dans le lit avec le livre de l’ermite et je ne découvre rien d’intéressant puisqu’il explique beaucoup de choses que nous connaissons déjà. J’ai bien l’impression que nous avons tiré toutes les informations importantes de ce livre mais je le décrypterai jusqu’au bout pour en être sûr.
Alors qu’elle vient s’habiller dans la chambre après une douche, des coups retentissent à la porte et elle me demande d’y aller. J’entends des chuchotements qui se disputent à mesure que j’approche, non ça ne peut pas …
- SURPRISE ! crient Sakura et Naruto en se jetant à l’intérieur.
- Mais qu’est-ce que vous faites là, m’exclame-je.
- Surprise ! l’entends-je dans mon dos.
Je me retourne et je la vois dans une petite robe bleu marine, toute fière d’elle.
- Qu’est-ce que c’est ordonné ! s’exclame Naruto.
- C’est super chez toi Hanako, dit Sakura.
Elle leur fait visiter les lieux et Sasuke entre à son tour suivi à ma plus grande surprise par Hinata que je salue.
- Je n’en reviens pas que vous alliez partir demain sans me prévenir, me lance Sakura avec un regard mauvais.
Je lève les yeux au ciel.
- Enfin, je suppose que je n’ai plus à m’inquiéter sans cesse pour vous, vous êtes bien occupé maintenant, continue-t-elle avec un petit air vexé.
- C’est vraiment très gentil de m’avoir invité, dis gentiment Hinata à Hanako.
Je suis en train de faire les liens dans ma tête et de me rendre compte que les courses disproportionnées et le plat qu’elle a préparé cet après-midi était pour ce soir.
- Tu m’as bien eu, commente-je.
- Je sais, se vante-t-elle.
- Bien joué Hanako, dit Naruto.
Nous nous installons à table et nous discutons tous ensemble.
- Bon alors, le pays des fougères ? demande Naruto.
- Oui, vous venez ? demande-je avec espoir.
- On ne sait pas, mon père doit nous redire, il posera un mot sur ma porte ce soir, il ne sait pas encore exactement combien de ninjas il peut emmener, on ne lui a pas donné de nombre, ce qui est déjà encourageant, ils ont l’air d’avoir confiance, mais il veut quand même vérifier si on peut venir à une petite quinzaine sans les affoler.
- Surtout avec les attaques sauvages hors du village, il vaut mieux être nombreux, ajoute Hinata.
- Ça fait longtemps que nous ne sommes pas partis ensemble, et je serais ravie de partir avec toi Hanako ! commente Sakura.
Je souris.
- Cette alliance pourrait mettre fin à la guerre, dit Naruto avec un air rêveur.
- Ou la faire éclater une bonne fois pour toutes, qu’on en finisse, dit Sasuke.
- Ce que tu peux être pessimiste, râle Naruto.
- Il n’a pas tort, je ne suis pas sûr que cette alliance évite la guerre mais plutôt qu’elle la tourne en notre faveur. Et au moins ce sera fait, parce que les attaques répétées sur nos patrouilles commencent à me taper sur les nerfs, dis-je.
Je leur explique l’étrange histoire du prophète.
- C’est Orochimaru non ? demande immédiatement Sasuke.
- C’est ce que je dis, glisse-je sous le regard noir d’Hanako.
- Je ne pense pas, dit-elle.
Elle ne peut guère plus défendre son maitre et tout le monde ici l’accuse.
- Hanako, il était derrière le pays des ronces, nous contrarions ses plans, il s’échappe de Kumo et dans la foulée un prophète apparaît et rassemble pleins de pays ninjas pour prendre Konoha, comment veux-tu que ce ne soit pas lui ? dit Sakura.
- Il y a peut-être encore des informations que nous n’avons pas et qui expliqueront le tout différemment, tempère Sasuke.
Il est absolument hilarant de constater que les deux seuls à cette table qui le défendent sont ses élèves. Un hilarant ironique. Je grince des dents.
- Mais enfin, je ne vois pas une seule bonne raison de ne pas l’accuser ? dit Hinata.
- Ne vous inquiétez pas ! J’écraserai ce serpent, s’exclame Naruto.
- Et puis toute cette histoire de bactéries, il n’y a que lui pour faire un truc pareil, dit Sakura avec un air dégouté.
- Ou bien quelqu’un qui se sert de son ancienne culpabilité pour le faire accuser à tort, réplique Hanako.
Elle a raison, c’est possible, c’est ce que j’aurais fait en tout cas.
- On dirait presque que tu le défends, rit Sakura.
- Elle défend toujours tout le monde, elle est trop gentille, tranche-je.
Sasuke change de sujet :
- En tout cas pour les avant-postes, il est extrêmement facile de se les procurer à mon sens, il suffit juste de demander à un ancien ninja de Konoha, Orochimaru ou un autre. Il y a plein d’excellents ninjas qui ont quitté le village dans leur vie et qui aurait pu faire cette carte, à commencer par mon frère à l’époque. Tous les avant-postes d’un village ninja ce n’est pas le genre d’information qui se serait perdue avec les années mais plutôt vendue au plus offrant.
- Tu as entièrement raison, on ne tirera pas grand-chose de cette preuve. L’information clé de la mission c’est ce pays des fougères de toute façon, dis-je.
- Si seulement on avait un moyen d’être sûr que notre alliance avec eux est sincère, râle Sakura.
Nous échangeons un sourire complice avec Hanako. C’est terrifiant de se rendre compte qu’ils ne connaissent pas la moitié du visage de la femme qui partage ma vie. Et en même temps ça me correspond bien si on y réfléchit. Nous ne révélons tous les deux au quotidien que la moitié de notre visage.
Les filles se mettent à discuter de l’une de leurs collègues qui va se marier et je me redresse, le sujet m’intéresse.
- Et vous, vous y pensez ? demande gentiment Hinata à Sakura.
- Je l’espère plus que je n’y pense, répond Sakura.
Sasuke fixe le fond de son verre avec application.
- Qu’est-ce que j’aimerais me marier ! dit Hinata d’une petite voix rêveuse.
- Un jour, je te promets qu’on se mariera Hinata, dit Naruto en lui souriant.
J’ai envie de leur hurler de poser la question à Hanako mais je ronge mon frein dans mon coin.
- Et vous Kakashi senseï vous avez déjà pensé au mariage ? demande Naruto.
- Bien sûr, je suis quelqu’un d’assez traditionnel je crois, dis-je tranquillement.
Il ouvre la bouche de surprise et Sakura aussi.
- Ça alors je ne vous imaginais pas faire un engagement pareil ! s’écrie-t-il.
- Pourquoi ça ? demande-je en plissant les yeux.
- Bah… il faut dire que jusqu’à maintenant vous ne sembliez pas être quelqu’un qui… qui s’engage dans quoi que ce soit… dit Sakura en marchant sur des œufs.
- C’est vrai, vous ne vous êtes jamais intéressé aux filles pour ce qu’on en sait, continue Naruto.
- Vous savez bien que je suis exigeant. J’attendais simplement d’en trouver une parfaite, plaisante-je en embrassant la joue d’Hanako.
- C’est adorable de dire ça, dit-elle en me lançant un regard à tomber à la renverse.
- Et toi Hanako ? On ne t’entend pas, dit Hinata.
Merci Hinata !
- Oui, j’ai toujours voulu me marier, dit-elle de sa voix douce.
- Tu épouserais Kakashi senseï ? demande Naruto plein d’entrain.
- Naruto on ne demande pas ce genre de chose, c’est leur vie privée, le gronde Sakura.
J’essaie de le cacher, mais je pense que tout mon corps transpire la déception, je m’avachis sur moi-même. Je n’en reviens pas que Sakura vienne de couper la réponse que j’attendais de cette conversation. Je ne voulais pas grand-chose, simplement un signe, juste un signe qui me confirme que je ne tomberais pas complétement à côté de la plaque en lui demandant de m’épouser. Je sens le cœur d’Hanako accélérer, attirant mon attention, elle regarde le fond de son verre et me tourne complétement le dos, je ne vois même plus le côté de son visage.
- En tout cas je ne voudrais pas en épouser un autre, dit-elle d’une petite voix.
Elle provoque un émoi général, mais particulièrement le mien bien que je ne le montre pas. Mon cœur bondit dans ma poitrine. Je pose mes lèvres tendrement sur son épaule malgré mon masque pour lui déposer un long baiser. J’espère qu’elle sent que j’y met tout mon amour.
- Vous avez vraiment l’air amoureux Kakashi senseï, je suis heureuse pour vous, dit Hinata en souriant.
- Je le suis, dis-je.
- On commençait à peine à se faire aux gestes tendres et il passe aux déclarations, se moque Sasuke.
Tout le monde rigole et l’ambiance redevient légère. La fin de soirée se passe très bien, je suis heureux de les avoir vu ce soir et j’espère qu’ils viendront en mission avec nous. Même si nous ne parlons pas beaucoup ou que nous faisons des choses différentes désormais lors de nos missions extérieures, j’aime simplement les avoir autour de moi.