L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 54 : Opération

3458 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 06/12/2024 10:13


Je me réveille comme un charme vers midi, j’ai incroyablement bien dormi après une nuit aussi agréable. Hanako est partie travailler, elle m’a dit de passer aujourd’hui à l’hôpital pour faire des tests sanguins et une analyse plus profonde de ma blessure à l’abdomen qui traîne. Je prends une douche et je m’y rends, ma douleur est plus intense aujourd’hui.

Je la trouve penchée sur le bureau de l’accueil de son étage en train de griffonner sur un bloc note. Elle a son chignon désorganisé que j’adore au-dessus de la tête, elle doit vraiment être fatiguée. Lorsque j’arrive elle m’accueille avec un regard tendre.

-         Bien dormi ? demande-t-elle.

-         Mieux que toi je crois, la taquine-je.

-         Arrête, j’ai dormi une heure, dit-elle en baillant.

Je passe une main discrète sur ses reins pour la réconforter et elle rougit un peu.

-         Il faut que tu remplisses le document d’information de ta blessure, c’est obligatoire, tu peux le faire avec Saori je dois finir ce que je fais, dit-elle.

Je me dirige docilement vers Saori assise de l’autre côté du bureau qui me prend gentiment en charge. Elle me pose tout un tas de questions et je lui explique tout.

-         Donc vous n’avez pas pris de repos après une opération invasive ? dit-elle un peu surprise.

-         Si, j’ai dormi quelques jours, dis-je.

-         En général nous préconisons une à deux semaines de repos complet après une intervention pareille, et encore moins de rentrer en courant… dit Saori.

-         J’étais en mission, il fallait bien que je rentre, me défends-je.

-         Ce n’est pas parce que vous n’avez plus mal qu’il faut prendre ça à la légère, ça peut faire des dégâts internes qui conduisent à une dégradation. Bon au moins je suppose que vous avez dormi depuis hier soir, vous êtes venus directement après votre réveil ?

-         Oui, dis-je.

-         Alors ça nous fait une base d’une quinzaine d’heure de repos suite à la course, bon ça peut peut-être passer. Vous avez bien dormi ou vous vous êtes beaucoup agité ?

Je rougis violemment au souvenir de ma nuit, je ne sais pas quoi répondre à ça. Je vois Hanako qui rougit elle aussi se cachant derrière ses cheveux, et je ne réponds pas.

-         Commandant Hatake ? demande Saori en relevant le nez de ma fiche.

Elle croise mon regard troublé tandis qu’Hanako s’éloigne.

-         C’est juste qu’il faut que je sache depuis combien de temps la blessure est au repos complet pour pouvoir analyser les résultats sans être biaisée… dit-elle hésitante.

-         Ça fait six heures, dis-je.

-         Vous m’avez dit être rentré hier soir, dit-elle en vérifiant ma fiche.

-         Oui mais vous voulez savoir depuis combien de temps je dors, et bien ça fait six heure, dis-je d’une voix que j’espère assurée.

Elle croise mon regard puis lorsqu’elle comprend elle rougit en baissant le nez sur sa feuille :

-         Euh je… excusez-moi commandant, j’ai tiré des conclusions je… je suis désolée … mais je dois savoir si vous avez … pu aggraver votre blessure … vous savez… avant les six heures.

-         Oui.

Elle ne sait plus où se mettre et moi non plus, je détourne la tête pour observer l’étage bien décidé à ne plus la regarder. Elle ne relève pas le nez de son bureau en couinant :

-         Écoutez, vu tout ce que vous venez de me dire, je suis désolée mais je suis obligée de vous conseiller de vous faire hospitaliser pour un repos complet en attendant d’être pris en charge soit par Mlle Toba soit par Mlle Haruno, votre blessure ne me parait pas être aussi simple qu’un coup de kunaï et vous n’avez pas mis toutes les chances de votre côté non plus pour guérir.

-         Ça tombe bien je suis disponible, dit Hanako en revenant.

Je soupire de soulagement.

-         Veuillez me suivre commandant, ajoute-t-elle avec un sourire en coin.

Je la suis et elle m’emmène dans une petite salle où elle me fait m’assoir sur une table d’examen. Elle me prélève du sang puis passe longuement ses mains au-dessus de moi pour analyser tout ça.

-         Ne t’inquiète pas Kakashi, mais il va falloir qu’on te rouvre.

Mon cœur s’affole, bon sang il faut que je me calme, je n’ai jamais eu peur des soins qu’on devait me faire.

-         Je vais attendre les résultats des tests sanguins mais je pense qu’il y avait quelque chose sur la lame de ce ninja, quelque chose de très mauvais et surtout inquiétant pour nos troupes. S’ils se mettent tous à faire pareil dans la coalition on est mal.

-         Tu penses à du poison ?

-         Une bactérie plutôt puisqu’il y a eu infection, c’est étrange.

-         Qui est assez tordu pour penser à un truc pareil… dis-je.

-         Il va falloir que je t’ouvre et que je nettoie tout pour qu’il n’en reste plus un seul gramme en toi sinon ça se redéveloppera sans cesse, ça l’air très agressif. Ce n’est vraiment pas à la portée de la plupart des ninjas médecin et si vous revenez tous avec ce genre de blessures nous serons mal.

Elle me dit que je peux attendre les résultats dans la salle de repos où je tombe sur Jun son amie. Je m’assois avec elle et elle me sert un café, elle est simple et très gentille, je l’aime bien. Elle m’apprend qu’Hanako se fait embêter par des ninjas qu’elles surnomment « les charognes » et qui passent leur temps à lui dire que je me sers d’elle comme prétexte pour venir voir la femme qui me plait et ca me bouleverse de tristesse d’imaginer qu’on puisse être méchant avec elle.

Lorsque je trouve Hanako seule, je me glisse vers elle.

-         Les charognes ? demande-je en haussant un sourcil.

Elle rougit et cache son nez derrière son bloc note :

-         Je te jure qu’elles ne sont vraiment pas sympas sinon je n’oserais jamais, se justifie-t-elle.

Je la tire contre moi par la taille pour l’enlacer tendrement et elle rougit encore plus en lançant des regards gênés autour d’elle.

-         Tu ne veux pas que ça se sache ici ? demande-je.

-         Non ce n’est pas ça… Je ne sais pas, tu as toujours été tellement dans la retenue depuis le début de notre relation, ce n’est pas dans ton caractère, tu fais ça en espérant faire taire les pestes qui m’embêtent ici, mais je te préviens tout de suite, elles ne sont pas dans ce couloir.

Je penche la tête sur le côté, elle me connait bien. J’embrasse quand même tendrement ses lèvres.

-         Ça donne quoi ces résultats ?

-         Ta plaie s’infecte bien à cause de bactéries sacrément résistantes et qui n’auraient effectivement jamais pu se trouver sur un kunaï par hasard. J’ai l’impression que j’ai déjà vu leur forme quelque part avec mon maitre, je chercherai dans mes livres. Les antibiotiques ont ralenti le processus mais ils ne sont pas assez efficaces.

*

Moins d’une heure plus tard, je suis au centre d’une pièce stérile, avec plusieurs ninjas autour de moi. Mon cœur bat la chamade et mes mains transpirent, j’ai pleins de réminiscences d’Hinari et de la douleur que j’ai ressentie lorsqu’elle m’a ouvert en pleine conscience. Mon souffle est rapide au possible et je m’endors subitement lorsqu’Hanako voit mon trouble.

Quand je rouvre les yeux, la nuit tombe, je suis dans une chambre classique, je n’ai plus aucune douleur. J’observe mon abdomen, on ne voit plus rien du tout. Je m’écroule sur mon oreiller, soulagé, car je sais que c’est bien fini cette fois. Depuis que j’ai cette foutue plaie au ventre je ne prie que pour qu’elle me soigne. Je souris bêtement. Elle est incroyable, stupéfiante, extraordinaire.

-         Tu es complétement guéri mon amour, s’exclame-t-elle joyeusement en entrant.

Et en plus, elle m’aime.

-         Je peux sortir aujourd’hui ? demande-je.

-         Uniquement si tu dors sous la surveillance accrue de ton médecin, dit-elle avec un sourire en coin.

*

Une fois arrivée à la maison, elle fonce chercher ses livres et les étale tous autour d’elle par terre dans le salon. Pendant que je fais à manger, je la regarde, allongée sur le ventre, les jambes croisées en l’air, je lui demande ce qui me travaille depuis des heures :

-         On se demandait qui pouvait être assez tordu pour mettre des bactéries sur des kunaï tout à l’heure…

-         Oui ? dit-elle sans lever le nez.

-         Je trouve que c’est bien le genre d’Orochimaru.

-         C’est clair, rit-elle.

Je reste silencieux et elle finit par tourner la tête en plissant les yeux :

-         Ce n’est pas lui Kakashi, gronde-t-elle.

-         Je ne vois que lui pour leur donner une idée pareille.

-         Alors il a dû leur donner avant mon apprentissage.

Elle replonge le nez dans son livre. Je ferais peut-être bien de lui rendre visite discrètement pour en avoir le cœur net, en même temps si je n’emmène pas Hanako je ne saurai jamais s’il ment ou pas.

-         Il m’a répondu pendant ta mission, Pakkun m’a emmené sa réponse directement, le parchemin est dans mes papiers, dit-elle simplement.

Bon sang j’avais oublié cette histoire, je mets rapidement la main dessus.

« Ma chère Hanako,

Je suis ravi d’avoir de tes nouvelles. Ici tout est exactement comme d’habitude, de la science et des nouvelles techniques.

La traduction exacte de ces mots signifie qu’une fois le mode sentinelle activé, tu as la capacité de joindre par l’esprit les démons à queues pour les faire venir à toi. Evidemment, à l’origine ils n’étaient pas faits pour se retrouver piégés dans des hôtes.

 La traduction du deuxième mot qui te posait problème est embrouiller, la capacité d’embrouiller l’Ennemi pour l’affaiblir, je suppose que ça te rappelle l’une de tes surprenante capacité.

 Selon ma compréhension des choses, la famille détenant le pouvoir, la tienne donc, possède la lourde responsabilité léguée par l’ermite de rester attentive à la sécurité des démons à queues, si un jour un doute apparait, il est de son devoir de briser le sceau et de sacrifier la personnalité de l’hôte. Le mode sentinelle se déploie alors, dans toute sa puissance, et tu deviens capable de sonder l’esprit de tous les Hommes pour détecter s’il y a une menace réelle. Si c’est le cas alors tu appelles les démons à queues à se réunir autour de toi pour veiller sur eux. Si la personne malveillante venait à vous approcher, tu lui embrouillerais l’esprit soit pour le tuer soit pour le paralyser le temps que les démons ne le tuent et la menace serait écartée.

Je pense que nous avons là toutes les réponses que tu cherchais en venant me voir ma petite et que tu sais désormais le rôle de ton clan dans ce monde. Tes parents sont sans doute morts en transférant le pouvoir en toi à la naissance, j’en suis navré, crois-moi.

Je te souhaite le meilleur, du plus profond de mon cœur froid, et j’espère que tu me rendras bientôt visite, j’ai déjà une multitude de choses à t’apprendre.

N’oublie pas que tu possèdes mon parchemin d’invocation en cas de besoin et je me tiens à carreau en ce qui concerne les expériences humaines comme je te l’ai promis. Etrange n’est-ce pas ? C’est vraiment un pouvoir fascinant que tu détiens là.

Ne salue pas le ninja copieur de ma part. »

*

Plus tard dans la soirée, je suis en train de décrypter les pages restantes du livre pour m’occuper, lorsqu’elle trouve enfin ce qu’elle cherchait :

-         Alors là c’est tordu. Cette bactérie est très compliquée à trouver puisqu’elle n’existe que dans la salive d’une certaine espèce de chauve-souris lorsqu’elle est porteuse. Le seul moyen d’en avoir en quantité suffisante pour l’utiliser au combat ce serait tout simplement de la cultiver à partir d’un échantillon. Une fois contaminé par une morsure, la mort est inévitable. Presque inévitable du coup, tu me parais bien vivant.

L’inquiétude s’allume dans ses yeux et elle se lève. Je soulève mon haut avant même qu’elle n’arrive voir si je suis bien tiré d’affaire. Elle pose ses mains sur mon ventre. Elle prend le temps de m’analyser en profondeur et soupire de soulagement.

-         Vous êtes bien vivant monsieur, confirme-t-elle en riant.

-         Je me demande bien qui est le tordu qui a donné l’idée aux ninjas de la coalition si ce n’est pas le seul ninja tordu de ce monde qui possède un livre poussiéreux sur cette bactérie et qui connait sans doute la façon de la cultiver, raille-je.

Elle part ranger ses livres la tête haute.

*

Alors que nous sommes dans son canapé, des coups résonnent à la porte. Il est tout de même tard, je tourne la tête vers Hanako dont les yeux s’allument une seconde :

-         Minato ! chuchote-t-elle.

Je fonce lui ouvrir la porte.

-         Kakashi j’espérais bien te trouver ici toi aussi.

-         Il y a un problème senseï ?

-         Non, je suis désolé de venir si tard mais je suis venu directement en sortant de mon bureau.

-         Asseyez-vous senseï, s’exclame Hanako.

Nous nous installons autour de la table d’Hanako qui vient naturellement se placer à côté de moi, je me sens tout timide face à Minato. Nous nous racontons les dernières nouvelles et apprenons que Kushina est en mission.

-         Mais mangez-donc ici, nous avons des restes, Kakashi a eu la main lourde sur les quantités, rit-elle en me lançant un regard plein d’amour qui n’échappe pas à Minato. 

-         Avec plaisir Hanako, je ne vais quand même pas rater un plat cuisiné par Kakashi, ricane-t-il.

Elle le sert et lui raconte mes récents problèmes de santé et son inquiétude quant à l’utilisation de cette arme biologique par l’ennemi. Minato a l’air tellement inquiet pour ma santé, il pose tout un tas de question à Hanako pour être sûr que je n’ai plus rien.

Mon cœur se serre, j’ai l’impression de voir en lui un père inquiet, un père qui mange chez son fils et discute avec sa belle-fille, et je pense à mon vrai père, qui ne pourra jamais rencontrer Hanako. Ça m’attriste beaucoup.

Cette dernière remarque immédiatement mon trouble sans que je n’aie à lui dire quoi que ce soit, et elle pose discrètement sa main sur ma cuisse. Je pose la mienne dessus et mon moral remonte, je me réconforte en me disant que mon père de cœur lui est assis en ce moment à cette table et que je devrais en profiter.

C’est drôle, je n’aurais jamais pensé à oser inviter Minato à manger avec nous et pourtant je passe un très bon moment. Nous discutons longuement des affaires du village et nous rions comme une famille heureuse. Tout ça me perturbe de plus en plus sans que je ne sache vraiment pourquoi, comme si je ne pouvais pas être heureux à rire avec Minato.

-         J’espérais vous trouver tous les deux car je ne voulais pas vous faire appeler dans mon bureau demain alors que vous êtes en repos. Je vais partir au pays des fougères pour leur proposer une alliance, Hanako je suis désolé de te demander ça alors que tu es surmenée, mais j’ai vraiment besoin de toi. Si nous les convainquons de doubler l’ennemi nous devons être sûr qu’ils ne nous doublent pas eux-mêmes.

-         Bien sûr que j’accepte maitre Hokage, il en va de la sécurité de Konoha.

-         Kakashi, tu t’en doutes, je souhaitais que tu sois là pour te demander la même chose, conclut-il.

-         Nous serons là, dis-je simplement.

-         Parfait, dit-il en souriant.

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