L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Chapitre 50 : Infiltration chez l'ennemi partie 1
2735 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 02/12/2024 11:07
Lorsque j’ouvre les yeux, il fait nuit et je suis reposé comme rarement depuis que nous sommes ici. Hinari est toujours là, je jurerais même qu’elle s’est approchée pendant que je dormais, je ne risque pourtant pas grand-chose. Je m’étire avec application pour préparer mes muscles. Une longue nuit m’attend, je suis excité à l’idée d’y aller, j’aime l’adrénaline qui me parcourt et en même temps le calme qui s’installe dans mon esprit.
J’enfile ma cape et mon masque noir sous les yeux inquiets des autres :
- Je serai dans l’arbre, si tu as un soucis fais-moi un signe comme tu peux et on vient t’exfiltrer, me dit Rinko.
- Il n’y aura pas de problème, dis-je simplement.
- Je devrais venir avec toi, insiste-t-il.
- Pas question, tu me gêneras et je ne penserai qu’à ta sécurité. Je ne vais pas attaquer ce camp ennemi je vais simplement y faire un tour discrètement. C’est dans mes cordes arrêtez de vous en faire comme ça, vous êtes insupportables, pour qui me prenez-vous à la fin ? les taquine-je.
- Ce sont nos premières missions dans les renseignements je te signale, on n’est pas des habitués nous, réplique Asa en souriant.
- Et bien ne vous inquiétez pas, être une ombre je sais faire. Et je n’ai même pas d’objectifs précis ce soir donc absolument aucune raison de me mettre en danger. Je vous garantis qu’ils ne me verront pas.
- Bon bah alors qu’est-ce que tu attends si c’est une promenade de santé ! me congédie Rinko.
Je pars en riant doucement. Je me glisse entre les arbres et m’approche de la lisière. La patrouille va rentrer dans quelques minutes, je l’attends patiemment. Les gardes du camp en lui-même ne m’embêtent pas, ils sont sur la gauche au loin, tous fourrés ensemble comme d’habitude. Je me décale quand même sur la droite pour pouvoir être le plus éloigné d’eux.
Je finis par apercevoir la patrouille foncer sans s’arrêter à la grande tente, et dès que le dernier disparait, je m’élance. Je cours à toute vitesse, aussi penché en avant que me le permettent mon corps et mon chakra, c’est la seule zone tendue où l’on peut me repérer. Je ne m’inquiète pas trop car je suis tout en noir, très rapide et surtout silencieux, mais on ne sait jamais, il suffit d’une seule personne qui sort de sa tente et qui pose les yeux sur moi et c’est fini. J’ai déjà parcouru la moitié sans que ne se déclenche d’alerte, je scrute avec concentration un maximum de petites tentes mais je ne vois personne me regarder. Il y a encore beaucoup de ninjas autour des petits feu répartis sur le campement, mais avec des flammes aussi vives sous les yeux ils ne pourraient jamais voir l’ombre qui fonce sur eux. Ils sont censés avoir des gardes pour ça. Censés, car je jette un coup d’œil aux gardes qui se marrent, comme d’habitude.
Plus que quelques secondes…
Ça y est, je m’enfile entre les premières tentes et je m’accroupis. Je prends un kunaï dans chaque main au cas où et je progresse silencieusement entre elles, faisant bien attention à mon ombre avec la lune pour ne pas me faire voir.
Un ninja sort de sa tente, je suis juste sur le côté, je ne bouge plus d’un millimètre et j’observe sa musculature avec attention pour deviner les mouvement qu’il s’apprête à faire. Il contracte la jambe droite, mince, il se dirige donc sur sa gauche où je me trouve. Je bondis comme un chat par-dessus la tente pour atterrir de l’autre côté, je n’ai produit aucun son et il s’éloigne sereinement.
Je poursuis ma route, il est grisant d’être ainsi immergé en plein territoire adverse sous leur nez. J’approche d’un feu où discutent quelques ninjas, me tapissant derrière leur petite pile de bois. Ils parlent de choses obscènes en riant grassement et je m’éloigne en direction d’un autre groupe. Je sais que je me mets un peu trop en danger, je n’ai pas de zone de repli facilement accessible mais je m’approche quand même, jusqu’à entendre leurs voix :
- Apparemment il va s’en sortir, il a eu de la chance de réussir à se sauver, ce n’est pas souvent le cas…
- Il retrouvera l’usage de son bras ?
- Je ne pense pas mais ils ne m’ont rien dit à l’infirmerie.
Donc il y a une infirmerie quelque part, peut-être l’une des grandes tentes, à vérifier.
- J’aimerais rentrer au pays … soupire l’un d’eux.
- Il y a déjà eu tellement de morts parmi nous…
- Je ne comprends pas pourquoi notre kage les a rejoint.
- C’est pour notre future protection, il ne faut pas se laisser décourager ! s’exclame un autre.
- Oui assez de plaintes, qui veut le reste du riz ?
Ils changent de sujet et abordent le rationnement qu’ils jugent trop sévère. Je m’éloigne. Leur protection… comme si nous allions les attaquer. Je ne sais pas qui leurs inculque des bêtises pareilles.
Une fois caché entre des caisses en bois de provisions en plein milieu, je peux facilement comprendre l’organisation du camp autour de moi, c’est très simple, il n’y en a pas. Il n’y a pas de hiérarchie géographique parmi les petites tentes, les ninjas sont répartis où bon leur semble, se mélangeant même entre pays. J’ai repéré quatre bandeaux différents pour l’instant, et je suppose qu’il y a les cinq présents. Par contre, ils sont carrément plus nombreux que prévu. Leurs petites tentes s’étalent à l’infini au nord, on ne voit pas depuis mon arbre vers notre repaire, car c’est à l’exact opposé. Ils doivent être plusieurs centaines très facilement.
Deux d’entre eux déclenchent une bagarre non loin, rameutant tous les ninjas. Je saisis l’opportunité de filer facilement en direction des grandes tentes.
Je me faufile doucement vers les entrées, et je patiente tranquillement lorsque je vois quelques ninjas qui montent la garde devant. Je suis concentré comme jamais, mes muscles sont bandés, prêt à me projeter à la moindre occasion. Plusieurs fois, je suis à un regard de pouvoir foncer, mais j’attends d’être sûr et certain.
Une chouette crie dans la forêt attirant leur attention, c’est mon ticket d’entrée. Je bondis en avant et je me faufile par l’entrée de la tente silencieuse et éteinte.
Il fait un noir d’encre mais heureusement, je vois. Plusieurs hommes sont profondément endormis, la voilà la tente de la hiérarchie. Il y a une première grande partie dans laquelle dorment ce que je suppose être les commandants et une seconde au fond, où je suppose que sont les appartements des kage. Je me glisse jusqu’à l’entrée de la deuxième partie. Effectivement je distingue plusieurs alcôves séparées par de la toile, chacune contenant un lit et un bureau. Il y en a plus que cinq ce qui m’étonne un peu, mais la plupart sont inoccupées.
Il y a trois alcôves où le bureau croule sous la paperasse donc sans doute trois kage actuellement sur le camp dont un qui dort dans son lit. Je me glisse sur l’un des bureaux et je commence à fouiller dans les papiers. Visiblement leurs tâches administratives de kage sont envoyées ici, ce que je trouve ridicule. Je passe les documents en revus les uns après les autres mais rien. Je passe à la deuxième alcôve en espérant avoir plus de chance.
Bon sang, c’est le kage du pays des ronces qui loge ici, je risque de trouver des choses intéressantes. Je trie méthodiquement tout ce que je trouve et je finis par tomber sur une carte du pays du feu avec des pastilles rouges.
Mes yeux me sortent de la tête. C’est l’emplacement exact des avant-postes de Konoha, la plupart des ninjas du village ne les connaissent pas tous. Je fourre la feuille dans ma veste. Je trouve un papier adressé au nom du kage des ronces « Akuma ». J’ai un doute terrible, il n’était pas kage à l’époque, je mets le papier dans ma poche, on verra plus tard.
Je continue mes recherches un moment mais j’ai l’impression désagréable de passer à côté de quelque chose, un intuition forte. Je passe mes mains sous le bureau en lui-même et je souris lorsqu’elles trouvent un tiroir caché en dessous.
Je le déverrouille le plus silencieusement possible avec deux tiges et je trouve quelques parchemins contenant tous la même écriture rigide et appliquée, j’ai l’impression de l’avoir déjà vu quelque part, en fait j’en suis absolument certain, mais j’ai dû la voir une seule fois et rapidement sinon je l’aurais immédiatement reconnue.
Tous les parchemins sont datés, il y en a un par mois ces cinq derniers mois et on dirait bien des directives. Je suis tenté de tous les prendre mais je ne peux pas. Quelques papiers qui disparaissent passent encore au milieu de leur camp bordélique mais ceux-ci… cachés dans le tiroir, bon sang je ne pourrai même pas en emporter un seul avec moi je serais immédiatement grillé. Je prends un bout de papier qui traine et j’écris quelques mots en imitant au maximum l’écriture que j’ai sous le nez. Ça sera mieux que rien du tout.
J’entends le kage qui dort à côté se retourner dans son lit et je ne bouge plus. Au bout de quelques minutes, je commence à lire le plus rapidement possible les papiers que j’ai sous les yeux. On dirait des directives, des directives claires et surtout foutrement intelligentes.
Makoto ? L’ancien kage des ronces ? C’est peut-être bien son écriture que je vois là, bon sang je n’arrive pas à me souvenir. J’ai bien vu ces traits de crayon rigides et penchés quelque part pourtant ! C’est rageant.
Les dernières directives datent d’il y a peu, il est écrit d’attaquer les points stratégiques des patrouilles de Konoha. Je les lis dans l’ordre chronologique et ma mâchoire se détache, sur ces parchemins il est écrit tout le fonctionnement que j’ai pu observer ces derniers jours sur le campement. Tout y est écrit, le nombre de patrouille, leur composition et les heures de leurs départs. Il y est mentionné également la présence indispensable de plusieurs gardes sur le camp en continu pour scruter la lisière des bois.
D’après ce que je lis, tout le monde est rassemblé dans ce camp militaire pour avoir une meilleure coordination, le gratin de leurs ninjas se trouve donc ici, les villages sont presque laissés à eux-mêmes.
Tous les parchemins se terminent avec la même phrase « Pour un avenir plus sûr ». Le pays des ronces fait-il croire aux autres pays que nous cherchons à les décimer ? Ce serait une bonne cause pour se rallier entre eux.
Quelqu’un rentre dans la tente et je me fige. En quelque secondes je range les parchemins et je referme tant bien que mal le tiroir tandis que les pas se rapprochent. J’espère à chaque seconde qui passe qu’ils s’arrêteront dans un des lits des commandants mais au fond de moi je sais que non. J’ai juste le temps de rouler sous le lit que je vois des pieds entrer dans l’alcôve où je me trouve. Il s’allonge sur le lit et je vois le matelas s’enfoncer presque jusqu’à mon nez.
*
Bon l’avantage, c’est que je ne panique quasiment jamais, c’est donc très calme que je réfléchis à une solution pour me sortir de là. J’ai même un petit sourire en imaginant l’équipe apprendre ma fâcheuse posture. Je ne sais pas si je vais réussir à ramper sur le dos pour m’extirper de là-dessous sans faire de bruit, j’ai vraiment un espace minuscule.
J’ai quelques seringues empoisonnées, mais c’est risqué, un kage qui dort douze heures sans se réveiller… Je crains que ça n’éveille les soupçons et qu’ils fassent un examen sanguin. S’ils détectent quoi que ce soit, la sécurité sera renforcée voir même le camp déplacé.
Je me creuse la tête. Bon sang, j’ai besoin d’Hanako. Elle me l’endormirait profondément en moins d’une seconde sans même qu’il s’en rende compte. Je passe ma main gauche dans la poche contre mon cœur et je serre son petit masque au creux de ma main en réfléchissant.
Au bout d’un long moment, le kage s’endort enfin et je décide de tenter de prendre mon temps pour sortir discrètement. Je me décoince centimètre par centimètre, j’ai l’habitude de toujours me déplacer rapidement et silencieusement et c’est très étrange de faire exactement l’inverse. En quelques minutes je suis parvenu à dégager la moitié de mon corps quand quelqu’un entre dans la tente des commandants, réveillant légèrement le kage qui se tourne au-dessus de moi, je ne bouge plus et j’attends, étalé par terre. Si le commandant débarquait je serais dans une situation des plus vulnérable, je ne pourrais jamais éviter un kunaï rapidement.
Mais le temps passe et tout redevient calme, je finis de m’extirper et je saute sur mes pieds tandis qu’une goutte de sueur glisse de mon front. Plutôt stressant comme situation. Je traverse la pièce des commandants avec toutes les précautions nécessaires et je m’accroupis à l’entrée. Maintenant il faut que j’arrive à sortir avant que quelqu’un ne rentre ou ne se réveille.
Le temps passe et je n’ai pas d’opportunité, je commence presque à regretter ma position sous le lit, j’étais bien plus caché que là. Ici je dépends du sommeil d’une dizaine d’hommes. L’un d’eux se réveille et je me fais chopper dans l’instant, ce n’est pas idéal.
Le temps passe et les gardes ne quittent pas le devant de la tente mais je refuse de céder à la panique, je dois avoir l’esprit clair, je dois pouvoir agir en cas de pépin.
Un réveil sonne au milieu de la tente. Je suis perdu.