L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Chapitre 47 : Le calme avant la prochaine mission
4132 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour il y a 5 mois
Le lendemain j’atterris de bonne heure sur la fenêtre de mon senseï comme à mon habitude. Ça a toujours eu le don de le faire rire que je passe par sa fenêtre.
- Kakashi ! J’allais te faire demander, dit-il.
- Ah bon ?
- J’ai une mission pour toi, dit-il.
- Au pays des ronces ?
- Dis donc, tu es toujours aussi bien renseigné à ce que je vois, et on se demande pourquoi c’est toujours toi que j’envoie au renseignement, rit-il.
Je lui explique ma rencontre avec Rinko.
- Bon tu as les grandes lignes c’est bien. Vous partirez quelques jours, c’est toi qui commandes les opérations, s’il y a un pépin tu improvises, tu me les emmènes et me les ramènes en vie. C’est aussi simple que ça. La routine pour toi, plaisante-t-il.
- Pas de problème. Vous avez besoin que je fasse quelque chose pour vous aujourd’hui ?
- Oui, tu peux aller à l’académie, Gaï anime un atelier sur les missions extérieures, va le soutenir je n’avais personne d’autre et comme je ne t’ai pas remis dans les planning tu as tout ton temps. De toute façon c’est lui qui parlera et toi tu leur ficheras juste la trouille avec ta cicatrice et ton œil rouge, ça les impressionnera, dit-il en riant.
Je ris avec lui et me dirige vers la fenêtre tandis qu’il remet le nez dans sa paperasse.
- Avez-vous prévenu Kumo du retour d’Hanako ? demande-je.
- Absolument pas, dit-il d’un air entendu sans lever le nez.
Je souris et sors dans le village en direction de l’académie où Gaï me fait un accueil enthousiaste. Il est absolument ravi que je participe à son atelier et il est déjà en train de me briefer sur la partie que j’animerai, je ne l’écoute que d’une oreille car je sais très bien qu’il l’animera lui-même. Je n’aurai qu’à dire deux mots de façon monotone et il me coupera la parole avec la fougue qui le caractérise pour finir à ma place.
Avant d’entrer dans la salle, je retire mon bandeau comme me l’a demandé Minato et comme d’habitude quand j’entre, je fais de l’effet, les petits me dévisagent avec horreur en tâchant de déterminer à voix basse entre eux pourquoi mon œil est rouge. Depuis le massacre du clan Uchiwa les jeunes générations ne savent même plus ce qu’est un sharingan pour la plupart et ça les secoue toujours. Ma présence a le mérite de tellement les impressionner qu’ils ne mouftent pas et écoutent attentivement Gaï.
Au fur et à mesure de la journée les petits se détendent à mon égard et beaucoup sont même volontaires pour être dans mon équipe lors du jeu de rôle (beaucoup trop poussé) de Gaï que nous effectuons en extérieur. Ils sont ravis tandis que nous nous infiltrons dans les rues de Konoha à la recherche des ennemis (l’équipe de Gaï) et ils sont tous surexcités lorsque nous finissons par nous emparer de leur drapeau sans qu’ils ne nous remarquent. Nous les ramenons à l’académie lorsque le soleil se couche et ils sont tous plus que jamais motivés à réussir leur examen pour devenir genin.
*
Je me pose souplement sur la terrasse d’Hanako qui n’est pas encore rentrée et je vais m’assoir contre son cerisier pour lire en l’attendant. Il fait nuit noire lorsqu’elle rentre et me repère :
- Bonjour bel inconnu, lance-t-elle.
Je la suis à l’intérieur. Nous mangeons et je lui raconte que Minato m’a envoyé terroriser les aspirants ninjas de l’académie :
- Il dit n’importe quoi, tu es magnifique comme tu es, dit-elle en caressant ma joue.
- Et pourtant je les ai terrifiés, dis-je.
- Moi je trouve ton regard terriblement sexy, dit-elle en mordillant le bout de ses baguettes.
- Toi tu vois des gens mutilés toute la journée au travail, plaisante-je.
Elle éclate de rire.
- Ça n’a rien à voir ! Puisque je te dis que je te trouve juste sexy, prends le compliment et tais-toi ! ordonne-t-elle en claquant ses baguettes devant mon nez.
Je lui raconte le reste de la journée et elle rit encore et encore quand je lui raconte notre super mission dans les rues de Konoha à sauter par-dessus les poubelles et ramper sous les barrières en évitant les vieilles dames.
- Qui a gagné ? demande-t-elle.
- Tu me poses vraiment la question ? dis-je avec un air hautain.
- Toi, répond-elle en me lançant son regard de biche.
Elle se penche par-dessus sa table pour m’embrasser un moment et je me régale de ses lèvres pour le dessert.
- Quelle journée… mais au moins j’ai réussi à faire remuer les orteils de Susumu.
- Ton patient 214 ? m’étonne-je.
- Oui, dit-elle.
- Félicitation !
Elle rougit en souriant.
- Enfin ce n’est pas de tout repos pour lui non plus, la technique de maitre Orochimaru est… disons que c’est une technique qui lui ressemble…
- C’est-à-dire ?
- Je détruis chacune de ses cellules avant de les reconstruire, pour repartir à zéro si tu préfères. Ainsi peu importe ce qui bloque, je l’éliminerai en détruisant le tout.
- Quel barbare cet Orochimaru.
- Mais Susumu va remarcher ! Il se fiche royalement de la douleur.
- Oui mais toi tu utilises une technique qu’il t’a enseigné et qui fonctionne. Lui il y a un jour dans sa vie où il s’est penché sur un malheureux et où il s’est dit que ce serait une bonne idée de détruire toutes ses cellules et de tenter de les reconstruire pour « voir si ça marche ».
Elle ne répond pas, elle sait bien que j’ai raison de toute façon. Tant qu’à gâcher l’ambiance autant y aller à fond.
- Mon amour ? murmure-je.
- Tu pars quand ? soupire-t-elle tristement.
- Dans quelques jours.
*
Les jours suivants, Hanako est de garde et je n’ai donc pas l’occasion de la voir. J’en profite pour me concentrer et préparer mes affaires pour la mission à venir. Nous faisons beaucoup de points avec l’équipe de Rinko et Minato pour nous préparer.
Actuellement nous nous penchons sur une carte avec l’emplacement supposé du camp militaire et nous déterminons ensemble des points stratégiques comme les points d’eau et les zones de replis. Il y a deux grandes tentes qui ont été aperçues par nos soldats ainsi qu’une multitude de petites mais nous n’avons pas de données précises, c’est nous qui sommes envoyés pour les données précises. Je suis plus calme que le reste de l’équipe, plus habitué à ce genre de mission qu’eux. Je les vois s’agiter un peu lorsque Minato leur mentionne que l’idéal serait que nous réussissions à nous infiltrer dans le camp la nuit. Je me fais un devoir de les rassurer :
- Ne vous inquiétez pas, j’ai confiance en vous, et si vous ne le sentez pas j’irai tout seul, dis-je.
Nous décidons de partir le lendemain matin et nous avons donc quartier libre pour le reste de la journée.
*
Je passe les portes de l’hôpital avec habitude maintenant et c’est Sakura que je débusque en premier.
- Kakashi senseï comment allez-vous ? dit-elle avec un grand sourire.
Je pose une fesse sur son bureau pour lui expliquer rapidement les grandes lignes de ma mission.
- Vous trouverez Hanako au deuxième étage suite à sa promotion, dit Sakura.
- Sa promotion ? Je ne l’ai pas vu ces derniers jours, dis-je.
- Elle vient d’être promue chef de l’étage numéro deux. Elle soigne les uns après les autres nos patients jusque-là déclarés incurables avec des techniques dont personne n’a jamais entendu parler. Je ne sais pas ce que vous avez trouvé au pays du gel mais bon sang c’est bien utile ici, dit-elle.
Je salue Sakura et je fonce à l’étage. Je la trouve penchée sur des dossiers contre le bureau de l’accueil. Je m’approche doucement par derrière pour la prendre par la taille. Elle se retourne toute joyeuse de me voir et passe ses bras autour de mon cou.
- Tu m’as manqué ces derniers jours, dit-elle.
- Toi aussi, je t’invite au restaurant pour fêter ta promotion ?
- Avec plaisir ! rayonne-t-elle.
- Et mon départ demain matin… ajoute-je d’une petite voix.
Ses traits s’affaissent immédiatement mais elle essaie de garder son sourire.
- Je finis dans un peu moins de deux heures, tu peux m’attendre en salle de repos si tu veux, propose-t-elle.
La salle est vide, heureusement, et je repère le canapé du coin de la pièce dans lequel je m’installe. Je suis étonnement très à l’aise ici, je n’aurais jamais pensé que cet hôpital m’apparaitrait comme un lieu accueillant un jour. Plusieurs fois, Hanako entrouvre même la porte pour m’envoyer un baiser. Parfois ce sont des collègues qui entrent et elles sursautent en m’apercevant, complétement perturbées par ma présence.
Je craque enfin une nouvelle clé du livre, j’apprends que nous avions raison et que le chakra d’Hanako sert bien à protéger les neufs démons à queues et que si le sceau est brisé et que le chakra s’empare d’elle, alors elle perdra toute individualité et deviendra la sentinelle, ça sous-entend qu’elle ne sera plus jamais elle-même. Son esprit serait ainsi capable de lire en chacun et de pouvoir repérer si quelqu’un menace l’intégrité des démons. Dans cet état, elle pourrait alors les rejoindre ? Je ne suis pas sûr de ma traduction. Mais en tout cas je comprends que l’objectif final est qu’ils soient ensemble en cas de problème. Sa force serait également capable de faire je ne sais trop quoi à l’Ennemi… J’aurais bien besoin d’Orochimaru pour une traduction plus exacte…
*
Quand elle finit, nous descendons les escaliers ensemble, en route pour aller manger.
- Tu n’imagines pas l’émeu que tu as provoqué à trainer dans la salle de repos ! La moitié ne croit pas que tu m’attendais vraiment, et l’autre moitié m’a demandé si nous étions ensemble…
Je sens qu’elle est hésitante quand elle dit ça et je l’interroge du regard.
- J’ai dit que non, je ne savais pas trop si ça te mettrait mal à l’aise et c’est vrai qu’on n’a jamais vraiment parlé de ça ensemble, et en plus ça ne les regarde pas vraiment et je n’ai pas besoin qu’elle sache quoi que ce soit ni de mettre des mots sur notre relation, continue-t-elle.
- Tu dis ce que tu veux Hanako, je te l’ai déjà dit, dis-je en embrassant sa tempe.
Elle me sourit et nous sortons du bâtiment. Nous nous rendons au restaurant de grillades où je lui parle de ma découverte dans le livre aujourd’hui et elle est frustrée aussi par notre manque de vocabulaire :
- Si seulement on pouvait lui écrire… bougonne-t-elle.
J’ai déjà trouvé une solution mais je ne suis pas sûr d’avoir envie qu’elle puisse garder un lien avec lui. En même temps il est tellement tentant de lui demander son avis…
- On pourrait envoyer l’un de mes ninken, cède-je.
Elle est tout excitée et nous passons un petit moment à lui rédiger une lettre. Quand nous sortons, elle est collée contre moi et me regarde amoureusement tandis que nous marchons. Je la surprends en l’entraînant sur la droite.
- Où va-t-on ? demande-t-elle.
- Chez moi, dis-je.
*
Lorsque nous arrivons devant la porte elle trépigne d’impatience et je la trouve adorable. Avant d’ouvrir, je lui tends une clé :
- Tu ne peux pas ouvrir toi-même ? rit-elle.
- Je t’ai fait faire une clé.
Elle me regarde alors avec une petite tête pleine d’émotions, comme si elle n’en croyait pas ses oreilles. Elle me saute au cou pour me démasquer et je la réceptionne en l’embrassant.
- On peut aussi s’embrasser à l’intérieur tu sais, la taquine-je.
Elle redescend de mon étreinte avec un air excité à l’idée de découvrir chez moi. Elle déverrouille la porte et entre. Sa réaction me fait rire : alors que je m’étais appliqué à ce qu’elle ne me voit pas scruter chez elle, elle fait carrément le tour en se penchant sur les choses qui l’intéressent, dévoilant sans gêne sa curiosité. Je m’appuie contre la porte d’entrée les bras croisés et je la regarde découvrir.
Lorsqu’elle parcourt ma bibliothèque et mon rangement par ordre alphabétique et couleur elle pouffe :
- Tu es encore plus toqué que moi.
- Ça t’étonne vraiment ? réplique-je.
- Non, concède-t-elle en souriant.
Après avoir fait le tour, elle s’assoit au bord de mon lit. Il faut dire que ce n’est pas très grand et que c’est le seul endroit où s’assoir à part par terre.
- Je me sens bien aussi chez toi, c’est tout à fait … toi ! conclut-elle en caressant mes draps de ses mains.
- Tout à fait moi ?
- Organisé, pratique, sans détail superflu… dit-elle
- Sans détail superflu ? J’en vois au moins un assis sur mon lit, la taquine-je.
Elle éclate de rire puis s’allonge et je la regarde étendue dans mes draps, c’est un plaisant spectacle.
- Tu pars tôt demain ?
- Au lever du soleil.
- J’ai quelque chose pour toi, dit-elle.
J’hausse un sourcil et elle va chercher une petite boite qu’elle me tend. Je l’ouvre et je découvre un porte-clé composé d’une réplique de son masque des forces spéciales. J’en reste coi, la vision de son masque me plonge dans mes souvenirs, lorsqu’elle le portait lors de nos missions et que je passais mon temps à la regarder du coin de l’œil sans savoir à quel point je l’aimais déjà. Je ne sais pas comment elle aurait pu choisir quelque chose qui me donne plus l’impression qu’elle est toujours avec moi au creux de ma poche et qui me bouleverse d’amour comme ça.
Toujours sans voix, je la prends dans mes bras pour l’embrasser, la serrant fort pour lui communiquer tout ce que je ressens pour elle. Je la revois masquée lors de notre infiltration à Kumo, lorsque je savais que je l’aimais plus que ma vie et que je ne pensais qu’à protéger ce petit masque de chat.
- Je l’adore, tu n’aurais pas pu faire mieux, tu n’imagines pas tout ce qu’il représente pour moi. Tu le portais toujours lors de nos premières missions ensemble, je ne pouvais jamais détacher mes yeux de ce masque… quand nous tombions amoureux, quand je ne comprenais pas ce qui se passait en moi mais que je sentais que c’était d’une puissance stupéfiante, quand j’ai commencé à m’ouvrir… dis-je alors que ma voix se brise.
Elle rougit de plaisir et m’embrasse passionnément, serrant mon visage contre le sien.
- Je t’aime si fort Kakashi, murmure-t-elle.
- Moi aussi. Merci.
Nous nous embrassons un moment, finissant par nous laisser tomber dans le lit pour mieux pouvoir nous serrer l’un contre l’autre.
Je pars demain pour une durée indéterminée et elle reste là, ce n’est pas arrivé depuis que je la connais. J’aurai sans doute l’esprit occupé sur le terrain mais elle sera ici dans son quotidien, à constater mon absence. Je pense à Shin qui va être ravi de l’avoir pour lui tout seul quelques temps. Et si ma mission durait quelques semaines ? Les missions de recueil d’informations sont souvent longues. Encore une fois, je m’imagine rentrer et la trouver heureuse avec un autre…
Rien n’empêche les hommes de la courtiser après tout, nous ne sommes pas ensemble officiellement. Je repense à ce qu’elle m’a dit dans les escaliers tout à l’heure, il est vrai que nous n’en avons jamais parlé entre nous, c’est un sujet flou.
Je me redresse sur un bras, sur le flanc, pour la regarder :
- Tu as dit tout à l’heure qu’on n’avait jamais parlé de la dénomination de notre relation… commence-je en passant ma main sur sa hanche sans la regarder dans les yeux.
- Ne t’inquiète pas ce n’est pas important pour moi je t’assure, me coupe-t-elle.
- Je…je crois que c’est important pour moi, dis-je d’une petite voix timide.
Elle en reste sidérée. Elle met du temps à se reprendre et à me bafouiller quelques mots en rougissant de plaisir :
- Je… ah bon ? Je ne … m’attendais pas à ça…
Je suis tout gêné de lui dire ça, je ne comprends pas pourquoi il m’est encore si difficile de lui parler de ce que je ressens :
- J’aimerais qu’on pose des mots je crois. J’aimerais ne plus être incertain, je me fiche royalement de ce que pensent ou savent les autres. J’ai besoin de savoir avant de partir que tu sais que je t’aime et que je m’engage d’une façon ou d’une autre à t’aimer même si je ne suis pas là. Je ne peux pas supporter l’idée de mourir en mission sans avoir posé de mots sur notre relation.
Je ne sais pas comment formuler la suite mais j’essaie :
- Alors… tu veux bien te considérer comme… je ne sais pas…
C’est de la torture pour moi, je pense que je suis plus rouge que je ne l’ai jamais été et je préfèrerais être sur un champ de bataille dans l’instant que de m’entendre dire des choses pareilles. Son sourire s’élargit face à ma détresse et elle finit par m’aider :
- Kakashi, es-tu en train de me demander officiellement d’être ta petite amie ?
- Oui.
Elle sourit et m’embrasse avec force, je sens sa joie jusque dans mon cœur.
- Evidemment, je n’attendais que ça, répond-elle en posant son front contre le mien.
- Alors nous sommes ensemble ensemble maintenant ? demande-je une dernière fois.
- Oui nous sommes officiellement un couple, dit-elle en riant tendrement.
Mon cœur se remplit d’amour et une chaleur agréable se répand en moi. Je suis en couple. Mon cerveau a du mal à intégrer l’information mais il y travaille. Je ressens un soulagement profond, l’idée de mon départ est soudain moins inquiétante à mes yeux. Elle est ma partenaire, évidemment qu’elle m’attendra, c’est ce que font tous les couples ninjas de Konoha, elle m’a choisi moi parmi les autres, aussi curieux cela soit-il à mes yeux.
- Ça a l’air de te bouleverser, dit-elle en me caressant la joue.
- Honnêtement oui, je ne me rendais pas compte à quel point ça me ferait du bien d’officialiser la chose, dis-je.
- Je ne comprendrai jamais complétement comment tu fonctionnes je crois, dit-elle affectueusement.