L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 46 : Shuriken

3846 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 29/11/2024 11:22


Nous sommes étalés sur le canapé, elle plane encore quelques temps avant de poser le menton sur mon torse pour me regarder avec ses grands yeux brillants.

-         Tu es trop beau, pouffe-t-elle.

-         Et comme d’habitude tu délires, dis-je en souriant.

-         Arrête de dire ça, dit-elle en me pinçant le ventre.

Elle me regarde encore un moment avant d’ajouter :

-         Tu veux bien me rendre un service ?

-         Tout ce que tu veux, dis-je en passant une mèche folle derrière son oreille.

-         Soit vraiment prudent demain, et à l’avenir globalement, chaque fois que tu sortiras de Konoha.

-         Bien sûr, dis-je doucement.

-         J’avais oublié que ton poste consistait à prendre autant de risques… C’est toujours toi qu’on envoie partout… murmure-t-elle.

Je ne peux pas la contredire.

-         Si ça se trouve tu seras déjà en mission la semaine prochaine, dit-elle tristement.

-         C’est possible, concède-je.

Je repense à quand je me demandais si elle voudrait de moi, d’un homme toujours sur les routes en missions périlleuses. Il est vrai que je dois être celui que Minato envoie le plus à l’extérieur, je suis ses yeux et ses oreilles sur le terrain. Elle fait une petite moue et je commence doucement à paniquer. Sentant mon cœur qui accélère légèrement, elle m’interroge du regard :

-         J’ai peur que tu ne supportes pas mes absences, avoue-je.

Elle rit doucement :

-         Moi aussi je t’ai attendu toute ma vie, je ne risque pas de te laisser filer.

-         Je ne sais pas … dis-je.

-         Moi je sais, me coupe-t-elle.

-         Je pourrais partir pendant des mois, ou en tout cas être plus en extérieur qu’à Konoha, ça m’arrive souvent, dis-je, soudain agité.

Elle se redresse et enroule le plaid autour d’elle tandis que je me lève pour faire les cents pas sous ses yeux neutres.

-         Tu ne dis rien ? demande-je appuyé contre le plan de travail.

-         Déjà j’aimerais savoir pourquoi tu paniques au point d’aller t’installer à l’autre bout de la pièce, répond-elle d’une voix ferme.

-         Je ne sais pas, je ne vois pas comment tu pourrais supporter tout ça maintenant que j’y pense, et je me vois déjà rentrer de mission et te trouver avec un autre, que tu m’aies complétement oublié.

Elle vient me prendre par la taille :

-         Comment peux-tu imaginer une seule seconde que je cesserais de t’aimer simplement parce que je ne te vois pas alors que je t’ai dit que tu étais toute ma vie. Bien sûr que ce ne sera pas facile, bien sûr que le temps me paraitra sans doute long et que je m’inquiéterai mais c’est comme ça. Je ne commenterai même pas ton idée de me trouver avec un autre.

Je la serre dans mes bras de toutes mes forces.

-         Allez viens, on va se laver et au lit, dit-elle en prenant ma main.

Je suis ravi d’apprendre que je passe encore la nuit avec elle.

*

Ce matin grâce à Hanako, j’ai pu mettre les habits propres qu’elle m’avait dit de laisser chez elle. Je ne pensais pas que j’en aurais besoin aussi rapidement. J’ai pu partir de bonne heure dans le bureau de Minato sans devoir passer par chez moi et j’ai ainsi pu être ajouté à une patrouille qui partait dans la matinée.

Je me retrouve donc à patrouiller avec Shin que j’ignore royalement, Jin que j’apprécie et quelques autres ninjas. La matinée est plutôt calme jusque-là, et nous remontons la rivière pour la dernière partie de notre tour.

Alors que le soleil est à son apogée, je ressens une drôle de sensation, c’est en général ce que je ressens quand on m’observe, et je scrute les alentours. Loin sur ma droite, j’entends une branche grincer doucement sans doute sous le poids de quelque chose, et en l’occurrence quelqu’un.

-         A couvert ! m’écris-je en lançant un shuriken.

En un instant nous sommes tous dispersés dans les arbres alentours et des bruits de combat éclatent. Je bondis dans leur direction pour tomber sur Jin, aux prises avec quatre ninjas qui tentent de le blesser avec leur kunaï. Je me jette dans le tas à ses côtés et évite les coup mortels qui pleuvent sur nous. J’entends sur ma gauche que Shin est débordé mais je ne peux pas détourner le regard de mes adversaires pour vérifier s’il va bien.

Je me baisse pour éviter un coup et tranche l’abdomen du ninja sur ma gauche. Je lance une boule de feu qui débarrasse Jin de ses deux adversaires restants. Je vois déjà d’autre ninjas nous fondre dessus mais j’ai une fenêtre d’un instant pour vérifier la situation de Shin. Très mauvaise. Je lance mes kunaï précisément dans deux de ses assaillants et lorsque je me retourne, je suis à main nue pour bloquer les bras du ninja tentant de me finir. Je repense au livre que j’ai lu sur le taijutsu et j’applique l’une des techniques pour le déséquilibrer.

Je ressors rapidement deux kunaï de ma poche et finis mon adversaire en un tour de main. Laissant Jin en un contre un, je cours dans la direction de Shin, lançant un dragon aqueux sur nos ennemis qui les atteindra avant moi. Shin se prend encore un vilain coup dans le bras avant que mon dragon ne blesse deux adversaires et freine un troisième qui ne me voit pas arriver dans son dos à grande vitesse. Je lui plante mon kunaï dans le dos sans m’arrêter et saute devant Shin pour empêcher un nouveau ninja de le tuer.

Deux autres nous foncent dessus, tandis que des shuriken volent dans notre direction et je dois prendre une décision rapide. J’évalue les options qui se présentent à moi avec mon sharingan. Soit je me débarrasse des trois d’un coup mais je me prends les shuriken soit je les évite mais Shin sera à découvert et je ne pourrai en éliminer qu’un seul dans ma dérobade.

Malgré le temps qui parait passer plus lentement grâce à mon œil rouge, les shuriken arrivent très vite. J’évalue mes chances de m’en sortir en me les prenant volontairement, il faudrait que j’arrive à les recevoir en grande partie dans mon bras pour avoir une bonne chance. Le tout n’a duré qu’une seconde mais la stratégie est mise en place.

 D’un coup habile je déséquilibre le ninja avec lequel je suis en train de me battre et je lui lance un kunaï dessus, puis je prends le temps de former une boule de feu dans la direction du deuxième, je vois du coin de l’œil les shuriken à quelques mètres de moi et Shin qui commence à crier en tendant le bras dans ma direction, toujours au sol. Ça va vraiment être ric rac niveau timing, je n’ai pas le temps de me concentrer pour une technique, je prends un instant pour viser et je lance mon deuxième kunaï de toutes mes forces sur le troisième. J’ai juste le temps de me recroqueviller pour exposer mon bras et ma cuisse gauche aux shuriken qui se plantent violement en moi me tirant un grognement de douleur et me brouillant la vue un instant.

-         Kakashi… souffle Shin abasourdi.

Je retire les shuriken en grognant de douleur et mon sang commence à imbiber mes habits mais je n’ai pas le temps de m’apitoyer sur mon sort car Jin se fait blesser gravement sur ma droite. Je ne peux pas courir aussi vite que d’habitude avec mes vilaines blessures alors tandis que deux de mes camarades sautent dans sa direction pour l’aider, je charge de raiton les shuriken que je viens de m’arracher et les envoie sur l’un des derniers ennemis.

Je me relève et boitille jusqu’à Shin toujours sous le choc pour lui tendre une main qu’il saisit, je le relève et m’éloigne.

-         Merci Kakashi, dit-il.

-         Pas de quoi, maugrée-je.

Shin et moi ne souffrons pas de blessures mettant notre vie en péril, mais Jin est déjà évanoui dans les bras des deux autres. Nous rentrons aussi vite que ne le permettent nos blessures à Konoha où nous amenons Jin directement à l’hôpital où il est rapidement pris en charge. Ce n’est pas passé loin apparemment.

Nos deux ninjas en forme partent faire leur rapport à Minato et Shin nous cherche un médecin. Je m’affale sur la chaise de la petite salle collée à la pièce dans laquelle Jin a été emmené pour recevoir les soins d’urgences. Ça fait quand même un mal de chien d’être percé comme ça, j’entends mon sang goutter par terre et j’essaie d’absorber un peu les dégâts de mes plaies avec ma manche, sans grand résultat.

J’entends des pas arriver à toute vitesse et je me redresse du mieux que je peux de ma position affalée.

-         Elle m’a soigné, je vais aller à l’accueil remplir les informations de Jin, me lance Shin en repartant.

-         D’accord.

La ninja découpe précautionneusement ma manche avec de grands ciseaux et observe mes blessures.

-         C’est un peu plus grave que ce que je ne pensais, vous n’avez pas tenté de les éviter ou quoi ? dit-elle.

-         Non, je les ai pris volontairement alors ils se sont bien plantés.

-         Oui, c’est profond.

Elle commence à soigner une plaie qui suinte encore beaucoup.

-         Je peux vous demander pourquoi vous vous amusez à vous prendre des shurikens ? dit-elle en riant.

-         C’était la seule option pour éliminer complétement les ninjas qui nous fonçaient dessus, me défends-je.

-         Oui mais ça aurait pu vous tuer, souligne-t-elle.

-         Mais Shin aurait été vivant, dis-je.

-         Quel courage, commente-t-elle.

Je ne réponds pas. J’entends des petits pas survoler le couloir à toute vitesse, il ne manquait plus qu’Hanako là au milieu.

Elle ouvre violemment la porte et se jette sur moi avec la mine concentrée :

-         Je prends le relai Saori, dit-elle.

Hanako m’ordonne de retirer mon pantalon. Je jette un coup d’œil à Saori mais je m’exécute sans la contrarier. Elle observe mes plaies et repère rapidement celle qui goutte par terre, elle place ses mains qui s’illuminent de son chakra rose et ça me coupe le souffle de surprise.

Bon sang ! Pour être efficace ! J’ai un mouvement de recul, je n’ai jamais senti un truc pareil, il est tellement puissant qu’il me fait presque mal, j’ai l’impression qu’une grosse pression s’exerce sur moi et une sensation presque brûlante l’entoure. Je vois mes plaies se fermer les unes après les autres à vue d’œil.

-         La vache Hanako, comment fais-tu ça, souffle Saori impressionnée.

En quelques minutes elle a fini ma jambe et s’attaque à mon bras. Je vois qu’elle est extrêmement concentrée et je ne lui parle pas, j’imagine qu’il doit être dur de manier ce chakra pour qu’il soigne et ne détruise pas. Je l’ai vu couper des arbres en deux d’une main avec ce chakra et je ne suis pas particulièrement serein de le voir sur mon bras, mais je lui fais confiance.

Alors qu’elle arrive sur ma dernière plaie, je me sens boosté en chakra et en énergie.

-         Comment tu te sens ? demande-t-elle.

-         Je me sens encore plus en forme qu’avant de me blesser, dis-je en riant.

Elle passe doucement et méthodiquement sa main le long de mon bras, sans doute pour vérifier des choses, puis le long de ma jambe. Saori sort de la pièce, toujours impressionnée par ce qu’elle vient de voir. Quand Hanako finit, elle souffle un bon coup en fermant les yeux :

-         Tu m’as fait peur crétin, dit-elle.

-         Désolé, dis-je en riant doucement.

-         Tu n’étais peut-être pas obligé de te jeter devant des shuriken le premier jour de ta reprise, dit-elle en riant.

-         Demande à ton ami d’être un peu plus attentif alors, ce n’était pas particulièrement plaisant comme expérience, grommèle-je.

-         En fait tu n’as pas pu résister à l’envie de venir me voir c’est ça ? me taquine-t-elle.

Je ris franchement et elle passe sa main sous mon menton tendrement en se redressant.

-         Tu peux utiliser le lavabo pour te nettoyer, je vais aller voir si je te trouve au moins un pantalon pour rentrer. Il y a des gants de toilettes dans le meuble.

Je retire mon haut imbibé de sang et le met dans la poubelle avec mon pantalon puis j’entreprends de laver le plus gros de mes traces de sang. Lorsqu’elle revient elle tient un pantalon noir dans les mains à mon plus grand soulagement. Je l’enfile rapidement tandis qu’elle me dévisage.

-         Ce n’est rien, je suis entier, dis-je en embrassant chastement ses lèvres.

Nous sortons de la pièce et discutons un peu devant la salle de repos, je lui raconte l’attaque. Deux collègues viennent se greffer à notre conversation comme si c’était la chose la plus naturelle du monde et je me sens mal à l’aise, je voulais juste en parler à Hanako.

-         Vous avez dû avoir si peur … dit l’une d’elle avec gravité.

-         Non pas du tout, réponds-je.

-         C’est parce que vous êtes courageux, glousse la deuxième.

Une troisième ninja se greffe à nous et je croise le regard mi-amusé mi-agacé d’Hanako.

-         Vous n’avez pas trop froid j’espère, pouffe une quatrième qui arrive par derrière en dévisageant mon torse nu.

-         Plus tu resteras et plus elles s’agglutineront, surtout dans cette tenue, me prévient Hanako sous le regard consterné des autres.

-         Mais voyons Hanako, comment parles-tu au commandant Hatake ? s’offusque l’une d’elle.

Je me sens soudain terriblement à nu au milieu de ce tas de filles et je recule doucement. Ce n’est pas vraiment mon élément.

-         On se voit plus tard, lance-je à Hanako en tournant les talons.

Elles me répondent toutes à bientôt et j’entends le rire d’Hanako au milieu du brouahah de leurs réponses. Je trace sans m’arrêter jusqu’à chez moi où je prends une douche bien méritée et passe des habits propres, puis je m’installe dans mon lit pour décrypter le livre de l’ermite.

*

Lorsque j’ouvre les yeux la nuit est déjà tombée, je me suis endormi sans même m’en rendre compte, malgré le chakra insufflé par Hanako il faut croire que mon corps avait besoin de récupérer. Je m’étire paresseusement. Il faut que je sorte d’ici sinon je vais me rendormir aussi sec et je me lèverai dans la nuit.

Je décide d’aller manger chez Ichiraku, ça fait des mois que je n’y suis pas allé après tout. Arrivé sur place j’ai la bonne surprise de tomber sur Rinko assis seul à une table de l’annexe du restaurant. Je commande mon plat et il me crie de me joindre à lui. Ce que je comptais bien faire de toute façon.

Il tente de me tirer les vers du nez pour mon absence mais je résiste facilement et il finit par me demander :

-         Alors ?

-         Alors quoi ?

-         Tu sais très bien, dit-il avec un sourire en coin.

-         Ce ne sont pas tes affaires, réponds-je en souriant.

-         Franchement un petit peu, je vous ai assez couvert à Kumo, dit-il malicieusement.

Je repense à tout ce que je lui dois.

-         Je ne sais pas trop… je dirais qu’on est plus ou moins ensemble… dis-je hésitant.

Il tape du poing sur la table en s’étouffant.

-         Vraiment ? chuchote-t-il après que je lui ai mis un grand coup dans le dos pour lui remettre les idées en place.

-         Tu me connais, je ne sais pas trop quel mot elle met sur notre relation, mais il y a une relation ça j’en suis sûr.

Il me regarde longuement pensif :

-         Je n’y crois pas … murmure-t-il en ouvrant des yeux ronds.

-         Quoi ?

-         Je commence à bien te connaître en effet, et je suis presque sûr que tu lui as dit.

Un blanc s’installe et je rougis un peu en jouant avec mes ramen.

-         Oui, dis-je simplement.

S’il se fou de moi je le mets k.o. sur le champs. Mais il sourit avec gentillesse :

-         Je suis tellement content pour vous, je ne te demande même pas si elle t’a répondu qu’elle t’aimait aussi parce que je sais que c’est le cas, dit-il simplement.

Je lui lance un regard amical et nous continuons de manger. Simplement parler d’elle me donne envie de courir la rejoindre, mais je ne peux pas juste me pointer chez elle tous les soirs pour dormir.

Nous discutons jusqu’à la fermeture de tout et de rien, je suis vraiment content de le retrouver. Nous marchons ensemble sur la route de chez moi qui s’avère être tout proche de chez lui.

-         Dans quelques jours on part en mission avec l’équipe, pourquoi tu ne viendrais pas avec nous ?

-         Quel genre de mission ? demande-je.

-         Dangereuse et d’espionnage, tout à fait ton genre, rit-il.

-         Tu m’intéresses, plaisante-je.

-         On pense que le pays des ronces est devenu le siège militaire de toutes ces attaques, de grandes tentes stratégiques ont été aperçues avec des ninjas de plusieurs pays. L’Hokage aimerait qu’on s’infiltre discrètement jusqu’à elles et qu’Asa prenne la place de l’un d’eux pour se balader sous les tentes et voir ce qu’il peut y trouver d’intéressant. Nous on serait la protection du corps d’Asa et Hinari le soin en cas de pépin.

-         Je verrai ça avec Minato senseï, dis-je tranquillement.

Il me laisse en bas de chez moi et je pars dormir.

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