L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
PHASE I : La rencontre
Confortablement installé sur une branche d’arbre de Konoha, je profite des derniers moments de l’après-midi en lisant mon livre préféré quand un ninja apparait à côté de moi en sautant gracieusement.
- Salut Kakashi, dit Hiruka en souriant, tu es demandé chez l’Hokage pour une mission de dernière minute. Il sait que tu viens à peine de rentrer mais tous les ninjas sont pris demain.
- Très bien, dis-je sobrement.
Je referme mon livre et m’élance rapidement entre les bâtiments de Konoha. J’aime la sensation de sauter par-dessus les maisons comme si je pouvais voler. J’entre agilement d’un grand bon par la fenêtre de l’Hokage.
- Senseï ? Vous m’avez fait appeler ? demande-je.
- Ah ! Kakashi ! Oui tout à fait, j’ai une petite mission à te confier, j’allais la donner à des genin pour être honnête mais finalement je sens qu’elle sera parfaite pour toi, dit Minato avec un sourire un coin.
- Une mission pour des genins ? m’étonne-je.
- J’ai besoin de toi pour cette mission, ne discute pas.
- Bien, dis-je simplement.
- Il faut que tu te rendes demain matin à l’hôpital de Konoha pour accompagner une ninja médecin cueillir des herbes.
Je hoche la tête sans discuter. Protéger un ninja en train de cueillir des herbes ? Je n’ai même pas souvenir d’une mission aussi inutile. Peu importe, j’aurai au moins tout le loisir de lire tranquillement mon livre pendant la cueillette. Un peu réconforté par cette idée je m’élance en direction de chez moi.
Mon appartement est petit, une seule pièce, très ordonné et presque vide à l’exception d’une petite table et de mon lit.
« Et sinistre ! » ne peux-je m’empêcher d’entendre la voix de Gaï s’écrier. Non pas sinistre, juste moi, fonctionnel et sans fioriture. J’aime ne pas m’encombrer et que chaque chose ait sa place, que tout soit propre et carré, c’est dans ces environnements que je me sens bien.
*
Le lendemain matin, j’arrive tôt devant l’hôpital de Konoha. Comme à mon habitude je m’installe sur la branche d’un gros arbre et me plonge dans ma lecture. J’ai une petite dizaine de minutes devant moi avant l’heure de rendez-vous.
Alors que je suis complétement absorbé par les écrits de maître Jiraya, j’entends des voix de femmes sortant de l’hôpital et je lève le nez. Elles sont trois, la plus grande est blonde et se plaint du nombre de remède anti-poison qu’il leur faudra concocter, la plus petite, aux cheveux marrons sourit gentiment à la première. La troisième est de taille moyenne avec des cheveux roux et fouille dans sa sacoche.
- J’espère que j’aurai assez de place si je dois tout mettre dedans, dit-elle en se redressant, l’air affolée.
- Si tu n’as pas assez de place tu pourras peut-être demander à ton accompagnateur de t’aider, répond la plus petite en souriant.
- Mais bien sûr ! s’exclama la grande avec ironie.
Je soupire d’avance. Au moins je ne me coltine pas les trois, sinon la journée aurait été bien longue. Les trois femmes se séparent et je saute au sol près de la rousse.
- Bonjour, je m’appelle Kakashi Hatake.
- Bonjour, je suis Jun Seki… répond-elle en me regardant étrangement de ses grands yeux marrons.
- Je suis chargé de vous accompagner, me justifie-je en sentant le malaise grandir entre nous.
- Ah… répond-t-elle, c’est étrange j’avais cru comprendre que c’était l’équipe de Gaï Maito qui m’accompagnait.
- MON ETERNEL RIVAL ! entends-je alors une voix s’exclamer derrière moi.
Il ne manquait plus que lui.
- Gaï, dis-je sobrement.
- Alors comme ça tu essaies de voler la mission de mes genins AHAHAH ! J’étais sûr au fond de moi que tu te lasserais de tes missions top secrètes et difficiles. Regardez-ça mes chers élèves ! Votre mission est si importante qu’un Jonin tente de vous la voler !
Je ne peux m’empêcher de légèrement sourire sous mon masque. L’avantage de ce dernier est de cacher la plupart de mes expressions. Bien que je ne le montre jamais, j’apprécie énormément Gaï. Je soupçonne quand même qu’il le sache au fond de lui car il ne m’a jamais abandonné même dans mes heures les plus sombres.
- Le Hokage m’a chargé d’accompagner cette ninja cueillir des herbes, lui dis-je simplement.
- Etrange, il nous a pourtant chargé de la même mission hier matin, dit-il plus sérieux.
- Je ne pense pas avoir besoin de deux Jonin et trois genin pour m’accompagner dans les bois de Konoha, s’exclame Jun en riant.
- Bien, Gaï je te laisse t’en occuper, je vais retourner voir Minato senseï pour essayer de comprendre la situation.
- Oh, j’avais espéré que vous m’accompagneriez, dit Jun l’air déçue.
Je la dévisage, impassible. Depuis ma jeunesse, les femmes ont souvent ces drôles de réactions à mon égard.
- Navré.
Je me retourne pour partir et tombe nez à nez avec la petite brune de tout à l’heure.
- Bonjour, je m’appelle Hanako Toba, dit-elle en souriant avec douceur.
Je fronce les sourcils. Elle m’a surpris, ce qui est plutôt rare. En principe, je sens arriver tout le monde, même les très bons ninjas. J’en reste bouche bée. Je suppose que je n’étais pas très concentré. Je me perds un instant dans ses grands yeux roses avant de réaliser qu’elle attend une réponse de ma part. Je me sens étrange, troublé.
- Ahahah alors Kakashi ?! On perd sa langue ! Décidemment tu n’es pas au top de ta forme aujourd’hui ! Que dirais-tu d’un petit défi après cette mission pour te remettre d’aplomb ! s’écrie Gaï.
Je me ressaisis rapidement.
- Bonjour, je m’appelle Kakashi Hatake.
- Enchantée, vous êtes le ninja chargé de m’accompagner selon l’Hokage. J’étais simplement aller chercher ma sacoche à l’intérieur.
- Allons-y, dis-je simplement.
Nous nous élançons dans les bois et je la suis de près, méthodique et efficace comme je sais l’être. Pourtant, je ressens une sensation étrange depuis son arrivée, comme si ses grands yeux roses me perçaient à jour et me troublaient.
Je lui lance un coup d’œil en sautant de branche en branche. Quelque chose en elle me rappelle un peu Rin, sa petite taille, la couleur de ses cheveux ou sa douceur infinie. Elle me sourit gentiment en voyant que je la regarde.
Mais que m’arrive-t-il. J’écarte rapidement ces pensées pour me concentrer et je m’applique à regarder droit devant moi.
*
Nous sommes dans une clairière, très jolie d’ailleurs. Un petit ruisseau la traverse et elle est pleine de fleurs et de plantes médicinales.
Hanako ramasse des herbes avec ses petites mains agiles, tandis que je « lis » mon roman assis contre un tronc d’arbre. Du moins c’est ce dont j’essaye de me convaincre, car j’ai bien l’impression de passer plus de temps à la regarder par-dessous mes cils qu’à lire mon fichu livre.
Je ne m’explique pas cette drôle de sensation en moi. Mes sens aigus de ninja sont légèrement en alerte, comme si elle aurait pu être une redoutable adversaire au combat, pourtant elle n’est pas une ennemie, elle n’a d’ailleurs pas l’air agressive ni combative pour deux sous. Je suis perdu et surtout très intrigué par cette femme, ce qui ne m’est absolument jamais arrivé. La curiosité est telle que je suis à deux doigts de lui poser des questions personnelles, plutôt rare chez moi. Je soupire silencieusement de frustration.
- Je suis vraiment navrée que vous ayez été attribué à ma protection, ça doit vous sembler vraiment ridicule face à vos missions habituelles, dit-elle avec une petite mine.
Mon sang se fige dans mes veines, elle m’a entendu soupirer et l’a mal interprété. Je me sens comme le dernier des idiots quand je vois sa petite moue contrite.
- Non, ne vous en faites pas.
Je ne sais pas quoi lui dire d’autre, je ne peux pas lui dire pourquoi j’ai soupiré.
Elle sourit et reprend son travail. Je ne suis pas très doué avec les émotions. Pour être honnête j’ai l’impression d’avoir ressenti plus d’émotions dans les deux dernières heures que depuis les deux dernières années. Mais pourquoi donc ? Je n’arrive pas à décortiquer tout ça, ce n’est tellement pas mon genre de me prendre la tête sur des choses pareilles.
- Vous lisez sans cesse, commente-t-elle.
Je lève la tête pour la regarder, ne sachant pas quoi dire car ce n’est pas vraiment une question mais je suis heureux qu’elle me parle.
- Je vous ai déjà vu à l’hôpital, toujours un livre à la main, s’explique-t-elle.
Elle rit doucement et je vois ses joues rougir. À ce stade il me parait impossible que j’aie déjà pu passer à côté de cette femme sans m’en rendre compte.
- Vous travaillez à l’hôpital, dis-je bêtement.
Je rougis légèrement. Bien sûr qu’elle travaille à l’hôpital, ce n’était même pas une question mais une affirmation, qui ne répond absolument pas à ce qu’elle vient de me dire, d’ailleurs.
- Oui, quel sens de l’observation, répond-elle en pouffant, une main devant la bouche.
Je regarde son visage rieur et je la trouve adorable, encore une fois, ça ne m’est jamais arrivé et je commence à me demander ce qui ne tourne pas rond chez moi aujourd’hui.
- Je vais faire un rapide tour du périmètre, dis-je.
Je m’élance dans les arbres. La présence de cette ninja me trouble, c’est un fait. Maintenant il faut me reprendre, ma mission est de la protéger point final, pas de discuter, pas de se poser des questions, pas de la regarder bêtement cueillir des plantes, et encore moi de la trouver adorable quand elle rit.
Je me perche dans un arbre avec une vue dégagée sur la clairière, hors de portée pour une discussion et je me ressaisis.
A la fin de la matinée, Hanako m’appelle pour que nous rentrions. Alors que nous fonçons à travers les arbres je lui demande :
- Vous avez pu avoir tout ce qu’il vous fallait ?
- Oui, mais je vais devoir y retourner demain, j’avais deux endroits à couvrir pour remonter nos stocks de plantes. Il y a une hausse inexpliquées des empoisonnements ces derniers temps, alors nos réserves descendent vite, dit-elle.
- Ah bon ?
- Oui, depuis quelques mois environs, ça passe inaperçu car personne n’en est mort.
- Intéressant, j’en parlerai à l’Hokage.
Elle me regarde d’un air surpris, écarquillant ses beaux yeux roses. Et je dois détourner les yeux pour ne pas me perdre dedans une fois de plus.
- Vraiment ? Ce serait adorable de votre part. Nous en avons déjà parlé à des Jonin mais personne ne nous prend au sérieux. Il est vrai qu’on n’a jamais vu de guerre ninja à base d’empoisonnements.
- Je vous prends au sérieux.
- Merci Kakashi, dit-elle simplement en me souriant.
- De rien, Hanako.