L'Hérésie des Sables
Hello Anthaus ! Cela aura pris le temps, mais voici la review que tu m’as demandée sur ta fanfiction ! Prêt ? On y va !
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I. La forme
・Orthographe, grammaire et conjugaison
C’est toujours un peu délicat d’attaquer la review par la partie « orthographe » et consœurs, mais tu t’en sors bien ! J’ai relevé plusieurs fautes de conjugaison et grammaire, mais qui suivent toutes une certaine logique, et qui ne sont pas irrattrapables.
Pour commencer, on trouve une faute de conjugaison dans le résumé du premier chapitre (« Eucratès et Heret décide de faire […]. » ; décident) et, dans le premier chapitre, j’en ai compté deux que voici : « […] qu’une des pointes ne viennent tracer un sillon […]. » (vienne ; c’est une des pointes qui vient tracer le sillon) et « […] d’où commençait à s’écouler quelques gouttes […]. » (commençaient ; ce sont les gouttes qui commencent à s’écouler). En ce qui concerne le second chapitre, j’ai repéré seulement deux fautes : « Lui aussi fût transporté dans un rêve. » (fut ; confusion entre le subjonctif imparfait « fût » et le passé simple « fut »), « […] n’ayant aucun moyen de se désaltère […] » (un petit oubli de l’infinitif).
Côté grammaire, j’ai aussi remarqué des coquilles en ce qui concerne les accords. En réalité, j’en ai vu deux, dont une à deux occurrences que voici : « […] des bras lumineux, semblables à ceux qu’Heret avait vu en rêve […] » et « Contrairement à ceux qu’ils avaient vu […]. » ; ici ce doit être vus car le COD étant antéposé à l’auxiliaire (via le pronom relatif), l’accord doit se faire. La seconde concerne l’adjectif « tel » dans le segment « ses yeux, brillants et perçants, tels deux obsidiennes. », qui s’accorde avec le nom qui suit. Dans ce cas de figure, obsidienne étant un nom féminin, « tel » devra s’accorder au féminin pluriel, « telles ».
Je pense que ces erreurs sont dues à des reformulations ultérieures à l’écriture lors de relectures ou réécritures, et sont de simples oublis involontaires. Après tout, le texte est parfait sans cela ! Tu ne confonds pas d’homonymes, il n’y a pas de fautes d’orthographe, on sent que tu maîtrises la langue française et ses fondamentaux pour proposer un texte très propre, et c’est très appréciable. Comme toujours, je conseille la petite relecture™ pour parfaire, mais on reste sur un texte de grande qualité sur ce plan-là, et ça fait toujours plaisir !
・Syntaxe et construction des phrases
En règle générale, tes phrases sont bien construites et sont cohérentes. Il n’y a eu que de rares fois (qui doivent se compter sur les doigts d’une seule main) où j’ai un peu froncé des sourcils en lisant ta fanfiction.
Le premier point qui m’a chiffonnée, c’est les virgules que je qualifierai d’abusives. Tu en mets beaucoup, partout, et parfois à des endroits où elles ne sont pas nécessaires. Quelques petits exemples :
∙ « Descendant de Lagos, officier d’Alexandre le Grand, et père du premier roi grec d’Égypte, Ptolémée, il lui avait paru important […] » : à mon sens, la virgule suivant « le Grand » n’est pas nécessaire, car le groupe nominal « père du premier roi grec d’Égypte » se rattache aussi bien à Lagos qu’à l’officier.
∙ « Au cours de ce voyage, aux nombreuses escales, […] » : le groupe nominal « aux nombreuses escales » se rattachant à « voyage », la virgule qui les sépare implique une pause non-nécessaire.
∙ « […] parfaisant, au gré des débats théologiques, sa connaissance des cosmogonies égyptiennes. » : idem, la pause sous-entendue par les virgules entourant « au gré des débats théologiques » n’est pas nécessaire.
∙ « C’était angoissant de prime abord, mais après quelques minutes, ce silence s’avéra reposant, presque rassurant. » : je pense qu’ici la virgule devrait être située après « mais » et non avant : « […] de prime abord mais, après quelques minutes, […]. ».
J’ai aussi repéré quelques endroits où tu pouvais remplacer ces virgules par d’autres signes de ponctuation qui pouvaient améliorer davantage encore le rythme de ta phrase ou du paragraphe entier. Par exemple :
∙ « Elle avait alors mandaté le jeune homme pour une mission, aller parler à sa cousine Cléopâtre, afin de la convaincre de purifier la situation religieuse du royaume. » : cette virgule suivant « mission » peut être remplacée par un double point ou bien un point virgule (le premier étant peut-être davantage adapté à mon humble avis). La virgule provoque un enchaînement trivial ici, tandis qu’un double point montre clairement que la suite de la phrase concerne cette mission confiée par Hator à Eucratès.
∙ « Mais n’est-ce pas un peu dangereux, on dit que c’est le Royaume de Seth, le Dieu Rouge. » : ici, cette virgule est à remplacer par un point d’interrogation pour marquer la question posée par Eucratès, et donc le « on » qui suit doit adopter une majuscule.
∙ « Eucratès resta stupéfait, ce n’était pas une statue […]. » : même chose que pour la remarque deux paragraphes plus haut, un double point ou un point virgule (si ce n’est même un point final et une scission de ta phrase en deux) serait plus approprié et marquerait davantage la stupéfaction d’Eucratès.
Il faut considérer que ce qui se trouve entre virgules peut être enlevé pour ne garder que la proposition principale sans fioritures et, en procédant ainsi, tu remarqueras plus facilement quelles virgules sont nécessaires ou non (à savoir si elles délimitent correctement la principale et ses participiales), et si elles sont bien placées pour délimiter les différentes propositions.
Le second point sur lequel j’aurais une critique à émettre serait les propositions relatives qui, parfois, sont un peu bancales ou pourraient être plus cohérentes en les remaniant un peu. Je pense notamment à la proposition suivante : « […] un trône était installé sur lequel siégeait une jeune femme richement vêtue. ». Je pense que tu pourrais intervertir le verbe de la principale et la proposition subordonnée (=> « un trône sur lequel siégeait une jeune femme richement vêtue était installé. ») et/ou utiliser des virgules afin de mieux scinder les deux propositions.
Mis à part ces points sur lesquels je reviens, je note une fois encore ta bonne maîtrise de la langue car, à la lecture, tout est fluide et rien ne choque. Tu oses varier tes tournures de phrase afin d’éviter la monotonie du texte, et tu t’en sors avec brio !
・Stylistique, richesse du vocabulaire & symboliques
J’ai beaucoup apprécié ton style dans cette fanfiction, pour plusieurs raisons. D’une part, ce que je viens de citer juste au-dessus, la variation dans les constructions des phrases, mais aussi le rythme que tu crées via ces mêmes constructions. C’est à mi-chemin entre de la littérature classique et de la littérature jeunesse accessible, et ton texte prend une apparence de conte ou de fable contemplative tout en gardant cet aspect terre-à-terre.
L’un des points qui m’ont le plus plu est le soin que tu as apporté dans tes référentiels vraisemblables et cohérents au sein de la narration. À titre d’exemple, l’unité de mesure (toise) pour indiquer une distance ou une longueur, mais aussi la désignation du soleil par ses apparences divines telles que présentées dans la mythologie égyptienne (Râ, le soleil de jour, Atoum le soleil couchant…), ou encore la dichotomie de l’apparence du désert lorsque Seth s’y trouve ou non. J’ai aussi beaucoup aimé l’expression de l’amphore sans fond lorsque Heret boit jusqu’à plus soif ! Belle trouvaille !
En revanche, je trouve que ton style adopte parfois une allure plus faible, notamment via la locution « il y avait » (« il y avait beaucoup de gens », « il y avait de la musique ») qui peut être remodelée selon le contexte. Pour les exemples cités ici, « beaucoup de gens se trouvaient [là] » ou encore « de la musique résonnait » pourraient fonctionner. Toutefois, tu es assez doué pour limiter les répétitions, car je n’ai remarquer que quatre occurrences : le mot « stèle » revient à deux reprises à la fin de la première partie lors de la découverte de la statue d’Anubis ; l’auxiliaire « être » est un peu abusif au début de la seconde partie lors du réveil d’Eucratès pour la description de son rêve ; « s’enfoncer » revient à deux reprises lors de la découverte des escaliers et l’auxiliaire « être » est beaucoup utilisé encore une fois pour la description de la pièce dont Eucratès avait rêvée peu de temps avant d’y mettre les pieds.
Dernière remarque sur la stylistique, qui concerne la mise en forme des dialogues. Un tuto existe sur le forum pour un peu plus de profondeur, mais pour résumer en quelques phrases… Tu utilises le tiret bas, ou « underscore » ( _ ) pour les lignes de dialogue, au lieu d’un tiret cadratin ( — ) ou, à défaut d’un demi cadratin ( – ). L’autre souci dans ta mise en forme des dialogues est le saut à la ligne systématique que tu insères avant et après le dialogue. La mise en forme sur site ajoutant un petit espacement avant et après les paragraphes, cela isole encore plus tes dialogues. Le saut de ligne serait plus marquant s’il était utilisé uniquement pour faire la scission et marquer un changement dans la narration (changement de lieu, de temporalité, etc.).
Malgré cela, je note un gros travail fait sur la symbolique, qui risque de faire doublon avec la partie suivante mais tant pis ! Tout ton travail sur la mythologie égyptienne et ses spécificités se ressent via l’emploi, comme mentionné plus tôt, de ses référentiels afin de rendre l’univers plus palpable et d’immerger davantage encore le lecteur dans sa lecture. C’est extrêmement satisfaisant, je te félicite !!
Pour conclure sur cette partie, comme je le propose le plus possible avec mes reviews, je pourrai te communiquer ma prise de notes afin que tu puisses constater les occurrences des points à remanier que je n’ai pas mentionnées ici (notamment en ce qui concerne les virgules, car j’ai souligné par mal d’endroits… !) ! ;)
Toutefois je note que côté forme tu as fait un énorme travail dans la rédaction comme dans la réflexion, et pour ça je te tire mon chapeau !!
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II. Le fond
・Respect de l’œuvre originale
Les fanfictions sur la mythologie sont toujours très délicates car elles peuvent autant suivre que modifier radicalement le canon. Là-dessus, en revanche, tu as fait le choix d’axer ta fanfiction dans un respect de ce qui fait la spécificité de la mythologie égyptienne. De fait, nous retrouvons les Dieux représentés selon leurs caractères et les caractéristiques physiques que nous leur connaissons, surtout dans le cas de Seth et Hathor – mais nous reviendrons là-dessus ultérieurement.
J’ai beaucoup apprécié l’ancrage dans l’histoire égyptienne de ton histoire, notamment via les références et apparitions de figures majeures égyptiennes ; tu mentionnes Cléopâtre, et bien entendu tes héros rencontrent Akhenaton, Néfertiti et Mérytaton. Cela ancre parfaitement ta fanfiction dans le vaste univers égyptien, aussi bien dans sa cosmogonie que dans son histoire factuelle, les deux s’entremêlant à travers les récits qui nous sont parvenus à travers les âges.
J’ai aussi noté que tu reprenais l’importance des cycles qu’on retrouve dans la culture Égyptienne antique ; je pense notamment au cycle circadien (la naissance du Soleil et sa disparition, qui rythme ta fanfiction), à celui de l’annualité (la renaissance annuelle de cette ville oubliée et ses habitants) ou encore le simple cycle de la vie (où la mort n’est que le début de l’immortalité). En ce qui concerne ce dernier point, bien que la renaissance physique ne soit pas le but cherché par les Égyptien.ne.s à la mort, Akhenaton et son entourage semblent très attachés à cette seconde vie annuelle ; n’est-ce pas là l’hérésie dont tu fais mention dans ton titre ? Après tout, ils ont choisi de vénérer une divinité unique et un peu exceptionnelle (puisque son culte est unique à Akhenaton), et délaissent la promesse de l’immortalité dans l’au-delà au profit d’un réveil annuel le temps d’une journée… !
Et si dans la partie stylistique je mentionnais ton utilisation de référentiels pour rendre ton histoire plus vraisemblable, tu as poussé cette idée encore un cran au-dessus et tu as joué avec les symboles mythologiques en plus de cela. Je pense par cela aux cobras qui entourent le couple pharaonique et qui gardent l’entrée de la chambre funéraire. Ces uræi protègent le couple tout comme l’uræus (traditionnellement seul) protège le Pharaon contre ses ennemis. N’as-tu pas ici mis un couple de cobras car il est question d’un couple pharaonique, qui plus est du couple que formait le Pharaon avec sa grande épouse royale ?
En tous les cas, c’est très bien recherché, et on sent une fois encore que tu as apporté un grand soin à ces détails et ces spécificités de la mythologie égyptienne !
・Cohérence & vraisemblance de l’histoire
Puisqu’il s’agit d’une fanfiction axée sur la mythologie, nous partons sur un univers de type merveilleux, où la magie et les divinités sont réelles et tangibles. Toutefois, cet univers garde une vraisemblance et une cohérence en son sein ; à titre d’exemple, il existe une forme de « magie » divine (j’ignore si ce sont les bons termes), que nous constatons lorsque Hator possède Heret et la transforme en taureau pour l’aider à se protéger de Seth et son agression.
Tout du long de ta fanfiction, tu nous dépeins un univers riche et solide ; malgré le côté merveilleux de la mythologie, tout est stable et cohérent. Cela ne choque pas que les Dieux s’annoncent aux mortels, tout comme ça n’étonne pas qu’une ville entière ravagée par son abandon des dieux soit ramenée à la vie chaque année lors du jour d’Aton. Et nous-mêmes, en tant que lecteurs et lectrices, adhérons à ce propos car tu nous montres très tôt dans l’incipit cette cohérence de l’univers. Tu gardes sans problème notre suspension consentie de l’incrédulité, et à aucun moment ton lecteur ou ta lectrice ne sort du texte car un élément est un peu incongru.
Par exemple, j’ai remarqué que le jour d’Aton, donc en hommage à cette divinité, célèbre le disque solaire éphémère qui était une autre projection divine de Râ. Cet Aton était principalement vénéré sous le règne d’Akhenaton, nommé d’après ce même disque. C’est alors entièrement cohérent que seule cette famille et leurs fidèles soient ramenés à la vie lors du jour d’Aton car, après tout, seuls ces individus célébraient ce dieu tombé dans l’oubli après la mort de son principal fidèle (tout du moins, du plus puissant).
Enfin, et je m’arrêterai là pour cette longue liste, je ne peux pas ne pas mentionner la référence presque évidente à l’ancienne ville d’Akhetaton ! Capitale sous le règne d’Akhenaton puis délaissée au décès de celui-ci, ça n’est guère étonnant que tu aies jeté ton dévolu sur cette cité pour en faire la scène principale de ton histoire. Elle se situe à distance raisonnable d’Hermopolis, si bien qu’il me paraît tout à fait probable que l’errance de Heret et Eucratès à travers les sables les y ait conduits.
Tout cela montre combien ton histoire tient la route et combien tu as su assembler ces nombreux éléments, fictionnels comme réels, pour concevoir une histoire solide et subtilement orchestrée ! Bravo !!
・Originalité du scénario & messages du texte
Côté originalité de la fanfiction, c’est assez délicat de juger étant donné que c’est la première fanfiction sur la mythologie égyptienne publiée sur FFR, mais aussi la première que je lis personnellement. Je n’ai donc aucun antécédent pour comparer, et tu m’en vois navrée.
Cependant, le scénario que tu nous proposes ici est particulièrement prenant, et s’inscrit à merveille dans les thèmes de la mythologie égyptienne, aussi bien par les références mythiques et réelles que par les thématiques abordées. En outre, tu places tes lecteurs dans une forme de contemplation de faits divins et magiques par deux mortels, dont un qui est à l’origine étranger à tous ces cultes et toute cette civilisation – bien que, j’en conviens, la Grèce et l’Égypte ayant beaucoup échangé durant l’Antiquité, elles ne sont pas aussi « étrangères » qu’on pourrait penser.
En ce qui me concerne, j’ai beaucoup apprécié le point de vue d’Eucratès et Heret ; si le premier contemple d’un œil extérieur, bien qu’adepte de ces croyances, la seconde prendrait peut-être davantage ces événements comme des phénomènes naturels étant donné qu’elle baigne dans cette culture depuis sa tendre enfance. Ce parti pris d’un couple pluriculturel face à la culture de l’un de ses membres est assez spécial, et tu le doses avec justesse.
Il est d’ailleurs très curieux que le seul à réchapper de cette ville étrange soit la personne qui croit en ces divinités depuis sa prime jeunesse, et qui leur a voué son existence ou presque. Serait-ce un message indirect – que seule la foi entretenue et cultivée depuis des décennies protège des sorts funestes que nous réservent les dieux ? Je plaisante !
Plus sérieusement, ton texte ne revêt pas de sens en particulier, il ne s’en dégage pas une morale spécifique, mais j’aime penser que tu nous mets en garde contre les déserts, en nous démontrant par cette fable que c’est une très mauvaise idée que d’aller se promener dans un désert seul et sans préparation !
・Traitement des personnages
J’ai déjà un peu abordé cette question en ce qui concernait le respect de l’œuvre originale, alors je ne m’attarderai pas longuement sur les divinités. L’exemple le plus parlant serait celui de Seth ; il est un dieu ambivalent, aussi protecteur que destructeur, et tu le montres très bien via ses attitudes et ses paroles.
En ce qui concerne tes personnages originaux, à savoir Heret et Eucratès, je les ai trouvés très sincères et bien développés. Tu nous les présentes via les cinq premiers paragraphes de ton récit qui expliquent leur identité et leur(s) relation(s), que ce soit la relation intime à deux, sociale avec les autres individus ou la relation familiale, avec la généalogie d’Eucratès notamment. Toute la première partie de la fanfiction correspond à une forme de situation initiale où leurs buts sont présentés, notamment la grande mission d’Eucratès pour rencontrer Cléopâtre et purifier l’Égypte des croyances non-égyptiennes. La promenade dans le désert et la tempête qui les conduit à l’errance est l’élément perturbateur et le point de départ pour la seconde partie du récit qui, quant à elle, permet un développement constant à travers l’histoire.
En revanche, le point faible de cette même seconde partie de ta fanfiction est l’absence de leurs ressentis et pensées. Je parle de point faible car nous sommes beaucoup dans l’observation et la constatation des événements et des phénomènes sans connaître l’émotion qu’ils provoquent chez Heret et Eucratès, mais c’est tout autant une force après tout. Car cette même « passivité » de tes personnages renforce leur situation de témoins qui ne comprennent rien à ce qui se passe autour d’eux, et leur statut de spectateurs les élève au même rang que tes lecteurs et lectrices. Dès lors, tu places tes personnages comme un double du lecteur qui, lui comme eux, cherche à connaître le fin mot de l’histoire.
Je pense néanmoins que, malgré ce tour de force que j’applaudis, ton texte aurait pu davantage y gagner si tu avais un peu plus approfondi encore le point de vue interne, bien que cela puisse être délicat dans une narration focalisée sur deux personnages au lieu d’un seul.
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III. Appréciation générale & bilan
・Appréciation personnelle de l’histoire
Cette fanfiction est une très bonne découverte et une excellente initiation à ton style de narration à mon sens, bien que ce dernier ait évolué de différentes manières depuis la publication de cette fanfiction il y a à présent plus d’un an !
J’ai été personnellement happée par cette parenthèse dans le voyage de tes deux personnages originaux, et n’ai pas vu les lignes défiler sous mes yeux lors de ma lecture. C’est un excellent signe, étant donné qu’il m’en faut peu pour me tirer hors d’un récit ces derniers temps. Les éléments s’imbriquent très bien, et le retournement de situation final ne m’a pas laissée indifférente – bien qu’il s’agisse de personnages originaux, une fois encore, tu as su les caractériser suffisamment pour qu’on s’y attache, et pour que la chute fasse à merveille son effet.
J’aurais peut-être apprécié un peu plus de description, d’exposition plus dans le « montrer » que le « dire », mais c’est un avis très personnel. En outre, puisque ce texte répondait à un défi d’écriture du forum, qui plus était le deuxième auquel tu participais, et donc devait être rédigé en un temps très limité, tu n’étais peut-être pas dans les conditions nécessaires à la rédaction d’une fanfiction encore plus étoffée – bien que tu t’en sois sorti avec brio ! Tu n’as que peu de textes à ton actif sur le site, mais on décèle clairement une patte littéraire travaillée depuis bien avant ton arrivée en ces lieux.
En tous les cas, je garde un très très bon souvenir de ta fanfiction, et j’y reviendrai je pense de temps à autre, en souvenir de cette mythologie que je n’ai que trop peu survolée, et qui pourtant me rappelle bien des souvenirs !!
・Bilan & pistes d’amélioration
Je crains que cette partie-là de la review ne fasse un peu trop redite de tout ce qui a été mentionné auparavant… Alors pour résumer, la petite relecture en ce qui concerne les fautes, une attention à porter sur la ponctuation et sur les répétitions, et un petit coup de boost pour tenter de varier un peu plus encore tes formulations, notamment en ce qui concerne les descriptions des lieux ou des personnages, et tes textes devront nettement gagner en qualité !
En comparant avec tes textes plus récents (je pense notamment aux Clairs de Lune d’Arlequin), on sent que tu t’amuses à varier ta plume selon les récits et le ton que tu souhaites leur donner. Tu n’es pas un auteur qui reste sur ses acquis, bien au contraire ! Je sens bien que tu cherches à tenter de nouvelles choses, à adapter ton registre et ton style selon le caractère de la fanfiction, et c’est tout à ton honneur !
Je retiendrai avant tout de cette fanfiction que c’est un one-shot (enfin, un two-shots) intriguant, haletant et un très bon point de départ pour entrer dans ton œuvre rédactionnelle – principalement car elle aura été le mien, et que je sors de ma lecture avec une envie d’en découvrir plus, même sur des fandoms qui me sont inconnus.
C’est là aussi l’une des grandes qualités de cette fanfiction : tu t’appropries l’univers et approfondis tes recherches afin de lui donner davantage de consistance, tout en le rendant accessible aux néophytes et aux lecteurices aux souvenirs brumeux. C’est une excellente qualité chez un.e auteurice de fanfictions, et je t’invite à poursuivre ton travail dans ce sens, car il t’aidera à t’améliorer encore et encore, et renforcera toujours davantage tes textes et leur qualité stylistique et littéraire. Alors accroche-toi, poursuis sur cette voie, et peut-être à très bientôt pour une autre review sur l’un de tes textes, que je ne refuserai sûrement pas !