Obsidian Heart

Chapitre 1 : Prologue

1640 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/06/2024 12:44

*bzzzz* 

 

 

*bzzzz* 

 

 

*bzzzz* 

 

 

Lâchant un grognement contrarié, Amaya donna un coup de poing approximatif en direction de sa table de nuit avec l’objectif de faire taire son réveil. Quand sa main ne rencontra que du vide et que la vibration ne cessait de faire trembler ses tympans, elle entrouvrit un œil. La pièce était plongée dans le noir et Amaya dut cligner des yeux plusieurs fois pour enlever le brouillard qui obscurcissait sa vision. Son regard se posa sur l’écran éclairé de son téléphone. Qui pouvait bien essayer de l’appeler à cette heure ? En voyant le nom, elle pensa qu’elle aurait dû s’en douter. C’était évidemment le fléau de son existence.

 

 

Dinde de Noël

 

Accepter                       Refuser

 

 

Amaya n’hésita pas avant d’appuyer sur le bouton rouge, balancer le téléphone plus loin sur le matelas et se retourner pour mettre sa tête dans son coussin moelleux. Était-ce donc ça, le paradis ? Un tas de plumes sous une housse ? Ça en avait tout l’air. Ce ne serait pas un maudit poulet qui allait ruiner son sommeil. Elle sentait déjà les courbatures dans ses bras et ses cuisses à cause d’un vilain qui lui avait fait regretter de ne pas faire plus de cardio le jour précédent. Mais en dormant… On ne sent pas ces douleurs. Pourquoi donc faire face à la vie quand on peut nier et pioncer comme bon nous semble ? Il n’était pas question de vie ou de mort, après tout. Enfin, peut-être, mais elle n’en était pas au courant, donc bonjour Morphée et au revoir les mortels.

 

 

Il s’était seulement écoulé quelques secondes de paix entre le moment où le bouton rouge qui devrait être nommé « le silence de roi » avait été pressé et le moment où Amaya laissait déjà échapper de légers ronflements quand le silence fut rompu encore une fois par des vibrations à la sonorité diabolique. Elle du retenir un cri de frustration et serra les dents à la place. Toujours à moitié endormie, Amaya décida que décrocher était peut-être la manière la plus rapide de se débarrasser de la menace.

 

 

Dinde de Noël

 

Accepter                       Refuser

 

 

« … »

 

 

« Hey ! »

 

 

« … »

 

 

« T’es là ? »

 

 

La voix à l’autre bout du fil n’avait pas l’air en détresse. Amaya souffla droit dans le micro pour qu’il l’entende tel un ouragan dans son oreille. Son interlocuteur n’était autre que Takami Keigo aka Hawks, le héros à plumes. 

 

 

« Oh ! Tu m’as presque fait peur. » dit-il en rigolant légèrement.

 

 

« Tu es sous la menace ? » demanda Amaya d’une voix fatiguée.

 

 

« …Non ? »

 

 

« Blessé, alors. »

 

 

« Ah ! Ça te ferait bien plaisir, mais non. »

 

 

« Tu n’es donc pas aux portes de la mort ? »

 

 

« Pas du tout, je suis même plutôt en forme, merci de t’inquiéter ! Je savais que tu étais une vraie amie dans le fond et- »

 

 

Il y eut du bruit et Amaya entendit la voix d’une autre personne, sans savoir identifier qui c’était, qui semblait avoir interrompu le pipelet (pour le bien de toutes les personnes qui subissaient ce monologue). Hawks lâcha une toux avant de se remettre sur le droit chemin et d’enfin énoncer la raison de son appel.

 

 

« On est au café où on s’était retrouvés il y a quelques semaines, tu sais celui avec les rideaux hideux dont tu as demandé les informations pour offrir à Kayama, et on s’est dit que tu voudrais sûreme- »

 

 

*beep beep beep*

 

 

Oh, le doux son de la fin d’un appel. Puis…Rien ! Absolument rien. Quelle joie. L’oiseau n’était pas en danger de mort, le soleil brillait toujours, tout allait donc comme sur des roulettes. Il n’y avait aucune raison valable de se lever tant que son estomac ne criait pas famine ou qu’une météorite s’écrase sur le bâtiment de l’appartement d’Amaya.

 

 

La jeune femme était au bout du rouleau quand son téléphone se remit à vibrer. Elle savait que Takami était coriace, mais là c’était pousser le bouchon franchement loin. Qu’est-ce qu’elle en avait à faire, de son café ? Elle voulait juste une chose : dormir. Était-ce trop demander ? Elle décrocha à contre cœur et ne perdit pas une seconde pour menacer le héros.

 

 

« Je te jure, je vais te briser la nuque et te cuire au bain marie. J’en ai rien à faire qu’on cuisine pas le poulet comme ça, je vais créer un nouveau plat. Tu m’entends ? »

 

 

Hawks fit un bruit à l’autre bout du fil qui ressemblait à un cri de petite fille effrayée et un sourire se dessina au coin des lèvres d’Amaya. C’était toujours fun de lui foutre les jetons, au zoziau. Ça devrait être considéré comme un hobby officiel, il faudrait ouvrir des clubs à l’école pour apprendre la technique à d’autres personnes, qu’elle ne soit plus seule dans sa tâche.

 

 

Après quelques instants c’est une autre voix qui s’adressa à Amaya. Une voix plus forte, confiante et… féminine.

 

 

« Amaya ! »

 

 

Ah. S’il avait un mérite, c’était celui d’être futé, ce Hawks. Il utilisait la faiblesse d’Amaya contre elle.

 

 

« Rumi ? »

 

 

Un rire joyeux passa dans les hauts parleur du téléphone et vu le volume, s’il y avait de la poussière coincée dedans, elle s’était retrouvée collée au plafond. 

 

 

« Je t’ai envoyé des messages, tu ne m’as pas répondu. »

 

 

« Je dormais. »

 

 

« Tu pourras faire une sieste ! »

 

 

Amaya imaginait parfaitement le sourire qui devait étirer les lèvres de Rumi. Toujours joyeuse à n’importe quel moment de la journée, ça devait être un superpouvoir.

 

 

« J’en ferai une. Après avoir continué ma nuit. Bye bye ! »

 

 

« Eh, ne raccroches pas ! Viens boire un café avec nous. Ou un chocolat chaud, ce que tu veux. Je te l’offre. »

 

 

« Il est trop tôt. »

 

 

« … Il est 11h. »

 

 

« C’est bien ce que je dis ! Quelle idée de m’appeler à cette heure indécente. »

 

 

Évidemment, Amaya savait qu’elle pouvait faire ses adieux au pays des rêves. Son interlocutrice n’était autre que Rumi Usagiyama aussi connue sous le nom de Miruko : L’héroïne lapine, et si quelqu’un était plus tenace que Hawks, c’était bien la blonde. Amaya avait eu le malheur de lui adresser la parole une fois et depuis tel un plaque-madame, Rumi lui collait à la peau. C’était une bonne image pour caractériser toutes ses amitiés d’ailleurs, ses amis avaient obtenu ce statut parce qu’ils ne lui avaient pas laissé le choix.

 

 

« Allez, viens ! Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vues. »

 

 

« On s’est vues avant-hier. »

 

 

« Tu me manques. »

 

 

AH ! Son sœur fit un étrange saut et Amaya se tapa la poitrine pour le remettre à sa place. Elle n’était pas faible ! Elle saurait dire non. D’ailleurs, de nombreuses personnes font des formations pour apprendre à dire non et Amaya devrait probablement en faire une pour apprendre à dire oui. Elle n’aurait donc aucun mal à refuser l’invitation, aussi doux soit le ton employé.

 

 

« Nuh-uh. »

 

 

« S’il le plait ? »

 

 

AAH ! Erreur, erreur ! Une balle, tirée en plein cœur. Rumi + voix douce + « s’il le plait » = défaite. Boop, loser Amaya, loser !

 

 

« … D’accord. »

 

 

« Génial ! Je te commande le cake que tu aimes bien ! »

 

 

« Hmh. Donnes moi une demi-heure. »

 

 

« Bien-sûr ! On t’attend à l’intérieur. À tout de suite ! »

 

 

L’appel se termina et Amaya se mit sur le dos en soupirant, défaitiste. Elle avait besoin de sommeil réparateur pour être au top de sa forme. Les poches sous les yeux, c’était peu glamour. Encore heureux que le maquillage avait été inventé. Sans ça, elle ressemblerait à un zombie qui n’aurait pas eu de repas depuis sa transformation. Pas simple à imaginer, mais vous avez compris.

 

 

Un message fit vibrer doucement son téléphone.

 

 

 

Rumi <3 

Portes un pull, il fait froid. *emoji glacé*

 

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