Monster Hunter : Expédition Halloween

Chapitre 1 : Monster Hunter : Expédition Halloween

Chapitre final

3045 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a plus de 5 ans

6

Style

7

Scenario

6

Note globale

310 point(s)

 Bonjour ! Originalement prévue pour Halloween (au vu de son thème), je publie cette review aujourd’hui en célébration du nouvel opus de MH ! Par nostalgie de World/Iceborne, je n’ai pas pu m’empêcher de me replonger dans la lecture de ce one-shot que j’avais grandement apprécié, et pour lequel je propose aujourd’hui une review en espérant qu’elle mette en avant les qualités de ce texte !

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 I. La forme

 ・Orthographe, grammaire et conjugaison

 C’est assez barbare de débuter ma review sur cet aspect-là du texte, mais il faut bien admettre que c’est le gros défaut de cette fanfiction. Il y a beaucoup de fautes, qu’il s’agisse d’erreurs d’accord, de conjugaison ou de lexique.

 À titre d’exemple, le synopsis lui-même comporte des erreurs facilement corrigeables. Le trait d’union de « Val-putride » n’est pas nécessaire (il est écrit « val putride » dans le jeu) ; « l’appel aux données » (nom commun féminin, synonyme d’informations, à ne pas confondre avec le participe passé accordé au pluriel de « donner ») ; « sce témoignage » (confusion entre le pronom personnel « se » et le déterminant « ce » ; « en détails » (l’expression est figée et ne nécessite pas de pluriel) ; « les profondeurs putrides » (oubli du s qui est pourtant présent chez le déterminant et l’adjectif accordé correctement, conformément au nom de la quête dans le jeu – que tu as portant bien écrit dans le premier paragraphe). Enfin, et c’est purement un avis personnel, je pense qu’utiliser « survenir » pour les faits plutôt qu’ « advenir » aurait davantage convenu. Tout comme le petit chipotage pour la graphie de « évènement » qui, bien qu’admise comme correcte, est légèrement barbare en comparaison de l’écriture traditionnelle « événement ».

 Sinon, au sein du cœur du texte, nous retrouvons le même type d’erreurs d’accords et conjugaison que dans le synopsis. Ce sont souvent des erreurs d’accord entre le sujet, le verbe et l’objet, comme dans les exemples ci-dessous :

 ∙ « Je me vois confiée la direction de quatre excavateurs […]. » : la locution « se voir confier » ne s’accorde pas car le COD est « la direction » et non le pronom « se ». Ici « se voir [verbe] » exprime la passivité du sujet, à qui les supérieurs ont confié la direction du groupe.

 ∙ « […] un jeune couple de la 3ème que je sais expérimentés […] » : bien qu’il soit tentant d’accorder « expérimenté » avec les deux personnages, il s’accorde en réalité avec le nom « couple ». Pour garder l’accord pluriel de l’adjectif, tu pourrais rajouter un complément du nom, pour avoir par exemple la phrase « un couple de chasseurs expérimentés », auquel cas l’accord se fera sur le complément « chasseurs ».

 ∙ « Le corps expéditionnaire se constitue également de 4 chasseurs chargés d’assurer notre sécurité nuit et jours, ainsi que de guider notre convoie jusqu’à la profondeur dite limite. » : dans le corps de texte, il vaut mieux écrire les nombres en toutes lettres (excepté quand il s’agit d’années), donc il vaudrait mieux écrire « de quatre chasseurs ». L’expression « nuit et jours » ici est mal accordée : soit il convient de tout mettre au singulier, soit de tout mettre au pluriel, soit « nuits et jours » ou « nuit et jour ». Enfin, le convoi est un nom commun masculin qui ne prend pas de e final.

 ∙ « 2 mécaniciens de la 2ème que je connais personnellement : Adèle et Guerer, veillerons à l’entretiens de l’équipement et installerons notre avant-poste. » : de la même façon, on écrira « deux mécaniciens », tout comme il conviendra d’écrire le nom des flottes en toutes lettres et, dans ce cas précis (la X-ème), d’y mettre une majuscule (la Première, la Deuxième, la Troisième, la Quatrième et la Cinquième). L’utilisation du double point ici n’a pas d’intérêt, il vaudrait mieux les remplacer par une simple virgule qui, avec celle qui suit le nom de Guerer, formera une parenthèse dans la phrase (→ […] que je connais personnellement, Adèle et Guerer, veilleront […]). Enfin, les verbes veiller et installer sont ici mal conjugués ; tu les as conjugués à la première personne du pluriel (nous) au lieu de la troisième (ils ou elles), et « l’entretien » de l’équipement doit être écrit au singulier.

 ∙ « Afin de palier à la difficulté du miasme ou sulfure d’hydrogène, un gaz mortel issu de la fermentation de matière organique, l’équipement emporté a été soigneusement étudié et collecté. Après un déluge de paperasse et de compromis avec la Commission, nous pouvons finalement nous estimer heureux de disposer à notre aise : d’un stock conséquent de capsule de feu, utile à la circulation en milieu toxique ; de quantité de potion d’air spécialisé, ajoutées par volonté d’anticiper une baisse d’oxygène à la profondeur ; Enfin tous les chasseurs profiteront d’une armure Hornetaur tandis que mon groupe d’excavateur devra constamment rester sous combinaison antiparticules renforcé en cuir de Grand Girros. » : la locution « pallier [qqch] » ne nécessite pas la particule « à » ; le gaz mortel est issu de la fermentation de plusieurs matières organiques, il conviendrait alors de mettre le nom et l’adjectif au pluriel ; le double point qui ouvre la liste n’est pas nécessaire étant donné que tu entrecoupes cette même liste avec des points virgules qui permettent de davantage aérer que de simples virgules ; le stock de capsules en contient plusieurs, d’où le besoin de mettre ce nom au pluriel, et ces mêmes capsules seront utiles à la circulation, il faudra donc accorder l’adjectif ; la même remarque s’applique pour les quantités de potions d’air, à mettre au pluriel, d’autant plus que tu as correctement accordé l’adjectif « ajouté » ; l’adjectif dû doit être ici accordé au féminin (due) puisque c’est la baisse d’oxygène qui est due à la profondeur ; il n’y a pas besoin de mettre une majuscule à « Enfin » étant donné que la ponctuation qui le précède est un point virgule, le mot « excavateur » doit être accordé au pluriel puisqu’il y en a plusieurs pour former ce groupe, et les combinaisons que portent chacun de ces excavateurs ont été renforcées : il te faudra donc accorder au féminin singulier l’adjectif. Et pour finir, bien que ça soit sujet à débat, j’estime qu’il ne faut pas mettre de majuscules aux noms des monstres (hormis peut-être les dragons anciens et monstres de légende comme le Fatalis), et donc écrire « hornetaur » ou encore « grand girros » – on peut considérer les monstres comme des animaux et, en français, on ne met pas de majuscule aux noms des animaux (on parlera d’un chien, de chats etc.).

 ∙ « Le trajet c’est effectué sans trop de problème, seul une meute de Girros a tenté de nous attaquer mais nos chasseurs n’ont eu aucun mal à les repousser, ma seule crainte réside en ce qu’un prédateur plus habile n’ait senti notre présence. » : le verbe « s’effectuer » est un verbe pronominal, c’est-à-dire que le verbe est précédé d’un pronom que l’on peut accorder en fonction du sujet et, dans notre cas il s’agit du pronom « se », à ne pas confondre une fois encore avec le déterminant « ce » ; « problème » devrait ici être accordé au pluriel car, bien qu’il n’y en ait pas eu beaucoup, il y a tout de même eu des problèmes, et au moins un ; l’adjectif « seul » doit s’accorder avec le genre et le nombre du nom duquel il est épithète – à savoir, ici « meute » – et doit donc s’écrire « seule » ; enfin, la formulation « en ce qu’un » me paraît quelque peu bancale et pourrait être remplacée par « dans le fait que » ou, à défaut, reformuler toute la phrase serait suffisant (« je crains seulement qu’un prédateur… »).

 Il y a plusieurs passages dans le texte où tu passes de la narration au présent/passé composé au passé simple/imparfait. J’ai principalement en tête le quatrième paragraphe de l’entrée du 27 octobre du journal où, après avoir lu plusieurs entrées au présent et passé composé (pour décrire les événements du jour), le narrateur rédige soudainement son journal au passé simple (« nous restâmes »). Ce changement de temps narratif n’est pas justifié car, si l’on y pense bien, nous rédigeons généralement nos journaux et rapports au présent/passé composé (et imparfait). C’est aussi le cas de notre narrateur, jusqu’à cette entrée, et sur quelques autres phrases dans la suite et fin du texte. Il vaudrait mieux dans ce cas convenir de la tonalité de ton texte et définir le temps auquel tu veux qu’il soit rédigé afin de te plonger dans une concordance de temps qui soit constante et ne change pas.

 Je ne m’arrêterai que brièvement sur deux derniers points, dont le premier est l’utilisation de verbes qui semblent proches mais ne portent pas exactement la même signification ; certains seraient davantage appropriés pour le sens que tu veux donner à ton texte (« soutenir » au lieu de « supporter » en ce qui concerne Newt et les émanations ; « participer » au lieu de « contribuer » en ce qui concerne le journal pour la quête). Le second concerne les homophones et pseudo-homophones que tu confonds à plusieurs occurrences (« optimiste » au lieu d’ « optimisme » ; « nous humes » (humer au présent simple, 2e personne) au lieu de « nous eûmes » (avoir) ; « je ne serai imaginer » (être au futur simple) au lieu de « saurais » (savoir) ; « visibilisée » au lieu de « visibilité »…).

 Enfin, je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer les doubles espaces qui parsèment le texte, et qu’il conviendrait d’enlever. Une petite recherche dans le document (avec le raccourci Ctrl + F au besoin) permettra de corriger cela en un rien de temps, et en faisant attention à ne pas effacer par erreur des espaces insécables !

 ・Syntaxe et construction des phrases

 Dans l’ensemble tu te débrouilles plutôt bien, malgré quelques lacunes qui font un peu grincer des dents.

 Déjà évoquée dans la sous-partie précédente, la question des nombres à écrire en toutes lettres ressort assez vite dans la lecture. C’est une erreur qu’on retrouve assez souvent dans les textes d’auteurs plus débutants. Hormis les années, les numéros d’adresse ou de téléphone, les nombres devraient être écrits en toutes lettres ; cela donne un aspect plus littéraire au texte.

 Ensuite, le dernier extrait corrigé dans la partie grammaire et orthographe accentue l’un des petits défauts de ton texte qui est la ponctuation. (« Le trajet c’est effectué sans trop de problème, seul une meute de Girros a tenté de nous attaquer mais nos chasseurs n’ont eu aucun mal à les repousser, ma seule crainte réside en ce qu’un prédateur plus habile n’ait senti notre présence. ») Dans cette phrase, on remarque que tu as tendance à utiliser des virgules un peu partout et, parfois, de les troquer contre des points-virgules ou des doubles points. C’est une bonne chose de varier sa ponctuation mais, de temps en temps, cette variation paraît arbitraire dans ton texte. En troquant des virgules par des points-virgules, tu tronques ta phrase et la rends plus digeste et, si jamais le point-virgule ne suffit pas, il n’y a aucun mal à faire de courtes phrases séparées par des points finaux. Sans cela, ton texte se lit difficilement, on a du mal à savoir où « respirer » dans notre lecture. C’est une astuce que je partage volontiers et utilise moi-même, qui est celle de lire son texte en s’imaginant le lire à haute voix (ou directement le lire à haute voix) ; cela permet de remarquer lorsque les phrases sont trop longues ou indigestes ou, au contraire, lorsque des virgules font prendre des respirations à de mauvais moments. Je t’invite vivement à essayer cet exercice sur ton texte ! Bien sûr, il faut surtout doser, et si parfois ton texte déborde de virgules, il arrive que parfois elles soient insuffisantes. La clé réside dans ce dosage bien difficile à maîtriser, je le conçois.

 Sur un aspect plus positif, je note que tes phrases sont simples et cela sert entièrement le propos. Le texte étant rédigé sous la forme d’un journal, il est proche de la pensée humaine. Ici, cette pensée se fait en rétrospective des événements du jour, et il est tout à fait normal d’avoir donc des phrases courtes qui décrivent les faits, les dires et autres. Certaines phrases sont même encore plus simples car elles transcrivent les pensées du narrateur fortement dirigées par les émotions (que ce soit la peur, la colère, l’exaltation…), tandis que d’autres se révèlent assez complexes, notamment lorsque le protagoniste aborde des détails scientifiques et plus techniques. Cette versatilité dans l’écriture est maîtrisée, elle est très fluide à la lecture et cela est très agréable ! Bien joué !!

 ・Stylistique, richesse du vocabulaire & symboliques

 J’ai noté plusieurs points qui m’ont extrêmement ravie, et que je retranscris ici avec plaisir, à commencer par l’usage d’un vocabulaire scientifique bien placé et tout à fait cohérent. Le narrateur explique ce qu’est le sulfure d’hydrogène, en justifiant cette précision par la mention de l’équipement spécifique emporté pour l’expédition, ou bien avance des théories sur la solidification des chairs et os par l’absence de micro-organismes aérobies, ou encore la symbiose du champignon avec le girros. Ces interventions s’inscrivent parfaitement bien dans le texte et donnent de la profondeur, aussi bien au propos qu’au personnage qui le tient !

 En parlant du personnage qui tient le propos, la forme d’un récit via un journal impose la première personne du singulier ; c’est un aspect stylistique très fort, et qui contribue grandement à l’immersion. En plus de cela l’ « épilogue », rédigé en style plus académique, un peu comme une annotation à la fin d’un texte pour le contextualiser, est aussi bref qu’apprécié !

 Tout le long du texte, via les différentes entrées, tu utilises un champ lexical de la putréfaction qui renforce l‘aspect glauque, grotesque et oppressant de la situation dans laquelle se retrouvent les personnages. Je note aussi le respect des codes pour la mise en forme du texte, notamment l’emploi de l’italique pour indiquer un texte rapporté (comme une lettre ou, ici, un journal), mais aussi celui du gras pour mettre en valeur les dates, ou encore l’utilisation de simples tirets bas pour démarquer chaque entrée de journal. On sent qu’il y a un travail aussi bien sur le texte que sur sa forme, et c’est très plaisant !!

 Et pour finir, même si je le mentionnerai à nouveau un peu plus bas car ça relève aussi bien de la forme que du fond, je note un travail de foreshadowing discret mais identifiable. Je parle ici des deux derniers paragraphes de l’entrée du 27, et le dernier paragraphe du 28. On voit, à travers ces foreshadowings (qui deviennent évidents à la relecture), que tu as anticipé ton texte et tu savais pertinemment où tu voulais le mener lors de l’écriture. Cela t’a permis de construire ta stylistique en conséquence, et ça se sent !

 Pour conclure, je dirais que le niveau n’est pas catastrophique, mais bénéficierait grandement d’une correction et d’une relecture. Plusieurs membres se portent volontaires pour relire et corriger les textes de ceux qui en ressentent le besoin, alors je suis convaincue que quelqu’un répondrait favorablement à ton appel. À défaut, des outils en ligne permettent de vérifier les accords, conjugaisons et définitions entre autres, et donc de limiter ce genre de coquilles ! L’avantage d’un échange entre humains (à défaut de logiciels et autres), c’est qu’une personne pourrait peut-être t’aider à étoffer ton style, ton vocabulaire et tout le reste !

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 II. Le fond

 ・Respect de l’œuvre originale

 Pour moi, c’est un sans-faute ! Et le Fatalis sait combien je suis pinailleuse !! Blague à part, cette fanfiction s’inscrit dans un respect à 200% du jeu duquel elle s’inspire. On y trouve le nom canonique de quêtes (« Les profondeurs putrides », quête d’exploration si ma mémoire est bonne et « Vaal Hazak, faucheur de l’ombre »), mais aussi des références explicites qui intègrent convenablement la fanfiction dans son fandom. Par cela, j’entends la mention des Flottes, et les Flottes d’appartenance de chacun des membres de l’expédition, mais aussi des références à la Commission et la Guilde qui listent les quêtes et leurs objectifs, ou encore les monstres présents ou simplement mentionnés qui s’imbriquent dans l’écosystème du val.

 En outre, tu utilises des éléments de gameplay en les justifiant d’un point de vue plus « cohérent » en termes d’univers tangible. Je pense aux capsules de feu emportées pour circuler (= dégager les miasmes), les navicioles qui troquent leur couleur verte habituelle contre du bleu (= signifie la présence d’un dragon ancien), les matériaux avec lesquels ont été façonnés les armures des membres de l’expédition (hornetaur et girros, qui sont des monstres qui vivent dans le val).

 Ce respect du fandom couplé à un modelage des éléments de game design pour leur donner une cohérence dans l’univers en tant que monde tangible est une vraie réussite ! La recette parfaite pour une bonne fanfiction canon-friendly !

 ・Cohérence & vraisemblance de l’histoire

 La cohérence de cette fanfiction est très bonne et ne faillit pas. Le récit du 25 pose le contexte de façon très vraisemblable, et les autres entrées du journal suivent sur ce ton sans qu’aucun élément ne vienne dénoter. Grâce à cela, l’histoire semblerait presque canonique tant elle respecte le contexte dans lequel le joueur découvre le val putride dans le jeu ; c’est une région très peu explorée, peu de choses sont connues à son sujet ainsi qu’au sujet du Vaal Hazak avant que le joueur ne l’affronte… Cette fanfiction permet d’étoffer un peu le lore du jeu et s’inscrit à merveille dans la temporalité comme dans le contexte !

 ・Originalité du scénario & messages du texte

 J’ai pensé, à mes multiples lectures, que c’était une très bonne idée d’aborder l’exploration et la sécurisation du val putride sous la forme d’un carnet de bord. Comme mentionné plus haut, la zone est canoniquement peu explorée (si ce n’est par la Grande Traqueuse à ses heures perdues), et c’est tout à fait judicieux de la part de la Guilde et la Commission d’organiser des explorations pour mieux connaître ce terrain et la faune qui le peuple.

 En outre, tu coches plusieurs codes de l’horreur, ce qui, combiné au contexte Halloween-esque (il m’a fallu un peu de temps pour comprendre l’importance des dates des entrées… !), donne pile la dose de sel et d’épices dont ta fanfiction a besoin ! Le récit est horrifique et dérangeant (dans le bon sens du terme), s’achève par une bonne chute avec quelques créatures et éléments glauques : les girros zombifiés par le miasme, les champignons qui ne sont pas sans rappeler le cordyceps de The Last of Us, le souffle du Vaal Hazak dans les derniers instants du protagoniste… Et bien sûr, cette datation qui prend tout son sens via le titre de ta fanfiction ! Une bonne fanfiction d’Halloween ! Tous ces petits éléments mis bout à bout retiennent le lecteur jusqu’à la fin ; on veut la connaître alors on continue de lire les entrées du journal pour lire la conclusion ! C’est d’ailleurs une fin douce-amère à laquelle on peut tout naturellement s’attendre, mais toutefois bien triste : sur les cinq explorateurs, seul un survit. N’est-ce pas là une énième preuve que cette superstition des groupes de quatre chasseurs a quelque fondement ?

 ・Traitement des personnages

 La forme de journal succinct sur une si courte période (sept jours) ne permet pas un développement approfondi des personnages. Au final, on sait très peu de choses des personnages originaux que tu nous présentes, si ce n’est leurs noms, fonctions, et certaines relations qu’ils ont entre eux (le couple, les mécaniciens que connaît personnellement le narrateur etc.). Malgré tout, on se prend vite d’affection pour toute cette clique, et surtout pour le narrateur – puisque c’est lui que nous suivons tout du long.

 Malheureusement, cette fanfiction nous fait très vite comprendre qu’il ne faut pas trop s’attacher aux personnages ! Très vite, nous comprenons en lisant que quelque chose rôde, via l’excitation anormale du felyne cuisinier et la nausée de Newt. La séparation du narrateur avec le reste du groupe nous laisse dans l’incertitude de ce qu’il va devenir des autres ; tant qu’il nous reste du texte à lire, notre protagoniste reste en vie, n’est-ce pas ? Donc c’est bon signe ! Jusqu’à l’entrée du 30, où nous découvrons les spectacles macabres via la plume du héros…

 À travers la narration à la première personne, on voit la descente du protagoniste dans l’horreur et celle du texte dans l’horrifique. Cette expédition, qui était au début plutôt exaltante et prometteuse, se finit en bain de miasmes et en amas de cadavres. C’est une vraie réussite, car les propos permettent de comprendre l’état d’esprit chamboulé du narrateur. Il nous parle d’une « vision cauchemardesque », il partage son déni lorsqu’il refuse d’admettre que les corps d’Adèle et Guerer puissent être autant putréfiés malgré leur dernière rencontre deux jours plus tôt… Et la fanfiction trouve son apothéose dans la dernière entrée, aussi brève qu’éloquente. L’absence de ponctuation, les phrases courtes, si ce n’est qu’elles sont formées de simples suites de mots, et le mot final dont l’écriture a été interrompue par la mort de l’auteur, ce combo achève l’horrifique, et le lecteur ne peut qu’être attristé comme écœuré par la fin qu’a trouvée le héros… dont on ne découvre le nom qu’avec l’épilogue ! Je trouve que ce traitement du protagoniste est bien réussi, en dépit du texte très court !!

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 III. Appréciation générale & bilan

 ・Appréciation personnelle de l’histoire

 J’ai découvert cette fanfiction il y a (déjà) quatre ans. Le temps file vite ! Et pourtant, je l’aime toujours autant qu’à ma découverte du texte. Déjà, c’est l’une des rares fanfictions terminées dans ce fandom, donc elle a du mérite ! Ensuite, c’est une fanfic sur mon opus préféré (à ce jour), c’est-à-dire World, qui comme ses prédécesseurs – et très certainement successeurs – ne développe pas beaucoup son lore. C’est autant une bénédiction qu’une malédiction, car si de nombreux détails propres aux personnages et aux monstres (par exemple, leur découverte) sont tus canoniquement, cela laisse un immense champ des possibles aux auteurs et autrices de fanfictions ! Du pain béni !

 De ce fait, je trouve cette histoire parfaitement intéressante pour le parti pris. Ce n’est pas l’histoire d’un chasseur héroïque (comme le fandom pourrait nous inciter à penser, car c’est souvent le premier thème des fanfics sur MH – et je plaide coupable là-dessus), mais celle d’un chercheur et de son équipe. En plus, cela se passe dans la zone la plus glauque et répugnante du jeu, mais aussi l’une des plus intéressantes tant les différents étages/couches de la carte sont uniques. Et évidemment, elle traite l’un des monstres les plus étranges en termes d’écologie, le dragon ancien au sommet de cette étrange chaîne alimentaire et miasmatique ; c’est la scène parfaite pour une fanfic d’Halloween !!

 ・Bilan & pistes d’amélioration

 Bien que la note globale ne le laisse pas vraiment penser, c’est une bonne fanfiction à mes yeux. Son principal défaut est la langue, entre les fautes diverses et la ponctuation erratique, mais ça n’est rien d’insurmontable. J’aurais aimé pouvoir lui mettre une bien meilleure note, mais ces erreurs sur l’orthographe peuvent freiner plus d’un lecteur, ce qui est bien regrettable au vu du potentiel scénaristique de ce one-shot.

 Dans l’ensemble, nous avons là un court one-shot qui ose explorer le lore précédant les quêtes du joueur dans le val putride, le tout dans une ambiance horrifique digne d’Halloween. Sous la forme d’un journal, nous sommes spectateurs a posteriori des mésaventures d’une escouade de chercheurs via le journal laissé par l’un d’eux. C’est une thématique originale, très bien trouvée et bien réalisée.

 Pour proposer quelques pistes d’amélioration, je dirais qu’il faut porter une attention toute particulière à la langue dans tes textes. N’hésite surtout pas à te relire ou à faire appel à quelqu’un d’autre pour te relire – ou les deux, c’est toujours ça de pris ! Je vois que tu mets déjà beaucoup d’attention dans les détails pour rendre ton histoire vraisemblable, et je pense qu’il ne manque plus que la qualité de la langue pour parfaire tout cela. Avec un texte le plus possible exempt de fautes, les qualités de ta plume et de ton imagination ne ressortiront que de plus belle ! Courage, et à une prochaine fois peut-être !