La lettre maudite
Marinette était forcée d’avouer qu’elle avait la poisse, elle profita de la panique générale pour se placer à l’abri des regards et de demander à Tiki de la transformer. Devenue Ladybug, elle se propulsa aussi haut que possible pour contempler les dégâts. La ville ressemblait à une immense forêt tropicale qui s’étendait à perte de vue. Aucun géant n’était visible, aucun signe de vilain… Juste un chat narquois s’était placé à côté de l’héroïne abasourdie.
- Chat alors ! En voilà une forêt d’arbre à chats !
- Ah ! Salut chaton, là j’avoue que je n’ai pas vu la ville si dénaturée depuis Siren !
- As-tu des pistes, ma Lady ?
La coccinelle se pinça les lèvres, se plonger dans une forêt aussi dense risquait de les mettre en danger, mais en même temps, un akumatisé devait probablement chercher vengeance entre ces trop nombreuses branches, et ils ne pouvaient pas le laisser faire. Soudain, son regard se pencha vers la Seine, qui semblait être le seul moyen de se repérer dans ce nouveau décor.
- Je sais que les chats n’aiment pas l’eau, mais pour retrouver le responsable, je ne vois pas d’autres moyens que de naviguer.
- Tu es vraiment fantastique, ma Lady ! Mais tu as un bateau ?
- Peut-être qu’avec un peu de chance… Luckycharm !
Le pouvoir de Ladybug fit apparaître une statuette métallique, ayant la forme d’une main de rockeur. La coccinelle fit immédiatement le lien avec le Liberty, la péniche de la mère de Juleka. Il s’agissait de la statuette que la jeune fille avait malencontreusement laissée près de la boussole du navire lors de la fête de la musique de l’année passée, ce même jour où elle avait rencontré Luka. Perdue dans ses souvenirs, Ladybug n’avait pas remarqué que son coéquipier attendait toujours une réponse.
- Eh oh ! Qu’est-ce que tu penses faire de cette statue, parce que je doute fortement qu’elle flotte !
- Ah ! Pardon chaton, je réfléchissais. En fait, j’ai déjà vu cette statuette. Tu te souviens du capitaine Hardrock ?
- Ça fait un moment, mais oui !
- Eh bien nous allons emprunter son navire ! Suis-moi !
Le couple de super héros voltigea de branche en branche jusqu’au quai de seine où le Liberty avait jeté l’ancre. Le bateau semblait désert, ce qui sembla louche à la coccinelle qui s’attendait à ce que les préparatifs aient déjà commencés. Chat Noir se dirigea vers le gouvernail tandis que sa Lady s’assurait que personne ne se trouvait à bord.
Lorsque la brune remonta de la soute pour en assurer son partenaire, elle retrouva ce dernier ligoté par des lianes au mat du bateau. A l’autre bout des lianes, Ladybug aperçu un gnome vert avec de grandes oreilles qui se rapprochait dangereusement du chat pris au piège.
L’héroïne lança son yoyo pour ligoter le petit monstre, qui d’un clignement d’œil prit le contrôle d’un arbre à proximité, afin que de ses branches, il créait une cage végétale bloquant Ladybug dans la soute du bateau.
- AhAhAh ! Tu ne croyais pas arrêter Végéplanta aussi facilement ! Vous ne m’empêcherez pas de rendre à la nature ce monde que les hommes ont trop longtemps bafoué, et comme le papillon me l’a promis, si j’obtiens vos miraculous, la nature reprendra ses droits aux delà de la capitale ! Longue vie aux arbres !
Les boucles d’oreilles de la jeune fille bipèrent : il ne lui restait qu’une minute avant de se détransformer, ce qui était trop peu pour libérer son chat, qui entretemps hurla « Cataclysme ! » afin de défaire ses liens.
- Je vais te sortir de là ma Lady !
- Attend Chat Noir, je vais me détransformer, retiens le juste le temps que je revienne t’aider !
- C’est comme si c’était fait !
La coccinelle descendit tout au fond de la soute, jusque dans la chambre de Luka, dans laquelle elle retrouva son apparence civile. Elle donna à Tiki un macaron pour qu’elle retrouve assez d’énergie pour la retransformer, et pendant que le kwami mangeait, elle cherchait des idées pour arrêter Végéplanta. D’abord, elle fouilla son sac en bandoulière à la recherche d’inspiration quand ses yeux tombèrent sur la lettre qu’elle avait écrite pour Adrien, elle la sortie la regarda intensément, puis sourit. C’était la révélation. Du papier ! Le vilain avait transformé Paris à l’image de la forêt amazonienne, ce qui pouvait impliquer le fait que la cause de ses émotions négatives serait la déforestation à cause de la production de papier ! Peut-être alors que l’akuma se trouvait dans un objet directement lié à cette catastrophe écologique. Elle chercha alors du papier dans la chambre de Luka espérant vérifier son hypothèse en provoquant la rage du gnome vert. Ayant trouvé un bloc de feuilles d’imprimante, elle demanda à Tiki de la transformer afin d’aider son partenaire. Elle courut jusqu’aux barreaux de sa cage végétale et commença à jeter des boulettes de papier sur le vilain que chat noir tentait tant bien que mal de retenir.
Végéplanta grogna de rage et arrêta le combat pour récupérer chaque boulette de papier, puis il serra fort son poignet pour transformer le tas de papier en tas de branche. Chat noir croisa le regard de sa Lady et hurla :
- L’akuma est dans son bracelet !
Le Vilain donna vie aux branches pour qu’elles combattent le félin qui en avait trop dit, tandis qu’il s’approcha de la coccinelle.
- Tu me rends le travail presque trop facile.
Puis la cage dénoua ses liens pour former une main géante de végétaux qui plaqua la jeune fille contre le sol. Affolée, Ladybug fit appel une fois encore à son Luckycharm, mais réalisa trop tard qu’il lui serait impossible de l’attraper dans de telles circonstances. Il s’agissait d’une tronçonneuse, qui tomba un mètre derrière elle. Le vilain hurla de rire tandis que la capitaine du navire, montait à bord.
- Ah non ! Pas de prisonniers à bord du Liberty !
Elle courut alors jusqu’à la tronçonneuse et l’activa farouchement et menaça de découper la souche de l’arbre qui retenait l’héroïne piégée. Les branchages attaquant jusque-là Chat noir se tournèrent vers la mère de Juleka ce qui permit à l’agile matou d’arracher le bracelet du poignet de l’akumatisé et de le briser. L’akuma sorti, la forêt disparu et Ladybug lança la tronçonneuse en l’air afin de rétablir la situation.
Végéplanta, était en fait un militant pour l’écologie, dont le patron avait investi dans une parcelle de l’Amazonie pour en faire une exploitation, ce qui avait bouleversé le pauvre homme.
Les héros se quittèrent sur leur éternel « Bien joué ! » et retournèrent au collège toujours aussi ignorant de leur réelle identité.
Suite à l’incident, le directeur M. Damoclès, décréta la dernière journée de cours annulée. Marinette courut jusqu’à Adrien, et hors d’haleine lui demanda :
- A-adrien… Tu rentres chez moi, enfin non, chez toi maintenant ?
- Théoriquement, je dois attendre mon garde du corps à l’heure habituelle, donc je peux rester un peu avec vous pour la fin de l’après-midi !
Marinette rougis et plongea la main dans son sac à bandoulière à la recherche de la lettre, qu’elle ne trouva pas. La voyant fouiller son sac nerveusement, Adrien demanda :
- Tu as perdu quelque chose ?
- Hein ? Ah ! Non ! Rien du tout ! Viens on va proposer aux autres de sortir !