La lettre maudite

Comme tous les soirs, Marinette regardait d’un air béat les multiples photos d’Adrien disposées sur son mur. Elle caressait du bout de ses doigts la joue du garçon imaginant qu’un jour il la serrerait dans ses bras. Le lendemain serait leur dernier jour de classe avant le brevet, épreuve à l’issue de laquelle, deux mois de grandes vacances les sépareraient. La brune soupira avant d’éteindre la lumière, et de dire bonne nuit à son kwami.

Le réveille sonna le matin venu, et comme d’habitude, Marinette peinait à se lever. A vrai dire, sa double vie l’épuisait et le manque de sommeil commençait à cruellement se faire ressentir. Afin de la motiver, Tiki décrocha du mur une photo du blondinet pour la secouée devant ses yeux de sa porteuse, qui ne put s’empêcher de sourire, puis de s’exclamer :

-       Tu as raison Tiki ! Je dois le faire aujourd’hui !

-       De quoi parles-tu Marinette ? répondit la petite coccinelle intriguée.

-       Je vais dire à Adrien ce que je ressens pour lui !

-       Super Marinette ! Mais comment comptes-tu t’y prendre cette fois ?

-       Tu te souviens de la lettre que j’ai écrite avant qu’il ne parte pour Londres ?

-       Tu veux dire la lettre que tu as accidentellement donné à Marianne et qui l’a fait akumatiser en Rebrousse-temps ?

-       C’est ça ! Cette fois je vais la lui donner, en lui expliquant que je me suis trompée avec l’ordonnance de mon Grand-père mais que je n’ai pas osé lui dire….

-       C’est une super idée Marinette, mais tu es sure que tu vas y arriver ?

-       Je n’ai plus le choix Tiki, après ce sera les vacances, et si je ne fais rien pour le retenir, il partira sans doute au Japon avec Kagami !

La voix de Sabine retentit au bas de l’escalier :

-       Marinette ! Tu vas encore être en retard, viens vite déjeuner !

Marinette, se dépêcha de s’habiller, et descendis déguster l’un des succulents croissants de son père. Quand soudain son portable sonna. La voix d’Alya retentit à l’autre bout de la ligne.

-       Mariiii ! Tu ne devineras jamais !

-       Euh, non quoi ?

-       Juleka m’a dit que ce soir, Luka a négocié pour organiser une super fête sur le bateau, pour fêter la fin des cours et la première tournée des Kitty Section, tu viens ??

-       Oh ! Trop génial ! Mais…. Est-ce que par hasard tu saurais si Adrien…

-       Nino est entrain de l’appelé, mais tu sais avec son père rien est moins sûre, surtout que pour lui aussitôt les cours terminés, les révisions du brevet commencent !

-       Tu rigoles là ? Il a de si bonnes notes qu’il l’a déjà validé avant même de le passer !

-       On en discutera avec lui tout à l’heure, dépêche-toi, ça commence dans 10 min !

Comme d’habitude, la brune avala à toute vitesse son verre de jus d’orange et courra à en perdre haleine jusqu’au collège, pour arriver devant la classe, essoufflée mais juste à l’heure afin d’éviter un énième mot de retard. Durant ce cours, les mots passaient de main en main entre Adrien, Nino, Alya et Marinette, et c’est ainsi de manière silencieuse qui se confirmait la prédiction d’Alya. Adrien ne viendrait pas.

A l’intercours, Marinette lâcha à Alya.

-       Ecoute, je n’ai plus le choix. Il faut vraiment que je réussisse à dire à Adrien ce que je ressens pour lui ! Et si d’ici la fin des cours je n’ai pas réussis, je ne pourrais pas venir à cette fête parce que je devrais trouver un moyen, je me le suis promis ! Pendant les révisions, il ne pourra pas sortir de chez lui, et après pendant les épreuves, laisse tombé !

-       Mais Marinette ! Déconne pas là ! Ça sera pas pareil sans toi… En plus, dès qu’on a du temps libre pour se voir, tu trouves une excuse du genre « je dois aider mes parents à la boulangerie » ou « je dois espionner si Lila n’essaie pas de séduire Adrien » Enfin voilà quoi, entre tes parents et ton obsession d’Adrien, des fois j’ai l’impression que tu oublis que tu as des amis.

-       Mais non, je ne vous oublis pas… bon, tu sais quoi, je vais tout faire pour lui dire avant la fin des cours, comme ça je pourrais venir !

-       Oook, mais sérieux ne nous plante pas… En plus…

-       C’est comme si c’était fait !

Marinette sortis de son sac la lettre pliée datant de quelques mois, et la montra à son amie :

« J’ai compris que quand on aime quelqu’un, il ne faut jamais hésiter à le lui dire dès que possible sinon on passe à côté de sa chance et un jour, on se rend compte qu’il est trop tard et que tout est définitivement perdu sans pouvoir revenir en arrière pour tout recommencer. Alors je veux te le dire aujourd’hui avant que tu ne partes, pour que tu emportes mes mots avec toi, en espérant qu’ils fassent leur chemin jusqu’à ton cœur et qu’à ton retour, tu me donne la chance de te prouver à quel point ils sont vrais. Je t’aime. Marinette.»

Alya regarda son amie perplexe puis questionna :

-       De quel départ parles-tu ?

-       En fait, quand Adrien devait partir à Londres avec Kagami, je lui ai écrit cette lettre, mais je me suis trompé de papier en la lui donnant, je lui ai donné une ordonnance qui traînait dans mon sac, et c’est pour ça que le lendemain, il m’a apporté un sac de pharmacie… Je t’explique pas la honte !

-       Si si, on était là ! Ah ! Mais c’était pour ça ! Et donc là, tu veux faire quoi au juste ?

-       Lui expliquer ce que je viens de te dire en lui donnant la lettre.

-       Ecoute, qui ne tente rien n’a rien !

La récréation venue, Alya fit un clin d’œil d’encouragement à la brune à couettes, qui s’apprêtait à interpeller le jeune mannequin, lorsque tout à coup, un violent son de tonner retentit et des plantes commencèrent à jaillir de nulle part, jusqu’à transformer l’intégralité de la ville en jungle…