Tokyo Mew Mew : L'éveil du tigre blanc
Chapitre 17 : L'hésitation de Mint, Ichigo et Mint en désaccord
7138 mots, Catégorie: G
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Un léger bruissement d’ailes, un frémissement d’air tiède. Mint avançait dans un rêve cotonneux, suspendue dans une clairière argentée. Une silhouette élancée, majestueuse, l’attendait au cœur de cet étrange jardin — un Iori Bleu à l’élégance presque humaine, auréolé de lumière. Il ne parlait pas avec des mots, mais avec des regards et une vibration douce au creux de sa poitrine. Il lui disait qu’elle volait trop haut, trop vite, sans toujours voir ce qui était juste devant elle… puis il disparut.
Elle ouvrit brusquement les yeux, haletante. La chambre encore plongée dans l’obscurité ne contenait que le battement de son propre cœur. Assise dans son lit, Mint passa une main sur son front moite, songeuse. Ce rêve… étrange. Et pourtant, il semblait lui murmurer une vérité.
Le lendemain matin, l’ambiance au Café Mew Mew était aussi pétillante qu’un soda en plein été. Des clients entraient avec le sourire, attirés par l’annonce du jour :
— "Pour une durée limitée, le Spécial Afternoon Cake est offert !"
déclara joyeusement Ichigo, souriante derrière le comptoir.
Pudding, infatigable boule d’énergie, s’était lancée dans un spectacle d’équilibre sur ballon, perché sur un seul pied, les bras tendus.
— Tadaaa ! s’écria-t-elle en tournoyant.
— "Elle tient depuis un moment déjà…" souffla Ichigo, mi-admirative, mi-inquiète.
Pudding, concentrée, lança soudain :
— "J’me demande si Keiichiro m’a vue !"
Juste à ce moment-là, Keiichiro entra dans la salle, regard interrogatif.
— "Quelqu’un m’a appelé ?"
Pudding, toujours perchée sur son ballon, ne répondit pas. Keiichiro, plus fort :
— "Je suis certain que j’ai entendu mon nom… Qui m’a appelé ?"
Personne ne semblait vouloir lui répondre. Lucie, amusée, s’approcha de lui et posa doucement une main sur son épaule avec un petit sourire complice, désignant Pudding d’un signe discret. Keiichiro comprit aussitôt.
Mais alors que toute l’attention était sur elle, Pudding perdit soudain l’équilibre et tomba en roulé-boulé derrière son ballon, les jambes en l’air. Lucie éclata de rire sans méchanceté, secouée par la surprise de la scène.
Un peu plus loin, Retasu, concentrée, apportait un plateau chargé à une table… jusqu’à ce qu’elle glisse à moitié et se retrouve figée, en équilibre précaire, luttant pour ne rien faire tomber.
— "A-Ah ! Quelqu’un pourrait m’aider, s’il vous plaît ?" s’exclama-t-elle.
Lucie accourut aussitôt et l’aida à redresser le plateau.
— "Merci beaucoup…" murmura Retasu, soulagée.
Pendant ce temps, Zakuro, fidèle à son calme légendaire, gérait la caisse.
— "Nous avons reçu un pourboire spécial pour le spectacle de Pudding." dit-elle sans lever les yeux.
L’après-midi passa à toute vitesse, et bientôt, les Mew Mew étaient toutes épuisées. Lucie et Retasu nettoyaient ensemble les tables, un air complice flottant entre elles.
Mint, fraîche comme une rose malgré tout, s’approcha.
— "C’est bien, vous avez gardé tout sous contrôle." déclara-t-elle avec son ton noble habituel.
Ichigo leva un sourcil.
— "Tu veux dire vous, parce que toi, tu fais rien du tout ! Tu parles, tu parles, tu parles !"
Mint haussa un sourcil, piquée au vif.
— "Ichigo, tu étais encore en retard ce matin, non ?"
Ichigo détourna la tête, bougonne.
— "J’aimerais être une fille normale… Mais j’ai les gènes d’un chat, alors je fais de mon mieux ! Bref, c’était quoi la question ? Qu’est-ce qu’il y a ?"
Mint la regarda droit dans les yeux.
— "Tu n’as pas besoin de mentionner ce qui est évident."
— "Et alors ?" fit Ichigo, agacée.
— "Pourquoi es-tu ici, exactement ?" demanda Mint, plus sérieuse que jamais.
— "Euh… Travailler à mi-temps ?" tenta Ichigo.
— "Tu ne sembles rien comprendre." répliqua Mint, le regard perçant.
— "Nous avons été choisies pour protéger la Terre. Où que nous soyons, quoi qu’il arrive, nous devons être prêtes. Ce café, cette décoration, tout cela n’est qu’une couverture."
Ces mots frappèrent Lucie en plein cœur. Son regard se baissa. Elle n’avait pas été choisie. Elle avait été… ajoutée. Un hasard, une anomalie. Pas prévue.
Mint continua, inconsciente de la douleur qu’elle ravivait chez Lucie :
— "En attendant, celle qui est ici tôt tous les jours, c’est moi."
Lucie releva doucement la tête.
— "Je suis souvent là aussi, tu sais, Mint… À la même heure que toi."
Mint se figea.
— "Oups… C’est vrai. Excuse-moi, Lucie." Elle se tourna vers Ichigo.
— "Celle qui est en retard et cause toujours des ennuis, c’est toi. Entre avoir un job et le faire n’importe comment… qui est fautive ?"
— "Tu es méchante !" s’écria Ichigo, les bras croisés.
— "Oh ? Aurais-je touché un point sensible ?" susurra Mint.
— "Méchante !" répéta Ichigo.
— "Oh là, hé…" fit Mint
— "Tu rends tous les hommes faibles, c’est ça ton truc ?!"
Mint, furieuse, leva la main… mais Ichigo brandit un plateau qui arrêta le coup.
— "Comme tu refuses d’évoluer, on ne peut pas discuter calmement." dit Mint, frustrée.
— "Tu ne m’effraies pas." répondit Ichigo en haussant les épaules.
Un claquement sec retentit.
— "Ça suffit."
Ryo s’était approché, les bras croisés, son regard sérieux.
— "Il est inutile de recourir à la violence."
Ichigo cligna des yeux.
— "Ryo ? Qu’est-ce qu’il se passe ?"
Ryo les regarda toutes.
— "Il y a quelque chose que vous devriez voir. Rassemblez-vous."
Les Mew Mew descendirent une à une dans le sous-sol secret, une grande pièce dissimulée sous le Café. Au centre, un panier était posé, et à l’intérieur, un petit canard reposait, immobile. L’animal semblait paisible, mais son regard triste et ses plumes froissées laissaient deviner une douleur cachée.
Lucie fut la première à s’approcher. En observant attentivement l’oiseau, elle murmura avec une douce inquiétude dans la voix :
— "Il souffre, non ? Il a été blessé ?"
Ryo hocha gravement la tête.
— "Nous l’avons trouvé ce matin près du lac. Comme Lucie l’a si bien remarqué, il est blessé… et ne peut plus voler."
— "Le pauvre…" fit Pudding en baissant la tête, l'air sincèrement peinée.
Ryo sortit alors une petite fiole de sa poche, contenant un liquide transparent aux reflets lumineux.
— "Maintenant, soyez bien attentives", dit-il en soulevant le flacon.
Il l’ouvrit. Aussitôt, une poignée de particules lumineuses s’en échappa, flottant lentement dans l’air avant de se poser doucement sur le corps du canard. Un halo multicolore se forma autour de l’animal… mais ce qui surprit tout le monde, c’est qu’au même moment, une faible lumière bleue émana brièvement de Lucie, l’entourant d’une aura douce et étrange.
Toutes les Mew Mew la regardèrent, stupéfaites, alors que le canard, de son côté, semblait déjà aller mieux. Il agita les ailes, se redressa, puis poussa un petit cri, comme pour dire merci. Il était complètement guéri.
Lucie, encore sous le choc, posa la question qui brûlait les lèvres de toutes :
— "Qu’est-ce que c’était… ?"
— "Nous lui avons administré quelques gouttes de Mew Aqua", répondit Ryo, refermant la fiole vide.
— "Mew Aqua ?" répéta Lucie.
Ryo se tourna vers elles, le ton plus sérieux :
— "Pour faire simple, le Mew Aqua est une eau cristalline d’un niveau de pureté extrême. On dit qu’elle a le pouvoir de revitaliser le corps. Si une personne est gravement blessée… il suffit d’un peu de Mew Aqua pour la guérir instantanément."
— "C’est du jamais vu", dit Ichigo, bouche bée.
— "Oui… même nous, nous avons encore du mal à y croire", confirma Ryo.
— "Hein ?" fit Retasu, confuse.
Ryo la regarda, puis tourna à nouveau son attention vers Lucie.
— "Lucie, Retasu… vous vous souvenez de l’autre jour, à la mer ? Lorsque Retasu s’est transformée… et Lucie, tu as émis une lumière bleutée, comme si tu étais entrée en résonance avec elle ?"
Les deux jeunes filles hochèrent la tête.
— "Oui, on s’en souvient", dirent-elles en chœur.
— "C’était comme si je rêvais tout en étant éveillée", murmura Retasu. — "Je ne m’en souviens pas très clairement…"
— "Moi, je me rappelle surtout d’une douleur vive au cœur", dit Lucie en posant une main sur sa poitrine. — "Comme si… comme si je faisais partie de quelque chose. Et c’était exactement au même moment que Retasu."
Ryo croisa les bras, son regard plus intense encore.
— "Retasu s’est transformée en sirène à cause de l’influence du Mew Aqua. Et toi, Lucie… il semblerait que tu puisses détecter sa présence. Pire encore, tu l’as peut-être amplifiée."
— "Quoi ?!" fit Mint, sidérée.
Ryo reprit :
— "Nos recherches approfondies ont révélé une chose essentielle. Les traces de Mew Aqua que nous avons détectées ce jour-là sont probablement liées à l’original. Sa puissance est phénoménale. Et nous savons désormais que la source du Mew Aqua existe quelque part sur Terre."
Un silence pesant tomba dans la pièce.
— "Cette source", conclut-il, — "possède le pouvoir… de modifier l’environnement terrestre. Elle pourrait même altérer la planète elle-même. Notre mission est désormais claire : retrouver cette source et la protéger à tout prix. C’est notre priorité absolue."
Le silence se prolongea encore quelques secondes. Mint semblait profondément troublée par ces révélations. Ses sourcils étaient froncés, son regard perdu dans le vide, comme si quelque chose en elle venait de se fissurer.
Lucie s’approcha alors doucement. Sans un mot, elle posa une main réconfortante sur l’épaule de Mint. Pas besoin de parler. Parfois, le simple geste d’une amie suffisait à apaiser un cœur bouleversé.
Après les révélations sur le Mew Aqua, Ichigo s'était portée volontaire pour ramener le canard au lac. Le soleil déclinait doucement, baignant l’eau de teintes orangées. Elle déposa doucement le panier au bord de l’eau, s’accroupit, et observa l’animal.
— "Tout va aller mieux maintenant", dit-elle d'une voix tendre, le regard plongé dans celui du canard.
L’animal pencha légèrement la tête, puis poussa un petit "coin coin" presque joyeux, comme s’il la remerciait. Ichigo sourit.
— "Vas-y. Rejoins tes amis maintenant."
Le canard s’éloigna paisiblement sur l’eau, glissant avec grâce comme s’il n’avait jamais été blessé. Ichigo le suivait du regard, apaisée… jusqu’à ce qu’une voix familière vienne briser le silence.
— "Ichigo ? C’est bien toi, Ichigo ?"
Elle sursauta et se retourna vivement. C’était Masaya. Elle paniqua un peu, comme toujours en sa présence.
— "A-ah ! Masaya !" fit-elle d’un ton nerveux.
Il s’approcha calmement, un sourire doux aux lèvres.
— "Que faisais-tu ici ?"
— "Oh euh… rien ! Rien du tout ! Enfin… si ! Il y a quelque chose dont je voulais te parler !" fit Ichigo
Ils s’installèrent ensemble sur un banc du parc, tout près du lac. Un léger vent faisait frémir les feuilles des arbres, et quelques oiseaux chantaient encore malgré l’heure tardive.
— "Une eau miraculeuse ?" répéta Masaya avec surprise après qu’Ichigo lui ait tout raconté.
— "Tu n’en as pas entendu parler ?" demanda-t-elle, curieuse.
— "Non, désolé", répondit-il en secouant la tête.
Ichigo baissa les yeux, pensive.
— "Je vois… mais… mais… ce serait génial si on la trouvait, tu ne crois pas ? Si cette eau existe vraiment, on pourrait peut-être résoudre les problèmes de l’environnement, non ?"
Masaya la regarda un instant, son expression se faisant plus sérieuse.
— "Ichigo… L’environnement de la Terre met un million d’années à se régénérer naturellement. Mais il l’a déjà fait… en seulement dix mille ans."
— "Quoi ?" fit-elle, surprise par ces mots.
Masaya poursuivit, d’un ton calme et réfléchi :
— "L’activité humaine, qu’elle soit volontaire ou non, a un impact immense. Tout changement — même minime — peut bouleverser l’équilibre du monde. C’est pour cela que seule une alliance entre les efforts humains et la nature peut conduire à une vraie revitalisation. C’est pareil pour les espèces éteintes… Il faudra du courage, de la patience et une volonté collective."
Ichigo l’écoutait en silence, les yeux grands ouverts, admirative de la sagesse de ses paroles. Puis, elle remarqua quelque chose dans sa main.
— "Masaya, qu’est-ce que c’est ?"
Il lui montra l’objet : un petit brassard vert décoré d’un symbole en forme de feuille.
— "Ceci ? Ce sont des brassards donnés aux bénévoles qui aident à ramasser les déchets."
Ichigo se leva d’un bond, pleine d’énergie.
— "Je veux le faire aussi ! J’ai toujours voulu aider ! Momomiya Ichigo, prête au départ !"
Masaya sourit, touché par son enthousiasme.
— "Bien. Allons-y ensemble."
Leurs regards se croisèrent, ils se lèvent du banc où ils étaient assis et côte à côte ils s’éloignèrent, prêts à agir, à leur manière, pour protéger la planète qu’ils aimaient tant.
Le soleil déclinait lentement, projetant de longues ombres dorées à travers les vitres du Café Mew Mew. Des reflets orangés dansaient sur les murs tandis que la journée touchait à sa fin.
Le silence fut brisé par une voix haut perchée :
— "Ichigo ! Combien de temps ça t’a pris pour aller au parc et revenir ?!" s’exclama Mint, visiblement agacée, les bras croisés.
Ichigo venait tout juste de passer la porte. À peine avait-elle posé un pied à l’intérieur que Pudding tourbillonnait déjà autour d’elle, la reniflant joyeusement comme un petit animal curieux.
— "Je suis désolée… J’ai eu un imprévu…" tenta Ichigo, un sourire embarrassé sur les lèvres.
Mais Pudding, toute excitée, déclara d’un ton malicieux :
— "J’ai repéré l’odeur de Masaya~ !"
Les joues d’Ichigo devinrent cramoisies, ses cheveux se hérissèrent de panique.
— "P-Pudding ! Ne dis pas ça !"
— "Tu avais rendez-vous avec Masaya, avoue !" gazouilla Pudding en riant.
Ichigo tira aussitôt les joues de la plus jeune, rouge de gêne.
— "Pudding, arrête de dire n’importe quoi !"
Mais Mint n’en pouvait plus. Elle tapa du pied, furieuse.
— "Tu te moques de moi, Ichigo ! Tu n’as rien compris à ce que je t’ai dit, pas vrai ?! Et s’il y avait eu un incident pendant ton absence ?!"
Ichigo se redressa, plus sérieuse.
— "Il ne s’est rien passé, ce n’est pas un souci", répondit-elle en tentant de calmer la tension.
— "Pas un souci, dis-tu ?!" répéta Mint, les yeux brillants de frustration.
À ce moment-là, Zakuro et Lucie entrèrent dans la pièce, alertées par les éclats de voix. Zakuro, toujours calme, s’approcha.
— "Que se passe-t-il ici ?" demanda-t-elle en observant la scène.
— "Zakuro ? Lucie ?" souffla Ichigo, surprise.
Lucie jeta un regard inquiet vers Ichigo et Mint, puis demanda :
— "Pourquoi vous vous disputez ?"
Mint, cherchant du soutien, se tourna vers elles :
— "Dites quelque chose, s’il vous plaît…"
Mais Zakuro posa une main légère sur l’épaule de Mint.
— "Mint… calme-toi."
Les mots doux de Zakuro eurent un effet inattendu. Mint baissa les yeux, mais les larmes lui montèrent aux paupières. Sans un mot de plus, elle tourna les talons et sortit en courant du Café, la porte claquant derrière elle.
Lucie fit un pas pour la suivre, inquiète. Mais Zakuro secoua lentement la tête, l’arrêtant. Son regard signifiait clairement que Mint avait besoin d’espace… et que, pour l’instant, personne ne pourrait l’atteindre avec des mots.
Dans la froideur verte de la dimension alien, l’ambiance était lourde. Pie, debout devant Quiche et Tart, déclara d’un ton glacial :
— "Deep Blue est en colère. Peu importe les moyens… les Tokyo Mew Mew doivent être éliminées. Et surtout, il faut enquêter davantage sur cette Mew Mew rouge."
Il tourna légèrement la tête.
— "Elle semble posséder un immense pouvoir en sommeil. Deep Blue veut des informations précises sur elle."
Tart, qui flottait à quelques mètres, fit une moue contrariée.
— "Il a vraiment dit ça ? Pourtant, on fait de notre mieux, non ?"
Pie ignora la plainte et fixa Quiche, dont l’expression était inhabituellement joyeuse.
— "Quiche. Qu’est-ce que c’est, ça ?"
Quiche leva une petite fiole contenant une lueur bleutée vibrante, presque vivante.
— "Ah, ceci ? Je l’ai trouvée sur la plage. Tu en as sûrement entendu parler… La véritable force cachée derrière chaque être vivant sur Terre."
— "Mew Aqua ?" dit Pie, fronçant les sourcils.
— "Exactement", répondit Quiche en faisant tournoyer la fiole entre ses doigts.
Tart s'approcha, intrigué.
— "Qu’est-ce que c’est exactement ?"
— "Pourquoi ne pas avoir informé Deep Blue immédiatement ?" demanda Pie, le ton plus tendu.
Quiche haussa les épaules, un sourire en coin.
— "Oh, parce que ce n’est qu’un fragment. Et puis, j’ai une idée... Écoutez bien ! Si mon plan fonctionne, Deep Blue nous récompensera sûrement avec grande générosité~"
Il éclata d’un rire énigmatique, le regard brillant d’excitation. Pie resta silencieux, pensif, tandis que Tart, bien que confus, semblait peu à peu convaincu.
Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis l’incident. Au Café Mew Mew, une atmosphère inhabituelle régnait. Retasu passait un chiffon humide sur une table, aux côtés de Lucie. Elle jeta un regard inquiet vers la chaise près de la fenêtre, toujours vide.
— "Elle est encore absente aujourd’hui… ?" murmura-t-elle.
Ichigo, qui arrangeait quelques fleurs dans un vase, s’arrêta un instant, les yeux posés elle aussi sur la place vide de Mint. Lucie gardait le silence, mais son visage trahissait son inquiétude.
— "Ichigo, on devrait aller la voir…" proposa doucement Retasu.
— "Vas-y avec Pudding, Retasu." Ichigo secoua la tête, visiblement peinée. — "Si j’y vais, elle risque encore de se fâcher."
Lucie posa une main rassurante sur l’épaule d’Ichigo, sans un mot. Ce simple geste suffit à lui apporter un peu de réconfort.
Soudain, la clochette de la porte retentit. Un facteur entra.
— "Livraison d’un colis pour le Café Mew Mew !"
Retasu s’empressa d’aller le récupérer.
— "Un colis ? Pourquoi on recevrait un colis ici ?"
— "Vérifie bien, Retasu, s'il-te plaît." dit Ichigo, sur ses gardes.
En examinant l’étiquette, Retasu ouvrit grand les yeux.
— "C’est… c’est Mint qui l’a envoyé !"
Elle posa le colis au centre d’une table. Les filles se rassemblèrent, intriguées.
— "Qu’est-ce que ça peut bien être ?" demanda Lucie.
Ichigo tenta de deviner, en cherchant à alléger l’atmosphère :
— "Je sais ! Elle doit être trop embarrassée pour revenir… Elle a dû nous envoyer une sélection de sucreries pour s’excuser !"
À l’entente du mot "sucreries", Pudding surgit d’on ne sait où et ouvrit prestement le colis. Mais son enthousiasme s’évapora aussitôt. À l’intérieur, il n’y avait pas de douceurs… mais l’uniforme de Mint, soigneusement plié.
— "C’est pas possible…" souffla Retasu. — "Elle nous quitte ?"
— "Qu’est-ce qu’on va faire, Ichigo ?" demanda Retasu
Lucie, en silence, s’était déjà éclipsée. Elle savait où elle devait aller. Et surtout, à qui parler.
Ichigo, Retasu et Pudding étaient restées figées, le regard fixé sur l’uniforme. Le poids de la situation s’imposait peu à peu.
— "Je ne sais pas ce qu’on va faire…" dit Ichigo, désespérée. « Mais les choses sont allées trop loin cette fois. Y a-t-il vraiment quelque chose qu’on puisse faire ? »
— "On ne peut pas abandonner comme ça !" s’écria Pudding, pleine de fougue.
Ichigo baissa les yeux. Pudding s’approcha et dit avec une moue boudeuse :
— "Si Mint n’est plus là, Pudding n’aura plus personne avec qui jouer !"
— "Hé bien…" souffla Ichigo, surprise par la remarque.
— "Pudding est encore une enfant…" glissa Retasu.
— "Retasu ! T’es méchante ! Ne dis pas que Pudding est une enfant !"
— "Je suis désolée…" dit Retasu un peu paniqué
Dans un coin discret, Zakuro avait tout observé. Depuis l’arrivée du colis, jusqu’au départ silencieux de Lucie. Elle comprit sans un mot et quitta à son tour le café.
Dans le sous-sol du Café Mew Mew, une lumière bleue froide baignait la pièce. Des données complexes défilaient sur l’écran de l’ordinateur. Ryo tapait à vive allure, les yeux rivés sur les lignes d’analyse. Keiichiro, non loin, consultait ses notes tout en gardant un œil inquiet sur lui.
Lucie se tenait à l’arrière, silencieuse, attentive. Elle savait que ce n’était pas le moment de parler de Mint. Pas encore.
— "Alors ?" demanda finalement Keiichiro.
— "Mauvaises nouvelles… Je l’ai encore perdu."
Le ton sec de Ryo montrait à quel point il était à cran. Son regard était cerné, mais son esprit restait focalisé.
— "Tu devrais faire une pause, Ryo." intima Keiichiro
— "Pas besoin."
— "Ryo…" fit Keiichiro inquiet
— "La transformation soudaine de Retasu et la lumière que Lucie a émise… Les Aliens l'ont remarqué."
Lucie s’approcha doucement. Elle posa une main sur son épaule.
— "Keiichiro a raison. Tu dois te reposer un peu."
Ryo ne bougea pas tout de suite. Puis il répondit d’une voix basse, tendue :
— "Chaque minute compte. Si les ennemis trouvent ce que nous ignorons encore… ils prendront l’avantage. On ne peut pas se le permettre."
Keiichiro soupira, puis lui tendit une petite boîte :
— "Mange au moins quelques sandwichs."
Il tourna les yeux vers Lucie, un sourire discret au coin des lèvres.
— "Je te le confie. Assure-toi qu’il mange."
Lucie hocha doucement la tête.
Quand ils furent seuls, le silence s’installa quelques instants. Lucie observait Ryo. Il semblait ailleurs, mais tendu, enfermé dans une spirale de responsabilités.
Ryo tapota quelques touches encore, les yeux rivés à l’écran, avant de souffler :
— "Bon sang, nous manquons d’informations quand on en a le plus besoin…"
— "Tu sembles porter un poids bien trop lourd sur tes épaules", dit Lucie avec douceur.
Lucie s’approcha un peu plus.
— "Tu n’es pas obligé de tout porter seul, tu sais."
Il tourna légèrement la tête vers elle, ses yeux toujours sérieux.
— "Et qui le ferait si je ne le fais pas ? Keiichiro ? Les filles ? Toi ?" demanda-t-il, presque avec une pointe d'ironie. — "Vous avez déjà assez à gérer."
Lucie ne se laissa pas démonter. Elle lui répondit avec fermeté, mais sans agressivité :
— "Oui, on a à gérer des choses. Mais on est une équipe, Ryo. Et une équipe, ça se soutient, on est tous là les uns pour les autres."
Ryo resta silencieux. Puis, à demi-mot, presque imperceptible, il laissa échapper :
— "Tu parles comme elle…"
Lucie cligna doucement des yeux, intriguée.
— "Elle ?" demanda-t-elle avec douceur.
— "Ma mère. Elle disait… qu’une vraie force, c’était de savoir s’appuyer sur les autres quand il le faut."
Un silence flotta, chargé d’émotions retenues. Lucie comprit qu’elle venait de toucher une corde sensible.
— "Je ne veux pas te forcer à parler", dit-elle plus doucement. — "Mais je suis là si tu veux." Elle lui fit un sourire doux.
Un léger sourire, rare et discret, étira les lèvres de Ryo.
— "Tu parles trop, Sakuragi"
Lucie lui sourit à son tour.
— "Peut-être. Mais je parle avec le cœur. D'ailleurs… je dois te parler d’autre chose."
Elle s’approcha encore et, doucement, posa ses deux mains sur les épaules de Ryo. Il leva alors la tête vers elle, surpris. Leurs regards se croisèrent, intenses. Un moment suspendu, fragile, hors du temps.
Ils restèrent ainsi, immobiles, à se chercher du regard, comme si un lien silencieux venait de se nouer. Lucie s’apprêtait à ouvrir la bouche pour dire quelque chose…
Mais soudain, un toc toc sec résonna contre la porte du sous-sol.
Lucie sursauta légèrement et s’écarta rapidement, ses joues rosies de gêne. Ryo, de son côté, sembla troublé une demi-seconde… puis il reprit aussitôt son calme habituel, se redressant légèrement sur sa chaise, l’air impassible.
La porte s’ouvrit, et Zakuro apparut dans l’entrebâillement, aussi calme qu’une ombre.
Ryo observait Zakuro, un sourcil légèrement arqué. Il ne pouvait s’empêcher de la taquiner, la situation étant si peu courante.
— "Eh bien ? C’est rare de te voir ici," dit-il, son ton détendu, mais une lueur d’interrogation dans le regard.
Zakuro, d’un calme habituel, tourna ses yeux vers lui et répondit :
— "Je suis désolée si je vous dérange," dit-elle en jetant un coup d’œil furtif entre lui et Lucie, avant de reprendre d’une voix un peu plus grave : — "Mais il faut qu’on parle… de Mint."
Ryo haussait les épaules en se remémorant les habitudes de la jeune fille.
— "Elle cherche toujours la bagarre, non ? Pourquoi spécifiquement cette fois ?" demanda-t-il, d’un ton plus détaché.
Zakuro secoua la tête, l’expression pensive.
— "Plus maintenant. Mint est une fille intelligente. Elle a été témoin de tout ce qui s’est passé… et elle pourrait ne pas revenir." Elle laissa un silence s’installer avant de poursuivre. — "Je crains qu’elle soit perdue."
Lucie, qui était restée en retrait, prit une grande inspiration pour se ressaisir avant de prendre la parole.
— "C'est vrai que j'étais venue pour te dire que Mint avait renvoyé son uniforme," annonça-t-elle d’une voix calme, mais teintée de préoccupation.
Ryo tourna alors ses yeux vers elle, l’inquiétude dans le regard, bien que son ton restait ferme.
— "Que voulez-vous que je fasse ?"
Zakuro, sans perdre son calme, répondit avec une certaine détermination.
— "Laisse-moi m’en charger."
Elle s’approcha un peu, ses yeux sombres croisant ceux de Ryo.
— "Mais je tiens à te dire… que tu ne devrais pas te surmener."
Lucie acquiesça lentement, hochant la tête en direction de Ryo, son regard soutenant les mots de Zakuro. Un soupir presque imperceptible échappa à Ryo, qui esquissa un petit sourire. Il se sentit un peu touché de voir Zakuro et Lucie aussi préoccupées par lui, mais cela ne l’empêchait pas de rester concentré sur les priorités.
— "Bien compris," dit-il finalement, d’un ton plus doux mais toujours autoritaire. — "Zakuro, peu importe comment, tu dois ramener Mint ici. Prends ça comme un ordre."
Zakuro s'apprêta à partir, mais avant de quitter la pièce, Ryo la fixa un instant, un léger sourire en coin.
— "Et Zakuro… Es-tu vraiment une lycéenne ?" demanda-t-il, un brin de curiosité dans la voix.
Zakuro lui adressa un sourire en coin, toujours aussi impassible.
— "Il est préférable de ne pas demander l’âge d’une femme," répondit-elle, avant de s’éclipser dans le couloir.
Le silence se fit un instant après son départ. Lucie se tourna vers Ryo, un sourire léger aux lèvres, mais une inquiétude palpable dans ses yeux.
— "Comme je l’ai dit… comme Keiichiro et Zakuro l’ont dit…" Lucie s’approcha lentement de lui. "Ne te surmène pas trop, ou je viendrai te miaou-er pour la justice !" Elle ajouta un ton taquin, tout en plaçant ses doigts sur les coins des lèvres de Ryo, tentant de le faire sourire un peu plus.
Ryo, surpris un instant par ce geste, laissa un sourire éclore sur son visage, un sourire plus doux qu’il ne l’avait montré depuis un moment. Mais Lucie, sans s’arrêter là, laissa tomber ses mains et, avec une tendresse inattendue, murmura, presque timidement :
— "Ne tombe pas malade. Tu es important pour tout le monde… pour moi…" Sa voix se perdit presque dans le murmure, une sincérité qui ne laissait plus de place au doute.
Ryo la regarda, son sourire s’effaçant légèrement, remplacé par une expression plus sérieuse, mais toute aussi touchée. Il n’eut pas les mots. Alors, simplement, il hocha la tête, en silence, un regard qui disait tout ce qu’il n’avait pas dit, pendant que Lucie partait pour laisser Ryo tranquille.
Le Café Mew Mew venait de fermer ses portes après une journée bien remplie. Le calme s’était installé dans la salle alors que Lucie, Ichigo et Retasu nettoyaient tranquillement les tables, bavardant à demi-mot dans cette ambiance familière et douce.
Ichigo s’approcha soudain des deux filles, un air déterminé dans le regard.
— "Bon, on y va ?" lança-t-elle tout naturellement.
— "Hein ?" fit Retasu, prise de court.
Lucie leva les yeux vers elle, intriguée.
— "On va toutes ensemble chez Mint", précisa Ichigo avec conviction.
— "Ichigo…" souffla Retasu, émue par sa proposition.
Mais avant que quiconque ne puisse ajouter un mot, un tremblement de terre secoua brusquement le sol. Les verres vibrèrent, les chaises grincèrent. Lucie, déséquilibrée, manqua de tomber, mais Ryo, surgissant sans un mot, la rattrapa juste à temps. Les filles retrouvèrent leur équilibre grâce à lui, tandis que Pudding accourait, paniquée mais indemne.
Ryo n’attendit pas une seconde de plus. Il descendit à toute vitesse dans le sous-sol du café, là où Keiichiro consultait les écrans de surveillance, lunettes sur le nez, concentré.
— "Keiichiro ! Qu’est-ce que c’était ?!" s’exclama Ryo.
— "4,2 sur l’échelle de Richter, répondit ce dernier en tapant rapidement sur le clavier. L’épicentre est juste sous la ville." fit Keiichiro
— "Quoi ?!" s'exclama Ryo
— "Et ce n’est pas tout. Les données suggèrent que ce n’est pas un simple tremblement de terre… Les signaux sont biologiques. Cela ressemble à… un être vivant." Continue Keiichiro
— "Impossible", souffla Ryo.
— "Ce sont les aliens. Il n’y a aucun doute." dit Keiichiro
Sans perdre une seconde, Ryo remonta à l'étage. Les filles s’étaient déjà mises à nettoyer les dégâts. Il s’approcha vivement, l'urgence dans la voix.
— "Vous êtes toutes là ?"
Ichigo, inquiète :
— "Ryo ?"
— "C’est le moment. Ce tremblement de terre n'est pas ordinaire, ce sont les Aliens. Il vient de sous la ville."
Ichigo écarquilla les yeux :
— "Mais Mint et Zakuro sont encore…"
— "Nous n’avons pas le temps !" coupa Ryo d’un ton tranchant. — "Ils sont à la recherche du Mew Aqua. S’ils le trouvent et s’en servent, la Terre est condamnée. Ils doivent être arrêtés. Tokyo Mew Mew… en avant !"
D’un même élan, les filles se mirent en position.
— "Mew Mew Pudding !" Fit Pudding
— "Mew Mew Retasu !" Continua Retasu
— "Mew Mew Cherry !" Fit Lucie
— "Mew Mew Strawberry !" Finis Ichigo
Et d’une seule voix :
— "Métamorphose !"
Leurs marques Mew Mew brillèrent, l’énergie s’éleva, et leurs corps furent enveloppés de lumière. En quelques secondes, elles étaient prêtes à se battre, dans leurs tenues Mew Mew.
Pendant ce temps, dans un tout autre coin de la ville, la maison Aizawa baignait dans une obscurité volontaire. Mint était allongée sur son lit, plongée dans un silence profond, la lumière de sa chambre éteinte. Une mélancolie invisible semblait peser sur elle.
Au bout de quelques instants, elle se leva lentement et s’avança vers son balcon. Elle resta là, silencieuse, à regarder l’obscurité du ciel. Mais une silhouette se découpait dans l’ombre, perchée sur un lampadaire devant chez elle.
C’était Zakuro.
— "Tu comptes rester ainsi longtemps ?" demanda-t-elle, les bras croisés.
Mint la regarda sans surprise, puis détourna les yeux.
— "Je ne reviendrai pas."
— "Pourquoi ?" demanda Zakuro
— "Parce que ça ne sert à rien", rétorqua Mint d’une voix lasse.
— "Qu’est-ce que tu veux dire par là ?" retorqua Zakuro
— "Je parle de la bataille." fit Mint
— "Pourquoi serait-elle inutile ?" continuer de demander Zakuro
— "Parce que six filles pour sauver la Terre entière, c’est insensé. Je déteste les choses inutiles." cracha Mint
Zakuro garda le silence un instant, son regard toujours posé sur Mint.
— "Et si la Terre est conquise par les aliens, ça te va ?" demanda Zakuro
— "Je ne m’en préoccupe plus", répondit Mint, tournant la tête.
— "Même si toute vie disparaît ?" demanda Zakuro un peu sèche
— "Oui." dit Mint
Un silence pesant tomba, avant que Zakuro ne parle à voix basse :
— "Je vois… Alors si tu meurs maintenant, ça ne fera pas de différence ?"
Sans prévenir, Zakuro dégaina son fouet et, dans un claquement sec, détruisit une partie de la chambre de Mint, brisant un miroir, projetant des objets au sol. Mint recula sous le choc, sans comprendre.
Sous la ville, Quiche, Pie et Tart venaient d’atteindre le fond d'un tunnel qu’ils avaient creusé. Une étrange lueur bleue les illuminer.
— "Trouvé", déclara Quiche avec un sourire satisfait.
Devant eux, une sphère d’énergie bleutée, brillante et pure, reposait dans une cavité rocheuse.
— "C’est ça… le Mew Aqua ?" demanda Pie.
— "Ooooh, c’est joli !" fit Tart, émerveillé.
Quiche tendit la main vers la sphère… mais soudain, il se figea.
— "Attendez… C’est…"
— "Qu’est-ce qu’il y a, Quiche ?" demanda Pie.
— "Dépêche toi", grogna Tart. — "On doit le ramener !"
Mais une voix familière résonna derrière eux dans le tunnel :
— "Nous ne vous laisserons pas faire !" fit Ichigo
Ichigo, suivie de Lucie, Retasu et Pudding, venait d’arriver. Leurs silhouettes se découpaient dans la lumière, prêtes à en découdre.
— "Creuser jusqu’à provoquer un séisme… Vous pensez que les travailleurs souterrains ne vont pas vous maudire pour ça ?" lança Ichigo.
Lucie, remontée et concentrée, s’écria avec fougue :
— "On va vous miaouer pour la justice !"
Un silence. Puis Quiche, haussant un sourcil avec un sourire espiègle :
— "Miaouer pour la justice ? … Intéressant. Tu miaules aussi bien que tu te bats, Lucie ? Parce que si tu veux te frotter à moi, je suis tout ouïe."
Il lévita légèrement, son regard braqué sur Lucie, intrigué autant qu’amusé.
— "Ce genre de phrase... Tu l’as vraiment sortie sans t’en rendre compte, hein ? Je te trouve de plus en plus adorable, tu sais…" fit légèrement amusé Quiche
Lucie sentit ses joues chauffer, mais ne détourna pas le regard.
— "Ce n’est pas de la mignonnerie. C’est de la détermination."
Quiche éclata de rire doucement, ses yeux brillants d’un éclat étrange.
— "J’adore ça chez toi…"
— "Trêve de bavardage ! Rendez-nous le Mew Aqua !" s’écria Ichigo, le poing serré et le regard brûlant de détermination.
Face à elle, Quiche esquissa un sourire énigmatique.
— "Bien sûr", répondit-il calmement.
— "Hein ?" fit Ichigo, déconcertée par sa réponse inattendue.
— "Quiche !?" s’écria Tart, visiblement surpris lui aussi.
— "Mais le rendre ainsi ne serait pas très amusant, non ?" ajouta Quiche, un éclat de malice dans les yeux, il regardait Lucie sans rien dire juste un petit sourire
D’un mouvement fluide, il invoqua cinq parasites. Ceux-ci se mettent autour de la sphère bleuté, la fusionnant avec eux pour donner naissance à une Chimera Anima terrifiante : une tortue gigantesque aux trois têtes monstrueuses, luisantes d’une aura menaçante.
Pendant ce temps, plus loin, Mint courait, poursuivie par Zakuro. Sa respiration haletante s’accélérait à mesure que ses jambes faiblissaient. Finalement, elle trébucha et tomba au sol. En relevant les yeux, elle vit Zakuro s’approcher, implacable.
— "Arrête, Zakuro ! Pourquoi ? Pourquoi fais-tu ça ?" cria-t-elle, le cœur au bord des larmes.
Elle s'apprêta à brandir son fouet lorsqu’un aboiement strident retentit. Son chien, fidèle et courageux, s’interposa, grognant contre Zakuro pour protéger sa maîtresse. Mint se figea.
— "Non, arrête, Zakuro ! Ne fais pas ça ! Il n’a rien à voir là-dedans !" cria Mint
Mais Zakuro, les yeux durs, leva son fouet. D’un éclair, Mint attrapa son chien et le serra contre elle pour le protéger. L'attaque la frôla, la blessant légèrement au bras. Se relevant avec difficulté, elle se plaça entre son chien et son amie.
— "Cet animal… Je ne te laisserai pas poser un seul doigt sur lui ! Même si c’est toi… Jamais… Jamais !"
Zakuro la fixa, son regard s’adoucissant un peu.
— "Tu l’as trouvée, hein… ta raison de te battre ? Tu fais croire que tu ne te soucies pas des autres, mais c’est faux. Tu es exactement comme Ichigo. Même si elle ne pense pas comme toi… elle avance. Toujours."
— "Zakuro…" murmura Mint, bouleversée.
Soudain, la terre trembla. La Chimera Anima géante surgit du sol, projetant des débris autour d’elle. Lucie, Ichigo, Retasu et Pudding réapparurent dans la mêlée, prêtes à en découdre. Leurs regards se croisèrent celui de Mint.
— "Mew Mew Mint Métamorphose !" lança cette dernière en brandissant son pendentif.
Transformée, elle se jeta dans la bataille, mais son attaque ne sembla même pas égratigner la créature. Zakuro s'approcha de Lucie, Ichigo et Mint avant de dire :
— "Mint, Lucie, Ichigo ! Placez-vous derrière lui et attaquez d’en haut !" ordonna-t-elle.
Lucie et Ichigo se ruèrent ensemble vers le monstre. Dans un bond gracieux, elles s’élevèrent au-dessus de lui. Pour ralentir l’ennemi, Lucie libéra un Love Roar Impact assourdissant, désorientant brièvement la créature.
Profitant de l’ouverture, Mint lança son attaque. Ichigo, dans un timing parfait, donna un coup de pied dans l’attaque de Mint pour la rediriger vers l’œil situé sur le dos du monstre. Puis, elle invoqua son Strawberry Rod.
Lucie, concentrée, matérialisa son CherryHeart Rod. Elle absorba les énergies de ses amies — Zakuro, Mint, Retasu, Pudding, Ichigo — ainsi que la sienne, puis les transféra dans le bâton d’Ichigo, qui déchaîna une attaque dévastatrice.
La Chimera Anima hurla avant d’être purifiée. Mais à peine l’onde magique s'était-elle dissipée que la sphère bleue, fissurée, explosa en libérant une énorme masse d’eau. Le déluge emporta Lucie, Ichigo, Retasu, Pudding et Mint.
Zakuro, qui s'était perchée, observa la scène, assise immobile sur le lampadaire.
— "C’est tout ce que le Mew Aqua peut faire ?" ironisa Pie.
— "Non", répondit Quiche en la rejoignant. — "Ce n’était qu’un minéral cristallin."
— "Quoi ?" s’étonna Pie.
— "Nous n’avons eu qu’un aperçu de son véritable pouvoir…" dit-il, mystérieux en regardant la fiole ou il y'avait le fragment de Mew Aqua.
— "Bon allez ! Partons d’ici !" grommela Tart.
Pie et Tart disparurent dans un éclat de lumière. Quiche resta un instant de plus, posant les yeux sur Lucie, trempée, épuisée, mais debout.
— "Tu brilles de plus en plus… Lucie. Fais attention… à ne pas perdre cette lumière."
Et il disparut à son tour.
Quand le courant se calma enfin, les filles étaient étendues au sol, complètement trempées. Ichigo se redressa en toussant, ses cheveux roses collés à son front.
Mint s’approcha doucement.
— "Ichigo…"
— "Qu’est-ce qu’il y a, Mint ?" demanda Ichigo, en relevant la tête.
— "Je voulais te dire…" fit Mint
— "Au fait, ta maison n’est pas loin, si ?" coupa Ichigo en se relevant vivement.
— "Euh… Ichigo… Mint voulait te dire quelque chose…" tenta Lucie, mais Ichigo était déjà partie devant, pressée d'aller se sécher.
Une fois chez Mint, les filles se changèrent. Mint, en chemise de nuit élégante, soupira en regardant sa chambre d’amis, désormais la seule disponible.
— "En tout cas… comment cela a-t-il pu dégénérer autant ?" fit Mint exaspérer
Elle avait prêté des pyjamas à tout le monde : Pudding portait une chemise de nuit jaune avec deux petites couettes attachées par des rubans, Retasu un ensemble vert discret et des ruban vert le long de ses deux couettes basse, Ichigo un crop top et un short rose clair avec des rubans dans les cheveux, et Lucie une chemise fluide rouge aux allures élégantes et un peu mature.
— "On est bien ! C’est la première fois que je porte quelque chose comme ça !" s’exclama joyeusement Pudding.
— "C’est de la soie, regarde !" ajouta Ichigo en pinçant le tissu entre ses doigts.
— "Maintenant écoutez !" lança Mint, tentant de reprendre un peu de sérieux.
— "Mint, tu dors toujours dans cette grande chambre ?" demanda Ichigo avec insouciance.
— "Non… Ma chambre a été détruite par Zakuro", répondit-elle, visiblement exaspérer.
Ichigo s’approcha et la regarda avec tendresse.
— "Dis, Mint…"
— "Quoi encore ?" rétorqua Mint
Sans prévenir, Ichigo la serra dans ses bras. Lucie, Retasu et Pudding, attendries, vinrent les rejoindre pour un câlin groupé. Mint, surprise, ne dit rien… mais son cœur se serra doucement. Un petit sourire discret apparut au coin de ses lèvres.
Non loin de là, Zakuro se tenait devant la maison de Mint, en habits civils. Elle levait les yeux vers la fenêtre d’où s’échappaient les rires. Le chien de Mint s’approcha, jappant joyeusement.
Zakuro s’agenouilla devant lui.
— "Bien, bien… C’était une bonne performance", dit-elle avec un clin d’œil.
Elle leva le pouce. Le chien leva la patte en retour, dans une imitation presque parfaite. Il aboya, tout heureux.
Dans la chambre, les filles riaient aux éclats. Oreillers en main, elles s’étaient lancées dans une véritable bataille de polochons. Les plumes volaient, les rires résonnaient, les soucis s’évaporaient.
Ce soir-là, malgré la tempête passée, il ne restait que la chaleur de l’amitié.