Tokyo Mew Mew : L'éveil du tigre blanc
Chapitre 12 : Le premier amour de Retasu
5156 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour il y a environ 2 mois
Le soleil de l’après-midi baignait les rues d’une lumière chaude et paisible, typique des journées d’été où les matinées de cours se terminaient plus tôt que d’habitude. Retasu descendit les marches de son école avec son sac bien calé sur l’épaule, son carnet de lecture soigneusement rangé à l’intérieur. Elle avait profité de ce temps libre pour faire un détour par la bibliothèque municipale, un endroit qu’elle appréciait tout particulièrement pour sa tranquillité. L’été, l’air était léger, et il n’y avait rien de plus agréable que de s’y perdre entre les pages d’un bon livre.
En sortant de l'école, elle se laissa emporter par ses pensées, ses pas la guidant automatiquement vers ce havre de paix qu’était la bibliothèque. Elle se souvenait d’un après-midi, quelques semaines plus tôt, où elle avait vu une scène qui l’avait profondément marquée. C’était en plein cœur de la ville, à l’angle de la rue, quand une personne en fauteuil roulant s’était arrêtée au bord du trottoir, apparemment incertaine de pouvoir traverser seule.
Retasu se tenait là, hésitant sur la manière de l’aider, quand elle avait vu un homme grand s’approcher. Ses cheveux, d’un violet doux, se balançaient doucement sous la brise, et ses yeux gris foncé brillaient d’une lueur calme. Sans un mot, il avait pris l’initiative de guider la personne en fauteuil roulant, l’aidant à traverser la rue d’un geste tranquille. Retasu, figée sur place, avait observé la scène. Une chaleur douce, qu’elle n’arrivait pas à expliquer, s’était installée dans son cœur. Peut-être était-ce ça, l’amour ? Elle n’en savait rien, mais ce moment lui était resté gravé en mémoire.
Elle secoua doucement la tête pour chasser ces pensées alors qu’elle approchait de la bibliothèque. Ces souvenirs étaient un peu lointains, mais ils l’avaient laissée un peu rêveuse. L’air frais de l’intérieur de la bibliothèque la fit frissonner légèrement, et elle se dirigea vers les rayonnages des livres, prête à se perdre dans ses lectures. C’était là qu’elle l’avait vu pour la première fois, quelques jours après cette scène.
Norihiro.
Il était assis sur un petit fauteuil sans dossier, plongé dans un livre, son regard concentré et paisible. À chaque passage dans les rayons, Retasu ne pouvait s’empêcher de jeter un coup d’œil furtif en sa direction. Elle ne savait pas pourquoi, mais quelque chose en lui l’attirait, et elle ne pouvait pas s’empêcher de l’observer. Chaque jour, elle se rendait à la bibliothèque, espérant croiser à nouveau ce jeune homme mystérieux. Mais malgré sa curiosité, elle n’osait pas lui adresser la parole.
Et puis, un jour, alors qu’elle essayait d’attraper un livre un peu trop haut pour elle, elle sentit une présence derrière elle. Avant qu’elle ait pu réagir, une main s’étendit, attrapant le livre qu’elle convoitait. Retasu se tourna brusquement pour faire face à la personne.
—"Tu cherches celui-là ?" demanda-t-il d'une voix calme, son regard gris la fixant avec un sourire discret.
Retasu rougit, gênée, et baissa rapidement les yeux. —"Oui, c’est celui-là." Mais en vérité, ce n’était pas exactement celui qu’elle voulait, et elle se tut. Elle n’avait pas le courage de lui dire la vérité.
Il lui tendit le livre, et elle, sans un mot, le prit précipitamment, son cœur battant plus fort qu’elle ne l’aurait voulu. Il s’installa ensuite à une table, tout près de la grande fenêtre où la lumière du soleil filtrait à travers les rideaux, créant un petit coin de lecture tranquille. Retasu, intriguée, se dirigea lentement vers la table. Peut-être qu’à cet instant, elle aurait l’opportunité de parler.
S’assis en face de lui, elle baissa les yeux, tout en tentant de se calmer. Norihiro rompit le silence, son ton léger et amical.
—"Tu viens souvent ici, n’est-ce pas ?" demanda-t-il en souriant. —"C’est rare de voir des filles se rendre à la bibliothèque pour lire de nos jours." Il marqua une pause, avant d'ajouter : —"Je trouve ça intéressant. C’est peut-être pour ça que je t’ai remarquée, tu aime quel genre de roman ?",
Retasu rougit de nouveau, ne sachant pas quoi dire. "J’aime beaucoup lire," murmura-t-elle enfin, ses yeux fuyant les siens. —"J’aime les romans, comme tout le monde, mais... mon genre préféré, ce sont les livres de photos, des images du monde entier."
—"Des photos ?" répéta Norihiro, intrigué. —"Je n’aurais jamais pensé à ça. Pourquoi des livres de photos ?"
Retasu hésita un instant avant de répondre. —"Cela me détend. Voir des endroits que je ne connais pas, des plages lointaines, des villes que je n’aurai jamais l’occasion de visiter… Ça me fait voyager sans avoir à bouger."
Norihiro resta un moment pensif. Puis, avec un sourire amusé, il répondit : —"Non, ce n’est pas bizarre. C’est presque poétique, tu sais. Tu vois le monde différemment."
Retasu se sentit soudainement émue par ses mots, une chaleur douce envahissant son cœur. C’était la première fois qu’on lui disait cela.
—"Je m'appelle Edomurasaki Norihiro," ajouta-t-il, se penchant légèrement en avant. —"Et toi, quel est ton nom ?"
—"Midorikawa Retasu," répondit-elle timidement, son regard croisant enfin le sien.
—"Enchanté de te rencontrer, Retasu," dit-il, son sourire s’élargissant.
Elle rougit, se sentant soudainement un peu gênée sous son regard. —"Moi aussi, enchantée."
Ils restèrent là quelques instants, le bruit des pages tournées et des discussions discrètes autour d’eux se faisant à peine entendre. Les autres lecteurs dans la bibliothèque commencèrent à se racler la gorge, ce qui les fit se rendre compte qu’ils parlaient peut-être un peu trop fort. La gêne s’installa un instant entre eux, mais un sourire partagé brisa l’atmosphère, et Retasu sentit un frisson d'excitation et de curiosité. Elle n’avait jamais imaginé qu’une simple rencontre à la bibliothèque pourrait être aussi... étrange et belle.
Quelques jours plus tard, alors qu’elle se rendait une nouvelle fois à la bibliothèque, Retasu avait un livre en main qu’elle devait rendre. En entrant, l’odeur du papier et du bois des étagères la rassura. Elle se dirigea directement vers le comptoir pour déposer le livre, puis se dirigea instinctivement vers le rayon où elle avait souvent croisé Norihiro. Il était là, encore assis sur son fauteuil sans dossier, plongé dans un ouvrage.
Ses yeux se croisèrent brièvement et, avant même de réfléchir, Retasu se retrouva à avancer vers lui. Elle se dit qu’elle pourrait peut-être lui parler à nouveau, discuter de ses livres comme ils l’avaient fait la première fois. Ils avaient partagé un moment agréable la dernière fois, après tout.
Elle s’arrêta à quelques pas de lui et, après un instant de nervosité, elle prit la parole avec un léger sourire.
—"Je viens juste de rendre un livre, et je me disais… que peut-être je pourrais discuter un peu de livres avec toi, si tu veux."
Norihiro leva les yeux de son livre et lui adressa un sourire sincère, comme si cela lui faisait plaisir.
—"Bien sûr," répondit-il, en se levant doucement. —"Je t’attendais."
Retasu se sentit soudainement apaisée par sa réponse. Peut-être que ce moment allait marquer le début d’une amitié... ou quelque chose de plus.
Le soleil entamait doucement sa descente à l’horizon, teignant le ciel d’un orange doux qui baignait le Café Mew Mew d’une lumière chaleureuse. Les rayons dorés filtraient à travers les grandes vitres, caressant les tables d’une lueur paisible. L’atmosphère était calme, presque magique, en cette fin d’après-midi.
Retasu, le sourire léger, nettoyait l’une des tables avec entrain, fredonnant doucement un air qu’elle seule connaissait. Son regard semblait briller d’une lueur particulière, comme si elle flottait sur un petit nuage invisible. Lucie, qui venait de finir une commande en cuisine, l’observait depuis quelques instants, intriguée par l’aura douce et rêveuse qui émanait de son amie.
Elle s’approcha en silence, un léger sourire en coin, et dit d’une voix douce mais malicieusement complice :
— "Je crois comprendre pourquoi tu es si joyeuse aujourd’hui."
Retasu, surprise, sursauta légèrement et releva les yeux vers elle.
— "Comment ça ?" fit-elle, tentant de masquer son trouble.
Lucie se pencha un peu et murmura doucement, juste pour elle :
— "Tu es amoureuse, n’est-ce pas ?"
La phrase eut l’effet d’un choc électrique. Le visage de Retasu s’empourpra instantanément et elle recula légèrement, secouant la tête avec maladresse.
— "N-Non, pas du tout ! C’est pas ça…"
Mais c’était trop tard.
Ichigo, qui passait dans le coin à ce moment-là, avait entendu la dernière phrase. Elle accourut vers elles, les yeux brillants de curiosité.
— "Quoi ? Retasu, tu as un petit ami ?!"
— "Hein ?! Non, je… ce n’est pas ce que tu crois !" balbutia Retasu, encore plus rouge que la nappe de la table.
— "Ahaaan~ donc tu en as un ! lança Ichigo", taquine.
Lucie, tentant de calmer un peu les choses, posa une main sur l’épaule d’Ichigo.
— "Doucement, Ichigo. Tu vois bien que tu la gênes."
Mais Ichigo, fidèle à elle-même, n’était pas du genre à lâcher aussi facilement.
— "Je veux dire, c’est pas comme s’il était vraiment mon petit ami !" tenta de se défendre Retasu, les mains levées.
— "Donc tu l’aimes bien quand même !" conclut Ichigo en riant.
Prise de panique, Retasu plaqua ses mains sur la bouche d’Ichigo pour l’empêcher d’en dire davantage.
— "Chut ! Ichigo ! Ne dis rien de plus !"
Lucie laissa échapper un petit rire amusé, tandis que, comme attirées par une alerte, Mint, Zakuro et Pudding arrivèrent en courant, curieuses.
— "Oooh !" firent-elles en chœur en s’arrêtant devant elles.
— "Donc Retasu a trouvé un petit ami ?" murmura Zakuro, un sourcil levé, intriguée.
— "Est-ce que vous êtes amoureux fous l’un de l’autre ?!" s’exclama Pudding en tournoyant autour d’elle.
— "Hm… Je me demande bien quel genre de garçon c’est", fit Mint en croisant les bras.
— "Attendez, attendez ! ce n’est pas ce que vous croyez !" s’écria Retasu, tentant vainement de calmer le raz-de-marée d’enthousiasme.
Mais rien n’y faisait. C’était trop tard, la machine à questions était lancée. Ichigo, toujours excitée, fut la première à attaquer.
— "Il est grand ?"
— "N-Non… pas tellement…"
— "C’est un athlète ?" demanda Mint.
— "Pas du tout…"
— "Vous êtes trèèès amoureux ?" ajouta Pudding, les yeux pétillants.
— "Non, non, pas du tout Pudding, on ne l’est pas…"
— "Tu es sûre qu’il ne joue pas juste avec toi ?" interrogea Zakuro d’un ton calme mais direct.
— "Bien sûr que non !"
Lucie, désormais totalement embarquée par l’ambiance, glissa à son tour :
— "Hmm… il ne serait pas plus jeune que toi, par hasard ?"
— "Non, il est plus âgé", répondit Retasu sans réfléchir… avant de rougir de plus belle.
Ichigo s’approcha tout près, lui chuchotant presque à l’oreille :
— "Alors, il ressemble à quoi ton presque petit ami ?"
— "Eh bien… il est grand… il adore lire… et… non ! Ce n’est pas mon petit ami !" se reprit-elle dans un cri aigu.
Mint lança calmement :
— "Il t’a déclaré son amour ?"
— "Tu t’es confessée ?!" enchaîna Ichigo immédiatement.
Les filles s’étaient toutes rapprochées, formant un cercle autour de la pauvre Retasu qui paniquait, complètement submergée.
— "Je vous l’ai dit ! Il n’est pas mon petit ami !" gémit-elle, rouge comme une tomate.
Ichigo, s’asseyant nonchalamment sur une chaise, déclara :
— "Bon, donc vous n’êtes pas encore en couple."
Lucie, amusée, haussa les épaules et s’approcha :
— "Je crois qu’elle nous l’a déjà dit plusieurs fois, même."
— "Merci Lucie…" soupira Retasu, les joues toujours rouges.
Ichigo la fixa un instant avant de sourire malicieusement :
— "Mais du coup… tu l’aimes, hein ?"
Retasu ne répondit pas. Son regard se baissa et ses mains serrèrent doucement le torchon qu’elle tenait. Et ses joues… restèrent cramoisies.
Dans la froide dimension des Aliens, un silence presque scientifique régnait. Entouré de données holographiques et de moniteurs en activité, Pie manipulait une console, concentré. Tart, intrigué, s'approcha en flottant.
— "Qu’est-ce que tu fabriques encore, Pie ?"
— "Je mène des recherches sur les humains", répondit Pie sans détour, les yeux rivés sur ses calculs.
Tart croisa les bras, peu convaincu.
— "Hmpf. Est-ce que tu dois vraiment perdre ton temps avec ça ? Tous les humains de cette planète sont inutiles, non ?"
Pie ne releva même pas.
— "Justement non. Ce que j’ai découvert suggère le contraire. Chaque individu est différent. Le corps et le cerveau semblent fonctionner indépendamment, et pourtant… ils sont liés par une logique émotionnelle difficile à comprendre."
— "Tu parles bizarrement, Pie. En gros, les humains sont imparfaits, c’est ça ?"
— "Exactement. Et c’est pour ça que je dois continuer à collecter plus d'informations."
Le lendemain après-midi, un doux soleil baignait la ville de Tokyo. Retasu se tenait à la bibliothèque municipale, tenant un livre contre elle. Elle s’approcha du comptoir pour le rendre.
— "Bonjour… je viens rapporter ce livre."
La dame de l’accueil lui prit le volume, mais lorsqu’elle vit le nom inscrit sur la carte d’abonné, elle cligna des yeux, surprise.
— "Midorikawa… Retasu ?" demanda-t-elle, intriguée.
— "Oui… c’est moi. Il y a un souci ?"
— "Oh, non, non, du tout", répondit-elle en souriant doucement, un brin nerveuse.
Intriguée mais polie, Retasu hocha la tête et se dirigea vers les tables de lecture. Là, assis dans son coin habituel, Norihiro leva les yeux de son livre lorsqu’il la vit approcher.
— "Tiens, salut, Retasu", dit-il timidement. —"Euh… j’ai quelque chose pour toi."
Il sortit un petit magazine de photos et le lui tendit. La couverture montrait un magnifique paysage tropical.
— "C’est… pour moi ?" demanda Retasu, surprise.
— "Oui. Je suis passé dans une librairie où je vais parfois, et je suis tombé sur ce magazine… Je l’ai acheté, mais en le feuilletant, je me suis dit qu’il t’irait mieux."
Il lui tendit le magazine avec un léger sourire et ajouta, maladroitement :
— "Est-ce que tu veux bien accepter ?"
Retasu, les joues rosies, prit délicatement l’objet.
— "Certainement… avec plaisir."
Elle l’ouvrit, tombant sur une double page montrant un coucher de soleil à Tahiti. C’était apaisant, comme une peinture naturelle. Norihiro ajouta, le regard un peu fuyant :
— "Je… n’étais rien d’autre qu’un rat de bibliothèque. Mais grâce à toi, j’ai découvert quelque chose de nouveau. Alors… considère-le comme un gage de ma gratitude."
Retasu leva les yeux, émue.
— "J’accepte… merci beaucoup, vraiment."
Norihiro l’observa un instant, puis dit presque à voix basse :
— "Si je pouvais sourire comme toi… enfin, je veux dire… tu souris si doucement maintenant…"
Retasu cligna des yeux, touchée par ses mots.
— "Tu peux sourire, Norihiro. Moi aussi, avant, j’avais des pensées amères et tristes… mais maintenant, j’ai des personnes autour de moi qui m’encouragent et me soutiennent. C’est grâce à elles que je peux penser positivement… et sourire. Je suis certaine que tu le peux aussi."
Il sembla hésiter, puis murmura :
— "Tu le penses vraiment ?"
— "Oui."
Un peu plus tard, au Café Mew Mew, Retasu nettoyait le sol avec application, profitant du calme après le départ des derniers clients. Sur une table, elle avait posé le magazine offert par Norihiro, ouvert à la page du coucher de soleil.
Ichigo, Mint, Zakuro, Pudding et Lucie s'approchèrent d’elle en file presque suspecte. Ichigo ouvrit la bouche la première :
— "Dis donc, il s’est passé quelque chose, pas vrai ?"
— "C’est clair", confirma Lucie avec un petit sourire doux.
Retasu, un peu perdue, redressa les chaises d’une table, gênée. Mint remarqua le magazine et arqua un sourcil.
— "Oh… un cadeau ? Dans ce cas, il n’y a plus aucun doute."
— "Hein ? Mais de quoi tu parles ?" demanda Retasu, confuse.
Ichigo s’écria :
— "Allons, Retasu ! Tu vois très bien de quoi on parle !"
Lucie, plus mesurée, tenta de tempérer :
— "Euh, Ichigo… il y a peut-être une autre explication. Ce n’est pas forcément ce que tu crois…"
Retasu regarda Lucie, un peu soulagée. Mais Mint reprit :
— "Franchement, imagine : tu ne donnerais jamais un cadeau à quelqu’un que tu n’aimes pas, si ?"
Lucie, toujours douce, répondit :
— "Ce n’est pas nécessairement une preuve d’amour, Mint…"
Mais Pudding, sautillant presque d’enthousiasme, lança :
— "Ils sont sûrement fous amoureux, pas vrai ?!"
— "Oui, oui !" poursuivit Ichigo. — "Et maintenant, tu es censée…"
— "TE CONFESSER !" s’écrièrent Ichigo, Mint, Zakuro et Pudding en chœur.
Lucie, elle, ne disait rien. Elle laissa juste échapper un petit rire, glissant :
— "Ichigo… tu dis ça alors que toi non plus, tu ne t’es pas encore confessée à Masaya…"
La remarque fit rosir Ichigo immédiatement.
— "H-hey ! Ce n’est pas pareil !!"
Retasu, confuse et rougissante, les regarda tour à tour. Lucie posa alors simplement sa main sur son épaule, lui offrant un regard rassurant.
— "Si tu ne te sens pas prête, Retasu, tu ne devrais pas te forcer."
Retasu baissa les yeux, touchée par la délicatesse de Lucie. Elle demanda d’une petite voix :
— "Comment vous êtes arrivées à cette conclusion… ?"
— "Parce que tu l’aimes, non ?" dirent les autres en chœur encore une fois sauf Lucie qui les regardait juste un petit sourire en coin.
Retasu, totalement dépassée par la situation, se tourna, le visage écarlate. Elle croisa le regard calme de Lucie, qui lui tapota l’épaule comme pour dire « Je suis là. »
Ichigo, plus douce, ajouta alors :
— "Après, comme Lucie l’a dit, si tu ne te sens pas prête à te déclarer, ne te force pas."
Lucie hocha la tête, souriante :
— "On sera toujours derrière toi pour te soutenir."
— "Bonne chance !" dirent ensemble Mint, Zakuro et Pudding avec entrain
Le soir tombait doucement sur Tokyo. La nuit enveloppait la ville d’une douce obscurité, parsemée de lumières éclatantes des néons. Après une longue journée de travail au Café Mew Mew, Lucie, Ichigo et Mint marchaient ensemble dans les rues tranquilles, profitant de la fraîcheur du crépuscule. L’ambiance était détendue, pleine de complicité et de rires légers.
Ichigo brisa le silence avec un air songeur : — "Eh bien, c’est surprenant, non ?"
Lucie, les mains croisées derrière le dos, sourit doucement : — "Je ne trouve pas ça si surprenant. Tout le monde peut tomber amoureux ou amoureuse, non ?"
Mint haussa un sourcil et jeta un regard malicieux à Ichigo : — "Pour moi, ce qui est vraiment surprenant, c’est que ce soit toi qui aies un petit ami."
Ichigo, piquée au vif, rétorqua en rougissant : — "Masaya n’est pas mon petit ami !"
Lucie intervint calmement, un petit sourire au coin des lèvres : — "Comme je l’ai dit, Ichigo ne s’est pas encore confessée à Masaya."
Mint pencha légèrement la tête, surprise : — "Ah bon ? Je croyais pourtant qu’il l’était, son petit ami."
Ichigo soupira et se tourna vers Mint, un brin moqueuse : — "Ça n’a rien à voir avec quelqu’un qui n’a jamais eu de petit ami."
Mint sembla hésiter une seconde, puis baissa un peu les yeux. — "Tu sais… j’ai… Je suis juste heureuse d’être avec Zakuro."
Lucie éclata de rire doucement, touchée par cette honnêteté inattendue. Elle posa ses mains sur les épaules de ses deux amies, les rapprochant dans une étreinte amicale.
Ichigo, regardant une vitrine avec une photo d’un couple sur une plage tropicale, soupira en rêvassant : — "Ce serait bien, n’empêche… voyager avec son petit ami dans un endroit comme ça."
Lucie resta silencieuse, son regard se perdant un instant dans les lumières de la ville. Elle ne comprenait pas pourquoi, mais toutes ces conversations sur l’amour et les petits amis ramenaient encore et encore une seule image dans son esprit : Ryo. Elle ne disait rien, bien sûr. Pourquoi lui venait-il en tête ? Mystère… mais il s’imposait à ses pensées malgré elle.
De son côté, Ichigo s’était plongée dans une douce rêverie, imaginant une scène romantique où elle et Masaya étaient assis côte à côte sur une plage, les pieds dans le sable, contemplant le coucher de soleil. Elle pouvait presque sentir le vent marin… et le moment où elle l’embrassait. Elle rougit de plus belle, perdue dans son monde.
Mint, les bras croisés, lança d’un ton moqueur : — "Rêve autant que tu veux." Puis elle s’éloigna tranquillement, laissant Ichigo dans ses pensées.
Lucie, en regardant Ichigo toujours dans sa bulle, éclata d’un rire cristallin. Ichigo revint à la réalité, gênée. — "Heeeey, arrête de te moquer !" — "Mais non, tu faisais une tête trop drôle !"
Les deux filles se chamaillèrent gentiment, comme à leur habitude.
Pendant ce temps, dans un quartier plus calme, Retasu marchait seule. Elle venait de quitter la bibliothèque quand trois anciennes camarades – celles qui l’embêtaient avant qu’elle ne devienne une Mew Mew – l’interpellèrent. — "Eh, Retasu, tu veux pas nous accompagner quelque part ? On n’a pas de sous, mais tu pourrais… enfin, tu vois."
Retasu serra son sac contre elle et répondit poliment mais fermement : — "Désolée, je suis occupée." Puis elle s’éloigna rapidement, laissant les filles interdites, presque surprises par sa nouvelle assurance.
De retour chez elle, Retasu s’installa avec un magazine photo entre les mains. Les pages défilaient doucement sous ses doigts, mais son esprit était ailleurs. Elle pensait à ses amies. Comment elles s’étaient rencontrées. Tout ce qu’elles avaient vécu. Puis, son cœur fit un bond quand elle pensa à Norihiro. Ce garçon si doux, si attentif… et soudain, les mots prirent forme dans sa tête : ce qu’elle ressentait pour lui… c’était de l’amour.
Le lendemain matin, elle se leva tôt. Le cœur battant d’anticipation, elle prépara soigneusement un bento qu’elle emballa avec soin, puis sortit de chez elle, direction la bibliothèque.
Elle arriva à 9 heures tapantes, pleine d’espoir de le trouver à sa place habituelle. Mais… il n’était pas là.
Elle s’installa dans un coin lecture, gardant les yeux tournés vers l’entrée. Les minutes passèrent. Les heures aussi. Midi approchait. Elle attendait. Encore.
Finalement, le cœur lourd, elle se leva, prête à partir… quand elle heurta quelqu’un à la sortie.
— "Ah ! Norihiro !"
Surpris, le garçon recula d’un pas en voyant ses yeux brillants de larmes. Avant qu’il ne puisse dire un mot, Retasu se jeta dans ses bras, pleurant contre son torse.
— "Retasu… ? Pourquoi tu paniques comme ça ?" demanda-t-il en posant doucement ses mains sur ses épaules.
— "Je suis désolée…" sanglota-t-elle. — "Qu’est-ce qu’il y a ?"
Elle leva les yeux vers lui, rougis par les larmes, et murmura : — "Je pensais à toi."
Mais avant qu’il ne puisse répondre, un vacarme terrible éclata : les vitres de la bibliothèque explosèrent, des créatures aquatiques, ressemblant à des puces d’eau géantes, surgirent dans la bibliothèque.
Les puces d'eau, créatures étranges et menaçantes, faisaient leur apparition dans la bibliothèque. Retasu et Norihiro se retournèrent, leurs regards se fixant sur ces petites créatures mobiles. Un sentiment d'angoisse les saisit tous les deux. Norihiro, inquiet, murmura :
— "Qu'est-ce que c'est ?"
Retasu scrutait les puces d'eau, son esprit en proie à une question qui la tourmentait. Chimera Anima ? Comment ça se fait ? pensa-t-elle, perplexe.
Soudain, un bruissement d'ailes fit vibrer l'air, et Pie arriva en volant, se plaçant derrière les puces d'eau. Il observa la bibliothèque avec une lueur de curiosité dans les yeux.
— "Donc, c'est ici qu'il y a plein d'informations sur les humains, tout est sous forme de papier... Enfin bon, je vais pouvoir recueillir des informations de base, malgré que ce sera une perte de temps."
Il tourna son regard vers les puces d'eau et leur ordonna :
— "Divisez-vous, explorez la bibliothèque."
Un frisson traversa l'échine de Retasu alors que les puces d'eau se déplaçaient pour dévorer les livres, une scène à la fois fascinante et effrayante. Norihiro, d'un geste rapide, saisit la main de Retasu et l'entraîna avec lui vers un endroit plus sûr. Les puces d'eau ne semblaient avoir aucune intention de s'arrêter.
Le bruit de pages dévorées, de reliures brisées, emplissait la pièce. Norihiro ouvrit une fenêtre, espérant échapper à la situation, lorsqu’un cri déchira l’air. Il reconnut immédiatement ce cri.
— "Satsuki ? Satsuki !"
Retasu, confuse, chercha du regard autour d'elle.
— "Satsuki ?"
Norihiro ne perdit pas de temps. Il tourna son regard vers Retasu et, d’un ton déterminé, lui dit :
— "Pars sans moi."
— "Mais… ?" protesta Retasu, inquiète.
Il se tourna vers elle, un sourire mélancolique aux lèvres.
— "Merci… Grâce à toi, j’ai changé. Je ne suis plus celui que j’étais. Tes encouragements m’ont permis d’avancer. Merci, Retasu."
Elle voulu répliquer, mais il ne lui laissa pas le temps. Il s’élança à toute vitesse, esquivant les puces d'eau, son cœur battant à tout rompre. Il s'approcha de Satsuki apparemment légèrement blessée.
Retasu le suivit de près, mais s'arrêta au moment où elle aperçut la scène. Norihiro était à genoux près de Satsuki, appelant son nom désespérément :
— "Satsuki ? Satsuki !"
Satsuki leva les yeux, et leurs regards se croisèrent. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres.
— "Norihiro…" murmura-t-elle.
Retasu, témoin de cette scène émouvante, réalisa le lien profond qui unissait les deux. Norihiro aida Satsuki à se relever, puis l’aida à marcher, prêt à l’emmener loin de ce lieu de chaos, mais furent bloquer par des puces d'eau.
À cet instant, Mint, déployant toute sa force, lança son attaque sur les puces d'eau, bloquant leur passage, ce qui permet à Norihiro et Satsuki de s'approchait de la fenêtre ouverte.
— "Passez par la fenêtre !" ordonna Retasu à Norihiro.
Il acquiesça d’un hochement de tête, avec Satsuki dans ses bras, puis il regardait Retasu.
— "Maintenant, toi aussi, tu dois t’échapper", lui dit-il avec gravité.
Retasu répondit avec calme :
— "Ne t'en fais pas pour moi. Prends soin de Satsuki."
Et, dans un dernier regard, Norihiro se hâta de sortir de la bibliothèque, une Satsuki fragilisée dans ses bras.
Peu après, les Mew Mew, Lucie, Ichigo, Zakuro et Pudding, arrivèrent face à Pie et aux puces d'eau, prêtes à en découdre. Ichigo, furieuse, lança :
— "Comment osez-vous interrompre quand Retasu est sur le point de déclarer son amour ?"
Mint, toute aussi déterminée, ajouta :
— "Nous ne vous pardonnerons jamais."
Pudding, plus légère mais non moins déterminée, s’exclama :
— "Les Chimera Anima d’aujourd’hui sont vraiment drôles."
Lucie, elle, lança avec un ton désabusé :
— "Ce n'était vraiment pas le jour pour venir ici."
Zakuro resta silencieuse, observant la scène. Retasu se redressa, déterminée, et fit face aux Mew Mew.
— "Les filles…"
Les puces d'eau se regroupèrent, et commencèrent à lire à haute voix, envoyant des vagues hypnotiques d’énergie qui endormaient les Mew Mew une à une. Mais Lucie, défiant le sort, fixa Pie avec une détermination nouvelle, tandis que Pie lança son attaque de glace, Fuu-Hyou-Sen. Avant que l'attaque ne touche les Mew Mew, Lucie leva son Mew Cherry Protection, créant un bouclier de protection autour des filles.
Elle se plaça devant elles, défiant Pie du regard. Dans le même temps, Retasu, sentant le pouvoir de Lucie, se transforma en Mew Mew. Lucie, ressentant cette énergie, utilisa son attaque Heartbeat Resonance, amplifiant la puissance de Retasu, ce qui permit de vaincre une partie des puces d’eau.
— "Mew Lucie, Mew Ichigo, à vous !" lança Retasu, prête à agir.
Lucie fit apparaître son CherryHeart Rod et, concentrant toute l'énergie des mew mew pour la renvoyait vers Ichigo. Celle-ci purifia le reste des puces d'eau, et Pie, furieux, prit la fuite.
Une fois la bataille terminée, les Mew Mew retrouvèrent leurs formes civiles. Elles se rapprochèrent de Retasu, qui observait la scène en silence, ses yeux fixés sur Norihiro, qui venait de remettre une bague à Satsuki.
Ichigo s'approcha de Retasu, le regard empli de tendresse.
— "Retasu…"
Les yeux de Retasu étaient remplis de larmes. Elle tourna son regard vers ses amies, un léger sourire aux lèvres.
— "Je vais bien, dit-elle, sa voix tremblante."
Lucie, émue par la douleur de son amie, la prit dans ses bras pour un câlin réconfortant. Retasu, touchée, laissa échapper un souffle, son cœur en paix, malgré la tristesse. Les autres Mew Mew s’approchèrent, et toutes se serrèrent dans un câlin collectif, un moment de solidarité et de réconfort partagé.
Dans son esprit, Retasu repensait à ce moment, à ce qu’elle venait de vivre. C’est ainsi que mon premier amour se termine, tristement, pensa-t-elle. Mais, d’une voix douce, elle ajouta :
— "Je ressens une certaine douleur… mais au moins, j'ai été heureuse de tomber amoureuse."
Lucie, serrant encore plus fort Retasu contre elle, lui répondit :
— "On est toutes là pour toi."
Et ensemble, elles partagèrent ce câlin, un lien fort et indestructible entre elles.