Foxhound : Les débuts de Solid Snake
CHAPITRE 8
Un Hercule C130, avion de transport américain qui avait la capacité de contenir au maximum 76 paras, traversa une épaisse masse de nuages à plus de 2500 mètres d’altitude.
Durant le voyage, Quelques turbulences firent tanguer le zingue et secoua par conséquent ses passagers. Un groupe d’une vingtaine de soldats, harnachés de leurs sacs et cagoulés se concentraient sur les recommandations de Big Boss. Ce dernier poussait sa grosse voix couverte par le raffut du moteur, tout en accentuant chaque mot avec la ferme attention de rappeler les objectifs attendus pour cet exercice.
« Messieurs, j’ai établi différents groupes d’interventions pour une stratégie clairement définie lors de votre briefing… Et j’entends à ce que vous la respectiez…»
Le vieux voyagea son regard sévère sur toute l’assemblée. Cette dernière se hâtait aux ultimes vérifications d’équipement.
« Cette simulation a été possible grâce à la collaboration du corps des Marines. Ces hommes, que vous allés rencontrer seront considérés comme vos ennemis… comparés à des terroristes entraînés… . Vous serez ainsi confrontés à un scénario proche de la réalité, tel qu’il peut se produire dans de nombreuses zones de conflit… »
Jack s’arrêta sur David qu’il reconnut sans mal dernière son masque facial, notamment grâce à ses yeux bleus qui restaient sans émotions.
« Ceci est assimilé à une mission de sauvetage, 8 otages étroitement surveillés, un délai de 6 heures pour agir avant une sommaire exécution… vous connaissez vos ordres, 5 groupes pour 5 zones stratégiques… » Le vieux tapota son oreille avant de poursuivre « l’émetteur que vous portez est issue de la dernière technologie… ondes radio indétectables, avec un micro si puissant qu’il vous suffira même de murmurer pour communiquer avec le QG… cet appareil nous servira aussi à vous localiser et donc à voir vos progrès… » Big Boss souffla de dédain, repensant au temps où lui n’avait connu que ces radios portatives qui encombraient son équipement et usaient les batteries à vitesse grand V.
Que de souvenirs…
Bientôt on incorporera un nouveau système directement dans la tête des soldats si ça se poursuivait ainsi… Oui… Bientôt le matériel militaire pourrait même devenir quasi invisible et se faire le plus discret possible… Après tout, il n’était pas loin le 21eme siècle…
‘’Paramedic’’ n’avait pas tort finalement… dû admettre Jack à contre cœur. Le progrès ne connaissait en effet aucune limite…
« Bien, nous arrivons près de la zone de largage, tenez vous prêts. »
Alors que Big Boss s’était retourné près de la cabine pilotage pour prendre note du moment propice pour évacuer, Snake resserra son ceinturon supportant des jumelles, un détecteur thermique, quelques fumigènes, des grenades à explosion de peinture, un grappin, et un couteau de combat finement aiguisé. Sa tenue couleur sable était prévue pour s’adapter au paysage aride. Le jeune homme laissa ensuite glisser sa main sur le plastron magnétique dissimulé sous ses vêtements, l’objet était quelque peu encombrant mais allait de pair avec un fusil high-tech à décharge électrique posé à ses pieds. En effet, lorsque l’adversaire se voyait touché, il se retrouvait immédiatement tétanisé, dans l’incapacité totale de répliquer. Cette arme à la forme d’un M4, infligeait à coup sûr une forte douleur sans toutefois tuer et tout en conservant une vision plus réelle de la mission. Seules les forces spéciales de FOXHOUND avaient eu à ce jour, l’occasion de tester ces prototypes inédits.
«Hé le bleu, Ca te fait combien de sauts à ton actif ? » s’adressa soudain Franck Jaeger d’une voix étouffée par son camouflage facial.
« Hum… 56… » Répondit Snake à jour dans ses comptes.
« Effectués pour la plupart lors de manœuvres avec les PARA des forces aériennes françaises si je ne me trompe pas… »
« Mon dossier t’a donné les bonnes informations… » Confirma le jeune homme d’un ton neutre. Il se doutait bien que Grayfox avait lu tout ce qui le concernait.
« Ah la France, Joli pays… très apprécié par Big Boss au passage… surtout pour la bouffe… selon lui, c’est la meilleure au monde…» L’agent de Foxhound laissa deviner un pauvre sourire avant de poursuivre en catimini « Moi je ne partage pas trop son opinion… si tu veux mon avis, je trouve les français bizarres avec leurs gouts culinaires très spéciaux… »
« Ah bon ? Et Tu peux m’expliquer pourquoi ? » S’étonna Snake d’un murmure tout en poursuivant ses vérifications d’équipement.
« Si tu savais… » Franck se pencha un peu plus près du jeune homme, donnant auparavant un rapide coup d’œil sur sa gauche en direction du Chef de l’unité qui venait de s’assoir en bout de rangée. Il poursuivit alors en chuchotant :
« Après ce que j’ai vu…! Laisse-moi te raconter une anecdote Snake… Il y a quelques années, j’ai accompagné Big Boss à Paris suite à un congrès de l’ONU… Nous avons eu l’occasion de nous restaurer dans un établissement de la ville avec d’autres dignitaires Américains… et crois moi ou non… il a osé se taper tous les plats français bizarres… tu sais, ces grenouilles, escargots et compagnies… »
Franck vérifia une nouvelle fois si le vieux ne regardait pas dans leur direction puis poursuivit « il a englouti le tout et a sorti au serveur avec un sourire béat que son pays était le champion en ce qui concernait la survie… Imagine la gueule des types qui nous accompagnaient en observant Big Boss rogné goulument ses cuisses de grenouilles et ce, deux assiettes d’affilés… sans compter le reste, commandé en double. Ca te coupe tout de suite l’appétit crois-moi. »
Snake perplexe, regarda à son tour discrètement le vieux « deux assiettes… commandes en double… là je dis respect… »
« Une vraie poubelle ambulante… il bouffe n’importe quoi ! »
Le soldat toussota en jetant un œil en coin à Big Boss. « Euh Franck… moins fort… Je pense que s’il t’entendait… tu… »
« Pff … pas possible… pas du fond de l’avion… » Contra Franck avant de poursuivre « Où j’en étais… ah oui… Je te jure !!!! Des grenouilles… Eurk ! Dégueulasse ! Les français sont dingues…»
« Mouais… eh ben… Chacun ses gouts après tout » répondit Snake avec une légère note d’irritation dans la voix.
« Hein…? Ca veut dire quoi ça ? » Soupçonna l’agent avant de répondre à sa propre question « Tu as aussi bouffé ces horreurs… ? Ah… non…je ne veux pas savoir, Ne me réponds surtout pas… »
« D’accord je ne répondrais pas… » Railla Snake en haussant des épaules.
« … »
« Pourquoi tu es choqué par le fait qu’on puisse manger des grenouilles ? »
« Et il me demande pourquoi… Jack et toi vous êtes des barbares !! » S’exclama l’agent.
Big Boss intervint alors en penchant sa tête au-delà de la file.
« Franck ! » Héla t’il « La poubelle ambulante te demande de la fermer et de te préparer.... Si tu ne te grouilles pas, ce sont des cailloux que tu boufferas jusqu’à la fin de semaine… »
« … » L’agent se raidit lors de l’intervention surprise « Putain ! Il a pu m’entendre de là bas ? » Murmura t’il à Snake.
David souffla de résignation… il l’avait prévenu après tout.
« OUAIS !! Le barbare a pu t’entendre !!! » Gronda plus fort Big Boss « Tu croyais quoi ? Que j’avais besoin d’un sonotone ? »
« … »
Franck le détourna des yeux en se frottant l’arrière de la nuque, il avait vraisemblablement fait une boulette. Un long silence s’initia dans l’avion « …heu…. Bon je vais peut-être retourner à mes petites affaires… je crois que je me suis assez affiché ! » Se résigna l’agent, penaud.
« C’est ça… c’est ça… » Big Boss le lorgna d’un œil sévère avant de faire part d’une petite remarque personnelle « Ca me désespère de voir que mon meilleur agent, hors mission, est loin d’être le plus discret… »
« … »
Grayfox se détourna de Jack pour s’obliger à un dernier check-up de son matériel, histoire de se faire oublier. Mais son attention se dirigea plutôt sur son groupe qui s’était visiblement bien amusé de la conversation.
« Un seul commentaire les gars…un seul… » Menaça l’agent en plissant des yeux.
« Oui Monsieur… » Répondit à l’unisson son groupe, enfin presque tout le groupe…
« Snake… tu peux arrêter de te marrer… merci… »
« Pfff…hum… dés… désolé Franck… » Il lutta pour garder son sérieux.
« Putain je vous jure… » Maugréa Grayfox avant de s’appuyer lourdement contre la paroi de l’avion.
Franck avait déjà décortiqués les membres avant qu’ils ne mettent leurs cagoules. Johnson était un homme aux cheveux bruns rasés très courts, doté d’un tour d’épaule impressionnant, le genre de gars qui vous ferait changer immédiatement de trottoir, néanmoins il avait ce visage un peu joufflu qui contrastait avec son corps de brute. Le second, Gabe, un rouquin très pale de peau, bénéficiait pour sa part, du physique plus proche de Franck, ses yeux rencontrèrent un instant ceux de l’agent. Le troisième gars, Harry, fit grimacer Grayfox. Il était frêle et élancé, à le voir on pouvait se demander comment ce type arrivait à soulever son bardât, Mais s’il était à Foxhound c’était qu’il avait réussit à passer les tests physiques et que ce corps maigrichon devait donner une impression erronée de sa force. Dolwin, le quatrième, situé juste à coté de Snake, était un brun à la peau mate qui laissait deviner des origines hispaniques. Le jeune homme avait échangé quelques mots avec David qui semblait déjà bien le connaitre compte tenu du fait qu’il s’était retrouvé en sa compagnie lors de précédents exercices.
« Prenez vos fusils et attachez-les, on ne va pas tarder à sauter. » ordonna soudain Franck, responsable de l’escouade alors qu’il exécutait également ses propres recommandations.
En effet, peu de temps après, Big Boss revint vers l’avant de l’avion et invita enfin ses hommes à se lever et à se diriger vers l’ouverture béante qui laissa une bourrasque de vent légèrement déséquilibrer ce petit monde. Ensuite un par un, ils s’engagèrent lorsque le feu bicolore indiqua le vert. Ainsi les cinq groupes se virent dispersés à des endroits précis. Ce fut le tour de l’unité DELTA 56.
« Les gars, on se retrouve en bas, tachez de rester groupés… ca serait un peu con de perdre du temps à nous retrouver… »
Sur ce, Franck se jeta en premier en un saut de l’ange impeccable. Il piqua comme une pierre avant que ses compagnons le virent déployer son parachute et ralentir sa chute. Les autres s’engagèrent à la file, Snake passa en dernier.
David se jeta dans le vide, et plaqua ses membres contre ses flans afin de gagner de la vitesse. Il se permit une chute d’une dizaine de secondes puis se positionna à l’horizontal, bras et jambes écartés avant de déployer son parachute et freiner son inexorable course.
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Une fois sur la terre ferme, dissimulés au pied d’une falaise, les membres de Foxhound firent preuve de tout leur professionnalisme et remballèrent rapidement leurs voiles, cachant leurs sacs près des rochers, pour enfin rejoindre la direction du nord conformément à l’indication du détecteur radar de Franck. Il leur fallut bien 30 minutes de marche avant qu’ils puissent arriver à proximité de ce qui semblait être un aérodrome abandonné dont subsistaient deux pistes d’envol à moitié enfuies sous le sable, une tour de contrôle monopolisée par deux hommes armés et Trois énormes entrepôts cotes à cotes, étroitement surveillés par 4 groupuscules de 10 personnes.
Celui du milieu indiquait un intérêt tout particulier, car selon les images satellites du briefing, il s’agissait du lieu de détention des otages. Un peu plus loin, en retrait, un cimetière d’avions de petit gabarit complétait le tableau.
Le terrain était vraiment difficile…
FOXHOUND excellait toujours dans ses choix concernant les lieux d’interventions fictives. L’organisation habituait ses commandos à tous types de décors pour mieux adapter leurs habilités. Il eut les dédales sinueux et sombres d’un bunker enterré, le village fantôme propice aux embuscades, l’immeuble désaffecté rempli de pièges et maintenant cet aérodrome particulièrement à découvert…
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Les yeux dans les jumelles, Snake fit part de ce qu’il vit, transmettant ses infos à son QG. Ce dernier était géré par Campbell et Big Boss, déposé à la base après le largage de ses hommes.
« QG, Ici DELTA 56, Snake au rapport, nous sommes arrivés à la cible. Notre détecteur thermique indique une forte concentration dans l’entrepôt identifié B-2, Il semblerait que ce soit comme prévu les otages mais je ne dispose pas de confirmation visuelle… ennemis localisés, environ quarante individus armés »
« Bien DELTA 56, attendez nos instructions pour intervenir. Nous n’avons pas encore la confirmation de position des autres unités. » Répondit la voix de Big Boss.
« Bien reçu, Commandant… »
Après avoir raccroché, David s’attarda longuement sur l’exploration du terrain, l’engin grossissant sur le nez « hum… » Fit- il d’une moue soucieuse alors qu’il cadrait son appareil sur les ennemis et déterminait silencieusement leur ronde.
Après une longue minute d’analyse, il en conclut que quelque chose ne lui semblait pas normal.
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Snake et ses compagnons s’armèrent de leurs fusils d’assaut et rampèrent prudemment jusqu’à l’abri d’une dune surplombant la zone. Arrivés, à l’ombre de la petite bute, David se mit sur le dos, et activa son arme. Gabe vint se rapprocher de lui, remarquant les sourcils froncés du jeune homme.
« Eh ! Ça va ? » Demanda le rouquin.
« Je sais pas… » Marmonna David en jetant un nouveau coup d’œil « ça me parait trop simple… »
« Qu’est ce qu’il y a… ? » intervint Franck en se rapprochant discrètement des deux hommes.
« Pourquoi la piste est si dégagée… ? » Murmura Snake « L’accès est grand ouvert, tous les passages clés sont à notre disposition, regardez…» il pointa discrètement du doigt les lieux « la surveillance est particulièrement concentrée vers les entrepôts… ce qui n’est pas logique si tu observes la disposition de ceux-ci… »
« Que veux-tu dire… ? »
« Ils sont resserrés, ce qui rend l’accès aux alentours, difficile… »
Franck le laissa poursuivre.
« Ils font tout pour se pousser au piège… La logique veut que lorsqu’on surveille une zone, qu’il y ait une certaine homogénéité dans l’éparpillement des effectifs… » Snake redescendit la dune et regarda Grayfox. « Or, ils sont pratiquement regroupés en un seul et même endroit… nous n’aurons aucun mal à les paralyser et à empêcher leur retraite »
« Et où est le problème ? » demanda à son tour Gabe.
« Je le redis c’est trop facile… pourquoi se donner la peine de mettre en place une telle simulation si c’est pour nous offrir la victoire sur un plateau d’argent… » Snake étudia le regard réfléchi de son acolyte avant de conclure « j’ai l’intuition que ça cache quelque chose… que l’embuscade ne sera pas de nous mais d’eux…»
« Hum…J’aurai du voir ce détail moi aussi…» se reprocha Grayfox.
« Eh je vous arrête… » S’exprima Harry en rejoignant les soldats « je vous rappelle que nous avons déjà une stratégie… »
« Oui, on nous a donné des ordres… » Se joignit Dolwin « Nous n’allons pas remanier notre plan à la dernière minute sur une supposition…»
Snake les lorgna avec conviction « je vous donne seulement mon avis !!! Je pense que nous allons nous faire avoir comme des bleus, si nous intervenons comme prévu. »
Grayfox resta quelques instants dubitatif, puis posa son regard réfléchi sur le soldat, lorsqu’il fut soudain sortit de sa léthargie par une sonnerie du CODEC, l’homme plaqua ses deux doigts sur son oreille et répondit :
«DELTA56, Ici Grayfox, je vous écoute QG »
« Position confirmée des quatre autres sections, nous vous donnons l’ordre d’intervenir DELTA56… »
« QG… » Interpella Franck en regardant son jeune acolyte « Nous pensons que l’ennemi est plus préparé que l’on ne croit… Snake soutient une possibilité d’embuscade surtout dans la zone SUD-SUD EST »
« … »
« QG… vous me recevez ? »
« … »
« QG ? »
« … »
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Au même moment au QG à FOXHOUND
Big Boss n’en revint pas, il resta inerte le doigt appuyé sur le bouton « muet »…
« Tu me dois 20 dollars mon ami… » Charria Roy Campbell en se délectant de l’air abasourdi de son compagnon.
« Il est loin d’être con ce gosse !!! » avoua Big Boss en secouant la tête.
« Et toi qui voulais les voir tomber tout droit dans le piège que tu leur avais préparé… »
« Oh ca va… hein ! »
« Tu me disais qu’ils ne la verraient jamais venir celle-là… David lui l’a vu à des kilomètres… »
« C’est bon ? Tu as fini ? »
« Non pas tout à fait… je voudrais juste rajouter un truc… » Rétorqua Malicieusement Roy marquant un temps mort.
« … »
« Je te l’avais dit Jack… »
Big Boss dû admettre à contrainte que David avait une capacité d’analyse surprenante. Il avait su flairer le piège et ce, avant d’intervenir. Stupéfiant. Le vieux s’étonna de vouloir à présent approfondir son analyse sur le garçon et jauger au mieux ses qualités.
« Roy…je vais lui confier le commandement des unités… juste pour voir…»
Campbell fut tellement surpris qu’il ne dit rien et le regarda interloqué. Big Boss quant à lui, adopta cet air satisfait alors que ses mains jointes soutenaient son menton.
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Retour auprès de l’unité…
« QG…. Répondez … QG… »
Après maintes tentatives de contact, l’interlocuteur revint enfin :
« Franck, Ici Big Boss !! »
« Ah enfin… Mais qu’est ce qui c’est passé ? »
« Des interférences sans doute… » Mentit le vieux en regardant le bouton muet.
« Je vois… »
« Franck, Snake est à côté de toi ? »
« Il est là... oui »
« Très bien… bon écoute-moi attentivement …»
David remarqua aussitôt un regard persistant de GRAYFOX se poser sur sa personne. Pourquoi le fixait-il comme ça… ?
« Tu es sérieux Jack ? » l’entendit-il dire avant de conclure « Bien, je m’en occupe… »
L’agent mit fin à la conversation et souffla de résignation en se tournant vers le jeune homme.
« Tu voulais ma place… ? Hein ? Tu commences bien… Big Boss te demandes de prendre les commandes » s’exclama Grayfox avec ironie « J’ai hâte de voir ce que tu vaux le bleu… »
David resta fixé sur Franck de longues secondes, assez surpris par la nouvelle. Il repensa à la dernière fois où il s’était vu attribué la responsabilité d’une unité, c’était lors de la guerre du Golfe. Son rang de Sergent l’avait amené à diriger de nombreuses missions de reconnaissances. Néanmoins, malgré le fait qu’il ait toujours excellé dans son devoir, David était surtout prédisposé à des missions solos, de par sa réflexion et ses qualités de maîtrise silencieuse…
Mais pas seulement…
Il aimait son individualité…
La vie des autres l’importait beaucoup plus que ce qu’il admettait et là résidait pour lui tout le problème.
Assumer le bien être d’un camarade était en soi sa plus grande hantise. Snake cependant, s’évertuait à nier cette peur, réalisant toujours les commandements demandés, malgré son refus intérieur.
Il aurait préféré pouvoir se dire que la vie des autres ne l’intéressait pas… mais ce n’était pas le cas, et il rageait intérieurement de n’être pas plus indifférent… était-ce là peut-être sa faiblesse…
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« Alors ? Nous attendons tes ordres… »
Snake sortit de sa léthargie. Il enfuit son angoisse et s’habilla par obligation, de son rang de Chef, en arborant de suite, comme il savait si bien le faire, une aura de confiance. Il sortit ensuite son couteau de son étui et commença à gribouiller sur le sable un grossier plan.
« Bon… alors voilà comment nous allons procéder… »
Au fur et à mesure que le jeune homme expliqua sa propre vision de l’intervention, les membres du groupe se surprirent à changer peu à peu d’expression et à le dévisager avec stupeur.
Merde ce type est un kamikaze !!
Un culot qui, curieusement, leur plu. En tout cas, Franck lui, parut aux anges.
« Tu es sûr de toi, Snake ? » demanda-t-il toutefois, comme pour se rassurer.
« C’est moi qui suis aux commandes, ou pas ? » répondit le jeune homme avec assurance.
Grayfox lui offrit alors une tape dans le dos avec une expression machiavélique.
« Oh Putain !!!! Je sens que ça va me plaire !!! »
A suivre…