Foxhound : Les débuts de Solid Snake
CHAPITRE 5
Une petite musique de Jazz résonnait depuis un vieux tourne-disque, le son grésillé qui en sortait, offrait une convivialité plus appréciable à ce bureau sans touche personnelle, démuni de décorations quelconques. Les pieds calés sur la table, avachi au fond de son siège en cuir, Big Boss fumait en solitaire son indispensable cigare. Il avait fermé ses paupières, s’imprégnant de la virtuosité des musiciens, le Tempo tantôt ultra rapide, tantôt languissant, rendant l’œuvre noire américaine si envoutante. Il aimait le Jazz pour ses variations inédites, pour ses innovations harmoniques et rythmiques. Avec cette musique, on ne savait jamais à quoi s’attendre…
Une modeste lampe de bureau faisait office d’unique éclairage. Dans cette ambiance décontractée, Jack expirait lentement ses dernières bouffées, avant de réaliser la consommation totale de son cigare. Il se convint à s’extirper alors de sa douce léthargie et à ôter ses jambes de son bureau. Son œil bleu se fixa enfin sur un dossier mis en attente et dont la couverture faisait apparaître d’un rouge vif la mention : ‘CONFIDENTIEL’. Sur l’enveloppe déchiquetée, la marque d’un tampon indiquait l’émetteur, AFRIQUE DU SUD. Il se saisit de la chemise et tourna la première page…
Sur celle-ci apparut un croquis… détaillé et annoté de nombreuses remarques. Jack se concentra sur le dessin représentant l’élaboration de ce qui semblait être une nouvelle arme de haute technologie. Cette dernière se faisait appeler le TX-55 au vu du titre imprimé en gros caractères. Le plan de la machine définissait un prototype de tank bipède capable de frappes nucléaires. Plusieurs caractéristiques étaient notifiées, un patron en 3D représentait l’engin sous toutes ses coutures. Big Boss se pencha sur le document, visiblement très intéressé par la conception.
« Parfait ! » s’exclama-t-il en attrapant une bouteille de scotch restée sur un coin de sa table. Il se servit aveuglement un verre. Son attention ne se détachait point du dossier, tournant rapidement les pages pour découvrir toutes les facettes de cette machine de guerre.
Après avoir entamé une première gorgée, Jack afficha un rictus de contentement qui s’étala lentement sur ses lèvres au fur et à mesure qu’il parcourait le rapport. Sur l’entête de la page de garde, on pouvait apercevoir un logo lié à la recherche militaire, cette effigie prouvait que ce dossier avait été sorti d’un bureau d’études répertoriant les brevets en tout genre.
Il prit le temps de lire, décortiquer, analyser tous les attributs de ce monstre d’acier et découvrit alors le nom du concepteur, Docteur Drago Pettrovich MADNAR. Soudain, en intensifiant son regard sur le design de l’engin, il eut comme un flash back, une impression de déjà vu…
« Les plans de GRANIN… Un tank avec des jambes… » Se murmura t’il à lui-même en se rappelant de sa petite visite en 1964 à ce visionnaire alcoolique. Le METAL GEAR ... oui, c'était bien le nom qu'il lui avait donné...
Bien sûr, ce modèle différait avec les plans qu'il avait entre-apercu chez le scientifique russe mais l’utilité restait la même : la frappe nucléaire avec une mobilité sans limite.
Son œil se rétrécit… Il lui fallait cette arme…
Auparavant défaite, elle devait à présent être son alliée.
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Terminant d’une traite le fond de son verre, Alors qu’il s’apprêtait à approfondir son étude de l’arme, il se vit interrompu par quelqu’un qui frappa à la porte. Dans la hâte, Le vieux cacha l’épais document sous un tas de paperasses.
« Oui ? »
Ce fut Roy Campbell qui pénétra dans le bureau.
« Ah tu es donc encore là ? En passant dans les locaux, j’ai cru entendre de la musique et…»
« Oui… Comme tu le vois… je suis pas mal occupé… » Big Boss désigna en soupirant la pile de dossiers qui commençait sérieusement à s’accumuler.
« Mmmh… » Roy remarqua surtout la bouteille de scotch entamée et ce petit fond sonore fort sympathique. Il sourcilla « Je sais ce que tu faisais Jack !!! » s’exclama t’il d’un air grave.
« Hein ? » Le vieux écarquilla son unique œil, on pouvait sentir chez lui comme une petite note inquiétude alors qu’il regardait furtivement le dossier machinalement dissimulé.
Campbell laissa planer un silence puis se mit à rire.
« Vieux filou !!! Ne pas partager un douze ans d’âge… c’est indigne de toi !!! » Roy ne demanda pas son reste, prenant facilement ses aises. Il vint se saisir d’un verre dans un placard près de l’entrée.
« Ah ! Heu…Ouais… ben je n’ai pas à t’inviter… fais comme chez toi ! » Jack se sentit soulagé, son sourire un peu crispé s’effaça presque immédiatement, retrouvant peu à peu une attitude létale.
Roy voyagea ses yeux jusqu’au vieux transistor fatigué. L’outil semblait daté d’au moins plus de quinze.
« Dis… tu sais qu’ils ont inventé de nouveaux appareils il y a peu, des lecteurs CD comme ils les appellent … tu pourrais écouter ce disque avec une qualité supérieure… » Se moqua le commandant en second en prenant place en face de son acolyte.
« Je n’aime pas ces foutus machines bourrés de boutons… je n’y comprends rien, ça me fout la migraine… et puis le son je le préfère ainsi… c’est plus… nostalgique…! » s’offusqua Big Boss en servant généreusement son ami, ne s’oubliant pas non plus, par la même occasion.
« Pour ce que j’en dis…» rit Campbell en humant le liquide aux fortes vapeurs. « humm… un régal ce scotch ! » s’extasia t’il lors de sa première gorgée.
Jack le suivit et dégusta une seconde fois l’alcool, après un râle de contentement, il engagea la conversation.
« Je t’ai donné la raison de mes heures sup’ ! Mais toi que fais-tu là ?»
A cette question, Roy posa son verre sur la table. Il baissa un instant la tête, ses rides frontales se creusant un peu plus lorsqu’il fronça ses sourcils de manière soucieuse.
« Figure toi que je devais quitter FOXHOUND pour le week-end, rendre visite à Meryl… »
« Ah oui Meryl ! Comment va la petite ? Ça lui fait quel âge maintenant… ? 5…6 ans ? »
« 8 ans… » Répondit Campbell non sans fierté.
« Ouah… ça donne un de ces coups de vieux… ! » s’exclama Big Boss en se frottant la barbe.
« A qui le dis-tu… » Le commandant en second avait totalement noyé son enthousiasme. Il s’empressa de boire une gorgée plus importante, évitant le regard de son ami. « C’était son anniversaire aujourd’hui… »
« Mais alors qu’est ce que tu… »
« Je lui ai téléphoné… ce matin… » Le coupa Campbell « Pour le lui souhaiter… Je lui ai demandé ce qu’elle aurait voulu comme cadeau… et tu sais ce qu’elle m’a répondu… ? » Il joua avec le liquide, le remuant toujours avec ce même mouvement « Son papa… Elle aurait voulu son papa…».
Jack eut un regard compatissant, son compagnon essaya de cacher son ressenti mais ses yeux légèrement brillants avaient du mal à le dissimuler.
« Tu ne lui as donc pas encore dit… » En déduisit Big Boss.
« Lui dire quoi ? Que c’est moi son père !!! Moi qu’elle appelle tonton ? » Roy releva la tête, son expression remplie de tristesse « Diana et moi avons convenu d’un accord… Comme tu le sais mon frère Matt, décédé en mission, a toujours cru qu’elle avait été de lui… je ne peux pas salir sa mémoire… je l’ai déjà tellement fait par le passé… Non…j’y ai réfléchi, je ne pourrais jamais lui dire… c’est au dessus de mes forces.»
Campbell goba sans manière le restant de son verre avant de conclure. « J’ai prétexté un briefing de la plus haute importance…»
Big Boss ne sut trop quoi répondre, ça n’avait jamais été son fort de remonter le moral des autres. Peut-être parce que lui-même n’avait jamais été habitué à ce besoin de compassion… Il opta alors par une dérivation totale de la conversation, sans doute la meilleure des solutions.
« Hé ! Roy ! Qu’est ce que tu fais ce soir ? » Demanda le vieux, un sourire en coin.
« Hein ? » Le commandant en second releva la tête.
« La soirée… tu veux la passer avec moi ? »
Roy jeta ce regard amical sur Jack. Cette délicate attention de ne pas le réprimander sur ce qu’il aurait dû faire ou non lui ressemblait bien. Il passa outre le sujet avec un naturel déconcertant. Campbell n’en apprécia que l’initiative et joua donc le jeu.
« Ohhhh quelle charmante proposition…» rétorqua t’il avec cet humour graveleux dont il était l’adepte.
« T’es vraiment con !!! » s’esclaffa Big Boss face à l’air de ‘précieuse’ que mima son ami. Il étira ses lèvres autant que possible et afficha son amusement tout en tapotant le haut de la pile de dossiers. « J’ai de quoi t’occuper si tu veux ! Un coup de main ne serait pas de refus »
Pendant que son ami énumérait les taches à traiter, Roy amusé ne se gêna pour le couper dans son élan.
« Hors de question ! J’ai assez à faire avec le mien ! Tu n’as qu’à être plus organisé… c’est tout ! »
« Mais je suis organisé ! » se vexa son acolyte en bombant le torse.
« Autant qu’un gosse de 6 ans !!! »
« Quoi ? »
Le Commandant en second balança sa tête vers un tas de dossiers prêt à s’écrouler. « Tiens toujours ces Archives de 1991 ? Ça ne fait qu’un mois qu’elles sont sur ton bureau… »
« Ca va, ça va… j’avoue, je hais les tâches administratives… et alors ? Je suis un homme de terrain moi, pas un bureaucrate ! » Grommela le vieux en croisant ses bras contre sa poitrine.
« Le budget de la défense t’accorde une secrétaire je te rappelle… Elle sert à quoi ? »
« Heu… son bureau déborde aussi…»
« Tu te fous de moi… ? »
« Non… » Big Boss se frotta la nuque, penaud.
« Eh ben… » Roy ne sut vraiment s’il devait en rire ou s’en inquiéter. Il se contenta donc de secouer la tête, réprobateur. « Désolé, mais moi je suis uniquement venu pour ça ! » il s’empara de la bouteille et se servit d’un nouveau plein sans aucun complexe.
« On voit ses vrais amis… Ils vous engueulent et vous vident la bouteille… » Grommela le chef de l’unité avec une petite note d’ironie. Il replongea au fond de son fauteuil puis le pivota à 18o° pour se retrouver face à la fenêtre.
« Jack… » L’interpella à son tour Roy.
« Hum ? »
« Il paraît qu’aujourd’hui, tu as fait une démonstration de tes talents à ton fi… heu… à David » Campbell se mordit la langue, heureusement il se rattrapa à temps, le lapsus ne se fit point remarquer. Le Chef de l’unité se retourna vers son acolyte en arquant d’un sourcil.
« Ca va… les nouvelles vont vite ici… »
« Tu rigoles j’espère ? Le grand Big Boss pratiquant le CQC… c’est digne de l’évènement du 04 juillet… tous les soldats ne parlent que de ça… »
« … »
« Ca fait combien de temps que je ne t’ai plus vu l’utiliser… ? » demanda Roy en appuyant ses coudes sur le bureau.
« Une éternité… » Soupira le vieux en haussant légèrement des épaules.
« Mais qu’est ce qui t’a pris de lui montrer ça… ?»
Big Boss souffla de dédain puis se leva. Il s’approcha de la fenêtre et joignit ses mains dans le dos « Disons que le gamin avait besoin d’une leçon… » Le vieux rit intérieurement en repensant à la raclée qu’il avait prise, puis d’une moue laconique il du avouer les faits. « Néanmoins, ce fut intéressant, Il apprend très vite… il est curieux, inventif, têtu… »
« Toi plus jeune… » S’enquit de conclure son ami en portant sa main à son menton d’un air réfléchi.
Big Boss se raidit lorsque Roy devança sa pensée. Il était vrai qu’il se retrouvait dans le caractère du jeune homme, mais se l’entendre dire lui provoqua un frisson. Son silence en dit long.
Roy Campbell sentit le malaise de son acolyte, il le regarda de longues secondes avec interrogation. Une question semblait lui brûler les lèvres, mais fallait-il oser la lui poser ? Tant pis, vu que le sujet était déjà abordé, autant tenter… il accusera sa mauvaise humeur en cas désaccord… Comme si c’était la première fois…
« Quoi ? » le précéda Big Boss en devinant l’intention de son second. Le regard toujours porté sur l’extérieur.
« Ca ne te dirait pas de partager ton savoir avec lui ? »
Big Boss se retourna presque immédiatement, ouvrant son unique œil en bille. Il avait cru mal entendre « Excuse- moi ? » articula t’il lentement, décontenancé par la proposition de son ami.
« Oui ! Si vous avez autant en commun… Ne serait-ce pas la personne la plus respective au CQC… ? » Poursuivit le Commandant en second convaincu par son idée « Toi… qui n’a jamais partagé tes acquis… ne voudrais-tu pas, un jour… »
« Héééé ! Je te coupe ! Qu’est ce que tu me chantes là ? » S’énerva Big Boss dont les traits de son visage se renfrognaient peu à peu en une grimace amère. « Il est hors de question que je lui apprenne le CQC ! »
« Et pourquoi pas ? » le contra son acolyte en se levant à son tour.
Big Boss renfrogné au possible, ne prit même pas la peine de répondre, laissant ainsi poursuivre Roy.
« Je n’ai jamais compris pourquoi tu te refusais à l’apprendre à tes recrues…» le commandant en second se rapprocha de son ami « Pourtant, n’as tu jamais eu le souhait de voir perdurer après toi, ces fabuleuses connaissances… veux-tu vraiment les voir disparaître… ? »
Le Chef de l’unité avait radicalement changé d’expression. Il semblait prêt à bondir de rage, sa pupille turquoise brulait d’intensité, elle assaillait durement l’homme face à lui.
« Ce que je veux ou non ne te regarde pas !!! » répliqua t’il avec hargne.
« Je cherche juste à comprendre la cause de ce protectionnisme… »
« Ca suffit Roy... » Avertit Big Boss d’une voix agacée.
« Pourquoi Jack ? »
« … »
En quelques minutes, la tension était montée d’un cran. La musique de Jazz se terminant au même moment, le silence vint prendre place et ainsi rajouter dans cette pièce, une atmosphère plus néfaste.
« Est-ce personnel ? » renchérit Campbell.
« NOUS l’avons créé ! Ca NOUS appartient !!! » Lâcha enfin Big Boss avec colère. Il fallut quelques seconde pour que son expression d’abord d’une froideur inamicale se métamorphose en une expression de stupeur. La bouche à demi-ouverte, Jack se remettait de ses propres paroles. Avait-il vraiment dit ça ?
Après avoir laissé planer un curieux silence, Campbell répéta, dubitatif « Nous ? »
« L...Laisse tomber… tu ne peux pas comprendre…» Vraisemblablement déstabilisé par la conversation, Big Boss se dirigea promptement vers la porte qu’il s’empressa d’ouvrir. « Tu m’excuseras mais j’ai vraiment à faire Roy… je te demanderai donc de quitter mon bureau »
Invité de manière si ordonnante à prendre la sortie, son ami n’eut pas d’autre choix que de s’exécuter. Arrivé à la hauteur de Big Boss, Roy le regarda une dernière fois, avec déception.
« L’objectif d’une vie est de transmettre un peu de soi à la génération future… Mais Jack… qu’as tu à offrir ? »
« Et c’est toi qui me dit ça… Occupe toi d’abord de ta vie avant de me dire quoi faire !»
Étonnement indifférent à ce coup bas, Roy ne se démonta pas « Je sais que j’ai des choix à faire, notamment vis à vis de Meryl, mais je contribue à ma manière à son avenir. »
« Ne t’en fais pas pour moi, j’y travaille également de mon côté ! »
« Non, j’ai plutôt l’impression que tu créais ton propre monde… »
« … »
« Ce n’est pas David le problème !! C’est toi ! Il y aura un moment où te tu devras sortir de ton monde… et contribuer à celui qui nous réuni tous… »
« Merci Roy… » Le stoppa t’il d’un ton sec tout en désignant la sortie d’un geste de la main. « Maintenant si tu permets… ».
En silence, le Commandant en second se convint à obéir et passa son chemin en adoptant une foulée saccadée. Cette démarche était due à une ancienne blessure qui avait failli lui coûter sa jambe. Toutefois, cet handicap ne se révéla jamais comme un obstacle pour cet homme au caractère bien trempé, sachant pertinemment que son avenir se trouvait dans le monde militaire. Si on regardait bien, Jack et Roy se ressemblaient pour ça. Lui son œil, l’autre son genou… deux blessures pourtant surmontées à force de temps et de détermination.
Big Boss referma lentement la porte derrière lui. Il se retourna s’installer à son bureau, faisant lourdement tomber son crane sur l’appui tête. Il fixa de son œil, ce plafond d’un blanc d’origine, devenu légèrement beige avec le temps, cette couleur provoquée sans équivoque par une consommation excessive de cigares.
Après avoir récupéré son calme, il alla plonger sa main à la recherche du fichier confidentiel.
Tournant cette fois aléatoirement les pages, sans vraiment lire. Il repensait aux arguments de Campbell et il se bloquait sur papier, paralysé par l’écho de ses phrases.
Secouant la tête négativement comme pour effacer le souvenir de cet entretien, il se redressa dans l’initiative d’une nouvelle action.
« Mon monde remplacera le votre… et un jour tu me remercieras !» Big Boss poussa machinalement le dossier sur le coté, débarrassant ainsi son lieu de travail, puis se saisit du combiné de son téléphone avant de composer un premier numéro à la hâte.
« Oui, Big boss pour un appel sécurisé… merci de faire le nécessaire… Mon code d’authentification : DELTA 165 – A4 – FOXHOUND – 12Y 368 - GW… Oui j’attends… » Sa voix était formelle, dénuée d’émotion.
Il se déclencha plusieurs cliquetis puis une personne au bout de la ligne autorisa le chef de l’unité à contacter sa correspondance. Il s’exécuta et chiffra alors sur l’appareil une série importante de nombres, l’appel était de toute évidence international. Le vieux leva son poignet cerclé d’une montre puis jugea de l’heure qu’il était, un calcul rapide pour vérifier la concordance au décalage horaire.
Une longue sonnerie puis enfin un interlocuteur.
« Oui… c’est Big Boss… J’ai reçu le fichier ! Du beau travail ! Oui… C’est ce qu’il nous faut… tu peux inviter ce cher Docteur Madnar en Afrique du Sud… peu importe les moyens employés, Je le veux là bas ! Que tout soit prêt dans 7 mois…»
Big Boss posa sa main sur le dossier, attendant la réponse de son correspondant puis reprit d’une voix morne.
« Non ! Pas tout de suite… je ne peux pas me libérer pour l’instant… mais ne t’inquiète pas je m’occupe de tout… j’ai même ici un élément imprévu qui peut énormément contribuer à la réussite de notre projet… Ne t’en fais pas, tu seras mis au courant des détails le temps venu… »
Le vieux gloussa discrètement, un sourire affecté sur son visage, décidément bien enthousiaste.
« Ils ne se doutent de rien… à ce jeu là, je suis bien meilleur qu’eux… ils ne se rendront compte des choses que lorsque nous l’aurons décidé… »
Confirmant par de petits hochements de tête en même temps qu’il écoutait, Big Boss prit note de la réponse de son mystérieux interlocuteur.
« Le chargement ? Il est parti il y a peu… Rien ne manque… »
Le vieux supporta sa tête sans la paume de sa main et conclut avec autorité.
« Bien… je veux ton rapport d’ici un mois… je compte sur toi pour m’apporter d’excellentes nouvelles… oui… et soyez dans les temps… »
Il raccrocha le téléphone, pourtant ses doigts mirent un moment avant de se détacher du combiné. Il resta réfléchi tandis qu’il s’imaginait déjà l’aboutissement de son projet. Ce dernier avançait, étape par étape, soigneusement organisé. A l’autre bout du globe, se préparait en secret une révolution historique. Il patientait déjà depuis bien trop longtemps, se targuant d’y être.
Changer le monde, créer une nouvelle patrie… son ambition, sa raison de vivre…
« Bientôt… Boss… bientôt ce rêve auquel tu aspirais tant deviendra réalité… » se murmura t ‘il alors qu’il cala derrière sa tête ses deux mains dans une position de détente.
« L’avenir… je le prépare… »
À suivre…
Notes de l’auteur :
- Meryl et Snake ont 15 ans d’écart. Dans l’opus METAL GEAR SOLID, la fille du Colonel Campbell est âgée de 18 ans et David lui a 33 ans.