Foxhound : Les débuts de Solid Snake
CHAPITRE 4
09h33 – complexe sportif de FOXHOUND-
La salle de combat regroupait bien une vingtaine de militaires tous habillés d’une homogénéité parfaite, c'est-à-dire, un haut de corps blanc à manches courtes, ainsi qu’un bas noir en coton, idéal pour l’exécution de mouvements sportifs.
On pouvait percevoir des râles significatifs d’importants efforts fournis. En effet, les recrues depuis près d’une heure et demi, s’exécutaient sur le tatami, à divers entrainements « de mise en bouche » comme des séries de pompes, d’étirements ou de katas consistant à répéter un même mouvement ou une prise de self-défense.
Big Boss observait ses protégés, un peu en retrait, marquant très lentement le pas autour du tapis. Il avait laissé à la charge de Franck la responsabilité de la séance d’échauffement. Ce dernier donnait les ordres sans toutefois être privé des mêmes exercices que les initiés.
Snake qui se trouvait parmi ses homologues, réalisa avec rapidité et souplesse les techniques de karaté et jujitsu demandées, ce qui ne laissa pas indifférent le chef de l’unité, son œil, décelant un talent à ne pas négliger. Les mouvements étaient en parfaite harmonie avec ceux de ses coéquipiers. L’ensemble donnait l’impression d’une véritable chorégraphie. Après une-demi-heure supplémentaire de préparation, l’agent de FOXHOUND, commanditaire du groupe, se convint à se stopper, les autres l’imitant dans la foulée.
« Bien… ça suffira…» Franck posa ses mains sur ses hanches. « Formez à présent deux groupes… » Fox regarda silencieusement Big Boss et l’invita de cette manière à le rejoindre, ce que le vieux fit. Les deux amis se consultèrent quelques minutes en catimini, pendant que les soldats s’établissaient de chaque côté du tatami. Ils semblaient décider ensemble de l’exercice suivant.
Jack se tourna enfin vers les individus.
« Comme vous le savez, la spécialité de FOXHOUND se trouve être les interventions furtives en zone ennemie. » S’exclama t’il en passant en revu les combattants. « Lors de missions, il vous arrivera dans la majorité des cas, d’être débarqué sans armes… vous êtes censés être des experts en approvisionnement sur site » Big Boss avait décidément l’art et la manière d’attirer l’attention de son public. Les soldats semblaient subjugués par chacune de ses paroles.
« Mais… neutraliser la menace sans vous faire repérer et le plus silencieusement possible est privilégié à l’utilisation d’une arme. Pour cela votre corps et votre mental seront vos seuls atouts… à vous de bien les maitriser ».
David croisa un instant le regard du patron, avant de voir celui-ci poursuivre sa lente promenade dans les rangs.
« Les mains peuvent être parfois plus efficaces qu’un fusil… et notamment plus rapides…» Jack regarda GrayFox toujours très stoïque « le combat rapproché est la clé de tout bon agent qui souhaite réussir dans son entreprise… Alors montrez-moi de quoi vous êtes capables ! ».
« Oui mon Commandant ! » répondirent à l’unisson les soldats.
« Bien…. Je vais demander à dix d’entre vous de retrouver l’agent GRAYFOX au centre du tapis. » Le vieil homme passa devant chaque groupe et désigna au hasard les prétendants au match qui les opposeraient à Franck Jeager. Ce dernier déjà placé, s’impatientait des confrontations à venir. Il roula des épaules et sautilla plusieurs fois sur place. Franck se vit petit à petit, encerclé par les choisis de Big Boss, les trois places encore vacantes étaient alors sur le point d’être occupées.
« Toi… » Le vieil homme défila dans un nouveau rang… « Toi aussi… »
Le Commandant de FOXHOUND passa enfin devant David. Il le fixa quelques secondes avec une moue indécise puis leva son bras qui ordonna contre toute attente à celui situé à sa gauche, de rejoindre la sélection.
« Et voilà le dernier… »
Snake resta donc dans son groupe, spectateur de ce qui allait suivre.
« Parfait… Vous voilà tous placés… voici les ordres… je vais vous demander de maitriser l’agent FOX… ensembles… de quelque manière qui soit » Le vieux étudia la réaction de ses subordonnés.
Les soldats se regardèrent mutuellement, interloqués. L’un d’entre eux s’engagea néanmoins à rétorquer :
« Mais Commandant, nous sommes dix… ce n’est pas équilibré… ! » l’analyse semblait sonner juste, mais fit doucement sourire Franck.
Big Boss quant à lui, se rapprocha de l’individu, affichant un faux air soucieux « Ah… si je comprends bien tu penses que l’agent GRAYFOX n’a pas une chance si vous l’attaquez en groupe ? »
« C’est… c’est exact mon Commandant… » Confirma le membre de l’unité vraisemblablement au regret d’avoir discuté un ordre de son supérieur.
« Tu as peut-être raison… qui sait… mais toi ? Soldat… » Le vieux caressa le contour de sa barbe « en auras-tu une contre lui… ? »
« … »
Le soldat jeta à nouveau un œil à ses acolytes, ces derniers pas très convaincus par le match qui se préparait. Tous connaissaient le grand GRAYFOX, l’agent renommé de FOXHOUND. Etait-ce peut-être par respect envers l’homme que les recrues trouvaient cette confrontation injuste. Dix contre un… il ne fallait pas être devin pour envisager l’issue finale du pauvre type au centre de ce cercle.
A priori…
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Big Boss s’éloigna de l’espace de combat et confirma de sa voix rauque la consigne d’attaquer son agent. « COMBATTEZ !! » le chef de l’unité croisa ses bras en offrant un hochement de tête. « Hé Franck… ne les ménages pas… ! »
Ce fut avec un sourire complice que Grayfox invita ses rivaux à le provoquer.
« Quand vous voulez les gars… »
Les initiés après quelques secondes d’hésitation furent lancés par l’un de leur compère qui s’était projeté comme un bœuf. Le poing armé, prêt à rencontrer son obstacle. Le pauvre volontaire dû toutefois s’en vouloir d’avoir été si imprudent. En effet, Franck exécuta un superbe salto arrière, évitant de justesse le coup, il balança ensuite, presque immédiatement un coup de pied retourné qui s’abattit avec violence sur la face de la malencontreuse première victime. Cette dernière s’étala de tout son long, laissant perplexe le groupe.
« Tellement prévisible… ! » déclara l’agent avec cette orgueilleuse assurance qui exaspérait ses adversaires toutefois moins insouciants que leur compagnon.
« Hum… personne ne semble se décider ?… ok… Il faut vraiment tout faire ici !»
Franck offrit alors un spectacle inattendu. David en écarquilla de stupeur ses yeux bleus. L’agent, d’une rapidité insoupçonnée, se déplaçait d’acrobatie en acrobatie. Il excellait d’un art martial de haut niveau. Kung fu… jujitsu… Karaté… taekwondo… il mixait avec intelligence toutes ses connaissances pour parfaire dans le combat tel un Ninja.
« Ce type est incroyable ! » se surprit à murmurer Snake alors qu’il suivait le déplacement de Grayfox, un regard admiratif sur le rendu de ses gestes.
Les soldats quant à eux, n’avaient pas le temps de s’extasier. Ils essayaient de contrer sans espoir, les attaques de l’agent, lançant de temps à autres des coups de pieds, mais rien n’y fit… l’homme semblait être comme un fantôme apparaissant et disparaissant à son gré.
Il esquivait… sautait… contournait… piégeait… et frappait sans temps mort. Chacune de ses proies recevait un coup assommant, et se voyait maitriser en deux ou trois mouvements…
Conclusion… Il ne fallut même pas trois minutes pour mettre fin à la confrontation.
« Déjà… ? » s’étonna l’homme aux cheveux platines en regardant les individus allongés sur le tapis, gémissant de douleur. Ils se tordaient dans tous les sens, incapables de se relever. Franck de son côté, ne semblait pas sujet à un coup de fatigue, au contraire, il en redemandait.
Big Boss rejoignit le groupe, vraisemblablement amusé par le dénouement. Il se pencha au dessus du soldat qui l’avait interpelé concernant la justice du match et lui chuchota avec ironie.
« C’est sûr… ce n’était pas équilibré… mais alors pas du tout… »
Le vieux se recentra ensuite sur la généralité, spectatrice de l’affrontement.
« Comme vous avez pu le constater, le nombre ne fait pas forcément la force, votre maitrise par contre, peut significativement influer sur le résultat… »
L’assemblée contemplative se vit perturber par un contestataire.
« Mais Monsieur, ils se battaient à mains nues… Et s’ils avaient été armés… ? Pensez-vous que Grayfox aurait pu s’en sortir sans dégâts… »
Big Boss s’étonna d’une telle réflexion, il voyagea son œil jusqu’à la voix qui s’était exprimée et rencontra David qui fit un pas en avant afin de se démarquer de ses coéquipiers.
« Je veux dire, Monsieur, que nos mains ne sont pas aussi rapides qu’un fusil… je ne suis pas d’accord avec vous. »
Un long silence s’installa, Big Boss se contenta de se gratter distraitement le menton, réfléchissant à la meilleure des réponses.
« Certes, tu as sans doute raison, Snake, les balles fusent plus vite qu’un poing… J’ai dit que tes mains pouvaient être plus rapides… pas invincibles, nuance. Dans certains cas, il s’avère que les armes à feu ne sont pas foncièrement les mieux adaptées à la situation » Big boss ôta lentement sa veste qu’il tendit à Franck.
«Tu sais…il a quelques années… un jeune homme d’à peu près ton âge, au talent inné au tir, m’a défié... Il était d’une dextérité exceptionnelle, et je dois dire que je n’ai pas rencontré plus talentueux que lui depuis tout ce temps… » Big Boss leva sa tête au plafond, comme pour s’imprégner de ses souvenirs. « Sa faiblesse était de croire que son arme lui conférait le plein pouvoir… mais voilà… il a appris à ses dépens, qu’un homme en lui-même peut être la meilleure contre-attaque… sa volonté, sa rapidité mais aussi sa ruse… peuvent faire toute la différence. »
Le commandant en Chef invita Snake à le rejoindre au centre du tatami, demandant par la même occasion qu’on aide les pauvres malheureux du combat précédent à dégager le terrain.
« Mais trêve de discours, la pratique sera ton meilleur juge ! Je te préviens d’avance… ce que je vais te montrer fait de toi un privilégié. »
Privilégié pour quoi ? David se le demandait bien… Big Boss se tenait face à lui, remontant les manches de sa chemise d’un air nonchalant. Allait-il le combattre ? Non… ce n’était pas possible… et pourtant il se préparait pour…
« Qu’on lui apporte une arme… » S’exclama le chef de l’unité toujours occupé à replié délicatement son vêtement.
Presque immédiatement, un des soldats tendit un SOCOM déchargé à Snake qui s’en saisit avec interrogation. Il reçu l’ordre de se positionner à 5 mètres de distance. En toute logique, cette séparation donnait une chance plus importante au jeune homme ‘d’abattre’ son adversaire sans contrainte.
« Maintenant voyons voir si tu peux presser la détente plus vite que moi… » s’exprima Big Boss, d’un œil brillant.
David, confiant, s’apprêta donc à lever son arme. Mais son mouvement fut à peine entamé, que le vieux bondit tel un renard affamé sur le soldat, tendant son bras, à la recherche du poignet de Snake. Il le tordit de manière lui faire lâcher l’objet de mort. L’attaqué, surprit par sa réactivité, essaya malgré tout une tentative de riposte, essayant de paralyser le vieux d’une technique de défense.
En vain…
Big Boss semblait prédire le moindre petit mouvement de doigt, au grand damne du jeune homme. Il entraina à présent David vers lui, l’inertie le propulsant sans ménagement dans ses bras qui se dépêchèrent d’enlacer sa gorge. Big Boss effectua ensuite un balayage, obligeant ainsi son prisonnier à se contraindre du sol, et à se retrouver étouffé ventre contre terre.
Snake commença à suffoquer, l’avant bras de Big boss serrait un peu plus fort sa trachée...
« Trop lent… c’est tout ce que tu sais faire ?»
Big Boss relâcha enfin sa prise. Snake se releva lentement, se frictionnant la nuque, un regard ne cachant en rien sa surprise.
Pas question de se faire avoir de nouveau ! Se maugréa David vexé de son impuissance. Il se mit en garde, plus déterminé que jamais, ses mains faisant barrage à son visage. Big Boss avança à tâtons, le dos exagérément courbé, positon peu coutumière pour un combattant. Snake envisagea de balancer un coup de pied de face qui se vit instantanément paré par le Commandant. Un enchainement de coup de poings vint ensuite menacer le vieil homme mais ce dernier réussit aisément à contrer la progression à pleine main. Il maintint fermement le poing de David qui essaya une frappe de son genou pour se dégager. Mouvement une nouvelle fois anticipé avec brio par un blocage reflexe, puisque Big Boss assena un violent coup de coude dans le plexus du jeune homme sans que celui-ci n’ait eu le temps de réagir.
Le commandant offrit un regard de vainqueur avant de faire passer le corps de son adversaire par-dessus son épaule, telle une prise de judo, le faisant retomber lourdement sur le tatami.
Sa technique était hors du commun… il n’avait rien pu faire. C’était comme si… il arrivait à deviner ses intentions. Ce fut avec le souffle coupé, que Snake essaya d’articuler :
« Mais… Mais… qu’est ce que… qu’est ce que c’est que ça… ? » Il resta un instant à genoux attendant que l’air veuille bien revenir dans ses poumons. Son regard azur complètement abasourdi par la cuisante et trop rapide défaite.
Big Boss ne répondit pas, et se contenta de tendre sa main à Snake qui s’en saisit pour s’aider à se relever.
« Erreur !!! » s’exclama t’il.
Sans attente, il offrit une nouvelle frappe un peu au dessus des côtes flottantes.
« Ne fais jamais confiance à ton adversaire ! Même quand tu penses que le combat est terminé… ! »
Big Boss tordit à présent le bras de Snake de manière à le coincer dans le dos, Il était complètement à sa merci. Le Jeune homme serra des dents, se refusant de gémir face à la douleur clairement affiché sur son visage désespéré. Big Boss pressait un peu plus le membre, à la limite de le briser.
« Ca… gamin… c’est le C.Q.C ! » le vieux relâcha sa proie en la poussant violement en avant. Snake vint s’écrouler de tout son poids sur le tapis « Le Close Quarters Combat plus exactement… »
Big Boss s’avança lentement vers son adversaire qui se releva avec hâte, méfiant plus que jamais envers son supérieur. Ce dernier, d’une attitude limite hautaine, joignit ses mains dans le dos.
« Cette technique qui regroupe plusieurs connaissances en arts martiaux, a nécessité des années de pratique. Analyse, anticipation… voilà sa force, et sa différence. La formation de combat que tu as reçue n’arrivera jamais au niveau d’une telle technicité qu’est le C.Q.C… et donc, tant que tu ne la maîtriseras pas, ne t’attends pas à gagner contre moi…»
David restait stupéfait par l’efficacité de cette révolutionnaire façon de combattre. Elle était tout simplement hors du temps, aucune unité ou armée n’en connaissait l’existence. Lui-même, chez les bérets verts, le CQC comme le pratiquait Big Boss n’était absolument pas utilisé. Certes, il avait été formé sur les techniques de maîtrise silencieuse, mais ce qu’il semblait usé, lui donnait l’impression d’être un novice.
« Analyse… anticipation… Vous voulez dire que vous arrivez à prévoir ce que je vais faire une fraction de seconde avant moi… ? » Le soldat était toujours en position de garde.
« Je te l’ai dit… il ne suffit pas d’une séance pour s’illustrer dans le C.Q.C… cette pratique vise à utiliser la force de l’adversaire contre lui… l’obliger à se trahir par ses propres gestes et cela avec le minimum d’énergie…»
Snake roula sur le côté, s’échappant ainsi de la trajectoire du vieux. Il voulut le piéger en le frappant de son côté aveugle, mais il fut désagréablement surpris lorsque le Commandant pivota sur lui-même pour échapper au poing menaçant.
« Pas bête de viser mon angle mort… mais faudra faire mieux pour m’avoir… »
« Je comprends… ces gestes courts, cette posture basse… vous vous servez de l’élasticité de votre corps pour riposter avec intensité. Vous étudiez la façon dont je me positionne, ma démarche, il faut que j’arrive, comme vous, à décortiquer votre attitude… et je pourrais peut-être alors vous contrer »
Big Boss plissa son unique œil, étonné de voir que Snake ne se vexait pas de cette correction. Bien au contraire, il cherchait à comprendre, à s’imprégner de son savoir… Ce gosse se croyait-il assez bon pour prétendre maitriser le CQC en moins de dix minutes ? Le vieil homme pensa à sérieusement à lui offrir le coup de grâce afin qu’il comprenne pour de bon à qui il avait à faire.
« Dernier round Snake ! »
Big Boss et David se jaugeaient dans l’attente de la première frappe. Ce fut le jeune soldat qui vint à sa rencontre, enchainant coups de pieds et tentatives infructueuses de prise au corps. A chaque fois qu’il essayait de saisir son Commandant, il se heurtait à une libération presque immédiate. Il semblait inaccessible.
« Anticipation…» Se répéta David à lui-même. Ce fut avec conviction qu’il tenta un nouvel essai.
Big Boss changea la position de sa garde, baissant légèrement ses avants bras au niveau de sa poitrine, paumes ouvertes, les mains prêtes à saisir l’individu. Il se déplaçait latéralement, chaque pas positionnés avec soin. Il eut dans l’optique de neutraliser son adversaire par un tacle à l’intérieur de son genou gauche, sachant que ça le laisserait à sa merci. Big Boss s’avança rapidement vers David qui, contre toute attente, le précéda par une roulade au sol pour le contourner et attraper à son tour Big Boss. Le bras le coinça au niveau de la gorge.
« Quoi ? » s’exclama le vieux d’une voix étranglée.
« Je pense avoir compris le truc ! »
« Ah ah ah ah…! » Big Boss offrit un rire moqueur qui s’étala sur de longues secondes et adopta soudain, en totale contradiction, un visage définissant le mépris « Tu piges vite ! Mais je pense que tu as encore beaucoup à apprendre !!! »
Big Boss balança sa tête en arrière et heurta violement la face de son adversaire qui n’eut pas le choix que de relâcher la pression autour de sa gorge. David recula de deux pas en arrière, la surprise du coup le déstabilisant quelques instants. Avec un regard revanchard, il porta sa main sur son arcade ensanglantée, dont une ligne rouge affluait jusqu’à sa lèvre supérieur. Big boss semblait quant à lui comme une bête enragée, il balança un Mawashigeri qui évita à quelques millimètres la tempe du jeune homme. David s’étonna de la souplesse dont faisait preuve son Commandant, comment imaginer un type de son âge d’une esquive et d’une réactivité si prononcée. Le pire, c’est qu’il ne semblait même pas s’essouffler…
Snake arriva à saisir le haut du bras de son adversaire et voulu entamer une prise semblable à de la lutte. Mais Big Boss plus expérimenté, devina ses intentions et saisit à son tour le poignet de David. Il l’obligea, par un mouvement précis, son extension du bras. Complètement dépendant de la bonne volonté de Big boss, le jeune homme dû suivre la propulsion et se vit violemment plaqué sur le dos. Le Commandant se dépêcha de positionner son genou droit sur sa trachée et commença à fortement presser, obligeant la nuque à pivoter jusqu’à sa limite fatale. L’autre jambe bloquait le bras du jeune homme, dans l’incapacité évidente de sortir de cette situation.
« Bon… la démonstration te suffit-elle… ? »
« Urggg… »
« Je prends ça pour un oui… » Railla le vieux. «je dois l’avouer… ta combativité fait plaisir à voir… » Il ôta son genou et déplia les manches de son uniforme « Eh bien… je n’avais pas prévu ça… et dire que j’ai cette petite douleur au dos qui m’empêche d’être au meilleur de ma forme… Ah c’est con de vieillir… » Le sourire sournois de Big boss amusa particulièrement Franck, spectateur assidu de ce combat improvisé. L’agent Grayfox vit le vieux passer devant lui et récupérer sa veste.
Au même moment, une jeune femme brune coiffée d’un chignon strict et d’une tenue classique d’assistante, fit irruption dans la salle de combat, restant dans l’embrasure, la main sur la poignée. Elle chercha du regard l’objet de sa visite et s’adressa à Big Boss d’un ton grave.
« Monsieur, vous êtes demandé… le secrétaire de la Défense souhaite s’entretenir avec vous au téléphone… »
« Merci Cathy… j’arrive tout de suite.. »
Le Commandant termina son habillage pour enfin se diriger vers la sortie. Avant de passer la porte, il gronda de sa grosse voix.
« Bon… le spectacle est fini… vous avez encore du boulot… ! » Avant de partir, il ordonna à Franck de reprendre les commandes de la séance, un dernier coup d’œil offert à sa victime qui se tenait les côtes.
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Snake se releva non sans mal, il essuya du dos de sa main l’hémorragie qui ne semblait pas vouloir se stopper, la manche de son suet était teinté du liquide rouge.
« Aie… aie… aie… pourquoi tu as contredit le patron… tu cherches les ennuis ou quoi ? » la main de Franck s’offrit accompagnée d’un sourire en coin. « Mais tu sais que tu es un veinard… ? »
« Un veinard ? » David s’aida de l’agent.
« Ouais… tu as eu la chance de te faire étaler par Big Boss… qui pourrait s’en venter.. ? » déclara avec sarcasme Grayfox.
Il n’avait pas faux… dans un certain sens.
« Je n’aurai jamais soupçonné une telle maitrise du corps à corps… » s’exclama Snake bon perdant.
« Ouais… Ça faisait longtemps que je ne l’avais plus vu pratiquer le CQC… » Franck se frotta les cheveux, le regard dans le vague.
« Vous voulez dire, que les membres de Foxhound ne sont pas formés à cet art ? »
« Eh non… et ne rêve pas Snake ! Big Boss ne partage pas si facilement son savoir comme ça… même à moi… »
« Vous voulez dire que… »
« Ouais… je ne connais absolument rien de ses techniques. »
« Je ne comprends pas, des connaissances pareilles pourraient révolutionner l’armée, révolutionner FOXHOUND »
« Ne me dis pas ça à moi ! Big Boss a sans doute ses raisons » rétorqua Franck en haussant des épaules.
« Je ne sais pas mais en tout cas il est fort… vraiment très fort… »
« Mais tu n’étais pas en reste Snake…»
« Quoi ? J’avais plutôt l’impression d’être une vulgaire marionnette face à lui…»
« Non ! Tu es rapide, il te manque juste le savoir… regardes ! Tu as même, pendant un court instant su maîtriser Big Boss… chose impensable, tu peux me croire. »
« Je peux dire la même chose de vous… Monsieur ! »
Franck se contenta avec aise du compliment de son acolyte et afficha un air supérieur.
« Ah ca ! pff… c’était du menu fretin ! je n’ai aucun mérite… mais je t’avoue que le combat c’est toute ma vie !! Je suis fait pour ça ! »
Quelle modestie pensa intérieurement David en faisant la moue. Toutefois, dans cette déclaration, il sentit chez l’agent, cette rage de vaincre, cette adrénaline incomparable. Une curieuse impression que FOX était conditionné par cet état d’affrontement.
« J’aimerai te défier Solid Snake ! » déclara-t’il le plus sérieusement du monde. Ses yeux verts émeraude brulaient d’une volonté accrue. Puis son expression changea radicalement, une tape amicale dans le dos vint s’accompagner d’un rire aux éclats.
« Mais… pas aujourd’hui…Ah, ah, ah… je crois que tu as eu ta dose, et puis ça me ferait chier de te défigurer d’avantage !! » Franck avait le don de prendre les choses à légère, toujours d’une sympathie bienvenue.
« Va donc te rincer… t’en fout partout sur le tatami… »
« Je… oui… Monsieur… tout de suite… » Le jeune homme ne savait pas trop comment réagir face à la familiarité de l’agent. Il alla pour sortir mais se vit interpellé par GRAYFOX.
« Snake ! »
« Oui… Monsieur ? »
« Putain ! Arrête avec tes Monsieur ! Ça me gonfle ! » Gronda l’homme aux cheveux platine, « La prochaine fois que tu me vouvoies, je te fais passer un sale quart d’heure ! »
David offrit un sourire approbateur puis répondit à la demande.
« Comme tu voudras… »
« Ahhh ! Je préfère ça !! »
Franck satisfait de la mise au point regarda disparaitre le soldat et se retourna ensuite vers les autres combattants occupés à la répétition de katas. Une idée derrière la tête, il craqua ses doigts, en déclarant :
« Des volontaires pour m’affronter ? »
« … »
« Je m’en doutais… »
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Passant une serviette blanche sous l’eau froide, il tata délicatement au dessus de son œil. Approchant son visage du miroir, pour mieux observer la plaie qui restait superficielle. Il se figea sur son reflet, balançant le linge, pour appuyer ses deux mains sur le chambranle. Il repensait à cette technique de combat exceptionnelle dont il avait été le témoin. Rien à faire… il était avide d’en apprendre d’avantage, sa curiosité prenait le dessus… il en avait déjà tellement vu…
Combattre Big Boss fut une expérience vraiment enrichissante et il s’imaginait déjà sur le ring, une revanche à la clé.
Mais Pouvait-il espérer une formation sur le CQC… ?
Tsss ! Autant rêver… Si à ce jour Big Boss n’avait jamais partagé ses acquis, ce n’était pas avec lui qu’il allait commencer… loin de là…
Et Pourtant, il nourrissait l’espoir de revoir une démonstration… juste une fois… oui, rien qu’une fois…
A suivre…