Sauver la Terre
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Cent milles navires défendaient les sept mers du globe lorsque la première vague Moissonneurs submergea la Terre. Ils appartenaient à la Coalition de Défense Maritime, qui regroupait les plus grandes puissances mondiale. Par leur concours et au prix d'immenses sacrifices, des grandes villes côtières telles que : Shangai et Istanbul eurent un temps d'avance afin d'évacuer toute population civile. L'USS Obama, était le premier et dernier "super sous-marin" de sa catégorie, et désormais, l'ultime représentant de cette coalition.
Une trentaine de marins se rassemblèrent au garde à vous dans le poste de commandement, pour accueillir l'amiral Anderson et le Capitaine Terrens. Ces hommes et femmes partageaient un même visage délavé et un moral au bord de la rupture, après avoir sondé les fonds marins sans jamais revoir la lumière du jour ni le visage d'un autre comparse revenant vivant de la surface. Le commandant de bord, même alors qu'il s'attendait à les recevoir, était tout autant abasourdi par la prestance de ses invités. Il les saluat fièrement. Puis accosta l'amiral Anderson pour lui informer d'une nouvelle qui venait de lui parvenir.
D'un hochement dubitatif de la tête Anderson capta l'information. Il invita le Capitaine a rejoindre les autres membres du conseil dans la salle voisine.
Là-bas, un pavé holographique emergeait au cœur de la pièce. La carte tactique de l'Europe y était générée. De la Suède jusqu'à l'Italie, tout l'Est du continent était entièrement noire par manque d'informations. Seul le Royaume-Uni ainsi que le nord de la France se démarquaient par l'inondation d'un intense rouge, symbole d'une activité Moissonneurs croissante.
Le Capitaine Terrens entra dans la pièce en attirant l'attention des deux autres officiers participant au Conseil de guerre. Il connaissait parfaitement le premier, c'était le Major Coats qui taillait sa réputation avec ses missions de renseignements. De la taille des vaisseaux de ligne Moissonneurs, jusqu'au moindre mouvement d'une horde de Zombies, absolument tout était connu par son service, et ainsi l'information devenait une arme au potentiel aussi meurtrier que les bombes.
Mais comme une arme ne sert à rien si elle n'est pas chargée, il fallait que l'information circule pour en tirer ses bénéfices. C'était le rôle du deuxième officier dont le Capitaine Terrens n'en connaissait que le nom : Azimuth Zeroius, un jeune sous-lieutenant Turien. Il commandait une unité d'ingénieurs de transmissions et s'occupaient de monter des relais radio aux quatre coins de l'Angleterre.
Jusqu'ici, avec cet appui le Capitaine Terrens et son unité Phénix pouvaient affronter l'ennemi Moissonneurs, non pas à armes égales mais avec parcimonie et stratégie. Ils choisissaient quelles batailles mener, et lesquelles ils ne devaient absolument pas perdre. C'était un jeu d'échec orchestré par l'amiral Anderson dont chaque pièce avançait dans l'unique but de tenir la Terre, le plus longtemps possible.
En refermant la porte derrière lui, et affichant un visage endeuillé, l'amiral Anderson prit la parole.
_ Le fort de Glasgow est tombé. Le Général O'Maley est mort dans le crash de sa navette d'évacuation.
Le Major Coats s'affala sur la table en soupirant, et frappa du poing.
_ Saloperie ! Des milliers de civils étaient là-bas. Il y a des survivants ?
Anderson resta muet. Il réalisait à peine l'ampleur de cette perte, pour les temps à venir ainsi que pour les troupes déjà au bord du gouffre. Le Général O'Maley était un homme éminemment orgueilleux, un stratège hors pair et un chef militaire digne des plus grands. Il avait cette fougue de la guerre qui brûlait dans ses yeux et résonnait dans ses paroles, qu'il insufflait aisément à ses troupes à chacun de ses discours. Il incarnait le patriotisme acharné, classique des Écossais. Dès la chute de Londres, il lança un appel aux armes sur la mythique antenne radio "BBC" qui mobilisa des millions de volontaires pour empêcher Glasgow et Edimbourg de tomber elles aussi. Ce fut à cet instant et par sa voix que l'amiral Anderson trouva la force et le courage d'organiser la défense de l'Angleterre. Désormais cette voix sombrait dans le silence, laissant la résistance orpheline de sa plus grande inspiration.
_ L'étau se resserre, lentement mais sûrement ! constata froidement le lieutenant Zeroius
_ Anderson vous m'aviez parlé d'un plan ! relança le Capitaine qui ne perdit pas de vue l'objectif : gagner la guerre.
L'amiral Anderson réduisit la carte holographique. Et annonça avec fermeté : la mort d'un Moissonneur sur Rannoch, la planète d'origine des Quariens. Il affirma que le Commandant Shepard a décelé un point faible dans la constitution de ces machines géantes, et qu'il en a vaincus un, en concentrant la puissance de feu de toute la flotte Quarienne sur la chambre de combustion _ le même orifice qui leur permettait jusqu'à lors, d'anihiler des mondes entiers.
Cette ironie ne fit sourire personne. Le Capitaine Terrens écouta attentivement, il en conclu peu à peu que c'était une réelle opportunité de changer le cours de la guerre sur Terre. Jusqu'à présent il se contentait d'abattre les monstres moissonnés, mais si avec cette nouvelle donnée il pouvait s'attaquer aux Moissonneurs eux-mêmes ! C'était une idée folle, suicidaire pour la plus part, mais pas pour l'escouade Phénix. Cependant un détail attira son attention.
_ Vous m'avez caché l'appui d'une flotte, Anderson ?
_ Hélas non. s'accabla t-il en s'appuyant sur la table. Puis il enchaîna d'une voix encouragée. Lieutenant je vous laisse lui expliquer.
L'officier Turien se racla la gorge et devoila sa stratégie. Venue à bord d'un Croiseur désaffecté pour une mission commerciale, le vaisseau n'a pu fuir lors de l'assaut Moissonneurs, et c'est écrasé. Le Capitaine n'en perdit pas un mot, et il anticipa l'objectif à venir pour son escouade. Leur mission était la suivante : Escorter les Turiens jusqu'à l'épave de leur vaisseau, afin de récupérer un armement à même de répéter l'exploit des Quariens.
_ Où vous êtes-vous crashé ? enchaîna t-il en croisant les bras
_ Là, au nord de votre pays appelé : la France. devoila le Turien à l'aide de la carte holographique
_ On a des contacts avec la résistance locale ? demanda le Capitaine en s'adressant au Major Coats
_ Rien depuis 23 jours. Mes rapports indiquent que les Moissonneurs convergent leurs forces vers Londres. Je sais pas qui a organisé une fiesta dans le coin, mais on aura pas que les plus petits à accueillir.
_ Terrens, nous manquons terriblement de solutions. Cette opération doit être une réussite, c'est pour ça que je vous la confie ! martela Anderson d'un ton confiant envers son vieil ami
Le Capitaine décroisa les bras, et lança un vif regard, intense et impassible, symbole de sa confiance. Il hocha la tête. Prêt au combat.
☆☆
Au cœur du tunnel sous la Manche, le Carnage roulait au pas, et se tordait en gymnaste pour avancer sur les carcasses de voitures encombrant sa route. Tranquillement accoudé au canon principale, Aaron se prit une goutte sur le visage. De l'eau salée s'infiltrait et ruisselait par les fissures dans le plafond de béton, trop nombreuses pour les compter toutes. Il en grinça des dents, craignant que tout s'effondre. Jaws, qui s'allongeait presque sur la mitrailleuse de calibre cinquante, le rassura quand à la solidité du tunnel : c'est vieux de deux siècles ! prétendait il. Malgré l'enthousiasme de son compagnon, il persista inquiet. C'est alors qu'un œil de lumière, posté plus profondément dans le tunnel, braqua son faisceau aveuglant sur lui. Pyro était à cheval au bout du canon et ouvrit fièrement ses bras tel un roi qui revenait vers son peuple. Il cria.
_ C'est ça laissez entrer la bête !
Une base de la résistance se cachait par là-bas. Les portes lourdes de plusieurs tonnes s'ébranlèrent dans un concert de métal, et y devoilèrent un tout autre monde. L'entrée du Carnage suspendit le temps. Tous les regards se tournaient vers lui. Les murmures s'intensifiaient au fur et à mesure qu'il progressait : Était-ce vraiment lui ? La rumeur le disait détruit ! Les interrogations s'effacèrent à la vue du Phénix, royalement tagué sur le flanc de son canon. BB coupa le moteur devant une fourmilière d'ingénieurs, activée à la réparation de M-44 Hammerhead et d'autres M-35 Mako. En l'absence du Capitaine Terrens c'était Athena qui commandait. Elle transmit ses consignes d'un ton que personne ne voulait défier.
_ Les jumeaux, faites le plein d'essences et d'bastos ;
Yankee, avec moi à l'infirmerie ;
Jaws, emmène la gueule d'ange à l'armurerie et trouve de quoi l'équiper. Vous avez quinze minutes, grouillez !
Aaron sauta de la carlingue du Carnage sans discuter et rejoint Jaws. L'impression d'être un enfant à côté d'un géant était plus parlante quand sa tête arriva à peine au-dessus de son coude. Les jumeaux ouvraient la voie au travers du cimetière de chars. Sur le chemin certains mécaniciens, affairés à la tâche impossible de réhabiliter des blindés pour le combat, cessaient leur activité pour les saluer. Parfois d'un simple hochement de tête, et d'autres se plantaient fièrement au garde à vous. Aaron les en remercia timidement, et de son geste anodin, il recevit de grands sourires. Jaws passa son bras bien charpenté autour de ses épaules et le serra amicalement.
_ Alors petit, tu faisais quoi a Glasgow ? demanda t-il d'une voix basse et grave
_ Opérateur radio.
BB marchait deux mètres devant, il se retourna, toujours avec une cigarette dépassant de son épaisse barbe velue, et dit.
_ Tu parlais à qui ?!
Aaron sursauta, toujours surprit par l'agressivité naturelle de son camarade.
_ Je demande...demandais, des frappes d'artillerie.
_ Et t'en avais ? s'étonna Jaws
Aaron baissa légèrement les yeux, en repensant au dernier bombardement qu'il avait confirmé. Il répondit d'un mouvement évasif de la tête. BB cracha par terre en pestant qu'il n'y avait aucun soutien, ni d'artillerie ni aérien, dans le sud de l'Angleterre, et ce depuis des lustres. Tout était mort, et seule l'escouade Phénix survivait dans cet enfer.
C'est alors que des hommes extirpèrent en catastrophe une paire de jambes, orpheline du reste de son corps, qui reposait sur le siège conducteur d'un Mako accidenté. Le tout s'éclata en un flanc ensanglanté à leurs pieds. Le blindage du cockpit fondait comme la glace au soleil, miette par miette, il n'en restait qu'une carcasse dissoute sur des roues brisées. Le véhicule s'immatriculait : XB-01 Mako.
Une bouffée de chaleur emporta Aaron. Son cœur s'embala comme celui d'un marathonien, et sa vue se scinda en trois. Il s'accroupit un instant, à moitié sonné.
_ Lève toi mauviette ! ricana Pyro en se penchant sur lui
Jaws l'attrapa par le bras pour l'aider.
_ Seigneur, j'espère que ce bougre reposera en paix. Mais qu'est-ce qui a pu faire ça ?
_ Un putain d'Exterminateur ! enragea BB qui le diagnostiqua d'un seul coup d'œil. Ces merdes pleins d'acides, sont pires que la peste !
Jaws remit Aaron sur pieds à bout de bras, et tapota par deux fois sa joue pour le réveiller. Il retrouva doucement ses esprits, puis fit signe que tout allait bien. Il zyeuta une dernière fois la plaque d'immatriculation, et se remit en route.
Un immense conteneur monté sur une remorque, servait d'entrepôt d'armes et de munitions. A l'intérieur, il y avait plus d'armes que d'hommes dans toute la résistance pour s'en servir. Trois soldats posés sur des caisses, jouaient aux cartes frappés par la lassitude.
A l'approche de Jaws, le premier soldat le saluat vigoureusement. Les jumeaux entourèrent les deux autres soldats encore assis sur leur caisse. BB regarda le jeux de chacun et écrasa sa cigarette sur le paquet de cartes.
_ Toi, gronda t-il en tapant sur l'épaule du premier à saluer, bouge ton cul et sors moi des cartouches !
Le soldat, prit de cours, s'exécuta sous les yeux de ses deux compagnons qui n'osait pas cligner des yeux. Il ouvrit le conteneur, et demanda : combien ils en voulaient.
_ 10 000 cartouches incendiaires ; 10 000 tungstène ; 110 obus perforants ; 90 au phosphore. Et bouge ton cul j'ai pas toute la journée ! beugla t-il avec son menaçant accent polonais
Pyro se plaça derrière un deuxième soldat, et lui massa gentiment les épaules. Il pencha la tête jusqu'à son oreille.
_ Va l'aider. susurra t-il avec un sourire malsain
Celui-ci bondit de sa caisse et assista son comparse _ puisque plus aucun véhicule ne circulait dans la région, excepté le Carnage, les munitions abondaient et prennaient lentement la poussière_ alors par boîte de mille cartouches, ils empilèrent les munitions destinées aux tourelles du Carnage et les obus pour le canon principal sur un chariot. Pyro sauta dessus, et son frère le ramena sans plus tarder.
Les deux soldats dans le conteneur s'essuyèrent le front, soulagés. Puis ils remarquèrent que Jaws et Aaron attendaient patiemment leur tour.
_ J'aurais besoin d'une armure high-tech pour mon pote. dit Jaws en s'avançant. Et un pétard puissant mais stable.
Le premier soldat acquiesça, et s'enfonça dans l'armurerie. Il ramena un ensemble d'armure et une panoplie de pistolets qui sortaient à peine de l'usine. Jaws examina les différents modèles et désigna celui qui convenait le plus au faible gabarit d'Aaron. Il choisit un Phalanx. Aaron s'en saisit d'une main hésitante.
_ Tu sais t'en servir ? s'assura Jaws
_ Je m'en sortirai.
_ Si ça chauffe, je veillerai sur toi de toute façon. Utilise le uniquement pour rester en vie. Tout ce qui est plus gros qu'un Zombie, pas la peine de tirer dessus.
Il lui confia ensuite le plastron d'une armure de combat qui possèdait un relais radio intégré. Un gantelets équipé d'un omnitech haute gamme. Et un casque standard de l'armée de l'Alliance.
_ Te voilà prêt pour la guerre, mon frère ! ria-t-il en tapant sur le haut du casque
Les trois soldats, également armuriers, s'eprennaient de fascination pour le colosse en armure lourde, au visage momifié, et à la voix si intimidante. Le premier demanda du bout des lèvres s'il faisait bien partie de la "mythique" escouade Phénix. Jaws acquiesça gentiment, puis un deuxième soldat questionna Aaron.
_ Toi aussi ?
Avant qu'il ne puisse répondre, Jaws attrapa fermement son épaule.
_ Bien sûr, ce gaillard paye pas de mine, mais il nous vient directement d'Edimbourg !
Stupéfaction. Les trois armuriers restèrent bouche bée. Une sueur froide glissa dans leur dos. Tout le monde connaissait le récit de la bataille d'Edimbourg, mais aucun survivant ne pouvait en témoigner. Aaron était le premier qu'ils rencontraient, et sans doute le dernier également. Ils insistèrent pour une poignée de main respectueuse, puis le premier armurier sursauta, prit par une idée soudaine.
Il ouvrit une caisse des opérations spéciales et en sortit un fusil-mitrailleur : Typhoon N7. Il le tendit vers Jaws qui n'en croyait pas ses yeux.
_ Vous en aurez plus besoin que nous ! dit le troisième armurier
Jaws testa la mire, vérifia la capacité du magasin, puis la mobilité une fois l'arme à l'épaule. C'était une arme qui pesait sa puissance de feu. Aaron le voyait s'amuser comme un enfant avec son jouet, et se disait que lui-même n'arriverait pas à manipuler un tel calibre.
_ Celui-là a été fabriqué pour toi, c'est sûr ! commenta t-il tout autant émerveillé
_ Le premier monstre que je dégommerai avec ce bijou sera pour vous. Merci !
Jaws regarda à son poignet comme s'il y avait une montre, puis se dit qu'il fallait retourner au Carnage avant qu'Athena ne les massacres. Le canon de son nouveau meilleur ami sur l'épaule il dit en s'éloignant.
_ Que dieu vous garde, mes frères !
Les trois armuriers saluèrent au garde à vous. Aaron rangea son arme dans le holster à sa cuisse droite puis rejoint son camarade.
☆☆☆
Adossé sur la façade ressoudée du Carnage, Aaron profita d'un moment de pause pour pianoter sur son nouvel omnitech. Celui-ci était le dernier cri en matière de fabrication de drones holographiques. Il se souvint alors de la formation éclair que lui avait inculqué son père à Glasgow. Générer et téléguider un drone était monnaie courante à cette époque, jusqu'à qu'une grenade IEM le prive de son ancien omnitech. Il décida d'en reprogrammer un pour vérifier qu'il n'avait pas perdu la main.
Le micro-atelier sur son poignet généra une boule lumineuse bleue qui flottait, légère comme l'air. Le doigt sur son panneau de commande, le drone suivait chacun de ses mouvements. Il le fit voler au-dessus du Carnage, où BB et Pyro chargeaient les munitions. Puis il glissa en rase-motte jusqu'au banc, où Athena changeait l'épais pansement qui entourait le crâne de Jaws. Ce dernier tendit la main, fasciné par sa couleur apaisante. Le drone s'y posa, silencieux et doux, puis disparut. L'omnitech pouvait supporter la dépense énergétique demandé par un drone qu'une quarantaine de secondes.
_ Hey ! appela Pyro qui attachait des boîtes de munitions sur le toit du Carnage. Attrape !
Il envoya un paquet de cinq cartouches thermiques, et mima de les rangers dans les poches ventrales de son armure. Aaron s'y plia sans broncher. C'est alors que BB lâcha deux caisses d'obus sur le chariot qui se renversa avec le poids, puis chargea aussi survolté qu'un éléphant. En dix secondes il avait traversé la base, mais l'on entendait ses menaces comme s'il était à côté.
_ Bande d'enfoirés. Comme si les Moissonneurs suffisaient pas ?!
Pyro utilisa ses capacités biotiques pour se déplacer à la vitesse du son. Une fraction de secondes lui suffit pour disparaître et arriver à côté de son frère. Aaron s'y précipita, soucieux mais surtout curieux. Un groupe de Turiens avait établi leur camp à l'écart des autres résistants, et attiraient les foudres des jumeaux. Le plus gradé d'entre eux, un sergent, maintena ses hommes au respect d'un furtif geste du bras, et s'avança d'un pas modéré.
_ S'il vous plaît messieurs, nous ne cherchons pas les embêtements.
Pyro s'en fichait éperdument et lui colla son nez au visage.
_ Ferme la, tête de piaf ! s'exclama t-il en serrant les poings
Les six soldats Turiens restaient imperméables aux folies fantasques des jumeaux. Leurs armes étaient rangées en faisceaux le long de leurs couchettes, et ils se partageaient le peu de nourriture dextroaminé qu'ils avaient en réserves. Leur sergent répéta son geste de ne pas intervenir, et ils obéissèrent sans conteste. BB choisit le premier qui lui venait à portée de main. Il dégaina un poignard de l'arrière de sa ceinture, celui-ci pouvait être confondus avec un sabre. Puis il frotta le tranchant de sa lame sur sa joue au point de s'automutiler.
_ J'aime pas trop ta gueule à toi, si je te plumais comme un bon gros poulet ?!
Là encore, le Turien ne bronchait pas. Son regard se plongeait au loin, et vrilla à l'approche d'une silhouette blonde et beaucoup plus menaçante.
Athena s'imposa entre Pyro et le sergent Turien. Dans un maladroit réflexe, le combattant biotique lui claqua la main. La réplique fut immédiate. Elle le saisit par le col de son gilet, et lui brisa le nez avec un coup de tête. Elle passa une jambe derrière lui pendant qu'il reculait et d'un coup de coude dans le plexus, elle l'envoya valser. Pyro s'écroula trois mètres plus loin le visage en sang.
_ Foutez encore la merde, et j'vous défonce tous les deux ! avertit elle avec un regard électrique. Compris ?!
Elle tourna ses yeux ardents sur BB qui ne lui répondit pas. Elle répéta sa menace, et cette fois fut la bonne. Il rangea son poignard dans le fourreau de sa ceinture puis recula sans lâcher le Turien des yeux. Il marmona alors dans barbe.
_ C'est vous le chef...
Athena assèna un dernier regard à Pyro qui cherchait encore sa respiration. Il se relèva difficilement. Son geste approximatif suggéra qu'il avait appris sa leçon, puis lorsqu'elle retourna au Carnage, il en profita pour murmurer en polonais.
_ Cette petasse sera pas toujours là pour vous protéger. Un jour je me pencherai sur ton corps en souriant !
Un message tomba de Base Liberty dans la foulée. L'escouade Phénix repartait en mission, et avec le soutien du groupe de soldats Turiens. Dans deux véhicules différents, le Carnage en tête, ils passèrent les portes de la base, qui se verrouillèrent derrière eux, et s'enfonçèrent vers le côté français du tunnel sous la Manche.
___A suivre___