Némésis

Chapitre 3 : Eux

4029 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a environ 1 mois

Mot de l'auteur


Malgré moi, j'ai dû prendre certaines libertés avec la licence des X-Men et des Avengers. Je beaucoup plus fidèle au dessin animé des années '97 ainsi qu'aux comics originaux. Malheureusement, je me suis rendue compte que certains éléments m'empêchaient de narrer mon histoire comme je l'aimerais. Donc, malgré certaines références aux comics, il se peut que certains éléments ne correspondent pas vraiment à l'histoire originale. Je vous demande d'être indulgente avec moi. J'essaie toujours de me renseigner un maximum afin d'être cohérente.


En tout cas, j'espère que vous apprécierez ce chapitre. Je l'avais en tête depuis un moment. Il est un des moments auxquels je songeais avant même de concevoir le scénario de cette histoire.


Bonne lecture!


3. Eux

 

Charles Xavier pénétra dans la cuisine. Ce matin, il s’était levé extrêmement tôt comme à son habitude. Dehors, le soleil ne s’était pas encore levé. Nous étions un jour de semaine et des cours devaient être orchestré dans cet institut. En tant que professeur, même s’il logeait dans son établissement scolaire, il mettait un point d’honneur à montrer l’exemple d’une vie saine.

Charles s’arrêta sur le seuil de la pièce. Il sourit devant cette vision bienheureuse. Scott Summers, surnommé cyclope à cause de son handicap, se servit une tasse de café. Conservant le mug en main, il posa l’autre sur les hanches de sa femme et déposa un baiser sur sa tempe pendant que celle-ci se pressait un jus d’orange.

Aux fourneaux, Tornade cuisinait de délicieux pancakes que Jubilée, leur jeune recrue de dix-sept ans, s’impatientait de déguster. Elle avait d’ailleurs au préalable installé les couverts et le sirop d’érable sur la table en bois trônant au milieu de l’immense pièce.

Logan jetait un regard courroucé à l’adolescente devant tant d’exubérance à la simple idée de manger ces choses sucrées. Lui, il mangeait comme chaque matin son lard frit et ses œufs au plat. Une tranche de pain complet accompagnait idéalement son repas. Si seulement il s’entendait bien avec cet empaffé de Scott, il lui aurait demandé une tasse de son café. En plus, la mixture sentait incroyablement bon. Il se promit qu’il se servirait lui-même quand le couple serait parti. Il était hors de question que cet idiot le vît savourer sa préparation.

L’homme bougon reporta son attention sur la cuisinière. Tornade était véritablement mignonne dans son tablier crème. Elle avait rassemblé ses longs cheveux blancs en chignon au-dessus de sa tête. Cela lui donnait une vue imprenable sur sa nuque et sa peau couleur chocolat.

Logan se faisait la réflexion depuis quelques temps : Tornade était vraiment belle. Il se sentait attiré par elle. Pourtant, son cœur continuait de soupirer pour Jean Grey. Il savait qu’il devait l’oublier maintenant qu’elle était mariée à Scott Summers, ce playboy de pacotille.

Sa raison lui dictait de tenter sa chance auprès de belle femme comme Tornade. Elle aussi ne semblait pas indifférente à son charme bestial. Il avait surpris à plusieurs reprises ses yeux se poser sur lui. Aujourd’hui aussi, elle coulait un regard en sa direction, souriant timidement à certaines de ses réactions. Son cœur, quant à lui, criait à l’infidélité devant une telle possibilité. Il aimait Jean Grey et il était incapable de penser à une autre alors que cette dernière vivait à quelques mètres de lui.

Wolverine avait bien sûr songé à prendre sa bécane et à se tirer d’ici face à un dilemme aussi épineux. Il n’avait pu s’y résoudre. Chaque fois qu’il était parti, soi-disant pour toujours, il revenait avec un sentiment heureux. Ici, c’était sa maison. Ici, c’était sa place auprès de ces gens. Et pour le bien de tous, il ne prendrait aucune décision, laissant partir la rouquine mariée et la belle Africaine soupirer dans l’ignorance de ses états d’âme.

Charles Xavier les observa un à un depuis sa chaise roulante. Personne ne s’était encore aperçu de sa présence. Il en profita pour savourer cette ambiance bon enfant. S’il devait définir le bonheur, il décrirait cette matinée.

C’était cela une famille : des gens rassemblés par amour et faisant des compromis pour obtenir une certaine harmonie. Encore mieux, c’était la famille que Charles Xavier s’était construite au fil des années. Bien qu’ils n’étaient aucun liés par le sang, ils l’étaient par des liens bien plus forts. Son cœur s’emplit de joie. Ce manoir n’avait pas toujours été synonyme de foyer. Mais, ces gens, ces mutants, avaient accompli par leur présence ce que ses parents humains n’avaient jamais pu réaliser de leur vivant : un endroit que Charles pouvait appeler « chez moi ».

-Bonjour professeur, l’accueillit Scott en lui préparant une tasse bien chaude, à la mauvaise humeur grandissante de Logan.

Charles Xavier rit en captant malencontreusement les pensées de Wolverine.

« S’il lui sert encore du café, il n’en restera plus pour moi. Je ne suis jamais arrivé à le faire aussi bien que lui. Mais je préfère mourir que lui demander son truc. »

L’homme rustre se tourna vers le professeur. Il ne comprit pas son hilarité soudaine mais il eut la désagréable sensation que c’était à ses dépens. Son instinct le trahissait rarement. Il aimait bien le vieil homme. Il n’avait pas envie de lui chercher querelle. Il pouvait laisser couler pour cette fois.

Tornade, la déesse des éléments, retourna son dernier pancake. Elle salua le professeur d’un large sourire. Ce dernier était comme un père pour elle. Il l’avait sauvée de la misère et offert une vie agréable. Elle lui proposa une de ses créations qu’il déclina poliment, préférant se contenter d’un peu de pain et de fromage.

Jubilée fit retentir les couverts sur la table.

-Tornade, j’ai faim !

-Oui, oui, ça arrive.

L’Africaine déposa son dernier pancake sur la pile. Jubilée saliva à la vue de cette montagne sucrée alléchante. Elle remercia chaleureusement Tornade pour son merveilleux travail.

À peine la jeune femme eut déposé la pile, qu’elle se sentit soudainement pris d’un vertige. Elle posa une main à plat sur la table pour s’empêcher de tomber ; son autre main pressa sa tempe en espérant soulager sa propriétaire.

-Professeur…

Charles comprit à son ton plaintif que quelque chose n’allait pas. Tornade n’était pas du genre à se plaindre. Ororo Munroe, alias Tornade, ancienne reine du Wakanda, était une guerrière. Elle avait affronté moult dangers, souffert de mille maux et vaincu bien des obstacles. Si elle exprimait une faiblesse devant eux, c’était qu’il y avait un véritable problème.

-Ororo, qu’est-ce qui ne va pas ?

Logan se leva prestement. Il s’approcha d’elle et lui offrit un appui plus sûr que la table. Tornade le remercia d’un hochement de tête, transpirant soudainement à grosses gouttes.

-Professeur… Je…

Elle gémit d’un seul coup. Elle se saisit la tête comme si on venait de la frapper. Logan la prit dans ses bras afin de l’empêcher de tomber. Il la sentait trembler de douleur.

-Ororo, calme-toi ! Comment pouvons-nous t’aider ?

-Mère nature… Quelque chose… Quelqu’un… On joue avec les forces de la nature… On perturbe son équilibre…

-Professeur !

Derrière eux, Jean Grey souffrait du même mal. Elle avait laissé tomber son verre de jus d’orange qui s’était fracassé sur le sol. Elle se penchait en avant, compressant sa tête de ses mains afin d’atténuer cette douleur cuisante. Scott ceintura sa femme, de peur qu’elle ne s’écroulât en avant.

Le professeur voulut se connecter télépathiquement à elles d’eux. Il voulait comprendre leur souffrance soudaine. Il n’en eut pas le temps. Le même mal le frappa. Il se tortilla dans sa chaise sous l’effet du choc électrique émergeant sous sa boîte crânienne. Quelque chose forçait son esprit. Quelque chose envahissait son espace intime. Quelque chose l’obligea à voir…

 

 

L’impératrice de l’Empire Shi’ar, Lilandra Neramani, observa les étoiles à travers la baie vitrée de sa salle du trône. Elle songea à l’immensité de l’univers, à sa propre existence et à tout ce qu’elle avait accompli depuis son couronnement. Elle avait donné des ordres afin de combler les lacunes du précédent règne. Son frère avait été un idiot. Il avait laissé leur monde s’appauvrir et n’avait pas su exploiter le potentiel du peuple Shi’ar.

En réalité, tout cela n’était que des mensonges dont elle s’abreuvait elle-même. Si elle avait été honnête, elle aurait dû s’avouer que ses pensées étaient tournées vers son ancien consort, Charles Xavier. Elle fronça les sourcils à l’évocation de ce nom.

Elle lui avait tout offert : le pouvoir, la gloire, des jambes et son amour. Il avait renoncé à tout cela pour retourner vivre avec ses précieux X-Men. Il lui avait dit qu’ils étaient comme ses enfants, qu’il ne pouvait pas les abandonner face à l’adversité, qu’il avait des responsabilités. Et elle ? N’était-il pas responsable de son bonheur ? Et leur enfant ? Ne pouvait-il pas être un père pour lui ?

Lilandra posa une main sur son ventre. Celui-ci commençait déjà à se bomber légèrement. Elle était au tout début de sa grossesse. Quand Charles était parti, elle-même n’était pas encore consciente de cette petite vie qui se développait en elle. Elle s’était questionnée plusieurs fois sur les décisions à prendre à son sujet. Devait-elle envoyer une missive pour en informer Charles ou devait-elle élever seule cet enfant ?

Après tout, elle se devait d’offrir un héritier au trône. Si Charles était au courant de cette existence, il n’hésiterait certainement pas à se battre pour la réclamer. Lilandra en avait assez des combats. Elle désirait vivre en paix. Elle voulait que son peuple prospérât. Elle était autant l’esclave des Shi’ar que leur impératrice ; cela signifiait de museler ses sentiments au profit des meilleures décisions pour leur bien-être.

L’immense porte d’entrée s’ouvrit en un grincement qui retentit dans la pièce vide. Lilandra n’avait pas besoin de se retourner pour savoir qui venait d’interrompre ses noires pensées. Cette petite s’inquiétait trop. Elle le sentit en effleurant son esprit.

Lilandra possédait un pouvoir équivalent à Charles Xavier. C’était une des nombreuses choses qui les avaient rapprochés : leur connexion télépathique. Cette petite aussi possédait un certain don. Son nom n’avait pas été choisi au hasard.

Oracle s’approcha doucement de son impératrice. Elle ne désirait pas la déranger, juste la distraire de son ennui apparent. Elle sentit, sans oser trop s’immiscer dans la conscience de sa souveraine, que la disparition du consort lui occasionnait bien des tourments. Cet humain n’était pas digne d’elle, de sa noblesse. En tant que Garde impériale, elle faisait d’un devoir de s’occuper du bien-être de sa souveraine bien-aimée.

Oracle s’agenouilla dignement devant Lilandra. Cette dernière l’observa en silence. Elle appréciait cette petite, même si elle n’était pas originaire de son monde. Elle comprenait son désir de la protéger.

-Majestrix, commença Oracle, je souhaiterais… Aaaah !

Oracle se tint la tête. Son visage exprimait une atroce douleur. Elle s’effondra au sol, incapable de rester stable sous l’effet de cette attaque psychique. Elle hurlait ce qui alerta les gardes à l’entrée. Ils déboulèrent dans la salle du trône armés jusqu’aux dents, prêts à protéger leur impératrice.

Lilandra resta figée un instant. Elle ne comprenait pas ce qu’il se passait. Une seconde auparavant, tout allait bien. Elle utilisa son pouvoir pour calmer son sujet. Son esprit se heurta à une paroi de verre. Oracle était dans les ténèbres. Elle avait mal. Elle voulait que ça cessât.

Brusquement, l’esprit de Lilandra fut éjecté hors de ce monde psychique. Elle en fut d’autant plus déstabilisée. Qui pouvait donc contrer son pouvoir ? Elle se vantait d’être un des télépathes les plus puissants de l’univers. Force était de constater qu’elle venait de rencontrer un adversaire de taille.

La Majestrix serra les dents. Elle ne laisserait point son sujet souffrir sans se battre. Elle renouvela sa tentative.

Malheureusement, elle fut elle-même victime de cette attaque. Une explosion de douleur s’empara de son crâne. Elle écarquilla les yeux sous cette perte de contrôle de son corps. Incapable de maintenir ses jambes, elle tomba à genoux. Elle ne parvint pas à enrayer le phénomène malgré toute sa puissance.

Quelqu’un était en train de violer son esprit. Quelqu’un envahissait son intimité. Quelqu’un la força à voir…

 

 

Erik Magnus, surnommé Magneto, étudiait les plans de construction d’un nouveau bâtiment. Il n’avait pas renoncé à son idéologie d’un refuge pour les mutants. Lui-même mutant, et ayant échappé à la cruauté nazie dans son jeune temps, il connaissait suffisamment la nature humaine pour la craindre.

Les humains n’accepteraient jamais ce qui était différent d’eux. Or, les mutants, par leur apparence et leur pouvoir, se distinguait de l’humain lambda. Ils étaient l’évolution de l’espèce. Ils représentaient l’avenir. Du moins, si les humains les laissaient vivre en paix.

Il avait réalisé bien des tentatives par le passé : combattre l’infâmie, construire un refuge dans l’espace, même la tactique pacifique de son ami, Charles Xavier, durant son bref passage chez les X-Men. Toutes avaient lamentablement échoué. Aujourd’hui, il se sentait vieux et fatigué. Il en avait assez de ses combats infructueux. Il voulait se construire une famille, un foyer où il pourrait vivre en paix ses derniers jours.

Magneto soupira. Il s’appuya sur le dossier de sa chaise et mit sa tête en arrière. Il ferma les yeux une seconde, savourant le silence de son bureau de fortune. Il vivait caché, dans un endroit misérable, avec quelques mutants encore fidèles à sa cause. Cette pauvre cabane abandonnée sur le flanc d’une montagne lui donnait le sentiment d’être un rat.

Secrètement, il enviait Charles. Il était tout l’inverse de lui, que ce fut par sa façon de penser ou de vivre. Charles était entouré par des personnes qui l’aimaient. Lui, c’étaient des créatures qui le craignaient ou bien qui le suivaient car leur apparence ne leur permettait pas de se fondre parmi les humains.

Brusquement, un mutant à l’aspect d’un crapaud ouvrit la porte de son bureau. Il était essoufflé et trempé. Derrière lui, le ciel nuageux grondait. Un éclair éclaira brièvement la pièce. Cette tempête était soudaine et étrange. Magneto le sentit grâce à ses pouvoirs magnétiques.

-Chef, il y a un problème avec les télépathes.

-Un problème ?

-Ils souffrent tous. Ils hurlent. C’est comme si quelqu’un les attaquait tous en même temps.

Magneto songea un instant à son ami Charles, le plus grand télépathe qu’il connaissait, ainsi qu’à son arme secrète, le Cérébro. Grâce à cette machine, Xavier pouvait agrandir son pouvoir et toucher de son esprit tous les mutants de son choix. Lui seul était capable d’un tel exploit. Erik chassa immédiatement cette idée. Charles n’était pas cruel au point de faire souffrir tous les télépathes.

-Très bien. Je vais voir ce qu’il en est.

Magneto mit son casque qui le protégeait de toute attaque psychique. Avec un sang froid impressionnant, il suivit son subordonner vers les télépathes en souffrance, prêt à avoir le fin mot de cette histoire…

 

Le monde…

La fin du monde…

Le dernier grain de sable tombe…

Elle s’est éveillée…

 

Charles Xavier haletait. Il manquait d’air. La douleur s’apaisait enfin. Finalement, il se décida à ouvrir les yeux. Il était à genoux. Il redressa la tête, encore confus des derniers évènements. Il observa l’endroit où il se trouvait.

Le ciel était sombre. Faisait-il nuit ou cette couche nuageuse empêchait les rayons du soleil d’arriver jusqu’à lui ? Les bâtiments autour de lui étaient en ruines. Personne n’était présent. Le vent soufflait, remuant le sable. Même la nature semblait desséchée dans ce décor de fin du monde.

Le professeur essaya de se lever. Ses jambes fonctionnaient. Cela le rassura : ce monde n’était qu’une illusion de l’esprit s’il pouvait se mouvoir sans aide d’une chaise. En se redressant, il glissa. Le sol n’était pas assuré. Charles regarda sur quoi il était debout. Il hurla de terreur.

Des crânes ! Le sol était jonché de crânes sanglants. Le professeur se rendit compte que son pantalon était complètement maculé du liquide poisseux. Il eut du mal à respirer face à cette vision d’horreur. Ses mains souillées tremblaient.

Charles ferma les yeux. Il s’obligea à inspirer et expirer lentement. Il devait contrôler la crise de panique qui menaçait d’envahir son être. Tout cela n’était qu’un mirage. Il se répéta cette phrase comme un mantra.

Enfin calmé, il reporta son attention sur ce décor macabre. Si quelqu’un voulait lui montrer tout cela, c’était qu’il y avait une raison. Il s’accrocha à cette logique afin de ne pas perdre sa santé mentale.

Il avança comme il put sur le tas de crânes. Bientôt, il aperçut des pierres tombales. Il s’approcha pour y lire les indications, espérant avoir un indice sur ce qu’il se passait. Son sang se glaça dans ses veines au fur et à mesure qu’il déchiffra les noms sur les tombes : Tornade, Jean Grey, Scott Summers, Jubilée... Tous ses X-Men… Morts…

Le silence, jusque-là pesant, fut perturbé par des gémissements. Sur le qui-vive, le professeur se retourna en sursautant. Ses yeux s’agrandirent face à cette vision de l’enfer. Sa respiration se coupa. Devant lui, un immense X en bois était planté au sol. Crucifié à chaque extrémité, Logan, à moitié nu, le corps recouvert de coupures sanglantes, gémissait pitoyablement. Sa tête pendait mollement sur son épaule. Xavier doutait que l’homme était encore conscient. L’agonie était la seule chose qui habitait cette carcasse moribonde.

Charles tendit la main en direction de Wolverine. Il voulait lui venir en aide. Ses yeux s’embrumèrent. La tristesse le prit au dépourvu. Il essuya les larmes au coin de ses yeux. Quand il revint sur le mort-vivant, ce dernier avait disparu de la croix en bois à présent vide.

-Je suis désolée.

C’était la voix timide d’une jeune fille. Charles ne l’avait pas encore vue depuis qu’il était là. Pourtant, elle était juste à coté de lui. La seule explication c’était qu’elle venait d’apparaître tout comme Logan venait de disparaître.

La jeune fille ne devait pas dépasser la vingtaine. Ou alors, son état misérable et fragile la rendait plus jeune. Son visage était à moitié caché par ses longs cheveux châtain clair. Elle regardait avec de grands yeux verts. Des taches de rousseurs parsemaient ses fossettes. Elle était grande, aussi grande que lui. Elle portait un sweat noir à capuche et un jeans délavé. Elle semblait au désespoir.

Philanthrope reconnu, le professeur voulut la réconforter. Rien ne pouvait le toucher davantage que la détresse de jeunes gens. La jeune fille ne se laissa pas approcher. Elle recula tel un animal sauvage blessé.

Ses larmes se mirent soudainement à couler. Elle croisa les bras devant elle, incapable de contrôler son chagrin. Elle pleurait à chaudes larmes, telle une jeune enfant.

-Je suis désolée… balbutia-t-elle, tellement désolée…

-Pourquoi ? Je ne comprends pas.

La jeune fille ne répondit pas. Elle se contenta de secouer la tête de droite à gauche en signe de négation. Elle criait ses pleurs. Elle agrippait frénétiquement ses bras, espérant vaguement contrôler sa crise de larmes.

Charles s’approcha doucement, levant les mains en signe d’amitié. Il lui parla d’une voix apaisante. Il désirait plus que tout lui venir en aide.

-Ne t’inquiète pas. Peu importe ton problème, je suis sûr que nous pouvons trouvez une solution.

-NON ! hurla-t-elle.

Elle saisit le visage du professeur, l’obligeant à affronter son regard émeraude. Les iris se colorèrent progressivement en noir. Charles vit son reflet dans cette immensité noire qu’était devenu ce regard. La jeune fille avait arrêté de pleurer. Elle était à présent inexpressive et pâle.

-Vous ne pourrez rien y faire. Ce monde sera dévasté. Cette terre sera exempte de toute vie. Et tout cela sera de ma faute. Parce que, maintenant, je me suis éveillée à mon pouvoir.

 

 

Charles se réveilla en sursaut. Il avait l’impression de remonter à la surface d’un abîme. Des mains l’aidèrent à se maintenir sur sa chaise. Il était complètement déboussolé et apeuré. C’était rare qu’une telle peur lui comprimât les poumons. Il lui fallut un instant pour réaliser qu’il était chez lui, en sécurité, entouré des personnes qu’il aimait plus que tout.

-Professeur…

Jean Grey posa sa main sur l’épaule de son mentor. À son regard ébranlé, Charles comprit qu’elle avait vu la même chose que lui. De son autre main tremblante, elle agrippait le T-shirt de son mari, un point d’ancrage qui l’empêchait de céder à la panique.

Dehors, une tempête grondait. Les éléments se déchainaient. Puis, aussi subitement qu’il s’était formé, l’orage prit fin. Les nuages se dissipèrent. Le ciel redevint calme.

Charles Xavier se tourna vers Tornade. Celle-ci était toujours dans les bras de Logan. Elle était fébrile. Son front était maculé de sueur. Elel était reconnaissante de l’assistance de Wolverine. Elle se sentait en sureté auprès de lui. Elle répondit à la question muette du professeur en hochant la tête.

-Ce n’était pas une tempête naturelle.

-Je m’en doutais.

Charles tourna violemment sa chaise. Son moment de paix avait pris fin. Il devait prendre les choses en main pour protéger ceux qu’il aimait.

-Professeur, l’interpella Scott, où allez-vous ?

-Au Cérébro, dit-il sans se retourner, j’ai une jeune fille à retrouver.




Mot de l'auteur


-Pour la vision de Wolverine je me suis inspire de l'illustration suivante: https://jethrojeff.com/


-Lilandra est véritablement l'ex-femme de Charles Xavier dans les comics.


-Tornade est divorcée de Black Panther dans la version comics d'où son ancien titre de reine du Wakanda.


Voilà pour certaines références. Bonne journée et merci de m'avoir lue ^^.



Laisser un commentaire ?