Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités

Chapitre 4 : Âme charitable

6613 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/04/2021 22:34

Chapitre IV : Âme charitable

Installé en haut d’un immeuble à Time Square, je regarde les new-yorkais, pressé, marchant dans la rue sans même prêter attention à ce qui se passe autour d’eux. Et même les affiches lumineuses et bruyantes ne parviennent à attirer leur attention et à les extraire de leurs pensées. Quant à moi, mes pensées vagabondes sur les derniers événements qui se sont produits ces derniers mois. En partant de ma déception amoureuse lors de la soirée de réintégration des Avengers, et mon rapprochement avec Deadpool. Cette histoire de popularité, de force, mais aussi ce gala de charité que je tente d’organiser. Et je dois dire que je suis terrorisé à l’idée que cet événement soit un échec et que cela coûte plus d’argent que cela en ramène.

 Et ce fut le bruit d’une sonnerie qui me ramène à la réalité. Il s’agit de Happy qui me cherche pour me conduire jusqu’à l’homme d’acier pour notre rendez-vous. Je descends donc de mon perchoir pour le rejoindre et grimper dans la voiture avec lui. Après quelques échanges banaux, le silence s’empare de l’habitacle, et je répète le monologue que j’ai préparé afin de convaincre Monsieur Stark de participer à cette soirée, et si possible, de faire une donation. J’ai préparé tous les arguments possibles et inimaginables pour éviter d’essuyer un refus. Mais je dois dire que je suis désarçonné par la conversation que je m’apprête à avoir avec Happy :

-      Tu veux demander quoi à Tony ? Me demande soudainement le majordome de Stark.

-      Heu, en fait, j’ai un service à lui demander… Avoue-je un peu gêné de devoir demander de l’aide, et plus précisément de l’argent, à Monsieur Stark.

-      Un costume ? Me demande-t-il l’air détaché.

-      Pas tout à fait… En fait, je suis en train d’organiser un gala de charité pour le centre F.E.A.S.T et…

-      Ah ! Et tu ne pouvais pas lui dire par téléphone ? Fait-il surpris.

-      Bah je voudrais être sûr qu’il dise oui… Et…

-      Bien sûr qu’il va dire oui, répond Happy l’air blasé. Tony ne refuse jamais de donner pour de bonnes œuvres.

Je soupire car dans le fond il n’a pas tort. Mais personnellement, ça me tient à cœur de lui demander en face à face, et j’ai l’impression de demander un immense service. Mais c’est sans doute parce que je n’ai pas l’habitude de demander de l’argent à qui que ce soit. Et même si je le fais pour la bonne cause, cela reste contre nature pour moi.

-      Et sinon, comment va May ? Je n’ai pas trop de nouvelles ces derniers temps… Tente-t-il timidement.

-      Oh ! Elle est super occupée avec le centre F.E.A.S.T et toutes les préparations pour la soirée, réponds-je spontanément.

-      Oh je vois, fait-il avec soulagement. Mais elle ne t’a pas parlé de moi ?

-      Heu vous savez, je ne lui en parle pas trop en fait… On ne parle pas vraiment de ce genre de chose… Lui explique-je avec gêne.

-      Je vois… Tu penses… Qu’elle apprécierait un peu d’aide ?

-      Bien sûr ! Dis-je avec enthousiasme.

L’homme de main semble satisfait de cette réponse, et le reste du trajet fut un peu moins étrange que le départ. Je pense que je ne suis pas le seul à être stressé, et visiblement Happy semble très attachée à elle. Une idylle qui semble naitre sous les meilleurs auspices, et je dois sans doute dire à ma tante de faire attention à ne pas trop laisser Happy de côté. Car, May est comme moi, quand elle se plonge dans le travail, il n’y a rien d’autres qui compte. Aussi, je dois l’encourager à prêter un peu plus attention à ses relations et à ne pas négliger ses proches. Une leçon que je dois aussi apprendre d’une certaine manière.

Après une bonne demi-heure de route, Happy s’arrête devant un large portail qui conduit à un parking souterrain. Celui-ci se situe à proximité d’une grande maison de maitre situé en plein cœur de New-York, et à quelques pas de Central Park. La façade blanche lui donne un aspect chic et classieux qui se fond parfaitement dans ce quartier huppé. La voiture descend dans le garage qui contient plusieurs voitures luxueuses. Enfin, bien moins que celle auxquelles m’a habitué Monsieur Stark. Après tout, il garde peut-être ici les berlines et les voitures sportives dans sa résidence à Malibu.

A l’intérieur, la demeure est gigantesque. Le sol est fait de marbre, et les murs peint en blanc avec une décoration fastueuse, mais aussi chaleureuse. Je sens de bonnes vibrations émaner de cet endroit, mais il y a quelque chose qui me chiffonne malgré tout. Mais je ne saurais pas mettre le doigt dessus. Happy m’indique que Tony se trouve dans le jardin. Aussi, je traverse le salon pour atteindre une immense baie vitrée donnant sur le petit coin de verdure en plein cœur de la Grosse Pomme. De bonne taille, le jardin est joliment arboré et une grande terrasse en carrelage blanc sépare la maison de l’herbe fraiche. Stark est installé sur un fauteuil à l’ombre en train de consulter une tablette. Vêtu d’une chemise et d’un pantalon en lin blanc, il est vraiment très séduisant. D’autant plus que sa peau dorée par le soleil est mise en valeur par ces couleurs claires. Lorsqu’il me voit, il se redresse et vient me saluer chaleureusement :

-      Oh bonjour mon petit Peter ! Comment tu vas mon grand ?

-      Je vais bien… Dis-je en tentant de prendre mon courage à deux mains pour lui demander de m’aider pour mon gala de charité.

Mais avant que je n’aie pu dire quoique ce soit, il m’invite à m’asseoir et demande à Happy d’aller nous chercher de quoi nous rafraichir. Ce qui m’arrange franchement. Entre le fait de le revoir, et le stresse d’avoir quelque chose à la demander, j’ai la gorge sèche.

-      Alors que me veux-tu ? Me questionne-t-il sans détour.

-      En fait…

-      Tony, où sont les boissons ? Nous coupes le bras droit de Stark.

-      Dans le frigo, dit-il à la fois simplement et ironiquement.

-      Oui je sais, mais il est où ? Tous les placards se ressemblent… Marmonne Happy.

-      Fouille, bon Dieu. T’as besoin que je te tienne la main ou quoi ?

-      J’aime pas fouiller chez les autres…

-      Force-toi, grogne l’ingénieur dont la patience semble arriver à bout.

Toujours agacé et pas franchement convaincu, l’homme de main de Stark retourna à l’intérieur me laissant seul avec Monsieur Stark. L’attitude de Happy couplé avec mon sentiment étrange une fois à l’intérieur de cette maison me pousse à demander à l’Iron Man :

-      C’est chez vous ici ?

Soudain, l’ingénieur se ratatine dans son fauteuil avant de me déclarer :

-      Non, on est chez Pepper ici. Je passe quelques jours chez elle… Avoue-t-il à demi-mot.

-      Tant mieux ! M’exclame-je.

-      Bon, tu voulais me dire quoi ? S’impatiente le milliardaire égocentrique.

Mon estomac se serre devant l’attitude lasse de Monsieur Stark. Je sais que j’ai tendance à fourrer mon nez là où ça ne me regarde pas, mais je ne m’attends pas à une réaction aussi agressive… Après, je sais qu’il ne se sent pas très bien depuis sa rupture avec Captain… Et depuis son départ des Avengers. Et moi, bêtement j’appui là où ça fait mal.

Mais ce n’est pas le moment de me décourager et je dois me ressaisir pour lui poser la question fatidique :

-      Monsieur Stark… En fait, je suis venu parce que vous savez depuis quelques temps j’essaye de… heu améliorer mon image… Balbutie-je.

-      En trainant avec Deadpool ? Me coupe-t-il l’air toujours aussi froid et sérieux.

-      Heu, oui, mais ce n’était pas de ça dont je voulais vous parler… Continue-je avec incertitude.

-      Oui, mais c’est un sujet que nous devons aborder, me contredit-il. Peter, je pense que tu commets une grave erreur en continuant à trainer avec un type pareil.

-      Je sais ce que vous pensez Monsieur Stark, mais…

-      Mais quoi ? Peter, sans compter le fait que ce soit un mercenaire entraîné, agile, précis et qui tue sans le moindre remords, ce type n’est pas sain d’esprit. Un jour c’est ton allié, et le lendemain c’est ton pire ennemi et il attente à ta vie. Il n’a aucune morale, aucune valeur. Il ne croit en rien et n’agit que selon son instinct. Tu ne peux pas faire confiance à Wade, Peter.

-      Je…comprends ce que vous dites, mais moi je reste persuadé qu’il y a du bon en lui aussi. Contre argumente-je. Monsieur Stark, vous savez, il est capable d’aimer profondément des individus, comme sa femme, et je ne pense pas qu’on soit foncièrement mauvais quand on est capable d’aimer à ce point-là.

-      Peter, tu peux ressentir de l’amour et être quelqu’un de mauvais, me corrige-t-il. Tous les méchants ne sont pas des sociopathes, et tu le sais très bien. Aurais-tu oublié que le vautour était aussi un père de famille ? Et qu’il aurait été prêt à tout pour sa fille ?

-      Je n’ai pas oublié, déclare-je un peu vexé qu’il remette cette histoire sur le tapis. Mais, je pense que Adrian Toomes n’est pas quelqu’un de foncièrement mauvais et, je suis persuadé qu’avec un peu d’aider et avec l’amour de sa famille, il pourra s’en sortir. Et retourner sur la bonne voie.

-      Peter, arrête de penser que tout le monde peut changer, ce n’est pas le cas ! S’énerve Stark.

-      Pourtant, j’en suis convaincu. Si ce n’était le cas, je ne serais pas héros. Pour moi, être un héros c’est aussi inspirer les autres à devenir meilleur, et pour moi, devenir meilleur cela passe par la possibilité d’accorder une deuxième chance aux personnes qui le méritent !

-      Mais quelqu’un comme Deadpool ne le mérite pas ! Il a eu bien plus de chance que tu ne peux les compter sur tes dix doigts, rétorque-t-il avec énervement.

-      Moi c’est la première chance que je lui donne ! Argumente-je.

-      La deuxième déjà, me contredit Stark. La première fois, il t’a fait croire que tu devais l’aider à récupérer des informations sur nous pour nous protéger, alors que c’est lui qui les avait vendus. Et la deuxième, il t’a accompagné jusqu’en Chine pour me sauver alors que c’était lui qui était derrière tout ça.

-      Et il le regrette vraiment ! Tente-je de le convaincre.

-      C’est entièrement faux. Grogne l’ingénieur. Tu vas finir par te brûler les ailes, Peter.

-      Je sais, mais si on ne m’avait pas donné de seconde chance… J’aurais pu mal finir vous savez…

-      Peter, je ne dis pas ça pour te faire du mal ou te contrarier, mais je le dis pour ton bien. Dit-il en baissant d’un ton et en me parlant comme si j’étais un petit être fragile : je ne voudrais pas qu’il t’arrive quoi que ce soit, tu comprends ? Surtout quand tu es sous ma responsabilité…

-      Mais, je ne suis plus un enfant qui a besoin qu’un adulte veille sur lui, réponds-je dans souffle.

-      Je sais que tu n’es plus un enfant, mais ça ne m’empêchera pas de veiller sur toi, me confie-t-il sur un ton paternel.

-      Mais, qui veille sur vous ?

-      Oh ! Fait-il visiblement surpris. Tu sais, j’ai des amis sur lesquels je peux compter. Happy, Pepper, Rhodes. Je suis bien plus entouré que ce que tu as l’air de penser, petit.

-      Je m’inquiète quand même pour vous.

-      Il n’y a pas de raison, et ce n’est pas ton rôle. Dit-il fermement. Tu ferais mieux de t’inquiéter de tes fréquentations avant de te questions sur les miennes.

Je ne sais pas trop quoi rajouter de plus. J’ai décidé de faire confiance à Deadpool et à lui donner une seconde chance. Après tout, qui suis-je pour lui refuser une possible rédemption ? Et puis, pour le moment, il ne m’a pas déçu. Au contraire, il m’aide.

-      Vous savez, il m’est d’une aide précieuse en ce moment, et il a eu une très bonne idée que je suis en train de mettre en œuvre…

-      Dieu nous préserve… Soupire l’ingénieur.

-      Sous l’impulsion de Deadpool, j’organise un gala de charité pour le centre F.E.A.S.T dans lequel je travaille comme bénévole avec ma tante.

-      Ah oui, le centre qui aide les clodos ? Me demande-t-il sans détour.

-      Heu oui les sans-abris… Le corrige-je. Et… En fait, Monsieur Lee a confié à Spiderman la tâche de l’organiser…

-      Lee ? Comme Martin Lee ? Me demande-t-il avec un soudain intérêt.

-      Oui ! Vous le connaissez ?

-      Oui, un fin amateur d’art. Et de ce que j’en sais, c’est quelqu’un de bien. Approuve l’iron Man.

-      Et… en fait, je venais vous voir parce que… pour le moment il n’y a pas trop de monde qui vient… Enfin pas de gens assez important… et heu…

Je n’ose pas dire fortuné. C’est trop gênant, j’ai vraiment l’impression de faire la manche pour le coup.

-      Tu veux que j’invite des gens ? De préférence fortuné et généreux ? Finit-il ma phrase avec perspicacité.

-      Si ça ne vous dérange pas bien sûr je sais que vous avez plein de chose à faire, et que c’est beaucoup de travail, et que vous n’avez pas que ça à faire, mais… dis-je sans respirer.

-      Respire, me coupe-t-il.

-      Oui, pardon…

-      Et tu aimerais que je donne un petit quelque chose ? C’est ça qui te met dans tous tes états ? S’en amuse le milliardaire.

-      …Oui… avoue-je honteux. J’ai peur que … Personne ne donne rien… Et que ce soit un véritable flop… Le centre n’aurait pas besoin d’engager des dépenses inutiles…

-      La première règle quand tu es riche et que tu es invité à un gala de charité, c’est que tu dois donner un minimum. Et plus les autres donnent, et plus tu es obligé de donner. Sans quoi, tu passes pour un gros radin. Mais, il ne faut pas que la mise soit trop haute non plus, sans quoi, personne ne donnera rien.

-      Ça m’a l’air bien compliqué tout ça… Murmure-je pour moi-même.

-      Je m’occupe de tout. Conclut-il.

-      Je ne sais pas comment vous remercier ! Réponds-je avec un enthousiasme soudain.

Savoir qu’il va s’occuper de tout me soulagement intensément. Je n’ai pas réalisé à quel point j’étais stressé par cette soirée jusqu’à cet instant précis. Au moins, même s’il n’y a pas grand monde, je sais qu’avec ce que va nous donner l’ingénieur cela va nous permettre d’au moins rentrer dans nos frais. C’est déjà ça.

Mais alors que je suis en train de me réjouir de cette nouvelle, une nouvelle boule de stresse se loge dans mon estomac quand je réalise que j’ai prévu d’inviter les Avengers. Sauf que qui dit Avengers, dit Captain America. Et les relations entre les terribles amants n’ont jamais été aussi mauvaise… Et je pense qu’avant de l’inviter, je dois demander l’autorisation à mon mentor… Et aussi m’assurer que tout se passera bien.

-      Par contre… Je pensais inviter d’autres super-héros comme les Defenders ou les X-men… Alors ça ferait bizarre si j’invitais tout le monde sauf…

-      Les Avengers ? Finit-il ma phrase. Peter, si tu veux les inviter, je ne vais pas t’en empêcher. Ce serait bon pour leurs images… en plus…

-      Mais Captain America serait là aussi, et je ne veux pas qu’il y ait… de disputes… Ce sera une soirée très importante…

-      T’en fais pas Peter, je serais sage, approuve-t-il avec un petit sourire. Même si je ne l’ai pas toujours prouvé, je sais me tenir. Et à part l’autre jour, Captain sait aussi se tenir en général…

-      L’autre jour ? Demande-je intrigué. Quand vous avez annoncé que vous partiez ?

-      Ah oui, c’est vrai qu’il y a eu cette fois-là aussi. Non mais, s’il n’y a pas Strange, ça devrait bien se passer. Conclut l’ingénieur.

-      Pourquoi ? Il s’est passé quelque chose avec Strange ? Vous sortez avec lui maintenant ? Le questionne-je tandis que mon cœur se serre l’espace d’une seconde.

-      Non… en fait, pour tout te dire… Steve est venu chez moi pour discuter l’autre jour, et j’étais avec Strange en train de travailler. M’explique-t-il avec calme. Et comment te dire ça… Captain a imaginé que j’étais en train de jouer au docteur, et il en a collé une à Strange.

-      Captain a frappé Strange ?! M’écrie-je interloqué

-      Ne soit pas choqué, intervient Happy en revenant avec les verres. Faut dire que le sorcier l’a bien cherché.

-      Comment ça il l’a cherché ???

-      Ce type est détestable, explique Happy d’un air neutre même si le ton de sa voix est assez froid.

-      Oh, juste parce qu’il se moque un peu de toi, ça fait de lui quelqu’un de détestable, soupire l’ingénieur avec toutefois un certain air moqueur sur le visage.

-      Je suis sûr qu’il a poussé Captain à bout, dit-il froidement. Et je n’aime pas la façon dont il vous traite.

-      Il vous traite mal ? Demande-je tout de suite.

-      Bien sûr que non, réplique l’ingénieur.

-      Il vous traite comme un bout de viande, ou une récompense.

-      J’en fais de même avec lui, dit-il un peu plus froidement. On peut passer à autre chose ? Le petit n’est pas venu ici pour ça.

           Suite à cela, nous discussion de tout et de rien autour du verre qu’a fini par nous rapporter l’homme de main de monsieur Stark. Et je dois avouer que j’ai profité de ce moment pour lui montrer les plans de mes derniers gadgets pour avoir les meilleurs conseils possibles. Et l’ingénieur ne n’est pas privé de me guider et de corriger mes erreurs. Grâce à ça, j’aurais mon prochain costume qui devrait être une pure merveille ! Et ce sera en partie grâce à moi ! Et ce n’est qu’avec l’arrivée de Pepper après une dure journée de travail que je décide de les quitter. Happy me reconduit jusqu’à mon appartement dans lequel je loge avec ma tante.

-      Merci de m’avoir ramené Happy… Je pensais… Qu’il se fait un peu tard, vous devriez peut-être dormir dans le canapé, non ?

-      Oh non, je ne peux pas m’imposer comme ça ! Répond-t-il sous l’emprise de la panique.

-      Ou simplement prendre un café ? Contre propose-je. On verra la suite après ?

-      Un café… oui… ça me semble raisonnable… j’ai encore de la route si je dois rentrer après, ça me ferait du bien d’avoir un peu de caféine… Avoue-t-il en cherchant une bonne excuse pour rentrer.

Nous grimpons jusqu’à notre appartement dans lequel m’attend déjà May. Elle semble surprise de me trouver en compagnie de Happy. Mais elle l’accueille avec toute la courtoisie avec laquelle elle traite n’importe qui. Peut-être même un peu plus chaleureusement encore. Ne voulant pas les déranger, ni assister à ce spectacle, je décide de m’éclipser en prétextant devoir faire Spiderman.

Après plusieurs heures à avoir arpenté les rues agitées de New York, je finis par me poser sur un immeuble épuisé par ma journée. Ce fut alors d’une voix familière vient me trouver :

-      Alors cette journée ? Fructueuse ?

-      Comment tu fais pour toujours me trouver ? Demande-je un peu surpris de le voir me localiser avec tant de faciliter à chaque fois.

-      L’amour nous guidera[1]Dit-il en poussant la chansonnette.

-      Qu’est-ce que tu racontes encore ? Demande-je à la fois amusé et épuisé.

-      Je sais qu’un jour, notre amour, guidera nos pas, toujours ! Si toi t’es près de moi, la nuit fera place au jour. Tout s’éclairera puisque tu es là !

-      Wade ! Je ne te demande pas de chanter du Disney, réplique-je en riant. Mais pour répondre à ta question, oui la journée a été fructueuse. Monsieur Stark va venir, et il va inviter plein de gens fortunés !

-      Oh je vois, fait-il avec malice. Mais, ton cœur ne bat toujours que moi ? Même après l’avoir revu ?

-      Je dois t’avouer que lorsque je l’ai aperçu… Mon cœur s’est un peu emballé… Mais, ce n’est pas… comme avant. Tu vois, à chaque fois que je le vois j’ai l’impression que ça devient différent. C’est un peu comme… une vague qui passe, tu vois ce que je veux te dire ?

-      « Pas du tout » dit-il de sa voix aiguë avant d’ajouter plus sérieusement :

-      Tant que moi, je suis le tsunami de ton cœur !

Il profite de cette pseudo déclaration pour venir s’allonger à mes côtés sur le toit et regarder le ciel. Enfin, moi je regarde la voûte céleste, son regard à lui est plutôt dirigé vers moi. Son attitude, son regard sur moi, ses paroles, ses gestes… Tout porte à croire qu’il éprouve des sentiments à mon égard… Mais je ne peux m’empêcher de me demander… Pourquoi ? Je ne suis qu’un gamin, à peine un super-héros. Je lui fais la morale sans arrêt, et j’aime… aimais… quelqu’un d’autre…

-      Pourquoi tu m’aimes ? Lâche-je soudain sans m’en rendre compte.

-      Quoi ? Fait-il surpris.

Oh non ! J’ai pas pu dire ça à voix haute, si ? Paniqué, je tente de dissimuler ce que j’ai dit :

-      Oh non Wade ! Pardon ! Je voulais dire…

-      La réponse est simple Spidey…

o  « Tu as le plus beau cul de l’univers Marvel ! »

-      Non ! Pas ça ! Enfin… Un peu… Mais, ce que j’aime chez toi, c’est que tu es tout ce que je ne suis pas, et que je ne serais jamais. Tu es intelligent, tu es dévoué aux autres et plus important encore, tu me traites avec respect. Cela fait des années que personne ne m’a regardé comme tu le fais.

-      Je n’ai pas l’impression de te traiter différemment des autres… Avoue-je un peu honteux, car j’ai l’impression de ne pas mériter ses compliments.

-      Et tu as tout à fait raison, tu traites tout le monde façon égal. Riche, pauvre, criminel ou innocent. Tu vois le bon dans chacun, et tu veux nous donner à tous une seconde chance… Comment ne pourrait-on pas tomber amoureux de quelqu’un comme ça ?

-      Je…

Mes joues s’empourprent à l’écoute de cette incroyable déclaration. Le mercenaire, malgré mon masque, semble s’en apercevoir puisqu’il s’approche de moi, et se place au-dessus de moi. Il glisse sa main sur mon visage pour enlever le bas de masque tandis que le sien est déjà retiré en entier. Il se penche en douceur au-dessus de moi avant de venir sceller ses lèvres sur les miennes. Sa langue se glisse dans ma bouche pour entamer une danse sensuelle. J’ai déjà l’impression que mon cœur est sur le point d’exploser, mais je suis rapidement ramené à la réalité, lorsque je sens sa main glisser sur mes parties intimes. Pris de panique, je repousse l’homme aux multiples personnalités avant de fuir hors de sa portée.

-      Peter… Lâche-t-il déboussolé.

-      Je dois y aller ! Demain, j’ai encore plein de chose à faire !

Sans attendre sa réponse, je bondis du toit pour m’enfuir aussi loin que possible de lui. Qu’est-ce que je suis en train de faire… Wade n’est pas du tout quelqu’un pour moi… Monsieur Stark m’a mis en garde contre lui, et moi… Je suis en train de tomber amoureux ? Non… je ne peux pas l’aimer… Il est… en plus il est… défiguré… Il est fou… il tue des gens…. Je ne peux pas faire ça… Pourtant lorsque sa bouche s’est posée sur la mienne… Mon cœur a cessé de battre l’espace d’une seconde. Je n’ai encore jamais ressenti ça… C’était… Si intense… Si incomparable avec ce que j’ai pu ressentir pour Monsieur Stark ou pour Lize… Je… Je ne peux juste pas… Ce ne serait pas bien…

Aussi, les jours suivant, j’ai tout fait pour l’esquiver autant que possible, ou pour le croiser en étant entouré d’un maximum de personne. Et pour ça, avec l’approche du gala les occasions de fuir les têtes à têtes sont nombreuses. Dans un premier temps, j’ai réussi à trouver les defenders pour les inviter. Et si Daredevil accepte avec joie de venir aider les plus démunies, ce fut une autre paire de manche que de convaincre Jessica Jones qui, je cite : « t’as vue où j’habite ? Je fais partie des plus démunis, j’ai rien à faire là-bas… », mais qui se laisse convaincre à l’idée que sa présence puisse l’aider à redorer un peu son image. Et qu’au pire, il y aura de la nourriture gratuite.


           Puis, ce fut au tour des Avengers car je ne peux pas me permettre de les prévenir au dernier moment. Aussi, je me rends jusqu’au quartier général avec la même angoisse que celle qui m’étreint quand je vais voir monsieur Stark. A peine arrivé, ce fut le majordome artificiel des lieux qui m’accueil et qui m’invite à patienter dans le salon le temps que Captain Amercia vienne à ma rencontre.

           Je dois dire que je suis relativement angoissé à l’idée d’être ici. Et j’ai la gorge sèche. Une sensation qui s’empire lorsque le soldat passe le seuil de la porte, le sourire aux lèvres. Je me force à sourire à mon tour avant de dire, presque dans un murmure :

-      Bonjour Monsieur Captain…

-      Bonjeur Spiderman. Me salue-t-il avant de rajouter quelques secondes plus tard : Je peux vous aider ?

-      Heu… oui, en fait, j’aurais un service à vous demander, mais heu, cela n’a rien à voir avec les Avengers. Enfin si… ça a à voir quand j’y pense… Mais… Balbutie-je pathétiquement.

-      Tu sais, tu peux me demande ce que tu veux, il n’y a pas de mal à ça, tente-t-il de me rassurer.

-      On peut… genre s’assoir quelque part ? Demande-je avec cette angoisse toujours prenante.

Et pour mon plus grand soulagement, il accepte. Je crois que j’aurais fini par tourner de l’œil si j’avais dû avoir cette conversation debout sans la possibilité de reprendre mon souffle. Je suis donc le blond jusqu’au salon des Avengers. Un salon que j’ai eu l’occasion de fréquenter régulièrement ces deux dernières années notamment en compagnie de Monsieur Stark. Nous avons passé ensemble de nombreuses soirées à regarder des films qui ont plus ou moins intéressés mon mentor. Le nouveau maitre des lieux s’installe dans un immense canapé en cuir noir en face de moi tandis que je me suis blotti dans un large fauteuil.

Comme il me fixe en silence, je sais que c’est à moi de reprendre la parole. Et qu’il est grand temps de lui demander de venir à mon gala de charité :

-      En fait, en tant que Spiderman, je suis en train d’organiser un gala de charité pour le centre F.E.A.S.T à New York dans le Queen’s.

-      Le centre F.E.A.S.T ? Me questionne-t-il.

-      Oh ! C’est un centre qui aide les sans domicile fixe pour qu’ils puissent avoir un lit, de la nourriture, des distractions. Mais plus important encore, c’est un centre qui les aide à se réinsérer dans la société en les aidant à trouver du travail. Explique-je aussi naturellement que possible. Sauf que tout cela, ça demande des ressources, et même si Monsieur Lee finance quasiment tout… Je pense que notre devoir de super-héros va au-delà d’arrêter des méchants, c’est aussi aider ceux qui en ont besoin.

Je souffle de soulagement à la fin de ma tirade. J’ai réussi à dire ce que je veux, et à présenter le centre F.E.A.S.T et sa mission aussi bien que possible. Enfin, aussi bien qu’il m’est possible de le faire.

-      Je suis entièrement d’accord, malheureusement, je n’ai pas grand-chose à donner. Enfin, je crois… Dit-il en réfléchissant. Tu sais, Spiderman, pour tout ce qui est finance…. Je pense que tu devrais d’abord en parler à Stark.

Je dois dire qu’on peut voir le même malaise chez Captain America que chez Iron Man lorsqu’ils parlent l’un de l’autre. Ils prononcent son nom comme s’il disait quelque chose d’interdit. Et je sais que s’il accepte de venir, je dois … lui demander aussi de se tenir à carreau avec l’ingénieur. Je ne voudrais pas qu’il bouscule à nouveau Monsieur Stark. Mais pour le moment, je dois surtout le convaincre de venir à cette soirée. Ce ne pourrait être qu’un plus pour moi si tout se passe bien.

-      Je l’ai fait, et il est d’accord pour venir au Gala et faire un gros chèque. Mais même si vous ne donnez pas beaucoup, ou pas du tout, je pense que ce serait bien que vous soyez présent à cette soirée. D’abord, ça vous aiderait à redorer votre image, et ensuite, je pense que cela pourrait faire de la publicité à notre soirée. Vous êtes des célébrités maintenant, et votre présence attirera du monde. Surtout après tant d’absence, lui explique-je en présentant tous les arguments que j’ai préparé dans ma tête depuis plusieurs jours.

-      Si tu penses que notre présence peut aider à récolter des fonds, c’est avec plaisir que nous viendrons. Je ferais part de ta proposition aux autres. Dit-il avant d’ajouter avec une appréhension palpable : Mais… Juste pour en être certain… Tu as prévenu Tony que tu venais nous inviter ?

-      A ce propos… Commence-je en cherchant mes mots pour le dire de la meilleure manière qui soit : je lui en ai parlé, et il était d’accord pour que vous veniez mais… S’il vous plait, ne faites pas d’esclandre. C’est vraiment une cérémonie importante, et je ne veux pas… Que vous soyez à nouveau menaçant envers Monsieur Stark… Ou le Docteur Strange, s’il vient.

-      Je serais correct, je te le promets, m’affirme-t-il avec assurance et autorité.

Quand il a ce genre de posture, il est très difficile de trouver quelque chose à redire ou insister sur certain point. Je dois dire, qu’il dégage une forme d’autorité naturelle très forte et qu’il m’impressionne beaucoup. Aussi, je n’insiste pas. Et je le remercie plusieurs fois d’avoir accepté ma proposition.

La soirée que je prépare avait tout pour être une véritable réussite. De nombreuses personnalités fortunés viennent grâce à mon intervention et celle de Monsieur Stark. Et pour couronner le tout, il y a également de nombreux super héros qui doivent également venir. Les defenders, les Avengers, mais aussi… les X-mens… Grâce à Wade… Un Wade que j’ai ignoré depuis plusieurs jours alors qu’il n’a fait que m’aider… Une injustice que je dois réparer avant cette soirée… Une chose que je ferais dès demain !


A suivre


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Bonjour, Bonsoir,


J’espère que l’attente n’a pas été trop interminable avant la publication de ce chapitre !

Dans tous les cas, j’espère qu’il vous aura plu puisqu’il fait écho au chapitre 12 de « l’amour au-delà de la haine ». Si tel est le cas, n’hésitez pas à m’en faire part dans les commentaires !


Sur ce, bonne soirée et bonne lecture.


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[1] Il s’agit des paroles de « l’amour nous guidera » du roi lion 2

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