Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités

Chapitre 3 : Opération Séduction

6344 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/04/2021 21:58

Chapitre III : Opération Séduction

Suite à ma matinée mouvementée chez les Avengers, j’ai décidé de rentrer chez moi et de me reposer jusqu’au début d’après-midi. Et c’est vers quatorze heures que nous avons convenu de nous retrouver avec Deadpool dans un grand boulevard de la ville. Il aurait, selon ses dires, un entrainement essentiel à me faire faire. Et vue l’endroit où on doit se rencontrer, je me demande ce qu’il a prévu de nous faire faire, car ce lieu me semble particulièrement compliqué pour y subir un entrainement digne de ce nom. Aussi, c’est avec impatience que j’enfile mon costume avant de me propulser de ma chambre par la fenêtre. Et c’est en m’accrochant de building en building afin de me rendre jusqu’à ma destination.

           Comme à l’accoutumée, les rues de New York sont bondées de monde. Pressés, les habitants de la grosse pomme avancent sans s’échanger le moindre regard. Et je dois dire que voltiger au-dessus de tout ce petit monde me donne une impression intense de liberté, car je sais que je ne suis plus piégé au milieu de cette foule d’anonyme. Je peux aller là où je veux, de la façon dont je le veux. Et je crois bien que c’est ce que je préfère le plus dans mon rôle de Spiderman. La liberté.

           A force de me balancer d’immeuble en immeuble, j’arrive bientôt à notre lieu de rendez-vous et, même à l’autre bout du boulevard, je peux entendre une foule hurler et chanter de bonheur. Au loin, j’aperçois Deadpool, qui se trouve sur un scooter rouge sur lequel il a ficelé un autoradio gigantesque, et qui est suivi par une troupe de jeune en train de chanter gaiement. Et plus je m’approche, et plus le brouhaha informe prends forme et, ce qui ressemble à des paroles, chantées en chœur, me parviennent aux oreilles :

« Ça veut l’port d’arme, et les gros bras d’Jean Claude Van Dam. J’fume la beuh d’Amsterdam, celle qui est bonne qui t’monte au crâne ! [1]»

           Comme je ne comprends pas le spectacle qui se déroule juste sous mes yeux, je décide de venir me poser, avec souplesse, sur le poste radio de Deadpool. Si cela le déséquilibre quelques instants, il semble réjoui de me voir :

-      SPIDEY ! Hurle-t-il

-      Qu’est-ce qu’y t’veux c’lui là ?! S’énerve les jeunes autour de lui.

-      Laisse, il est cool ! Dit-il en me tapotant l’épaule.

-      On ne devait pas se retrouvez pour s’entraîner ? Lui demande-je.

-      QUOI ? Hurle-t-il. Si tu parles pas plus fort, j’vais pas t’entendre !

-      ON DEVAIT PAS S’ENTRAINER ? Crie-je à mon tour.

-      C’EST CA L’ENTRAINEMENT, SPIDEY !!

Je lui lance un regard désabusé. Il est sérieusement en train de me dire qu’il m’a fait venir jusqu’ici pour me faire écouter cette daube ?

-      Et on va où comme ça ? Dis-je en me penchant jusqu’à son oreille.

-      AU PARC ! Me répond-t-il avant de reprendre en chœur avec la foule qui le suit :

« Tu me racontes tes ‘blèmes, j’ai d’autres soucis,

Ils m’en veulent, ils m’aiment, c’est la jalousie,

Ils récoltent ce qu’ils sèment, j’suis comme eux donc moi aussi.

Dis-moi ce qu’il te gêne, je dis ce que je vis. Je dis c’que je vis, je dis c’que je vis… »

           Franchement, je n’en crois pas mes yeux. Il me fait vraiment venir pour ça ? C’est quoi son entrainement au juste ? J’aie vraiment l’impression de perdre mon temps, et aujourd’hui, à mes yeux, chacun minute compte pour sauver des vies.

-      WADE ?! J’vais te laisser avec tes potes… Lui explique-je.

-      INTERDICTION ! SINON COMMENT COMPTES-TU APPRENDRE QUOIQUE CE SOIT ?

-      Tu veux que j’apprenne quoi ? Les paroles de Jul ?

-      Pas qu’ça ! Aller, Spidey, chante ! Ou tu vas passer pour un rabat-joie !

Je n’ai aucune idée de ce qu’il compte m’apprendre avec cette chanson. D’autant plus que les paroles n’ont aucun sens. Ce n’est pas comme s’il y avait un message caché ou quoi. Donc je ne vois pas du tout où il veut en venir. Mais, je dois avouer que tout cela me rend quand même curieux. Toutefois, je dois avouer que son petit jeu me rend curieux. Et je me demande quelle leçon de la plus haute importance il compte m’apprendre aujourd’hui.


           Au bout de quelques minutes, et après une autre chanson aux paroles tout aussi profondes, nous arrivons enfin au parc. Wade arrête son scooter, et dépose sa radio par terre avant de lancer une autre chanson. Puis, il m’attrape par le bras avant de me tirer avec lui pour que nous nous installons un peu plus loin sous le pied d’un arbre. Et c’est d’un geste de la main qu’il a invité tous ses fans à rester près de la radio à s’amuser et chanter.

-      Spidey ! J’suis tellement heureux que tu sois venu ! Comment s’est passé ta petite réunion chez les Avengers ?

-      Horrible, avoue-je. Tony… Il quitte les Avengers…

-      NO FUCKING WAY! S’étonne-t-il de façon exagérée.

-      Wade…

o  « C’est comme un rêve qui devient réalité » Dit-il de sa petite voix aiguë.

-      Pour moi c’est plutôt un cauchemar… Soupire-je.

-      Non, ne pleure pas Spidey. Il reviendra. Tu sais, je ne pense pas que Strak prendra sa retraite longtemps

o  « Et c’est bien dommage » se crut-il bon d’ajouter.

-      Et donc, c’est quoi ma leçon du jour ? Que la beuh d’Amsterdam est bonne mais qu’elle te monte au crâne ? Réplique-je avec malice.

-      Effectivement, il s’agit de LA leçon la plus importante du jour ! Réplique-t-il avec amusement.

o  « Entre autres ! »

-      Et c’est quoi l’autre leçon ? Demande-je avec un brin de curiosité.

-      Regarde devant toi, et qu’est-ce que tu vois ?

Je relève la tête. Devant nous, le groupe de jeune est regroupé autour du scooter de Wade à chanter, s’amuser.

-      Des jeunes qui s’amusent ? Dis-je incertain.

-      Perdu. Moi, je vois de la cohésion. Je vois des gens qui partagent un moment qui va les souder.

-      Et ? Dis-je sans comprendre où il veut en venir.

-      Tu veux que je sois honnête ?

o  « Il le sera que tu le veuille ou non » Ajoute-t-il comme s’il parlait d’un tiers.

-      Vas-y, je t’en prie.

-      Spiderman est un super héros qui tente de faire de son mieux pour faire respecter l’ordre et la justice. Pour venir en aide à la veuve et à l’orphelin. Et tu sais ce qu’y ne colle pas dans tout ça ?

-      Quoi donc ? Demande-je sur la défensive.

-      Ta côte de popularité !

-      Ma quoi ?! Réponds-je désabusé.

-      Écoute Spidey, tu sais pourquoi les Avengers sont aussi puissants ?

-      Ils sont forts, intelligents et dispose de plein de ressources ? Dis-je certains de mes arguments.

o  « Il marque un point » se précise-t-il à lui-même.

-      Oh ta gueule, se dit-il à lui-même avant de reprendre : Ils sont incroyablement populaires. Regarde, Captain America est devenu l’ennemi public numéro un durant des années, pourtant, aujourd’hui il revient comme si de rien n’était. Pourquoi ? Parce que c’est une icône de la justice et que rien au monde ne pourra changer ça. Et ton pote l’alcoolique…

o  « Iron Man pour les intimes » précise-t-il d’une voix plus aiguë.

-      Il a tout compris ! Il s’est servi de ça pour le ramener ! Pour le réintégrer !

-      Il s’est servi de la loi pour ce faire.

-      Non, du fait que Captain est un symbole de paix et de justice !

o  « Et ça m’arrache l’cul de le dire ! »

-      Qui a bronché quand il est revenu ? Personne, limite le truc normal quoi ! J’peux dire que si ça avait été quelqu’un d’autre, on aurait entendu des voix s’élever ! Mais là rien. C’est limite un truc que tout le monde attendait !

-      On a pourtant dû batailler contre le Sénat pour ça !

-      Pfff tu parles ! Un petit coup monté de Stark et on n’en parle plus ! Mais tu n’as jamais remarqué, toi qui es aussi fan des Avengers, que les seules fois où ils ont été en difficultés, les seules fois où ils ont failli être brisés, c’est parce qu’ils avaient perdu la foi et la confiance du peuple ?

-      Je pense plutôt que c’est quand ils avaient perdu leur cohésion en interne. Le contredis-je avec assurance.

-      C’est sûr que ça compte aussi, j’vais pas t’mentir. Mais, leurs mouvements sont limités quand ils sont incompris, ils sont obligés de se cacher et tout devient plus compliqués. Et pour nous, c’est pareil ! Combien de fois, ces derniers temps, je t’ai vue te faire tirer dessus par des flics alors que tu venais les aider ?

-      Oui, enfin je sais que je ne suis peut-être pas super populaire, notamment à cause de J. Jonah Jameson, mais il y a quand même beau de gens qui m’apprécient !

-      Tu te moque de moi pas vrai ?

-      Non ! Il y a des gens qui sont fans de Spiderman ! Même dans ma classe mon pire ennemi adore spiderman ! Et en plus, je te signale que moi j’ai déjà signé un tableau des héros !

-      Un tableau des héros ?

-      « Oh oh une référence qu’on ne peut pas comprendre ? » Me demande-t-il de sa petite voix intriguée.

Effectivement, il y a quelques années j’ai rencontré des bons amis et l’un d’eux m’a fait signer un tableau des héros, car il était très fan des Avengers mais aussi de Spiderman[2] ! Et puis, Deadpool à tort, j’ai mes fans aussi. Il y a même une grand-mère qui me prépare tous les vendredis midi un repas à emporter !

-      J’ai mes fans…

-      Et on peut les compter sur les doigts d’une main ? Sérieusement, Spidey, tu vas pas me faire croire que tu as l’impression d’être une idole ?

-      Ce n’est pas le but ! Argue-je.

-      Bien sûr que non, on ne devient pas super-héros pour être populaire. Mais être populaire, apprécié par le peuple, ça aide ! Et de bien des manières ! Par exemple, regarde Luke Cage à Harlem, le mec est super populaire ! Tout le monde le respect et lui donne des tuyaux en béton armé pour piéger ses ennemis !

-      J’ai… aussi des gens… qui m’aident…

-      Pas suffisamment, il y a trop de dépositaire de l’autorité qui te considère comme hostile ! Aussi, on doit lancer une opération séduction ! On l’appellera Spidey à la conquête du cœur des New Yorkais !

o  « Vachement long comme titre de mission. Un nom de mission c’est pas censé être court et facile à retenir ? » Se fait-il remarquer à lui-même.

-      Alors… Spidey… Un amour de Spidey ?

-      J’te signale quand même que je suis déjà en train de remédier à ça ! J’ai commencé en tant que photographe chez J. Jonah Jameson pour le faire changer d’avis sur Spiderman.

-      Et c’est très bien ça, maintenant il peut écrire : Spiderman une menace à New York avec une magnifique photo. Dit-il en mimant le cadrage d’une photo.

-      C’est pas drôle, grogne-je.

-      C’est réaliste. Alors j’ai de meilleures idées.

-      Comme chanter du Jul dans la rue ? Dis-je avec ironie.

-      Oui ! Parfaitement ! Le but, c’est pas de chanter du Jul, le but c’est de trouver un chanteur qui aide les gens à s’unir. Et ok, peut être que ses chansons sont nazes et les paroles n’ont ni queue ni tête, mais ses fans l’adorent ! Et il adore les gens ! Il s’prend pas la tête le mec ! Y gagne plus que toi et moi réunit, et il s’habille en pantalon Décathlon.

-      Et donc ?

-      Prend exemple sur lui, ou un autre ! Soit proche des gens ! Dans la rue, quand tu entends des gens t’applaudir, descend et serre-leur la main ou fait un selfie avec eux encore mieux ! Et surtout, pour l’amour de Dieu, créé un p*tain de compte facebook, twitter et instagram pour Spiderman ! Comment, à l’ère des réseaux sociaux, tu penses pouvoir t’imposer sans avoir tout ça ?

-      Mr Stakr n’a ni compte facebook, ni twitter, ni instagram, souligne-je car je connais la haine du génie pour les réseaux sociaux.

-      Normal, il en a pas besoin ! Le mec il se fait surement harceler dans la rue ! S’il en avait un, il aurait plus de fan que tous les autres Avengers réuni !

-      Pas faux… Avoue-je conscient de l’immense popularité de Tony Stark.

En même temps, comment ne peut-il pas être populaire ? C’est un génie, playboy, philanthrope et millionnaire. Et ça, c’est sans compter qu’il est à la tête de Stark Industrie, des Avengers et que c’est ni plus ni moins qu’Iron Man. Ah, et il ne faut pas oublier qu’il est beau comme un Dieu aussi. C’est sûr que… C’est présomptueux de ma part de comparer ma situation à celle de Tony Stark. Que suis-je à côté ?

-      Qu’en penses-tu ? Me demande-t-il ce qui me tire brutalement de mes pensées.

-      Heu… De quoi ?

-      On te créer un compte sur les réseaux, et on organise des événements où Spiderman sera présent. Des événements qui sont bons pour le peuple ! Genre, ta tante, elle bosse pas dans un centre de clodo ?

-      Au F.E.A.S.T ?

-      Ouais. ! On pourrait organiser une collecte de fond, non ? Et faire venir Spiderman, qu’en penses-tu ?

-      Je…C’est une super idée ! Avoue-je un peu étonné qu’une telle idée vienne du mercenaire.

-      Ok ! Ce jour marque donc officiellement le lancement de l’opération Un amour de Spidey !

o  « Franchement, Opération Séduction c’est mieux » Se propose-t-il à lui-même.

-      Hum… Tu préfères quoi ? M’interroge-t-il avec un air sérieux.

-      La deuxième option. Réponds-je avec sincérité.

Après avoir échangé un high five, nous lançons officiellement l’opération Séduction.


Aussi dans les jours qui ont suivi, en plus de toutes mes interventions auprès de Super-vilains dans les rues de New York, je maintiens en vie un compte twitter, facebook et instagram. Et franchement, je suis assez heureux de dire que : Je suis populaire ! Déjà plus de trente mille abonnés en quelques semaines, et le meilleur c’est que les retours sont plutôt positifs ! Enfin tous, sauf ceux de Jameson, l’irréductible gaulois[3] qui continue de me descendre à boulet rouge dans la presse. Seulement, cela me touche moins qu’avant parce que j’ai de nombreux commentaires de soutien ! Certains de mes fans reprennent les articles qu’il fait pour envoyer leurs versions des faits ! En fait, j’ai véritablement l’impression qu’avoir créé ces réseaux donnent aux fans un repaire, une identité sous laquelle ils peuvent se regrouper et me soutenir. Et je dois avouer que ça fait chaud au cœur ! Et pour être tout à fait honnête, je dois dire que je n’aurais jamais cru que j’avais autant besoin de ça dans ma vie finalement. Je pensais être assez fort pour vivre, et faire tout ça sans devoir attendre quoique ce soit en retour. Après tout, on ne devient pas un super héros pour être accalmée, je ne suis pas sorti me mettre en danger dans les rues new-yorkaise pour me faire applaudir par les citoyens. Mais ce « travail » est loin d’être facile tous les jours, et parfois, c’est compliqué de se lever le matin pour aller combattre le crime en se faisant insulter de tous les noms. Et, cela m’est arrivé de remettre en cause… ce que je fais pour cette ville. Je me suis parfois demandé si je faisais partie du problème ou de la solution… Et, avoir le soutien de mes amis, de ma tante et surtout des Avengers m’aide à affronter les moments de doutes. Et aujourd’hui, à la liste de mes alliés, je peux ajouter une partie des habitants de cette ville ! Et ça, même si cela me fait mal au cœur, je le dois en grande partie à Deadpool !

D’ailleurs, je suis en route pour le retrouver au F.E.A.S.T afin de planifier la levée de fond pour le centre. Tandis que je valdingue d’immeuble en immeuble, des hurlements et des coups de feu se font entendre. Ni une ni deux, j’oublie totalement ma destination et je me précipite vers le lieu du crime. Au coin de la rue, j’aperçois un homme cagoulé s’enfuir avec un sac qui semble bien rempli. De l’autre côté, une femme qui sort d’un magasin hurle au cambriolage. Et c’est, sans attendre et sans la moindre difficulté, que j’appréhende le suspect en le suspendant dans le vide à l’aide de mes toiles.

-      On vous a jamais appris que c’était pas bien… de voler ? Dis-je tel un jeu de mot tandis que l’homme est suspendu dans le vide.

Je me pose au sol pour récupérer le sac volé avant de le rendre à la dame, aux joues rosies par l’effort, qui arrive jusqu’à moi. C’est essoufflé qu’elle me déclare :

-      Merci ! Ce sont les recettes de la semaine…

-      De rien Madame ! Votre fidèle serviteur à votre service !

Et alors qu’elle reprend son sac, j’entends quelqu’un me huer dans mon dos :

-      Bouh ! Spiderman ! Rentre chez toi !

Je me retourne pour tenter de voir de qui il s’agit, mais avant que je n’aie pu réagir, la dame hurle :

-      C’est pas vous qui aurait arrêté ce voleur ! C’est plutôt à vous d’rentrer !

Puis elle se tourne vers moi et saisi dans le sac une liasse de billet qu’elle me tend :

-      C’est le moins que je puisse faire…

Je repousse doucement sa main avant de lui dire :

-      Je ne fais pas ça pour l’argent M’dame. Mais si vous voulez vraiment être reconnaissante, vous pouvez faire un don au centre F.E.A.S.T au coin de la rue. Ils ont plus besoin de cet argent que moi vous savez.

-      Vous êtes un ange, me déclare-elle.

-      Non Madame, juste un citoyen qui tente de faire les choses bien.

Et avant qu’elle n’ait le temps de rajouter quoique ce soit, je bondis en l’air avant d’accrocher une toile sur un building et de reprendre ma route :

-      N’oubliez pas d’appeler la police pour qu’ils viennent le décrocher ! Hurle-je en m’éloignant.


Et en quelques minutes à peine, j’arrive au centre F.E.A.S.T et si j’en crois ma montre, je suis à l’heure. Enfin, tout juste. Comme je sais que Monsieur Lee est quelqu’un d’important, je n’ai guère envie de le faire attendre. Aussi je me précipite jusqu’à son bureau qui se situe au premier étage au bout du couloir. La grande porte en bois étant fermé, je toque timidement à la porte. Et au bout de quelques secondes, la porte s’ouvre découvrant l’homme d’affaire asiatique. Vêtu d’un costume noir et blanc tout ce qu’il y a de plus classique, mais le rendu est des plus chics. Et c’est en arborant un sourire ravageur qu’il m’accueil et m’invite à m’assoir en face de lui. Après quelques échanges remplie de banalités, nous entrons dans le vif du sujet. Ma tante l’a averti de mes projets, et il est tout ouïe à une telle initiative.

-      Je pensais qu’un gala de charité, avec plusieurs supers héros pourraient vous aider à attirer du monde et à récolter des fonds pour le centre ! Je sais que vous manquez de couverture, de nourriture et qu’il faudrait que vous puissiez refaire des travaux dans les salles d’eau !

-      Je suppose que c’est May Parker qui vous a dit tout ça ? D’ailleurs, comment la connaissez-vous ? Me demande-t-il soudainement intrigué.

-      Oh… Réalise-je soudain que je mets probablement mon identité en péril. En fait, je connaissais… son époux… Ben. Il m’a sauvé… avant son décès…

-      Je vois, dit l’homme en acquiesçant de la tête avec compassion.

-      Vous êtes d’accord ? Demande-je pour recentrer la conversation.

-      Bien entendu. Ce refuge… Ce centre pour sans-abri est ce que j’ai fait de mieux dans ma vie. Se confie-t-il. Et j’aimerais que cet endroit perdure… même longtemps après moi. Alors si on peut trouver d’autres mécènes, tu m’en vois ravis.

-      Vous êtes un homme bon, Monsieur Lee. Avance-je. Merci de me laisser organiser ça, ça compte beaucoup pour moi !

-      Puis-je vous posez une question, disons, personnelle ? Me questionne-t-il.

-      Allez-y, on verra bien si j’y réponds, plaisante-je.

-      Pourquoi vous tenez tant à aider le F.E.A.S.T ?

-      Parce que vous aidez les gens qui en ont besoin. Et plus important encore, vous leur donnez une seconde chance, et vous faites tout ce qui est en votre pouvoir pour qu’ils puissent se réinsérer dans la société. J’admire votre dévouement envers cette communauté, la plupart sont des gens bien qui n’ont pas eu de chance. Et je suis heureux, lorsque je les aide dans la rue, de pouvoir leur donner une adresse où je sais qu’ils seront bien traités.

-      Tu m’en vois ravis. Je te propose de faire ça le mois prochain. Cela nous laisse le temps d’envoyer des invitations, le buffet et la musique.

-      Ok ! heu… Vous avez déjà un… heu budget ? Demande-je. Parce qu’en fait… J’ai pas trop les moyens de financer…

-      Ne t’en fais pas pour ça, avec Madame Parker, nous allons organiser tout ce qui est matériel. Tu t’occupes simplement des invitations, mais j’aurais besoin de la liste définitive une semaine avant la date prévue.

-      Très bien !! Je vais voir ce que je peux faire ! Merci Monsieur Lee !

-      De rien, Spiderman. Merci à toi.

C’est avec enthousiasme que je me redresse et que je quitte le bureau de l’homme d’affaire. Et c’est avec précipitation que je rejoins celui qui est derrière cette initiative pour lui annoncer la bonne nouvelle. Et après quelques toiles accrochées ci et là, je me retrouve dans un quartier sombre de New-York. Je pousse les portes d’un vieux bar malfamé dans l’espoir de trouver un mercenaire à moitié déluré. Et bien entendu, c’est accoudé à une table, et ivre mort, que je le trouve installé. Je m’approche de lui et je lui tapote sur l’épaule :

-      Wade, réveille-toi !

-      Hum… Grogne-t-il.

-      Wade ! Allez debout !

-      Ok ! S’écrie-t-il en se redressant d’un coup et en saisissant son pistolet. Qui est là ? Qui veut s’battre avec DEADPOOL ?!

-      Deadpool, c’est moi ! Lui dis-je en lui mettant la main sur l’épaule.

-       Oh !! Mon Spidey !!! Il m’enlace avec force. Comme tu m’as manqué mon mignon !

-      Tu devineras jamais !

-      Tu m’aimes ? Me demande-t-il plein d’espoir.

-      Mais… Quoi ? Ça n’a rien à voir ! Proteste-je le visage rougis par la honte.

-      Quel dommage !

o  « Tu pourrais me l’avouer ! De toute façon, les lecteurs n’attendent que ça ! »

-      Wade, un peu de sérieux s’il te plait ! Le supplie-je.

-      Oui pardon ! Je t’écoute mon Spidey !

-      Monsieur Lee est d’accord pour que j’organise le Gala de Charité !

-      Merveilleuse nouvelle ! On va pouvoir accroitre ta popularité ! Maintenant, faut inviter des têtes d’affiches, des gens importants qui pourront donner ou rameuter des célébrités !

-      Oh ! Je vais commencer par invité Monsieur Stark et les Avengers ! Et puis… j’irais aussi voir Daredevil… Et pourquoi cette Jessica Jones aussi ? C’est une super héroïne après tout… M’emballe-je.

-      Y a aussi Power Man !

-      Oui aussi ! Approuve-je. Ça va en faire du monde à inviter ! Je vais commencer par le plus facile !

-      Moi ? Me dit-il en approchant son visage à quelques centimètres du mieux.

Instinctivement, je me recule. Peu habitué à une telle proximité. Et c’est la voix serrée que je reprends la parole :

-      Wade, heu… Je pensais à Monsieur Stark… Toi… en fait, ça coule de source…

-      Oh… Je vois… Marmonne-t-il.

o  « Le vent de ma vie ! Pourquoi je perds toujours face à lui ?! »

-      Ne l’écoute pas ! S’exclame-t-il en parlant de lui-même.

-      Non, mais ça n’a rien à voir ! Mais Monsieur Stark est… parfait pour ce genre de soirée. En plus d’être Iron man, il est célèbre, riche et à des contacts partout. Il connait tous les Avengers, les quatre fantastiques et bien d’autres !

-      T’as bien raison ! Approuve-t-il. Tant que tu n’en retombe pas amoureux !

-      T’en fais pas pour ça… Murmure-je. T’en fais pas…

Le douloureux souvenir de la soirée de réintégration des Avengers me revient soudainement. Je sais que j’ai été idiot d’espérer quoique ce soit avec lui… Que jamais de la vie je n’aurais pu être à sa hauteur… Et c’est ce soir-là que je l’ai réalisé. Mais, je n’ai pas le temps de me morfondre sur mes sentiments, et de ressasser le passé. Aussi, je chasse ces vilaines idées de ma tête avant de reprendre mon téléphone sous les yeux intrigués de Deadpool. Je compose le numéro de Tony qui décroche dès la première sonnerie :

-      Hey, Peter. Comment tu vas mon grand ?

-      Monsieur Stark ! Dis-je heureux d’entendre le son de sa voix. Je peux venir vous voir ? J’ai quelqu’un chose d’important à vous demander !

-      Tu ne peux pas me le demander par téléphone ? Me répond-t-il avec pragmatisme.

-      Heu non. Je préfère vous le demander en face à face, insiste-je.

-      C’est si important que ça ? Me questionne-t-il.

-      Bah… C’est… Balbutie-je confus.

-      Bien bien, cède soudainement l’ingénieur. Tu peux venir me voir, je vais envoyer Happy te chercher. Tu es où ?

-      Heu…

-      Chez moi ! Crie Wade dans le micro du téléphone.

-      Non ! Je suis à Time Square ! Le corrige-je tout de suite.

-      On aura cette fameuse discussion toi et moi. Me prévient Tony. A toute à l’heure.

Il raccroche sans un mot de plus. Je lance un regard furieux à Wade, car je sais qu’il ne l’aime pas, et qu’il va me dissuader de continuer de le fréquenter. Mais, moi ça me fait du bien de le voir et je dois dire… Que malgré ses blagues douteuses, et son esprit dérangé, je commence à l’apprécier. Et comme pour confirmer mes pensées, il m’enlace avant de me murmurer :

-      Occupe-toi d’inviter Monsieur Stark, moi je m’occupe de contacter les X-mens voir si certains sont intéressés par ce projet.

-      Merci Wade, dis-je sans le repousser.

-      Mais promet-moi une chose en échange.

-      Quoi ?

-      Promets-moi de ne pas retomber amoureux de lui… Je veux te garder rien que pour moi… Souffle-t-il au creux de mon oreille.

-      Je te le jure, lui affirme-je en me tournant vers lui.

Il s’approche de moi et pose son masque sur le mien à l’endroit où doit se trouver nos bouches.

-      T’es un idiot ! Dis-je en le repoussant en douceur.

-      Oh si je ne suis que ça, tout va bien dans ce cas, s’exclame-t-il.

-      Je ferais mieux de filer, faut que j’aille à Time Square…

Et c’est sans attendre que je m’enfuie sans demander mon reste. Après tout, j’ai encore plein de chose à faire, et il faut dire qu’un mois ça passe très vite. Et à ce moment-là, je ne sais pas encore à quel point organiser ce gala sera la croix et la bannière.


A suivre


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Bonjour Bonsoir !


J’espère que vous allez tous bien dans cette période de confinement !

Je suis désolée pour les délais d’écriture qui se rallonge, mais pour ma part, je n’ai jamais eu autant de travail !


En tout cas, n’hésitez pas à me faire part de vos impressions sur ce chapitre qui, je l’espère, vous aura plu.


Bonne soirée et bonne lecture à vous


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[1] Et oui, il ne s’agit ni plus ni moins de la (trop) célèbre chanson JCVD de Jul ! Et oui, j’ai réussi à le caser dans ma fanfiction ! Et il n’y avait bien que Deadpool pour réussir cet exploit !

[2] Petite référence à la fiction de Noctisshadow : « Une rencontre » qui est un crossover entre Spiderman et les tortues ninja que je vous invite à découvrir sans modération 

[3] J’en profite pour faire un hommage à Albertz Uderzo qui a conçu une œuvre qui marqué nos générations à tout jamais avec des gaulois haut en couleur.

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