Les Danseurs de la Galaxie

Chapitre 11 : Chapitre 11 - Relecture - Piste 10 : Memories

7473 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 02/08/2022 22:46

Chapitre XI: Relecture : Piste 10 : Memories

C’est en compagnie de Drax que nous grimpons dans le vaisseau. Et je dois dire que cela me fait plaisir de retrouver notre ami. J’ai l’impression de renouer avec ma famille en le retrouvant.

-      Ça fait plaisir de te voir, vieux. Commente-je en lui tapotant dans l’épaule.

-      Oui, je suis content d’être là. Approuve-t-il en se rendant directement dans sa chambre pour ranger ses affaires avant de dire : c’est bien tu n’as rien dérangé dans ma chambre.

-      Quel sentimental celui-là. Commente Nebula en me bousculant en passant.

-      C’est normal, il savait qu’on se réconcilierait. Me défend Gamora.

-      Ouais, on va dire ça.

J’avoue que je n’ai pas eu le courage de jeter leur affaire. Ou même de rentrer dans la chambre de mes amis. Par contre, je pensais qu’ils ne seraient pas capables de me pardonner et j’étais persuadés de ne plus jamais les revoir…

-      Bon, maintenant allons chercher Rocket. Quelqu’un sait où il se trouve ?

-      Oui, se contente de me dire Nebula tout en poussant un long soupire.

-      Bah quoi ? Faut bien que je vous demande pour y aller ! Proteste-je.

-      Tu devrais savoir où il est ! C’est ton rôle de chef, m’agresse-t-elle.

-      Heu j’étais plus le chef de rien je te signal ! L’équipe était dissoute !

-      En route, nous coupe Gamora sans doute pour apaiser les choses.

Elle m’indique que nous devons nous rendre sur la planète nommée Demi-monde qui est une planète particulièrement petite sur laquelle il est réputé ne rien avoir. Si ce n’est de la végétation.


Fatigué par la route, je décide de mettre le vaisseau en pilotage automatique et je vais dans ma chambre me reposer un peu. C’est à ce moment-là que Gamora vient me trouver afin de discuter un peu.

-      Comment tu te sens ? Me demande-t-elle en s’installant sur le lit à côté de moi.

-      Fatigué, et toi ?

-      Je vais bien. Se contente-t-elle de me répondre.

Un petit silence s’installe durant quelques secondes. Je décide de le rompre pour lui présenter enfin les excuses qu’elle mérite :

-      Je suis désolé, Gamora…

-      Je ne t’en veux pas. Dit-elle en posant ma main sur la sienne.

-      Si. Je ne t’ai pas traité de la façon dont tu le méritais… J’ai été égoïste, et je me suis focalisé sur ma peine…

Un silence s’installe à nouveau, et pour la première fois depuis le début de cette conversation, je lève la tête vers elle. Elle me fixe de son regard pénétrant, et à mon tour je me perds à observer les traits de son visage. Gamora est une femme sublime avec un visage à la fois fort et délicat. Et lorsque mes yeux se pose sur ses lèvres, je ne peux résister à l’envie de l’embrasser. Je me rapproche lentement de la jeune femme, et je pose mes lèvres contre les siennes. Je l’embrasse en douceur, et à ma plus grande surprise, sans être repoussé. Mais alors que je romps le baiser, j’entends quelqu’un dire :

-      Tu aurais dû mettre la langue Peter Quill.

Je me recul un peu et je vois Drax debout dans l’encablure de la porte. Je sursaute, et je lui hurle de dégager. Mais celui-ci ne bouge pas et réclame une entrevue avec son chef. Gamora se lève alors :

-      Non mais reste Gamora !

-      Parle avec Drax. M’ordonne-t-elle.

Contraint et forcé, je vais donc entamer la discussion avec Drax.

-      Peter Quill, je voulais te dire que je suis content.

-      Super. Commente-je frustré que le moment de partage avec Gamora soit interrompu par le colosse.

-      Ma femme, Yvette, était une grande guerrière. M’explique-t-il. Elle est morte en se battant pour notre fille.

-      Je suis désolé… Murmure-je. Ma mère est morte en se battant… contre la maladie.

-      Les femmes sont plus fortes que nous les hommes. Me dit-il. Je suis content d’avoir trouvé une famille, et maintenant, je sais que Yvette et Kamaria sont heureuse de me voir avec vous de là où elles sont.

-      Elles sont heureuses quand tu l’es. Commente-je.

-      Oui. Et elles seront encore plus heureuse quand j’aurais tué Thanos. S’exclame-t-il.

-      Si on y arrive un jour.

-      Il n’est pas invincible grâce à notre sacrifice. Commente Drax. On a fait ce qu’il fallait. Sans ça, il aurait continué à massacrer des peuples dans l’univers sans que personne ne puisse l’arrêter.

Je me tourne vers Drax et je me fige en écoutant ses mots. Il a raison. Si Thanos avait mis la main sur cette forge de l’éternité, il serait devenu invincible. Et même si nous l’étions devenu également, on n’aurait jamais été en capacité de le stopper. Notre seule chance de stopper un être tel que lui est de le tuer. Si par miracle on y parvient, on pourra effectivement le stopper. Mais enfermer Thanos ne servirait à rien. Ce ne serait qu’une question de temps avant qu’il n’arrive à s’enfuir. Franchement, je ne sais pas si nous serons un jour en mesure de tuer Thanos. Mais en tout cas, grâce à nous, quelqu’un le pourra.

-      Merci Drax. Dis-je en posant ma main sur son épaule.

Je pose ma main sur son épaule, et c’est à ce moment-là qu’une voix agressive résonne dans ma cabine :

-      Bon les amoureux, fini les roucoulades. On arrive.

-      Nebula, toujours aussi sympa. Commente-je en soupirant.

-      On n’est pas des amoureux. C’est Gamora qu’il embrasse, pas moi. Réplique Drax.

Nebula mime un vomi avant de quitter la pièce. Décidément, je ne suis pas près de bien m’entendre avec ma belle-sœur. Enfin, future belle-sœur. Quoique, après le baiser, je peux peut-être déjà dire belle-sœur.

Puis je me redresse, et je regagne ma chaise de capitaine. Je prends les rênes du vaisseau, et je m’apprête à m’amarrer sur Demi-Monde. On fait rapidement le tour de la planète, et on y aperçoit un seul et unique autre vaisseau. On décide de se poser à côté, et lorsque nos portes s’ouvrent, on est accueilli par Groot. L’arbuste fonce sur nous et nous enlace.

-      Je s’appelle Groot ! S’exclame-t-il.

-      Tu nous as manqué toi aussi ! Dis-je en passant mes bras autours de lui.

-      Je s’appelle Groot !

-      Tu sais où est Rocket ? Demande Gamora.

-      Je s’appelle Groot. Nous explique-t-il en nous pointant une direction du doigt.

-      J’y vais seul. Déclare-je.


D’un pas à la fois décidé et à la fois hésitant, je me dirige vers la direction indiquée par Groot. Je marche plusieurs minutes dans l’épaisse végétation pour arriver enfin à une intersection. Je cherche du regard, mais je ne parviens pas à trouver mon ami. Aussi, je fais quelques pas de plus jusqu’à tomber dans un piège. Un rire s’élève dans mon dos :

-      Toujours aussi con celui-là.

-      Rocket ! Dis-je content de le voir dans les parages.

-      Alors… Fit-il en prenant une tablette entre ses mains. Une prime de 1 000 000 de crédits. Intéressant.

-      Tu ne vas pas me vendre ! M’écrie-je choqué.

-      Et pourquoi pas ? Me dit-il en se marrant. Ça me payerait une retraite dorée cette somme !

-      Rocket, tu ne peux pas être aussi cupide ! Tente-je de l’amadouer et de me rassurer.

-      Je pourrais même acheter une planète avec autant d’argent !

-      Mais tu ne vas pas me vendre à Hala !

Le raton laveur s’approche de moi, et saisi un couteau pour me libérer de mon piège. Je tombe lourdement sur le sol et c’est en me massant les fesses que je me redresse.

-      Ravi de te voir mon pote.

-      Aller ramène ton cul.


Je suis le raton laveur dans la forêt. A chaque fois que je tente de parler, il m’interrompt d’un signe. Aussi, au bout d’un moment, je me contente de le suivre en silence. Et au bout d’un long moment à marcher, nous arrivons devant un tas de bâtiment en ruine. Rocket me donne alors une télécommande dans les mains.

-      Appuie mec. M’ordonne-t-il.

-      J’appuie ? C’est quoi ? Une bombe.

-      Appuie bordel ! Hurle-t-il.

Je m’exécute sans réfléchir plus longtemps, et comme je m’y attendais, il s’agit d’une bombe. Et pas d’une petite puisque tout le bâtiment en face de nous explose dans une violente rafale de vent et de feu qui est si puissante qu’elle nous propulse sur quelques mètres en arrière.

-      What the fuck ! Qu’est-ce qu’y te prend ?! M’écrie-je en me redressant péniblement.

Rocket se redresse et déclare :

-      Une bonne chose de faite, rentrons maintenant.

-      Où ?

-      A la maison, imbécile. Dit-il avant de partir vers le vaisseau.


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Point de vue : Rocket Raccon


« Memories, memories, memories »[1]


-      Imagine, on serait des héros de l’espace. Déclare un immense Morse enfermé dans une cage bien trop petite pour sa corpulence.

-      Lem Orse, arrête de raconter tes conneries. Grogne-je.

-      Notre vaisseau s’appellerait les Rakk’n’Ruins ! Continue-t-il son délire.[2]

-      Ce serait trop bien ! Commente la petite loutre, elle aussi enfermée dans une cage.

-      Tu serais notre voix de la sagesse, Lylla ! Déclare Lem Orse afin de l’inclure dans ses rêves sans espoir.

-      Pour ça, faudrait qu’on arrive à s’échapper d’ici.

-      On y arrivera Rocket. Me déclare Lylla en me fixant. Tu as un plan, n’est-ce pas ?

-      Oui, mais je ne sais pas si je vais y arriver !

Depuis plusieurs semaines, j’ai réussi à chopper un tournevis à un des gardes. Et j’essaye de crocheter ma serrure, en vain jusqu’alors. Mais, je sais que je ne vais pas avoir le choix si je veux survire. Si je veux que nous survivions tous.

           A vrai dire, aussi loin que remonte ma mémoire, j’ai vécu dans cette cage. Cet enfermement est presque le moindre mal que nous vivons tous ici. Et si les expériences pratiquées par des scientifiques sans scrupules, sont horriblement douloureuses ce n’est toujours pas ce qu’il y a de pire ici. Le pire ? Voir tous mes amis être amené pour subir des expériences, et ne jamais les voir revenir. Nous étions plus d’une vingtaine d’animaux intelligents au départ, aujourd’hui, nous ne sommes plus que trois. Lem Orse, un morse, puis Lylla la loutre, et moi le raton-laveur. Et, toutes ces expériences créées un lien particulièrement fort.


           Soudain, les scientifiques arrivent pour récupérer Lem Orse afin de l’amener avec eux. Comme toujours, ils arrivent tous les deux, marchant en rythme et en silence jusqu’à nous. Ils chargent la cage du Morse sur une planche à roulette et la pousse jusqu’à la porte. Une porte qui mène à un couloir et à différentes portes qui sont plus ou moins douloureuse. Et, comme toujours, on entend les hurlements de notre ami et nous n’avons d’autres choix que d’attendre que cela s’arrête avant de le voir revenir quelques dizaines de minutes après l’instauration du silence.

           Pour penser à autre chose, je décide de reprendre ma tentative d’évasion. Je me positionne devant la porte de ma cage, et j’essaye de la crocheter mais celle-ci est verrouillée par un système informatique et je ne parviens pas à le désactiver.

-      Fait chier ! Hurle-je empli de frustration.

-      Je me demande à quoi ressemble le ciel. Déclare soudainement Lylla.

-      Quoi ? Dis-je en me tournant vers elle.

-      Tu penses qu’on pourra le voir un jour ? Qu’on pourra un jour vivre les histoires que nous racontent Lem Orse ?

-      Je ne sais pas Lylla…

-      Tu ferais un bon chef d’équipe, Rocket. Dit-elle en se postant face à moi, et en tendant au maximum sa patte.

Je limite et j’attrape sa patte dans la mienne.

-      Je vais tout faire pour que cela se réalise !

Je me concentre à nouveau sur ma tentative d’évasion.


Les heures passent, et je n’arrive à rien. Mais surtout, Lem Orse ne revient pas.

-      Ça fait longtemps qu’on ne l’entend plus… Déclare Lylla dont la voix est étreinte par l’émotion.

-      Ils ont dû l’amener trop loin pour qu’on l’entende, conteste-je l’évidence tout en continuant de me focaliser sur ce que je fais.

Les heures continuent de s’écouler lentement. Bientôt, la nuit tombe et il n’y a toujours aucune trace de notre ami. Et, nous sommes obligés de nous rendre à l’évidence, il ne reviendra pas.

-      FILS DE PUTE ! Brise-je le silence.

Fou de rage, je frappe de toutes mes forces sur la cage à tel point que je me brise l’une de mes pattes. Désespéré, je m’effondre sur le sol et sans que je ne puisse le contrôler, je sens des larmes couler sans que je ne puisse les contrôler. Et, entre deux de mes sanglots, j’entends ceux que Lylla. C’est officiel : nous sommes les deux derniers survivants.

Le lendemain matin, le soleil qui se lève me brûle la rétine. Exténué de ne pas avoir réussi à trouver le sommeil suite à la disparition de mon ami, je décide de reprendre mon œuvre.

-      Rocket… Souffle Lylla. Tu penses que je vais disparaitre aussi ?

-      Bien sûr que non ! Je te jure que je ne laisserais personne te faire du mal ! Lui déclare-je avec certitude.

-      Tu me le jures ? Dit-elle en semblant retrouver espoir.

-      Je te le jure, Lylla ! Toi et moi, on sort d’ici aujourd’hui !


« In this world you tried,

Not leaving me alone behind,

There’s no other way,

I prayed to the gods: Let him stay”[3]

 

           Je continue de trifouiller la cage quand soudain j’entends un clic. Puis un second.

-      J’y arrive ! Crie-je fou de joie.

Mais ma joie s’arrête quand j’entends la porte s’ouvrir. Aussi vite que possible je me laisse retomber sur le côté tout en dissimulant le tournevis dans mon dos. Les deux hommes avancent jusqu’à Lylla. Ils la mettent sur la fameuse tablette roulante, et je vois Lylla qui se recroqueville en boule. La petite loutre est terrifiée à l’idée de ne pas revenir. Quand soudain, l’un d’eux déclare :

-      On en fini aujourd’hui avec celle-là ? Et demain avec l’autre, c’est ça ?

-      Ouais, le nouvel arrivage de bestiole arrive demain.

-      Enfin. Soupire l’homme qui pousse Lylla.

Abasourdi, je comprends que la mort de Lem Orse hier a été provoquée. Ils veulent se débarrasser de nous. Et là, ils vont en finir avec Lylla. Quand la petite loutre le comprend, elle hurle mon nom :

-      Rocket ! Je t’en supplie ! Aide-moi !!!!

-      Putain y font chier à leur apprendre à parler, grogne l’un des scientifiques. Ferme là saleté !

-      Lylla ! Hurle-je à mon tour. J’arrive ! Tiens bon !

-      Mais bien sûr. Reste tranquille toi.

Sans prêter plus attention à moi, ils emportent Lylla loin de moi. Ma respiration se coupe, et sans réfléchir, je saisis le tournevis et je reprends mon évasion. Cette fois, je n’échouerais pas. Ou alors je me plante ce fichu outil dans la gorge ! Ils ne tueront pas Lylla ! J’en fait le serment !

Les hurlements de la petite loutre se font désormais entendre, mais je me concentre pour les ignorer. C’est un clic que je dois entendre. Le dernier pour crocheter cette putain de serrure !

-      Pitié Dieu ! Laisse-moi sauver Lylla !

Et comme si ma prière était entendue, la serrure s’ouvre. Immédiatement, je bondis hors de la cage et je cours jusqu’aux hurlements de mon amie. Paniqué, je cours comme un fou dans les couloirs du laboratoire. Pour la première fois depuis mon existence, je marche sur le sol de ce couloir que j’ai pourtant emprunté maintes et maintes fois. Je continue donc de courir jusqu’à ce que les hurlements soient tellement forts que je n’ai plus aucun doute. Elle est derrière cette porte !

-      Lylla ! Hurle-je en bondissant dans la pièce.

La petite loutre est attachée à une machine et elle a un casque sur la tête qui lui envoie de fortes décharges électriques. Les deux scientifiques sont installés d’un bout à l’autre de la pièce. Je repère tout de suite celui qui a une arme entre les mains, et je lui saute dessus. Sans lui laisser le temps de répliquer, je lui lacère le visage avec mes griffes jusqu’à ce que la douleur soit trop forte et qu’il lâche son arme. Je m’en saisi alors et je lui tire une balle en pleine tête.

-      Ça t’apprendra fils de pute ! Crie-je.

Je me tourne vers l’autre scientifique qui lève les bras :

-      Pitié, me supplie-t-il.

-      Pitié ? Moi, je devrais avoir pitié de toi ? Combien de mes amis t’ont supplié ?! M’énerve-je.

-      Je suis désolé, je ne fais qu’obéir aux ordres. Dit-il en s’agenouillant au sol.

-      Libère Lylla ! Lui ordonne-je toujours en le visant.

-      D’accord. Je dois accéder à la console. Dit-il en la désignant d’un regard.

Lylla continuant de souffrir, je lui ordonne de se dépêcher. Sauf que, ce bâtard se dépêche de sonner l’alarme.

-      Grossière erreur, dis-je en lui tirant une balle en pleine tête.

Dès que l’homme s’effondre, je cours jusqu’à la console et je manipule les touches pour tenter de libérer mon amie.

-      Rocket… Parvient-elle à articuler. Sauve… toi… ils… arrivent….

Je sais que les minutes sont comptées. Que les gardes arrivent à vitesse grand V. Mais, jamais je ne la laisserais derrière. Je préfère mourir en combattant que de la laisser ici. J’ai déjà perdu Lem Orse. Je ne perdrais pas Lylla. Elle est la seule famille qui me reste.

Aussi, je me concentre sur les touches et je fais le vide dans ma tête. Je me concentre sur ce que j’ai devant les yeux et soudain tout semble se coordonner dans ma tête. J’appuie sur les touches dans un ordre précis, et non seulement les décharges s’arrêtent, mais en plus les liens retenant mon ami s’ouvrent.

-      Lylla !

Toujours l’arme en main, je bondis par-dessus la console pour atteindre la petite loutre.

-      On doit se sauver ! Dit-elle en reprenant son souffle.

-      Tu peux marcher ? Demande-je inquiet.

-      Je peux courir, me dit-elle sûre d’elle.


« The memories ease the pain inside,

Now I know why”[4]


Mais, les choses ne se passent pas comme prévu puisqu’à ce moment-là, les gardes ouvrent la porte et nous visent avec leur arme. Par réflexe, je fais tomber la table devant nous et je passe mon arme par-dessus et je fais feu. Eux aussi.

-      Qu’est-ce qu’on fait ? Me demande Lylla en panique.

Mon cerveau entre en ébullition. Que faire ? Je vais vider mon chargeur sans toucher personne si je continue. Je regarde autour de moi pour voir ce que je pourrais faire. Soudain, mon regard tombe sur un miroir dans lequel se reflète une bonbonne de gaz.

-      Lylla, prépare-toi à tourner la table à quatre-vingt-dix degrés.

-      Quoi ?

-      Tu me fais confiance ?

-      Oui. Dit-elle sans aucune hésitation.

-      Alors, à Trois. Un… Deux… Trois…

On tourne la table à quatre-vingt-dix degrés ce qui nous rend vulnérable aux tirs. Mais, comme je l’avais prévu, notre action les prends au dépourvu et les tirent cessent l’espace d’une seconde. Je profite de ces quelques secondes d’incrédulité pour tirer dans la bonbonne qui explose instantanément. Protégé par la table, on voit le souffle de l’explosion passer en rafle de feu au-dessus de notre tête. Les gardes eux sont avaler par le feu car ils n’ont pas eu le temps de se protéger.

Puis, je bondis de derrière la table pour vérifier qu’ils sont tous morts. Et c’est le cas. Et j’avoue qu’on ne peut même pas dire qu’ils sont brûlés. A ce niveau-là, le seul mot qui correspond c’est calciné.

-      Rocket ! Tu es le meilleur ! S’exclame Lylla en me sautant dans les bras. Je savais que tu viendrais me sauver !

Elle me dépose un baiser sur la joue. Mais conscient que ce n’est qu’une question de temps avant que les renforts n’arrivent, je lui ordonne de courir.


« All of my memories

Keep you near,

In silent moments,

Imagine you here

All of my memories Keep you near,

The silent whispers,

The silent tears”[5]

 

           On progresse dans le bâtiment à grande vitesse, et plus ça va, plus on s’approche de la sortie. Avec cette arme, j’élimine tous ceux qui se dressent sur notre chemin.

           Soudain, on voit la porte de sortie.

-      On y est ! Hurle-je.

Conscient que nous allons devoir trouver une solution pour retenir les gardes et les empêcher de nous suivre je déclare :

-      Je vais bloquer les portes.

Lylla et moi, on continue de courir vers la sortie sous les tirs ennemi. Dès que nous sommes qu’à quelques pas de la porte, je décide de tirer dans la serrure pour qu’elle se referme et qu’elle empêche les gardes de sortir. Mais dès que j’ai tiré, j’entends Lylla hurler de douleur. Je me retourne, et je la vois tomber au sol. Et tandis que j’accours jusqu’à elle, par réflexe, je lance mon arme en travers de la porte pour l’empêcher de se fermer sur nous.

-      C’est grave ? demande-t-elle.

A peine ai-je posé mes mains sur elles que mes pattes sont couvertes de son sang.

-      Je n’ai pas mal… Dit-elle les yeux déjà dans le vague.

-      Lylla, il faut continuer ! Lui dis-je.

-      Tu dois me laisser, je n’y arriverais pas. Ils arrivent…

Les gardes se rapprochent dangereusement. Comme j’ai jeté mon arme, ils ne tirent plus et souhaitent nous capturer vivants. Enfin, surtout moi puisque visiblement mes capacités d’évasion ont impressionné le patron qui souhaite m’étudier si je comprends bien.

Mais, c’est hors de question qu’ils nous touchent.

-      Lylla, je t’en prie… Je ne peux pas partir sans toi.

-      Rocket, tu dois… vivre pour nous… Pars… laisse-moi… Me supplie-t-elle.

Elle attrape ma patte et la serre fort.

-      Je t’ai promis de te sortir d’ici, Lylla. Je ne trahirais pas cette promesse.

Je me redresse et je prends la petite loutre dans mes bras. Aussi grande et lourde que moi, je me fais violence pour courir jusqu’à la sortie. Les gardes gagnent du terrain, et je force sur mes petites pattes pour les semer. Je n’ai que quelques mètres à faire.

-      Rocket, je te ralentis… Chouine Lylla.

Je ne réponds rien, mais je ne la lâche pas. Je ne pourrais jamais la lâcher. Elle est toute ma vie.

Alors que les gardes s’apprêtent à m’attraper, je bondis au-dessus de l’arme et je la pousse d’un coup de pied. Elle glisse aux pieds des gardes, et la porte se ferme immédiatement. Bloqué de l’autre côté, je les vois en train de se donner des ordres. Sans doute pour contourner cette porte et nous attraper par un autre moyen.

-      Bande de fils de pute, vous pensez vous en sortir comme ça ?

Je dépose Lylla sur le côté, et je m’approche de la serrure de la porte d’entrée qui est toujours active de notre côté. J’ouvre le boitier, et je craque les codes pour entrer dans l’ordinateur mère. Sans réellement savoir comment je fais, je trouve le chemin comme si c’était inné. Je décide de faire exploser la base.

-      Adieu. Dis-je en leur faisant le signe devant la vitre.

Je vois les visages des agents se décomposer quand ils comprennent qu’ils sont faits comme des rats. Ils vont mourir dans les flammes de ma vengeance.

Je me penche vers Lylla, et je l’attrape dans mes bras. Je cours aussi vite que je le peux pour tenter d’éviter l’explosion. Mais celle-ci est si violente que lorsqu’elle se produit je suis propulsé sur plusieurs mètres. Tant bien que mal, je tente de protéger ma loutre du souffle, mais surtout de la protéger pour qu’elle ne heurte pas le sol. Ses blessures sont déjà suffisamment graves, je ne veux pas empirer les choses !

Allongée au-dessus de moi, je me redresse en faisant autant attention que possible à ma compagne.

-      Lylla, tu vas bien ?

-      Rocket… Dit-elle dans un murmure. On est…. Sorti ?

-      Oui, on est dehors ! On a réussi à s’évader ! M’exclame-je en tentant de lui donner un peu de mon énergie.

Je la décale toute en douceur sur le côté pour que je puisse me redresser et vérifier l’état de sa blessure. Lorsque je tente de la soulever légèrement, elle pousse un gémissement de douleur. Et lorsque mon regard se pose sur sa lésion, mon sang se glace. Je comprends que si je ne fais rien, elle n’y survira pas.

-      Tiens bon Lylla, je vais aller récupérer un vaisseau et t’amener dans un centre pour te soigner ! Déclare-je.

-      Rocket… Reste avec moi… je n’y arriverais pas….

Mon cœur s’arrête de battre.

-      Ne dit pas ça, Lylla ! Tu dois te battre ! Tu peux survivre à ça !

-      Je n’ai plus mal… Dit-elle en attrapant ma patte pour la poser contre son cœur.

Je refuse l’évidence, elle ne peut pas mourir. Pas maintenant ! Pas après tout ce que nous avons traversé ! Nous avons vécu tellement de choses ! Affronter ensemble toutes ces horreurs ! Perdus tous nos proches ! Elle ne peut pas mourir maintenant que nous nous sommes échappés !

-      Lylla, tu dois tenir bon. Sinon, avec qui vais-je former les Rakk’n’Ruins ? Tente-je.

-      Je te connais Rocket, tu vas rebondir… Promets-moi de continuer… Tu dois vivre pour nous tous…

-      Non… Rétorque-je la voix serrée par l’émotion. Tu… ne…

-      Promets-moi que tu deviendras le héros que tu es….

-      Lylla…

-      S’il te plait… Souffle-t-elle avec difficulté.

Je ne peux pas… Je ne peux pas la perdre. Elle est tout ce qui me reste. Elle est ma famille. Mon âme-sœur.

-      Je t’aime… Souffle-je en tentant d’étouffer les sanglots qui commencer à m’étrangler.

-      Je… t’aime… aussi… Murmure-t-elle. Promets-moi… de vivre…

Je vais la perdre… Quoique je fasse, là maintenant, je vais la perdre. Je n’ai pas d’autres choix que de rester à ses côtés et la voir partir… Elle ne mérite pas de mourir. Je ne mérite pas plus de vivre qu’elle… Alors pourquoi elle et pas moi ? Pourquoi pas l’inverse ?

Je sens qu’elle resserre son emprise sur ma patte, et à ce moment-là, l’émotion devient trop vive et les larmes coulent sans que je ne puisse les retenir.

-      Lylla… je te le promets… Finis-je par céder.

Ma petite loutre me sourit avec tendresse.

-      Merci… Rocket…

-      Merci ? Murmure-je en reniflant.

-      De me permettre de voir le ciel bleu.

Je lève mon regard vers le ciel bleu qui s’étend au-dessus de nos têtes.

-      Je peux le voir avant de partir… C’était… mon plus grand….

Rêve… C’est le mot qu’elle aurait dû dire… Mais à la place, elle pousse un soupire et elle s’éteint le sourire aux lèvres. Je sens son corps qui s’alourdie. Je fonds littéralement en larmes… Durant des heures et des heures, mes larmes continuent de couler.

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Point de vue : Peter Quill

Juste avant de reprendre le chemin du vaisseau, Rocket m’ordonne :

-      Aide-moi à abattre cet arbre à la con.

-      Cet arbre ? Dis-je en le désignant. Il t’a fait quoi ?

-      Je t’ai demandé l’heure ? Non ! Alors fait juste ce que je te dis ! S’agace-t-il.

C’est donc sans demander plus d’explication que je lui donne la main. Et ce n’est qu’une fois que le pauvre arbre est à terre que le raton laveur semble soulagé. Je le vois s’installer face à une petite croix plantée dans le sol. Sans doute la tombe de son amie.

-      Comment elle s’appelait ?

-      Lylla…

Je regarde le raton laveur concentré à nettoyer la tombe de son amie. En silence, je reste à ses côtés.

« Made me promise i’d try

To find my way back in this life”[6]

 

-      Je suis sûr qu’elle est fière de toi là elle est, dis-je en posant ma main sur son épaule.

Rocket relève la tête vers moi, et c’est avec une vive émotion qu’il me déclare :

-      Non… Elle ne le serait pas… Elle… aurait honte…

-      Ne dit pas ça, tu es quelqu’un de bien Rocket.

-      Peter, je suis désolé. Souffle-t-il. J’ai été trop loin avec toi… Tu…

-      Ce n’est rien, dis-je soudainement pris par l’émotion de voir mon ami aussi fort dans cet état.

-      Tu as fait ce qu’il fallait… je suis désolé… j’étais tellement… Triste… que j’ai rejeté la faute sur toi…

-      Ce n’est rien, répété-je avant de poser mon bras sur l’épaule de Rocket. On est une famille, on a le droit de mal se parler !

Rocket se met à pleurer, et ce n’est pas mieux de mon côté puisque les larmes coulent le long de mes joues sans que je ne puisse les retenir. Je suis heureux de retrouver mes amis. Je suis heureux qu’on se retrouve, mais je suis triste de ne pas avoir pu leur rendre leurs proches. Et eux, ils ne m’en veulent pas. Ils ne m’en veulent pas parce qu’on est une famille désormais. Peut-être dysfonctionnelle, mais une famille tout de même.

“I hope there is a way

To give me a sign you’re okay

Reminds me again

It’s worth it all

So I can go on”

 

Nos sanglots s’arrêtent, et soudain, le ciel s’illumine au-dessus de nos têtes. Et les nuages qui, jusqu’alors cachait le soleil, le dévoile enfin.

-      Lylla… Souffle Rocket en regardant la voûte céleste. Son plus grand rêve c’était de voir le ciel… Elle n’a pas eu le temps de le voir longtemps… Mais maintenant, elle y demeure… Je le sais…

Sans rien rajouter, on reprend la route vers nos amis. Et lorsque l’on arrive, tout le monde nous attends avec impatience. Groot court jusqu’à Rocket pour le prendre dans ses bras.

-      Enfin vous voilà. Déclare Drax.

-      T’es aller chercher Drax avant moi ? S’étonne Rocket.

-      Ouais j’avais moins peur de lui, plaisante-je.

-      Ah ah ah, ça m’étonne pas, se moque-t-il en riant à gorge déployée.

-      Tu as peur de Rocket et pas de moi ? S’étonne Drax. Je suis plus fort que lui !

-      Oui, mais tu fais moins mal avec tes mots !

-      Je peux te faire mal avec mes poings. Dit-il en s’approchant de moi les poings en l’air.

-      Stop ! Hurle-je en me cachant derrière Gamora.

-      Sérieux il se cache derrière sa meuf, j’en peux plus ! Se marre Rocket.

-      Tu veux que j’affronte Gamora ? Me demande Drax.

-      Je ne veux pas que tu affrontes qui que ce soit ! Crie-je.

-      Ah. Dit-il en baissant ses poings.

-      Vous avez fini vos conneries ? On a du taff, j’vous rappelle. Nous avertis Nebula de sa voix toujours aussi désagréable et agressive.

-      Oui, on doit aller arrêter Hala ! C’est pour ça que nous avons réunis tous les Gardiens ! Explique-je aux autres.

-      Il manque Mentis. Précise Gamora.

-      C’est pour ça qu’on va chercher Mentis. Pour réunir tous les gardiens. Me corrige-je conscient que je viens d’oublier notre amie.

-      L’ignoble fourmi ? Pourquoi va-t-on la chercher ?

-      Parce qu’elle fait partie de l’équipe. Déclare Gamora.

-      Je pensais que l’autre affreuse l’avait remplacé, s’en amuse Rocket.

-      Je t’en merde, se défends Nebula en sortant un couteau de sa poche.

-      Vous savez où est Mentis ? Les questionne-je.

-      Lamentis. Déclare-t-elle sûre d’elle.

-      Et bah c’est parti !

On grimpe tous dans le vaisseau. Et nous prenons la route vers la dernière planète pour retrouver notre petite Mentis. La pauvre, elle doit être perdue sans nous !


Point de vue : Rocket Racoon.


Je grimpe dans le Milano. Ce bon vieux vaisseau m’avait manqué je dois le dire. Après tout, maintenant, c’est autant mon bébé que celui de ce bon vieux Peter Quill. Et tandis que nous décollons, je m’approche d’un hublot et je fixe le demi-monde avec nostalgie.

-      Je suis désolé, je n’ai jamais formé les Rakk’n’Ruins… Mais tu aurais adoré les gardiens, Lylla… Tu aurais adoré…

Je retourne auprès de mes amis. Avec l’impression d’avoir le cœur plein pour la première fois depuis plusieurs mois. J’ai retrouvé ma famille sans trahir ou oublier ma loutre. Et je pense qu’elle serait fier de voir le Gardien de la Galaxie que je suis devenu.


« Together in all these memories

I see your smile

All the memories I hold dear,

Darling you know I will love you till the end of time”

 

A suivre


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Bonjour, bonsoir


J’espère que ce chapitre vous aura plu ! Si tel est le cas n’hésitez pas à me le dire en commentaire !

Les trois derniers chapitres sont bien plus tristes que les précédents, et l’humour y est bien sûr moins présent ! Mais rassurez-vous cela va revenir rapidement !


J’espère que les histoires de Rocket et de Drax vous auront plus !


La musique des deux derniers chapitres c’est Mémories de Whitin Temptation. J’ai décidé de l’utiliser pour les deux chapitres car elle collait parfaitement à ce que je voulais raconter !


Sur ce, bonne soirée et bonne lecture !

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[1] Souvenirs, souvenirs, souvenirs

[2] Il s’agit d’une référence aux premières histoires dans lesquelles apparait Rocket Racoon qui est le chef d’un vaisseau nommé les Rakk’n’Ruins en compagnie de Lem Orse, un Morse, et de sa nièce Lylla avec laquelle sort Rocket. Ils étaient des rangers de l’espace dans cette version des comics.

Ici, il s’agit d’un rêve de Lem Orse, et Lylla n’est pas sa nièce puisque c’est une loutre comme dans le jeu de Telltales.

[3] Dans ce monde, tu as essayé

De ne pas me laisser seul derrière

Il n’y a pas d’autres moyens,

J’ai prié les dieux : Laissez-le rester.

[4] Les souvenirs clament ma douleur intérieure

Maintenant, je sais pourquoi

[5] Tous mes souvenirs

Te gardent près de moi

Dans les moments silencieux,

J’imagine que tu es là

Tous mes souvenirs

Te gardent près de moi

Dans ces murmurent silencieux

Les larmes silencieuse

[6] Tu m’as fait promettre que j’essayerais

De retrouver mon chemin dans cette vie


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