One day, I sleept alone

Chapitre 1 : One day

3071 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 02/05/2018 00:06

Le brun jeta un regard absent vers le café tournoyant dans la tasse Stark Industrie.

Sa main vint se glisser paresseusement dans ses cheveux bruns noircis.

Un soupir s'échappa de ses lèvres suite à l'irrémédiable pensée aboutissant à la réflexion dans laquelle il s'était plongé pendant plusieurs longes minutes.

Une réflexion lui inspirant une seule idée et qui, pour une des premières fois de sa vie, le rendait en accord complet avec lui même.

Il savait ce qu'il avait à faire et savait que ce serait mieux pour tous.

Il avait été quelqu'un de profondément égoïste.

Il le savait, pertinemment.

Il avait créé des armes qui avaient détruites des vies entières sans pour autant s'en tenir responsable ni même s'en soucier, après tout n'était-ce pas ce que tout le monde attendait de lui ?

Puis quand sa petite vie tranquille avait été mise en danger il avait changé, quand il s'était cru mourir, qu'il avait été torturé pour construire un de ses engins de guerre massive destinée à sauver mais utilisées pour tuer il avait compris. Il avait compris et il avait regretté. Mais ce n'était que lorsque Yinsen était mort devant lui sans qu'il ne puisse rien faire et qu'il avait vu toutes ces personnes tuées avec ses propres créations qu'il avait pleinement pris conscience de l'ampleur de tout ce qu'il avait créé et de ses mains tâchées du sang de tellement de vies innocentes. De tout ce qu'il avait détruit.

À cet instant il avait compris toute la véracité des paroles qui lui avait glissés Yinsen dans la grotte, il y a de cela quelques années: Lui qui possédait tout n'avait rien.

Alors comme Yinsen le lui avait sommé il avait essayé de devenir meilleur, de devenir quelqu'un d'autre que le connard que tous voyaient en lui.

C'était vrai qu'il n'était rien de plus que ça à cette époque, un pantin sans véritable désir qui s'oubliait en sombrant dans la décadence, façonné par les autres malgré la soit-disant liberté qu'il exhibait au monde entier, et plus que tout il avait essayé de toute ses forces d'être quelqu'un d'autre que le marchand de mort.

Mais malgré le temps qu'il avait passé à tenter de réparer ses erreurs il avait gardé ce titre, malgré tous ses efforts personne ne parvenait à oublier.

Personne ne parviendrait jamais à oublier.

Il était et serait sans doute à jamais un meurtrier et toutes ses bonnes actions ne pourraient jamais lui apporter une quelconque rédemption.

Il était destiné à être et à rester le marchand de mort.

Il croyait ne plus pouvoir avoir plus mal que ça.

Puis il y avait eu lui.

Lui et ses cheveux trop blonds, lui et ses yeux trop bleus, lui et son sourire trop lumineux, lui et sa morale irréprochable, lui qui n'aspirait qu'à

la partialité et à l'égalité, lui et sa trop grande compassion, lui et ses mœurs d'un temps révolu, lui et sa foutue détermination, lui et sa trop grande bonté d'âme qui le faisait se sentir comme une merde, lui qui était juste.. Trop. Trop pour lui.

Lui qui venait d'une autre époque, lui qui aimait les femmes.

Lui qu'il ne parvenait tout de même pas à oublier, lui dont il était tombé amoureux.

Il avait tenté d'ignorer ses sentiments, de se voiler la face, avait repris son train de vie décadent et ces journées composée d'excès mais s'était peine perdue, son nom était gravé au fer rouge en son cœur, lui qui avait souhaité aimer se retrouvait piégé à son propre jeu, il aimait et s'en mordait les doigts.

Et bordel que ça faisait mal d'aimer !

Il n'imaginait pas que l'on puisse autant souffrir par amour, il s'était cru au dessus de ça et avait été douloureusement ramené à la réalité.

Et il souffrait, il souffrait en silence.

Pour l'oublier il s'était replongé dans l'alcool jusqu'à en oublier son propre prénom, en tentant d'ignorer du mieux qu'il le pouvait ses œillades réprobatrices lorsqu'il le voyait. Pour l'oublier lui il en était venu à s'oublier lui-même.

De toute manière y-avait-il encore un lui-même ?

Il n'en était pas si sûr, il avait porté tellement de temps un masque qu'il ne savait même plus comment l'enlever pour retrouver le vrai Tony, si "vrai Tony" il y avait; il avait sûrement juste voulu s'accrocher à l'espoir qu'il aurait pu être quelqu'un d'autre, et en devenant Iron Man, en sauvant toutes ces personnes, en protégeant le monde.. il s'était cru devenir ce quelqu'un d'autre, quelqu'un de bien. Mais il s'était trompé. Encore.

Il ne pourrait jamais être quelqu'un d'autre que celui que tous voyaient en lui, il avait cru pouvoir être un héros mais ce n'étais qu'une chimè aurait dû écouter son père lorsqu'il lui répétait qu'il ne serait jamais à la hauteur de quiconque et surtout pas de lui, il avait raison.

Il ne serait jamais à sa hauteur.

Il avait essayé toute sa vie mais devais le réaliser, il ne serait jamais qui il avait voulu être.

Alors il ne lui restait qu'une solution pour tenter d'oublier.

Un dernier échappatoire.

Elle serait profitable à tout le monde, beaucoup soupireront de soulagement de se délester d'un boulet comme lui, il espérait malgré tout, égoïstement, que certains le regretterait, comme Pepper ou Bruce, son ex petite-amie ainsi que son science bro, mais même eux ne pourraient sans doute pas s'empêcher d'être soulagés.

Seul Jarvis ne se sentirait pas ainsi, mais juste car il ne le pourrait pas.

Il espérait qu'il lui manquerait un peu. Rien qu'un peu, mais sa décision était prise, s'il était un boulet pour tous alors il allait les en libérer.

Il contempla encore un instant la tasse remplie puis se leva, abandonnant là le café depuis longtemps refroidi.

Il prit la direction de sa chambre en ignorant les regards surpris des quelque Avengers qu'il croisa, errant sans but apparents dans les couloirs.

C'est vrai qu'ils étaient plus habitués à le voir déprimer qu'à afficher cet air tranquille, cependant ils ne dirent rien, se contenant de se demander silencieusement ce qui avait bien pu se passer, Bruce osa lui poser la question mais le génie se contenta de lui répondre qu'il verrait bien.

Et douce ironie quand tu nous tiens un des seule qu'il ne croisa pas fut celui qu'il souhaitait le plus voir, il était parti en mission depuis plusieurs jours déjà pour le compte du SHIELD.

Il se détestait pour ça mais sa tête blonde lui manquait affreusement, rien que penser à lui lui serait le cœur, pourtant.. c'était tout de même mieux ainsi.

Il passa la journée à voler dans son armure, suivant le vol des oiseaux à travers les cieux azurs du monde entier et en admirant les paysages variés défilant sous lui, passant par la suite la nuit à contempler les étoiles ainsi que la lune brillant d'un éclat argenté aveuglant dans l'obscurité, il savait que ça ne lui ressemblait pas mais il voulait juste regarder toutes ces petites choses du monde qu'il avait ignoré avant de partir.

Lorsqu'il rentra finalement à la tour il se rendit compte qu'il était seul dans l'immense bâtisse, alors il se prit un verre de bourbon, s'installa dans son atelier et commença à foutre en l'air toutes ses armures, les unes après les autres, elle coûtaient des millions et alors ? Cela lui déchirait déjà suffisamment le cœur comme cela pour penser au prix, elles le protégeaient et étaient devenues une partie de lui.. Mais il ne voulait pas qu'elles tombent aux mains du SHIELD et savait que JARVIS ne donneraient jamais les plans à quiconque et que jamais ne parviendrait à le 'craquer', il était devenu une intelligence autonome et même sans lui il continuera d'évoluer à travers le temps, il se sentait fier, au moins il laisserais quelque chose d'utile et de durable pour les Avengers, JARVIS était comme le fils qu'il n'avait eu, comme un enfant il l'avait créé puis l'avait regardé évoluer, découvrir le monde et désormais il semblait plus intelligent qu'artificiel, il lui faisait confiance pour la suite.

L'IA avait essayé d'ôter l'idée de partir de son esprit mais il n'avait pas réussi, rien ne semblait pouvoir raisonner l'ingénieur.

Il consacra par la suite son après midi à régler toutes les modalités de sa mort, il était peut être égoïste mais pas au point de laisser toutes ces questions sans réponse et devenir une guerre pour son héritage. Cela inquiéta légèrement les personnes qu'il appela pour régler ces "modalités de succession" mais ils se dirent sûrement que c'était encore une de ses excentricités de milliardaire et ne cherchèrent pas plus loin, de toute manière le boulot de super-héros était à risque n'est-ce pas ?

Il confia les 65 % de ce qu'il possédait de l'entreprise à Pepper et à Jarvis, les 40 % restants appartenant aux vautours lui servant de "collaborateurs", il donna 25 % à Pepper et sa descendance puis les 40 % restant à JARVIS. Comment ça il ne pouvait pas confier un héritage à une "entité informatique"? Mais qu'est-ce qu'il s'en foutait ! Il savait qu'il serait en faire usage avec bien plus de sagesse que beaucoup d'Hommes.

il avait donné à l'IA une part supérieure à Pepper car il savait qu'au cas ou si dans un futur lointain un descendant de Pepper voudrait utiliser à de mauvaises fins (ce qui l'étonnerait très fortement mais bon, on n'est jamais trop prudent) ses parts de l'entreprise Jarvis posséderait une supériorité de part et saurais gérer avec brio ce type de situation, comme toujours.

Toutes ses idées déjà entamées ou mise au placard depuis trop longtemps seraient bien évidemment confiées à JARVIS qui en donneraient quelques unes à Pepper pour Stark Industrie, il y veillerait de toute manière.

La tour appartiendrait à Steve, il savait qu'il pouvait lui faire confiance et que la tour serait à l'entière et unique disponibilité des Avengers.

Le blond obtiendrait aussi sa collection de motos plutôt considérable.

Il donnait toutes les inventions qu'il avait terminé pour l'équipe et bien.. À l'équipe quoi. (À qui d'autres sérieusement ?)

Toutes ses autres petites "babioles" qu'il possédait seraient répartis entre ses amis.

Il ferma les yeux, souffla et se massa les tempes d'un air fatigué, ça faisait tellement étrange de planifier sa propre mort.. Il ne lui restait plus qu'à tourner une vidéo pour annoncer aux Avengers ainsi qu'à ses amis tels que Pepper ou Rhodey son suicide.. Il espérait un peu égoïstement que ça leur ferait de la peine.

Un jour Victor Hugo avait dit: « Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent », lui en avait assez de lutter, de faire semblant à longueur de journée, il en avait juste assez d'être Tony Stark.

Lors-qu'après plusieurs heures il eu finit de tout régler et tourné cette foutue vidéo qui lui crevait le cœur il s'autorisa à se relaxer un peu...

En ayant fini tout ce qu'il voulait faire dans l'après-midi il se trouva totalement désœuvré, pour chasser le sentiment de solitude qui l'envahissait progressivement il s'en alla dans son atelier bidouiller deux trois trucs et modifier un peu inutilement un plan d'armure qui lui restait, occupant ses mains dans l'espoir d'accaparer ans le même temps son esprit qui lui soufflait sournoisement que ça allait lui manquer..

Il se fit la réflexion qu'il ne pourrait pas partir sans les voir tous une dernière fois, sans le voir une dernière putain de fois.

Ses yeux s'embuèrent à cette pensée et il essuya d'un geste rageur les larmes traîtresse en souhaitant de tout son être que la douleur sourde dans sa poitrine se tarisse.

Il se demanda depuis combien de temps il avait perdu toute estime de soi, il était Tony Stark putain ! Et pourtant il parvenait juste à déprimer dans son coin en pensant la personne dont-il était tombé désespérément amoureux et qu'il savait ne jamais parvenir à avoir.. Qu'il était beau Tony Stark, qu'il était risible ! Lui même riait aux éclats sur son sort, il était pathétique.

Le pire c'était que personne ne voyait derrière le masque de verre qu'il s'était forgé durant toutes ces années, ça avait quelques bons côtés, comme le fait que personne n'avait remarqué son amour pour Captain Perfect. (Quoi qu'il soupçonnait fortement Pepper et Natasha de se douter de quelque chose)

Plusieurs jours passèrent ainsi avec une monotonie harassante, il n'y avait donc aucun super-vilain pour mettre de l'animation ou quoi ?

De plus tous étaient revenus à un moment ou à un autre de la tour et seul le super-soldat restait introuvable.

Il s'ennuyait donc et déprimait seul.

Ou presque.

Ce fut un de ces matins là où il s'endormait tôt dans la matinée et se réveillait tard quelques heures après qu'il se passa enfin quelque chose, tout d'abord il s'éveilla avec un horrible mal de dos et l'ensemble de ses articulations en feu, en même temps c'était ça de s'endormir sur un des sièges de son atelier, ce n'était pas très confortable et certainement pas profitable pour son corps.

Mais ce qui égaya sa journée fut le fait d'apprendre de JARVIS que le super-soldat était revenu.

Il s'en alla donc le voir d'un air faussement nonchalant alors qu'il avait envie de courir pour le trouver, au lieu de cela il s'installa juste dans le salon, et, oh misère, près de Natasha.

Malgré l'air parfaitement détendu qu'il arborait elle semblait vouloir l'asticoter, un truc d'espion sûrement.

«-Bonjour Tony, tu te décides enfin à sortir de ta tanière ?

-Oui j'étais sur un projet qui demandait toute mon attention commença-t-il prudemment en buvant son café.

Il espérait vraiment qu'elle n'aborderait pas le sujet de Steve, ce serait vraiment gén...

-Tu as arrêté de faire le mort en même temps que Steve rentre à la tour, belle coïncidence n'est-ce pas ?

-Ah bon, Steve est de retour ?

Ton innocent, mimique un peu surprise et le tour était jo..

-En effet monsieur, je vous l'ai déjà dit 32 fois depuis ce matin. Intervint JARVIS.

-Traître. Marmonna-t-il.

La voix de la Veuve Noire se fit plus douce, tel un prédateur ayant coincé sa proie.

-Ah oui.. 32 fois..?

Il n'aimait pas beaucoup cette facette de Natasha.

Enfin.. Lorsqu'elle était destinée à lui, quand c'était quelqu'un d'autre qui la subissait c'était particulièrement amusant.

Il resta stoïque et ne répondit juste pas.

-Intéressant.. Et si je le lui disait ?

Il ignora encore une fois l'espionne et dit à l'intention de Jarvis:

-Et bien je ne t'ai sûrement pas écouté alors, JARVIS.

-Mais vous m'avez écouté monsieur, vous avez même..

-Mute JARVIS.

Il sourit d'un air contraint à la rousse qui le regardait fixement, inquisitrice.

Heureusement (ou malheureusement, ça dépend du point de vue) l'interrogatoire prit fin à l'arrivée tant attendue du blond dans la pièce, l'ingénieur baissa immédiatement le regard vers son café, admirant la couleur onctueuse si semblable à la teinte de ses yeux parfois.

-Nat'

Un mot prononcé avec une affection toute amicale qui lui fit pourtant crisser des dents.

-Stark.

Prévisible et pourtant tellement blessant, son nom dont-il était autrefois si fier était employé avec tellement de mépris qu'il résonna longuement en lui, le blessant comme la plus affûtée des lames et le confortant dans la décision qu'il avait prise.

-Captain.»

Ledit Captain alla s'asseoir à côté de Natasha, enfin, c'est ce qu'il déduit du bruit autour de lui puisqu'il n'osa pas relever les yeux, de peur que l'on voit la douleur dans ses prunelles.

Il finit rapidement son café, lançant seulement un coup d'œil en arrière en se levant pour apercevoir de loin la carrure imposante d'un soldat qu'il ne reverrait pas avant de faire demi-tour et de courir vers son atelier qu'il verrouilla.

Il se força à inspirer puis expirer en retenant de son mieux les larmes qui lui venaient.

Il esquissa un petit sourire tremblotant avant d'éclater d'un rire dénué de toute joie.

Si c'était pour essuyer ce genre de comportement c'est sur que sa vie ne lui manquerait pas !

Il contempla une dernière fois son atelier et, dans un élan d'affection pris DUM-E avec lui puis tira un coup de répulseur dans un des nombreux produits hautement inflammable qu'il avait disséminé un peu partout dans son atelier pour créer une gigantesque explosion qui fit que le tout parti en flammes, des flammes qui emportaient avec elles des lambeaux de souvenirs heureux comme amers à l'étrange goût d'adieu.

Il posa avec douceur la fragile cassette dans un papier ignifugé par ses soins puis lâcha le tout au milieu des flammes.

Il s'envola ensuite a toute vitesse vers le ciel puis laissa JARVIS prendre les commandes de l'armure vers l'endroit qu'il souhaitait, de toute manière il ne s'en souciait pas vraiment.

Et dans le ciel d'un magnifique bleu nuit il s'autorisa à pleurer, laissant enfin les fragiles perles d'eau couler librement sur ses joues, de toute manière personne ne le verrait s'il pleurait sous son masque n'est-ce pas ?

Il était seul.

Pour qu'on ne sache pas ou il pouvait aller il avait pris soin de mettre sous son contrôle toutes les caméras, traceurs, satellites etc.. pouvant capter sa position et les avait ensuite soit détruits soit momentanément mis hors-service.

Et alors qu'il filait à toute vitesse vers une lointaine destination inconnue il se fit la réflexion que sa nouvelle vie allait être géniale, il allait y veiller.

Et même s'il savait qu'il avait tort peu importait car il y croyait.

Et si il y croyait alors tout allait bien se passer.

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