Deadpool&Wolverine : les tribulations de Marie-Poupette

Terre 616 

— T’as perdu ma chienne, Peanut ! 

— J’ai rien perdu du tout ! Elle est partie chier sur le mémorial de Stark, là-bas, regarde ! Elle est vraiment pas sortable, faut pas se demander d’où ça lui vient… 

Ben non, on se demande pas, on le sait ! Il ronchonne en allumant son cigare, mais dans le fond, il est bien content de voyager avec Marie-Poupette et moi grâce à la montre de Câble. Dans son monde d’origine, il a fait de la merde et dans le mien… Disons que c’est plus pareil depuis que Vanessa m’a largué ! C’est devenu aussi soporifique que le MCU ces dernières années, enfin… Avant mon troisième film, pour être exact ! Du coup, après les Voyages de Gulliver, on a décidé d’instaurer les Voyages du Poolverine (Poolverine en tant qu’amis sans avantages en nature, je précise). Remarque qu’il y a pas mal de planètes Terre franchement chiantes, hein ! Mais il y en a aussi quelques-unes de marrantes, par exemple la Terre 295. Là-bas, le variant de Vulverine ressemble à une pute manchote ! Bon, c’est le seul truc marrant qu’il y a là-bas, je te l’accorde…

En attendant que Marie-Poupette termine sa grosse commission et que Logan aille la ramasser avec les sacs à crotte qu’on a toujours avec nous (parce qu’on est des gens responsables, surtout moi) j’observe tranquillement la place où on a atterri. Il fait nuit, mais l’endroit est éclairé par les bougies posées devant l’énorme tronche d’Iron Man peinte sur un  mur en brique. Les gens lui vouent un véritable culte ici depuis qu’il a cassé sa pipe en tuant Thanos ! Y a des fleurs, des dessins, des peluches et tout un tas de conneries déposées comme des offrandes ; ça lui aurait plu, mégalo comme il était… Faudra que je pense à prendre un doudou pour Marie-Poupette en partant, elle en a plus besoin que lui ! Et puis on sait jamais, y a peut-être une licorne dans le tas, parce que j’ai oublié la mienne à la maison pour ma branlette de vingt heures… 

Ça sent les marrons chauds et en tournant la tête pour chercher le vendeur, je m’aperçois que la place est également éclairée par les illuminations de Noël. Ostentatoires à souhait, mais que veux-tu… On est à New-York ici et en plus l'électricité est produite par l’Arc Reactor, ça coûte rien aux contribuables ! La magie de Marvel, mec… 

— Hey, je crois que c’est le réveillon de Noël, mon Loganou !   

Gros plan sur Vulverine qui revient vers moi en portant Marie-Poupette dans ses gros bras aux veines saillantes qui font transpirer toutes les meufs qu’il croise… 

Il lève les yeux au ciel et me balance le sac à crottes dans la tronche : 

— Trouve une poubelle, tocard ! 

— Et toi, couvre-toi un peu, traînée… 

— J’ai la dalle ! 

— Si tu cherches une dinde à farcir, ça devrait pas être trop compliqué, surtout avec ma chienne dans les bras. Elle est comme toi, elle attire les chaudasses ! 

— Pardon, mais t’as vu la gueule de ta chienne ? Si faut compter là-dessus, j’aime autant trouver des tacos… 

— Des tacos pour le Réveillon ? C’est un peu déprimant, même pour toi !  

— Pas plus que de passer Noël avec toi, Wade… Bouge, on va bien en trouver par là-bas !  

On s’éloigne de la petite placette pour s’enfoncer dans les rues de Manhattan, en croisant tous les retardataires du dîner chez papi et mamie qui nous bousculent à moitié, les bras chargés de cadeaux. Y a des fresques un peu partout en l’honneur des héros de la Guerre d’Infinités et Logan s’arrête devant une peinture de Natasha. 

— Elle était bonne, hein ? 

— Ca, je dois dire… 

— Une rouquine comme tu les aimes ! Avec des grosses meules et un petit cul tout serré dans une combi !

— Mais ferme ta gueule, Wade… 

Juste à côté du visage de la Veuve Noire, y a Steve Rogers, l’air solennel, qui nous regarde. Je m’accroche au gros bras de Logan, catastrophé : 

— Il est mort aussi, Captain ? 

— Nah… Il est parti vivre sur la Lune ou ché pas où, il paraît… Avec son âme-soeur… 

— Bucky ? 

— Non, l’autre brune aux cheveux longs…

— Loki ? 

— Ma parole, tu fais exprès ? Captain, il est hétéro dans ce monde, hé-té-ro, tu sais ce que ça veut dire ? 

— Ouais, que c’est des couilles molles chez Disney ! Non, mais mate-moi ce cul ? Le cul de l’Amérique, putain ! Quel gâchis… 

On finit par s’éloigner et plus on s’enfonce dans la direction choisie par Logan, moins y a d’illuminations et plus on croise de déchets. Pas des poubelles hein, des déchets de la société ! Je balance le sac à crottes au hasard, de toute façon ça dépareille pas au milieu des clodos et des junkies et on entend soudain un cri, plus loin, avec un bruit de bagarre. Ça ne m'affole pas, mais Logan s’approche instinctivement ; qu’est-ce que tu veux, il a de l’ADN de super-héros dans le sang (qui fornique avec l’adamantium)… 

En entrant dans une impasse, on croise une nana qui en part en courant ! Pas bonjour, ni merde, même pas une caresse à Marie-Poupette ! Y a plus de respect… Au fond de l’impasse, deux mecs au sol, en train d’appeler leurs mères. J’ai toujours trouvé ça paradoxal d’agresser quelqu’un quand on n’a pas de couilles à ce point ! Ils ont trouvé à qui parler et se sont pris une bonne raclée de Noël par… Par… Je dirais un mec, mais avec un costume un peu grotesque de Spider-Man de chez Wish, même pas moulant ! C’est mal taillé et cousu à la va-comme-je-te-pousse. Même Al aurait fait mieux en étant défoncée ! 

Enfin bon, le mec ne sera jamais tailleur, mais il a le mérite d’avoir empêché un crime un soir de Noël, alors qu’il pourrait être au Champagne chez ses vieux…   

Logan pose Marie-Poupette pour qu’elle aille pisser sur les sans couilles et on en profite pour aller saluer le héros Top Budget, quand il enlève son masque et nous regarde d’un air ahuri : 

— Wade ? Logan ? 

Incroyable ! Ses cheveux soyeux ont poussé et il a maigri, mais c’est bien lui : mon Peter ! Le vrai Spider-Man, en fait ! Je cours vers lui et le serre contre moi. Je lui pelote ensuite les fesses et il repousse gentiment mes mains pendant que je pose un bisou sur sa joue : 

— Oui, c’est moi, Pete ! Ton Wade adoré ! Ah, et Logan est là aussi ; tu le connais, il est émotionnellement dépendant de moi, tout ça…  

Logan lève les yeux au ciel et me décolle de Peter pour lui serrer la main. Ce qu’il peut être viril des fois ! Je les écoute vaguement pendant que Marie-Poupette court vers moi et saute dans mes bras pour me lécher la bouche. 

— Qu’est-ce que t’as foutu de ton costume ? Ton vrai costume… 

— Hum… Ben, c’est celui-ci mon vrai costume maintenant… Euh, qu’est-ce que vous êtes venus faire ici ? Ca faisait un moment… 

— On se balade ! Mais on n'avait pas capté que c’était la veille de Noël… Ni qu’il était aussi tard ! On voudrait pas te retarder… 

— Rien de prévu ! Hum… Vous voulez dormir chez moi ? J’habite à deux rues d’ici ! 

— Dans ce quartier ? 

— J’habite là maintenant… 

— Okay… T’as faim ? Je voulais acheter des tacos ?  

— Ouais, mais… J’ai pas trop d’argent… 

— T’occupe ! Wade a eu une prime depuis que les ventes d’Honda Odyssey ont explosé…  

C’est comme ça qu’on se retrouve dans un appartement minable à la déco inexistante, en dehors de l'Empereur Palpatine en Légos et d’une tasse, qui repose sur une étagère bancale. Logan referme la porte, les bras chargés de bouffe et jette un coup d’oeil rapide : 

— On se croirait dans mon camping-car… Ça marche pas la lumière ?

— Euh… J’ai pas payé la facture… 

— J’ai rien dit… C’est pire que mon camping-car ! 

— Je me rappelais pas que tu te sois engueulé avec Stark avant qu’il meure pour qu’il te confisque ton costume et te foute dehors ? 

Je demande en m’asseyant dans le canapé défoncé pendant que Peter allume des bougies. Au moins il fait chaud, c’est un chauffage central… Marie-Poupette grimpe sur mes genoux pendant que Logan pose les tacos et les shawarmas sur la table basse avant de s’asseoir à son tour. 

— Non… 

— Avec Pepper ? 

— Non ! Bon, euh… Désolé, j’ai pas eu le temps de faire un sapin… J’avais pas prévu d’avoir du monde, c’est pas très festif…

— La pauvreté, ça forge le caractère ! Regarde-moi, j’ai toujours été fauché ! 

— Toi, t’es pas une référence, Wade ! T’inquiète pas pour le côté festif, j’ai pris un pack de bières de Noël…   

— Alors ? Qu’est-ce que tu fais de tes journées ? A part les poubelles…  

Je demande en mordant dans un shawarma. Putain ce que c’est bon ces saloperies ! Peter a l'air d'aimer ça aussi, à moins que ce soit parce qu’il bouffe que les années bissextiles… 

— Mhm… Je suis photographe indépendant pour le Daily Bugle… 

— T’avais pas des études à terminer ?

— Par correspondance… Ça me laisse plus de temps pour être Spider-Man ! J’ai branché mon téléphone sur la fréquence radio de la police… 

— Tu t’es mis de la sauce plein la bouche, essuie-toi, ça m’excite ! 

— Tout t’excite, Wade… 

— T’es pas mal non plus, Peanut, t’inquiète ! Et tu prends quoi en photo ?  

— Ben… Spider-Man ! C’est pour ça que mon patron me paye… C’est, euh… C’est mon seul revenu, alors même si monsieur Jameson n’est pas facile à vivre… 

— Pourquoi tu te fais chier avec un patron alors que tu pourrais être Monsieur Deadpool ? 

— Et vivre dans une baraque insalubre avec une vieille aveugle, une chienne incontinente, un stock d’armes illégal et un stock de drogues encore plus illégal… commente ironiquement Logan.  

— N’oublie pas le X-Men réformé ! Et puis pardon, mais c’est pas pire qu’ici, au moins on a  l’électricité ! 

— Parce que t’es branché sur le compteur des voisins, connard ! 

— Ca s’appelle du survivalisme ! 

— C’est pas ça le survivalisme ! 

— C’est quoi alors ?

— T’écouter pleurer quand tu te branles ! 

— C’est pas ma faute, j’ai été largué ! Je suis en pleine crise existentielle, tu devrais comprendre, on est tous bisexuels ici ! 

— Ah bon ? demande Peter, en terminant mon tacos. 

— Ouais ! Tu le sais pas encore, c’est tout… Tout le monde est bisexuel ici, c’est une licence artistique ! T’as pas des décorations de Noël quelque part ? Parce que ton appart’ c’est, euh… Ca me donnerait presque envie de me pendre si j’étais sûr que ça marche…  

— J’avoue que l’ambiance est un peu dépressive sur cette Terre depuis la mort de Stark et le départ de Captain… Ils en sont où les X-Men ici ? demande Logan, en allumant un nouveau cigare (parce qu’on emmerde la cancel culture !).  

— Aucune idée, c’est un peu le bordel depuis le retour de ceux qui avaient été éliminés par Thanos. Il y a un nouveau Captain, c’est Falcon ! Attendez, j’ai quelques trucs à May dans un carton, je crois… répond Pete, en se levant pour aller fouiller dans le placard à balai. 

— C’est le bon moment pour renvoyer ma candidature à Happy, mon Loganou ! On pourrait y aller ensemble et Peter pourrait me pistonner… 

— Aucune chance ! répond l’intéressé, la tête dans son placard.  

— Comment ça, aucune chance ? T’étais comme un fils pour Stark ! 

— Ben, euh… En fait, plus personne ne se souvient de moi… Un sortilège pour protéger le Multivers… Longue histoire… 

— Plus personne genre… Ton dealer et le vendeur du sex-shop à l’angle de la rue ? 

— J’ai pas de dealer… Tout le monde, genre tout le monde ! Genre Happy, Ned, MJ… 

— Et ta tante ?

— Elle est morte ! 

— Putain, mais c’est quoi cette vie de merde ? Disney s’acharne après ton personnage, bordel, faut porter plainte ! Avec un peu de chance, Ryan va arranger ça ! Faut prier les Dieux du Multivers et du Dow Jones ! 

— Ouais ben en attendant, je me débrouille ! C’est pas si mal… Au moins je n’ai plus personne à perdre… 

— T’as pas hérité des bagnoles de Stark et tu trouves ça pas si mal ? 

— C’est tout ce que j’ai ! répond Peter, en posant un carton défoncé sur la table basse. 

— Ça manque de meubles Ikea ici… 

— Putain, mais cherche du travail chez eux et fous-nous la paix ! Tu veux les accrocher où les guirlandes, y a pas de sapin… 

— Après les murs, les étagères, la télé, autour de ma bite… Réfléchis un peu ! 

— Et tu vas les faire tenir avec quoi sur les murs ? T’as du ruban adhésif, Peter ? 

— J’ai mieux que ça… 

Peter trifouille les bracelets qu’il a aux poignets et ses lance-toile se déploient, prêts à l’usage.

— Effort maximum ! Bravo, Pete, t’as au moins gardé ça ! 

— Je les avais sur moi quand… Bref, vas-y, Logan, tend celle-ci en face si tu veux… 

Pendant que Vulverine suspend les guirlandes et que Peter les fixe avec ses toiles, moi, je fais des montages artistiques avec les boules et les candy canes. Quand on a terminé, on s'assoit pour admirer notre œuvre. Avec les bougies, c’est finalement beaucoup plus chaleureux d’un coup !     

— Levez vos culs de là ! Il doit bien se déplier ce canapé, c’est là que tu dors, Peter ? demande Logan, en examinant le clic clac. 

— Euh, ouais ! répond distraitement Peter, en enfournant un nouveau tacos dans sa bouche.  

— Wade, dégage ! 

— Attends, j’ai une vision de rêve là, tu permets ? Ce que t’as une grande bouche, Peter… C’est parfait pour ce que j’ai entre les jambes ! 

— Laisse ton macaroni où il est et lève tes miches, Wade, j’ai envie de dormir ! 

Ce qu’il peut être rabat-joie quand il s’y met… C’est pour ça que j’ai jamais voulu les rejoindre les X-Men, c’est qu’une bande de couche-tôt même pas queutards… 

Une fois le clic clac déplié, Peter sort deux couvertures et deux oreillers, les seuls qu’il possède, et les jette sur le “lit”, dans lequel se couchent illico Logan avec cette chienne de  Marie-Poupette, qui se colle contre ses abdos (ouais, je sais, ça vend du rêve). Les deux se mettent à ronfler bruyamment au bout de même pas cinq minutes ; c’est vraiment navrant, mais tellement prévisible quand on connaît l’auteur (elle est pressée de se débarrasser de Logan, mais chut, je t’ai rien dit) !  

— Je prendrais bien un dessert moi ! 

— Si c’est de moi que tu parles… commence Peter, en soupirant. 

— Toi, tu seras le digestif ! Je parlais d’un truc sucré !

— Je vais voir ce que j’ai…

Il revient avec un pot de compote premier prix… Je t’entends d’ici, c'est sûr que ça change du QG des Avengers, bordel ! 

— J’ai, euh… J’ai rien d’autre… 

— Le contraire m’aurait étonné ! La compote, c’est bien… J’irai te faire des courses si tu veux !  

— Depuis quand t’es aussi serviable ? 

— C’est parce que j’ai les couilles pleines ! T’en veux ? 

— Mhmm… Je veux bien, merci, Wade ! 

— T’as pris qu’une seule cuillère… C’est un message caché ? 

— Arrête de rêver, j’ai pas encore touché le fond à ce point-là ! C'est juste un oubli, je vais aller en chercher une autre ! 

— Bouge-pas et mange, je mangerai après toi ! Avec ton ADN sur la cuillère, ce sera encore meilleur ! Je risque rien au moins, je vais pas me transformer ? Y a assez de trucs gluants qui sortent de mon corps, si tu vois ce que je veux dire… 

Peter ne répond pas, il est trop occupé à racler le pot de compote. Putain, faudra vraiment  lui faire les courses avant de partir… Ou l’inscrire à la soupe populaire, au choix… 

— Je vais me doucher ! déclare Pete, en allumant la torche de son portable. 

— Je peux venir avec toi ? 

— Non !

— Mais comment je fais pour me laver les dents ? 

— T’es sérieux ? 

— L’hygiène buccale, c’est capital ! C’est qu’elle me sert ma bouche…

— Ah ben ça, vu tout ce que tu parles… 

— Le mercenaire à grande bouche, c’est moi ! Que veux-tu… C’est pas fait que pour parler… dis-je, en léchant la cuillère d’une façon très suggestive. 

— Je veux pas savoir ! T’auras qu’à utiliser ma brosse à dents si t’y tiens tant que ça… Ne réponds rien ! ajoute-t-il précipitamment, en se rendant dans sa salle de bains. 

Il revient un quart d’heure plus tard, pieds nus, avec un pyjama Hello Kitty. Il est fait pour moi ; si Stan Lee (RIP) était toujours en vie, on serait déjà mariés, à coup sûr ! Il grimpe sur le clic clac et se couche pendant que je vais me laver les dents avec sa brosse à dent et que je fais d’autres trucs (pas seulement sexuels) pour m’occuper parce que je suis pas fatigué. Quand j’ai terminé, ils sont tous endormis depuis longtemps et les petites leds clignotantes des illuminations de la rue se reflètent sur le visage épuisé et soucieux de Peter. Ils sont un peu trop proches l’un de l’autre, alors je me glisse entre Logan et lui ! Vulverine me colle un coup de pied dans les jambes, du coup j’ai pas d’autre choix que de faire la grande cuillère contre mon petit Peter… 

Quand tout le monde commence à se réveiller, quelques heures plus tard, je suis toujours blotti contre lui, sous la couette, qui remue doucement.

— Euh… Wade ? 

— Oui, ma petite araignée bandante ?

— T’es tout nu ? 

— T’aimerais bien, hein ? Mais non, pas avec l’autre pervers, j’ai préféré te piquer un caleçon… Je lui ai tourné le dos toute la nuit, ça aurait été trop dangereux ! 

— Mais ta gueule, Wade ! grogne Logan, en me balançant son oreiller. 

— Ooooh, il est réveillé le VulveGrinch ? 

— Putain, mais… Je vais aller chercher à bouffer pendant que tu t’habilles… 

— Tant que t’y es, faudrait emmener Marie-Poupette faire ses besoins ! 

— Tu me fais chier, Wade ! 

— Moi aussi, je t’aime ! Mais toi, je t’aime encore plus, ma fifille ! 

Je leur fais un cœur avec mes mains pendant que Logan se lève et enfile ses bottes avant de claquer la porte, suivi par ma petite Marie-Poupette adorée. Peter bâille, puis pousse gentiment mon bras et ma jambe, qu’étaient passés par-dessus lui, pour s’asseoir au bord du canapé. Il reste un moment comme ça (pendant que je me touche) avant de se retourner pour me fixer avec ses grands yeux de chien battu. 

— Wade, c’est… C’est toi qu’a fait ça ? 

Sur la table basse, j’ai fait un sapin avec les cadavres de bouteilles d’hier et le carton que j’ai découpé. Dedans, y avait des rubans d’organza alors je m’en suis servi pour faire tenir le tout. Ah, et j’ai aussi fabriqué une boule à neige avec son pot de compote vide. A l’intérieur, j’ai dessiné sur des capotes. La moitié de son masque de Spider-Man contre la moitié du mien et j’ai utilisé de la coke pour faire la neige ! 

Il la fait tourner dans ses mains en rigolant. Rien que ce son pourrait me faire venir, putain ! 

Et d’un coup, il se penche et pose un bisou sur ma joue. Je l’avais pas vu venir… 

— Merci, Wade ! 

— Euh… Joyeux Noël, Peter… 

— J’ai rien pour toi… 

— Eh ben… Ça peut s’arranger… 

— Non, Wade, je pensais pas à ça ! 

— Mais moi, je ne pense qu’à ça, tu sais bien ! Juste un bisou ! 

— Je viens de t’en faire un ! 

— Un avec la langue ! 

— Wade… 

— Juste un ! 

Il soupire, mais avec le sourire ! Attention, miracle de Noël dans 5, 4, 3… 

— Juste un ! Après tout, grâce à vous deux, j’ai pas passé Noël tout seul… 

— Et t’as eu une belle boule ! Une grosse boule…

— Wade ! 

Il prend un air faussement exaspéré, mais se penche à nouveau sur moi et cette fois-ci, il colle ses lèvres sur les miennes… C’est rien qu’un p’tit bisou furtif au début et puis je le titille avec le bout de ma langue et là, tu sais quoi ? Ben, il recule…

— Wade !  

— Tu sais, bébé, j’aimerais bien que tu cries mon nom, mais pas avec ce petit air furieux ! 

— Bébé ? 

— Qu’est-ce qu’il y a ? Je te dégoûte, c’est ça ? Avec mes faux-airs de monstre de Frankenstein ? J’ai pas la plastique d’Hugh Jackman c’est sûr, mais… 

Et là, il me fait taire en reposant sa bouche sur la mienne ! T’y crois, toi ? Moi, j’ai peur que ce soit un rêve, alors je l'attire au-dessus de moi et je commence à passer une main sous son t-shirt. Et il se transforme même pas en Al ! Putain, c’est bien réel ! Pas un de ces rêves à la con qui commencent super bien et qui finissent en eau de chiotte ! 

Il ouvre un peu sa bouche pour me laisser passer et je lui roule la pelle de sa vie en laissant mes mains se balader sur son dos et son torse. Soit on est sur la même longueur d'onde, soit il est encore plus désespéré que je croyais ! Quoi qu’il en soit, il finit par interrompre ce presque-trop-beau-pour-être-vrai baiser et se redresse. Il est maintenant assis sur mon bas-ventre et je redresse mes cuisses derrière son dos. Au moment où je m’apprête à faire une remarque très subtile, Logan ouvre la porte en grand dans mon dos…

— J’ai ramené des cafés et des viennoiseries, j’espère que t’as remis tes fringues, Wade ! Marie-Poupette a encore… Putain, mais qu’est-ce qu’il se passe ici ? J’ai téléchargé le mauvais Spider-Man ou quoi ? 

Il s’avance lentement pour venir se planter devant la table-basse et Peter m'enjambe pour s'asseoir au bord du clic clac. Logan pose le petit-déjeuner sur la table, pendant que Peter écarte mes Desert Eagle (ceux que j’ai piqués à Nicepool), la montre de Câble et mes katanas.  

— Waow ! Super, merci, Logan ! J’étais juste… Je remerciais Wade pour le sapin en bouteilles de bières et ma… Mon petit cadeau ! 

— Ah ouais ? Ben je me rappelais pas qu’on disait merci aussi chaleureusement sur cette Terre… Ceci-dit, pas la peine de me remercier autant pour le p’tit déj’ ! 

— Aucun risque ! Hum… Wade allait s’habiller… Hein, Wade ? 

— Non, absolument pas ! Encore moins avec cette trique ! 

— Si je te la coupe, elle repousse ? 

— Comme toutes les parties de mon anatomie, mon Loganou ! 

— Ca te calmerait peut-être le temps qu’elle repousse ? 

Il insiste en sortant ses griffes. Je vous avais dit, un rabat-joie de première ! 

— C’est bon, ça va, j’y vais !  

— Et putain, mais c’est quoi ce sapin ? T’as séché la maternelle, Wilson ? 

Je reviens cinq minutes plus tard, la trique en moins, le costume en plus et ils ont déjà replié ce bon vieux clic clac pour lequel j’avais tant de projets… Je pousse Logan pour m’asseoir entre eux et je pose un café et un croissant par terre pour Marie-Poupette. 

— Elle, hum… Elle boit du café ? 

— Dogpool boit même du whisky ! Ça va, c’est pas un chien d’assistance non plus… 

— Ah ben ça, c’est sûr ! C’est elle qu’aurait besoin d’assistance… 

— C’est pour ça qu’elle a son labralogan ! 

— Ferme ta gueule ou je t’empale, Wade ! 

— Sur quoi ? Si c’est ta bite, sache que…

Peanut me plante ses griffes dans la cuisse, le salop ! 

— Aïeeeee ! 

— Logan… T’as foutu du sang partout… se lamente Peter, en piochant une viennoiserie dans le petit sac en papier. 

— T’inquiète pas, Wade va nettoyer… On va rester quelques jours de toute façon ! 

— Ah oui ? demande Peter, visiblement réjoui. 

— Ouais, j’en ai marre de galoper, on va rester jusqu’au Nouvel An… 

J’ai rien dit, il n’est pas si rabat-joie que ça quand il veut ! 

— On va se trouver un hôtel ! 

J’ai rien dit encore, il nous fait chier ! 

— Hum… Vous pouvez rester si vous voulez, euh… Je vais me connecter et payer l'électricité, j’ai touché ma paye ! propose Pete, en pianotant sur son téléphone. 

— En voilà une bonne idée, hein, Peanut ? On sera mieux ici, avec Pete, que dans un hôtel qui n’accepte pas les chiens ! 

— Mouais…

— Oui ! Hum… On pourrait… Je sais pas, vous voulez, hum… Aller voir le Rockfeller Center ? propose Peter, en cherchant des fringues dans sa commode. 

— J’ai une tête à faire du patin à glace ? 

— Allez, Peanut, fais pas ta mauvaise tête ! On pourrait passer prendre Matt sur le chemin, ce serait marrant ! 

— Euh… Lui non plus, il ne sait plus qui je suis… remarque Pete, en grimaçant. 

— Qu’est-ce que ça peut foutre ? Je suis sûr qu’il va pas voir où est le problème ! 

Je me marre tout seul en jouant avec la boule de Peter. Celle que je lui ai fabriquée, je précise, bande de pervers ! 

— T’es lourd, Wade ! soupira Logan, en terminant son café.  

— On mangera là-bas tous ensemble ! Matt et toi, vous tiendrez la chandelle… 

— Qu’est-ce qui te dit qu’il est pas déjà pris Murdock ?

— Avec sa vie de merde lui aussi ? Aucune chance ! Enfin… On verra bien dans sa prochaine série (le 4 mars sur Disney+, les mecs)... 

— Super, eh ben… Je vais m’habiller et après, on y va ? 

Peter a le sourire, visiblement, il est ravi du programme ! 

— Je peux venir m’habiller avec toi ? 

Il s’arrête et me regarde un instant avant de filer dans la salle de bains : 

— Ouais, si tu veux… 

Je me retourne vers Logan : 

— T’as entendu ça ? Il est fou de moi ! Qui s’est qui va s’envoyer en l’air pendant notre séjour ? Qui ? 

— Je te préviens, si vous baisez pendant que je dors à côté de vous, je…

Je le coupe en me levant d’un bond et je pose ma main devant sa bouche : 

— J’ai rien contre les partouzes, Peanut, mais t’es comme un frère pour moi et comme un grand-père pour Peter ! 

— Oh pitié… Je vous attends à Hell’s Kitchen ! Je prends le clébard, inutile de la traumatiser… 

— Le SantaPool va s’occuper de la petite araignée du quartier pas sage du tout qui paye ses factures en retard ! Tu risques de nous entendre depuis là-bas pendant que tu te Matturberas…  

— Me Mattu-quoi ?  

— Te Matturber, quand tu te masturberas sur Matt ! Ou contre Matt, ou dans Matt… 

— Putain, mais t’es vraiment dérangé, Wade…  

— C’est comme ça qu’on m’aime ! Joyeux Noël, mon Loganou…  

Et joyeux Noël à tous les lecteurs de fanfictions, tous les auteurs, tous les artistes, de tous les fandoms ! Maintenant, si tu le permets, je vais aller mettre le petit Jésus Marvel dans la crèche… 

🎶 Jingle bells, jingle bells,

Jingle all the way.

Oh! what fun it is to ride… 🎶