Forbidden Heart l MARVEL
Je le remercie timidement. Je ne sais pas où me mettre en réalité car je dois dire que me faire porter ainsi dans les bras d'un homme, ça ne m'arrive pas tous les jours, qui plus est par un héros de la Seconde Guerre Mondiale. Je ne sais plus ou me mettre, mais je suis la seule à être aussi mal à l'’aise apparemment. Je rentre dans le QG et retourne dans les vestiaires pour me changer pour la troisième fois de la journée. Je dois avouer que finalement la tenue n'est pas aussi horrible à porter, les chaussures sont bien plus confortables et avec ça j’aurai pu largement rattraper ces hommes. Ce n’est pas ma tenue favorite mais pour le travail elle fera largement l’affaire. De toute façon, je n’ai pas mon mot à dire.
J'avertis Maria Hill que je suis revenue avec Captain et que je souhaiterai m'entretenir avec Fury. Steve me rejoint avec les dossiers que les fuyards avaient laissés derrière eux. On n'a pas eu le temps de prendre un moment pour les regarder bien en détails et on s'est dit qu'il fallait prendre des précautions, ne sachant pas exactement ce que c’est. Il y a quelque chose qui cloches avec ces documents. Je ne saurais expliquer pourquoi mais j'ai une mauvaise intuition. On toque à la porte et on attend d'entendre le directeur nous autoriser à rentrer.
- Lucie, Captain.
- Monsieur, commence-je. Je m'excuse d'avoir laissé les malfrats s'enfuir.
J'avoue que j'avais honte. Dès le premier jour, je n'assure pas dans mon travail. Je fais une très mauvaise première impression à tout le monde.
- Ne t'excuses Lucie, ce n'était pas prévu, tu n'étais pas en tenue spécialement pour une mission. Et puis, ce n'est pas totalement négatif car vous avez quand même pu récupérer des dossiers qui peuvent potentiellement nous donner des indices et des pistes sur ses hommes ?
- Oui, réponds Steve. Du moins de ce que j'en ai vu, Lucie a été plus réactive que moi sur ce coup. Je n’ai pas eu le temps d’analyser quoi que ce soit elle a foncé alors qu’elle n’avait pas les chaussures adéquates.
Je souris à Steve qui essaye de me remonter le moral en m'adressant un sourire en coin à la fin de sa phrase. C’est gentil de sa part d’essayer de prendre ma défense, il n’en est pas obligé mais le fait qu’il l’ait fait me touche énormément. On ne se connait pas tant que ça finalement. On débute tous les deux au sein du S.H.I.E.L.D quelque part, c’est bien de pouvoir se serrer les coudes. Il lui tend les dossiers et on le laisse en prendre connaissance. Il fronce les sourcils à plusieurs reprises et passe ses doigts sur le contour de ses lèvres. Je suppose que ce n'est pas très bon signe.
- Je ne sais pas qui est derrière tout ça mais ça ne présage rien de bon. Et en même temps, je trouve ça bien trop simple. C'est presque comme s'ils avaient tout prévu. Ces papiers ne disent rien. Ils ne nous apportent rien. Ça doit être la raison qui les a poussés à fuir sans se retourner ou s’inquiéter que vous tombiez là-dessus. Ou alors c’était leur plan depuis le début.
- Vous pensez qu'ils voulaient qu'on les trouve ?
- Je ne vois que cette solution Lucie. Ou alors nous ne sommes pas en capacité de lire entre les lignes et c’est encore pire.
- On ne connait même pas cette société: AHSL. Quels sont les moyens que nous avons pour pouvoir les identifier ? demande Lucie.
- On pourrait demander à M. Stark. Avec l'aide de J.A.R.V.I.S, il lui serait peut-être possible de trouver des pistes, propose Fury. En réalité, je n'ai absolument aucune connaissance de cette société et je pense qu'il pourrait analyser ses documents et fouiner dans d'autres qui sont protégés sans se faire prendre, pour trouver de vraies pistes. Allez lui rendre une petite visite de courtoisie pour qu’il fouine là-dedans.
- Très bien Monsieur. On va se rendre chez M. Stark de ce pas. On se charge de l'appeler sur la route.
- Prenez la voiture qui est dans le garage.
Fury donne les clés à Steve et nous allons dans le garage récupérer la voiture en question. Il appuie sur le bouton de la clé pour que l'on puisse repérer la voiture parmi la vingtaine présentes. Celle qui s'allume est une Audi R8, noir.
- Fury ne se moque de nous dis donc, m’exclame-je.
- Tu veux la conduire ? me demande Steve en souriant et en me tendant les clés.
Pas besoin de me le demander deux fois. Je prends les clés et monte dans la voiture. La porte de garage s'ouvre, Steve a à peine le temps de s'installer et d’accrocher sa ceinture que je démarre à pleine vitesse. Il s'accroche à la poignée de la voiture en éclatant de rire. Il faut dire que je prends plaisir à conduire cette voiture, avec cette puissance dans le moteur. J'en ai d'autant profité sur la route entre les canyons qui mènent chez Stark, ce sont de grandes lignes droites, de quoi tester la tenue de route du bolide. Steve a pu le joindre au téléphone pour le prévenir de notre arrivée. Il nous attend et il avait l'air d'être curieux de voir ce que nous allons lui amener. Il ne va pas être déçu je pense. De ce que mon père m’a raconté, Anthony Stark est un génie dans son domaine qu’il maitrise avec une perfection rare. Il est imbu de sa personne mais quelque part il a toutes les capacités pour le faire. Il a créé J.A.R.V.I.S et il est très bien programmé, c’est un assistant en or et je pense son meilleur ami. Les documents et ce qu’ils peuvent vraiment contenir inquiète vraiment Steve, qui s’est senti obligé de prendre son bouclier. Je crois que depuis qu’il s’est réveillé, il est bien rare de le croiser sans qu’il ait sous la main. Ça doit être son seul point d’ancrage. Il n'est pas vraiment bavard pendant le trajet mais j'avoue que je suis moi-même concentré. Ces documents m'intriguent et même temps me font peur. J'ai un très mauvais présentiment et plus les minutes avancent et plus j’ai peur. Nous arrivons à la villa de Stark. Mon dieu, je ne pourrais pas vivre ici. Beaucoup trop grand, beaucoup trop voyant... Beaucoup trop Stark finalement. Mon père m’en avait parlé également, je me moquais de lui parce que je pensais qu’il exagérait comme souvent mais pour le coup pas du tout, je dirais même qu’il a sous-estimé ses propos. Tout est sur dimensionnés ici, à l’image de son égocentrisme.
- Je ne pourrais vivre ici..., marmonne Steve, les yeux ébahis.
- C'est exactement ce que je me disais.
On s'avance vers la porte qui s'ouvre avant même que l'on toque ou sonne. Un tableau numérique près de la porte s’allume et une voix en sort.
- " Bonjour Mlle Chifft, M. Rogers. Je suis J.A.R.V.I.S. M. Stark vous attend dans son atelier. Prenez l'escalier sur votre gauche."
Nous entrons dans la grande villa. Je ne sais même pas si je devais le remercier ou non. C’est vraiment un autre monde à quatre heures du QG. Nous prenons donc cet escalier qui nous mène dans un atelier immense, remplit d'armures, de morceaux d'aciers, de bras de robots, d'écrans interactifs et de plusieurs bureaux. Au fond, j'ai pu distinguer de nombreuses voitures de luxe avec des couleurs que je n'avais jamais vues. Du Stark à l'état brut sans aucune hésitation. On ne peut pas se tromper. Ce dernier vient nous ouvrir la porte en tapant un code sur la vitre où un clavier apparait.
- Captain, dit-il en lui serrant la main. Ravi de vous rencontrer. Mon père m’a énormément parlé de vous et de votre collaboration durant la guerre. Et vous devez être Mlle Chifft, la fille de David, le scientifique ?
- Oui c'est exact. Je suis ravie de vous rencontrer. Mon père m'a très souvent parlé de vous.
- Votre père est un grand savant et j'admire beaucoup son travail et lui aussi parle souvent de vous.
- C'est gentil pour lui.
- Bon vous n'êtes pas venus pour discuter chiffons, venez, nous allons voir ces fameux dossiers, dit Stark en nous faisant signe de rentrer et de le suivre.
Nous le suivons dans son atelier et nous nous installons devant ses nombreux écrans. Il pose les feuilles une à une sur un autre écran qui semble les scanner chacune leur tour. Puis il lance un protocole d’analyse qui prend plusieurs minutes. Pendant ce temps, il les regarde lui aussi pour en prendre connaissance et potentiellement avoir un avis dessus. Lui non plus, il ne voit rien d’extraordinaire sur ces documents mais il trouve cela trop louche également. L’analyse se termine enfin au bout de trente minutes. Plusieurs tableaux apparaissent. M. Stark tape fiévreusement sur son clavier en hologramme. Je ne peux m’empêcher d’admirer tout cela avec des yeux d’enfant émerveillés. C’est clairement un autre monde mais c’est tellement fascinant.
- J.A.R.V.I.S, quels sont tes premiers résultats de recherche ?
-" ASHL est une société secrète qui a des liens de près ou de loin avec HYDRA."
- Je te demande pardon ? Attends comment ça ?
- " D'après le peu de données que j'ai pu trouver sur le net et encore c'est assez bien caché. Il y aurait un lien entre les deux mais ce n'est pas certifié à 100%. J’ai énormément de mal à accéder aux dossiers qui en parlent plus en détails pour le moment, il va falloir un moment pour tout décoder et je ne pourrais pas le faire seul."
Rien que le mot HYDRA me fait ressentir un frisson d'horreur. De tout ce que mon père a pu me raconter, c'était des gens ignobles. Mais d’après ce que m’avait dit mon père, cette organisation n’existe plus depuis des années et des années. Alors je ne comprends pas comment cette société pourrait avoir des liens avec eux. A moins que ceux qui l’ont créé soient en fait des personnes qui étaient pour HYDRA et qui, au travers d’ASLH, continuent d’imposer les mêmes valeurs ? Ou alors ce n’est qu’une simple couverture pour que personne ne se doute qu’HYDRA existe toujours. A ce rythme, toutes les hypothèses sont bonnes à prendre. Je me retourne vers Steve qui s'est décomposé en entendant le nom de cet organisme. Il les a combattus pendant la guerre et ça a mal fini puisqu’à cause d’eux, il s’est retrouvé aux pays des glaçons pendant plus de 70 ans.
- Steve, est-ce-que ça va ?
- Je pensais que j'en avais fini avec eux. C'est à cause d'eux que je suis restée endormi autant de temps.
Je ne sais même pas quoi répondre. C'est tellement horrible ce qu'il avait pu vivre et tout ce qu'il n'a pas pu vivre à cause de ces monstres. Je le sens, rien qu’en le regardant qu’il est au plus mal. Déjà qu’en se réveillant dans un nouveau monde, il y a de quoi se sentir dépassé mais là c’est le pire. Tu te retrouves endormi pendant des années parce que tu as tout donné pour sauver la vie de milliers de personnes, et par la même occasion mettre fin à un puissant ennemi. Tu te réveilles, non seulement plus de 70 ans plus tard mais en plus tu te rends compte que tout ce que tu as fait n’a servi à rien. Il y a de quoi être fou de rage.
P.O.V Steve :
Pourquoi ? Pourquoi parle-t-on encore d'eux à cette époque ? Je ne comprends pas, je pensais qu'en tuant le Crâne Rouge, ils ne seraient plus présents mais apparemment ce n'est pas le cas. Je n'en reviens pas et Lucie l'a remarqué. Mais en même temps, je ne sais pas faire semblant quand quelque chose me contrarie. Je suis incapable de figer mon visage pour ne laisser transparaître aucune émotion. Mais là, je suis à la limite de prendre tout ce qui se trouve autour de moi et de passer par la fenêtre juste pour me défouler. Mais je ne suis pas sûr que ça aide réellement à me calmer. HYDRA me rappelle que des mauvais souvenirs : la perte de Bucky, la mort de nombreux soldats qui étaient aussi des amis, la guerre. Ils m’ont tout pris, je n’ai plus rien, pas même ma vie. Je suis donc loin de les porter dans mon cœur et je ne trouverai la paix que lorsque je les aurais tous tuer un par un pour qu’ils payent pour toutes les fautes qu’ils ont commises. Je ne suis pas de nature violente mais je ne supporte pas l'injustice et je suis prêt à me battre autant qu'il le faut pour réduire cet organisme jusqu'au dernier à la seule force de mes poings s'il le faut. Il faut qu'ils disparaissent tous jusqu’aux derniers sans aucune exceptions. Peut-être que cet organisme peut m’aider à y parvenir. Je dois les retrouver, mettre la main sur le leader qui doit forcément être à la botte d’une des têtes d’HYDRA, ça sera déjà un bon début. J’ai les mains qui tremblent tant je suis dans un état second de colère.
- Est ce que c'est possible de les localiser ? demande-je en essayant de calmer ma voix pour n’agresser personne.
- Je ne sais pas. Il me faut quelques jours pour essayer avec l’aide de J.A.R.V.I.S de décoder tous les documents qu’il a pu trouver. De plus, ces papiers me semblent bien trop falsifiés pour être des officiels donc j’aimerai aussi lancer des recherches là-dessus. Mais il me faut du temps. Laisser moi quelques jours, voire quelques semaines. Je ne pourrais pas faire plus vite. Je suis le meilleur dans mon domaine mais je ne suis pas un dieu non plus soyons réaliste. Pour qu’on en sache aussi peu sur eux c’est qu’ils ont eux aussi un expert en informatique et en codeur. Je vais m’atteler au déchiffrage tout de suite. Je communiquerai tous mes résultats à Fury dès que j’en sais plus.
- Très bien M. Stark. Merci de votre aide. Lucie on y va, dis-je en me levant et partant de l’atelier sans pour autant l’attendre.
Fin P.O.V Steve.
À la vue du ton et du regard de Steve, je ne le contredis pas et je le suis sans un mot. Je reprends le volant. C’est plus sûr, il est beaucoup trop en colère et dans ses pensées, on pourrait y passer sur la route. Le trajet jusqu'à la base a été un des plus long de toute ma vie. Même la dernière fois qu'avec mes parents nous sommes allés chez mes grands-parents c'était merveilleux à côté et faut me croire que c'était jusqu'à aujourd'hui le pire moment de ma vie. Je n'ose même pas le regarder ou plus poser des questions tellement qu'il est fermé. On arrive à l'agence, j'ai à peine le temps d'éteindre le moteur que Steve descend de la voiture sans m'attendre.
- Tu pourrais m'attendre quand même ?! m’écris-je en descendant de la voiture.
Steve se tourne vers moi avec un regard noir puis tourne les talons et part. Je rends les clés à l’agent qui est dans le garage et je remonte dans l'agence. Je ne le savais pas comme ça, mon père ne m’en avait pour ainsi dire jamais parlé de ce caractère aussi renfermé. Après je pense qu’entre le Steve d’avant-guerre, le Steve en guerre et le Steve retour au pays après 70 ans dans un glaçon il y a moultes différences. Mais je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse avoir autant de haine en lui. Comme quoi les apparences sont trompeuses. Je ne sais pas ce qu’a pu lui faire précisément HYDRA pour qu’il soit dans cet état mais à mon avis ce n’est pas beau à voir ni à entendre. Quelque part, ils lui ont pris sa vie. Je le cherche dans toute la base mais il est introuvable. Je monte donc au bureau du directeur après mettre annoncer à Maria Hill.
Je lui raconte tout dans les moindres détails sans oublier de lui parler de la réaction de Steve. Fury confirme ce que je pensais, entre le kidnapping de son meilleur ami, la tuerie de ses frères d’armes et l’hibernation forcée, HYDRA lui a pris toute sa vie sans qu’il ait pu y faire quoi ce soit. Il s’est sacrifié pour sauver le monde et éliminer HYDRA mais cela n’a pas fonctionné. Il tente de me rassurer en me disant qu’il va se calmer, qu’il faut lui laisser du temps mais j’avoue que j’ai du mal à le croire. J’ai plus l’impression qu’il va rester dans son coin sans rien dire mais ce n’est pas la solution. J’ai énormément de peine pour lui, j’espère que ça va aller.
Nous sommes restés presque deux heures chez Stark plus les huit heures de route, j’avoue que pour une première journée, elle n’a pas été aussi reposante que prévu. Je suis épuisée, Fury m’autorise à rentrer chez moi plus tôt. Je vérifie dans les registres, mon père est déjà parti depuis deux heures environ. Je suis complètement en retard pour le diner et je n’ai même pas pu les prévenir. Mais je pense qu’ils s’en doutent et qu’ils attendent que je rentre pour tout leur raconter. Enfin, en quelque sorte, secret confidentiel. J’ai déjà hâte d’être à demain, Fury m’a promis de me présenter à Natasha Romanoff, ou la meilleure agente de tout le S.H.I.E.L.D à mes yeux avec Clint Barton. Ce sont comme mes idoles, je vais être comme une gosse. Mais en attendant une bonne nuit s’impose. Les deux seules heures de sommeil de la nuit passée commencent clairement à se faire sentir. Je passe d’abord par la case douche puis par mon casier pour enfiler une nouvelle fois ma tenue de civil.
Je ne peux m’empêcher de penser à Steve sur mon trajet de retour. J’espère réellement qu’il va bien. Il m’a dit plus tôt dans la journée qu’il avait énormément de choses sur le cœur mais personne à qui les confier. Garder trop de choses pour soi ça peut vite devenir néfaste. J’espère qu’il trouvera quelqu’un à qui se confier au plus vite. J’hésite même à faire un arrêt chez lui avant de rentrer mais il est tard et puis ça serait très déplacé de ma part de me pointer sans prévenir à cette heure-ci. Il a peut-être aussi besoin d’être seul pour digérer tout ça. Je me ravise et rentre chez moi.