L'amour au-delà de la haine
Chapitre X : Le fond du gouffre.
Assis. Je ne saurais dire combien de temps je suis simplement resté assez par terre à discuter avec Natasha. Franchement, je dois dire que je salue sa patience d’être restée à mes côtés pour tenter de me réconforter suite à l’annonce du départ de Tony des Avengers. Je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse sérieusement envisager, et encore pire, exécuter cette idée saugrenue. Les Avengers sans Stark ? C’est comme un océan sans eau pour moi. Pourtant, il est parti… A cause de moi. A cause de ce que je lui ai fait… Si seulement j’ai été honnête, peut-être que nous n’en serons jamais arrivés là. Peut-être…
- Steve, tu devrais aller te coucher, non ? Me suggère Natasha.
Je lance un regard vers l’extérieur. Il fait nuit. La réunion ayant eu lieu ce matin, nous avons littéralement passé toute la journée ici. Nous n’avons pas mangé, pourtant, je n’ai pas faim. Mon estomac est trop noué pour ça. Mais cela ne doit pas être le cas de Natasha, qui a eu la bonté de rester à mes côtés durant autant de temps sans se plaindre, ni rien demander.
- Oui, tu devrais aller manger et te reposer aussi Natasha… Ça fait bien trop longtemps que tu es ici avec moi.
- Tu devrais apprendre à te soucier un peu plus de toi, soupire-t-elle.
- J’ai passé la journée à me lamenter sur mon sort… Soupire-je à mon tour. J’ai bien le droit de m’inquiéter un peu pour toi, non ?
- Tu as bien été à mes côtés quand Banner a disparu, ce n’est qu’un juste retour des choses.
- J’ai pas fait ça pour ça…
- Je le sais bien, Steve. Aller, va te reposer.
- D’accord.
Et après des heures à être resté assis par terre, c’est le corps endolorit, que nous nous redressons pour regagner nos chambres. Ou peut-être la cuisine dans le cas de Natasha.
Machinalement, je me rends dans la salle de bain pour prendre une bonne douche. Histoire de me rincer, mais aussi dans l’espoir de me purifier, et enlever toutes ces idées noires qui me trottent dans la tête. J’espère, en fait, pouvoir me sortir Tony de l’esprit. Ne serait-ce qu’un instant. Mais cela ne marche pas. Au contraire, seul sous le jet d’eau, des tas de souvenirs me reviennent en mémoire. Pourquoi avons-nous eu la fâcheuse tendance à nous réconcilier sous une douche nous aussi ?
Aussi, c’est moralement épuisé, que je me traine jusqu’à mon lit. Je m’allonge dans ce grand lit qui me semble… vide. Je tente de trouver le sommeil. Que puis-je bien faire d’autre ? Ce n’est pas comme si je peux aller voir Tony après ce que j’ai fait. J’ai quand même failli le frapper… Je sais que j’ai cogné le mur au final, mais, et si Spiderman a raison ? Et si… à force… j’aurais pu… le frapper…lui ? Après tout, il y a deux ans, lorsque Zemo nous a monté l’un contre l’autre, je me suis acharné sur lui. J’ai tellement de colère et de rage enfouie qu’elle a explosée ce fameux jour. Et rien ne garantit que cela n’explose plus jamais. Que je serais incapable de lui faire du mal… Et… Je dois dire que prendre conscience de ça… C’est la pire des épreuves. Depuis quand suis-je devenu cette personne ? Menteur, couard, violent… Je n’aurais jamais pensé que ces termes puissent me désigner un jour.
Les heures se sont écoulées, et le marchand de sable semble m’avoir oublié. Et, pour cause, mon cerveau continue de marcher à mille pourcents. Les idées, les souvenirs, fusent dans tous les sens et ne font que renforcer ma culpabilité et… ma détresse. A bout, je me lève et je décide d’aller marcher dehors. Histoire de prendre un peu d’air frais. Mais, ce fut encore une fois, insuffisant pour me faire changer les idées.
Aussi, pour la deuxième fois de toute ma vie, je regrette de ne pas pouvoir m’enivrer[1]. Pourtant, je ne sais que trop bien que cela ne peut pas être la réponse à ce genre de problème. Pourtant, ce soir je donnerais tout ce que je peux pour l’oublier. Ne serait-ce qu’un instant… Qu’une seconde… Si seulement, je pouvais arranger les choses… J’aimerais être capable de sauver notre relation du gouffre sans fond dans lequel elle est en train de s’enfoncer inexorablement. Mais pour l’heure, quoique je fasse, cela ne fait que précipiter une fin qui aurait dû avoir lieu, il y a deux ans, déjà. Ayant conscience d’être trop englué dans un marasme de mauvaises pensées, je décide que je dois me reprendre. Et je sais qu’il n’y a qu’un seul endroit où cela me sera possible.
Je grimpe de QuinJet avant de rentrer ma destination de vol dans l’appareil. Il décolle, et comme j’en ai pour une bonne heure en pilotage automatique, je retourne me coucher sur les banquettes. Espérant trouver un peu de sommeil. Et cette fois-ci, je fus happé durant plusieurs dizaines de minutes par un sommeil à la fois profond et agité. C’est, le genre de sieste, à la fois nécessaire et épuisante. J’en ressors presque plus fatiguer qu’autre chose. Mais, cela me permis de passer le temps plus rapidement, et il fait déjà jour lorsque j’arrive à destination à cause du décalage horaire. Lorsque je pose les pieds sur le sol britannique pour la première fois depuis deux ans. Sachant que la dernière fois que je suis venu ici, c’était aussi pour elle. C’est d’un pas décidé que j’avance dans cet immense dédale. Même si je ne suis venu qu’une seule fois ici, je me souviens parfaitement de l’endroit où elle est enterrée. Comment pourrais-je l’oublier ? Elle qui avait été un pilier à une époque où personne ne m’aurait jeté le moindre regard. Elle qui avait dédiée sa vie à aider les autres et protéger le monde. Un monde qui ne la respectait même pas. Et c’est avec une puissante nostalgie que j’arrive aux pieds de la tombe de Peggy Carter. Celle-ci est bien entretenue. Sans doute que Sharon paye quelqu’un pour s’en occuper régulièrement. Je m’accroupi en face, et je commence par m’excuser :
- Peggy… Je suis désolé de venir te déranger ici… Mais j’avais besoin de venir te voir…
Je me sens un peu ridicule de parler tout seul devant cette tombe. Je sais que personne ne me répondrait, mais j’ai besoin de parler. J’aurais eu besoin de lui parler à elle. Si seulement elle était toujours parmi nous.
- De là-haut, tu dois me prendre pour un fou à venir te voir ainsi… Le pire c’est que je n’ai même pas de fleurs à te donner… M’excuse-je. Mais, la prochaine fois je te promets que je te ramènerais un beau bouquet.
Une promesse que je tiendrais sans mal, contrairement à tant d’autres que j’ai faites récemment. C’est déstabilisé que je reprends :
- Peggy… Je suis loin d’être l’homme parfait que vous aviez vu en moi… Le docteur Erskine...et toi…En fait… Je suis devenu tout ce que vous détestiez…
Un long silence s’installe uniquement coupé par le chant mélodieux des oiseaux qui ont installé leurs nids dans ce lieu où règne pourtant la mort. Et je mets un temps qui me semble être une éternité avant de reprendre :
- J’ai tout gâché avec Tony… Peggy… Si seulement… Je n’avais pas été… Si je ne lui avais pas mentis… Peut-être qu’aujourd’hui…
- Vous savez qu’avec des si, on referait le monde ? Me questionne une voix forte dans mon dos.
Bêtement, je sursaute. J’avoue que je ne m’attendais pas à ce que quelqu’un vienne me parler ici. Lorsque je me retourne, je vois le prêtre des lieux qui se tient à quelques mètres de moi. Je le reconnais immédiatement. Il s’agit du prêtre qui avait présidé l’enterrement de Peggy[2]. C’est d’un pas lent, mais assuré, qu’il s’approche de moi avant de me déclarer :
- Je suis désolé de vous avoir effrayé ainsi, mon enfant…
- Ce n’est rien, mon Père. Mais, je ne m’attendais pas à voir quelqu’un ici… à une heure aussi … Tard ? Tôt ? Je ne sais même plus…
- Vous savez, mon devoir est aussi de viellez sur eux quel que soit l’heure. Mais aussi, sur les âmes égarées qui viennent leur demander conseil.
- Si… Si seulement elle était encore là… Murmure-je la voix brisée.
- Avez-vous besoin d’être seul ? Ou souhaitez-vous parler à un homme de Dieu ?
Je ne sus que répondre à sa question. Je suis venu ici parce que je ne parvenais pas à trouver le sommeil. J’ai l’impression que de venir voir Peggy m’aiderait à me sentir mieux. Mais la réalité est toute autre. Me trouver en face d’elle me renvoi à toutes les erreurs que j’ai commises… Et surtout, à ce que je suis devenu.
- J’ai…commis des erreurs, mon père…
- Le propre de l’Homme est de commettre des erreurs, mon enfant. Personne n’en est à l’abri, pas même Dieu.
Le regard interloqué que je lui jette ne reste pas inaperçu. C’est avec ce ton calme et apaisant qu’il reprend :
- Vous ne pensiez tout de même pas que Dieu ne commet aucune erreur ?
- Je pensais que vous le pensiez… Tente-je de me justifier devant cet homme qui propage pourtant la parole de Dieu.
- La bible n’est-elle pas remplie d’erreur de la part de notre tout puissant ? L’erreur de nous avoir confié son fils ? L’erreur d’avoir laissé un serpent s’introduire dans son jardin d’Eden ? Et j’en passe…
- Je crois que je n’ai jamais rencontré un prêtre comme vous, réponds-je avec un certain amusement.
- On me le dit souvent, acquiesce-t-il sagement. Vos erreurs sont-elles irréparables ?
- Je crois que oui… Mon père… Elles le sont…
- Les personnes que vous avez offensées ne sont plus de ce monde ? S’enquit-il.
- Heureusement que non…
- Vous savez, un grand homme a dit : « toutes les déceptions de pensé et d’espérance, tout cela est secondaire. Le seul malheur irréparable c’est la mort de ceux qu’on aime »[3]. Aussi, je pense que tant que la vie anime vos proches, et vous-même, rien de ce que vous avez pu commettre est irréparable. M’explique-t-il avec une forme d’autorité naturelle.
- C’est bien beau, mais ce que j’ai fait est impardonnable…
- Avez-vous imploré le pardon ?
- Auprès de Dieu ? Demande-je naïvement.
- Auprès de la personne concernée. Me corrige-t-il avec bienveillance.
- Plusieurs fois, acquiesce-je la mine déconfite.
- Mais avez-vous initié ce pardon ou l’avez-vous subi ?
- Comment ça ?
- Avez-vous, de vous-même, pieusement demandé ce pardon ? Ou l’avez-vous uniquement sollicité parce que la personne blessée en avait besoin ?
- … Je… ne saisit pas bien la différence… Dis-je confus.
- Un être humain peut demander pardon pour tout un tas de raison. Il peut se sentir coupable et avoir besoin de l’obtenir pour soulager son âme. Mais, il peut aussi le quémander pour que les blessés retrouvent une image positive d’eux. Lui avez-vous demandé de vous pardonnez parce que vous vous sentiez coupable ou parce que vous aviez envie de redevenir l’Homme que vous étiez jusqu’alors dans ses yeux ? Me demande-t-il. Alors que le pardon le plus sincère sera celui qui n’est pas fait pour soit, mais qui est fait pour l’autre afin d’apaiser sa souffrance.
Je ne sais que répondre. Bien sûr que je me sens coupable, mais j’ai aussi envie de retrouver la relation que j’avais avec Tony avant tout ça. Aussi, peut être que mes intentions ne sont pas aussi pures et bonnes que ce que je pensais…
- Je ne sais pas, mon Père… Les deux ?
- Mon fils, dit-il en mettant une main sur mon épaule. Le pardon réclame de la patience, de la persévérance et surtout il vous demande avant tout de vous pardonner à vous-même.
- Je ne sais pas si j’en suis capable…
- « Le pardon libère l’âme, élimine la peur. C’est pourquoi il est une arme si puissante »[4] disait un grand Homme. M’explique-t-il. Malheureusement, si c’est libérateur, il faut aussi être capable de l’accorder et cela peut prendre du temps.
- Vous pensez qu’il pourra me pardonner ? Demande-je la voix brisée.
- La seule chose dont je suis certain, c’est qu’il ne vous pardonnera jamais si vous ne lui demandez pas.
Il a raison. Sur tous les tableaux. Comment pourrait-il me pardonner et me faire confiance si je ne lui donne pas l’impression d’être quelqu’un de fiable à nouveau ? Si moi-même je doute encore de moi.
- Je vous remercie pour vos conseils… je dois…
- Mon fils, vous devez faire ce que vous pensez être juste…
- La dernière fois que j’ai fait ce que je pensais être juste… j’ai blessé les gens que j’aime… Le contredis-je.
- Vous savez, s’il y a une chose dont je suis sûr, c’est que Dieu ne sanctionnera jamais quelqu’un qui fait une erreur de bonne foi. Va, mon fils, Dieu te guidera jusqu’au pardon. Mais, n’oublie pas que ce chemin peut être tortueux… Me prévient-il.
- Si je parviens à obtenir le pardon… Peu m’importe que le chemin soit tortueux.
Cette discussion avec cet homme de Dieu m’a littéralement redonné la foi. Et je n’ai plus qu’une seule obsession : M’excuser de la façon dont j’aurais dû le faire dès le début. J’aurais dû le faire pour lui et pas pour moi. Parce qu’au fond, dès qu’il a mentionné l’idée qu’il pourrait ne plus m’en vouloir, j’y ai tellement cru. J’ai tellement voulu qu’il me pardonne que c’est devenu une obsession pour moi. Je n’écoute pas ses besoins, j’écoute seulement les miens, et résultat des courses, je l’ai encore blessé. A cet instant précis, je n’ai plus qu’une envie : le retrouver. Aussi, je grimpe dans mon avion pour regagner Miami. Je ne sais pas comment je serais accueilli là-bas, mais une chose est sûre : Je dois m’excuser. Et je dois le voir.
Le soleil est en train de poindre sur la côte californienne, et même s’il est encore très tôt ici, je sais que j’ai toutes mes chances de trouver l’ingénieur encore debout à cette heure. Et mon intuition fut la bonne, puisqu’à peine ais-je eu le temps de poser l’appareil que l’ingénieur m’attendait déjà sur le seuil de sa porte. C’est les cheveux en pagaille, et vêtu d’un simple survêtement, qu’il vient à ma rencontre.
- Tony…
- Steve, un problème ? S’enquit-il.
- Non… Ça n’a rien à voir avec les Avengers. En fait, je suis venu te voir pour…
- Qu’est-ce que tu viens faire là alors ? Me coupe-t-il avec agressivité.
- Je voulais juste… Commence-je.
- J’ai quitté les Avengers, me coupe-t-il à nouveau. C’est pas assez clair pour toi comme message ? Il faut que je fasse quoi pour que tu comprennes qu’on ne doit plus se voir !
- Tony… Laisse-moi parler, le supplie-je.
- Mais j’ai pas à t’écouter ! Tu m’as déjà dit tout ce que tu avais à me dire ! C’était hier soir qu’il fallait parler ! Me reproche l’ingénieur.
- Je voulais juste m’excuser pour ce que j’ai fait… Je…
- Steve… Soupire-t-il, Qu’est-ce que tu veux que je te réponde ? Que je te pardonne ?
- Non… Je sais que tu ne pourras pas me pardonner comme ça… Mais j’avais besoin de te dire que je regrette ce que je t’ai fait… Et que j’ai envie de redevenir l’homme que j’étais lorsqu’on s’est connu…
- Steve… Tu… Tu es quelqu’un de confiance, je le sais… Mais…
- J’ai mal agi avec toi, Tony… Lui explique-je. Et tu as le droit d’être en colère par rapport à ça, et de m’en vouloir… C’est pourquoi je m’excuse du mal que je t’ai fait. Et j’espère qu’un jour, tu pourras aller mieux.
- Steve…
Le brun se mure dans le silence et se contente de me lancer un regard que je ne parviens pas à interpréter. Il y a tellement d’expressions différentes sur son visage que je n’ai aucune idée de ce qui lui passe par la tête. Il finit par reprendre sur un ton bien plus calme qu’au début de notre conversation :
- Steve… Écoute… Je… ne peux…
- Je ne te demande pas de me pardonner Tony. La seule chose que je souhaite, c’est que tu ailles mieux…
Mais avant qu’il n’ait eu le temps de me répondre quoique ce soit, le Docteur Strange arrive à son tour. Il dépose sa main sur le dos de l’ingénieur, et c’est avec mépris qu’il lui demande en m’ignorant royalement :
- Il te dérange ?
- Stephen, j’arrive… lui lance Tony en posant sa main sur son épaule avec tendresse.
- Bien, s’il te dérange, préviens-moi. Lui explique-t-il avant d’ajouter : Mais ne tarde pas, j’ai pas toute la journée.
- Personne n’a demandé ton intervention ! Lui réponds-je avec un brin d’agressivité.
- Oh mais c’est qu’il se rebelle, le petit soldat ? Me provoque-t-il.
- J’ai bientôt fini, Stephen. Tu peux rentrer, d’accord ? Lui demande-t-il sur un ton doux.
Le sorcier approuve sa demande et s’empresse de lui déposer un baiser sur la joue tout en me fixant. L’ingénieur lui lance un regard légèrement irrité avant de rediriger son attention vers moi :
- Steve… Écoute, je pense que tu m’as dit tout ce que tu voulais… Tu devrais rentrer maintenant… J’ai des choses à faire…
- Avec ce sale type ? Ne puis-je m’empêcher de lui demander.
- Ça ne te regarde plus ce que je fais de ma vie, me répond-t-il sur la défensive en insistant lourdement sur le « plus ».
- Sale type ? S’interroge Strange qui s’arrête dans l’entrée.
- Cette conversation ne te regarde pas, gronde-je.
- Si vous parlez de moi, ça me regarde, annonce-t-il tout en revenant à notre niveau.
- On ne parlait pas de toi, réplique Tony en prenant pour une fois ma défense. Rentre Stephen, et toi aussi Steve. Notre discussion est close.
- Oui, tu devrais rentrer, et nous laisser rien que tous les deux. Me nargue le sorcier avec un large sourire peint sur le visage.
- Ferme-là toi, réponds-je agacé.
- Oh, mais il deviendrait mal poli ? C’est pas contraire à ses préceptes ? Continue-t-il de me provoquer en interrogeant l’ingénieur.
- Strange ! Grogne Tony. Rentre, on reprendra où on en était.
- Avec plaisir, dit-il en glissant sa main le long des hanches de l’ingénieur.
Tony repousse sa main avec une pointe d’agacement. Quant à moi, j’ai l’impression qu’ils se moquent de moi tous les deux. Comment Tony peut-il être aussi dur avec moi tout en… ayant une relation avec ce type ? A quoi jouent-ils tous les deux ? Je suis venu ici pour m’excuser, et eux ils profitent de cette situation pour me provoquer… C’est piqué au vif que je réponds :
- Tu es sérieux avec ce type ? Comment tu peux me traiter comme ça… Et t’envoyer en l’air avec ce…
- Non, Steve… Strange est là parce qu’il a besoin que je lui fabrique quelque chose, m’explique l’ingénieur l’air mal à l’aise.
- Oui, il est vrai, approuve le docteur, mais ça ne nous a pas empêché de nous envoyer en l’air toute la nuit…
- Ça t’amuse ? Lui demande-je à bout de nerf.
- On peut dire ça, oui.
Comment peut-il se moquer de moi de cette façon ? Ça l’amuse de traiter les autres de cette manière ? Je ne comprends pas quel plaisir il peut avoir à m’humilier de la sorte. C’est les dents serrées, et les poings fermés que je lui conseille de ne pas continuer sur ce terrain. Tony s’interpose entre nous et demande à Strange de se retirer.
- Moi ? je pense que c’est plutôt à ton petit chien de rentrer, tu ne penses pas ? Je peux même l’aider et le renvoyer tout de suite d’où il vient… A peine a-t-il terminé sa phrase qu’il commence à faire un cercle avec sa main.
Il compte me renvoyer comme la dernière fois ? Je m’approche de lui avant de le bousculer en arrière en lui conseillant d’arrêter ce qu’il est en train de faire. Cette discussion ne le regarde en rien, et il n’a aucune raison de s’en mêler ! Surtout si c’est pour venir m’humilier de la sorte. Mais au lieu de se calmer, il me répond avec assurance :
- Captain, c’est plutôt à moi de vous conseiller de vous calmer. Je sais que vous êtes à nouveau à la tête des Avengers, mais vous ne me faites pas peur.
- Parce que vous pensez que vous me faites peur, peut-être ?
- Un idiot n’a jamais peur.
- Éloignez-vous, nous demande Tony en essayant de s’interposer entre nous.
- Oui éloigne toi, je te trouve un peu proche de moi. Abonde Strange avec ce même air de provocation qu’il aborde depuis le début de notre conversation.
- Tu devrais rentrer à l’intérieur, ça vaut mieux pour toi, le conseille-je.
- Oh mais je vais rentrer, et Tony va me suivre bien docilement jusqu’à sa chambre pour qu’on puisse évacuer toute cette pression.
S’en est trop. C’est la provocation de trop et le coup part instinctivement. Mon poing s’écrase avec violence sur le visage du sorcier qui fut projeté en arrière. Il retombe lourdement sur le sol. Inconscient. Tony reste interdit quelques secondes avant de me demander sous le choc :
- Qu’est-ce que tu as fait ?!
- Il l’a cherché, réponds-je toujours aussi furieux.
Tony se penche au-dessus du sorcier qui n’est toujours pas revenu à lui. Et pour cause, étant un super soldat, j’ai une force physique plus importante que la normale. Et je dois avouer que je l’ai frappé sans me contenir le moins du monde. Ce n’est pas dans mes habitudes de faire ça. Mais, même si je suis Captain America, même si je suis patient… J’ai aussi mon point de rupture. Et à force de me provoquer, je l’ai atteint. C’est tout. Ainsi, c’est à la fois paniqué, et en colère, que l’Iron Man déclare :
- Mais qu’est-ce qu’il t’a pris ?! Et si tu l’avais tué ?!
- Qu’est-ce qu’il foutait là ce type de toute façon ?! Tu viens à peine de partir et tu t’envoies déjà en l’air ! Après… la journée d’hier ?! Comment tu peux… me faire ça…
- Mais j’ai rien fait avec lui ! Pas ce soir… Il était là parce qu’il avait besoin que je lui fabrique un objet parce qu’il veut partir dans une autre dimension et que…
- Je m’en fiche ! Ce type n’a eu que ce qu’il méritait ! Le coupe-je.
Je n’ai aucune envie d’écouter ses explications, ni ses mensonges. De toute façon, depuis qu’il est arrivé ici, Strange me provoque et a tout fait pour me faire sortir de mes gonds. Aussi, je ne susi pas fier de l’avoir frappé, mais pour être honnête, ça soulage.
- Il a eu ce qu’il méritait ? Il méritait que tu le frappes de cette manière ? Me questionne Tony l’air incrédule tant ce genre de propos ne me ressemble pas.
- Tu t’attendais à quoi ? A ce que je l’écoute me rabaisser sans rien dire ?! A ce que je le vois te tripoter…
- Tu… Tu ne devrais même pas être là ! S’emporte Tony.
- Je voulais juste…
- T’excuser ? Tu penses que c’est en cognant mes amis que je vais te pardonner plus facilement ?
- Et tu penses que je ressens quoi, moi, quand j’arrive ici et que je te trouve à ses côtés ?! Rien ?!
- Mais… Steve… Il était juste là… Pour…
- Arrête de me prendre pour un con, nom de Dieu ! Tu penses que je n’ai pas compris ce qui se tramait ? Ce que vous étiez en train de faire ce soir ?! Pour qui tu me prends sérieusement ?!!!
- Steve, écoute, cette discussion ne nous mènera nulle part…
- Comment tu peux me faire ça ? Demande-je tandis que ma voix se brise. Ton départ… ça… me fait un mal de chien… Tony… Comment… tu peux rester aussi… insensible…
- Je ne suis pas… insensible… Steve… Contrairement à ce que tu crois…
- J’ai tout gâché… murmure-je avant de m’effondrer.
Je sais que je n’aurais pas dû venir… Je n’ai fait qu’empirer les choses. De toute façon c’est la seule chose dont je suis capable dernièrement. Mais étrangement, face à ma détresse, l’ingénieur ne reste pas sourd. Il s’approche de moi et glisse avec douceur ses bras autour de ma nuque. Je pose ma tête contre son épaule et je resserre mon étreinte autour de lui. Le contact de sa peau, son odeur me donne l’impression d’une véritable bouffée d’air frais. Si j’avais pu, je serais resté des heures durant à le tenir contre moi. Malheureusement, le sorcier pousse un gémissement ce qui attire l’attention de Stark qui défait son emprise autour de moi. Et d’un geste tendre, qui ne lui ressemble guère, il pose sa main sur ma joue avant de me dire avec sollicitude :
- Steve… Chéri… Tu devrais rentrer chez toi… Tu vois bien qu’on est nocif l’un pour l’autre…
Puis il me délaisse pour s’occuper du blessé à terre. Je sais qu’il a raison et que je dois partir. Mais mon cœur lui a envie de rester à ses côtés. Mais Strange se réveille, et je n’ai pas envie de prolonger cette dispute. Aussi, c’est le cœur lourd que je regagne mon Quint Jet et que j’entre les coordonnées du QG des Avengers. J’ai l’impression que tout est terminé… Pour de bon…
Le trajet du retour me semble interminable. Je ne cesse de ruminer les événements qui viennent de se produire dans un état proche de la léthargie. Je me sens impuissant. Incapable d’arranger la situation. Et pire encore, j’ai l’impression que cette situation est inextricable. Sans doute parce qu’elle l’est réellement. Tony n’a plus envie de me voir, et encore moins de me parler. Alors me pardonner ? Il ne faut pas rêver. Il ne le fera jamais.
Le jet se pose dans la cour des Avengers sans avoir besoin de mon intervention. Tel un robot, je descends la rambarde au bout de laquelle Natasha m’attend. Je m’en veux de la réveiller à une heure qui est encore relativement matinale. Et c’est en silence qu’elle s’approche de moi et glisse son bras sous le mien. Puis elle me guide jusqu’à ma chambre jusqu’à laquelle je me laisse entraîner de plein gré. Une fois arrivé, je m’assois sur le lit et j’invite l’espionne à en faire de même. Toujours silencieuse, elle me regarde avec compassion, mais sans oser me demander ce que j’ai bien pu aller faire au beau milieu de la nuit.
- Je…je…
- Tu n’es pas obligé de te justifier Steve… Me rassure-t-elle avec une douceur presque maternelle.
- Je l’ai frappé… Confesse-je avec remord.
Maintenant que la colère est passée, je m’en veux d’avoir passé mes nerfs ainsi sur Strange. Encore une fois, ce n’est pas digne de moi. Et dans un sens, je me dis que Tony a raison. Que nous sommes néfastes l’un pour l’autre…
- Qui ça ? Tony ? Me demande Natasha choquée.
- Non ! Bien sûr que non ! Réponds-je du tac au tac. Strange… Il m’a provoqué… Il voulait me faire partir… comme la dernière fois et… il a sous-entendu des choses avec Tony…
- Ah… fait-elle comme si elle est soulagée.
Et il est vrai que la seule chose que j’aurais pu faire de pire c’est de frapper Tony… Et c’est avec un brin d’amusement dans la voix qu’elle me demande avec son air malicieux peint sur le visage :
- Tu as dû te sentir soulagé ?
- Oh que oui… Avoue-je avec remord.
- Steve… Dit-elle en posa sa main sur la mienne. Tu sais qu’on est tous là pour t’épauler, n’est-ce pas ?
- Je sais bien…
Je m’en veux de faire reposer sur les autres mes problèmes de cœur. Je dois être assez grand pour les supporter tout seul. Et surtout, je ne dois pas imposer ça à Natasha qui a déjà tellement de chose à porter sur ses frêles épaules. Après tout ce qu’elle a subi par le passé, et tout ce qu’elle a dû traverser ces dernières années à cause de moi, je n’ai pas envie de l’impliquer davantage. Et en même temps, je sais qu’en tant qu’amie elle se sent le devoir d’être présente pour moi. Et en ça, je la comprends. Si la situation est inversée, je serais naturellement présent à ses côtés. D’ailleurs, je l’ai été lorsque Banner a disparu. Même si, finalement, Natasha ne m’a pas montré sa souffrance. Tout comme l’ingénieur, elle est du genre à la dissimuler, et à l’ignorer en espérant qu’un jour, elle disparaisse tout simplement. Une réaction que je suis incapable d’adopter. Je ne suis pas du genre à réussir à faire taire mes émotions qu’elles soient positives ou négatives. Et là, elles me submergent et elles sont en train de m’entraîner dans un gouffre sans fond. Aussi, je finis par lâcher :
- Natasha… Je ne sais pas... Pourquoi… c’est aussi douloureux…
- Oh Steve… Quand on est amoureux… Ce n’est jamais évident…
- Mais j’étais tout aussi amoureux, il y a deux ans… Murmure-je la voix trop brisée par l’émotion pour continuer à parler normalement. Alors…pourquoi… Pourquoi… C’est tellement plus douloureux…
- Steve… Soupire la jeune femme avant de m’avertir : Ce que je vais te dire ne va pas te plaire…
- Je t’écoute, dis-je preneur de la moindre explication.
- Steve… Je pense que c’est beaucoup plus douloureux pour toi aujourd’hui, qu’il y a deux ans… Simplement parce qu’à l’époque, tu savais que votre relation n’en resterait pas là… Que ce n’était pas définitif et que vous finiriez par vous retrouver…
- Là… C’est définitif… Conclus-je.
Elle se contente d’acquiescer pour me répondre. Quant à moi, je reste interdit face à cette réponse. Elle a raison. La douleur que je ressens s’explique simplement par le fait que cette rupture est irrémédiable. Les erreurs que j’ai commises sont trop lourdes à porter pour nous et notre relation devient toxique. Autant pour l’un que pour l’autre. Et il faut que je fasse une croix sur lui. Aussi douloureux que soit ce choix, je dois le faire. De toute façon, à bien y réfléchir, cette décision ne m’appartiens pas. C’est la sienne. Il a choisi pour nous. Et la seule chose que je peux faire c’est l’accepter. Et tout comme le prêtre me l’a dit, je dois d’abord essayer de me pardonner mes actes avant de… Avant de quoi ? De retourner le voir ? Après ce qu’il vient de se produire, je suis convaincu que j’ai perdu le droit de lui demander quoique ce soit. J’ai tout gâché… Absolument tout.
- Tu devrais te reposer, me lance soudainement Natasha.
J’acquiesce sans avoir la force de produire le moindre son. Elle se lève et m’encourage à me coucher avant de quitter la pièce. Et c’est la tête remplie de pensées sombres que je finis par être happé par le sommeil. Épuisé par ces journées remplies de nouvelles toutes plus mauvaises les unes que les autres.
Mais mon repos fut de courte durée. Quelques heures à peine après m’être assoupi, j’entends une alarme résonner dans le Q.G. Toujours aussi exténué, je me tire cependant de mon matelas pour regagner la salle de réunion sous le regard inquisiteur de mes collègues. Tous semblent surpris de me voir au saut du lit à une heure aussi tardive de la journée. Moi qui aie pour habitude de me lever aux aurores chaque jour. Cependant, par respect, aucun d’eux n’ose me demander quoique ce soit. Ce fut donc moi qui brise le silence qu’a provoqué ma présence.
- Que se passe-t-il ?
- Une infiltration dans une base du SHIELD. M’explique Natasha.
- On sait par qui ?
- Non, pas encore, reprend Barton.
- Tout le monde s’équipe, on part dans cinq minutes.
Je me rends dans ma chambre et j’enfile mon costume le plus rapidement possible avant de regagner le hangar où m’attend mes coéquipiers. Une fois tous réunis, nous grimpons dans le jet avant de tenter de contacter Fury, en vain. Ce silence radio de la part du directeur du SHIELD est tout à fait inhabituel. En général, il est assez réactif pour nous prévenir, et pour nous contacter, afin que nous puissions nous préparer. Aussi, sans information de sa part, nous nous rendons sur les lieux sans aucune préparation possible. Et c’est donc sans élément probant que je prépare une stratégie que je partage avec mes alliés.
Le QuintJet s’approche de la base du SHIELD et fut accueilli par des mercenaires ennemis sous un feu nourri. Et c’est seulement grâce au pilotage expérimenté de Natasha et Clint que nous arrivons à nous poser sans trop de dommage. J’ordonne à Vision et Rhodes de sortir en premier pour commencer à désarmer les hommes de mains avant que je les suive en compagnie de Sam, Natasha et Clint, une fois que le terrain sera plus libre. Et conformément à ce que j’ai prévu, à peine la porte de l’avion ouverte, une slave de balle s’engouffre à l’intérieur. Et c’est sans le moindre mal que l’homme en armure et l’androïde ont atteint leur cible et ont commencé à les neutraliser. Une fois que le terrain fut un peu plus dégagé, ce fut à notre tour d’entrer en scène et nous allons porter main forte à nos amis. Et en moins d’une minute, la porte est sécurisée. Cependant, quelque chose me tracasse, et visiblement je ne suis pas le seul puisque Hawkeye s’exclame :
- Vous ne trouvez pas qu’y a un truc qui cloche ?
- Tu veux parler de leurs tenus ? Souligne-je.
- Leurs tenus ? Demande Sam qui ne voit pas où je veux en venir.
- Si on regarde bien, reprend la veuve noire, il y a… comme deux types d’hommes…
C’est étrange. Aucun d’eux ne fait partie du SHIELD, ça c’est certain. Pourtant, les hommes ont deux tenus différents et en m’approchant je constate qu’on a des hommes avec des uniformes d’Hydra et d’autres avec des tenus de l’AIM. Ce qui est d’autant plus étonnant qu’il s’agit de deux grosses organisations criminelles qui nourrissent des buts semblables. Aussi, ils sont en général plus rivaux qu’alliés…
- Vous pensez qu’ils peuvent coopérer ?
- Avant de se demander s’ils peuvent coopérer, il faudrait savoir qui est le nouveau chef d’Hydra. On était censé avoir démantelé l’organisation, souligne-je.
- Ils sont peut-être allés chez l’Emaus des supers méchants et ont recyclés des costumes ? Plaisante Sam.
Mais pour l’heure, nous n’avons pas le temps de se perdre en suppositions et nous devons agir pour les empêcher de prendre d’assaut la base. Mais lorsque nous arrivons devant la porte, celle-ci est verrouillée et refuse de s’ouvrir malgré nos tentatives. Comme la porte est blindée, tous nos efforts pour l’ouvrir avec la force brute reste infructueuse. Quant au piratage, les connaissances de Natasha et Vision s’avèrent rapidement insuffisantes. De même, la porte est équipée d’un dispositif anti-intrusion qui empêche notre androïde de passer au travers. Aussi, pour la première fois depuis notre départ en mission, Tony me manque… Sincèrement, s’il avait été là, cette porte aurait déjà été ouverte depuis de longues minutes. Et s’il n’avait pas réussi à l’ouvrir, il aurait pu nous trouver, sans aucun problème, un autre chemin d’accès… De plus, nous aurions probablement déjà en main les plans de la base du SHIELD, des informations sur les agresseurs ou encore des nouvelles de Fury. D’ailleurs, en repensant au directeur du SHIELD, il n’a pas tenté de nous contacter ce qui n’est guère dans ses habitudes. Du moins à l’époque où nous étions des Avengers. Aussi, je tente à nouveau ma chance, cependant, cette fois-ci J.A.R.V.I.S m’explique qu’un système de brouillage est présent sur les lieux et qu’il empêche toute communication avec l’intérieur du bâtiment. Il nous avertit également que lorsque nous allons pénétrer dans le bâtiment, nous avons de fortes chances pour que cela affecte aussi nos propres équipements.
- On sera à l’aveugle à l’intérieur ? Demande-je surpris de cette nouvelle.
- Il y a des fortes chances, Monsieur.
- Pourtant le système de communication fourni par Tony est du genre résistant, souligne Natasha.
- Oui, approuve Vision. En général, nous n’avons aucun problème pour échapper à des systèmes de brouillages, même complexe.
- Ce qui signifie que nos ennemis ont de l’avance technologique sur nous, explique-je à mes camardes. Nous devrons être prudent une fois à l’intérieur.
- Si on arrive à entrer, s’exclame Sam un peu désespéré.
Suite à cela, pendant encore quelques minutes, nous avons tenté d’entrer. Mais en vain. Nous sommes toujours bêtement coincés devant la porte. Aussi Rhodes finit par déclarer :
- Je vais contacter Tony. On va voir s’il peut déverrouiller à distance.
- On va se débrouiller… Lui réponds-je n’ayant aucune envie de le déranger, surtout après ce qu’il s’est produit plutôt dans la journée.
Et personne n’ose me contredire. Tout le monde sait que la situation entre nous est très difficile et ce n’est pas le moment de jeter de l’huile sur le feu. Et puis, en tant que chef des Avengers, je me dois de trouver une solution avec les membres de l’équipe dont je dispose. Déterminé à ne pas faire appel à l’ingénieur, je demande à Rhodes de faire le tour de la base et de repérer d’éventuelles failles. Pendant ce temps-là, Sam va envoyer Redwing, son drone, dans le même but. Et le miracle se produisit au bout de quelques minutes. Nous trouvons une grille d’aération suffisamment large pour qu’il puisse s’introduire à l’intérieur. Ayant enfin des yeux dans l’enceinte de l’établissement, nous sommes tous regroupé autour du Faucon qui guide son appareil jusqu’à la porte d’entrée. Par chance, le brouilleur n’a pas l’air d’affecter Redwing. Sur le chemin, on constate qu’il y a des corps dans les allées. Que ce soit des agents du SHIELD, de l’hydra ou de l’AIM. Visiblement, le combat a fait rage avant que nous ayons eu la chance d’entrer. Puis, au détour d’un couloir, le drone fut touché par un coup de feu ce qui le déstabilise un peu. Puis, une voix résonne à l’autre bout :
- Désolé Sam, je sais à quel point tu tiens à ton joujou…
Lorsque le drone s’immobilise, l’image de Nick Fury apparait nettement sur l’écran installé sur le poignet de Sam. S’il semble fatigué, il n’a pas l’air d’avoir de blessures graves.
- Que se passe-t-il ? Lui demande-je sans perdre un instant.
- MODOK et ses hommes ont envahi la base.
- On aurait dû s’en douter vu que l’AIM est présente, souligne Rhodes.
MODOK est le dirigeant actuel de l’AIM. Anciennement connu sous le nom de George Tarleton, il avait changé pour MODOK suite à des essais scientifiques qui ont été réalisés sur lui par l’ancien dirigeant de l’AIM. Des tests qui ont transformé George en une créature difforme avec une tête démesurée. Mais, cela lui a aussi donné un intellect surhumain, ainsi que, des pouvoirs psioniques[5]. Aussi, malgré son physique grotesque, il est un ennemi redoutable notamment à cause de sa capacité à lire dans les esprits ou de créer des champs de force autour de lui, ou de ses alliés.
- Il est seul ?
- Non, il a de nombreux alliés sur le terrain. Ce qui est… étrange va-t-on dire.
- Qu’y a-t-il d’étrange ? Demande Vision avec un calme olympien.
- Si je vous parle de Zodiac ? De la Vipère ? Du cygne noir ?
- Quoi ? Ils font équipe ensemble ? Demande-je surpris.
Ce qui est surprenant c’est que ces individus n’ont rien en commun. Zodiac est le chef du Gang sans Nom qui sont ni plus ni moins que des anarchistes qui ne sont pas du genre à se faire embaucher par qui que ce soit. Quant à Vipère, connu sous le nom de Jordan Dixon[6], fait en général équipe avec son frère Leopold Stryke et Cobra dans l’escouade des serpents. Quant au cygne noir, il s’agit d’un tueur à gage allemand qui ne quitte que rarement les frontières de son pays. Aussi, tout dans cette alliance est improbable, et il reste encore à percer le mystère de la présence d’hydra sur les lieux. Sans perdre de temps, je demande à Fury :
- Comment on peut rentrer ? La porte refuse de s’ouvrir ?
- Les accès ont été condamné par MODOK et Zodiac… Il y a un tunnel qui mène à mon bureau dont la sortie se trouve à un kilomètre de la porte d’entrée au sud-est. Vous aurez un mot de passe à taper, il s’agit du vingt-deux, quatre-vingt-neuf, dix-sept, quarante-neuf.
Une fois la localisation exacte donnée par Fury, nous nous dépêchons de nous rendre jusqu’à cette fameuse sortie. En quelques minutes seulement, nous nous trouvons devant l’entrée du tunnel et nous tapons le code donné par Fury. La porte s’enclenche et s’ouvre sur un couloir en béton plongé dans la plus profonde obscurité. Toutes les lumières semblent avoir été désactivée. Et avant de pénétrer à l’intérieur de la base du SHIELD, je donne les dernières recommandations à mes alliés, car j’ai conscience qu’il y a de fortes chances que nous ayons des problèmes de communication dans l’enceinte du bâtiment.
Une fois que tout le monde a des ordres claires et précis à suivre, j’entre dans le bâtiment en tête du cortège. Équipé de simple lampes torches pour voir quelque chose dans cette obscurité étouffante, j’avance avec prudence. Je reste sur mes gardes, car dans cette histoire d’alliance, il y a quelque chose qui me chiffonne et je n’arrive pas à mettre le doigt dessus.
Au bout du couloir se trouve une impasse et il y a un autre petit pad de sécurité à franchir. Je tente une nouvelle fois d’entrer le code donné par Fury mais celui-ci est erroné. Confus, je le tape une seconde fois au cas où j’aurais manqué une touche mais le résultat resta le même. A nouveau bloqué, on tente de joindre Nick, en vain. Nous devons nous trouver trop proche du brouilleur, car la communication entre Sam et Redwing semble intercepté.
- J’espère qu’il ne lui ait rien arrivé… Soupire le Faucon qui tient beaucoup à son gadget.
- Comment on passe si on n’arrive pas à joindre Fury ? Demande Rhodes qui semble préoccupé.
- J’ai une idée, s’exclame la veuve noire en me poussant avec délicatesse sur le côté.
C’est sensuellement qu’elle se glisse sur le côté et qu’elle tape un code à six chiffres sur le pad qui clignote en vert pour signifier que le code est valide.
- Tu connaissais l’code ? S’exclame Sam avec étonnement.
- C’est le code lié à mon matricule, explique calmement la jeune femme. Après vous ?
J’acquiesce avant de reprendre la tête de l’expédition. Devant moi se trouve une immense porte blindée et un sas à ouvrir. La porte s’ouvre sans le moindre bruit malgré la structure imposante, sans doute pour permettre aux agents de pouvoir partir sans ameuter les éventuels ennemis dans les parages. Mais dans notre cas, cela ne nous sert pas à grand-chose puisqu’elle s’ouvre sur un large bureau dans lequel se trouve MODOK en compagnie de Zodiac, ainsi que des hommes de mains. Il n’y a aucune trace de la vipère ou du cygne noir.
- MODOK, il est grand temps que tu te rendes sans faire d’histoires inutiles.
Surpris, ils se retournent tous vers nous.
- Que faites-vous ici vous ? S’énerve la tête géante. Vous ne devriez pas… Comment sont-ils entrés ?
- Il devait y avoir un tunnel caché derrière cette bibliothèque, fait remarquer le criminel d’un geste de la tête à son comparasse.
- Je vois… Le SHIELD a plus d’un tour dans son sac à ce que je vois… Zodiac, je te laisse te charger d’eux, pendant ce temps, je termine ce que je suis en train de faire.
- Avec plaisir, répond l’homme qui sort de longs couteaux de ses poches.
Et sans hésiter une seconde, et en compagnie de ses hommes de mains, il se jette sur nous. Comme la majorité des hommes présents ici sont modifiés génétiquement, le combat engagé fut rude, mais tourne tout de même en notre faveur.
- Qu’est-ce que vous faites bon sang ?! S’énerve le génie.
- Je fais ce que je peux, lui répond Zodiac avec agacement.
Car Zodiac est un puissant chef d’une secte anarchiste, à la tête d’un réseau d’espion digne du KGB, mais ce n’est pas le meilleur des combattants. Certes, il se débrouille face à nous, mais il n’est pas à la hauteur pour lutter contre nous tous. Aussi, autant pour le provoquer que pour tenter d’obtenir des réponses à mes questions, je lui demande :
- Depuis quand Zodiac obéit aux ordres ? Je croyais que le groupe sans nom n’avait… ni nom ni maitre.
Comme il ne me répond pas, Natasha surenchéri :
- Steve, si les anarchistes étaient en capacité de réfléchir, ils n’existeraient pas.
- Pardon ?! S’indigne le chef du groupe sans nom.
- Tu marques un point, approuve Hawkeye. Comment peut-on réellement croire en ces conneries sinon ? Je me demande qui est le plus stupide entre eux et ceux qui pense que la terre est plate…
- Il n’a jamais dit que la terre était ronde, plaisante Faucon.
- Nous sommes loin d’être stupide, se défend le principal intéressé. Nos croyances se situent bien au-delà de vos pauvres capacités de compréhension, c’est pour cela que vous n’avez aucune idée de ce qui vous attend.
- Je pense que c’est vous qui ne savez pas ce qui vous attend, le corrige-je. Toi et MODOK, vous n’êtes pas de taille à nous affronter.
Des paroles qui déclenchent l’hilarité des deux super vilaines en face de moi. Une fois calmé, le chef de l’AIM se tourne vers nous avant de déclarer :
- J’avais besoin de Zodiac pour pirater quelque chose ici. Maintenant que j’ai ce qu’il me faut, nous allons pouvoir partir mon cher ami. Nos camarades se feront une joie de s’occuper d’eux.
A ces mots, le chef des mafieux s’approche du génie en fauteuil avant de sortir une clé verte de sa poche. Et avant que nous ayons eu le temps de faire quoique ce soit, ceux-ci se sont téléportés hors d’ici. Furieux de l’avoir loupé, je me tourne vers mes alliés pour leur demander d’aller aider les blesser et de retrouver Nick Fury et Maria Hills. Et sans attendre, j’en fais de même. J’ai divisé l’équipe en groupe de deux : Natasha avec Clint, Rhodes avec Vision et Sam avec moi.
Puis, au détour d’un couloir, je tombe nez à nez avec la vipère. L’homme au costume smaragdin[7] ne perd pas une seconde et tente de m’empoisonner avec l’une de ses fléchettes que je repousse d’un coup de bouclier. Profitant que mon ennemi soit étourdi, je bondis sur lui et je lui assène un violent coup de poing en plein visage. Projeté sur le sol, je n’attends pas qu’il se redresse pour lui porter un dernier coup de bouclier afin qu’il reste couché le temps que nous réglions la situation ici. Avec Sam, on prend de quoi le ligoter, pour qu’il reste au sol, puis nous partons chercher les dirigeants du S.H.I.E.L.D, ou les derniers ennemis qui prennent la fuite. Plus nous progression, et plus le manque de communication entre nous et le reste de l’équipe devient problématique. C’est pourquoi, j’ai chargé Rhodes et Vision de trouver la salle de communication pour rétablir la situation au plus vite. Mais, comme le silence radio perdure, j’ai l’impression que cette mission s’avère plus difficile que prévue. En tout cas, la seule chose que j’espère c’est qu’ils ne prennent pas l’initiative d’appeler Tony pour leur venir en aide dans leur quête. Le but de cette mission étant bel et bien de se débrouiller seul. Autant parce que l’Iron Man ne souhaite plus être dérangé, autant parce que je ne veux pas faire appel à lui après ce que j’ai fait aujourd’hui. Et c’est chassant cette idée de la tête que je me reconcentre sur ma mission. Avec l’arrestation de la vipère, je sais qu’il ne reste que le cygne noir en liberté, et je sais que cet individu n’est pas à prendre à la légère. Notamment à cause de son pouvoir de télépathie doublé à celui de copier les capacités de ses adversaires. Grâce à ses pouvoirs psychiques, il est capable de tromper le cerveau de son ennemi et de lui faire croire qu’il n’est pas là, alors qu’il se trouve juste en face de lui. Un capacité redoutable couplée à d’excellent talent d’escrimeur et de tireur d’arme à feu. Sincèrement, j’espère que mes compères ne tomberaient pas sur lui, car je ne sais pas s’ils seront au niveau pour l’affronter. Mais, en fouillant la base dans l’espoir de tomber sur nos alliés, c’est un tout autre individu que je trouve sur place. Au loin, j’aperçois un costume rouge et noir, et si au début je pense à Deadpool, il s’agit en réalité d’une toute autre personne. Aussi discret qu’une souris, aussi agile qu’un aigle, cet individu est passé maître dans l’art de l’espionnage et du vol industriel. Surpris de notre présence, le sypmaster[8] ne dégaine pas nous décrocher un mot et se contente de saisir l’une de ses multiples armes dont il dispose à sa ceinture. En rude combat s’engage alors. Rapide et précis, ses coups s’enchainent et manquent rarement leur cible. Et même si Sam et moi nous avons l’avantage du nombre, malheureusement cela ne suffit guère. Mais je suis déterminé à ne pas perdre, et à force de persévérance, je finis par reprendre le dessus. Avec l’aide de mon bouclier, je le coince face à un mur avant de lui demander :
- Pour qui tu travailles ?!
- Pour celui qui me paye, répond-t-il avec une voix qui est clairement modifiée.
- Qui ?! Répète-je excédé.
- Ton pire ennemi, plaisante-il.
Mais alors que je vais lui donner un coup pour lui sommer de me répondre, je sens une piqure le long de ma jambe. Lorsque je baisse les yeux, je vois que l’homme que je tiens sous mon emprise tient une seringue entre ses mains. Et en quelques secondes, je sens tout mon corps s’affaiblir et mes jambes cèdent sous mon poids.
- Steve ! S’écrie Sam en accourant à mes côtés tandis que le Spymaster s’éloigne de nous. Tu lui as fait quoi ?
- Juste un petit paralysant. Trois fois rien, avec son sérum, il ne devrait pas en mourir. Enfin, je crois… S’exclame notre ennemi avec un timbre de voix toujours aussi amusé.
- Tu vas payer pour tes actes !
Sam se jette sur lui, mais il est incapable de lui faire face au corps à corps. Son adversaire est un expert du combat à main nu et les chances de Sam face à lui sont relativement faibles. Lui qui est bien plus à l’aise avec des armes à feu. Quant à moi, je n’ai plus la force de me redresser pour venir en aide à mon ami et je ne peux qu’assister impuissant face à sa défaite. Aussi, quand il met Sam à terre, et qu’il pointe son arme sous son nez, je suis effrayé à l’idée qu’il appui sur la détente sans que je ne puisse rien faire. Aussi, rassemblant toute mes forces et ma détermination, je me redresse péniblement.
- Impressionnant, même pour vous. S’exclame le Spymaster. Ce poison, même pour un individu amélioré est censé faire effet vingt-quatre heures.
- Je…pourrais…Faire…ça…toute…la…journée… Parviens-je à bafouer avec une grande difficulté.
- Pour récompenser votre détermination, je vais vous révéler quelque chose… Mon employeur d’aujourd’hui, et le même qu’il y a trois ans lorsque je me suis introduit chez votre amant.
- Que… Tente-je d’articuler même si ma bouche se montre très peu coopérative.
- Trois mots : Patient, charismatique et machiavélique.
Patient ? Charismatique ? Machiavélique ? Trois mots qui peuvent désigner bon nombre de nos ennemis. Mais le fait qu’il évoque ce qu’il s’est produit il y a trois ans me renvoi à une seule et unique personne. Le baron Zemo. Se peut-il que ce soit lui qui se cache derrière tout ça ? Mais je croyais qu’il se trouvait encore en prison… Seulement, l’expérience nous a appris que même en prison, un super-vilain reste redoutable. Et avant que j’aie eu le temps de l’interroger sur tout le reste, il disparut dans l’ombre. Profitant de notre faiblesse pour s’enfuir comme un lâche.
Encore affaiblit, je me laisse retomber avant de tenter de regagner le chevet de mon ami qui est encore inconscient. Et avant que je n’aie eu la chance de l’atteindre, Natasha et Clint entrent dans la pièce en compagnie de Nick Fury et de Maria Hills. Et je dois avouer que je suis soulagé de les voir et de savoir qu’il ne leur est rien arrivé de mal. Natasha accourt à mes côtés, tandis que, Clint se rend aux côtés du faucon. Étant incapable de répondre à leur question, ils ont déduit que nous avons été attaqués par la vipère. Ce qui, avec les éléments dont ils disposent, est probable.
Puis, le temps que je récupère toutes mes capacités, le contrôle de la base a été rétablit tout comme la communication avec le monde extérieur. Et dès que mes forces furent suffisante, je rejoins les autres dans la grande salle de réunion. L’heure est au bilan, et malheureusement, aux vues de l’expression peinte sur le visage des dirigeants du SHIELD, il ne doit pas être bon.
- Alors ? Demande-je.
- Trente-six morts, vingt-deux blessés… Et surtout, des tas d’informations et de matériel dérobés. Pour l’heure, les hommes restants font l’inventaire et s’occupent des blessés.
- Je vois… Je suis désolé de ne pas voir pu intervenir plus tôt Nick…
- Ne vous excusez pas, nous devrions être en capacité de se défendre nous-même. Explique le directeur du SHIELD avec toujours cette mine aussi grave.
Épuisé, autant par les journées qui se succèdent que par le poison, que j’installe lourdement sur une chaise.
- Comment tu te sens ? Me demande Natasha avec un air concerné sur le visage.
- Je vais bien… Sam vous a dit que nous avons affronté le Spymaster…
- Oui. Répondent-ils en chœur.
- Lorsque Sam était inconscient, il m’a confié qu’il travaillait pour le même homme qu’il y a trois ans, lorsqu’il s’était introduit chez Tony. Un homme patient, charismatique et surtout machiavélique. Ça vous fait penser à quelqu’un ?
- Ils sont beaucoup à répondre à ses critères, fait justement remarquer Rhodes.
- Je suis bien d’accord, mais il n’y en a qu’un seul à qui nous avons eu affaire il y a trois ans…
- Le baron Zemo ? Demande Vision avec un calme olympien.
- Oh non… Soupire Hawkeye. Je le sens mal…
- La dernière fois que vous avez eu affaire à lui… Il a réussi à dissoudre les Avengers pendant trois ans. C’est un ennemi redoutable, acquiesce Fury.
Zemo est en grande partie responsable de la situation des Avengers actuel et du départ de Tony. Suite à l’attaque d’Ultron en Sokovie, il a perdu sa famille et il a fomenté un plan durant trois longues années pour dissoudre les Avengers de façon définitive. Et c’est à cause de lui que nous nous sommes tous affrontés et, que moi et mes amis, sommes devenus des hors la loi. Même si nous sommes de retour tous ensemble, les stigmates de cette époque sont encore bien présents.
- Peut-être que votre réunification a été perçue comme un affront de la part de Zémo, suggère Maria.
- C’est fort possible, approuve-je. Mais aux dernières nouvelles, il est toujours en prison, non ?
- Aux dernières nouvelles, oui. Répond Fury.
- Tu penses qu’il a pu mettre en place cet assaut depuis sa prison ? Me demande Sam incrédule.
- Avec Zemo ? Ce n’est pas impossible. On sait de quoi il est capable.
- On devrait lui payer une petite visite de courtoisie. Propose la veuve noire avec calme.
- Je suis d’accord. On ne va pas se laisser faire. Approuve-je.
Si Zemo est bien la personne qui se trouve derrière tout cela, nous allons devoir agir avec prudence. C’est un individu remarquablement intelligent qui a toujours plusieurs coups d’avance sur nous la première fois que nous avons eu affaire à lui. Et nous avons réussi à remonter jusqu’à lui uniquement parce qu’il le souhaite. Et je dois avouer que l’idée de l’affronter m’effraie, car de tous nos ennemis, il est celui qui nous a laissé des traces indélébiles.
- On devrait y aller. Dis-je en me redressant.
- Avant tout, tu devrais te reposer, me contredit Natasha. Un interrogatoire, ça se prépare et on ne peut pas y aller la fleur au fusil.
- On ne va quand même pas rentrer et ne rien faire, souligne-je.
- Elle n’a pas dit ça, la soutient Fury. Je pense, que pour l’heure, Natasha et Clint devraient chercher des informations reliant Zemo à cette histoire. S’ils en trouvent, il sera plus facile pour vous de le faire parler. Et pendant ce temps, mes hommes vous enverront l’inventaire de tout ce qui a été dérobé et interrogeront la Vipère qui a été fait prisonnier. Si on a une idée de son plan. Peut-être que vous arriverez à tirer quelque chose de lui.
- Pour l’instant, Steve, tu devrais rentrer te reposer, me propose Natasha avec beaucoup de douceur.
Tout le monde semblant en phase avec cette proposition, je n’ai pas d’autres choix que d’accepter. Après tout, ils n’ont pas tort. Si nous y allons sans la moindre information, il va nous mener en bateau. Surtout que nous savons que cet homme est suffisamment intelligent pour le faire, et que même avec toutes les preuves du monde, obtenir quelque chose de lui risque de s’avérer difficile. Donc, les mains vides, il est vrai qu’aller le voir ressemblerait sans doute à un coup d’épée dans l’eau.
Toute l’équipe, à l’exception de Natasha et Clint, a regagné le QuintJet dans le but de retourner à la base. A bout de nerf, et épuisé, je m’allonge dans l’une des couchettes tout en réfléchissant aux différents éléments de cette journée qui me donne l’impression de ne jamais prendre fin. Entre mon altercation avec Tony et Strange, cette intervention dans la base du SHIELD, et surtout le retour de Zemo… J’ai l’impression que tout va de mal en pire. Qu’au bout du tunnel, il n’y a pas de lumière et que je ne fais que tomber dans un gouffre de plus en plus profond. Car si Zemo est vraiment de retour… Et qu’Hydra renaît de ses cendres… On peut légitimement se demander ce que nous avons accomplis ces dernières années… Si on en fait que déplacer un problème au lieu de le résoudre…
C’est dans ce tourbillon de pensée négatives que je finis par sombrer dans un sommeil profond. Un repos qui fut interrompu par une notification sur mon portable qui me signale que j’ai reçu un message. Et sans le savoir ce message est porteur d’un espoir qui va nous permettre d’affronter les heures sombres qui nous attendent bientôt.
A suivre
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Bonjour, Bonsoir à tous !
C’est après de long mois d’attente que sort enfin le nouveau chapitre de « l’amour au-delà de la haine ».
J’espère qu’il vous aura plu ! Pour la première fois depuis le début de l’histoire entre Tony et Steve, notre parfait petit soldat sort de ses gongs et se retrouve plongé dans les affres de la dépression !
Mais ce chapitre signe aussi le grand retour d’un méchant disparu depuis longtemps ! Un master mind qui tire toutes les ficelles depuis l’ombre et dont le retour a été savamment orchestré !
En tout cas, j’espère que ce chapitre vous aura plu ! Si tel est le cas, n’hésitez pas à me le dire en commentaire !
Sur ce, je vous souhaite une une bonne lecture !
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[1] Captain America tente de boire dans le film First Avengers, et il constate qu’il ne peut pas être ivre à cause de son facteur auto-guérisseur.
[2] Référence au Chapitre XV de l’amour n’est pas un long fleuve tranquille.
[3] Rolland Romain
[4] Neslon Mandela
[5] Relatif au pouvoir psyché surnaturel tel que la télékinésie ou la télépathie
[6] Jordan Dixon qui portait le nom de Stryke changea de nom de famille lorsque son frère, l’anguille, se fit arrêté. Journaliste à l’époque, il voulait suivre une voie différente avant de finir par plonger lui aussi dans le crime et de prendre le nom de vipère.
[7] Vert emeraude
[8] Tony a déjà eu à faire au Spymaster dans le chapitre IX de « l’amour n’est pas un long fleuve tranquille ». Il explique à Captain America que le voleur s’est introduit chez Stark Industrie pour voler des plans, mais en vain, puisque Stark l’a mis en déroute.