L'amour au-delà de la haine

Chapitre 9 : Une longue journée

7320 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 22/12/2020 22:29

Chapitre IX : Une longue journée.

           

Je l’ai tant attendu cette conversation. Celle que je souhaitais avoir avec Tony sur son comportement, et ses paroles, depuis notre retour. Des hauts et des bas que nous avons connus. Mais jamais, ô grand jamais, je n’aurais imaginé que cela puisse tourner de cette manière. Est-ce qu’il compte réellement quitter les Avengers ? J’espérais que non. Qu’il m’ait dit ça sous le coup de l’émotion, et que demain matin, il aurait changé d’avis et que tout redevienne comme avant. Mais, mon instinct me dit le contraire. Le fait qu’il en ait discuté avec ses amis n’augure, par ailleurs, rien de bon. Et il est évident qu’après cette discussion, je n’ai pas réussi à retrouver le sommeil. Je suis donc parti faire un footing en espérant que ma course effrénée me permette de penser à autre chose. Mais en vain. Et lorsque l’aube pointe le bout de son nez, je me stoppe et je m’assois sur un banc en face du lac immense qui borde notre Quartier Général. Si le reflet d’or du soleil sur la surface de l’eau est apaisant, cela ne parvient pas à soulager mon mal-être, et je finis par fondre en larme. Seul face à moi-même, et face aux erreurs que j’ai commises par le passé, le sentiment de culpabilité et d’impuissance que je ressens en ce moment est trop écrasant pour être contenu. Pourtant, je ne suis pas quelqu’un qui pleure facilement, et je crois bien que la seule personne qui arrive à me faire fondre en larme, c’est Tony. Aussi, peut-être a-t-il raison finalement. Peut-être que nous sommes toxiques l’un pour l’autre… Pourtant, au fond de moi, je suis persuadé qu’on peut être heureux ensemble. Il suffit simplement de passer au-dessus de nos différents du passé. Et pour l’heure, Tony s’en sent incapable… Mais peut-être que si j’ai été à sa place, je n’en serais pas capable non plus. Mais j’aimerais tellement qu’il me donne une seconde chance… Je ferais tout pour que cela arrive… Aussi, c’est déterminé à avoir une dernière conversation avec lui que je retourne jusqu’à notre base.

Seulement, rien ne se passe comme prévu. En effet, j’ai cherché Tony partout et je n’ai pas réussi à le retrouver. Et bien sûr, ni J.A.R.V.I.S, ni Rhodes n’ont souhaité partager cette information avec moi. Se peut-il qu’il soit retourné chez Strange ? Chassant cette idée déplaisante de ma tête, je regagne ma chambre, afin de me doucher, et surtout de me coucher. Malgré l’énervement, je suis épuisé et j’ai besoin de sommeil. Même si je suis persuadé que je ne suis pas près d’avoir un repos réparateur tant que cette histoire de départ ne sera pas réglée. Et encore une fois, mes plans furent chamboulés, puisqu’à peine sortit de ma douche, j’entends la voix de notre majordome artificiel résonné :

-      Cher Avengers, vous êtes tous conviés à la salle de réunion. Merci de vous y rendre dès que possible.

Lorsque j’entends ce message, je sens mon estomac se nouer. Qui d’autre que Tony peut en être à l’origine ? Il ne va tout de même pas annoncer son départ ? C’est fébrile que je me rends jusqu’à la salle. Lorsque j’entre, il y a déjà Natasha, Sam et Rhodes de présent. Et bien sûr, Tony est là lui aussi. Contrairement à la dernière fois où je l’ai vue, où il était vêtu en haillons avec les cheveux décoiffés, cette fois-ci c’est tout l’opposé. Il a revêtu une chemise noire dissimulée sous un costume blanc et porte des lunettes de soleil carrée. Quant à ses cheveux et sa barbe, ils sont, bien entendus, coiffés et rasés au carré. Et ce look soigné ne me dit rien qui vaille. En général, quand il s’apprête autant, c’est pour une bonne raison. Aussi, c’est en silence que je regagne mon siège ce qui ne manque pas d’attirer l’attention de Natasha qui me lance un petit regard suspicieux. Une interrogation qui fut interrompue par l’arrivée de Clint.

-      Il ne manque plus que nos futurs parents, et le petit, puis je crois que nous serons complets, lance Tony d’une voix assurée.

-      Ils ne devraient pas tarder, lui assure Rhodes.

En les regardants tous les deux, je sais ce qu’il va nous dire. Mais, j’espérais que ce soit faux. J’espère que le départ de Tony ne deviendra jamais une réalité. Que ce qu’il m’avait dit hier soir était uniquement motivé par la panique et la rancœur, plus que par la raison. S’il part… Par ma faute, je ne m’en remettrais pas… Mais, après tout, peut-être qu’ils veulent nous parler de l’abolition des accords de Sokovie, ainsi que les conséquences que cela aura sur nos vies… A cette pensée, je laisse s’échapper un long soupire tant je sais que je me berce d’illusion… Aux vues du timing, quant à notre conversation d’hier, c’est impossible que cette réunion ait un autre sujet que son… départ.

En tout cas, comme l’a prévu War Machine, le jeune couple ne tarde à faire son apparition. Puis ce fut au tour du jeune Spiderman qui fit une entrée enjouée. C’est empreint d’une certaine timidité qu’il salue tout le monde. Et une fois tout le monde réunit, ce fut Tony qui prit la parole :

-      Bien, déjà je vous remercie à tous d’être venu. Comment tu vas Spidey ? Ça faisait un moment qu’on ne t’avait pas vue ici ? Lance-t-il à l’intention de l’adolescent.

-      Oh heu… J’ai été pas mal occupé, répond-t-il gêné d’être soudainement le centre d’attention de tout le monde.

-      Oui, j’ai vue, et on aura une petite discussion à ce sujet toi et moi, une fois cette réunion terminée. Lui dit-il avec un petit sourire.

-      Bon, je crois qu’il est temps de rentrer dans le vif du sujet, non ? Propose War Machine en passant sa main dans le dos de son ami afin de l’encourager à aborder le sujet du jour.

Tony semble tout à coup bien moins à l’aise. Il s’avachit dans son siège et joue nerveusement avec sa montre. Un stresse dont l’origine me parait évidente : il ne sait pas comment annoncer son départ à tout le monde. Et surtout, il espère que cela ne dégénère pas. Anxieux à mon tour, je fixe l’ingénieur tout en ne pouvant stopper les tremblements de ma jambe.

-      Depuis la réunification des Avengers, commence-t-il hésitant, on ne peut que constater que l’équipe est… Dysfonctionnelle.

-      La faute à qui ? S’empresse de demander Sam avec sourire narquois sur le visage.

-      Je suis d’accord avec toi, approuve Tony sans oser dire que, selon lui, c’est de sa faute ou de la mienne. Et c’est pour cette raison que j’ai décidé de quitter les Avengers.

-      Quoi ? S’empresse de demander le jeune Spiderman qui ne s’y attendait visiblement pas.

-      Tony, je pense que ta réaction est disproportionnelle, avance Natasha.

-      Bonne nouvelle, plaisante le faucon.

-      Je savais que tu prendrais ça bien, réplique Tony avec un sourire amère peint sur le visage.

-      Mais vous êtes sérieux ? Demande Wanda confuse avant de se tourner vers Vision : Tu étais au courant ?

-      C’était, effectivement, une possibilité que nous avions envisagée quand on avait parlé de vous réintégrer.

-      C’est la meilleure chose à faire, approuve Rhodes.

-      Mais je ne suis pas d’accord ! Rétorque le jeune Spiderman.

Tony se tourne alors vers son protégé avant de lui dire d’une voix plus douce :

-      Spidey, t’en fais pas, tu pourras toujours venir me voir chez moi si besoin d’aide pour tes costumes, ou autres. Et les Avengers, ici présent, pourront également venir t’aider. Et d’ailleurs, pour que ce soit clair pour tout le monde, même si je n’en fais plus parti, je continue de financer les Avengers donc vous pouvez conserver ces locaux, et surtout continuer à flamber l’esprit tranquille, plaisante-t-il.

-      Mais on s’en fiche de ça ! Répond Peter avec incompréhension.

-      Tony, je ne pense pas que ta contribution au sein des Avengers se limite à l’argent que tu y as apporté, Dit Natasha en soutenant l’homme araignée.

-      J’espère bien, approuve-t-il. Je pense que mon incroyable intelligence y était aussi pour beaucoup, donc si vous avez des questions, des fichiers incraquables ou je ne sais quoi, n’hésitez pas à venir me voir.

-      Mais tu es sûr de toi ? Lui demande Wanda avant de se retourner vers Vision : et tu ne dis rien toi ?

-      C’est la meilleure décision à prendre pour tout le monde, justifie Tony.

-      Cette décision revient à Tony, lui répond calmement l’être artificiel. C’est son choix, pas le mien.

-      Vraiment ? Cette décision est bonne pour TOUT le monde ? S’enquit Clint en me jetant un regard appuyé.

Je garde le silence. Tony sait ce que j’en pense et je n’ai pas envie de provoquer une dispute maintenant. Mais ça, c’était avant qu’il ne déclare :

-      Steve et moi, on en a discuté et on est tombé d’accord…

-      T’es d’accord avec ça ? Me demandent Natasha, Wanda et Clint en chœur.

Tony me supplie du regard d’approuver ce qu’il vient de dire. Mais c’est les mensonges que nous avons eu les uns pour les autres qui nous ont plongé dans cette situation inextricable. Ce sont les mensonges que j’ai raconté à Tony sur notre rupture, et la dissimulation des actes de Barnes, qui nous ont conduit là. Et ce sont les cachotteries de Tony concernant les accords de Sokovie qui nous ont conduit à partir durant deux ans. Aussi, je n’ai aucune envie de mentir à mes amis. Surtout pas sur un sujet aussi grave, et je dois le dire, qui me tient à cœur.

-      Comment tu peux dire que je suis d’accord avec toi après la discussion que nous avons eue hier soir ? Lui demande-je avec un brin de colère dans la voix.

-      Ce n’est pas le moment, réplique Tony piqué au vif.

-      Ouais, j’suis d’accord avec lui, c’est pas l’moment. Et s’il veut partir, qu’il parte ! S’empresse de rajouter Sam avec mépris.

-      Cette décision n’est de toute façon pas matière à discussion, précise Rhodes. C’est une annonce, pas un vote.

-      On a quand même notre mot à dire, non ? Demande Clint avec agacement.

-      Ça nous concerne aussi après tout, approuve Wanda. On est une équipe après tout.

-      Mais nous n’avons rien à redire là-dessus, la contredit Vision. Ce genre de décision est un choix personnel, pas collectif.

-      Wanda, voyons, tu ne vas quand même pas être triste que je parte, si ? Lui demande Tony avec un petit sourire amusé. C’est pas comme si j’allais te manquer ?

La jeune femme ne répond pas et croise les bras au-dessus de sa poitrine, et son ventre qui commence à s’arrondir.

-      Mais vous ne pouvez pas partir comme ça ! S’empresse d’ajouter le jeune Spiderman avec désespoir. Vous pourriez faire un effort pour vous entendre avec Captain, non ?

-      Je…C’est…plus compliqué que ça, répond Tony en restant évasif.

-      Tony, le petit a raison, tu n’es pas obligé de partir, abonde-je en son sens. On peut très bien…

-      Mais vous ne pouvez pas le laissez tranquille ? Intervient soudainement Rhodes avec colère. Vous en avez déjà assez fait comme ça, bon dieu !

-      Steve a toujours tout fait pour aider Tony, me défend Natasha.

-      Ouais, et puis on peut pas dire que l’Iron Man soit blanc comme neige, Rajoute Sam.

-      Oh bah Captain, non plus, rétorque Spiderman.

-      Qu’est-ce que t’en sais toi, d’abord ? Répond le faucon avec agressivité

-      Ce que je sais, c’est que quand on aime quelqu’un, on en prend soin. On ne le traite pas comme ça ! Lui répond le jeune garçon.

-      Sam, tu vas commencer par te calmer, lui conseille Tony, et tu vas parler meilleur au petit, compris ?

-      Oh toi, arrête de te donner des airs de Papa-poule, déjà apprend à t’occuper de toi-même ce sera un bon début.

-      Et Sam, fait attention à ce que tu dis, l’avertit Rhodes.

-      Et sinon quoi ? Sinon attention, le petit Tony va se mettre à picoler ? On n’a jamais rien le droit de lui dire sans qu’il nous tacle, ou qu’il se casse, ou que ses petits chiens-chiens prennent sa défense.

-      Ses chiens-chiens ? C’est de moi que tu parles ? S’énerve Rhodes.

-      Cette dispute ne rime à rien, tente de les calmer Natasha en vain.

-      Oh Rhodes, laisse-le s’exprimer, pour une fois qu’on l’entend partager ses propres opinions. Réplique l’ingénieur avec son ironie caractéristique.

-      Et voilà ! Qu’est-ce que je disais ? Dès qu’on veut avoir une conversation construite, il utilise les sarcasmes ! Et c’est pareil avec Steve ! Est-ce que vous avez écoutez, ne serait-ce qu’une fois dans votre vie, ce qu’il avait à vous dire ?

-      J’aurais bien aimé qu’il me dise certains choses de lui-même, mais visiblement, ce n’est jamais venu, réplique froidement l’ingénieur.

-      Encore, cette histoire, soupire le faucon.

-      Tony, combien de fois il va falloir que je m’excuse ?

-      Non mais sérieusement, on ne va pas en parler ici, si ? Me demande-t-il tout en me suppliant du regard de ne pas continuer en ce sens.

-      Si c’est la raison de ton départ, on va bien devoir le faire. Argumente-je avec détermination. Je suis certain que nous pouvons passer au-dessus de ça et collaborer tous ensemble. Nous sommes une équipe, et malgré toutes nos disputes, nous nous sommes toujours montrés soudés sur le terrain. Je ne pense pas que cette querelle fasse exception.

-      C’est bien beau tout ça, me dit-il avec amertume. Mais, là ça rend le quotidien invivable ! Et les Avengers ça devient plus un travail à temps plein qu’une simple collaboration de temps à autre comme cela a été le cas au départ ! Si, avant, chacun retournait dans sa maison, ce n’est plus le cas aujourd’hui ! On vit tous ensemble, et le quartier général c’est devenu un lieu de vie ! Et je ne peux pas vivre avec toi.

-      Tu peux très bien faire comme moi et revenir que de temps à autre, propose Clint.

Tony soupire visiblement contrarié par cette proposition. Pourtant, c’est effectivement la meilleure chose à faire. Cela lui permettrait de prendre la distance nécessaire avec moi, même si cela ne me réjouit pas, et continuer à faire partit des Avengers.

-      Ce serait un bon compromis, approuve Wanda. Après tout, c’est un peu comme ça que vous viviez avant les accords.

-      Et on voit comment ça a réussi à l’équipe, rebondit Tony.

-      Les conditions étaient très différentes à l’époque.

-      Mais ils ont raisons, Monsieur Stark, nous appui le jeune Spiderman. Vous faites partis des Avengers, j’peux pas imaginer un monde sans Iron Man, moi.

-      Personne ne te demande de le faire… Soupire le dit Iron Man.

-      Si, vous ! Si vous quittez les Avengers, il n’y aura plus jamais d’Iron Man.

-      Bon écoutez, rien n’empêchera Tony de revenir dans les Avengers si cela lui manque, ou si nous avons besoin de lui, si ? Commence Rhodes. Donc, pourquoi vous ne le laissez pas partir, alors que c’est ce dont il a besoin ?

-      Non, puis franchement, il faut dire que ça ferait du bien aussi à Steve. Approuve Faucon.

-      Sam, je ne te demande pas ton avis, dis-je tranchant.

-      Bah ça pour sûr ! Vous d’mandez que l’avis de Natasha ! Et elle soutient votre couple qui n’a ni queue ni tête ! Pour une fois, je suis d’accord avec Tony, ça sert à rien, vous vous faites du mal !

-      Ce n’est pas à toi d’en juger ! M’énerve-je car ses propos jettent de l’huile sur le feu.

-      Mais c’est à moi d’en juger, réplique l’ingénieur avec froideur. Et ça tombe bien, parce que, c’est ma décision.

-      Tony tu devrais y réfléchir à deux fois ! Et ne pas prendre de décision hâtive. Le conseille-je.

-      J’y ai longuement réfléchi. Me répond-t-il.

-      Bien, si tel est le cas, on n’a plus qu’à vous souhaiter bon vent, non ?

-      Sam ! Dis-je en serrant les dents tant je suis agacé par ses provocations.

-      Voilà, bon vent ça me semble bien.

-      Mais… Bégaye Spiderman qui désespère de ne pas être entendu.

-      Tony, tu ne vas pas partir comme ça… Dis-je la voix serrée.

-      Et comment tu voudrais que je parte ? On peut faire une grande soirée si vous l’souhaitez.

-      Oh non, soupire Rhodes. Des soirées, ça suffit, on sait comment ça se termine après…

-      Comment ça ? Demandent Sam, Wanda, Vision et Clint en chœur.

-      Oh rien, mais, le départ de Tony étant réglé…

-      Ce n’est pas réglé, le coupe-je.

-      Personne n’est vraiment d’accord, me soutient Natasha.

-      Mais vous allez arrêter un peu ! S’énerve le Faucon. Combien de temps vous allez nous emmerder avec vos histoires ! Là, on perd notre temps à vous écouter dire des conneries pour une histoire qui est morte depuis trois ans !

-      Sam, tu ne sais pas de quoi tu parles !

-      Si je sais de quoi j’parle ! J’vous vois tous les jours en train de vous tourner autour. Un jour ça va, ça se papouille et le lendemain ça fait la guerre, et ça hurle dans tous les coins ! C’est épuisant autant pour vous que pour nous ! Tu crois qu’ça nous fait quoi quand on t’vois dans des états pas possibles, à défoncer des sacs de sable ! Hein ?

-      Sam, ça suffit ! M’énerve-je.

-      Non visiblement ça vous suffit pas ! De vous bouffer la vie ! Juste, Stop quoi ! Cette relation est malsaine et j’en ai marre que tout le monde ici présent fasse comme si d’rien était alors qu’ils parlent tous dans votre dos !

-      De quoi tu parles ? Lui demande Tony aussi confus que moi.

-      Évidemment ! ça nous touche aussi, j’vous rappelle ! Et vous croyez que ça ne nous saoul pas quand vous ramenez votre Strange ici devant le nez de Steve qui souffre déjà d’votre comportement !

-      Non, mais je ne suis pas avec Steve ! S’énerve Tony à son tour.

-      Ouais, ni avec Strange, bla bla bla. L’imite-t-il. Mais vous pensez sérieusement qu’on va gober ça ? Qu’on pense que ce que vous faites est normal ?

-      Personne ne te demande ton avis ! Réplique Tony sur la défensive.

-      Bah si ! Justement ! Steve me le demande !

-      Je ne t’ai jamais rien demandé, le contredis-je.

-      Vous l’faites tout le temps !

-      C’est plutôt à moi qu’il vient parler, répond Natasha.

-      Peu importe, tout le monde est mêlé à vos histoires, et si vous avez décidé de vous envoyer en l’air avec le premier arrogant venu, libre à vous ! Mais si vous aviez un minimum de respect vous l’feriez pas devant Steve !

-      Non, mais la blague quoi ! S’emporte-t-il.

-      Non, mais là, c’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité par contre. S’agace Rhodes à son tour. Parce qu’on en parle de Sharon ?

A l’évocation du nom de la jeune femme, je détourne le regard et je me tasse dans mon fauteuil. C’est vrai que j’ai mal agis avec elle. Et je ne me suis pas comporté comme je l’aurais dû. Mais, je ne vois pas en quoi cela influe sur ma relation avec Tony ni ce que cela vient faire dans cette conversation. Je n’ai jamais prétendu n’avoir aucun défaut.

-      Rhoddy, c’est pas la peine… Glisse Tony qui n’a visiblement pas non plus envie d’aller sur ce terrain.

-      Pas la peine ? Depuis toute à l’heure je les entends te faire des reproches ! Et on est censé rien dire !

-      Franchement Steve avait le droit de quitter Sharon, ça se voyait qu’il ne l’aimait pas vraiment de toute façon, tente maladroitement de me défendre Wanda, car elle ne sait pas toute la vérité.

-      Moi j’vois pas le problème, approuve Clint.

-      Le problème c’est que…

-      Rhoddy, le coupe Tony. On ne va pas s’abaisser au niveau de Sam.

-      Pardon ? S’énerve le faucon. Venant de vous ce genre de commentaire me fait doucement rire.

-      Ça suffit, de toute façon, cela n’a rien à faire dans la discussion.

-      Bien sûr que si ! Tout le monde juge Tony, mais personne ne voit ce vous lui faites ! C’est facile de prendre votre défense, car c’est Tony qui réagit mal, qui vous quitte, ou vous insulte ! Mais c’est pas sans raison non plus ! Faut pas croire !

-      Ah ouais ? Et c’est quoi ses raisons ? Il s’est passé quoi avec Sharon ?

-      C’est parce qu’il était avec Sharon quand il est arrivé ? Demande Wanda avec douceur. Vous savez qu’il ne l’aimait pas, comme il vous a aimé, n’est-ce pas ?

-      Oh ça, ma chère, je l’ai deviné, Répond l’ingénieur avec ironie.

-      Bon, vous allez nous raconter ce qu’il s’est passé, ou on va tourner autour du pot ? Demande Clint avec impatience.

-      Il ne s’est rien passé de grave, tempère Natasha.

-      Rien de grave ? Tu penses qu’elle serait de cette avis ? La questionne le militaire.

A cela, la veuve noire ne répond rien. Que pouvait-elle répondre de toute façon.

-      On peut recentrer le sujet ?

-      Pourquoi ? C’est inconfortable comme discussion ? Me demande Rhodes avec véhémence.

-      Pourquoi vous vous en prenez à moi comme ça ? M’indigne-je car je ne pense pas mériter tant de haine de la part du meilleur ami de Stark.

Certes, je sais que j’ai commis des erreurs dans le passé avec lui, mais je n’ai jamais agi dans l’intention de lui faire du mal. Alors je ne comprends pas pourquoi il s’en prend à moi de cette façon ! Ce n’est pas juste !

-      Pourquoi ? Parce que vous avez le beau rôle et que tout le monde ignore visiblement ce que vous faites ! Ça m’énerve qu’on reproche à Tony de faire venir Strange ici, alors que vous êtes venus avec Sharon et que vous l’avez trompé à la première occasion !

-      Quoi ? S’indigne Wanda. Tu as trompé Sharon ?!

-      Oh mon dieu, soupire Clint.

-      C’est une blague ? T’as trompé Sharon avec ce type ? Quand ?! Me demande Sam avec déception et agacement.

Je ne réponds rien.

-      De toute façon, cette histoire avec Sharon n’a rien à voir avec mon départ, tente Tony afin de réorienter la conversation vers le sujet du jour.

-      Rien à voir ? Ça a tout à voir ! C’est la preuve que c’est du gros n’importe quoi cette histoire encore !

-      C’était à la soirée de réintégration ! Percute le jeune Spiderman. C’est pour ça que vous aviez disparu autant de temps et qu’après vous avez pleuré quand vous avez vue Strange !

-      Non mais c’est une blague ! Dès la soirée de réintégration ?

-      C’est logique, Approuve Wanda. Tu t’es séparé de Sharon ce soir-là…

-      Ce n’était pas très correct de votre part à tous les deux, Ajoute Vision avec calme.

-      Tu l’sais mais ça t’as pas empêché de le faire ! Me reproche Sam.

-      ÇA SUFFIT ! Hurle-je en tapant du poing sur la table.

C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. J’en ai marre de cette conversation stérile. A vrai dire, j’en ai marre de toutes ces discussions qui ne mènent à rien. Quoi que je dise, et quoi que je fasse, j’ai l’impression que rien ne peut arranger la situation. Que cela ne changerait rien, et qu’au contraire, cela ne fait que tout empirer !

Furieux que l’on m’ait fait tous ces reproches, et surtout que rien ne change, je quitte la pièce en claquant la porte. S’en est trop… Bien plus que ce que je peux supporter et même ma patience légendaire à ses limites. Pourquoi faut-il qu’ils s’en mêlent tous ? Pourquoi faut-il que Sam critique autant Tony ? Pourquoi Rhodes s’en prend à moi de cette façon ? Je n’ai fait que l’aimer… Et cela le fait fuir… C’est déjà assez difficile à vivre comme ça, sans que tout le monde vienne se mêler de nos affaires…

Sans réellement savoir où je me rends, mon corps prend machinalement le chemin de la salle d’entrainement. J’ai besoin de me défouler, et c’est donc inconsciemment que je m’y rends. Malheureusement, je n’ai pas le temps de l’atteindre, car une voix, que je connais bien, résonne derrière moi. Et si, il y a quelques heures, j’aurais tout fait pour discuter avec cette personne, là maintenant, je suis trop remonté. Je n’ai pas envie de le voir, je n’ai pas envie d’entendre ses justifications, ses excuses ou ses reproches. Je sais que nous n’aurons pas de discussion construite, et surtout, je n’ai pas la force de l’affronter sereinement. Pas maintenant. Pourquoi faut-il qu’il me suive ? Lui qui ne veut jamais parler lorsque l’occasion se présente habituellement ? Pourquoi venir maintenant ? Pourquoi on doit toujours faire les choses quand ça l’arrange, lui ?

-      Steve, attend !

Toutefois, je n’ai aucune envie de l’attendre, aussi je continue mon chemin. Il finit par me rattraper, et m’attrape le bras en me suppliant de l’écouter. Furieux, et n’ayant aucune envie qu’il ne me touche, je le repousse assez violemment contre le mur. Il me demande d’une petite voix :

-      Steve, je t’en prie, ne réagis pas de la sorte !

-      Et comment tu veux que je réagisse ?! Tu t’en vas ! Hurle-je à bout de nerf.

-      On en a discuté hier, pourquoi remettre ça sur le tapis devant tout le monde ?

-      Parce que je ne suis pas d’accord ! Argumente-je. Je suis contre cette décision et tu vas dire devant tout le monde qu’on est tombé d’accord pour que tu partes !

-      La pilule aurait été plus facile à avaler pour eux si tu n’avais rien dit, me dit-il d’une voix toujours aussi douce et calme.

-      Mais je m’en fiche que ce soit difficile à avaler pour eux ! M’énerve-je. Tu ne penses pas un peu à moi ?!

-      Bien sûr que je pense à toi, me dit-il en posant sa main sur mon visage.

-      Arrête ça ! Dis-je en dégageant sa main avec véhémence. Tony, tu ne peux pas toujours te comporter comme ça ! C’est épuisant !

-      Je…c’est pour ça que je m’en vais, tente-t-il de m’expliquer encore une fois sa décision.

-      Arrête ! Tony ! Tu ne peux pas me faire ça…

-      J’peux pas te faire quoi ? Me demande-t-il perdu.

-      Tu ne peux pas partir comme ça… Pas à cause de moi… Murmure-je complètement perdu.

-      Mais Steve, je peux pas rester, pas après ce que tu nous a fait ! Commence-t-il à s’impatienter à son tour.

-      J’ai fait une erreur, Tony ! Juste une erreur ! Tu ne peux pas me pardonner ça ! Je n’ai jamais voulu te faire du mal ! Tu le sais très bien !

-      Mais tes intentions ne changent rien !

-      Alors pourquoi tu te comportes comme ça, bon dieu ! Hurle-je.

-      Comment ? Me réplique-t-il tout aussi énervé que moi à présent.

-      Pourquoi tu me donnes de faux-espoir ? Pourquoi tu couches avec moi avant de retourner voir… con ?! M’emporte-je.

-      T’es sérieux ?! Je t’ai dit que… nous n’étions pas ensemble !

-      Tu m’as dit que tu m’aimais ! Crie-je empli de désespoir.

Tout en hurlant, j’ai enfoncé mon poing dans le mur juste à côté du visage de Tony. L’ingénieur fut si surpris par ce geste qu’il reste figé, comme interdit par le geste que je viens de faire. Un geste que j’ai du mal à réaliser pleinement tant je suis submergé par une quantité d’émotion différente. Mais lorsque je retire mon poing et que je constate que le mur est enfoncé, malgré que ce soit du béton, je réalise que j’ai été trop loin. Ça va beaucoup trop loin. Et avant que j’aie le temps de réagir, le jeune Spiderman s’est interposé entre Tony et moi.

-      Éloignez-vous ! M’ordonne-t-il.

-      Pardon…je…Dis-je confus.

-      Peter, t’inquiète pas… Tente de le calmer Tony.

-      Que je ne m’inquiète pas ? S’il vous avait frappé, il aurait pu vous tuer ! Répond le jeune homme complètement perdu.

-      Jamais, je n’aurais…

-      On aurait dit pourtant !

-      Je… je…

Sans trouver les mots justes, et trop bouleversé par ce qui vient de se passer, je pars sans dire un mot de plus. Que puis-je dire ? Que je suis désolé ? Cela ne changerait rien. De toute façon, j’ai bien compris que peu importe ce que je dis, peu importe ce que je fais, cela n’a aucun impact sur Tony. J’en ai ras le bol.

Je me rends jusqu’au gymnase pour me passer les nerfs. Cela me ferait le plus grand bien de taper comme un forcené dans des sacs de sable. Et c’est ce que je dis durant une bonne demi-heure. Mais après avoir éventré un énième sac de sable, je m’apprête à en accrocher un autre quand je réalise que c’est probablement la dernière fois que je parlais à Tony avant son départ. Son départ… Cela me rend à la fois furieux et malheureux. Aussi, je recommence à me défouler sur les punching-balls. Lorsqu’une voix féminine se fait entendre dans mon dos :

-      On passe sa frustration comme on peut ? Me demande-t-elle avec douceur.

-      J’aimerais bien que ce ne soit que de la frustration…

-      Steve, je suis désolée, je n’aurais jamais pensé…Qu’il puisse partir un jour…

Arrivée à ma hauteur, elle attend que je me stoppe pour me prendre dans ses bras. Et, comme ce matin, je fonds en larme dans ses bras. C’est trop… C’est juste trop douloureux… Je sais que j’ai commis des erreurs, mais je ne pensais pas que cela aurait eu un tel impact sur Tony… Je ne pensais pas que, Tony et moi, nous aurions pu être aussi malheureux l’un avec l’autre en ayant des sentiments aussi forts. L’amour n’est pas censé être quelque chose de réconfortant ? D’apaisant ? Qui nous aide à aller de l’avant ? Sauf que là, la seule chose que l’amour apporte dans notre vie, c’est le chaos, la déception et surtout de la peine. Beaucoup de peine… J’ai tellement envie de changer les choses entre nous, malheureusement, j’en suis incapable. Et ça me tue. Ça me détruit de savoir que je ne peux rien faire pour arranger les choses avec Tony. Et pire encore de savoir que c’est de ma faute. En revenant ici, au quartier général des Avengers, en sachant que c’était Tony qui s’était battu pour notre réintégration, j’avais espéré qu’il me pardonne ce que j’avais fait.

-      Il... en est…incapable… Bégaye-je entre deux sanglots.

-      Steve… Murmure Natasha : ça va aller…

Non ça n’ira pas. Cela ne risque pas de s’améliorer. Pas s’il part vraiment.

-      Je suis censé faire quoi ? Demande-je lorsque les sanglots ont commencé à se faire plus rares.

-      Je ne sais pas Steve… Honnêtement, je ne sais pas…

-      Tu penses…Que je…devrais abandonner ? Demande-je abattu.

-      Ce n’est pas ma décision… Dit-elle, il n’y a que toi… Tu dois faire comme tu le sens.

-      Mais je ne sais plus, Nat’… Franchement, je ne sais plus…

-      Tu n’as pas besoin de savoir maintenant, prend le temps. Dit-elle en me caressant la joue. Prend le temps de savoir ce que tu veux, et surtout, ce dont vous avez besoin. Tu connais Tony, il dit qu’il part aujourd’hui, mais il pourra très bien être de retour demain.

-      Peut-être, dis-je en étouffant à nouveau un sanglot.

Épuisé, je me laisse tomber sur le sol. Natasha s’assoit à mes côtés, finie par me dire sur un ton plus léger.

-      Je pensais être la seule à ne pas avoir de chance en amour, mais je crois que tu détiens la palme d’or.

-      Tu penses ? Dis-je en esquissant un petit sourire plus amère qu’amusé.

-      Très certainement, dit-elle en posant sa main sur mon épaule.

Puis, nous restons assis là, par terre sans rien se dire de plus durant de longues heures. Et je dois avouer qu’avoir Natasha à mes côtés me fait du bien. Et je dois avouer que pour, une fois, cela me fait du bien qu’on prenne soin de moi. Et je n’ai qu’une hâte que la journée se termine vite pour mettre enfin ce cauchemar derrière moi. En espérant que demain soit… meilleur… De toute façon, je vois difficilement comment ça pourrait être pire.


A Suivre


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Bonjour, Bonsoir,


J’espère que ce chapitre vous aura plu ! Si tel est le cas, n’hésitez pas à me le dire en commentaire.

Il s’agit de l’un des premiers chapitres où c’est au tour de Captain de perdre son sang-froid légendaire ! En tout cas, rien ne va plus entre eux !


Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée et une bonne lecture !


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