L'amour au-delà de la haine
Chapitre VII : Submersion.
Ma décision est prise, je dois aider Tony à surmonter son alcoolisme une fois encore. Et surtout, je dois l’aider à aller mieux psychologiquement. Je sais que ma tâche ne sera pas facile, et surtout qu’il ne va pas la facilité. Mais je dois attendre le bon moment pour lui en parler, un moment où il ne sera pas braqué, et surtout un moment où son amant ne sera pas dans les parages. Et ce moment se présente rapidement. J’ai entrainé l’équipe des Avengers toute la journée, à l’exception de Wanda qui se repose à cause de sa grossesse, et l’ambiance a été bonne. Tout le monde semble coordonné, et surtout tout le monde plaisante. Alors que l’équipe quitte le terrain d’entrainement pour remonter jusqu’aux vestiaires, je demande :
- Stark, vous pouvez rester une minute ?
- Bien sûr, dit-il visiblement surpris.
Une fois seul, je lui propose de marcher un peu et de nous trouver un banc afin de discuter un peu dans le jardin. Suspicieux, il accepte néanmoins de me suivre. Non sans se plaindre de l’effort que je lui demande après la journée d’entrainement qui nous a tous épuisés. Après quelques minutes de marche, nous nous installons sur banc qui donne vue sur le parc. Ce qui est assez reposant comme cadre ce qui est parfait vu la discussion que je nous réserve.
- Alors de quoi veux-tu parler ? Me demande-t-il plein d’entrain.
- Je voudrais qu’on discute un peu de ce qu’il s’est produit l’autre soir. Commence-je doucement car je ne souhaite pas le braquer.
- T’es encore coincé dessus ? Fait-il surpris.
- Il me semblait important qu’on revienne dessus, aux vues de tes antécédents, confirme-je.
- De mes quoi ? Se braque-t-il immédiatement.
- Tony… je t’en prie, parlons calmement.
- C’est toi qui souhaites aborder des sujets qui fâchent… Me reproche-t-il.
- Alors, aborder l’alcool est un sujet qui fâche ? Le questionne-je en sachant pertinemment qu’il ne me répondrait pas par la positive, car ce serait admettre que c’est un problème.
- Ce n’est pas ce que j’ai dit…
- Tu reconnais que… tu en consommes trop ?
- J’ai rien à te dire, Steve. Ça ne te concerne pas.
- Tout comme cela me concernait à l’époque, cela me concerne toujours en tant que chef des Avengers. Repris-je. La sécurité et la santé de mes coéquipiers me concerna toujours.
- Tu es épuisant, se contente-t-il de me dire en levant les yeux au ciel.
- Je sais bien.
- Je ne bois pas autant qu’à l’époque… Dit-il avant de reprendre : Je ne bois pas tous les jours. Juste que quand je le fais, c’est toujours un peu… comment dire… Trop ?
- Tu es sûr que tu ne bois pas tous les jours ?
- Si je te l’dis.
Je ne réponds rien à cela et je me contente de le fixer. Il semble mal à l’aise et je ne saurais dire si c’est parce qu’il est à mes côtés ou si c’est parce qu’il me ment. Même si j’ai tendance à pencher pour la deuxième option.
- Tu ne mens pas aussi bien que ce que tu penses, finis-je par lâcher.
- Toujours mieux que toi, plaisante-t-il.
- Il n’y a rien de drôle là-dedans.
- Oh arrête de tout dramatiser, un verre ou deux de temps à autres, ça ne fait pas de mal.
- Tant que ça reste de temps à autre.
- Ça l’est, me confirme-t-il à nouveau.
Je soupire d’agacement. Je sais qu’il ne me dit pas la vérité. De ce que j’ai pu voir ces deniers temps, même s’il ne semble pas ivre en permanence, c’est tout de même fréquent. Puis Tony passe sa main dans mes cheveux ce qui me surprends et j’eu un mouvement de recul involontaire. L’ingénieur retire sa main avant de me dire l’air attristé :
- Désolé…
- Ne t’excuse pas, juste que… Je ne m’attendais pas à ce que tu me touche de cette façon.
- Pourquoi tu t’inquiètes pour moi de cette façon ? Me demande-t-il l’air sérieux.
- Parce qu’en tant que…
- La vraie raison, me coupe-t-il.
Je ne sais quoi répondre. Dois-je lui dire que l’aime toujours ? Qu’il occupe toujours la place la plus importante dans mon cœur et que mes pensées vont toujours vers lui ? Malgré tout ce qu’il a pu me faire, notamment avec Strange, s’attend-t-il à ce que je lui dise qu’à mes yeux il est toujours celui qui fait battre mon cœur ? Je ne sais pas ce qu’il attend comme réponse, mais devant mon silence, il semble s’impatienter :
- Il y a bien une raison…
- Tony… Dis-je comme une supplication.
- Tu culpabilises ? Me demande-t-il soudain en me fixant.
Je fus si surpris par cette question que j’en reste interdit. Si je culpabilise ? J’ai toutes les raisons du monde de le faire malheureusement. Mais cela n’a rien à avoir avec l’attention que je lui porte.
- Oui… avoue-je dans un souffle.
- Moi aussi… Me confie-t-il en tournant la tête afin de perdre son regard vers l’horizon.
- Suffisamment pour boire ? Tente-je.
Cette fois-ci, ce fut au tour de Stark de soupirer. Cela semble le contrarier, puisque c’est en s’agitant, qu’il me déclare :
- Tu comptes rester là-dessus combien de temps ? Je t’ai dit que j’allais bien, il te faut quoi de plus ? Je suis assez grand pour m’occuper de moi !
- Je ne dis pas l’inverse, mais parfois, un peu d’aide ça fait du bien.
- J’en ai pas besoin, me contredit-il.
- Sache que je serais toujours là pour t’aider, dis-je en attrapant sa main.
Tony garde sa main dans la mienne et continue de fixer l’horizon en silence. Quant à moi, c’est lui que je fixe. Si au départ, j’étais inquiet, je me surprends à le détailler. Contrairement à d’habitude, ses cheveux sont légèrement en batailles dues aux longues heures d’entrainement que nous avons fait aujourd’hui. A l’inverse, sa barbe est parfaitement taillée ce qui lui donne tout de même un air soigné. Sa peau légèrement hâlée lui donne bonne mine. En le détaillant ainsi, je ne peux m’empêcher de me dire qu’il n’a rien perdu de sa superbe. Il est toujours aussi beau, malgré les années qui se sont écoulées. Finalement, il tourne la tête vers moi avant de me demander :
- Tu comptes m’observer longtemps ?
- Je pourrais faire ça toute la journée, réponds-je avec humour.
Cela eut pour effet de faire sourire le milliardaire. Il glisse sa main sur mon visage et je ne peux m’empêcher de profiter de ce moment de tendresse.
- Tu es toujours aussi beau…
- Pas autant que toi, réponds-je tout en continuant de le dévisager.
- Tu plaisantes ? Je ne ressemble à rien là, fait-il avec un petit sourire amusé.
- De toute ta vie, tu n’as jamais ressemblé à rien, le contredis-je.
Une petite moue se dessine sur les lèvres de l’ingénieur. Il semble légèrement gêné par ce compliment, car il se mord la lèvre inférieure. Un petit réflexe qu’il ne contrôle pas et que j’ai toujours trouvé excitant au plus haut point. Je me rapproche de lui, et je lui murmure :
- Tony, je m’inquiète pour toi…
Au lieu de me répondre quoique ce soit, il s’approche de moi et scelle ses lèvres sur les miennes. Je réponds à ce baiser avec une passion non dissimulée et je glisse ma main sur sa taille, afin de le rapprocher de moi. Il se laisse glisser jusqu’à que ce que nos deux corps soient collés l’un à l’autre. Lorsque nous rompons notre baiser, Tony me dévisage avec envie. Il glisse sa main dans mes cheveux et en entame un deuxième. Nos langues se mélangent dans une danse sensuelle qui ne fait qu’augmenter mon désir, ainsi qu’oublier tous les sujets fâcheux que nous étions en train d’aborder. Je descends mes mains jusqu’aux fesses du génie, afin qu’il vienne s’installer à califourchon au-dessus de moi. Et c’est tout en continuant de m’embrasser qu’il s’exécute. Lorsque nous rompons notre baiser, je sais que ce que nous sommes en train de faire n’est pas raisonnable. C’est pourquoi, malgré tout le désir que je peux ressentir, je lui dis d’une voix douce :
- On devrait rentrer…
Tony me répond une nouvelle fois avec un baiser que je n’ai pas la force de repousser. Mais une fois celui-ci terminé, je tente une nouvelle fois de nous stopper dans nos pulsions les plus primaires.
- Tony… On… va se faire du mal à force…
Il se redresse et me regarde avec cette expression indéchiffrable qu’il aborde de plus en plus régulièrement ces derniers temps. Et c’est après quelques secondes de silence qu’il me murmure :
- Je t’aime…
Lorsque j’entends ces mots… J’en ai le souffle court et mon cœur se stoppe. Trois mots que j’attends depuis deux ans et que je ne pensais plus jamais l’entendre prononcer. Aussi surpris qu’heureux, j’attrape son visage entre mes mains et je l’embrasse avec une passion débordante. Je ne coupe ce baiser que pour lui murmurer à mon tour ces mots que j’ai gardé en moi depuis trop longtemps :
- Je t’aime, Tony… Je t’aime tellement…
Il ne me répond pas et se contente d’enlever mon t-shirt pour le jeter négligemment dans l’herbe à côté de moi. Et ce fut à mon tour de lui enlever le sien tout en continuant de le dévorer. Car je ne peux cesser de lui déposer des baisers partout, tant il m’a manqué. Soudain, je sens les mains de l’ingénieur se frayer un chemin jusqu’à mes parties intimes pour les attraper et commencer à jouer avec. Et le moins que l’on puisse dire c’est que mon corps fut tout de suite réceptif à ses gestes et je sens déjà le désir monter en moi. Décidant que je ne dois pas être le seul à profiter, j’en fais de même avec l’ingénieur. Je glisse mes mains dans son caleçon pour m’amuser un peu avec lui.
Puis après quelques minutes à nous échauffer, je retire le bas de l’Iron Man pour commencer les choses sérieuses. C’est avec plaisir qu’il se laisse faire et qu’il se rassoit sur moi avec envie. Avant d’entrer en lui, je scelle mes lèvres aux siennes dans un baiser ardent. Puis je rentre dans l’intimité de l’ingénieur qui pousse un petit soupire de plaisir avant d’entamer les va-et-vient sensuels. Lents, puis de plus en plus rapides, nos ébats furent intenses cet après-midi-là.
Une fois terminé, Tony ramasse ses vêtements en silence tout en me surveillant du coin de l’œil tandis que je suis en train de revenir à moi. Je réalise que nous avons eu des rapports sur le banc, dans le parc, alors que n’importe qui aurait pu arriver. J’espère sincèrement que tout le monde est occupé et que personne n’a eu l’envie soudaine de prendre l’air sans quoi cette situation sera gênante. Alors que Tony est déjà en train de se rhabiller, je ramasse mon t-shirt avant de le revêtir. Puis c’est avec beaucoup d’appréhension que je lui demande, avant qu’il ne parte :
- Tony… Je peux venir dormir dans ta chambre ce soir ?
Il me fixe avec la même expression que toute à l’heure. Il est vrai que ce n’est pas habituel que ce soit moi qui réclame que nous dormons ensemble, cependant, après ce que nous venons de faire, et surtout après ce qu’il m’a déclaré, j’ai besoin de savoir si c’est vrai. Si ce n’est pas du vent. Et surtout, j’ai besoin de reprendre un semblant de routine avec lui. Après avoir, semble-t-il, réfléchit à la question, il me répond :
- Si tu veux.
Je m’approche de lui avant de l’embrasser sur la joue. En guise de réponse, il esquisse ce qui semble être un sourire avant de disparaitre dans le bâtiment. Je ne sais pas trop comment interpréter ses réactions qui ne sont pas en adéquation avec ce que nous venons de faire et surtout avec ce qu’il m’a dit. Mais je ne veux pas le brusquer, et je préfère lui en parler ultérieurement. Pour l’heure, je dois aller prendre une bonne douche. Après cette journée épuisante, cela me fera le plus grand bien.
Une fois douché et rhabillé, je me rends dans le salon où se trouve tous les Avengers à l’exception de Tony. Wanda est installée à côté de Vision qui a un bras autour d’elle. Sam, quant à lui, est assis dans son fauteuil et semble jouer à un jeu sur son téléphone portable. Pour ma part, je vais m’installer aux côtés de Natasha qui est elle aussi sur son habituel fauteuil en compagnie de Clint. Les deux amis me font de la place afin que je me glisse entre eux. Clint s’exclame :
- Vous nous avez épuisé Captain ! Vous savez, on n’est pas tous aussi énergique que vous !
- Quand j’lui dis, il me croit pas ! Plaisante Sam.
- Il faut dire, avec son sérum, il n’a même pas transpiré, Me défend Natasha.
- Je sais que c’était intense, mais nous devons nous préparer au pire. C’est à ça que sert un entrainement. A quoi cela servirait qu’on s’entraine si ce n’est pas pour transpirer un peu ? Dis-je avec amusement.
- Je suis heureuse d’y avoir échappé, s’en amuse Wanda.
- Dans ta condition, il est préférable en effet, approuve Vision qui n’a pas saisi la plaisanterie.
- Je vous rassure tout de suite, les prochains seront pires. Dis-je en entrant dans leur jeu.
- Pire ? S’offusque exagérément le faucon.
- Je serais en famille dans ce cas… Se défile l’archer.
- Je serais toujours enceinte… Renchérie la sorcière rouge.
- Ce ne sont que des petits joueurs, se moque la veuve noire.
- Il n’y aura que l’excuse de la femme enceinte qui tienne, les avertis-je.
- Et si ma femme est enceinte ? Plaisante Clint.
- Encore ? S’étonne Sam.
- Non, faut pas exagérer, elle a passé l’âge, répond en riant le père de famille.
Puis la discussion s’axe sur l’âge idéal pour concevoir une famille et jusqu’à quel âge il est raisonnable d’avoir des enfants. Clint explique qu’à ses yeux, il commence à se faire vieux pour avoir des enfants, car il souhaite les accompagner dans les étapes les plus importantes de leurs vies, et que cela ne sera pas possible s’il meurt dans l’un de mes entrainements trop épuisants. Ce qui, bien entendu, fait rire tout le monde. Suite à cela, Wanda propose qu’on regarde un film tous ensemble. Une initiative que j’approuve. Et pendant qu’ils sont tous en train de le choisir, je décide partir chercher l’ingénieur afin qu’il ne soit pas exclu de ce moment. Après tout, il est également important de resserrer les liens avec toute l’équipe. Je me rends dans son laboratoire mais, étrangement, il est désert. Intrigué, je demande à J.A.R.V.I.S où se trouve son maître ce à quoi il me répond :
- Monsieur Stark s’est absenté.
- Où est-il ? Réitère-je ma question.
- Il ne m’a pas averti de sa destination, Monsieur, et aucun rendez-vous n’était prévu dans son agenda.
- Dans quelle ville se trouve-t-il ?
- A New York, me répond l’intelligence artificielle.
New York ? Que pouvait-il faire là-bas ? Peut-être que Spiderman a eu un problème qui a nécessité l’intervention de Tony ? En tous cas, j’espère que cela n’a aucun rapport avec les accords de Sokovie… Et j’espère qu’il ne me cache rien.
C’est donc sans Tony que je retourne après de mes comparses pour passer la soirée. Une fois le film terminé, Wanda et Vision retournent dans leur chambre, car la jeune femme commence à fatiguer. Clint s’absente pour téléphoner à sa femme et il ne reste plus que Sam et Natasha avec moi. Natasha lance à l’attention du faucon :
- Sam, peux-tu aller me préparer un thé ?
- Heu… D’accord, accepte-t-il sans broncher.
Durant ces deux dernières années, Natasha a pris l’habitude de lui demander un thé lorsqu’elle veut discuter seule à seule avec moi de choses sérieuses. Ainsi, avec le temps, le faucon ne revient jamais, car il sait que ce n’est qu’une façon déguisée de lui demander de partir. Intrigué par cette demande, je lui lance un petit regard auquel elle répond avec un petit sourire malicieux peint sur ses lèvres. Puis c’est avec une voix douce qu’elle me demande :
- Alors ces retrouvailles bis avec Tony ?
- Comment tu sais ?
- Je suis une espionne, Steve. Je sais tout, se contente-t-elle de me répondre.
- Bien. Je pense. Réponds-je perdu dans mes réflexions.
- Mais ? Dit-elle comme si les mots ne sortent pas assez vite de ma bouche.
- Mais… je ne sais pas. Il y a quelque chose qui me chiffonne dans son comportement. Je ne sais pas comment te dire ça, mais… Il m’a dit qu’il m’aimait, et que ce soir, je pouvais venir dormir avec lui…
- C’est un grand pas, s’exclame Natasha très visiblement surprise.
- Oui, tu vois je trouve que c’est beaucoup d’un coup… Et tu vois… Depuis il a disparu… Il serait à New York…
- Peut-être que Spiderman a eu besoin de son aide, suggère-t-elle.
- J’y ai pensé, ou alors il y a un problème avec les accords de Sokovie…
- Ce ne serait pas impossible… Approuve-t-elle. Mais tu lui demanderas à son retour, puisque tu seras dans sa chambre…
- C’est sûr… Mais… je ne sais pas… peut-être que je me pose trop de question mais… je le trouve étrange… Il n’est pas… Comme d’habitude…
- En même temps vous ne vivez pas une relation habituelle… Réplique Natasha. Il va lui falloir du temps pour se réhabituer à toi.
- Ce n’est pas faux.
- Tu sais, on dit qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, non ? Ne te précipite pas, me conseille-t-elle.
J’acquiesce puis conformément à ses conseils, je me rends dans la chambre de Tony. Je m’installe dans son lit tout en réalisant que je n’y ai presque jamais dormis. Lorsque nous étions au QG des Avengers, en général, nous dormions dans ma chambre. Et je dois avouer que j’espère qu’il n’ira pas dans ma chambre en rentrant. Mais bon, même s’il y va, et qu’il ne me trouve pas, il se rendra forcément ici. Ou au pire, il demandera à J.A.R.V.I.S où je me trouve.
Je veux attendre le retour de Tony, mais j’ai déjà attendu une bonne partie de la nuit avant d’être happé par le sommeil. Vers trois heures du matin, j’entends vaguement la porte de la chambre s’ouvrir, mais ce fut la lumière qui s’allume qui me tire de ma torpeur. Lorsque j’ouvre les yeux, j’aperçois l’ingénieur qui s’approche du lit pour tirer la couverture avant de me dire sur un ton glacial :
- Sors d’ici.
- Pardon ? Fut ma seule réaction.
- Dégage ! S’emporte-t-il
Je ne comprends pas ce brusque changement de comportement. Même si je dois avouer qu’il était relativement prévisible. Tony est du genre à repousser les autres lorsqu’il a peur de souffrir. Il m’a déjà quitté par le passé pour cette raison[1], et je ne le laisserais pas recommencer. Toujours légèrement étourdi par le fait que je viens tout juste de me réveiller, je lui demande :
- Qu’est-ce qu’il te prend ? Tu avais accepté que je vienne dormir ici.
- Tu ne peux pas rester, dit-il en détournant le regard.
- Mais Tony, je ne t’ai rien imposé…
- Alors va-t’en ! Crie-t-il. Si tu ne m’impose rien, pars !
Je me lève et je me dirige vers lui. Je lui attrape les mains mais il les retirent aussitôt.
- Dégage… Je peux pas te voir ici… Dit-il la voix brisée.
- Tony, je vais partir, mais il faut que tu m’expliques pourquoi…
- Juste pars ! Je ne te demande rien d’autre que de dégager d’ici ! Pourquoi tout est toujours compliqué avec toi ?!
- Tu plaisantes ? C’est toi qui compliques les choses ! Réponds-je en commençant à perdre patience. Tu m’invites ici après qu’on ait fait l’amour, et que tu m’ais dis que…
- DEGAGE ! Me coupe-t-il en hurlant.
- Non, je ne vais pas partir ! Tu dois me dire pourquoi ! Qu’est-ce que j’ai fait ?!
- Rien ! Juste dégage d’ici ! Sors de cette putain de chambre ! Hurle-t-il.
Il veut me pousser jusqu’à la sortie, mais je ne bouge d’un centimètre. Je ne comprends rien à ce revirement trop brusque de comportement. Si je me doute qu’il fera un pas en avant et dix pas en arrière, je ne m’attendais pas à ce qu’il agisse ainsi.
- Tony… Tente-je sur un ton à nouveau plus calme. On doit parler… Et après je partirais, d’accord ?
- Non ! Dégage d’ici ! Me hurle-t-il à la limite de l’hystérie.
- Mais Tony ! Dis-je en l’attrapant par les épaules. Tu ne peux pas me traiter comme ça ?! C’est pas possible ! J’ai des sentiments aussi, et tu ne peux pas me hurler dessus en me disant de dégager sans raison ! Alors tu me dois des explications ! Surtout après ce qu’on a fait !
- Lâche-moi ! Dit-il en tentant de se dégager.
- Tu sais que cela ne sert à rien, lui rappelle-je car je suis bien plus fort que lui physiquement.
- J.A.R.V.I.S déploie mon armure, ordonne-t-il froidement.
- Mais Monsieur… Tente l’intelligence artificielle.
- Tu ne vas pas faire ça ? Réponds-je tout aussi surpris que l’ordinateur.
- Lâche-moi, et dégage ! Dernière avertissement ! S’emporte-t-il.
- Tony, je veux juste te parler ! Dis-moi pourquoi ?
- Déploie, J.A.R.V.I.S, c’est un ordre.
Suite à cet ordre, l’armure qui se situe juste derrière Tony et qui est dans une vitrine se déploie et recouvre totalement l’ingénieur. Ce qui bien sûr chamboule les rapports de force pure. Il se dégage de mon emprise avec violence avant de se placer devant moi, et de me viser avec un des réacteurs ARC.
- Tu ne vas quand même pas m’attaquer ? Demande-je choqué.
Il ne me répond pas, et avec le casque, il ne m’est plus possible de savoir quelle expression il fait en dessous.
- Juste dégage… Dit-il plus calmement.
- Tony, on doit en parler. Continue-je sur ma lancée sans me laisser désarçonner par ses menaces.
- Pourquoi tu me fais toujours ça ?! Pourquoi… Dit-il en laissant son bras retomber.
- Parce qu’on doit communiquer Tony, on doit régler les problèmes, sinon cela ne va que s’aggraver, tu comprends ?
- Pars…
- Pas tant que tu ne m’auras rien dit, tu sais que je ne vais pas partir.
- Alors c’est moi qui pars, réplique-t-il.
- Cela ne changera rien, on discutera dans tous les cas.
- Non. Dit-il fermé à cette suggestion.
- Tony…
- Je vais chez Strange… Me lance-t-il froidement.
- Quoi ? Tu ne vas pas aller chez Strange, on reste ici et on discute, compris ? Lui ordonne-je sur un ton autoritaire.
- Pars, ou je vais chez lui, compris ? Replique-t-il.
- Je ne cède pas face au chantage.
- Toujours droit dans tes bottes, hein ? Me lance-t-il amer.
- Je fais toujours ce qui me semble juste. Réplique-je avec autorité.
- Alors pars ! Nom de Dieu… Pars de cette chambre ! Je veux plus te voir ! Pars d’ici ! Pars…
- Pourquoi ça te dérange à ce point-là que je sois là ?
Mais au lieu de me répondre, l’ingénieur s’envole et sort par la fenêtre que J.A.R.V.I.S lui ouvre. Quant à moi, je reste là, sans voix quant à la scène à laquelle je viens d’assister et je ne saurais comment qualifier ce qu’il vient de me faire. Une crise d’hystérie ? Est-ce dû à l’alcool ? Pourtant, il n’avait pas l’air d’avoir bu. Se pourrait-il qu’il se drogue ? Sincèrement, je ne sais pas et c’est abattu que je me laisse retomber sur le lit. Comment interpréter ce que je viens de vivre ? Je ne sais pas. Et je sais que je devrais tirer ça au clair, mais pour l’heure, je ne sais pas comment je dois réagir. Je suis juste abasourdi. Mais je suis aussi anéanti. Même si j’ai dit à Natasha que je sentais qu’il y avais quelque chose qui clochait avec Stark, je m’attendais à tout sauf à ça. Comment pouvais-je imaginer qu’il refuserait de me voir au point de s’enfuir ? Que ma simple présence déclenche une véritable crise d’hystérie ? Mais pour être honnête ce qui m’a achevé c’est qu’il est parti chez ce Strange. Pourquoi me faire ça maintenant ? Était-ce prévu ? Voulait-il me faire souffrir pour ce que je lui avais fait durant les accords de Sokovie ? Sa petite phrase « toujours droit dans ses bottes » me le suggère. Malgré tout, je ne pense pas que ce que soit le cas. Tony n’est pas du genre à pouvoir mettre en scène ce genre de crise. Si tel avait été le cas, il aurait été bien plus froid et manipulateur. Là… j’ai juste l’impression qu’il a craqué…
Au bout d’une demi-heure à ressasser toutes ces questions, qui sont toujours sans réponse, je me décide à regagner ma chambre. Mais, vers six heures du matin, le marchand de sable semble m’avoir oublié et je ne dors toujours pas. Je ne peux m’empêcher de demander à J.A.R.V.I.S où se trouve son maitre ce à quoi il me répond qu’il n’a pas l’autorisation de me divulguer son emplacement. Furieux, et ne sachant que faire, je décide de lui demander où se trouve le repaire de Strange. Car au fond je sais qu’il sera terré là-bas. J’enfile un blouson en cuir, et je descends au garage. Alors que je suis en train de démarrer ma moto, une voix féminine se fait entendre derrière moi :
- Que s’est-il passé ?
- Déjà debout ? Demande-je à la blonde qui avance d’un pas sensuel jusqu’à moi.
- J’ai le sommeil léger, me confie-t-elle.
- Je vais chercher Tony.
- Il n’est pas rentré ? Me demande-t-elle confuse.
- Oh si, et il s’est enfui chez Strange après m’avoir sommé de quitter sa chambre.
- Il s’est enfuit ? Relève-t-elle visiblement surprise.
- Je ne comprends pas son comportement. Avoue-je. Je… je ne sais pas ce que j’ai fait de mal…
- Steve…
Compatissante, Natasha pose sa main sur mon épaule avant de me dire :
- Roule prudemment.
J’acquiesce même si dans le fond, je ne suis pas certain d’être aussi prudent que ce que je lui avance. Je n’ai jamais été du genre à rouler comme un fou, mais avec toutes les questions et les idées qui se bousculent dans ma tête, je ne peux pas dire que ma concentration soit focalisée sur la route. Mais de toute façon je dois y aller. C’est donc déterminé que j’enfourche ma moto et que je prends la direction du repaire de Strange à New York.
J’arrive devant une sorte de vieux bâtiment. Je me présente devant deux immenses portes en bois. Je toque avec détermination, et au bout d’une petite minute, un vieil homme asiatique vient m’ouvrir pour me dire que je me suis trompé d’endroit.
- Je cherche Tony Stark, dis-je en maintenant la porte ouverte. Il est avec Strange ?
- Vous êtes ? Répond avec méfiance le vieil homme.
- Captain America. Laissez-moi entrer, je dois vraiment lui parler.
- Je vais voir ce que je peux faire. Mais n’attendez pas de miracle, soupire-t-il en me laissant pénétrer dans le sanctuaire.
L’homme disparu après avoir gravi d’immenses marches. Je suis resté dans le hall d’entrée, et en face de moi se trouve donc l’escalier qui a de chaque côté deux couloirs. Richement décoré, l’entrée a deux bancs à droite et à gauche. Aux pieds de l’escalier se trouve des statues et des vases qui ont l’air très ancien. Le tout n’étant éclairé que par une fenêtre, à l’allure d’un vitrail, immense et en forme de cercle qui est sur le toit. Au bout de plusieurs minutes, ce fut la personne qui m’accueilli qui revient seul :
- Ils ne veulent pas vous recevoir. M’avertit-il de sa voix neutre.
- Je dois lui parler, insiste-je.
- Écoutez, déjà, j’ai bien du mal à supporter Strange, alors son amant, je le supporte encore moins, me confie-t-il. Donc si cela ne tenait qu’à moi, je vous laisserais lui parler…
- Mais cela ne tient qu’à vous, dites-moi où ils sont…
- Bon sang, ce sanctuaire n’est pas fait pour ça… Grogne l’homme.
- Je ne dis pas le contraire, mais, je dois lui parler… S’il vous plait… Dis-je sur un ton suppliant.
L’homme soupire, mais probablement touché par mon désespoir, il finit par lâcher :
- Vous avez l’air de quelqu’un de bien, Captain America. Ils sont en haut à droite.
- Merci, dis-je reconnaissant.
Je grimpe les marches avec hâte, et une fois dans le couloir, j’ouvre la première porte à droite. Il s’agit d’une grande bibliothèque avec en son centre des canapés disposés en cercle autour d’un globe terrestre. Et c’est installé sur les sofas que je trouve Tony et Strange qui ont tous les deux une tasse de thé et qui semble être en pleine discussion lorsque j’entre. Choqué de ma présence, je vois Stark lancer un regard accusateur vers un Strange qui me déclare perplexe :
- Vous avez assommé Wong ?
- Il m’a laissé monter, réponds-je froidement.
- C’est pas vrai… Grogne Tony.
- Vous devriez rentrer chez vous, m’explique avec condescendance le médecin, vous n’êtes pas le bienvenu ici, comme vous pouvez le constater.
- Tu n’as rien à faire ici, l’appui l’Iron Man.
- Je n’ai rien à faire là ? Répète-je avec énervement. Tony, tu ne peux pas en faire qu’à ta tête !
- Et vous ne pouvez pas en faire qu’à la vôtre, me reprend Strange sur un ton autoritaire. Vous êtes ici chez moi, dans un sanctuaire qui plus est. Il n’y a pas de place pour vos querelles.
- Vous laissez pourtant Tony venir ici, non ?
- Je laisse entrer qui je veux, mais je ne veux pas de disputes ici.
- De toute façon, je venais le ramener.
- Il n’a pas envie de rentrer. Me contredit-il.
- Ce n’est pas à vous d’en décider.
- Alors demandons lui ? Tony, darling, tu veux rentrer ? Dit-il avec suffisance.
- Non.
- Vous voyez ?
Je suis déjà hors de moi, et si je n’ai pas un minimum de sang-froid, je lui aurais déjà asséner un violent coup de poing. Décidant de l’ignorer, je me tourne vers l’ingénieur pour le supplier de rentrer :
- Tony, tu es un Avengers, ta place n’est pas ici.
- Il y a une mission ? Dit-il l’air détaché.
- Non… mais…
- Alors mon temps libre, je le passe comme je veux. Où je veux. Et surtout avec QUI je veux, dit-il en accentuant sur le « qui ».
- Tony… Tu ne… Peux pas…
- Je fais ce que je veux ! S’emporte soudainement l’ingénieur en se redressant pour me faire face. Tu n’es personne pour me dire ce que je dois faire ou pas !
- Je ne suis personne ? Relève-je avec colère.
- Oui ! Tu n’as plus rien à me dire ! Va-t’en ! Hurle-t-il
- Partez, l’appui Strange. Vous voyez bien que votre présence lui fait du mal.
- Vous, je ne vous ai pas sonné, l’avertis-je.
- Si vous ne vous calmez pas tout de suite, je vous renvoi de là où vous êtes venu, m’avertit le sorcier.
- Tony, me retourne-je vers lui en ignorant les paroles de ce type. On devrait rentrer.
- Rentre, toi !
- Tu rentres aussi, on doit parler. On ne peut pas laisser la situation telle qu’elle.
- Il n’y a rien à dire ! Je ne veux pas de toi ! Je ne te supporte plus ! C’est plus clair comme ça ? S’énerve-t-il. Je ne veux plus te voir !
- Mais pourquoi ce changement de comportement ? Cet après-midi tout allait bien ! Tente-je de comprendre tandis que l’ingénieur grimace.
- Mais tu ne comprends pas que rien ne va ? Que… Plus jamais ça ne pourra aller ! Dit-il la voix brisée.
- Tony… Dis-je en attrapant ses mains.
- Lâche-moi ! Ne me touche plus ! Ne me touche surtout pas ! Hurle-t-il en retirant ses mains avec violence.
- Mais…
- Partez, me coupe Strange.
- Cela ne vous concerne pas. Le recadre-je.
- C’est mon sanctuaire, et je ne veux pas qu’il y ait de disputes, j’ai été clair, non ? Vous voyez bien que vous le perturbez, et qu’il n’est pas dans son état normal.
- Commence pas toi ! Lui répond Tony avec rage.
- Darling, je suis de ton côté, alors ne commence pas à t’en prendre à moi sinon je vous réexpédie tous les deux au quartier des Vengeurs.
- Envoi le juste lui ! Lui ordonne-t-il.
- Je préfèrerais qu’il soit raisonnable et qu’il parte gentiment.
- Je ne pars pas sans Tony, réponds-je.
- J’ai les moyens de vous faire partir, me menace-t-il.
- Tony, tente-je une dernière fois, qu’est-ce que je peux faire pour arranger les choses ? Je t’en prie… Dis le moi… Dis-moi ce que j’ai fait de mal…
Et cette fois ce fut ma voix qui se brise tandis que je sens des larmes qui me montent aux yeux. Je ne suis pas quelqu’un qui pleure facilement, mais entre les nerfs et la fatigue, c’est trop pour moi. Je ne sais même pas ce qu’il me reproche, et je n’ai pas l’impression d’avoir fait quelque chose de mal. Pourtant, il me déteste…
- Pourquoi tu m’as dit que tu m’aimais, si c’est pour me traiter de la sorte ?
Perturbé, Tony met sa main devant sa bouche comme pour contenir une émotion vive. Visiblement ému de me voir dans un état aussi pathétique, il recule d’un pas et fait un non de la tête.
- Je suis désolé Steve… Dit-il en venant glisser sa main sur mon visage.
Profitant de ce geste de tendresse, je l’attrape pour venir le blottir contre moi. Il reste sans bouger durant quelques secondes, puis il se recule avant de me dire d’une voix plus calme :
- Pars… Steve… je t’en supplie…
- Tony… Pourquoi tu me fais ça ?...
- J’aurais voulu que tu n’entre jamais dans ma vie… Dit-il avant de fondre en larme et de se laisser retomber sur le canapé.
Silencieux jusque-là, Strange reprend la parole :
- S’en est trop. Je vous fais partir.
Et avant que j’aie eu le temps de dire quoique ce soit, Strange fait apparaitre un cercle lumineux sous mes pieds ce qui me téléporte au Quartier des Avengers. Il me fallut quelques secondes pour comprendre qu’il m’a transporté à la base, alors que j’étais en pleine discussions avec Tony. Et que pour la première fois depuis que nous sommes arrivés, il me semble sincère et Strange a coupé ce moment ! Il nous a empêché d’avoir la conversation que nous devions avoir. Et je sais qu’avec Stark une opportunité pareille ne se reproduira pas de sitôt. Ce soir, il avait fini par baisser sa garde, et ce genre de moments, sont très rares. C’est pourquoi, je jure que la prochaine fois que je le croise, je lui refais le portrait à ce type. Cela lui apprendra à se mêler de nos histoires. Incapable de retourner me coucher, je décide d’aller passer mes nerfs sur des sacs de sable.
Le soleil est déjà haut lorsque Sam vient me trouver dans le gymnase pour me proposer de manger un morceau. Une proposition que je ne peux refuser vue qu’il a ramené tout le nécessaire pour manger sur place. Nous nous installons en tailleur et nous commençons à manger les sandwichs qu’a préparé le faucon. Si la conversation a démarré sur des banalités, au bout d’un moment, il finit par me demander :
- Cap’ ? Qu’est-ce qu’y t’arrives ?
- J’en sais rien, avoue-je dans un soupire. Tony… Il me rend fou…
- J’vois ça, réplique-t-il avant d’ajouter : je peux te donner un conseil ?
- Bien sûr, dis-je avec douceur.
- Tu devrais arrêter cette relation. S’en est trop… J’sais que tu l’aime, mais faut regarder les choses en face. Stark ? Il te fait du mal.
- C’est plutôt moi qui lui en ai fait… Le contredis-je.
- Non, ça c’est ce qu’il veut te faire croire ! Il te fait toujours culpabiliser !
- Ça n’a rien à voir…
- Si ! Tu penses que tout est de ta faute ! Mais c’est pas vrai ! Stark sait comment te manipuler et te tombe toujours dans le panneau ! Il se présente en victime et te fait toujours passer pour le bourreau ! Alors que dans l’histoire, c’est lui qui joue avec toi ! C’est lui qui sort avec toi avant de te quitter le jour qui suit pour je ne sais quelle raison farfelue. Au bout d’un moment, il faut assumer ce qu’il fait !
- Il ne le fait pas dans le but de me faire du mal…
- Tu vois ? Tu prends encore sa défense ! L’amour te rend aveugle !
Je ne réponds pas. Que veut-il que je lui dise ? Si je pensais que Stark s’amusait à me faire du mal volontairement, je ne continuerais pas à agir de cette manière avec lui. Mais, le connaissant, je sens qu’il subit ce qu’il ressent plus qu’il ne le contrôle. Et j’ai conscience que c’est dans la personnalité de l’Iron Man d’être manipulateur et fourbe, toutefois, je sais qu’il agit aussi très souvent par instinct. Et là, c’est le cas. Du moins, c’est ce que je crois.
- Steve, tu devrais couper les ponts.
- Et quitter les Avengers après tout ça ?
- Non. Juste, tu l’ignores, suggère-t-il.
- Comment veux-tu que je l’ignore ? C’est impossible. Quand je le vois…
- La sève monte ? Plaisante-t-il ce qui ne m’amuse pas du tout.
- Sam… Réponds-je avec contrariété.
- Je rigole ! Mais sérieusement, tu devrais ne pas le côtoyer en dehors des heures de mission.
- On vit ensemble… Argumente-je.
- Tu te moque de moi, j’espère ? Stark ? Il vit dans son laboratoire, et il ne sort qu’avec ses amis. C’était comme ça à l’époque, et je ne pense pas que cela changera aujourd’hui. Surtout avec ce qui se passe entre vous. Souligne-t-il.
- Ce n’est pas vrai, il passe du temps avec nous également.
- Avec toi. Me corrige-t-il. Cap’, je peux t’poser une question ?
- Bien sûr, lui accorde-je même si je suis à peu près sûr de ne pas aimer ce qu’il va me demander.
- Depuis qu’on est revenu… Vous avez couché avec lui ?
Je ne sus que répondre. Et mon silence fut plus éloquent à ses yeux que tout ce que j’aurais pu dire. Il réfléchit quelques secondes avant de me demander :
- Natasha est au courant je suppose ?
- Pourquoi tu me dis ça ?
- Parce que j’vous trouve bien cachottier tous les deux depuis quelques jours, m’explique-t-il. Et comme elle est la première supportrice de votre couple…
- Ce n’est pas ça… Elle n’a jamais été très proche de Tony, mais…
- Elle veut ton bonheur ? Bah elle s’trompe, si tu veux mon avis. Il ne te rendra jamais heureux. Ce type est névrosé, il peut rendre personne heureux. Précise-t-il en accentuant sur le « personne ».
- Ne dis pas ça ! Réponds-je sur un ton plus agressif que ce que j’aurais voulu.
- C’est faux ? Alors c’est quoi tous ces sacs de sable par terre ? C’est quoi cette tête de six pieds de long que tu tires, hein ? Il t’a fait quoi encore ?
- Sam… Tente-je de l’amadouer.
- Explique-moi ! Tu n’en parle qu’à Natasha, mais elle n’est pas objective.
- Natasha est objective, le contredis-je.
- Raconte, recentre-t-il la conversation.
- Hier, après l’entrainement, avec Tony… on s’est réconcilié…
- Et après ? M’encouragea-t-il coupant ainsi le silence que je laissais s’instaurer.
- Et on était censé dormir ensemble… Mais quand il est rentré… Il a littéralement pété les plombs… Il m’a jeté dehors et m’a même menacé avec son armure…
- Quoi ? S’insurge mon ami.
- Après ça… Il s’est enfui chez ce fameux Docteur Strange…
- Mais il est sérieux ce type ? Genre il couche avec toi et se barre chez son mec après ?
- D’après ses dires, il ne sort pas avec lui…
- Ouais, enfin, ils couchent ensemble, il ne s’est pas privé de te l’faire comprendre. Mais tu sais ce qui m’énerve le plus dans cette histoire ?
- Quoi ? Demande-je pour rompre le silence qu’il instaure volontairement.
- Toi. Dit-il tranchant.
- Moi ?
- Malgré tout ça, tu prends sa défense là ? Et s’il revient la queue entre les jambes, il ne te faudra pas plus d’une seconde pour le pardonner. Tu te laisses piétiner, insulter et même maltraité par ce type parce que tu l’aime. Mais l’amour c’est pas ça, et il faut t’en rendre compte, Steve ! Et là, je plaisante plus ! Au bout d’un moment, il faut que ça s’arrête.
- Je ne me fais pas piétiner… Réplique-je sans grande conviction.
Je ne pense pas être le genre de personnalité qui se laisse facilement marcher sur les pieds. Lorsque j’ai des convictions, je les défends et je n’ai jamais eu peur de tenir tête à qui que ce soit. Y compris avec Stark que ce soit sur le plan professionnel ou personnel. Mais il est vrai que je pardonne tous ses écarts même lorsqu’ils me mettent hors de moi. Et s’il vrai que cette indulgence est en partie dû au fait que j’ai des sentiments à son égard, cela s’explique aussi en partie à cause de cette vulnérabilité qu’il me laisse entrevoir. Une fragilité qui me donne envie de prendre soin de lui, et de tout faire pour qu’il se sente mieux. Alors certes, je lui pardonne facilement ses offenses, mais c’est plus fort que moi. Mais de là, à ce que, le faucon caractérise cela comme une relation toxique… Je trouve cela exagéré.
- Steve, tu ne te fais pas piétiner ? Pourtant à ce que je sache, il est toujours chez Strange à l’heure actuelle, non ? Tu es quoi ? Son amant ? Son coup d’un soir ? Tu mérites mieux que ça.
A l’évocation de Strange, je me crispe un peu. Surtout lorsque je repense à notre altercation d’hier soir. Je n’ai pas apprécié la façon dont il m’a parlé, et encore moins qu’il m’ait chassé de chez lui de cette manière. Même si je n’ai pas été très poli, je le concède, je suis en pleine discussion avec l’ingénieur.
- Steve, tu sais que j’ai raison. Prend de la distance avec lui, d’accord ?
- Je vais essayer, promis-je sans entrain.
Je sais que Sam tient ces propos pour me protéger. Et je pense que si je vois mon ami dans une telle situation avec quelqu’un, je lui dirais probablement la même chose. Mais si ces deux dernières années m’ont appris une chose c’est que je ne peux pas sortir Tony de mes pensées. Quoique je fasse, ou que je sois, et peu importe avec qui je suis, c’est inéluctablement que mes songes se tourne vers lui. Et peut-être qu’un jour, cela changera… Peut-être qu’un jour j’arrêterais de l’aimer comme je l’aime aujourd’hui. Mais j’ai un gros doute là-dessus. A l’heure actuelle, je n’ai jamais cessé d’aimer qui que ce soit. Je n’ai été amoureux que deux fois dans ma vie : une fois avec Margaret Carter et une fois avec Tony Stark. Et pour l’instant, je reste toujours épris de ces deux individus. Margaret avait été la première femme à poser un regard sur moi avant que je ne devienne Captain America. Brillante, intelligente et courageuse, je crois que je ne pourrais jamais retrouver une femme comme elle. D’autant plus qu’elle était devenue cette femme incroyable à une époque où les femmes n’avaient pas leur mot à dire. Où elles n’avaient aucun pouvoir, ni aucune responsabilité. Et pour, elle avait réussi à devenir une femme de pouvoir respectée par ses paires. C’est pourquoi, aujourd’hui encore, j’éprouve une tendresse particulière en repensant à elle.
Quant à Tony… J’aurais mille et une chose à dire sur lui. Sa personnalité magnétique me fascine et je lui trouve autant de qualité que de défaut. Et la passion dévorante qu’on ressent l’un pour l’autre nous conduit parfois à nous haïr autant qu’à nous aimer. Et comme Natasha me l’a dit, au tout début de notre relation : Tout ce que l’on ressent l’un pour l’autre est décuplé. Ce qui est tout à fait extraordinaire, car je n’ai jamais été quelqu’un de très passionné. J’ai toujours vécu dans la mesure et j’ai toujours appris à me contrôler. Mais Tony est la seule personne qui peut me faire sortir de mes gonds. La preuve en est tous les sacs de sable éventré sur le sol du gymnase.
- Tu sais… Il me rend fou… Repris-je après un petit silence.
- Je le vois bien. Mais il est grand temps d’arrêter cette relation malsaine. Tu sais, je suis pas le seul à penser ça.
- Ah bon ? Demande-je surpris.
- Wanda pense aussi que tu étais mieux avec Sharon. Elle était gentille, elle, au moins, et elle prenait soin de toi.
- Mais… Je… N’étais pas amoureux d’elle.
- Oui, je comprends, et j’te dis pas de t’remettre avec elle. Mais de trouver quelqu’un qui t’apporte de la stabilité, tu vois ? Quelqu’un qui te traite comme tu le traite ? Et pas comme un connard…
- Il ne me traite pas… comme… un… Tente-je sans réussir à prononcer un mot aussi vulgaire.
- Steve, franchement, je sais pas ce qu’on va faire de toi. Mais je te jure que la prochaine fois que je le vois, je lui dis mes quatre vérités.
- J’en prie Sam, ne t’en mêle pas, c’est déjà bien assez compliqué comme ça.
- On verra, on verra… Soupire-t-il.
- Sam, je t’en prie, tu ne feras qu’empirer les choses si tu t’en mêle.
- On verra comment il se comporte dans ce cas. S’il dépasse les bornes, je ne resterais pas muet. Dit-il déterminé.
A son regard, je sais qu’il ne changera pas d’avis. Et s’il s’en mêle, je crains que cela n’empire vraiment les choses qui sont déjà très tendue. Ce n’est pas la peine d’en rajouter une couche, car notre relation est déjà bien assez compliquée comme cela en ce moment. Et j’espère sincèrement que nous aurons une discussion à tête reposée avant que quiconque s’en mêle. Lorsqu’il reviendra, je le prendrais à partie.
Malheureusement, les choses ne se sont pas tout à fait passées comme prévues. En effet, c’est en milieu d’après-midi que Tony a fait son grand retour au manoir des Vengeurs en compagnie de son ami James Rhodes. Lorsque J.A.R.V.I.S m’a prévenu de l’arrivée de la voiture dans la cour, et je me suis précipité à l’entrée dans le but d’obtenir la conversation que je désire tant avec lui.
Toutefois, lorsque Tony entre dans le hall, il semble de bien meilleure composition que la vieille au soir. Il est vêtu d’un beau costume, et un large sourire est peint sur ses lèvres. Lorsqu’il m’aperçoit, il se fige durant une seconde avant de reprendre avec une voix pleine d’entrain :
- Bonjour Steve, tout va bien aujourd’hui ?
- Tu te moque de moi, j’espère ? Réplique-je contrarié par cette attitude.
Comment peut-il me demander si tout va bien après ce qu’il s’est produit hier soir ? Je veux bien qu’il n’entre pas directement dans le vif du sujet, mais tout de même. De là, à agir comme si de rien n’était.
- Aller Tony, on y va ? Nous coupes Rhodes.
- Oui, oui… Approuve l’ingénieur.
- Tony, attend, on doit parler de ce qu’il s’est produit hier soir.
- Ce n’est pas le moment, réplique War Machine contrarié.
- Rhodes, je t’en prie, ne t’en mêle pas.
Pour être tout à fait honnête, cela m’agace que Rhodes se préoccupe de nos histoires. Cela ne le regarde pas, et après l’intervention de Strange hier soir, je n’ai aucune envie que quelqu’un d’autres viennent mettre son grain de sable dans nos histoires.
- Il ne s’en mêle pas, le défend Tony, on a juste des choses à faire.
- Ça peut attendre, réponds-je avec autorité.
- On va faire des réglages pour ses jambes. C’est plus important, me contredit Tony.
- Plus important que ce que tu fais à Steve ? Nous interrompt Sam en entrant dans la pièce.
Contrairement à d’habitude, Stark ne lui répond pas et il lance un regard de désespoir à War Machine qui reprend la parole sur un ton agressif :
- Qu’est-ce que ça peut te faire à toi ?
- La même chose qu’à toi, je suppose. J’aime pas trop voir mes amis souffrir à cause d’un connard arrogant.
- Sam… Dis-je comme une réprimande.
- Arrogant, je veux bien, mais connard ? Plaisante Tony avec un ton relativement froid. Non, c’est plutôt une expression qui désigne quelqu’un d’autre ici.
Je ne réponds rien à cette provocation qui m’est clairement destinée. Personnellement, la seule chose que je veux, c’est avoir une conversation construite avec lui pour mieux comprendre ce qu’il s’est passé hier soir.
- Tony, écoute, on devrait aller discuter que tous les deux. Cela ne regarde personne d’autres.
- Alors, rappelle ton chien de garde, me réplique-t-il froidement.
- J’suis le chien de personne, et puis, tu pourrais en faire autant.
- De quoi tu te mêles toi ? Lui reproche Rhodes.
- Je me mêle de ce qui me regarde, répond Sam en se rapprochant des deux amis.
- Un problème le faucon ? Lui demande Tony en se rapprochant à son tour.
Alors que j’allais intervenir pour les séparer, ce fut au tour de Clint de faire son entré avant de demander :
- Oh oh il se passe quoi ici ?
- Rien, on partait, réplique Tony froidement.
- Ouais c’est ça, fuit. Visiblement, tu n’es bon à faire que ça.
- Oh mais ça m’a l’air tendu tout ça. Commente l’archer.
- Sam, arrête de les provoquer, dis-je agacé.
- Tu entends ça ? Ton patron a parlé, le provoque Stark.
- Un patron moi ? J’en ai pas, je suis pas resté le petit chien de l’État pendant deux ans moi ! Rétorque le faucon visiblement énervé.
- Eh ! Ce n’est pas de notre faute si est devenu un hors la loi pendant deux ans, lui rappelle Rhodes.
- Ah oui ? C’est la faute de qui alors ? Intervient soudain Clint avec une pointe d’agacement dans la voix.
- La faute de ceux qui se sont rangés du mauvais côté de la loi, lui répond l’Iron Man avec un air supérieur.
- On savait ce qu’on faisait, tente-je de calmer les choses.
- Vous le saviez ? Ou certains d’entre vous n’ont pas aimé se faire pincer en train de défier les Nations-Unies ? Réplique Tony avec agacement.
- J’ai été enfermé pendant deux ans chez moi à cause de vos conneries, j’ai même pas pu accompagner mes gosses à l’école ou les amener chez le médecin ! S’emporte Barton.
- Ouais, mais ça, il s’en fout. Il ne pense qu’à lui de toute façon, l’appui Sam.
- C’est une blague ? Déjà, tu peux nous remercier d’avoir pu passer ces deux dernières années avec tes gosses plutôt que derrière les barreaux ! S’énerve l’ingénieur à son tour.
- Parce que je dois dire merci en plus ? Rétorque l’archer en colère.
- Ça ne ferait pas mal, approuve War Machine.
- Parce que tu crois que ton petit accord à la con aurait été accepté si on ne l’avait pas appuyé ? Le questionne Stark.
- Oh mon dieu, on pourrait presque croire que vous prêtez attention à vos amis. Se moque le faucon.
- Facile à dire pour qu’un qui ne prend aucune responsabilité et qui fait ce qu’on lui dit !
- Fait quand même gaffe à ce que tu dis, parce que ça fait un moment que ça me démange de t’en coller une.
- Oh mais vas-y je t’en prie, lui rétorque Stark en s’approchant encore du faucon.
Ils sont maintenant face à face, et la situation est sur le point de dégénérée. Et cette fois-ci ce fut au tour de Natasha de faire son entrée. Elle demande en douceur :
- Que se passe-t-il ? J’entends des cris depuis la pièce d’à cotée ?
- Demande à Stark, répond Sam avec provocation.
- Oh mais c’est simple, on est entré et l’autre vient nous agresser avec ses deux petits oisillons, réplique Tony avec arrogance.
- Pardon ?! S’emporte Sam et Clint en même temps.
- L’autre ? Relève-je agacé par ce manque de respect flagrant.
- Tony, on n’y va, ça ne rime à rien, Dit Rhodes en attrapant son ami par le bras.
- Ouais, c’est ça, fuyez. Continue de le provoquer le faucon.
- Ça vous en boucherait un coin de vous excuser ? Demande Clint.
- Nous excuser ? De quoi tu veux qu’on s’excuse, hein ? S’emporte Tony. On a respecté la loi, et vous l’avez enfreint de votre plein gré ! Donc je suis censé m’excuser pour quelle raison au juste ? Parce que tu es devenu un délinquant ?!
- On aurait dû rester souder, et pas se retourner les uns contre les autres sous prétexte que des adolescentes sont dangereuses ! Réplique l’archer en colère.
- Il n’y a même pas eu de discussions possibles, déclare Stark en me lançant un regard noir. De toute façon, il fallait protéger Barnes, non ?
- Tony… On ne va pas remettre ça sur le tapis, si ? Dis-je énervé qu’on en revienne à ça.
- Ah bon ? Parce qu’ils ont droit de nous insulter pour nos choix, et nous on ne doit pas te rappeler que ton putain de meilleur ami à assassiner mes parents ?! Et que vous l’avez tous défendu !
- On a surtout voulu empêcher le réveil des soldats de l’hiver, on ne savait pas que ce n’était qu’une feinte de Zemo pour vous attirer là-bas. Lui explique Clint un peu plus calmement.
- Toi peut-être, mais c’est pas le cas de tout le monde ici. Dit-il froidement.
- Oh c’est bon, hein. Le coupe Sam. Tu ne vas pas nous faire ton cinéma ! Après tout ce que tu as fait, tu es mal placé pour nous balancer que l’honnêté c’est important. Si tu avais été honnête avec nous dès le début sur ces accords de Sokovie, on n’en serait pas là.
- Il marque un point, souligne Natasha.
- Oh toi, tu es vraiment la plus mal placée pour la ramener ! Lui réplique Tony avec agressivité.
- Pardon ? Et pourquoi ça ?
- Venant d’une girouette qui passe son temps à mentir et à cacher des choses !
- C’est l’hôpital qui se fout de la charité, plaisante Clint avec amertume.
- Franchement, Tony n’a pas tort. Vous nous reprochez votre situation, mais nous, on a tout fait pour que les choses se passent bien et qu’on n’en arrive pas à certaines extrémités. Explique toujours aussi calmement War Machine.
- Vous êtes quand même venus à l’aéroport avec des renforts ! Lui rappelle Sam.
- Et on aurait dû en ramener plus, vue comment ça s’est terminé, dit-il en désignant ses jambes.
Le souvenir de l’accident de Rhodes semble calmer tout le monde et un silence gênant s’installe. J’en profite pour demander à tout le monde de bien vouloir regagner ses appartements, car cette conversation stérile ne mènerait à rien. Je tente d’attraper Tony par le bras, mais avant que je n’aie eu la chance de l’atteindre, il me hurle :
- Ne me touche pas !
- Mais… Bafouille-je.
- Et il recommence ! Quand est-ce que tu vas le traiter avec respect ?
- Toi ça ne te regarde pas ! S’énerve Stark.
- Sam, reste en dehors de ça, s’il te plait ! Approuve-je.
- J’te l’ai dit que je lui dirais ses quatre vérités, me prévient Sam.
- Ah oui ? Bah va-y je t’écoute ! Pour une fois, tu vas peut-être enfin exprimer ton opinion personnelle ? Le défi Tony.
- Tu veux la connaître ?! Lui dit-il en s’approchant à nouveau de l’ingénieur qui en fait de même.
- Sam, ce n’est probablement pas le moment, tente de le calmer Natasha.
- Oh mais, au contraire, je crois que c’est le moment parfait, la contredit-il. Parce que, de ce que j’ai compris, vous vous êtes bien amusé hier après-midi, non ? Donc c’est quoi le planning ? Hein ? L’après-midi c’est Captain America et le soir c’est Docteur Strange ? C’est ça le genre de personne qu’est l’Iron Man, hein ?
- Mêle-toi de ce qui te regarde, l’avertit Tony froidement.
- C’est mon ami ! Ça me regard autant que Rhodes avec toi !
- Je ne crois pas que Rhodes vienne l’agresser gratuitement comme ça
- Parce que tu crois que c’est gratuit ? Reprend Sam.
- Ça suffit ! Dis-je avec autorité. Bon sang ! Sam ! Arrête ça !
- Parce que c’est moi que tu engueules ? Ce type n’est même pas capable d’expliquer son comportement !
- Mon comportement ?!
- Tu joues avec lui ! Admets-le !
- Oui ! Je joue avec lui ! Avoue-t-il. Et visiblement, ça ne le dérange pas puisqu’il en redemande !
- Quoi ? Dis-je incertain de ce que je viens d’entendre.
- Oh Steve, voyons, fait pas l’étonné ! A quoi tu t’attendais sérieusement ?!
- Tony, ça suffit, on y va ! Dit Rhodes en l’attrapant par le bras et en le tirant de force derrière lui.
L’ingénieur se laisse entrainer mais à peine ont-ils fait quelques pas que je les stoppe.
- Comment ça tu joues avec moi ?
- Ça suffit, me conseille Rhodes. Ce n’est pas le lieu pour en discuter.
- Je t’ai dit de ne pas me toucher ! Se contente de répondre Tony en tentant de se dégager de mon emprise.
- Non, j’en ai marre que tu passes ton temps à t’enfuir !
Tony lance un regard confus à Rhodes, comme s’il cherche du soutien. Rhodes se dresse entre Tony et moi. Il met sa main sur mon poignet et me demande calmement mais fermement :
- Lâche-le. Vous discuterez plus tard. Quand vous serez en état pour le faire.
Je relâche mon emprise sur l’ingénieur, car je sais que son meilleur ami a raison. La dispute que nous venons d’avoir a été rude, et nous nous sommes tous laissé submerger par notre rancœur. Une situation qui n’est pas adéquate pour avoir la conversation que je souhaite surtout devant tout le monde. Alors, avec regret, je laisse partir l’ingénieur en compagnie de son ami.
Quant à moi, je me tourne vers Sam et je lui lance un regard lourd en reproche avant de quitter la pièce d’un pas décidé. Je vois Natasha qui va réconforter Clint qui semble, lui aussi, tout aussi énervé que moi par cette discussion. Sam me suit dans la pièce d’à côté et me lance :
- Maintenant que tu sais qu’il joue avec toi, tu vas peut-être abandonner, non ?
- Sam je t’avais demandé de ne pas t’en mêler ! Maintenant… Il est furieux !
- Non mais c’est pas vrai ! Tu prends encore sa défense ?! Après ce qu’il vient de te faire ! Mais putain c’est quoi ton problème ? Il a raison quand tu dis que tu aimes ça ou quoi ?
- Pour qui tu me prend ?! Réplique-je véritablement énervé.
- Te laisse pas manipuler par ce type ! Tu vaux mieux que ça !
- Ce que je fais me regarde ! Compris ! Ne t’en mêle pas ! Reste en dehors de ça !
- OK ! Ok ! De toute façon tu es borné ! Me reproche-t-il.
- Ne t’en mêle plus ! Lui dis-je comme un dernier avertissement avant de partir m’isoler.
La situation avec Tony n’a jamais été aussi catastrophique. Si ce qu’il a dit est vrai… S’il joue avec moi… Je crois que je ne pourrais jamais lui pardonner… Mais mon intuition me dit que ce n’est pas la vérité. Je pense qu’il a dit ça sur le coup de la colère et uniquement pour répondre aux provocations de Sam, car c’est plus simple pour lui que d’avouer qu’il est amoureux de moi et qu’il souffre de cette situation. Mais je dois tirer cette situation au claire… Mais Rhodes a raison, je dois choisir un moment idéal pour ce faire. Un moment durant lequel nous ne nous laisseront pas submerger par nos émotions.
A suivre
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Bonjour, Bonsoir à tous,
J’espère que ce chapitre vous aura plu !
Il s’agit d’un chapitre qui est particulièrement éprouvant pour les nerfs de Captain America ! Et Tony devient de plus en plus incompréhensible à ses yeux !
Merci à tous ceux qui ont laissé un commentaire ! Cela fait toujours plaisir d’avoir des retours ! Si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’en faire part !
Bonne soirée, et bonne lecture !
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[1] Référence au chapitre 9 l’étreinte de la jalousie de « l’amour n’est pas un long fleuve tranquille »