L'amour n'est pas un long fleuve tranquille

Chapitre 13 : Une distance entre nous

8687 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 26/10/2020 23:38

Chapitre XIII : Une distance entre nous.


           Quelques jours se sonbt écoulés depuis le réveil de Tony, et plus il commence à se sentir en forme, plus mon sentiment de culpabilité s'étoffe. Je n'en dors plus la nuit, j’ai l'estomac noué à chaque fois que je l’aperçois. Cela en devient insupportable. Alors, je commence à venir de moins en moins fréquemment à l'hôpital, profitant de mon statut de chef des Avengers pour guider mes coéquipiers dans des missions périlleuses à travers le globe. En évitant New York, cela me permet d'apaiser ce tourbillon de sentiment qui m'agite à chaque fois que je me trouve en présence de l'ingénieur.


           Je fini par rentrer de mission avec une partie des Avengers, et une fois le débriefing fini, chacun retourne à ses occupations. Je me rends jusqu'à ma chambre pour me défaire de mon costume. Cependant, je n'eus même pas le temps d'y arriver, que je fus interpellé par War Machine. Le militaire s'approche de moi avant de me demander un peu de mon temps. Que, bien sûr, j'accepte de lui accorder. Il commence par des banalités, me demandant comment je me sens, avant de passer à la raison de sa venue. Il me demande alors :

–     Vous rentrez combien de temps, Captain ?

–     Je ne sais pas, quelques jours au moins, réponds-je honnêtement.

–     Bien, dans ce cas, vous trouverez peut-être un peu de temps pour aller voir Tony. Cela fait presque deux semaines que vous n'êtes pas allez le voir, et plus il se sent mieux, et moins il supporte l'hôpital. Il parle de sortir, alors que les médecins y sont fermement opposés, et qu'ils voulaient le garder au moins un mois.

–     J'irais le voir, ne vous inquiétez pas.

–     Merci, dit-il en posant sa main sur mon épaule. Cela lui fera du bien, vous savez, Tony a l'habitude d'être le centre d'intérêt, alors que vous ne veniez pas le voir, il ne le comprend pas. Même si vous êtes un homme occupé, je ne remets pas ça en doute, s'empresse-t-il d'ajouter, cela lui fera tout de même plaisir de vous voir...

           Je me contente de lui faire un petit signe de la tête avant de m'éclipser. Rien qu'à l'idée d'aller voir le mécanicien, je sens tout mon corps s'engourdir. Pourtant, je sais que Rhodes a raison, et que je ne peux pas laisser mon amant affronter seul sa convalescence. D'autant plus qu'il ne supporte pas l'hôpital, et encore moins l'inactivité. Si cela fait presque deux semaines que je n’ai pas été le voir, savoir qu'il veut déjà sortir m’inquiète. D'autant plus qu'il lui reste au moins autant de temps à passer là-bas, puisque les cliniciens lui ont préconisés un mois d'hospitalisation. Je me fais donc violence, et je décide de me rendre jusqu'à la clinique, afin de lui rendre visite.


           Je me retrouve, encore une fois, devant la chambre de mon amant avec un bouquet à la main. Cette fois-ci, il se trouve en compagnie de Happy qui tente de dissuader son employeur de quitter l'hôpital prochainement. Des recommandations que l'ingénieur n'a aucune envie de suivre, et il le faisait comprendre clairement à son garde du corps. C'est avec un sourire, forcé, que je fais mon entrée :

–     Voyons, Tony, ne fais pas ta tête de mule, les médecins t'ont dit que tu devais rester encore deux semaines.

–     Tiens un revenant, dit-il froidement. Un revenant qui utilise des expressions de sa lointaine époque.

–     Bonjour Captain America, me dit gentiment Happy. Je vais vous laisser, je devais toute façon rejoindre Pepper, tentez de lui faire entendre raison, si vous le pouvez...

           Je salue Happy avant de venir déposer un baiser sur les lèvres boudeuses de mon partenaire. Une fois avoir mis les fleurs dans un vase, je m'assis dans le fauteuil juste à côté du lit de l'Iron Man. Je constate que sa chambre n’a pas vraiment changé. Il a simplement un ordinateur, ainsi qu'une tablette à ses côtés, et visiblement, cette distraction n’est pas suffisante pour lui. La télévision est également allumée diffusant des clips musicaux à un son très bas, presque inaudible. L'ingénieur s’est redressé, et regarde, sans rien dire, les fleurs que je lui ai apportées. De ce fait, seule la mélodie qui émane de l'écran télévisé rompt le silence qui s’est installé. Finalement, au bout de quelques minutes, ce fut l'ingénieur qui prit la parole le premier :

–     Tu veux te faire pardonner quelque chose avec ces fleurs ?

–     Non, je pensais juste que cela pourrait donner un peu de vie à ta chambre, avoue-je.

–     Tu sais ce qui donne de la vie à cette chambre ? Me demande-t-il l'air étrangement joueur.

–     Non ? Réponds-je sans savoir où il veut en venir.

–     Des visites...

           Il m’a répondu cela si froidement que j'en fus surpris. Je ne saurais dire ce qui m'a le plus étonné, est-ce la différence de ton entre sa question et sa réponse ? Ou la profonde tristesse que j'ai pu lire, le temps d'une seconde, sur ses traits ? C'est un peu hésitant que je reprends la parole :

–     Je suis navré Tony. Je....On avait beaucoup de missions...

–     Tu...Commence-t-il avant de se raviser et de me dire avec un faux sourire : Je te charrie, pas la peine de t'excuser.

–     D'accord, me contente-je de répondre sans insister.

–     C'est que je n'aime pas rester enfermer ici, ajoute-t-il au bout de plusieurs secondes de silence. Je m'ennuie à mourir !

–     Je le sais bien, mais il n'est pas question que tu sortes. Les médecins recommandent encore deux semaines de rétablissement, et de soin pour toi, alors tu ne peux pas sortir maintenant.

–     Pas maintenant, mais d'ici quelques jours. De toute façon, je ne supportais pas plus.

–     Tony, tu n’as pas le choix. Tes soins nécessitent la présence d'un médecin, souligne-je sérieux.

–     Banner est médecin dit-il en soulignant le « est », il pourra me faire les soins dont j'ai besoin. Il n'y a plus rien de méchant, et ma vie n'est plus en danger.

–     Sérieusement Tony...

–     Je suis sérieux, Steve.

           Je soupire à cette réponse, car au fond, je sais qu'il ne plaisante pas. Et une fois qu'il a une idée en tête, il est très compliqué de la lui enlever. Suite à cette conversation, un long silence s'installe. Plusieurs fois, je vois mon amant qui voulut rompre cette monotonie ambiante, mais qui se ravise. Quant à moi, je n’ose pas lui parler. Comment pourrais-je lui parler normalement après ce que j’ai appris ? Seulement, c’est mieux pour lui que je ne dise rien. Je fini par me lever, prétextant avoir faim, pour quitter la chambre sous le regard intrigué de mon ami. Malgré moi, un soupir de soulagement franchis mes lèvres lorsque je me retrouve dans le couloir. J’ai l'impression qu'un poids vient de s'enlever de mes épaules, bien que l'angoisse d'y retourner se fait déjà présente. Je me rends jusqu'à la cafétéria au rez-de-chaussée, prenant la file où il y a le plus de monde, avant de prendre un encas. Que je pris soin de déguster sur place, avant de retourner chercher des cafés pour moi, ainsi que mon amant. C'est lentement que je regagne sa chambre, et c'est plongé sur son écran d'ordinateur que je le retrouve. Je lui tends le café qu'il saisit l'air dubitatif :

–     Tu en a mis du temps pour chercher deux cafés.

–     J'ai pris aussi un petit truc à manger.

–     Tu aurais pu venir le manger là, précise-t-il.

–     Je ne suis pas sûr que ce soit autorisé.

–     Il n'y a pas de raison, je mange ici, donc pourquoi tu ne le pourrais pas ? Dit-il l'air soudainement agressif.

–     Pardon, je n'y ai pas pensé, mentis-je.

           Tony tourne la tête l'air contrarié avant de se mordre la lèvre inférieure comme pour contenir un sentiment trop puissant pour lui. Je sens qu'il veut me demander pourquoi je ne suis pas venu le voir au cours des deux dernières semaines. Et quel que soit la raison de son hésitation, cela m'allait très bien, puisque je n’ai aucune envie de me justifier. Sachant que je ne pourrais pas lui dire la véritable raison, cela m'obligerait à mentir, et je n'aime pas ça. Bien que je sois totalement conscient qu'un mensonge en entraîne souvent un autre, et que je suis pris dans un cercle vicieux. Devant l'ambiance morose, je décide qu'il est temps pour moi de repartir. Mais quand je lui annonce, Tony semble soudain fébrile, et me retient par la manche avant de me demander :

–     Tu t'en vas déjà ?

–     Malheureusement oui, j'ai des choses à faire Tony...dis-je m'enfonçant un peu plus dans mon mensonge.

–     Steve... balbutie-t-il la voix tremblante.

–     Je t'aime Tony, je repasserais...

–     Attends, s'il te plaît...

           Néanmoins, je n’ai aucune envie d'attendre. Je ne peux pas supporter de le voir aussi malheureux, alors même si ce n'est pas très courageux, je préfère partir. De toute façon, ma présence ne l'aide pas à aller mieux. Cela ne fait qu'empirer les choses. Cependant, alors que je m'apprête à quitter la pièce, l'ingénieur se lève de son lit pour venir jusqu'à moi. Seulement, le simple fait de se lever semble douloureux, et c'est péniblement qu'il fait quelques pas. Je me rends jusqu'à lui, pour l'arrêter, et je voulu le forcer à se recoucher. Cependant, il refuse et s'agripper à moi.

–     Steve, je t'en supplie, ne pars pas...

–     J'ai du travail, Tony. Je t'avais prévenu, lui rappelle-je.

           Il reste silencieux à cette déclaration, et fini par regagner son lit. Toutefois, il ne lâche pas ma main. Et au bout de quelques secondes, et sans me jeter ne serait-ce qu'un regard, il me demande d'une voix tremblante :

–     Qu'est-ce que j'ai faits ? C'est à cause de Pepper ? Je pensais que...tu avais compris...

–     Mais non rassure toi, Tony. Je n'ai rien du tout, j'ai juste du travail, continue-je de mentir.

–     Alors pourquoi es-tu si distant avec moi ? Pourquoi tu m'ignore ? Pourquoi tu ne me parle pas ? Pourquoi... se coupe-t-il la voix brisée par l'émotion.

–     Je ne fais rien de tout ça, tu...interprète mal les choses parce que...tu ne supportes plus l'hôpital, c'est tout, tente-je de le rassurer.

–     Steve, je suis beaucoup de chose, mais je ne crois pas qu'on puisse me qualifier d'idiot, ironise-t-il pour reprendre un peu le dessus sur cette conversation.

–     Je sais bien, mais, ce n'est pas un mensonge.

–     Tu es parti une demi-heure pour aller chercher deux cafés ! Je sais que l'hôpital, c'est pire qu'un labyrinthe, mais tout de même ! Et juste après tu...tu t'enfuis...Si ce n'est pas à cause de Pepper, c'est à cause de quoi ? Qu'est-ce que je t'ai fait ? S'emporte-t-il à nouveau sous le coup d'une puissante émotion.

–     Rien, persiste-je.

–     Steve, me supplie-t-il, si c'est la vérité...reste avec moi...On ne s'est pas vue depuis deux semaines...C'est pas comme si tu passais tous les jours...

           Je ne sus quoi lui répondre. Le voir ainsi me brisait le cœur, et je n’ai pas l'habitude qu'il craque de cette façon. Si cette attitude ne lui ressemble pas, être enfermé tout seul dans cet hôpital doit probablement jouer sur ses nerfs. Devant mon absence de réponse, il relève les yeux vers moi ce qui me fit détourner honteusement le regard. Que pouvais-je faire ? Rester avec lui pour lui mentir à chaque phrase que je vais prononcer ? Cela n’est pas envisageable, alors, il vaut mieux que je le laisse seul.

–     Je suis désolé Tony, marmonne-je.

–     Non, Steve, réagit-il tout de suite. S'il te plaît...

–     Tony, tu te sens simplement seul. Ça ira mieux quand il y aura quelqu'un d'autre qui va venir te voir, moi j'ai des rapports à faire.

–     Tu peux les faire ici, j'ai la tablette, s'empresse-t-il de souligner, tu n'es pas obligé de partir pour ça...

–     Je préfère faire ça sur papier, lui rappelle-je.

–     Tu peux faire un effort, je suis pas hospitalisé tous les jours, s'insurge-t-il.

–     Je...j'ai du travail, fini-je par lâcher à court d'argument.

           La main de Tony lâche la mienne, et retombe mollement sur le lit. Comme s'il abandonne un combat perdu d'avance. L'expression sur son visage est d'une indescriptible tristesse, et je ne pus que culpabiliser de le voir ainsi. Je tourne rapidement les talons, mais lorsque j’atteints la porte, Tony me demande d'une voix cassée :

–     Pourquoi tu es revenu...si c'est pour me laisser ainsi...C'est pour me faire payer ?

–     Te faire payer ? M'arrête-je sans comprendre.

–     Notre dernière rupture....

–     Bien sûr que non, Tony. Je ne suis pas comme ça...

–     Pourtant c'est ce que tu fais... crache-t-il.

–     Désolé, me contente-je de répondre.

           Je sors le plus rapidement possible de la pièce, car je sens des larmes me monter aux yeux. Comment peut-il penser que je me suis remis avec lui uniquement dans le but de lui faire payer notre précédente rupture ? Je ne suis déjà pas du genre à faire du mal aux gens autour de moi, alors être aussi mesquin ne me ressemble pas du tout. Cependant, je ne peux pas lui en vouloir d'être arrivé à cette conclusion. Après tout, de son point de vue, je suis revenu le voir avant de devenir distant d'un seul coup, et sans aucune raison. Alors, il semble logique qu'il veuille savoir pourquoi, et qu'il arrive à des conclusions assez éloignées de la vérité. Mais il ne peut en être autrement, il n’a pas toute les cartes en main, et il lui manque, bien entendu, la principale information. Une information que je ne suis pas prêt à partager avec lui.


           Après cette visite éprouvante, j’ai regagné mon appartement à Brooklyn. J’ai besoin de prendre un peu de repos, et afin de me distraire, je décide de partir faire un jogging. Je couru durant de longues heures dans les quartiers autours de chez moi dans le but de ne penser à rien d'autre qu'à ma course effrénée. Lorsque je fus suffisamment épuisé, je rentre chez moi. Or, sur le bas de la porte, je trouve Sam Wilson qui m'attend avec une bouteille de vin dans la main, et de la glace dans l'autre. Il s'étonne de me voir revenir de mon footing à une heure aussi tardive, et précise qu'on a eu de la chance de se croiser. Je l’invite à rentrer, et à prendre ses aises le temps que je revienne après une petite douche.

           Une fois propre, je le rejoins dans mon salon. Installé sur le canapé, il y a en face de lui deux verres à pied contenant du vin. Il se lève pour aller chercher la glace qu'il a laissé dans le congélateur avant de se réinstaller à mes côtés. Intrigué, je lui demande :

–     C'est quoi tout ça ?

–     Ça ? C'est ce que font les filles quand elles ont une peine de cœur si j'en crois toutes les séries que j'ai pu regarder, dit-il avec un fou rire dissimulé, Et comme tu es gay, je me suis dit que cela te plairait sans doute.

–     Merci de me comparer à une fille, soupire-je avec un sourire, néanmoins, dessiné sur mes lèvres.

–     Oh mais de rien, dit-il en soulevant son verre pour trinquer.

–     Et pourquoi tu penses que j'ai une peine de cœur ? Réponds-je en l'imitant.

–     Stark, se contente-t-il de dire ce qui me provoque un pincement au cœur. Tu vois l'expression que tu viens de faire quand j'ai dit son nom ? Ça en dit plus qu'un long discours.

–     Tu n’as pas tort, avoue-je. Mais tu sais que je ne peux pas m'enivrer ? Dis-je en prenant une gorgée du breuvage qu'il m’a apporté.

–     Je le sais, mais depuis quand Captain America a besoin de s’enivrer pour me parler, hein ?

–     Bonne question, constate-je avec une expression déconfite sur le visage.

–     Steve, sérieusement, que ce passe-t-il ? J'ai appris que ta visite auprès de Tony s'est très mal finie cet après-midi.

–     Non, cela ne s'est pas mal finie, contredis-je, pourtant une évidence. Et comment tu sais ce qui s'est passé cet après-midi, d'ailleurs ?

–     Parce que Rhodes est venu me demander ce qui clochait chez toi. M'informe-t-il. Visiblement, ce que tu as dit à Tony l'a secoué.

–     Je ne lui ai pourtant rien dit de mal.

–     Il est persuadé que vous avez rompu

–     Qui ? Rhodes ? Demande-je surpris.

–     Non, Tony pense que vous avez rompu, ou quelque chose dans le genre. Du moins, c'est ce que Rhodes m'a fait comprendre. Alors, c'est pour ça que j'ai amené la panoplie rupture, dit-il en désignant ce qui trône sur la table. C'est peut-être le moment d'ouvrir le pot à glace ? J'aurais dû demander des conseils à Natasha, ou mieux encore, à Wanda, s'exclame-t-il perplexe quant à la procédure à adopter.

–     Sam... Je n'ai aucune envie de plaisanter...

–     Je vois bien, dit-il en mettant une main sur mon épaule avant de reprendre d'un air concerné. Sérieusement, Steve, que se passe-t-il ?

–     Je...commence-je. Je ne peux pas t'en parler Sam...

–     Tu sais très bien que tu peux tout me dire, c'est à ça que serve les bons amis. Tu l'as vue te tromper, ou un truc du genre ? C'est avec Pepper, c'est ça ?

–     Non, pas du tout, avoue-je dans un soupire, ce n'est pas la faute de Tony...

–     Tu l'as trompé ? S'exclame-t-il surpris.

–     Non plus, cela n'a rien à voir avec de la tromperie Sam. Comment peux-tu penser que je l'aurais trompé ? Demande-je outré.

–     Justement, je ne sais pas quoi en penser. Je vois bien qu'il y a quelque chose qui te torture l'esprit, mais que tu refuses de m'en parler. Cela fait des jours que ça dure, et cela ne te ressemble pas d'être aussi malheureux. Alors, je me suis dit que, ça se trouve, tu avais fauté, et que tu ne savais pas comment gérer ça. Parce que justement, ça ne te ressemble pas.

–     Je ne l'ai pas trompé, mais il est vrai que je ne sais pas comment gérer ce qui nous arrive... lui confie-je.

–     Je pourrais peut-être aider, tu sais que rien ne t'oblige à porter ce fardeau tout seul. Je serais toujours à tes côtés pour te soutenir.

           À ces mots, une conversation que j’ai eue avec Bucky me revient en mémoire. Elle avait eu lieu juste après l'enterrement de ma mère, une épreuve que j'avais préféré endurer seul. Pourtant, mon meilleur ami avait tout de même été présent pour me soutenir. Me rappelant que je n'avais aucune raison de l'affronter seul, mais aussi et surtout, qu'il serait avec moi jusqu'à la fin. Seulement, me souvenir de l'amitié si forte que j'ai partagé avec Barnes se heurte à la réalité : il a tué les parents de l'homme que j'aime. Une réalité que j'aurais préféré fuir, ou ignorer, parce qu'au fond de moi, je sais que cela ne peut conduire qu'à un seul et unique chemin : ma rupture avec Tony. À cette pensée, des larmes se mirent à couler silencieusement le long de mes joues. Ce qui ne manque pas de faire réagir le faucon.

–     Steve, quoi qu'il t'arrive parle m'en, on trouvera une solution

–     Sam.…Tu ne comprends pas, il n'y aucune solution...il n'y aura pas de happy end...Dis-je secoué par l'émotion.

–     On peut toujours en trouver une, seulement, quand on a trop le nez plongé dans le problème, on ne voit pas toujours la solution la plus simple, tente-t-il me rassurer.

–     Sam.… je ne peux pas te le dire... Je... je ne peux...je ne peux pas...

           Je sais que lui dire ce qu’a fait Barnes le rendrait plus réel. Comme si partager ce que je savais allait le confirmer. Seulement, que je le veuille ou non, c’est déjà une réalité.

–     Bien sûr que si, tu as peur de quoi ? Je ne le répéterais pas Steve, j'suis pas comme ça.

–     Je sais que tu es fiable, mais...

–     Mais quoi ?

–     Mais...C'est juste trop...

–     Si c'est trop pour toi, partage-le. Souligne-t-il. Tu n'es pas obligé de porter ce fardeau tout seul...

–     Bien, fini-je par céder. Tu sais, l'autre jour, on est parti à la poursuite de Bucky, et on a trouvé son appartement vide ?

–     Oui ? Dit-il sans comprendre où je veux en venir.

–     J'ai trouvé des documents sur son passé, sur les personnes qu'Hydra lui a demandé d’éliminer...

–     Ouais ? M’encourage-t-il l'air toujours aussi perdu.

–     Sam.…dis-je comme pour m'encourager. Il a tué les parents de Tony...Ils ne sont pas morts dans un accident...Il les a assassinés....

–     Quoi ? Fit-il choqué.

–     Le soldat de l'hiver a tué... me coupe-je incapable de le répéter une seconde fois.

–     J'ai compris, souffle-t-il compatissant. J'ai bien compris...

–     Je ne peux pas lui en parler Sam.…Il...ne le supporterait pas...

–     Tu es sûr ? Tu devrais peut-être quand même lui dire, non ?

–     À ton avis, il fera quoi si je le lui dis ?

–     Il s'en prendra à Barnes, fini-t-il par comprendre. C'est vrai qu'il ne pourra pas laisser passer ça...

–     Non, ce serait plus fort que lui, tu sais à quel point il est rancunier...

–     Mais alors tu vas faire quoi ?

–     Je ne peux rien lui dire...

–     Mais tu pourras supporter de lui mentir ?

–     Non...je...n'y arrive pas...et ça l'affecte...je...ne sais plus quoi faire, Sam.… dis-je alors qu'un sanglot vient étrangler ma voix.

–     Tu vas le quitter ? S'enquit-il d'une voix qu'il voulut compatissante.

–     Je...ne sais pas...Je l'aime...

           Sam ne sut que me répondre, comprenant sans aucun doute à quel point cette situation est compliquée. Au final, je sais ce que j'avais de mieux à faire : je dois quitter Stark, et ne jamais lui dire pour ses parents. Puis retrouver Barnes afin de le soigner. Seulement, mon cœur refuse de se séparer de l'ingénieur. Les sentiments que j'éprouve à son égard sont sincères et profonds, alors je n'envisage pas une rupture. Toutefois, une relation basée sur un mensonge ronge un couple, même lorsque le mensonge est fait pour les bonnes raisons.

–     Tu l'aime ? M'interroge-t-il.

–     Oui...avoue-je après un long silence.

–     Steve, ce que Barnes a fait, c'était y a plus de vingt ans ! Tony n'était même pas majeur ! De l'eau a coulé sous les ponts, et ce n'est pas le moment de remuer le couteau dans la plaie. Tu l'aime, et il semble t'aimer aussi, alors ne va pas tout gâcher pour ça ? Surtout que tu ne peux rien y faire toi, et qu'en plus, Stark a besoin de toi en ce moment.

–     J'agis comme un égoïste...je ne pense qu'à moi dans cette histoire...

–     Toi, égoïste ? Tu te rends malade pour un truc que tu n'as pas fait, tu penses à préserver ton amant plus qu'à ton bien être, est-ce de l'égoïsme ? Je dirais que non. Tu sais, Steve, tu ne peux rien changer à ce qui s'est passé, arrête de te torturer l'esprit avec ça.

–     J'ai l'impression de ne penser qu'à moi dans cette histoire...

–     Steve, je pense que la décision d'en parler à Stark ne te reviens pas. C'est plutôt à Barnes de décider de lui dire, ou pas. Après tout, c'est lui qui la fait, et le jour où on va le retrouver et le guérir, il aura le choix. On n'a pas le droit de lui enlever.

–     Tu n'as pas tort...

           Il est vrai que dans cette équation, j’ai tendance à oublier Bucky. Après tout, c'est lui qui a commis cet acte irréversible. Et, je ne dois pas oublier que Howard était aussi son ami, et que réaliser ce qu'il a fait a dû lui causer beaucoup de peine. Donc, s'il a besoin un jour d'en parler à Tony, afin d'obtenir une forme de pardon, ce n’est pas à moi de le priver de cette chance. Au fond, Sam n’a pas tort dans ce qu'il dit, et je réalise doucement que je ne peux rien y faire. Et que le choix d'en parler ne m’appartient pas. Même si, en tant qu'amant, mon devoir de loyauté doit me conduire à le faire. Il ne faut pas oublier que je considère Barnes comme un grand frère, et qu'il n’est pas responsable de ses actes à ce moment-là. Si tel n’avait pas été le cas, peut être que cela aurait changé beaucoup de chose. Mais les faits sont là, je ne peux pas les changer.

           Par la suite, nous avons continué à discuter jusqu'à une heure assez tardive. Après avoir avalé un repas, j’ai proposé à Sam de dormir sur mon divan ce qu'il a accepté. Quant à moi, je suis retourné me coucher seul dans mon lit. Je pose ma main à l'endroit où mon amant aurait dû dormir s'il avait été là. Je ne peux pas m'empêcher de penser à Tony, qui n’a pas dû comprendre le comportement que j’ai adopté tantôt, ainsi qu'à la discussion que j'avais eu avec Sam. Dans un sens, mon ami a raison, je ne dois pas me torturer pour quelque chose qu'il s'est produit il y a plus de vingt ans, d'autant plus que je n’ai aucun contrôle sur ce qui avait pu se produire à cette époque. Et pour cause, j'étais enfoui sous la glace à cette époque, et cela pour encore quelques années. Et le faucon a raison sur un deuxième point important : Stark a besoin de moi. Ses blessures sont telles, qu'elles auraient pu lui coûter la vie, et moi, je ne suis même pas là pour le soutenir. C'est en songeant à tout cela que je fus emporté dans les bras de Morphée.


           Le lendemain, après avoir déjeuné avec Sam, je décide de prendre à nouveau le chemin de l'hôpital. Je me dois d'être plus présent pour l'ingénieur, et surtout éclaircir cette histoire de rupture dont Sam m'a parlé hier soir. Certes, notre dernière discussion a été tendue, mais je n'aurais pas imaginé que mon amant ait pu prendre cela pour une séparation. Toutefois, avant de m'y rendre, je décide de m'arrêter pour acheter un cadeau à Tony, puisque qu'après tout, nous n'avons pas eu l'occasion de fêter Noël ensemble.

           Je me rends donc jusqu'à la clinique afin d'y retrouver le malade. Seulement sa chambre est déserte, et lorsque je me renseigne auprès des infirmières, elles m'expliquent que l'ingénieur a quitté l'hôpital. Abasourdi, je ne comprends pas comment elles ont pu le laisser partir, et m'enquis-je de savoir si son état lui permet de quitter la clinique en toute sécurité. Afin de répondre à mes questions, les nurses m'ont renvoyé vers le médecin qui s'est occupé de lui durant son séjour ici. Une fois devant lui, et comme je m'y attends, il m'explique que l'état de Tony est encore sérieux, et qu'il n'aurait pas dû sortir. Seulement, étant un adulte sain d'esprit, ils n’ont pas le pouvoir de le forcer à rester pour poursuivre les soins. Consterné, je remercie, cependant, le docteur pour son temps avant de partir retrouver Tony. Une fois que J.A.R.V.I.S me donne la localisation de Tony, je me rends donc à son appartement en plein cœur de New York.


           Son appartement se trouve dans l'Upper East Side à Manhattan. Je m'y rends en taxi, et une fois en bas de l'immense tour, je sonne à l'interphone afin d'être autorisé à entrer. Ce fut Happy qui me répond, et m'indique que je peux les retrouver au dernier étage. Une fois en haut, il m’accueil avec le sourire avant de m'inviter à entrer dans le logement. Lorsque je passe le bas de la porte, je fus soufflé par la vue. Les immenses baies vitrées donnent une vue dégagée sur Central Park. L'appartement, quant à lui, est décoré de façon très moderne et très aérée. Toutefois, je constate que l'ingénieur n’est pas là, et alors que je me tourne vers l'homme à tout faire en guise de réponse, celui-ci pris spontanément la parole :

–     Si vous vous posez la question, il se repose dans sa chambre.

–     Tant mieux, soupire-je.

–     Vous savez, j'ai essayé de le dissuader de partir, mais dès qu'il a une idée en tête, on ne peut pas le raisonner... Se défend-t-il.

–     Malheureusement je ne le sais que trop bien.

–     De toute façon maintenant c'est trop tard, reprit-il, mais ça m'étonne de vous voir ici. Je pensais que...

–     Que ? L'encourage-je à poursuivre.

–     Et bien...Je pensais que vous aviez rompu. Vous comptez rester jusqu'à son réveil ? S'enquit-il.

–     Si possible, oui. Avoue-je.

–     Dans ce cas, est-il possible que je vous laisse seul avec lui ? J'ai des choses à faire pour Pepper, mais je ne peux pas laisser Tony seul. Mais, dès que vous souhaitez partir, vous m'appelez et je reviendrais veiller sur lui. Enfin, si cela ne vous dérange pas, bien sûr.

–     Non, non, bien entendu. Je vous préviendrais dans ce cas.

–     Merci, dit-il en me tendant la main.

           Le garde du corps quitte l'appartement, non sans m'avoir fait promettre une bonne centaine de fois de le prévenir dès que je souhaitais partir. Cet homme est quelqu'un de très attentionné, et de très assidu dans son travail. Et je peux comprendre que Tony ait de l'affection pour lui, car il est toujours au petit soin pour l'ingénieur. C'est une personne fiable, bien qu'un peu fière, qui fait passer le bien être de son patron avant le sien. Et Tony adore s'entourer de personne que ça, et avec une personnalité aussi désordonnée que la sienne, je suis ravi qu'il ait des personnes comme cela dans son entourage. 


           N'ayant aucune envie de le déranger, je m'assis dans le canapé en profitant de la vue que m'offre le loft du milliardaire. Au bout d'un long moment, je décide de lui faire à manger avant qu'il ne se réveille. Et c'est grâce aux indications de J.A.R.V.I.S que je lui fis une soupe avec les légumes frais que Happy a ramené un peu plus tôt dans la journée. Une fois cela fait, je décide de patienter jusqu'au réveil de l'ingénieur qui est encore profondément endormi. En attendant qu'il ne s'éveille, je décide de regarder les messages que j’ai reçu, car mon portable ne fait que de sonner. Pas encore très à l'aise avec cette technologie, c'est maladroitement que je constate que j’ai une bonne dizaine de message du garde du corps du mécanicien qui me demande comment il va. Je rassure donc Happy en lui expliquant que Stark dort toujours pour le moment, et que je suis encore à ses côtés. Et c'est seulement une heure plus tard que J.A.R.V.I.S me prévient que le génie ouvre difficilement les yeux. Je toque à sa porte, et c'est une petite voix qui me répond que je peux entrer. Lorsque j'ouvre la porte, Tony est couché dans son immense lit qui trône au milieu de la chambre. Malgré que la chambre soit plongée dans l’obscurité, le brun a un bras sur le visage afin de se protéger de la lumière. Je m'approche doucement de lui, en lui demandant dans un murmure :

–     Comment tu te sens ?

–     Steve ? S'étonne l'ingénieur qui retire son bras de son visage.

–     Oui, je suis là, dis-je en lui attrapant sa main avant d'y déposer un petit baiser. Je suis désolé si j'ai pu paraître distant ces derniers temps...

           Le milliardaire se redresse difficilement tout en gardant sa main dans la mienne. Il a les cheveux en bataille, et semble toujours un peu endormi. C'est un peu méfiant qu'il me demande :

–     Pourquoi tu étais distant ? Dit-il en insistant sur le « étais ».

–     Je...fis-je sans savoir quoi lui dire.

           Mon hésitation semble agacer le mécanicien qui retire violemment sa main de la mienne tandis que son visage a une mine boudeuse. Toutefois, c'est délicatement que je reprends sa main dans la mienne avant de lui dire d'une voix aussi douce que possible :

–     Tony, je suis désolé, j'ai...paniqué avec ce qui s'est passé...je...m'en voulais, mentis-je, pour ce qui t'es arrivé...

–     C'était pas une raison pour m'abandonner de la sorte, répond-t-il fermement.

–     Je le sais bien, je suis un idiot, et j'ai manqué de courage... Avoue-je cette fois-ci honnêtement.

–     Toi ? Pas courageux ? S'étonne-t-il. Tu peux combattre une horde d'allemand nazi, mais pas venir me voir à l'hôpital ? Je suis si insupportable que ça ?

–     Tu sais, dis-je avec un petit sourire amer, je préfère largement combattre des nazis plutôt que de te voir alité dans un lit d'hôpital.

–     Donc à chaque hospitalisation, ce sera silence radio ? Reprend-t-il froidement.

–     Non...bien sûr que non...je suis désolé...

–     Bien, je pourrais te pardonner, reprend-t-il l'air soudainement malicieux, mais tu dois me promettre quelque chose ?

–     Quoi ?

–     Tu n'essayeras pas de me convaincre de retourner dans cet horrible hôpital, dit-il avec un air de dégoût sur le visage.

–     Ça...je suis pas sûr de pouvoir te le promettre. Réponds-je consterné par cette demande qui n'a aucun sens.

–     Dans ce cas, je ne te pardonnerais pas, aucune chance que j'y retourne pour rester à nouveau tout seul à m'ennuyer.

–     Je suis désolé de t'avoir laissé seul, Tony...

–     Si c'est vrai, alors tu vas peux être pouvoir rester avec moi ce soir, non ?

–     Bien entendu, je t'ai même déjà préparé le repas, avoue-je.

–     Vraiment ? Tu m'as préparé quoi ?

–     Une bonne soupe.

–     T'es quand même pas sérieux ? Je pensais que tu m'aurais préparé quelque chose de bon...

–     La soupe a été faites avec des légumes bien frais, Monsieur, intervient J.A.R.V.I.S pour me venir en aide. Cela ne pourra être que bénéfique pour votre rétablissement.

           Le brun se contente de soupirer en guise de réponse. Puis il se déplace un peu avant de me laisser de la place afin que je m'installe à ses côtés. Je m'exécute tout en prenant soin de ne pas lui faire mal. Et quand il vient se lover contre mon torse, je ne pus m'empêcher de le serrer fort contre moi, tout en enfouissant mon visage dans ses cheveux afin de profiter de son odeur. L'ingénieur passe son bras contre mes côtes avant de resserrer à son tours son étreinte.

–     Tu m'as fait peur...me confie-t-il.

–     Je sais bien...Je suis désolé, Tony...

           Par la suite, nous restons un long moment blottit l'un contre l'autre jusqu'à ce que l'ingénieur finisse à nouveau par s'endormir. Je reste à ses côtés, et j'en profite pour le regarder dormir. Je glisse ma main dans ses cheveux afin de les caresser en douceur. À mon tour, je sens le sommeil commencer à m'emporter, car mes remords et ma culpabilité, semblent enfin s'envoler lorsque je me trouve coller à lui. C'est apaisé que je sombre dans le sommeil avec mon amant dans mes bras.


           Je fus réveillé qu'une heure plus tard, lorsque j'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Je déplace doucement l'ingénieur, afin de me rendre dans le salon, ce qui lui arrache un grognement. Lorsque je passe la porte, je trouve Happy avec des sacs de courses, les joues rosies par l'effort que cela lui a demandé de les monter jusqu'au dernier étage. Il semble surpris de me voir ici, puisqu'il me demande :

–     Vous êtes toujours là ?

–     Oui, pourquoi ?

–     Et bien comme vous ne répondiez pas à mes messages, j'avais peur que vous soyez parti...

–     Vous m'avez renvoyé des messages ? Dis-je en allant consulter mon portable que j’ai laissé dans la cuisine.

–     Oui, je voulais savoir quand est-ce que vous comptiez partir. Et puisque vous ne me répondiez pas, je pensais que Stark avait dû être infernal et que vous étiez déjà parti.

–     Je t'entends Happy, grogne l'ingénieur depuis sa chambre.

–     Oh, fis-je en constatant le nombre hallucinant de SMS que m’a laissé l'homme de main. Pardon, je n'avais pas vue que vous m'aviez envoyé autant de textos...

–     On dit message, et pas texto, Captain, vous voulez avoir l'air d'un fossile même quand vous parlez ? fit le milliardaire qui passe le bout de son nez par la porte. Et Happy, combien de message lui as-tu envoyé bon sang ?

–     Juste une trentaine, comme il ne me répondait pas, j'étais inquiet, s'emporte-t-il.

–     Et bien ce n'est pas la peine de le harceler non plus. Et si tu es inquiet, tu sais que tu peux demander à J.A.R.V.I.S si tout va bien. Lui rappela-t-il.

–     Je sais, mais je n'ai pas confiance dans les machines. Je préfère être consciencieux dans mon travail. Si vous mouriez, on me le reprochera, à moi.

–     C'est peine perdue, dit-il en se frappant le visage avec sa main.

–     Pardon, Happy. Dis-je en voulant minimiser les actions de l'homme de main. C'est de ma faute, j'avais laissé mon téléphone dans la cuisine. Je ferais plus attention à l'avenir. Mais rassurez-vous, si je venais à m'absenter, même quelques instants, je vous préviendrais immédiatement. Et ce, même si l'adorable Iron Man se montre contrariant.

–     J'espère, fit-il l'air méfiant.

           Tony semble exaspéré par l'attitude d'Happy qui n’a pourtant rien fait de mal. Il souhaite juste s'assurer que tout aille bien pour son patron, ainsi que de savoir si j’ai correctement veillé sur lui. Si cela aurait pu me vexer en temps normal, vue mon attitude fuyante de ces derniers temps, je ne peux lui en tenir rigueur. Le garde du corps nous explique qu'il en a profité pour nous ramener diverses courses, ainsi que tous les médicaments dont a besoin Tony. C'est tout en s'asseyant sur un des tabourets qui entourent l'îlot central qu'il le remercie du bout des lèvres. Comme nous n'avons pas encore mangés, je propose à l'homme à tout faire de nous rejoindre pour dîner. Ce qu'il accepte, non sans me faire remarquer que l'heure est tardive pour manger.

           Une fois le repas terminé, Happy se congédie en nous promettant cependant de repasser dès le lendemain matin. À nouveau seul avec mon amant, je le rejoins dans le divan en passant mon bras autours de lui. Et c'est inquiet que je constate qu'il est à nouveau très pâle, et semble avoir des difficultés à respirer convenablement. Même si je connais déjà la réponse, je lui demande alors :

–     Tony, tu n'as pas l'air bien, tu es sûr de vouloir rester ici ?

–     Steeeeeve, dit-il avec un soupir d'agacement. Tu m'avais promis de ne pas m'en parler.

–     Et je t'avais aussi dit que j'aurais dû mal à tenir cette promesse. Tu serais mieux à l'hôpital.

–     Non, je suis mieux ici. Le débat est clos.

–     Banner passe demain ? M'enquis-je.

–     Oui, il passera tous les jours.

–     Tant mieux.

           Suite à cette discussion, j’ai forcé l'ingénieur à retourner se coucher. Visiblement épuisé, il ne lutte pas longtemps avant de m'obéir. Par la suite, une certaine routine s'installe, puisque tous les jours Banner et Happy vienent nous rendre visite pour prendre soin du mécanicien. Parfois, Rhodes ou Pepper viennent aussi afin de passer un peu de temps avec Tony. Si au début, je consacre tout mon temps à mon amant, plus il se sent mieux, et plus je retourne à la base des Avengers afin de reprendre la traque de Bucky. Au début, je n'y allais que le matin, puis j'ai commencé à y passer mes après-midis. Ainsi, je suis passé des matinées aux journées entières sans m'en rendre compte.

           De même, la distance que j’ai instaurée entre nous ne cesse pas. Bien au contraire, nos liens semblent se fragiliser de jours en jours. Et cela pour plusieurs raisons. Tout d'abord, j’ai décidé de ne pas dormir avec Tony tant qu'il ne sera pas rétabli. Son état de santé nécessitant un repos complet, et le moindre coup pourrait s'avérer très dangereux. Ainsi, pour éviter tout danger, nous n'avons pas partager notre couche durant quelques semaines. Seulement, cela n'a fait que nous éloigner un peu plus puisque l'ingénieur n'a pas compris ma décision, et semble l'avoir pris comme une forme de rejet. Et cette situation qui ne devait être que provisoire, puisque cela ne devait concerner que son rétablissement, semble devenir de plus en plus définitive. Puisque si théoriquement j’ai décidé de dormir à nouveau avec lui il y a deux semaines, dans les faits, nous ne cessons de nous disputer, et je finis toujours par dormir sur le canapé. En effet, Tony ne supporte pas que je retourne chercher mon ancien ami. Et si au départ, il n’a rien dit quand je ne faisais que partir les matinées, plus je m'absente longtemps, et plus cela semble attiser sa jalousie. Or, je ne peux pas laisser Barnes errer seul surtout pas avec des tueurs à sa poursuite. Et cela, le milliardaire refuse de l'entendre et me fait comprendre que cela ne lui plait pas du tout. Ainsi, il enchaîne les crises de jalousie dissimulée sous une couche de mauvaise foi. Mais je crois bien que la vraie raison de ces tensions s'explique encore une fois par ce que j'ai appris sur le passé du soldat de l'hiver. Même si ma discussion avec Sam m’a remonté le moral, et que je tente de me comporter normalement avec Tony, je ne suis pas tout à fait moi-même. Et pour quelqu'un d'aussi attentif que Stark, ces petits changements ne passent pas inaperçu. Il remarque lorsque je me perds dans mes mensonges, quand je me braque parce que je ne sais plus quoi inventer comme nouvelle excuse quant à mon comportement. C'est tous ces petits détails qui effritent un peu plus la relation que Tony et moi partageons. Des simples détails qui semblent devenir insupportable pour l'ingénieur qui est de plus en plus sur les nerfs à chaque fois que nous nous voyons. Et même si j'essaye d'apaiser les choses, je m'y prends souvent avec maladresse ce qui a tendance à empirer la situation.


A suivre


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Bonjour, Bonsoir,


J'espère que ce chapitre vous aura plu, si tel est le cas, n'hésitez pas à me le dire en commentaire !


Captain est de plus en plus mal, et ne sait plus comment se sortir de ses mensonges ! Et sa relation avec Tony en pâti sérieusement ! Combien de temps vont-ils réussir à supporter cette situation? Le mensonge de Steve aura-t-il des conséquences sur leur couple?


Sur ce, bonne soirée et bonne lecture

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