Life is Strange : Le Gardien du Temps

Chapitre 22 : La détresse de Kate

1557 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 11/01/2018 15:20

Épuisée, je m’affalai un moment sur le lit.


Juliet m’avait baladé dans toutes les boutiques de la ville, ou du moins c’était mon impression. J’avais espéré que cette séance shopping n’était l’affaire que d’une heure. Je m’étais trompée, et de beaucoup ! Il avait fallu presque trois heures avant qu’elle n’obtienne satisfaction en ce qui concernait nos vêtements. J’étais presque sûre qu’elle avait pris un malin plaisir à me faire sortir de ma zone de confort.


Je soupirai et fermai les yeux, histoire de me reposer quelques minutes. Malheureusement ma micro-sieste ne dura qu’un instant : quelqu’un toqua à la porte de ma chambre. Je grognai en retour et invitai mon perturbateur à entrer.


« Salut Max, alors cette séance shopping ? »

« Salut Kate. L’horreur total, Juliet est un vrai tyran du shopping. Je sais que tu es une fervente chrétienne Kate, mais crois-moi, après avoir passé autant de temps avec elle, même toi tu remettrais en doute l’existence d’un dieu miséricordieux ! »

Mon amie lâcha un petit rire amusé. Kate me connaissait suffisamment pour savoir que je n’étais pas la plus grande fan de ce genre d’activité.

« Allons, allons, Max… », me dit-elle amusée.

« Prie pour moi et demande lui de fermer les magasins de vêtements pour les six prochains mois, veux-tu? », grognais-je en retour.

Mon amie promis très sérieusement de penser à moi lors de sa prochaine prière.

« Je peux m’installer à côté de toi ? » me demanda-t-elle. J’étais toujours échouée sur mon lit.

« Fais comme chez toi. »


Alors qu’elle s’asseyait dos à moi, je remarquai qu’elle semblait mal à l’aise, elle n’arrêtait pas de se triturer les mains. Devant son air tourmentée, je me relevai :

« Tout va bien Kate ? On dirait que quelque chose t’ennuie. »

« Oh Max… » Fit-elle en se tournant vers moi, l’air inquiet.

Elle se tut un instant puis repris, hésitante :

« Je ne voulais pas t’en parler car tu as eu tellement de soucis ces derniers temps mais… »

Elle semblait tellement nerveuse que je raidis. Si Kate, toujours prévenante, tentait de me cacher quelque chose pour me protéger, c’est que cela devait vraiment être grave.

« Je ne sais pas comment te l’annoncer et…je n’aime pas te faire de cachotteries, Max. Je pense que tu devrais lire ça. »

Elle me tendit son portable, ouvert sur le journal en ligne d’Arcadia Bay. Je le parcouru l'article de haut en bas très rapidement et mon cœur se stoppa net.

Sean Prescott était porté disparu, il avait faussé compagnie à la justice en attendant son procès.

« Max ? », fit la voix inquiète de Kate. Elle avait les yeux rivés sur mes mains. Elle tremblait.

J’inspirai fortement et tentai de garder mon calme.

« Ils finiront bien par le rattraper. »


Optimisme puissance mille, Max !


Kate se leva et m’attrapa les mains.

« Bien sûr Max ! Tu n’as pas à t’inquiéter. Il a probablement toute la police de la région à ses trousses. »

Kate s’excusa encore plusieurs fois de m’avoir caché cette information et ce fut à mon tour de la rassurer. Cet échange de rôle m’aida à relativiser et à rester décontractée. Du moment que Jefferson était toujours derrière les bureaux, je n’avais rien à craindre. Du moins je l’espérais.


Nous discutâmes encore quelques instants lorsqu’un une pensée me frappa :

« Quelle heure est-il, Kate ? »

Déroutée par ce brusque changement de sujet, elle mit quelques instants à me répondre. 18h56.

« Merde ! »

Réalisant que j'avais oublié mon rendez-vous avec Warren, je lui envoyais un message :

« Désolé Warren, je n’ai pas vu l’heure passée ! Je ne pourrais pas venir, je dois me préparer pour tout à l’heure. »

Quelle gourde je suis.

Kate qui avait vu mon petit manège toussota pour attirer mon attention.

« Alors Warren et toi … ? »

« Nous ne sortons pas ensemble… enfin pas vraiment. », précisais-je.

La remarque de Kate m’avait enflammé le visage, je devais être rouge comme une tomate.

« Ah bon… ».

À l’entendre, elle n’en croyait pas un mot.

Je capitulai et j’avouai à demi-mots :

« C’est compliqué… C’est assez flou en fait. », grimaçais-je.

Elle me fit un petit sourire.

« Vous allez tellement bien ensemble. Je suis vraiment contente pour toi, Max. »


Je lâchai un grognement. Je n’étais pas vraiment préparée à l’idée que Warren et moi sortions ensemble, alors de là à ce que tout le monde le sache… L’idée que ma vie amoureuse puisse devenir le sujet de toutes les rumeurs ne me ravissait pas vraiment.

De toute manière ce n’est pas comme si ce genre de choses pouvait rester discrète à Blackwell.

Mon portable vibra, c’était Warren qui me répondait :

« Pas de soucis Max, je commence à être habitué à tes retards ;-) »

Je devais bien admettre qu’il n’avait pas tort :

« On se rejoint là-bas ? »

« J'te l'ai déjà dit, Mémé ! J'vais au bal ! »

« Sérieux ? Une réplique de Retour vers le futur comme réponse ? »

« Tu as raison. Mieux vaut que je me consacre à l'autre grand mystère de l'univers... Les femmes ! »

« Tu es incorrigible, Warren Graham ☺ »

« Je fais mon MAX-imum ! »

« Alors ça, c’était vraiment mauvais… »


Malgré moi un sourire me montait aux lèvres. Warren était parfois tellement… Warren. Sentant un regard sur moi, je levai les yeux. Kate me fixait avec un petit sourire satisfait.

« Ne dis rien que tu pourrais regretter, Kate. »

Mon amie rie, se moquant gentiment de moi, puis elle se leva reprenant son air si sérieux.

« Au fait je suis venu ici pour te dire autre chose… »

« Pas une autre mauvaise nouvelle j’espère ? J’ai eu mon lot pour la journée, sans vouloir t’offenser. »

Elle secoua la tête.

« Non, non rien dans ce genre. J’ai déjà prévenue Juliet et je voulais te dire que… Je ne pense pas venir tout à l’heure. »

« Oh, c’est dommage. Qu’est-ce qui t’as fait changé d’avis ? »

Mon amie s’assit sur le sol de ma chambre, puis joua doucement avec les feuilles de Lisa, ma plante.

« Je pensais avoir trouvé le courage et je sais que j’avais dit que j’étais d’accord… mais je n’arrête pas de penser à la dernière fois où je suis allée en soirée… Mes parents seront bientôt là et je ne veux pas prendre le risque de leur apporter plus de honte que je ne l’ai déjà fait. »


Elle se mit à pleurer silencieusement, les genoux recroquevillés sur son torse. Elle ressemblait plus que jamais à un petit oisillon tombé du haut de son nid avec ses cheveux ébouriffés, ses yeux gonflés par les larmes.

« Kate, fis-je en la serrant dans mes bras. Tu dois oublier ça. Je serai là pour veiller sur toi si tu veux venir, tu n’as rien à craindre. Et si tu ne te sens vraiment pas la force, personne ne t’en voudra. »

Je tentai de la rassurer du mieux que je pu. Je m’étais rarement sentie aussi coupable ; j’avais oubliée que je n’étais pas la seule à avoir dû affronter de terribles épreuves. Alors que Kate m’avait aidé à surmonter la mort de Chloe, c’était à peine si j’avais été présente pour elle. Les évènements des dernières semaines avaient complètement occulté les problèmes de Kate. Tout le monde pensait que Kate s’en était remis mais c’était faux.


Quand est-ce que tu vas arrêter de refaire les mêmes erreurs, encore et encore Max ?

Nous restâmes un moments affalées ensemble sur le sol jusqu’à ce que les larmes de Kate se tarissent. Elle semblait aller mieux depuis qu’elle avait pleuré.

« Merci, Max. Je pensais vraiment que j’allais mieux mais je me trompais. »

« Tu n’as pas à te reprocher quoique ce soit. Excuse-moi de ne pas avoir vu que tu n’allais pas bien. Je suis vraiment nulle. »


Mon amie eu un sourire affecté.

« Ne dis pas de bêtises, ça a été aussi très dur pour toi ces derniers temps. »

« Ce n’est pas une raison. Quoiqu’il en soit, sache que je te soutiens qu’elle que soit la décision que tu prends, ok ? »

Elle me remercia encore mille fois, comme à son habitude et promis d’y réfléchir. Je la raccompagnai jusqu’à sa chambre. C’était un peu tard pour se la jouer mère poule mais je me rattrapais aux branches du mieux que je pouvais.

J'eu à peine passé le pas de la porte de ma chambre, que Dana et Juliet frappèrent. En me retournant je les vis accompagnée de plusieurs sacs.

« On se prépare ensemble, Max ?», demanda une Dana particulièrement enjouée. La perspective de jouer avec moi comme une poupée semblait la remplir d’une joie sans nom.


Et le cauchemar continue… Que quelqu’un m’abatte !   




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